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| Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] | |
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Messages : 67 Inscription le : 24/08/2011 Age IRL : 30
| Sujet: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Dim 17 Fév 2013 - 20:42 | | |
Joyeux mais tout à fait concentré, Juliet courait après un petit papillon rose qui virevoltait en une valse infiniment gracieuse. Enfin, non, il ne courait pas exactement après. En réalité, il le traquait. Il avait essayé de penser comme un chat, qui chasse sa proie avec intelligence et puissance. (Il avait même poussé des miaulements, en espérant que ça l'aiderait.) Bon, pour la puissance, face à un papillon, il ne visait pas trop haut. Par contre, pour l'intelligence, c'était tout de suite autre chose … Bon, d'accord, c'était plus de l'instinct que de l'intelligence pour l'insecte qui semblait ne pas vouloir se laisser attraper par l'enfant. Donc au final, si, Juliet lui courait bel et bien après, comme ce smiley-là → Cela dit, le petit garçon n'était pas une petite boule verte. A méditer. Au bout d'un long moment de course acharnée, le papillon se posa enfin sur un rocher, bien en évidence, à l'orée de la forêt. Juliet n'y était jamais entré, se contentant de la regarder, et si possible de loin. Déjà parce que Amarilys lui avait dit que ça pouvait être dangereux ; et de toute façon, plus il en était loin, mieux il se portait, et cela pour une raison toute simple. A chaque fois qu'il regardait la forêt, il pensait aux histoires où les enfants sont emprisonnés par des ogres ou des sorcières, comme le Petit Poucet ou Hansel et Gretel. Mais pour le moment, ça, il n'y faisait pas vraiment attention, en fait. Il avait tellement envie de le voir de près, ce papillon ! Pas forcément l'attraper en fait, parce que Juliet avait beau ne pas savoir grand-chose d'autre que des contes, au moins il savait que les ailes de papillons étaient quelques-unes des choses les plus fragiles au monde. Mais le regarder, l'observer, pouvoir dire « Il avait telle et telle couleurs sur les ailes, sa petite trompe était recourbée de telle manière ... » et ce genre de choses l'aurait sans doute rempli de joie. Et le papillon continua soudain son vol, à travers la forêt, et Juliet ne se rendit pas compte qu'il s'y enfonçait à son tour en le suivant. Ça, il ne le comprit que lorsque le papillon échappa tout à coup de son champ de vision. Alors il tourna sur lui-même, pour voir si la sortie était proche. Mais il ne vit que des arbres, des arbres, des lapins sans doute carnivores et d'autres arbres. Juliet sentit trois options se battre dans sa tête : un – pleurer comme le petit garçon perdu qu'il était ; deux – hurler en espérant que quelqu'un l'entende et qu'on le retrouve ; et trois – chercher tout seul la sortie, comme un grand. Il choisit donc l'option stupide qui consistait à chercher la sortie en risquant de se perdre et de tomber sur davantage de petits lapins probablement amateurs de viande de petits garçons perdus dans la forêt. Mais Juliet se disait « Si je marche tout droit, je finirai bien par sortir ! ». * Et plus le temps passait, et plus il avait faim. Son ventre finit par gargouiller et Juliet lui intima le silence. Si il continuait à faire autant de bruit, ils allaient se faire repérer par les vilains lapins de la forêt ! Et là, c'était sûr : son ventre ne pourrait plus jamais gargouiller. Il avait la vague impression de tourner en rond en plus, parce qu'il se disait souvent qu'il reconnaissait ce tronc d'arbre, ce petit groupe de champignons, ou ce joli petit parterre de fleurs … et ses pensées s'interrompirent lorsqu'une silhouette furtive attira son attention. Elle était passée entre les arbres à toute vitesse, ça il en était sûr ! Sûrement un lapin-garou. Et ça, il devait bien l'avouer, ça lui faisait un peu peur. Alors il brandit son épée de bois, prêt à en découdre. Cependant, une voix le figea. Elle était douce, la voix. Et elle semblait vouloir calmer quelque chose d'autre. Une autre personne. Ou alors, peut-être, le lapin-garou. Ou peut-être qu'elle l'appelait, juste ? Juliet n'hésita pas une seconde : entre finir mangé par une créature dont il ne connaissait rien et finir mangé par une créature à voix humaine et qui y ressemblait peut-être, il préférait et de loin la seconde. Surtout que cette dernière ne chercherait pas forcément à le manger. Et comme elle faisait un peu de bruit, il s'avança en écoutant sa voix. Lui aussi il faisait du bruit, mais c'était pas très grave, son but c'était pas d'être discret, c'était de sortir de cette forêt qui lui faisait peur. Et plus il avançait vers la voix, plus la forêt se faisait claire. Il venait de trouver la sortie. Des petits pleurnichements le firent soudain s'interrompre, la main posée sur l'écorce d'un arbre, le pied posé sur le rocher du papillon et des traces de terre sur les joues – oui, durant son long temps d'errance, il s'était tracé des marques de guerre sur le visage, des fois que ça effraie les monstres. Il fronça son petit nez en signe de perplexité et s'avança de la personne, de dos. C'était elle, c'était la dame avec la voix qui l'avait sorti de la forêt. Ça se trouve elle le savait même pas, mais il fallait quand même la remercier. Il s'approcha, tout content, mais évita de s'accrocher à elle : on lui avait répété plusieurs fois qu'il fallait arrêter ça. Du coup, il tirait plus que sur les manches de Gwëll, qui elle le laissait faire. Il se contenta de venir en face d'elle. Merci madame, tu m'as … Oh, c'est ton bébé ? Il s'appelle comment ? Et pourquoi il pleure ? Dis, t'es déjà allée dans la forêt ? Je crois que les lapins sont carnivores. Tu as déjà vu des lapins carnivores ?Il aurait pu continuer encore longtemps, mais le bébé cessa ses pleurnichements pour laisser place à de vrais pleurs. Il ouvrit de grands yeux étonnés et angoissés, de peur que ce soit de sa faute si le bébé pleurait. Puis il regarda la jeune femme, enfin. Elle aussi avait les yeux de couleurs différentes. Et nettement plus contrastées que les siennes de couleurs, d'ailleurs. Elle en avait totalement bleu, comme le ciel, et un autre totalement vert, comme l'herbe. Juliet avait les yeux globalement verts, mais l'un était plutôt bleu-vert tandis que l'autre était d'un vert-doré, couleur de mousse qu'on aurait mélangé à un peu de boue. Cela l'avait arrêté aussi, lorsqu'il s'en était rendu compte. Finalement, il détourna la tête vers la forêt, pour voir si l'étrange créature qui s'était faufilé entre les arbres décidait de sortir du bois. Mais il décida tout de même de ranger son épée de bois, qu'il tenait toujours à la main.
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| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Lun 18 Fév 2013 - 7:21 | | | Julia amena la terre piétinée à son nez et le reniflant patiemment elle scruta les alentours, prudente. D’autres traces de ce félin mystérieux dont elle avait parlé à Gareth. Ils étaient plus proche de sa cabane cette foi et cela l’inquiéta quelque peu.
Aidan remua légèrement. Maintenu contre sa poitrine par la grande écharpe verte qu’elle avait noué dans son dos, l’enfant la mine paisible respirait calmement. Elle pouvait sentir tout contre elle, chaque battement de son petit cœur. Il n’allait pas tarder à se réveiller, elle devait s’éloigner de l’endroit où la bête furetait. Une rencontre de ce type aujourd’hui serait bien mal venue. Surtout qu’elle n’avait pas prit son arc ce matin. Jetant un dernier regard à l’empreinte - objet d’une intense intrigue ces derniers jours, - la jeune mère s’enfuit à travers le bois. Elle prit soin de noter la localisation des traces dans un coin de son esprit, avec l’intention d’y revenir plus tard mais sans Aidan.
Dans sa course mesurée, Julia se surprit à sourire, la brise sur son visage lui rappelant quelques bons souvenirs… bientôt elle pourrait en faire comme avant, se laisser emporter totalement par ce sentiment exquis de liberté et pousser son corps au delà de ses limites. Quand Aidan serait plus grand et saurait marcher, elle lui apprendrait. Un mouvement sur sa gauche la fit se mettre soudain sur ses gardes, mais reconnaissant son ami, la jeune femme se sentit accélérer un peu plus en serrant son enfant bien contre elle.
Lupus avait surgit de nul part et lui donnait la course ! Bien qu’elle ne puisse pas encore se donner à son maximum, il fallait qu’il sente qu’elle répondait à son défit. Leur toute première « course » depuis plusieurs mois ! Un vrai bonheur, même au ralentit ! Le loup s’arrêta au rocher où il y avait déjà plusieurs années, ils s’étaient rencontrés pour la première foi. Vainqueur comme toujours, il l’observa parcourir les derniers mètres jusqu’à lui de son regard doré impérieux. Le museau pointé vers le sol il fit comme mine de saluer sa performance, ce que la jeune femme trouva comique et ne put s’empêcher d’en rire. Julia jeta un œil alentour. Rien ne semblait avoir changé et une douce nostalgie s’empara de son cœur. Elle avait l’impression que c’était hier encore où plus jeune et déboussolée, elle s’était retrouvé face à un jeune loup farouche mal traité par les hommes.
Lupus s’approcha prudemment d’elle, comme à son habitude et glissa sa truffe sous les doigts de la jeune forestière qui lui accorda une caresse sur la tête. Piétinant alors sur place, l’animal fit un tour sur lui-même avant de disparaître à nouveau dans les fourrés.
Le regardant s’éloigner un sourire au coin des lèvres, Julia retira de son dos, son porte-bébé de fortune quand l’animal eut complètement disparut. Deux petites billes claires la fixaient à présent et vu sous cet angle, la jeune mère remarqua à quel point ils changeaient rapidement. Encore légèrement gris, ses grands yeux se teintaient petit à petits de leurs couleurs définitives. Elle n’aurait sut dire encore s’ils seraient bleues ou verts, comme les siens ou pas, mais l’un semblait plus sombre que l’autre.
Aidan ne lui laissa pas le loisir de continuer son observation, une petite grimace caractéristique qui consistait à plisser très fort son petit nez et a froncé les sourcils, alerta la mère quand à la suite des évènements. Ses premières plaintes claires, résonnèrent en elle comme un appel auquel elle ne pouvait résister. Comme un besoin nécessaire de s’occuper de la petite chose qu’il était, d’en prendre soin, de savoir pourquoi il pleurait, comment y remédier. De comprendre. Cela faisait déjà quelques mois qu’il était dans sa vie, mais cette sensation la surprenait toujours autant.
_Chuut, calme-toi Aidan, maman est là – dit-elle sereinement à l’enfant qui se mit à se tortiller en tout sens, le visage rougie par les premiers pleurs. La jeune mère reconnu immédiatement ce que ce langage corporel signifiait chez lui. – Je sais, je sais, là… je vais te changer, patiente un peu.
Chantonnant tout bas pour calmer l’enfant agacé par sa condition inconfortable et bien que la maison ne soit plus très loin, elle s’apprêta à installer son petit sur l’écharpe verte qu’elle avait posé sur un carré d’herbe douillet, quand :
_ Merci madame, tu m'as … Oh, c'est ton bébé ? Il s'appelle comment ? Et pourquoi il pleure ? Dis, t'es déjà allée dans la forêt ? Je crois que les lapins sont carnivores. Tu as déjà vu des lapins carnivores ? Surprise, Julia se tourna vers la petite voix qui venait de l’interpeller, lui donnant du « madame » s’il vous plait. Aidan hurla alors, abandonnant tout à fait ses gémissements hésitants. Pleurant à chaude larme, sa petite bouche toute rouge et édentée grande ouverte, il agitait les pieds, impatient d’être enfin propre.
Etablissant alors un ordre dans ses priorités, Julia coucha l’enfant sur l’écharpe prévu à cet effet et se mettant à genoux, entreprit de changer son petit le plus vite et bien possible. Et puis le nouvel arrivant, ne semblait pas représenter de danger particulier.
Portant la main dans son dos, elle sortit de sa sacoche accrochée à sa ceinture, un nouveau lange tout propre. Libérant enfin l’enfant de sa petite commission encore inodore, elle lui appliqua quelques gouttes d’un liquide bleu pour apaiser sa peau fragile. La petite fiole qui renfermait le liquide alla de nouveau retrouver sa place dans sa sacoche. Aidan s’apaisa enfin comme elle nouait le nouveau lange tout propre autour de sa petite taille. Les yeux encore humides il se mit à raconter tout son malheur et sa tristesse en donnant du « haareuuu, haarreuuuu », « hahhouum » d’une petite voix tremblante.
La jeune mère sourit, attendrie par les petits sons de sa progéniture. Quand elle le ramena tout contre elle sur son épaule, l’enfant cessa tout à fait de geindre en portant son poing à sa bouche afin, semblait-t-il, de le dévorer tout entier.
_Excuse-moi. Voilà pourquoi il pleurait.
Se tournant enfin vers le nouveau venu elle détailla sa petite personne. C’était un jeune garçon à la chevelure désordonnée, et dont l’accoutrement colorée avait quelque chose d’étrange. Il portait une épée de bois et des « peintures » de guerre sur le visage, ce qui n’affectait en rien l’innocence de sa petite tête d’ange. Ce n’est pas ce qui la frappa en premier pourtant. Ses yeux étaient de couleurs différentes, comme elle... bien que de façon moins marquée, ils étaient tout aussi originaux et cela la troubla. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’autre avec cette caractéristique commune avant…
_C’est bien mon fils – répondit-elle distraitement – Tu… tu as des yeux comme moi…
Saut vertigineux dans l’avenir. C’était un peu comme avoir Aidan plus grand en face d’elle. Enfin en quelque sorte, puisqu’il était jusque là sensé être le seul dans son entourage à devoir probablement porter des yeux semblables aux siens. Deux couleurs différentes… bien qu’elle espéra que ce ne soit pas le cas pour lui. Quand il détourna la tête ailleurs, peut-être embarrassé par son inspection, elle se reprit:
_Comment t'appelles-tu? - demanda-t-elle les yeux souriant - Tu t’es perdu en jouant ? Ou bien chassais-tu peut-être ces fameux lapins carnivores?
Julia sourit. Des lapins-garous… une idée fort drôle! D’où venait donc cette petite tête décoiffée visiblement pleine d'imagination? Un élève de l’académie ? Si jeune ? Elle faisait bien de traquer le grand félin qui traînait dans les parages et lui avait eut bien de la chance de ne pas le croiser. Ils ne devraient pas s'attarder trop longtemps sur place.
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| | Messages : 67 Inscription le : 24/08/2011 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Jeu 28 Fév 2013 - 23:35 | | | Juliet s'interrompit dans ses paroles, mais la jeune femme ne lui répondit pas tout de suite. Elle installa son bébé et le changea. Le garçon ne put s'empêcher de trouver cela terriblement dégoûtant et il afficha même une grimace de dégoût. Franchement, les bébés pouvaient pas faire comme tout le monde et éviter d'exposer leurs excréments à la vue de tous ? Mais cette question passa bien vite dans sa tête, puisque son interlocutrice prit enfin la parole pour lui répondre. Ah, c'était pour ça qu'il pleurait alors, ce n'était pas de sa faute à lui. Ça le rassura un peu : il aimait pas faire pleurer les gens, lui. Justement, le rôle d'un Prince, c'était de faire en sorte que les gens rient et soient heureux. C'était bien pour ça, à la fin des contes, la phrase « Et ils vécurent heureux ». Du moins, c'était toujours comme ça qu'il l'avait compris.
Elle tourna sa tête vers lui et il put remarquer que leurs yeux étaient semblables. Chacun avait sa propre couleur, mais Juliet se fit la réflexion que c'était bien la première fois qu'il rencontra quelqu'un comme lui. Elle regarda le bébé pour dire qu'il s'agissait en effet de son fils. Et Juliet lui fit un grand sourire lorsqu'elle aussi remarqua la ressemblance de leurs regards. Une silhouette attira son attention vers le bois, mais lorsqu'il vérifia, rien n'était visible. Étrange. Décidément, le monstre de la forêt était doué pour jouer à cache-cache. Puis il reporta son attention sur la madame, parce qu'elle lui parlait et que sa tante lui avait toujours dit qu'il fallait écouter les plus grands quand ils vous parlaient. Question de respect, elle avait conclu.
- Je m'appelle Juliet ! Et je jouais pas, dit-il avec une petite moue boudeuse. Je chassais un papillon, puis il s'est échappé vers la forêt, mais j'ai pas fait attention, alors j'me suis perdu, mais j'ai entendu ta voix alors j'ai réussi à sortir ! Par contre, les lapins carnivores, ils font un peu peur. J'sais pas si j'suis déjà assez fort pour m'en protéger, alors j'les évite. Et toi tu t'appelles comment ?
Juliet s'approcha un peu pour voir le bébé. Ça l'intriguait beaucoup, quand même. C'était bizarre, comme truc. Ça marchait pas, ça parlait pas, ça jouait pas et ça dormait plus que lui. Est-ce qu’il avait vraiment été comme ça, lui ? Il ne s’en souvenait pas. Mais c’était peut-être mieux comme ça : il se demandait bien ce qu’il avait pu penser pendant ses périodes d’immobilité, mais ça ne devait pas être des pensées très joyeuses. Sa grand-mère avait toujours dit qu’il avait été un bébé très agité, ce qui accréditait dans sa tête ses propres pensées. N’empêche, c’était vraiment bizarre. Le bébé était tout petit, mais il avait des grands yeux. Il était tout mignon : sûr qu’il ferait un bon Prince, plus tard. Bon, il faudrait lui apprendre un peu, lui raconter beaucoup beaucoup d’histoires pour qu’il sache comment on devenait un Prince, et comme il était là il pourrait même lui donner quelques conseils, mais en tout cas, les fées devaient s’être penchées sur son berceau.
- Tu sais, ton bébé plus tard, et bah il deviendra un Prince. Comme moi.
Il avait relevé la tête, tout fier, une main posée sur son torse de chevalier. C’est vrai quoi, faudrait pas oublier pourquoi il était parti de chez lui. Il avait une Princesse à délivrer, et tout. Bon, il ne l’avait pas encore vue, ni même aperçue, mais si il était ici c’est qu’elle devait pas être trop trop loin, quoi. Il remarqua alors seulement qu’ils avaient marché un peu, et qu’ils s’étaient éloignés de la forêt. Juliet en était content. Parce que, mine de rien, l’ombre qui s’était faufilée entre les arbres lui avait fait un peu peur quand même. La conscience qu’il ne pourrait pas la vaincre, peut-être ? Ou alors, son esprit s’imaginait des monstres sauvages et carnassiers qu’il ne devait surtout pas rencontrer, pour le forcer à s’entraîner ? Il ne savait pas s’il avait le droit d’assister à des cours de combat sans Elisha, qui l’avait conduit à un des cours l’autre fois. Même qu’elle l’avait oublié en partant, et qu’il avait dû rentrer à Eoliane tout seul. Il lui en avait pas voulu, parce que sur le chemin il avait pu remarquer plein de truc, genre l’éclosion des nouvelles fleurs, et il avait vu plein de gens.
- Pourquoi ? Bah … parce que, ça se voit, quand même, non ? Tu trouves pas qu’on dirait un prince en devenir, ton bébé ?
S’il avait été momentanément déconnecté de la discussion, il avait quand même compris qu’elle lui avait demandé ce qui lui faisait penser que son fils deviendrait un prince. Elle n’en semblait pas tout à fait sûre. Mais lui en tout cas, il en était certain.
- Si tu veux, j’lui apprendrai comment on fait. Et faut lui raconter des histoires aussi. Plus tôt tu commences, plus tôt il saura comment on fait.
Il se demandait même si c’était pas déjà fait. Lui il savait pas, parce que sa maman, il l’avait jamais connue, mais il était sûre que les autres mamans, celles qui restaient avec leurs enfants, elles leur racontaient des contes de fées. Parce que Amarylis, elle lui avait raconté une histoire, juste avant de lui demander si il voulait rester avec elle à Eoliane.
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| | Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Mer 3 Avr 2013 - 12:40 | | | Juliet… ce petit tourbillon d’innocence se prénommait Juliet, à deux lettres près son propre prénom à elle. Julia sourie doucement en écoutant l’histoire du petit garçon, tout en se dirigeant vers la Cabane. Ils y seraient plus en sécurité et plus vite. Lupus furetait autour d’eux sans vouloir se montrer, la présence du garçonnet l’empêchait de revenir tout à fait vers elle et c’était mieux ainsi. Il fallait rentrer vite, elle ne voulait pas que le loup se retrouve face à la bête qui rodait dans les parages. Lupus, bien qu’encore très vigoureux, n’était plus tout jeune. Un affrontement le mettrait à mal. De plus la bête semblait plus grosse que lui et donc forcément plus puissante. Julia soupira, son regard glissant sur les bois autour d’eux. Il ne fallait pas baisser la garde, ça c’était sûr. Plus tard, quand elle aura terminé ce qu’elle avait à faire, elle raccompagnerait l’enfant égaré près de ceux qui le cherchait certainement dors et déjà.
_Toi? Pas assez fort pour te protéger de lapins carnivores ? Tu rigoles! Tu en es sûr ? – elle jeta un coup d’œil au petit garçon joyeusement rêveur – Avec ta fière allure et tout et tout? Pour sûr que ces lapins seraient effrayés simplement en te voyant, non ? Un cœur intrépide comme le tien ! – la jeune femme lui sourit encore avant de cajoler distraitement Aidan qui marmonnait joyeusement de sa petite voix claire, comme pour participer à la conversation. Il était si beau. La mère sourit d’avantage en répondant à l’aventurier haut en couleur qui suivait ses pas. – Je m’appelle Julia, enchanté de faire ta connaissance Juliet. Et contente d'avoir put t'aider dans ton aventure.
Juliet s’approcha un peu plus pour regarder encore Aidan. Interloqué il fixa le bébé pendant un instant, sans dire un mot et Aidan le fixait lui aussi, le point fourré dans la bouche. Ces yeux commençaient à se teindre d’une couleur verte qui semblait devoir devenir la sienne finalement. Le gris était toujours présent mais selon la lumière, il semblait céder plus ou moins la place et cette couleur encore pâle qui semblait de plus en plus dominer sur son iris.
- Tu sais, ton bébé plus tard, et bah il deviendra un Prince. Comme moi.
Surprise, Julia posa les yeux sur le petit aventurier fier comme un paon, la main solennellement posée sur la poitrine. Elle ne put s’empêcher de sourire encore d’avantage.
_Tu es donc un prince ! Voilà qui explique ton esprit intrépide ! Je comprend mieux ton goût pour l’aventure ! Mais pourquoi dis-tu qu’Aidan deviendra lui aussi un prince ? - Pourquoi ? Bah … parce que, ça se voit, quand même, non ? Tu trouves pas qu’on dirait un prince en devenir, ton bébé ?
Julia regarda à nouveau son bout de choux qui se mâchouillait toujours le point, ses grands yeux posés sur elle. Dans un soupir, elle sut que Juliet avait raison : Aidan était un petit prince… c’était sûr. Avec une moue pareil et son tempérament doux et affectueux comme un chaton, il deviendrait bel et bien le plus charmant des princes, c’était l’évidence même. Clignant des yeux comme pour mieux son bébé elle répondit à Juliet:
_Tu as raison… cette petite larve pourrait bel et bien devenir un petit prince comme toi. - Si tu veux, j’lui apprendrai comment on fait. Et faut lui raconter des histoires aussi. Plus tôt tu commences, plus tôt il saura comment on fait.
Julia sourit encore à l’enfant rêveur. Il était adorable.
_Je lui raconte déjà bien des histoires, mais on ne sera jamais trop à ce jeu. J’accepte ton aide, je ne m’y connais que très peu en aventures chevaleresques, je suis sûr que ça lui fera plaisir d’entendre les tiennes. Et puis être un prince ça s’apprend, peut-être que ce sera plus facile pour lui d’apprendre en ayant l’exemple sous les yeux. - La Cabane se profila au loin, Julia fit un discret tour d’horizon du regard. Rien à signaler, Lupus restait paisiblement dissimulé à leur droite semblait-il, rien de plus. Tant mieux. – Et toi Juliet ? Où sont donc tes parents ? Ils ne seront pas trop inquiets de te voir rentrer tard ? Je peux t’inviter à prendre le thé, le temps que les lapins carnivores rentrent à leurs terriers ? Et puis c’est ce que font les princes durant leurs pauses non ? Prendre le thé avec quelques biscuits. Ou peut-être que je me trompe, je ne connais pas bien les usages de la noblesse, peut-être pourras-tu m’en dire plus ? Notre maison à Aidan et à moi, est juste là.
Julia espérait de tout cœur que l’enfant accepte. Trop trainer dehors n’était pas une bonne idée, même en présence de Lupus. Elle croisa les doigts pour qu’il accepte de lui-même. Et puis cela tombait plutôt bien car elle aussi avait envie de prendre un goûté et Aidan avait besoin de rentrer. Malgré ses grands yeux pétillants, il lâchait parfois quelques soupirs, sa façon à lui d'exprimer ce qui ne le convenait que moyennement. Mais un petit regard anxieux de Juliet à ces côtés, vers les bois, la rassura presque totalement quand à la décision qu’il prendrait. Normalement il accepterait quand même de croquer dans quelques petits gâteaux bien chauds, plutôt que de se voir tomber nez à nez avec un lapin carnivore quand même, non ?
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| | Messages : 67 Inscription le : 24/08/2011 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Dim 14 Avr 2013 - 21:23 | | | Il suivait la gentille dame vers en discutant avec elle. Lorsqu’il lui confia ses inquiétudes à propos des Lapins-Garous, celle-ci lui répondit qu’il était certainement assez fort pour les battre. Même qu’elle disait qu’il avait fière allure et que les lapins, bah ils auraient sûrement peur de lui. Et ça, c’était quand même trop la classe, de faire peur à son ennemi rien qu’en apparaissant devant lui. Cela dit, il n’était pas rassuré pour autant. La forêt, elle cachait des autres trucs que les Lapins-Garous. Mais quoi ? Là, le mystère était complet, et le demeurerait certainement très longtemps. Et elle s’appelait Julia. Décidément, les coïncidences … entre leurs yeux et leurs prénoms. Juliet trouvait ça plutôt amusant.
Et même que son bébé, c’était sûr, il deviendrait un Prince. Et Julia, elle comprit tout, d’un coup, parce qu’il lui avait dit. C’était pas grave si elle avait pas vu tout de suite, maintenant elle le savait. Et elle demanda pourquoi Aidan deviendrait aussi un Prince. Alors, il cligna des yeux un instant, relia finalement Aidan au bébé – évidemment, lui aussi il avait un nom ! – mais ne put que répondre que c’était évident, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. La madame elle regarda son bébé et Juliet vit qu’elle savait qu’il avait raison. De toute façon, Juliet avait toujours raison. Elle continua, et le petit Prince lui donna un conseil : raconter des histoires.
Elle sourit. Elle avait un joli sourire, un peu comme Amarylis, qui réchauffait le cœur et qui était plein de gentillesse. Julia lui demanda si il voulait bien lui raconter ses histoires à lui, et il accepta en lui offrant un grand sourire auquel il manquait une dent ; il l’avait perdu un peu plus tôt dans la journée. Puis elle lui posa des questions qui le rendirent hésitants. Ses parents ? Mais qu’est-ce que c’était, concrètement, des parents ? Parce que lui, il avait jamais eu qu’une grand-mère et une tante. Alors, quant à savoir si rentrer tard les inquiéterait … Par contre, il avait promis, un peu à contrecœur, à Jùn et Eliott qu’il rentrerait bien avant l’heure du repas, parce que sinon Amarylis serait pas d’accord. Il écouta la suite de ce que disait Julia, et ça lui paraissait vachement bien comme idée.
- Euh, mes parents, ils s’en fichent, j’crois. Je sais même pas qui c’est. Ton désinvolte. Il s’en fichait, vraiment. Par contre je dois rentrer à Eoliane, tu sais, la grande maison là-bas, à côté du grand château ? Parce que je suis là-bas en ce moment, avec Amarylis. Elle a dit qu’elle voulait que je protège sa maison parce que je suis un grand Chevalier !
Il s’arrêta un instant, ne désirant pas rajouter quoi que ce soit. Puis la deuxième partie du discours de Julia lui revint en mémoire.
- Mais j’suis sûr que si j’prends des petits gâteaux ça me mettra pas trop en retard sur le moment où je dois rentrer. En plus comme ça, je pourrai t’apprendre plein de trucs de prince pour apprendre à Aidan.
Elle le fit entrer dans la jolie cabane et il observa attentivement tout ce qu’il y avait autour de lui. Ce n’était pas très grand, mais suffisamment pour une seule personne. Même une seule personne avec un bébé. Juliet se dit un moment que ça devait pas être très drôle tous les jours et se promit de rendre visite à cette dame qui lui ressemblait au moins une fois par semaine, maintenant. Comme ça, dès qu’Aidan grandirait, bah il pourrait suivre ses progrès en plus, et ce serait trop cool. Peut-être qu’il aurait même le temps de lui trouver une épée en bois. Et si il demandait à Amarylis si il pouvait aller travailler avec les autres dans le grand château, comme quand Elisha l’avait emmené une fois ? Sûrement qu’elle serait d’accord, et du coup il pourrait rester longtemps ici.
Il s’installa sur un tabouret après que Julia lui ai proposé. Il voyait bien que ça l’ennuyait, cette histoire de parents. Lui il comprenait pas trop pourquoi. Peut-être parce qu’elle croyait que tous les enfants devaient en avoir ? Il remua sur sa chaise, se demandant un instant si il devait dire quelque chose à propos de ça. Finalement, il ne réussit pas à tenir sa langue.
- Tu sais, c’est pas grave, hein. J’avais ma grand-mère pour me raconter des histoires avant et s’occuper de moi.
Oui. Avant.
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| | Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Lun 15 Avr 2013 - 17:34 | | | _Oui je connais très bien Eoliane. – répondit la jeune femme en souriant faiblement - Je pourrais t’y ramener sans problème, un chevalier gardien ne doit pas rester trop longtemps loin du la maison qu’il doit protéger!
Le cœur de Julia se serra en ouvrant la porte de sa maison et elle soupira. Eoliane… ça oui elle connaissait… Pourquoi fallait-il toujours que tout revienne à Mael ? Elle fut rassurée cependant que le petit soit sous la responsabilité d’Amarylis. De plus, le ramener lui donnerait l’occasion de la saluer de loin. Elle n’était plus repartie à Eoliane depuis que Mael… depuis la mort de… enfin depuis qu’il était parti.
_Bienvenu chez nous Juliet ! C’est petit, mais maintenant que tout est revenu à neuf c’est beau et chaleureux. Derrière le tapis c’est notre chambre. Ici c’est donc le petit salon, si tu préfères t’installer dans un des fauteuils tu peux, ils sont confortable. Au fond de la pièce tu peux voir la table à manger. La porte au bout à droite mène à la cuisine. Là-haut il y a même un petit grenier duquel on peut voir les étoiles. C’est là-haut que je raconte parfois des histoires à Aidan. Ce sera sa chambre quand il sera plus grand. Il aime beaucoup ce qui fait de la lumière, les étoiles captent beaucoup sont attention. Peut-être que parfois tu pourras venir m’aider à décorer sa future chambre quand tu auras du temps.
Julia indiqua un tabouret au jeune Juliet, le temps de libérer l’un des deux fauteuils de quelques linges dépliés laissé là dans l’attente d’être rangé. Elle alla enfin soulever la tapisserie apposée au mur au fond du salon, pour y dévoiler une porte qu’elle ouvrit. Aidan contre sa poitrine, elle chercha un instant du regard ce dont elle avait besoin dans leur chambre, avant de trouver et de s’emparer d’un assemblage de cuir pour revenir dans le salon.
La jeune femme enfila les jambes de son fils dans les deux trous de l’assemblage, prévus à cet effet et monta sur une chaise pour atteindre un crochet au plafond, près de la cheminée. Elle accrocha l’anneau du dispositif avant de redescendre de la chaise. Prenant Aidan sous les aisselles, la jeune mère ajusta le cuir à la taille du bébé avant de l’amener à la hauteur du sol. Les liens qui le retenaient au plafond se tendirent totalement et Aidan installé dans l’appareillement bricolé par sa mère, se retrouva presque debout sur le parquet flambant neuf de leur nouvelle maison. Il sautilla un instant sur la pointe des pieds en gazouillant et Julia tira légèrement sur le grand tapis en fourrure blanche de lapin, afin d’en glisser un morceau sous les petits pieds fragiles. L’enfant rigola comme le beau poil de la fourrure chatouillait la plante de ses pieds et Julia sourit émerveillé comme à chaque foi, par ce fabuleux phénomène qui l’emplissait d’une joie sans nom. Mael l’aurait tant aimé… c’était sûr ! Une petite merveille pareille, leur merveille à tous les deux.
Ranimant la cheminé, Julia sourit à Juliet, alors qu’Aidan agitait les pieds dans ce qu’elle avait baptisé la « gigoteuse ».
Il n’avait pas de parents… Encore un point commun avec elle. Ils étaient pareil… à la chose près qu’elle était à son âge la téméraire muette amie d’une louve, alors que lui était le chevalier, prince de contrés connus que par lui seul. Intrépides… ils l’étaient tous les deux. Julia le regarda encore en lui offrant un verre de jus de pommes qu’elle avait fait elle-même durant la matinée. Elle déposa le pichet sur la table basse avant de s’asseoir dans une des deux fauteuils tournés vers le tapis blanc qui occupait l’espace au pied de la cheminée. Du coin de l’œil elle pouvait comme ça surveiller Aidan qui avait de nouveau le point dans la bouche. Juliet, c’était bien elle, mais en garçon et modèle réduit. En plus coloré aussi !
Julia eut un sourire rassurant quand l’enfant se sentit comme obligé d’ajouter que sa condition n’était pas si terrible. En vérité elle était bien placée pour savoir ce que c’était, elle n’aurait put même être mieux au courant…
_Je sais bien que ce n’est pas si terrible ! On y survit bien, regarde moi. Je n’ai pas de parents moi non plus et même pas de grand-mère. Ce sont deux gentilles personnes qui tristes de savoir que je n’avais plus personne pour me raconter des histoires, m’ont recueillit chez eux alors que j’étais toute petite. Et je suis toujours en vie. L’important c’est d’avoir reçus de l’amour. Maintenant c’est à moi de donner de l’amour à mon petit. Un jour et même dès maintenant si tu le veux, toi aussi tu devras donner de l’amour autour de toi, car tu as eu la chance d’en recevoir de ta grand-mère. C’est une chaine infini tant qu’on ne cesse pas d’aimer. Julia tendit une sucette à la pomme au petit garçon qui regardait sa maison avec de grands yeux curieux. Il était adorable.
_Prends-en une, j’en ai encore. Je ne sais pas si tu vas aimer, mais Aidan les adores. Il aime beaucoup la pomme, alors parfois j’en fais du jus et des sucettes pour qu’il puisse mettre dans sa bouche ce qu’il aime, tout seul sans risque, comme un grand. Je trouve ça très drôle, car ça lui fait faire des grimaces quand il en goutte. Mais il aime ça ! – regard à Aidan qui agitait les pieds dans sa gigoteuse, caresse affectueuse et baiser sur le front - Hein mon ptit loup ? Tu aimes ça le goût de la pomme ! Ho ! J’allais oublier les biscuits ! - Julia alla en chercher à la cuisine et revint avec un petit plateau. – Ils ne sont plus chaud, mais ont quand même bon gouts. Aidan n’en mange pas encore, mais mes amis aiment bien en prendre quand ils viennent me voir parfois. Au fait, cela fait longtemps que tu es à Eoliane ? Comment va Amarilys dis-moi ? –regard nostalgique – Cela fait bien longtemps que je ne l’ai vu, quelles sont les nouvelles ?
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| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Ven 3 Mai 2013 - 17:56 | | | Juliet regardait, perplexe, l’objet dans lequel Julia venait de poser Aidan. Du cuir, et des liens, et un crochet, qui permettaient de rester debout et de pouvoir bouger sans risquer une chute ou un quelconque accident. Sa mamie aurait dû inventer ça ; il aurait peut-être été un bébé moins agité. En tout cas, d’après lui c’était une idée de génie, ce truc. Super intelligente, la madame. Mais il n’eut pas vraiment le temps d’y penser plus ; déjà parce que son regard était attiré par la nouveauté et qu’il n’était jamais entré ici ; et de toute façon, Julia parlait, et quand quelqu’un nous parle, il faut le regarder. Et elle venait de lui servir un verre de jus de pomme, en plus. Donc non, vraiment, il n’avait plus le temps de s’intéresser à l’étrange système monté par Julia pour son fils.
Assis confortablement, sirotant sa boisson, il écoutait attentivement son interlocutrice. Alors, elle non plus, elle n’avait pas de parents ? Et même pas de grand-mère ? Alors ça, c’était trop moche ! Comment la Dame elle pouvait laisser faire des trucs pareils, franchement ? Mais heureusement, toutes les histoires contiennent une part de bonheur et celle de Julia ne faisait pas exception : des gens l’avaient adoptée, et aimée. Et elle aimait à son tour. Et lui aussi, Juliet, tout Prince qu’il soit, devait aimer. Parce que c’était important.
- Mais j’aime déjà plein de gens ! C’est pour ça que je peux être un Prince et un Chevalier. Je dois protéger des gens, mais je sais pas pourquoi je les protégerai si je pouvais pas les aimer. Et puis j’aime bien Gwëll, et Amarylis, et toi aussi j’t’aime bien !
Et il sourit, de toutes ses dents de lait. Même qu’après, Julia lui donna une sucette à la pomme. Et ça, c’était juste trop bon. Parce que lui, des pommes, il aurait pu en manger à longueur de journée. Et comme la sucette était bien sucrée, bah c’était parfait. Juliet comprenait tout à fait la raison pour laquelle Aidan adorait ça. N’importe qui adorerait ça ! Et si en plus elle lui en donnait … Il fallait VRAIMENT qu’il vienne la voir plus souvent. Pas juste pour les sucreries, mais parce qu’il l’aimait bien, vraiment, comme il venait de le dire. Et puis, elle apporta des gâteaux, s’excusant du fait qu’ils étaient froids mais rajoutant aussitôt que le goût restait agréable. Alors Juliet lui sourit.
- Tu sais, ma mamie, elle faisait des gâteaux froids, avant, avec des fruits. En été, elle faisait apparaître de la glace, et elle mettait la pâte dedans, et le gâteau, pouf ! il devenait un gâteau ! Et c’était trooooop bon.
Il attrapa un biscuit et le fourra dans sa bouche, sans aucune autre parole. Et oui, c’était bon. Il en mangea trois ou quatre, pendant que Julia parlait. Et lorsqu’il ne voulut plus de gâteau, il reprit sa sucette, qu’il avait posée sur la table le temps de manger les biscuits. Combien de temps cela faisait-il qu’il avait, par un grand hasard, atterri à Eoliane ?
- Hum, ça doit faire … peut-être un mois ou deux, je crois. Puis, il réfléchit sur la suite de la phrase de Julia. Les nouvelles, à Eoliane ?
Il dut réfléchir un peu, ses petits sourcils froncés.
- Amarylis elle était triste, je crois, mais maintenant elle est contente. Je l’aide un peu quand elle me demande d’aller chercher des trucs à l’Académie, je crois que ça lui fait plaisir. Et euh, Gwëll, c’est une fille gentille, mais elle est pas très douée, alors elle vient tout le temps voir les rêveurs ! Il s’interrompit, une seconde. Mais tu peux venir, non ? Tu la connais Amarylis, sinon tu me demanderais pas des nouvelles, hein ?
C’était fou comme la naïveté de l’enfant pouvait parfois le rendre étonnamment perspicace et pertinent.
[C'est peut-être un peu court ? Je peux toujours éditer au pire, je trouverai bien quelque chose à rajouter ! J'espère que ça te plait en tout cas ] |
| | Messages : 449 Inscription le : 14/02/2008 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Mar 4 Juin 2013 - 17:39 | | | Julia porta à ses lèvres une gorgée de jus de pomme, attentive aux mots du jeune aventurier qui avait trouvé refuge chez elle. Elle manqua d’avaler de travers quand la déclaration soudaine fusa. « toi aussi je t’aime bien ». La jeune femme eu un faible sourire ; un baume venait d’éclore sur son cœur. L’enfant venait seulement de la rencontrer et la plaçait déjà dans le top trois de ses fréquentations… Sa mine enjouée et ses grands yeux pétillants d’intelligence, auraient eu raison de n’importe qui... Toute l’innocence qui semblait le constituer ne faisait qu’embellir plus encore cet être de lumière. Recevoir des paroles d’affection d’un ange chevalier sans peur était d’un réconfort réparateur. Et puis… Julia baissa son regard pour y trouver le vide alors qu’un rayon de lumière frappait quelques pierres translucides qui tournaient lentement sur elles-mêmes, pour en renvoyer leurs couleurs ici et là un peu partout dans la pièce.
C’était la première foi depuis déjà bien longtemps que l’on prononçait ces mots pour elle… qu’ils viennent d’un enfant en plus, amplifiait l’émotion de l’instant dans son cœur de jeune mère. Ce n’est qu’en cet instant qu’elle compris à quel point cela lui manquait qu’on lui exprime ce genre de sentiment.
Juliet poursuivit au sujet de sa mamie qui faisait « apparaître » de la glace. Etait-ce une dessinatrice ? Une magicienne ? Elle ne savait pas faire de gâteaux froid en tout cas elle… mais Juliet semblait apprécier ce qu’elle lui offrait de bon cœur et c’était le principale. Se dandinant sur le fauteuil comme tout enthousiaste, il jonglait entre les biscuits et la sucette à la pomme qu’il déposait précautionneusement et par intermittence sur la petite table. C’était plutôt marrant de l’observer se réjouir de ce goûté improvisé. Et dire qu’Aidan allait grandir à une vitesse folle et atteindre l’âge de Juliet aujourd’hui…
Un ou deux mois ? Cela ne faisait pas longtemps qu’il était arrivé à Eoliane en effet… Julia rigola doucement quand Juliet releva le lien qu’il y avait entre la présence récurrente semblait-il de cette Gwell à Eoliane et son niveau d’aptitude dans son domaine de formation. « c’est une fille gentille, mais elle n’est pas très douée, alors elle vient tout le temps voir les rêveurs ». Une constatation sans jugement, une perspicacité dans l’innocence… ce petit homme était décidément bien touchant. Il le prouva à nouveau dans la suite de ses mots… et fit mouche encore une foi.
_Oui…
Ce fut tout ce qu’elle put répondre à la dernière question du garçon. Se levant la jeune mère alla s’emparer de son nourrisson qui leva les bras vers elle, ouvrant et fermant successivement les mains, comme dans un geste d’appel. Quand l’enfant fut contre elle, il se blottit d’avantage contre son sein en gazouillant doucement et en ouvrant parfois grand la bouche dans un bâillement qui en disait long sur sa fatigue. Avec tout l’amour dont était capable une mère, Julia déposa un et puis deux baisers sur la joue puis sur le front de l’enfant qui s’agrippa à une mèche de ses cheveux lui tombant sur l’épaule. Berçant Aidan un instant, il ferma les yeux dans un soupir paisible sans pour autant s’endormir tout de suite. L'enfant ne relâcha pas la mèche de sa mère. Julia l’entoura du tissu vert qui le maintenait contre elle avant de se tourner vers Juliet à qui elle sourit.
_La lumière décline, il est temps que je te ramène à Eoliane. Les lapin-garous sortent surtout la nuit il parait et comme en témoigne mon tapis sous tes pieds, il n’en manque pas dans le coin. Prend le plateau à biscuit avec toi si tu veux, tu me le rendra quand tu viendras nous rendre visite à nouveau.– soupir – Allons-y maintenant, Amarylis va s’inquiéter de ne pas te voir rentrer…
Et puis elle n’avait pas très envie d’être confrontée aux questions pleines de justesses d’un petit ange aux paroles pures. Cela remuait trop de choses encore vives en elle. Ses yeux s’humidifièrent quand elle ouvrit la porte sur l’extérieur et ses mains se mirent à trembler doucement alors qu’une boule gênante venait s’installer dans sa gorge. Non, elle ne pouvait plus se rendre à nouveau à Eoliane… elle n’en avait pas la force et encore moins l’envie d’ailleurs. Les fantômes de certains souvenirs là-bas, étaient parmi les plus vigoureux parmi ceux qui la hantaient encore. Elle n’avait pas la force de les affronter ou bien même d’en parler… elle ne le pouvait pas. Juliet sortit joyeusement de la maison et la devança d’un pas enthousiaste lui ouvrant ainsi le chemin, insouciant. Quand il se tourna à nouveau vers elle pour l’interroger de son regard d'un vert lumineux, son cœur enfla d’avantage sous l’émotion et elle comprit enfin ce qu'il était pour elle… c’était bien un petit ange ou un petit être de lumière… la Dame l'avait mit sur sa route… pour qu’il l’aide à franchir le pas… entre elle et ses démons. Il saurait lui, lui en donner la force… la force de les vaincre.
Fermant les yeux devant cette évidence fulgurante, une larme brilla sur sa joue pour aller se fondre au coin d’un sourire serein. Juliet ne le saurait peut-être jamais… mais… le pas qu’elle franchit ce jour là vers lui en ouvrant à nouveau les yeux sur le monde, fut le premier vers la victoire contre ses blessures et certaines de ses peurs. Le tout premier qui libèrerait Mael de son cœur… et son être à elle de lui.
La perspicacité dans l’innocence, L’innocence dans la pureté, La pureté pour toute lumière, La lumière comme bouclier, Le combat était gagné d’avance.
Tout ça grâce à un ange chasseur de lapin-garou, un petit chevalier aux grandes ambitions. Tout ça grâce à lui. Julia remercia une centaine de foi ou plus la Dame en serrant son fils tout contre elle.
Elle irait à Eoliane.
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| | Messages : 67 Inscription le : 24/08/2011 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] Sam 27 Juil 2013 - 3:05 | | | Il étudiait très sérieusement la différence de goût entre le gâteau et la sucette. Enfin, forcément, un truc à base de pomme et un truc à base d’œuf + sucre + farine, ça avait pas le même goût. Donc il y avait une différence et pourtant, Juliet n'aurait pas su dire ce qu'il préférait entre la pâtisserie et le bonbon. Il tenait les deux dans ses mains, pour peser le pour et le contre. Mais des deux côtés, y avait que du pour, ce qui ne facilitait pas l'affaire. Et alors qu'il avait presque oublié ce qu'il venait de dire, et où il se trouvait, la voix de Julia se fraya un chemin jusqu'à son oreille, et son petit mot fut relativement rapidement intégré par le cerveau de l'enfant. Il se tourna alors vers elle, les sourcils froncés.
Il ne comprenait pas pourquoi il y avait tant de tristesse dans son « Oui ». Juliet était très naïf, mais il sentait parfaitement les émotions de ceux qui l'entouraient. Et à cet instant précis, il ne comprenait pas. Il la vit se lever et se diriger vers Aidan et il laissa ses sourcils reprendre leur forme naturelle. Un sourire vint même se poser sur ses lèvres ; c'était mignon. Il était un peu jaloux, parce que lui ne savait pas comment c'était un câlin d'une maman, mais il était content pour le bébé. Lui au moins ne serait pas abandonné. Juliet en avait la certitude. C'était comme si lui, il finissait par se lasser des contes. Un truc totalement inimaginable. Même si il grandissait, il en imaginerait toujours. Et un jour il aurait peut-être des enfants, et du coup il raconterait encore des histoires, pour ses enfants. Mais il s'égarait, là.
Il se rendit alors compte que Julia avait enveloppé Aidan dans une grande étoffe pour le garder contre elle. Elle se tourna ensuite vers lui et elle sourit, gentiment ; Juliet lui rendit un immense sourire plein de dents en retour. Il fallait rentrer, car en effet, le soleil commençait à se coucher. Il le voyait à travers la fenêtre, le ciel commençait à devenir rose et orange. Une fois rentré à Eoliane, il n'aurait plus à craindre les Lapins-Garous cachés dans la forêt. Juliet regarda d'ailleurs le tapis que Julia disait avoir fait avec leurs fourrures et cela fila un frisson au garçon. Okay, elle était une super chasseuse de lapins-garous. Par la Dame … Il faudrait faire attention, elle n'était pas ce qu'elle semblait être. Révélation. Enfin, d'un autre côté, c'était une héroïne donc au final c'était cool.
- T'es sûre, je peux le prendre ? Promis, j'te le ramènerai ! Merci !
Elle souleva l'inquiétude qu'Amarylis pouvait ressentir et il se sentit un peu coupable. Il n'avait pas pensé à la prévenir, comme d'habitude. En fait, il sortait un peu comme il voulait, quand il le voulait, et ne prévenait jamais personne. Il n'avait pas été habitué ainsi. D'un autre côté il avait été habitué à rester cloîtré chez lui et à s'habiller avec des vêtements féminins donc l'un dans l'autre … Et si en plus il se sentait coupable, il faudra bien qu'il tente de corriger cela. Sans plus penser à cela, Juliet descendit du tabouret, et cala le pic de la sucette dans sa bouche, avant de suivre Julia qui tremblotait. Elle semblait avoir un peu de mal à ouvrir la porte mais avant qu'il ne propose son aide, elle y parvint, alors il se contenta de passer devant, aussitôt qu'elle fut ouverte.
Il commençait à avancer mais il n'entendait pas les pas de la jeune femme derrière lui, et ne sentait pas même sa présence. Il se tourna vers elle, avec un regard interrogateur, le plateau à gâteaux sous le bras. Il vit une larme briller au coin de son œil, mais elle souriait. Ce ne devait pas être si grave. Mais il préféra se tourner vers elle et lui tendre la main. Sa petite main d'enfant, un peu collante à cause des gâteaux, mais pleine de joie et de douceur. Il l'emmènerait à Eoliane et l'aiderait à chasser ses démons. Parce qu'il était un prince, un chevalier, et que tel était son devoir.
[Je pense qu'on peut arrêter là, sauf si tu vois quelque chose à rajouter ? En tout cas, merci mille fois pour ce rp ] |
| | | Sujet: Re: Le Mystère du Lapin-Garou [Terminé] | | | |
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