Convocation néfaste [Terminé]

Aziel passa ses longs doigts parcheminés contre ses tempes. Comment avait-il pu laisser faire ça … ? Outrepasser son autorité, et organiser des cours en pleine nuit, dans le but idiot de préparer les élèves à la vie réelle, sans l’en avertir… Et maintenant, une élève était morte.
La matinée tirait à sa fin, et les joues parcheminées d’Aziel étaient toujours aussi livides. IL n’aimait pas particulièrement rédiger des actes de décès, surtout qu’il n’en avait jamais éprouvé l’utilité lorsqu’il était Intendant de l’Académie d’Al-Jeit. Ce n’était pas le moment. Vraiment pas le moment.
Le message était parti, il avait chargé Wojam de  trouver un office d’Al-Poll suffisamment capable pour avoir des postiers dessinateurs. La lettre était jointe d’une bourse de compensation tirée des coffres de l’Académie, qui devait permettre à la famille d’Hestia de faire le voyage… ou d’organiser les préparatifs sur place, s’ils ne pouvaient se déplacer eux-même.
Maintenant, les réjouissances.

- Entrez, fit-il de sa voix sèche et autoritaire, lorsque l’on frappa à la porte. Locktar et Eileen se profilèrent par la porte. Aucun des deux n’avait dormi, c’était normal, et les teints jaunâtres se valaient, tout comme les mines abattues.
Deux chaises avaient été préparées en face de son bureau. Lorsqu’ils se furent assis, Aziel se leva à son tour, pour assumer la position d’autorité. Avoir en permanence en tête que toutes ses actions devaient se faire conformément aux coutumes du Nord, qu’il n’était plus à Al-Jeit, et que le principal était… de régler ça dans l’anonymat, le plus possible. Que quiconque s’intéresse de trop près à ses affaires….


- Malgré la … tragédie, qui est arrivée cette nuit, je vous demanderai à tous les deux d’être coopératifs avec moi dans cette affaire.

Aziel croisa les mains dans son dos.

- Par la Dame et toutes ses vertus, qu’est-ce qui a donc bien pu vous passer par la tête ?! Sa voix monta de trois crans. Vous êtes censés guider les élèves, pas les faire s’entretuer au beau milieu de la nuit en bafouant toutes les mesures de sécurité ! Vous rendez-vous compte que si jamais c’était arrivé à une des jeunesses prometteuses des très hautes familles de l’Empire, je n’aurai pas seulement à planifier votre renvoi, mais votre incarcération immédiate ?

L’intendant tenta de réassimiler sa colère, et reprit une posture plus digne.

- Ce qui est arrivé est fâcheux. Malheureusement pour nous tous… Il serait de mon devoir de vous limoger immédiatement. Néanmoins… il fit une pause. Les autorités impériales me demanderont une enquête. Des dignitaires de l’Empire viendront sous peu à l’Académie. Si vous faites amende honorable et obéissez désormais aux règles au doigt et à l'oeil, je peux peut-être les convaincre que vous garder serait la meilleure solution pour tout le monde...  

Il exigeait obéissance. Obéissance complète, et sans concessions. Il leur apprendrait... Et il valait mieux qu'il essaie de garder ceux-là. Trouver de bons maîtres d'arme pour une Académie d'aussi mauvaise réputation.. Les bons bretteurs préféraient entrer au service de l'Empereur, et il les comprenait. Il les regarda tous les deux de son regard gris très dur, dépourvu de vie.

- Si vous avez la moindre excuse pour justifier de ce comportement indigne des représentants du savoir du Grand Merwyn, c’est maintenant. Mais au moindre écart, au moindre... signe, que vous n'êtes pas prêt à accepter l'autorité de l'Empereur, vous pouvez aller faire vos valises.