L'enseignement d'Ena (RP terminé)

Sans ouvrir les yeux, Valen répondit sur un ton ironique et amusé :

- Pourquoi ne le serais-je pas?

Chez les Faëls, il avait appris à être conscient de sa valeur, sans se montrer présomptueux pour autant, et avait conservé ce trait sa vie durant. Ouvrant à nouveau les yeux, il se releva souplement en empoignant son sabre avant de le raccrocher à sa ceinture.

- Sinon, les Faëls chantent encore bien mieux que moi... Enfin, bref! Commençons donc!

A ces mots, il s'inclina légèrement devant la marchombre. C'était la marque d'un profond respect et Valen se montrait à présent réceptif et attentif envers l'enseignement d'Ena.

Ena sourit a son "élève" puis dis d'une voix claire, simple et sans faille:

-Je ne vous demanderez pas beaucoup d'entrainement physique, vous êtes déja bien suffisament exercé comme ça...

Elle s'arreta un instant pour regarder son corp musclé et bien travaillé d'un oeil apréciateur, avant de reprendre:

-Nous allond donc aborder une autre face...Votre corp, toujours, mais cette fois a l'exterieur...je vais juste vous demander de choisir une position confortable. Ensuite vous ne ferez rien, sinon vous concentrer sur ce qui vous, d'abord le bruit, puis l'odorat, le toucher, et enfin l'Autre Sens...

Pour montrer l'exemple, elle s'installa en tailleur devant des petites fleurs rouge, puis reprit:

-Il vous faut vous détendre entièrement, et vous détachez de votre propre corp. Peut importe vous. Imaginez vous être au coeur de ce qui vouq entoure, et être ce qui vous entoure. Fermez les yeux, ce sens là n'est que trop aiguisé au dépens des auitres...

- Vous savez, Ena, j'ai reçu une éducation faëlle et tous les Faëls pratiquent ce genre d'exercices dés le plus jeune âge. Certes, les Faëls ont des sens plus développés que les humains, mais nous avons surtout appris à nous en servir! Comme eux, je suis capable de me battre en aveugle...

Cependant, Valen se plia à l'exercice sans émettre d'autres remarques et décrit à Ena avec exactitude le parfum des fleurs et les bruits qui parvenaient jusqu'à eux. Le demi-Faël étonna même la marchombre en prédisant la venue d'un élève dans les jardins avant même qu'elle ne l'entende. Valen avait entendu Tifen passer dans les jardins, malgré la discrétion habituelle dont elle faisait preuve pour se déplacer.
Une fois l'exercice fini, Valen se releva d'un bond gracieux et attendit silencieusement la suite des exercices d'Ena en lui adressant son légendaire sourire ironique.

Ena aurait éclaté de rire si elle n'avait crain d'offenser le Maitre d'Arme. Elle le regarda toutefois avec insistance et prit la parole d'une voix claire et grave:

-Ne vous levez pas. Allongez vous et regardez le ciel. Dites moi ce que vous voyez...

Elle s'arretta, regarda un instant Valen, puis s'allongea, avec lenteur, pour se retrouver tout au bord des fleurs rouges. Elle ouvrit ses yeux et les vrilla dans ceux du ciel, avec une insistance dont elle n'avait jamais fait preuve...de ce fait, elle arriva plus rapidement a ce qu'elle attendait. Alors ses pensées vagabondèrent du coté du Chantelame...Et sur son apprentissage...tardif...Elle attendit en silence qu'il daigne parler...

[Désolée pour la longueur...]

- Je vois les nuages, tels qu'on pouvait les voir du temps où je vivais encore à Illuin, beaux, insaisissables, nébuleux. Ils nous défient d'aller jusqu'à eux tout en sachant que nous n'y arriverions pas...

Le simple fait de mentionner Illuin plongea le Maître d'armes dans une profonde nostalgie. Cependant, Valen poursuivit l'exercice, décrivit ce qu'il voyait avec l'acuité et le regard différent des Faëls, et parfois, se laissa aller jusqu'à décrire les sentiments que le ciel lui inspirait.
Mais, plus il regardait le ciel, plus il se rappelait la vie à illuin, sous un ciel étoilé ou par une belle matinée...
Au comble d'un désespoir que bien des humains ne pouvaient comprendre, il se leva brusquement, dégaina son sabre, et le projeta violemment contre un arbre proche. La lame vibrait encore lorsqu'il le regardait, une larme perlant sur sa joue...

- Veuillez me pardonner, Ena. Je me suis laissé emporter.

Valen était dur avec lui-même, mais, malgré sa grande maîtrise émotionnelle et sa persévérance, le masque était tombé. Contrairement aux autres humains, Ena avait compris et cela se lisait dans son regard.

Valen ne s'attendait pas à ce qu'Ena puisse faire preuve d'une aussi grande rapidité. Il avait l'impression de revivre son duel avec Elhya... mais, cette fois, il savait enfin pourquoi elle avait passé sa garde. Ena avait progressivement acceléré ses gestes jusqu'à ce que Valen ne soit plus suffisamment rapide pour pouvoir les arrêter...

- Je reconnais en vous une grande marchombre, Ena. Aucun Faël n'aurait pu porter de tels coups aussi rapidement... à croire que vous ayez réussi à vous transcender au corps à corps comme nous sommes capables de le faire avec un arc.

Valen s'était incliné dans un signe de profond respect.

Ena, une fois de plus lui sourit, l'air rigolard. Elle avalait ses paroles, et hocha la tête en signe de remerciement, avant de prendre la parole, un souspson de rire dans la voix:

-Ne pouvez-vous donc pas arreter de parler des Faëls...Ce sont des êtres extraordinaire, je le sais de mes propres sentiments...

Sa voix se voila et s'assombrit. Tous ses souvenirs semblait revenir comme un boomerang dans sa tête. Elle les chassa d'un geste rageur et reprit la parole:

-J'ai moi-même pu en faire la découverte...sachez que je ne disais pas cela pour vous offenser, seulement, vous êtes ici comme le serais nimporte qui, et vous ne devez penser a votre sang en aucun cas...

Sa voix s'eteignit de nouveau sur le dernier mots. Elle garda le silence encore un instant avant de reprendre, d'une voix claire:

-Pour en revenir a votre remarque, il est évident qu'un faël n'aurait pu faire aussi vite que cela, puisqu'il est faël et moi marchombre...Vous comprenez? Je pense que ous pourrez arriver aiément a cette vitesse là, en revanche, vous avez du voir la rapidité d'Elhya ou celle de votre marchombre...Ellen...Je pense que moi-même n'y arriverait pas...

Elle fit silence de nouveau...Si Valen avait rencontré la marchombre à laquelle elle pensait, alors il avait de la chance...Mais si il s'était fixé d'atteindre son niveau...alors il serait déçu...Si c'était cette marchombre...alors c'est qu'elle était encore vivante...
Elle stoppa ses pensées net et se tourna vers Valen:


-je suis désolée, il est onze heures et je dois retrouver mes élèves...Je vous revoit demain, si vous êtes disponibles, disons, au clos d'entrainement...Et..hum...Auriez vous un élève dans vos cours de combat, ayant un bon niveau? Et qui pourrait vous accompagner?

- Soit Ambre Naeëlios, soit Tifen Layan qui est mon apprentie... Seulement, Ambre fut blessée à l'épaule lors de l'attaque de l'Académie et n'en est pas encore remise. Tifen va donc m'accompagner.

Valen s'était mis à réfléchir, plus pour dissimuler une autre réflexion que par réel besoin. Allait-il livrer en partie son passé...

- Ena, si je parle autant des Faëls, c'est parce que je suis moi-même plus faël qu'humain, et ce n'est pas valable que pour le sang qui coule dans mes veines. J'ai passé la plus grande partie de ma vie à Illuin et j'ai une vision des choses beaucoup plus faëlle qu'humaine, même si je ne parais pas vraiment différent de vous dans ma façon d'être.
Par ailleurs, vous n'imaginez pas à quel point il m'est difficile d'assumer cet héritage... parce que je suis indéniablement différent des humains et des Faëls alors que je mélange le sang et les traditions de deux races...

Finalement, Valen se tût et se détourna pour ramasser son sabre. Il dévisagea Ena un moment avant de se détourner d'elle, l'air profondément troublé. Il marchait lentement vers la sortie et soudain s'arrêta pour murmurer :

- Au fond, vous avez peut-être raison, Ena...

A ces mots, le demi-Faël reprit sa marche et disparut.