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 Qu'y a-t-il aux alentours? Ou plutôt, qui?

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Alphéa Ney
Alphéa Ney

Apprentie Marchombre
Messages : 61
Inscription le : 16/06/2011
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http://eclipse.eklablog.com/
MessageSujet: Qu'y a-t-il aux alentours? Ou plutôt, qui?   Qu'y a-t-il aux alentours? Ou plutôt, qui? Icon_minitimeMar 29 Nov 2016 - 18:01

Franchement, j'sentais pas trop la différence avec avant.

Oui, j'sais, ça f'sait longtemps, j'ai du mal à m'souvenir de c'genre de trucs, avec mes soucis pour m'concentrer, et surtout le rester plus d'une s'conde en plus, ça d'vait pas aider.

Mais v'là quoi. C't'une forêt. Jolie, et toujours plutôt sauvage malgré la proximité d'tant d'monde. Après c'plus la même saison. J'crois que quand j'étais v'nue, y f'sait chaud. On d'vait être en été, un truc comme ça. En tout cas faisait bon. On se les pelait pas. Là, j'devais m'habiller super chaudement. J'pense que bientôt, l'coin allait être recouvert de neige, et l'idée me plaisait beaucoup.

Pis j'adore la forêt. La nature en général. C'pour ça d'ailleurs que j'ai été m'y réfugier quand j'me suis barrée de l'Académie. J'avoue, j'ai pas trop gérer c'départ. C't'ai précipité, même pour moi. J'sais pas s'ils l'ont bien pris ni s'ils vont revouloir de moi. 'fin est-ce qu'ils s'souviennent de moi au moins? Pour le peu d'temps que j'suis resté, pas sûr! Même si j'me doute qu'y doivent avoir meilleure mémoire qu'moi.

Mais bon, j'étais en stress. J'pense toujours qu'c'était à cause de Wika. J'sais qu'j'aime pas dire ça parce que les gens peuvent s'méprendre et croire que j'parle d'appartenance mais j'ai envie d'dire "ma louve". Comme j'dirais "ma mère" ou "ma sœur" en fait. C'plus qu'une amie, c'presque comme un membre d'ma famille. Mais voilà, l'es grande, elle a fini par partir. La vie à l'Académie, c'bien beau, y'a d'l'espace autour, mais v'là. C'est une louve du Nord. C'normal qu'elle se sente pas à son aise. Qu'elle soit retournée avec c'te meute qui l'avait acceptée une fois.

Mais c'tait dur, oui. J'me suis sentie obligée d'y r'tourner pour vérifier qu'tout allait bien pour elle. On s'est vu. Elle s'pas trop rapprochée pour pas qu'sa meute sente mon odeur, mais on s'est comprises. Mais v'là, comme l'était partie un peu sans prévenir, j'avais b'soin de ça. D'une sorte d'au revoir. Faut dire, j'pense qu'elle avait du essayer d'me prévenir à sa façon. L'once pense ça en tout cas. Mais j'suis tellement pas douée pour ça! J'ai sais doute pas capté. Du coup j'y suis r'tourné pour lui dire "à plus" à ma façon. J'sais être sentimentale des fois.

Et maintenant, ben... J'sais pas. J'ai mis du temps à r'v'nir, parce que j'ai squatté un moment à la Citadelle, pour la surveiller d'loin. Être sûr qu'elle s'intégrait vraiment bien, qu'ça allait pas déraper à peine j'étais r'partie. Mais ça allait. J'avais pas d'raison d'rester, alors j'm'étais barrée, j'avais erré un peu l'temps d'habituer.

Et me r'voilà. J'sais que j'suis pas loin. Mais c'te coin de forêt, le dernier coin de nature avant d'arriver, comme un dernier cocon, m'donne envie d'm'attarder. Pis j'me doute que j'vais y r'v'nir souvent si on m'accepte d'nouveau à l'Académie donc autant r'faire un tour du territoire maint'nant!

J'ai pas b'soin d'laisser mes affaires dans un coin. J'voyage léger. Et surtout, avantage super appréciable, quand j'me transforme, mes affaires restent avec moi, pour peu qu'j'me trimbale pas avec trop d'trucs.

J'deviens once, et j'dois avouer, j'suis pas sensible au froid, j'veux dire, quand t'a passé une bonne partie d't'a vie dans les Marches du Nord, l'froid, tu gères. Mais quand même. C'pas pareil d'être once. Le froid m'gêne pas en tant qu'humaine, mais là, j'y suis bien. Même si c'est pas l'même froid qu'près d'la Citadelle.

Être léopard des neiges c'juste grisant. J'l'ai souvent été pour oublier. P't'être trop. Mais là ça va, j'gère. Et puis j'vais sans doute d'voir m'transformer moins souvent à l'Académie. J'évite d'en parler. J'pense pas qu'les gens réagiraient forcément bien. Mais du coup autant en profiter tant que j'peux, encore un p'tit coup avant d'devoir m'en passer pour j'n'sais combien de temps.

Du coup v'là, j'profite. J'arrête de penser. Ou pas. J'arrive à être dans la lune même en étant panthère des neiges. Pourtant c'tellement différent. Je perçois plein d'trucs en plus, ou juste différemment. Mais j'suis habituée maint'nant. J'profite d'être bien, d'pouvoir m'balader. Quand j'entends des gens proches, j'préfère m'écarter. J'pas envie d'croiser du monde sous c'te forme. Y'es pas sensé y'avoir d'onces par ici. J'sais qu'un œil attentif saura qu'mes empreintes sont pas celles d'un tigre des prairies, mais j'fais gaffe où j'marche, pour m'tracer faudrait y aller. Enfin j'crois. J'fais pas gaffe tout l'temps, mais l'sol est dur, j'laisse pas ma trace si facilement.

J'sais que j'devrais plus faire gaffe si j'veux vraiment pas qu'm'on don d'métamorphose se sache. Y'a des bons à l'Académie. Sont sensés m'former, donc bon. Mais v'là, j'ai toujours du mal. Pis j'm'amuse aussi, quelqu'part.

Et forcément, c'qu'y d'vait arriver arriva. En red'venant humaine, parce que bon se s'rait bien qu'j'atteigne l'Académie avant la nuit et y commence à s'faire tard, j'me rend compte en entendant quelqu'un approcher - merci mes sens surdéveloppés même sans être transformée - que quelqu'un approche. Mais genre, quelqu'un qu'était vachement plus près que c'que j'pensais avant même que j'le remarque.

Oui, même en ayant des sens d'once, avec mon côté tête en l'air, j'ai réussi à m'faire voir, voir même pister j'sais pas, par quelqu'un. J'ai vraiment plein d'progrès à faire! Reste à voir comment c'te personne va réagir.

Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

Maître des écuries
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MessageSujet: Re: Qu'y a-t-il aux alentours? Ou plutôt, qui?   Qu'y a-t-il aux alentours? Ou plutôt, qui? Icon_minitimeMer 4 Jan 2017 - 13:06

C’était un matin comme les autres. Une routine s’était installée dans la vie de Clarysse, ce qui lui déplaisait de plus en plus. N’allez pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, elle adorait toujours son travail et ses animaux. Mais il faut avouer que c’était très répétitif et qu’elle fatiguait de toujours faire les mêmes choses. Le monde était vaste et il l’appelait. Si proche et pourtant si loin au-delà des murs de l’Académie. Ces murs apportaient la constante et la stabilité dont sa vie avait manqué lorsqu’elle était seule. Mais ils lui donnaient maintenant la sensation de brider aussi son avancée sur la Voie. Or, l’ayant auparavant trouvé laborieuse, elle avait peur de s’enliser à nouveau. Ses angoisses catalysaient le risque qu’elle perde confiance en elle comme lors de son passage au Rentaï. Ses exercices matinaux et ses explorations de la Voie lors de ses jours de repos semblaient ne plus suffire à son épanouissement. Il lui fallait donc changer un peu les choses pour ne plus avoir la sensation de ne rien faire.

Ce jour-là commença donc normalement. Clarysse allait pour réaliser ses tâches habituelles quand une vague de dégoût l’envahit. Désireuse de s’éloigner au plus vite, elle demanda à son assistante, sans lui laisser vraiment le choix :



-Je ne me sens pas très bien, je dois prendre un peu l’air. Peux-tu commencer sans moi ? Je te rejoindrai plus tard !

-Pas de problème, à tout à l’heure !


Elle attrapa sa cape pendue à l’entrée des écuries et fila à l’extérieur au pas de course. L’air frais lui fit du bien, mais s’avéra insuffisant. L’unique solution était donc de sortir de l’enceinte de l’Académie pour ne plus ressentir cette sensation d’écrasement et d’étouffement. Sa course la conduisit aux portes où elle salua les gardes en passant. Ils devaient avoir l’habitude de tous ces membres de l’école assez étranges qui faisaient des allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur. Impassibles, ils ne laissaient rien paraitre de leurs pensées. Dire qu’à un moment de sa vie elle avait voulu leur ressembler. Etre capable de cacher aux autres ses sentiments. Savoir jouer un rôle à la perfection. S’enrouler dedans pour camoufler ses failles internes. Maintenant, tout cela n’avait plus aucune importance. Clarysse paraissait aux autres comme elle l’était à l’intérieur, moins de faux semblants. Elle était un peu moins naïve en ce qui concernait les gens qu’elle rencontrait mais elle préférait toujours leur laisser le bénéfice du doute.


Elle s’enfonça sur le chemin gravillonné qui menait à la forêt. Elle marcha longtemps s’enfonçant de plus en plus vers ses profondeurs. Petit à petit celui-ci se transforma en un sentier de terre et enfin elle se trouva sur une voie que seuls les animaux semblaient arpenter. Autour d’elle, plus aucun signe de la présence des hommes pourtant si proches. La forêt s’était densifiée et seule une partie de la lumière transperçait la cime des arbres. Au sol il n’y avait donc que des éclaircies et des jeux de lumières en fonction des taquineries du vent. La petite marchombre parvint enfin à une clairière lumineuse au milieu des sous-bois. Elle ne put s’empêcher de s’y arrêter tant la sensation de paix qui y régnait était palpable. Elle hésita, désireuse de s’éloigner encore de l’Académie, mais finit par s’asseoir sur une souche. Depuis combien de temps n’avait-elle pas médité ? Se souvenant de la dernière fois, dans la montagne cet été, elle soupira. Beaucoup trop de temps s’était écoulé. Voilà pourquoi elle se sentait de plus en plus mal. La gestuelle marchombre n’était rien sans la méditation.


Il lui fallut bien plus de temps que d’habitude pour calmer les battements de son cœur affolé.

Il lui fallut bien plus de temps que d’habitude pour détourner ses pensées parasites.

Il lui fallut bien plus de temps que d’habitude pour atteindre son état de calme intérieur.


Le temps sembla s’arrêter autour d’elle. Les battements d’ailes du papillon qui voletait à côté de cet arbre parurent  s’étirer au ralenti. Tous sons lui parvenaient comme étouffés mais en même temps si perceptibles. Son corps entier semblait avoir des choses à lui communiquer. Elle s’étonnait de ne plus l’avoir écouté. Elle apprenait de nouvelles choses sur elle-même. Tout cela avait si peu d’importance.


Un bruit particulier franchi la barrière de sa méditation. Des branches et des feuilles craquaient sous le poids d’une bête un peu plus grosse que les autres passant aux alentours. Elle vit un lapin détaler juste devant ses pieds. Son instinct de conservation la fit sortir de sa transe comme pour la protéger. Elle ne quitta pourtant pas sa position au début, par peur d’attirer l’animal à elle en faisant trop de bruit. Les pas semblèrent s’éloigner de sa clairière et Clarysse en profita donc pour les suivre, curieuse. L’animal ne faisait pas beaucoup de bruit mais s’était suffisant pour qu’elle l’entende. Elle se concentra pour devenir aussi discrète que possible afin de ne pas se faire repérer. Les traces de ses pates l’intriguaient. Elle n’en avait vu des identiques que plus haut dans les montagnes lorsque la neige était présente. En plus, elle se trouvait incapable de mettre un nom sur cette espèce de félin.


Un peu plus loin, elle perdit la trace un moment de l’animal pendant une minute et déboucha dans une clairière où se tenait une jeune femme rousse. Inquiète, elle l’interpella. Le coin était dangereux et elle se trouvait seule. Elle en oublia alors d’écouter la bête s’éloigner.



-Salut ! Dites, si j’étais vous, je ferai attention en me promenant si loin des sentiers, j’ai aperçu un gros félin tout à l’heure.


Elle sourit, se voulant rassurante et continua :


-Il ne doit pas être loin…


[Je suis désolée pour le temps de réponse ! I love you ]

 
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