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 Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]

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Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

Etincelle
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MessageSujet: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeMar 3 Jan 2012 - 18:51

Le silence. C'est ce qui frappa le plus Attalys lorsqu'elle pénétra dans la pièce éclairée par de multiples chandeliers jetant leur lumière mouvante sur les murs et les rayonnages remplissant ce lieu fantastique. Elle cligna des yeux, émerveillée, puis fit quelques pas en direction des étagères, effleurant d'un doigt hésitant les couvertures recouvertes de lettres d'or, les parchemins jaunis par le temps et les reliures de cuir savamment enluminées. Un sourire béat se forma sur ses lèvres. Comment était-elle arrivée ici, après plusieurs heures de recherche et de marche harassante dans les interminables corridors peuplant l'Académie, montant et descendant ce qui lui semblait des dizaines d'escaliers perfidement semblables, elle l'ignorait. Mais, ce dont elle était au moins sûre, c'est qu'elle ne regrettait pas sa fantastique trouvaille. Tout ce qu'elle pouvait souhaiter à présent, c'était de se souvenir du chemin qui l'y avait mené...
Un bruit de pas dans son dos la fit sursauter. Elle se retourna lentement, ne sachant exactement s'il valait mieux offrir un sourire éblouissant au nouveau-venu ou faire comme si elle ne l'avait pas remarqué. Enfin... À la nouvelle-venue, plutôt. La jeune fille qui lui faisait face devait avoir à peu près son âge mais était plus grande. Beaucoup plus grande. Des boucles châtain parsemées de mèches blondes lui cascadaient sur les épaules. Son visage pâle, fin et aimable, était éclairé par deux jolis yeux noisette aux reflets rieurs. Et à son doigt scintillait une bague bleue, exactement la même que celle que lui avait remis l'Intendant avant de la congédier. Prenant brutalement une décision, Attalys lui offrit son plus beau sourire, sans se résoudre pour autant à engager la conversation avec cette jeune femme à l'allure si amicale.


[Désolée, ce n'est pas très long...]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Jan 2012 - 18:15

‘La vie des Troll, volume 5’. Non, ce n’était pas vraiment ça qu’elle cherchait. À vrai dire, quelque chose de plus... léger eut été préférable. Oui, parce que celui là pesait lourdement sur son pied. Précisément sur ses pauvres petits orteils innocents qui n’avaient rien demandé du tout. Écrasés monstrueusement par la lourdeur du style.

Gwëll se baissa doucement, en serrant les dents et empoigna le pavé qui avait atterri sur son pied. La couverture était patinée par le temps et le livre n’avait pas une seule illustration digne de ce nom. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Juste assez pour broyer des doigts de pied.
Avec le soin qu’il convient d’apporter à une vieille personne, elle le reposa sur l’étagère. Rustre.
Elle se détourna du rayonnage, ce n’étaient que des documentaires ennuyeux et poussiéreux à souhait, et s’en retourna vers d’autres plus dignes d’intérêt.

La bibliothèque de l’académie était assez vaste et possédait, en tout, et pour tout, bon nombre des plus renommés bouquins. Que ce soit des livres à étudier en civilisation, des manuels anciens, des documentaires divers ou des romans de toutes sortes, les rayonnages étaient bien fournis.
Gwëll y venait souvent, pour emprunter les textes demandés par les professeurs, effectuer ses recherches -et même ses devoirs en général- et bien souvent, pour flâner. La plupart du temps, même, puisque bien souvent, elle ne parvenait pas à rester concentrée trop longtemps sur les ennuyeux pavés documentaires.

Le nez en l’air, l'œil à l’affut, Gwëll chassait. Que chassait elle ? Bonne question ! Eh bien, tout simplement, elle chassait le best-seller. Et la chasse était ardue. C’est qu’il se cachait. Et fichtrement bien, d’ailleurs. On n’en voyait pas le moindre coin de couverture reliée. Que dalle.
Alors, elle continuait sa chasse, attentive au moindre mouvement suspect, sur ses gardes et aussi furtive qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine fauve en chasse -du moins psychologiquement.
Et là, au détour d’un présentoir... Une jeune fille.
Bah zut alors. La chasse était terminée, on range le harpon, la carte de bibliothèque, la discrétion.

Une jeune fille souriante, même, à vrai dire. Pas très grande, pas très petite, blonde comme des blés brunissants, avec de grands yeux verts et expressifs. Une élève, en définitive.

Euh... bonjour... tu es nouvelle ? Enfin, je ne t’ai jamais croisée...

Gwëll rougissait à vue d'œil, timide comme pas possible, adresser la parole à des inconnus lui était encore difficile. Mais elle faisait des efforts.


[si tu as un quelconque problème, envoie moi un mp, ou viens sur la chat box Very Happy]

Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Jan 2012 - 20:21

Attalys allait se détourner pour reprendre sa féérique visite lorsque la fille ouvrit la bouche pour balbutier :

- Euh... bonjour... tu es nouvelle ? Enfin, je ne t’ai jamais croisée...

Elle dévisagea pendant une micro-seconde avec un intérêt poli la rougeur croissant sur le visage de son interlocutrice avant de se souvenir que, comme toute personne normalement constituée, elle était pourvue d'une langue et pouvait elle aussi, par conséquent, s'en servir. Surtout que la jeune fille ne semblait pas spécialement à l'aise.
Elle ouvrit donc la bouche à son tour et entama sur ton amical :

- En effet, je viens d'arriver à l'Académie, comme apprentie Dessinatrice. Et monsieur Hil'Jildwin m'a répartie dans la maison d'Aecu...d'Aecar...Ae...

Mais quelle idiote ! Par le Héros de la Dame, qu'elle imbécile, même pas capable de se souvenir dans quelle maison on l'avait mise ! Son visage commençant à son tour à virer au pourpre/pivoine/grenat/écarlate/rouge vif, elle respira profondément, s'obligeant à se concentrer. Voyons. Cela avait un rapport avec l'eau, elle le savait. Pas Agua, ni Aqua. Bon, on avançait. Aequelquechose. C'est là que le miracle se produisit. Son regard se posa par hasard sur un vieux bouquin au titre très évocateur de "Anthologie des insectes à 7 pattes" et une illumination, un véritable éclair providentiel la traversa comme une décharge électrique. Aequor. C'était ça. Aequor.
Plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été en l'espace des dernières quarante-huit heures, elle s'écria :


- D'Aequor !

Et, pour bien prouver ses dires, elle sortit fièrement la bague aux reflets saphir de sa poche pour la brandir sous le nez de la jeune fille.

- Au fait, je m'appelle Attalys. Avec deux ''t''.

Elle lui sourit à nouveau avant de ranger le précieux bijou en lissant sa tunique couleur corail du plat de la main. Puis reprit plus calmement d'une voix posée :

- Tu as la même, non ? Je veux dire, la même bague. Ce qui signifie que nous sommes dans la même maison.

Très contente de sa déduction, elle continua doucement :

- Et toi, quel est ton nom ? Bien entendu, si tu préfères ne pas te présenter, ce n'est pas grave. Je crois que tu étais en train de chercher quelque chose, non ? Un livre, sans doute.

Sourire éclatant à l'appui, évidement.

[Pour l'instant tout va bien, merci]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Jan 2012 - 16:31

Zut, échappé.
Comme ça, il était parti. Une seconde, elle le percevait ou, du moins, elle percevait sa présence. Et puis là, plus rien. Comme si... comme si il avait disparu. Très discrètement, il fallait dire. Mystérieux, tout cela.
Ça lui ferait une énigme de plus à résoudre, ça.

Gwëll nota, dans un coin de sa tête : penser à enquêter sur la mystérieuse évaporation des best-seller à l’heure de la chasse au bon bouquin. Et puis, tant qu’à faire, dans un autre coin de cette même tête : penser à regarder dans le coin au fond à droite pour ne pas oublier d’enquêter sur les livres vaporisables.

Mais déjà, l’autre jeune fille parlait. Elle venait tout juste d’arriver à l’Académie ? Ah, ça Gwëll l’aurait parié, c’était visible comme le nez au milieu de la figure.
Ces yeux, ce regard perdu, c’était ça ça qui trahissait. Et dès le premier regard. Et puis, aussi, cet air, celui de découvrir cent fois plus grand que tout ce que l’on a jamais pu voir, d’admirer beaucoup plus beau que ce que l’on a jamais pu imaginer.
L’académie faisait toujours cet effet là.

La nouvelle était donc d’Aequor. Une de plus. Bonne nouvelle, d’ailleurs. Aequor en avait bien besoin, de nouveaux. La coupe des maisons, pour l’instant, c’était pas ça... non, c’était pas gagné Ah, ça ira, ça ira, les Kaelem à la lanterne !.
Mais si on leur amenait de nouvelles recrues, toutes jeunes, toutes fraiches, le niveau ne resterait pas aussi bas bien longtemps, ça, c’était sûr !

Attalys. Avec deux t. Elle avait bien fait de la rajouter, ça, parce que Gwëll n’y aurait mis qu’un seul t, sinon. Oui, ça, c’était sûr. Et puis, avec une bague aussi. Bleue, comme celle de Gwëll. Certes, ce bleu là ne valait pas l’autre, mais le bleu reste le bleu. Bien mieux que le vert qu’on lui avait donné fut un temps et toujours mieux que toutes les autres couleurs des autres bagues.


Oui, la même.

Gwëll aussi sortit sa bague aux reflets azurés.

Oui, c’est ça, la même maison. La maison de l’eau qui dort.

Là, elle rougit carrément. Ça, elle n’avait jamais pensé le dire à haute voix. C’était une de ces réflexions débiles qui peuplaient son esprit à longueur de journée. Son esprit, ça pouvait encore aller, mais sa bouche... Oh non, elle l’avait vraiment dit. Quelle cruche.

Enfin, pas vraiment, mais un peu... Comme Aequor, ça fait penser à eau... enfin, à aquatique, quoi... J’veux dire aux mots qui parlent de l’eau...

Et vas y que j’m’enfonce... non, mais j’vous jure. Une quiche. Dans toute sa splendeur.

Moi, c’est Gwëll... et oui... je chassait... euh non ! Je... cherchais... un livre. Un livre bien. Enfin... intéressant, quoi. Et... euh... toi ?


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeVen 20 Jan 2012 - 20:24

Aequor. La maison de l'eau qui dort. Attalys sourit discrètement en détournant le regard, balayant les rayonnages avec des yeux vagues. Oui, c'était pas mal. Pas mal du tout, même. La fille avait de la suite dans les idées. Elle la laissa un instant patauger dans ses explications confuses prononcées d'une voix mal assurée, sans oser lui dire qu'elle était tout à fait de son avis. De quel avis, d'ailleurs ? Que "Aequor" ressemblait à "aquatique" ? Ca paraissait tellement évident... À moins que ça ne soit pour sortir une énormité telle que : Bien sûr, c'est mon portrait craché ! Enfin, bref. Elle avait bien fait de s'abstenir.

Un silence. Furtif. Attalys se re-concentra sur la jeune fille qui avait apparemment fini de parler. Elle allait ouvrir la bouche - pour prendre poliment congé, peu désireuse de s'entretenir des heures durant sur la signification du nom de leur Maison commune ou l'anthologie des insectes à 7 pattes - lorsque sa curieuse interlocutrice la prit de vitesse. À nouveau. Il allait pas falloir que ça finisse par devenir une habitude !
Elle haussa cependant un sourcil intéressé lorsque celle-ci lui déclina son identité - c'était joli, ça, Gwëll ! - et arqua carrément les deux - si haut qu'elle craignit un instant qu'ils ne s'envolent - quand le reste sa réponse percuta les deux ou trois neurones en train de se battre en duel au fin fond d'un recoin obscur de son obscure cerveau. Elle... chassait ? Tiens donc. Pas commun, ça. Enfin, pas dans une bibliothèque. Et encore moins dans celle-là. Réprimant sa furieuse envie de sourire devant l'embarras grandissant de la fille, elle se focalisa sur la dernière partie de la phrase. Un livre. Elle cherchait un livre. Un bon livre. Ah. Rien de plus normal, en effet. Jusque là, tout allait bien.


- Et... euh... toi ?

La jeune fille pinça les lèvres. Excellente question. Le moins dangereux aurait sans doute consisté à hausser les épaules en désignant d'un ample geste les multiples étagères qui les entouraient. Simple, concis, et ça n'engageait à rien. Un livre, banane. Quoi d'autre ? Mais, sans qu'elle en saisisse exactement la raison, elle ne put s'y résoudre. Après tout, l'inconnue - qui n'était plus tout à fait une inconnue - accepterait sans doute de la guider dans cette Académie gigantesque et truffée de pièges et surprises en tout genre, non ?
Elle sourit donc aimablement en expliquant de sa voix claire :


- Euh... En fait, je suis un peu perdue. Je ne sais pas depuis combien de temps je tourne dans ce magnifique - elle appuya sur le mot - bâtiment, mais ça doit faire un bon moment...

Elle engloba la pièce du regard puis rajouta vivement :

- Quoique je ne sois pas déçue du lieu où m'ont menée mes pas !

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 2 Fév 2012 - 16:20

Perdue.
Paumée.
Égarée.
Désorientée.

*Mouahahahah ! Chacun son tour !*
Telle ne fut pas la réaction de Gwëll. Non, Gwëll était polie et attentionnée. Par de ceux qui se réjouissent de voir les nouveaux ramer à leur tour sous prétexte qu’ils ont déjà galéré. Non, Gwëll n’était pas comme ça.
Elle luttait justement contre l’injustice et œuvrait pour le bonheur collectif.
Une quiche, en somme, diraient certains. Mais cela, Gwëll les ignorait. Non qu’elle ne fût hautaine avec eux, mais simplement, elle n’avait pas conscience qu’on puisse avoir de telles idées à son égard...

Mais, trêve de bavardages. En attendant, elle avait une nouvelle à sauver de la décadence des couloirs labyrinthiques.
Héroïquement, notre socialement engagée jeune fille enfila sa cape de sauveuse du monde et fila à la rescousse de la couloirement opprimée (autrement dit, celle qui est opprimée par les couloirs pour ceux qui ne connaitraient pas cette expression tout juste inventée Arrow).


T’es perdue ? Parce que tu viens juste d’arriver, en fait, non ?

Rappelons, pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, que Gwëll et logique sont bien loin de faire une rime sémantique.

Tu veux que je te guide ? Parce que c’est vrai, je reconnais que c’est assez grand ici ! Et puis, c’est aussi un peu... euh... -Grande réflexion avec recours à la matière grise (si, si, c’est possible, j’vous jure)-... Ici... C’est facile... de se perdre. Oui, c’est ça !

Oui, ça, c’était facile de se perdre, d’ailleurs, elle s’était déjà perdue de nombreuses fois et aujourd’hui encore, elle continuait. D’un coté, circonstances atténuantes, elle n’avait pas sa mémoire pour elle, il n’y avait pas moyen qu’elle ne retienne plus d’une simple journée ce qui ne faisait pas partie de son ‘‘trajet quotidien’’. Et il fallait dire, que c’était la majeure partie de l’établissement Arrow...

[désolée du retard Embarassed]

Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 2 Fév 2012 - 19:52

Un sourire. Le premier depuis le début de leur conversation. Un beau sourire, si franc et éclatant qu'Attalys ne put s'empêcher de cligner des paupières. Éblouie. Dans le bon sens du terme.
Pour les lecteurs un peu à la traine, rappelons qu'elle venait de faire part à son interlocutrice de son immense désarroi quant à la taille et le nombre de couloirs de l'Académie. Et là, le visage de Gwëll s'était illuminé. Littéralement. Restaient donc deux possibilités : soit elle était particulièrement sadique, soit son activité préférée consistait à jouer le rôle de GPS dans les corridors des bâtiments pour les p'tits nouveaux. À moins qu'elle n'aime tout simplement rendre service.
La jeune fille lui jeta un regard furtif et opta mentalement pour la troisième solution. Ou la deuxième, à la limite.


- T’es perdue ? Parce que tu viens juste d’arriver, en fait, non ?


Bien joué, Sherlock ! Effectivement, elle venait juste d'arriver et, effectivement, cela devait nuire quelque peu à son célèbre sens de l'orientation. Mais juste un peu, hein. Quoique elle n'ait jamais eu un sens de l'orientation extrêmement développé.

- Tu veux que je te guide ? Parce que c’est vrai, je reconnais que c’est assez grand ici ! Et puis, c’est aussi un peu... euh... - elle marqua un temps d'arrêt -... Ici... C’est facile... de se perdre. Oui, c’est ça !


Euheum. Au moins, son enthousiasme faisait plaisir à voir. Et, tandis que Gwëll reprenait péniblement sa respiration, Attalys acquiesça avec soulagement. Ou gratitude. Peut-être un peu des deux. Les couloirs n'avaient qu'à bien se tenir !

[Faute avouée à moitié pardonnée Razz]

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 9 Fév 2012 - 18:34

La nouvelle avait acquiescé. Mi soulagée mi effrayée.
Bon, eh bien alors, la visite pouvait commencer.

Joyeuse de cette nouvelle tâche (pas Attalys, hein, la tâche Arrow), Gwëll remit à plus tard la chasse au bouquin et se fit guide d’un instant. D’un ample geste du bras, elle embrassa la grande salle et la désigna comme la bibliothèque. Après tout, elle ne pouvait savoir si Attalys était demeurée ou pas.
Puis Gwëll ouvrit en grand la porte et sortit.

Bon, c’était un couloir, ça, c’était facile... mais y avait il besoin qu’elle le signale à la nouvelle ? Non, quand même pas... elle... enfin, elle aurait quand même pas besoin d’aide pour le voir... Si ?
Non, elle avait l’air d’être au courant, tout de même.

Alors, un choix s’imposait à Gwëll. Mais Gwëll avait horreur des choix. C’était comme au moment du dessert : si jamais on lui imposait de choisir entre deux plats, elle ne savait plus rien. Elle oubliait tout. Instantanément.
Eh bien là, elle ne se souvenait plus du tout d’où menait aucun des couloirs. Pas un seul.
Ennuyeux, pour une guide... Arrow
À droite ? Ou plutôt à gauche ?

Non, elle ne savait pas, et comment pourrait elle choisir, même ? C’était vraiment ...cornélien. En plus, elle n’était pas qualifiée pour...
Ah, que de soucis ! Et puis, elle tournait la tête sans cesse. À droite, à gauche, encore à droite... mais rien. Ça ne revenait vraiment pas.


Euh... Eh bien... En fait, c’est que... Je ne me souviens plus vraiment du chemin... en fait... Tu... enfin... ça va bien revenir, non ?

Oui, ça, il fallait bien espérer, que ça revienne... parce que, sinon, ç’aurait quand même été très vachement beaucoup ennuyeux...


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 9 Fév 2012 - 19:41

La bibliothèque. Bon. Pas de problème. Pleine de bouquins et d'étagères. Une bibliothèque, quoi.

Attalys emboîta ensuite le pas à sa guide qui, allègre, marchait avec de longues enjambées. La porte. Le couloir. Un grand couloir. Qui s'étirait interminablement. Des deux côtés. Gwëll stoppa brutalement sa marche victorieuse.
Et les minutes commencèrent à s'égrener.

Pendant un moment, la jeune fille observa avec intérêt les murs de pierres sombres qui s'étendaient inexorablement. Pendant un moment seulement. Parce qu'après, elle commença à se lasser. Et Gwëll n'avançait toujours pas.

A l'instant où elle allait lui proposer de retourner à l'intérieur le temps qu'elle se décide sur le chemin à prendre - c'est vrai, quoi, c'est toujours plus passionnant d'attendre entourée de livres qu'entourée de murs, aussi passionnants soient-ils - quand la jeune fille tourna légèrement la tête dans sa direction, une lueur affolée dans le regard.


- Euh... Eh bien... En fait, c’est que... Je ne me souviens plus vraiment du chemin... en fait... Tu... enfin... ça va bien revenir, non ?

Elle hocha la tête avec fatalité, décidée de prendre son mal en patience, lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. Pas de panique, super-Attalys à la rescousse !

- Je... je crois que, pour venir, j'ai pris le chemin de gauche... si tu veux, on peut essayer celui de droite ?

En espérant que les corridors ne bougent pas tout seuls, comme dans Harry Potter.

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeDim 12 Fév 2012 - 14:11

Droite ? Gauche ?
Si elle était venue par la gauche, qu'on prenait en compte la bipotentialité du trajet, la dérivabilité des couloirs ainsi que le vent de Nord Ouest qui soufflait vers Al-Jeit... alors... Alors, Gwëll considérait qu'il serait envisageable voire conseillé de prendre à droite.
Mais c'était sans compter la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces et l’expansion océanique. Parce que sinon, il aurait fallu prendre à gauche. Arrow

Donc, prenons à droite, à la file indienne, observons tout recoin de couloir, réfléchissons bien, et en cœur, s’il vous plait.
Donc, en toute logique, à droite, puisque le couloir prenait une forme incurvée et se modelait selon une forme bosselée et géométrique, notre grande théoricienne de la logique en conclut que ce devenait alors une espèce fort étrange, une sorte d’OGM, autrement dit, un escalier. Force est de constater qu’elle n’avait pas tort. c’était bien un escalier. Pour tout dire, c’était même l’escalier du premier au second étage de l’aile principale de l’académie. Celui là, Gwëll le connaissait bien -comme tous les autres-, pour l’avoir, de nombreuses fois, dévalé sur les fesse, les genoux, les coudes, ou même sur le coté. Oui, les escaliers, elle les connaissait, les reconnaissait, et les côtoyait beaucoup et bien.

Elle se retourna donc vers sa p’tite nouvelle, un air de grande joie peint sur le visage et... se retourna vers les escalier, dépitée. D’un coté, elle aurait du s’y attendre, un escalier, ça reste pas dur à reconnaître. Tu te dis pas ‘Oh, mais qu’est ce que c’est que cette chose ? Je me demande bien à quoi ça peut servir...’. À moins d'être complètement demeuré, ou alors de venir d’une petite bourgade paumée du centre de Gwendalavir où les escaliers ne poussent pas aux arbres.

Donc ça, elle ne lui présenterait pas. Et le couloir qui suivrait ? Pas plus. Quand même, ces nouveaux ! Si on ne pouvait plus leur présenter les couloirs, escaliers et divers tournants, où allait le monde ? Nan, mais quand même, si elle connaissait déjà tout, pourquoi demander de faire visiter ?
Limite, ça l’aurait mise en rogne -si elle avait été colérique et susceptible, mais ce n’était pas le cas, donc aucune inquiétude à avoir.

Assez rapidement, elles parvinrent sur le premier pallier autrement dit, le second étage puisqu’elles étaient parti du premier et que le premier pallier en partant du premier est le second Arrow. À part, bien sûr, si on descend... Mais là, aucune importance, puisqu’elles montaient en haut et non en bas.
Donc, quand elles parvinrent au second, elles se retrouvèrent en face de la salle des loisirs. Ça, Gwëll en était sûre, elle ne pouvait pas connaître, la nouvelle !


Ici, là, c’est la salle de loisirs... Pour faire de la musique ou dessiner, ou lire, ou même juste pour parler Comme Gi’, quoi Arrow.

Nan, elle allait quand même pas connaître ? C’était pas possible quoi...


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Fév 2012 - 8:39

Cap sur la droite. Attalys emboîta le pas sans l'ombre d'une hésitation à sa nouvelle guide, heureuse d'avoir enfin un but. Elle tendit le bras et laissa glisser sa paume le long du mur, savourant la sensation de fraîcheur au bout de ses doigts et le picotement qui parcourait sa main. Et, tandis que Gwëll se tournait vers elle avec un sourire épanoui, elle ne put s'empêcher de fredonner à voix si basse qu'elle douta tout d'abord de la réalité de son chant à peine audible : « Aïla, maya, gafouéra, inouchka.... ». Les paroles n'avaient aucun sens, tout du moins aucun sens véritable, mais elle aimait cette comptine que sa mère lui chantonnait doucement quand elle était petite. Pour elle, cette ancienne berceuse avait toujours été synonyme d'amour et de tendresse.

Lorsque les deux Aequor s'arrêtèrent devant un escalier, elle eut l'impression que la jeune fille hésitait, et elle se demanda furtivement si elle allait lui présenter un élément aussi ordinaire. Et puis, le fugace pressentiment disparut, et Gwëll reprit sa route d'un pas alerte.

Les jeunes femmes marchèrent encore pendant une dizaine de minutes, au grès des couloirs et des corridors. Enfin, sa guide stoppa devant une porte entrebâillée et expliqua d'une voie claire qu'il s'agissait de la salle de loisir.
Curieuse, Attalys s'approcha du seuil et lança un coup d'oeil à l'intérieur de la pièce. D'aspect chaleureux et agréable, elle avait un quelque chose d'intime et de sécurisant. La lumière coulait à flot de larges fenêtres rondes et se reflétait sur les murs peints de couleurs chaudes, tel le ciel au soleil couchant. Elle esquissa un sourire avant de se détourner, satisfaite, et convaincue au plus profond d'elle-même que cette sale si accueillante compterait bientôt une élève de plus en son sein.

Gwëll l'observait avec des yeux légèrement écarquillés scintillant de la même lueur innocente et un peu naïve qu'a le regard des enfants. Pour la première fois depuis leur rencontre, la jeune Aequor se fit la réflexion que, malgré sa grande taille, sa nouvelle amie devait être un peu plus jeune qu'elle, lui donnant aux environs de 16 ou 17 ans. Peut-être à peine plus.
Lorsque son regard émeraude croisa celui de sa compagne, celle-ci sembla s'éveiller et secoua la tête en souriant légèrement. Attalys s'avança vers elle, les paupières un peu plissées, en replaçant mécaniquement une mèche dorée derrière son oreille.


- C'est bon. On continue ?

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 16 Fév 2012 - 18:41

On... continue ? Elle en avait de bien bonnes, la nouvelle.
Pour continuer, encore fallait il s’orienter. Donc. Une porte en bois, à droite, un mur à gauche et un couloir tout droit. Là, c’était pas vraiment dur, il fallait dire.
Donc Gwëll se retourna vers sa camarade et lui fit signe de la suivre.

Tout d’abord, elle prit à droite, puis encore à droite, longea un couloir, descendit d’un étage, indiqua la grande salle, les cuisines, tourna de nouveau à droite, puis passa devant une enfilade de portes en bois, devant une autre en métal, remonta deux étages, prit à gauche, redescendit, ouvrit une porte et... se retrouva exactement devant la salle de loisirs.

En fait, je crois qu’on a un peu tourné en rond... et j’suis pas sûre de me rappeler de quoi que ce soit d’autre intéressant dans cette aile. Enfin... peut être pas... Mais j’crois que j’suis un peu perdue, aussi. Alors... si tu veux, on peut plutôt aller dans la salle de loisirs, comme ça on pourra parler ?

C’était, après tout, moins risqué, non ? Parce que la salle de loisirs était certes grande, mais il n’y avait pas moyen de s’y perdre, quand même. Alors elle ouvrit en grand la porte. Elle étouffa par ailleurs un juron -peu grossier, par d’inquiétudes- en ouvrant la porte sur son pied.
Elle entra donc dans la salle suivie d’Attalys et se dirigea vers un groupe de fauteuils. Ceux là, elle les connaissait bien. Elle s’y était souvent assise, que ce soit pour lire un livre emprunté à la bibliothèque ou pour parler avec ses amis des autres maisons ou même encore juste pour regarder les autres qui jouaient d’instruments.

Elle s’assit dans le fauteuil bleu -parce que c’était le plus mou et aussi parce qu’il était bleu- et offrit le fauteuil vert à Attalys.
Puis le silence se posa sur elles. Longtemps. Très longtemps.

À vrai dire, ni l’une ni l’autre ne parlait. Gwëll, à son habitude, n’osait pas ouvrir la bouche et Attalys, curieuse, regardait tout autour d’elle, observant la salle nouvelle à ses yeux.


Euh... Tu... viens ici pour apprendre quoi...?


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeVen 17 Fév 2012 - 19:45

Elles avaient continué. Longtemps. Couloirs, escaliers, portes, grande salle, corridors, portes, cuisines, escaliers, encore. Puis à nouveau couloir suivi d'une porte marron curieusement familière. Et là... salle de loisir.

Gwëll s'arrêta si brutalement qu'Attalys manqua lui rentrer dedans. La jeune femme vit sa compagne détailler le lieu avec perplexité, semblant se demander par quelle magie elles étaient revenues à leur point de départ, avant de se tourner vers elle avec un sourire un peu gêné.


- En fait, je crois qu’on a un peu tourné en rond... et j’suis pas sûre de me rappeler de quoi que ce soit d’autre intéressant dans cette aile. Enfin... peut être pas... Mais j’crois que j’suis un peu perdue, aussi. Alors... si tu veux, on peut plutôt aller dans la salle de loisirs, comme ça on pourra parler ?

Et elle avait l'air si honteux, à se dandiner gauchement d'un pied sur l'autre, que la jeune fille ne put que la suivre en essayant de se remémorer – avec difficulté, il faut bien l'admettre – quel chemin elles avaient parcouru depuis qu'elles avaient quitté la bibliothèque. Beaucoup, en tout cas, à n'en point douter, si ce n'était plus. Plusieurs kilomètres, peut-être ?

Entre-temps, Gwëll s'était assise – quoique affalée fut un moment plus juste – dans un fauteuil bleu à l'aspect moelleux puis, remarquant sans doute que la jeune femme était toujours debout, lui désigna un fauteuil vert pomme où elle s'installa aussitôt.

Et là... un silence. Non, pas un silence. Le silence. Avec un « S » majuscule. Attalys en profita pour admirer la pièce avec intérêt, posant sur le moindre objet, la moindre poussière, un regard profond empli de curiosité. Jusqu'à ce que l'absence de paroles et de mouvements devienne trop pesante à ses yeux. Elle allait se résoudre à poser une question à la jeune fille à ses côtés, qui paraissait aussi mal à l'aise qu'elle, lorsque celle-ci la prit de court :


- Euh... Tu... viens ici pour apprendre quoi...?

La jeune femme hésita un peu et tourna légèrement la tête pour l'observer discrètement. Dans son fauteuil azur, Gwëll lui sembla à la fois très grande par sa taille et très petite par sa posture – pelotonnée et rougissante contre le dossier du siège.

- Eh bien, je... je suis ici en tant qu'apprentie dessinatrice – on appelle ça Étincelle, je crois. Mais je suis aussi des cours de légende, de lettres et de... d'un peu tout, en fait.

Elle s'interrompit brièvement et jeta un regard à la jeune fille qui s'était redressée dans son siège, une expression étrange – étonnement ? intérêt ? contentement ? - inscrite sur son visage de porcelaine.

- J'essaie d'apprendre le plus possible, en tout cas. Et le plus de choses possibles, aussi.


Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeSam 25 Fév 2012 - 15:48

Oua, que ce fauteuil était confortable. Mais, que le silence était lourd, aussi.
Parce que personne ne parlait. Gwëll n’osait plus et Attalys... eh bien, elle devait certainement penser.

Mais elle finit tout de même par ouvrir la bouche.
Elle était étincelle, elle aussi. Et puis, elle suivait les cours annexes, aussi. Comme Gwëll, quoi. Elles seraient dans les même cours, c’était certain. Oh, c’était cool, Gwëll était contente, elle était juste... étonnée ? Oui, c’était ça.
Elle ne s’était pas attendue à ce qu’elle ne soit dessinatrice.

Ce qui était tout de même assez étonnant. Parce qu’à la regarder, elle n’aurait pas pu être... Non, elle ne ressemblait pas vraiment à une combattante. Ni à une marchombre à vrai dire. En fait, Gwëll ne pensait pas qu’Attalys ne soit une dessinatrice, mais elle ne pensait pas non plus qu’elle ne soit ni une combattante ni une marchombre.
En fait, elle n’y avait pas réfléchi. c’était tout bête.

Puis Attalys ajouta que son but était d’apprendre. Logique, d’un coté.
Ça, Gwëll le partageait aussi. Cette soif de connaissances, elle l’avait aussi.

En fait, mieux Gwëll la connaissait, plus elle se rendait compte qu’elles se ressemblaient, toutes deux. Elle sourit.
Puis le silence se ré-installa. Et là, Gwëll ne savait plus que dire. Alors, son regard se fixa sur une petite imperfection du mur. C’était une petite tache, sur ce mur blanc, comme une petite bosse, un endroit où on avait mis trop de peinture. Une petite goutte qui avait coulé et qu’on n’avait pas essuyée.

Ça n’avait vraiment aucun intérêt, ce n’était même pas beau, mais ça occupait bien. Et puis, comme les nuages, on pouvait jouer à deviner ce à quoi ça ressemblait.
Et là, ça ressemblait... Eh bien, à une tache, tout simplement.


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Fév 2012 - 8:50

Et ron, et ron, petit pa-tapon... Lala

Pour un peu, Attalys se serait endormie. Oh, ce n'était pas qu'elle s'ennuyait, loin de là. Non. Elle trouvait simplement le silence devenu un peu trop... pesant. Lourd. Opaque, comme la brume, le brouillard ou les nuages d'orage. Voilà, c'était ça : il s'agissait d'un silence nuageux.

Elle avait un instant espéré que Gwëll lui livre également ce qu'elle venait faire ici. Une élève, certes ; mais quel genre d'élève ? Pas une Guerrière, déjà. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait l'intime conviction que la jeune Aequor n'était pas portée sur le combat. Peut-être à cause de ce curieux sentiment que son épée devait plus souvent se trouver sur son pied que dans sa main...

Marchombre, ensuite. Mais c'était peu probable. Du moins, c'était l'impression qu'elle en avait. Trop dans la lune, trop étourdie, trop réservée, aussi... Pas assez marchombresque, quoi.

Il restait donc Dessinatrice. Et, là, ça devenait nettement plus possible. Les Dessinateurs rêveurs, ça s'était déjà vu, non ?
Mais, alors, un autre problème se posait. Quel était son niveau ? Ayant sensiblement le même âge, la jeune fille ne devait pas la dépasser de beaucoup. Cependant, elle possédait peut-être un Don très puissant, et, dans ce cas, eh ben... Attalys n'était plus sûre de rien.

Le silence. Toujours. La jeune femme soupira discrètement, leva la tête pour observer sa compagne qui fixait d'un regard pénétrant le mur en face d'elle, puis rabaissa son visage.

Et là, une illumination la traversa. Écarquillant les yeux devant cet éclair inespéré, elle faillit tomber de son fauteuil tant elle se redressa vivement :


- Et si on faisait un jeu ?

Bon, dit comme ça, ce n'était pas top, elle le savait. Mais suffisamment intrigant pour que Gwëll se tourne vers elle, curieuse, abandonnant comme à regret son bout de mur.

- Alors voilà, ce n'est pas très compliqué. Je vais te poser une question commençant par "Je pense que..." et toi, tu vas me répondre par oui ou par non. Si c'est oui, je continue, mais si c'est non, c'est toi qui prends le relai. Ca te va ?

Et comme ça, ça nous permettra de mieux nous connaître, et je saurai enfin si tu es Étincelle, Flamme ou Brasier, acheva-t-elle mentalement.

Puis, tout à sa nouvelle idée, elle enchaîna sans lui laisser le temps d'acquiescer :


- Je pense...

Elle se tut, un peu embarrassée, essayant de trouver ce que l'Aequor pourrait bien être, faire, ou...

Elle repensa à leur rencontre dans la bibliothèque, aux paroles sibyllines de la jeune fille. Un sourire triomphant se dessina lentement sur ses lèvres.


- Je pense que tu aimes lire !



[Voili voilou ! Continue comme tu veux, j'ai un peu essayé de relancer l'action...]

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeJeu 8 Mar 2012 - 23:25

Tache, ô ma tache ! Esquisse un reflet que je lise mon avenir ! Lala
Et la tâche bougea.

En fait, elle avait pas vraiment bougé. Pas du tout, même. C’était plutôt une ombre qui lui était passée devant le nez. Une ombre, puis la lumière. Comme un reflet dans une boule de cristal ! ... Ou pas.
Mais par contre, trace du futur il y avait. Non dans les reflets tachesques de la tache, mais plutôt dans des bribes de mots, dans la résonance flutée d’une voix. Une voix qu’elle connaissait, en plus. Et qui proposait un jeu. Une bonne idée, qui plus est.
Et le jeu commencerait à l’instant, avait décidé Gwëll.

Attention, top départ !
Je résonne dans une salle.
Entendue dans la salle des loisir aujourd’hui même et ne provenant pas de votre propre bouche, j’appartiens tout de même à une dessinatrice. La salle où j’ai été perçue est quasi vide à l’exception de vous et d’une dessinatrice nouvellement arrivée à l’Académie et Merwyn et elle aussi blonde. Cette même dessinatrice a une voix flutée et douce et généralement de bonnes idées...
Qui a donc prononcé mes mots...?

Gwëll réfléchit longtemps. Ce pouvait être Myra, elle était blonde, c’était une dessinatrice, et en plus, elle travaillait à l’académie... Mais ça aurait aussi pu être Ciléa qui était aussi blonde et avait, en plus, une voix flutée.
Alors là, Gwëll hésitait... C’était vraiment une question très complexe qui requérait tout son cerveau de jeune fille blonde dans la lune.
Puis, d’un coup, d’un seul, alors que sa concentration déclinait, lui vint une illumination. Sous la forme d’un reflet. Un visage... Attalys !
Oui, cette petite nouvelle qu’elle avait conduite et guidée dans les dédales du gigantesque bâtiment. Ce devait peut être être elle !

Gwëll se retourna et découvrit, avec joie et fierté -après tout, elle avait quand même réussi à trouver ! O/- Attalys, des yeux de merlan frit lui dévorant la face et un air d’attente greffé sur ce visage rosi par la satisfaction d’avoir trouvé.
Elle avait proposé quoi, déjà ? Ah oui, un jeu ! Un jeu que Gwëll avait remporté haut la main. Mais elle continuait encore à parler. Quoi ? C’était pas vraiment ça, le jeu ?
Gwëll en aurait presque été déçue si cette nouvelle idée qu’on lui proposait ne l’attirait pas encore davantage que la satisfaction d’avoir découvert le poteau rose -ou pot aux roses, c’est selon... Arrow.

Et en plus, elle était trop forte, Attalys ! D’un coup, d’un seul, elle avait réussi à deviner les goûts de Gwëll ! En plus, ce n’était pas évident, Gwëll n’avait pas pris d livre, et pas non plus de tatouage quelconque qui aurait pu le laisser sous entendre.
Peut être qu’Attalys avait un don de clairvoyance ? C’était possible, après tout, Gwëll la voyait très bien, avec un foulard bariolé sur le front, des grands colliers de perles multicolores et une boule de cristal entre les mains. Ou pas, d’ailleurs. Il fallait dire, Attalys avait pas vraiment le physique de l’emploi.
Mais sans doute, elle aurait fait une voyante vraiment très douée. C’était certain.

Mais avec tout cela, Gwëll en avait oublié de répondre.


Je pense que tu as raison !

Oh, non, zut, c’était pas à elle de jouer. Mince alors... que devait elle répondre, déjà ?

Euh... oui, enfin, t’as raison, quoi... C’est encore à toi, là, non ?

Elle rougit. C’était certain, elle adorait les jeux, mais elle était incapable de se souvenir de la moindre règle du premier coup.


Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeSam 17 Mar 2012 - 18:19

- Je pense que tu as raison !

Sourire. Lumineux. Bon, d'un côté, ça n'avais pas été très compliqué ; elle ne s'était pas vraiment mise en danger.

Tandis que Gwëll s'embrouillait dans ses explications, le regard d'Attalys erra un instant, sans but, sur la salle et les objets qu'elle contenait, puis s'attarda sur une table basse et ronde bordée de tapis aux teintes pastels. S'éclaira. D'un geste rapide, la jeune fille tendit le bras pour ramener sur ses genoux un rouleau de parchemin vierge accompagné d'une petite fiole remplie d'encre violette qu'elle déposa précautionneusement à ses pieds. Elle se saisit ensuite d'une plume d'oie qu'elle trempa à l'intérieur. Puis suspendit son geste. Son amie venait de terminer de parler et la fixait de ses grands yeux constamment étonnés en rougissant un peu. Ah, oui, bien sûr. Le jeu. Elle s'accorda quelques secondes pour réfléchir puis lança d'une voix emprunte d'interrogations :


- Je pense que tu es une Dessinatrice.

Approbation vigoureuse de la part de Gwëll. Ce faisant, elle avait posé la pointe de sa plume sur le parchemin et tracé avec fluidité et précision une série de courbes aux arrondis élégants. Un pétale. Puis un autre, juste à côté. Et encore un autre. Ce fut ensuite au tour du cœur de la fleur, puis de la tige et des feuilles. Après un instant d'hésitation, elle revint alors sur les pétales qu'elle teinta d'un violet plus clair, presque rosé, si concentrée qu'elle ne remarqua même pas que sa compagne l'observait faire avec surprise et curiosité. Un mot lui traversa l'esprit. Lotus, symbole de la vie éternelle et de la résurrection en Égypte antique.
Enfin, elle releva la tête avec un sourire d'excuse et reprit, sans lâcher sa plume :


- Je pense que tu détestes te battre.

Et, cela, elle pouvait le voir rien qu'aux mains pâles et fragiles de la jeune femme, à ses doigts délicats et à ses paumes douces. Des mains de rêveur, des mains d'artiste. Des mains faites pour lire et pour effleurer, pour créer et pour dessiner. Dessiner. Elle s'attaqua alors au ciel et, ne pouvant se décider, le sépara d'un trait fin, légèrement courbé. D'un côté, elle ébaucha un soleil aux timides rayons dissimulés par de gros nuages cotonneux aux allures d'animaux fantomatiques et pelucheux. Puis, de l'autre, elle fit naître la nuit bleue, la lueur argentée du croissant de lune et l'éclat d'or flamboyant des étoiles filantes qui, toujours plus nombreuses, traversaient l'éther en étincelant d'un scintillement sauvage.

- Je pense que tu n'as pas de frère jumeau.

Une maison, maintenant. Esseulée au centre du parchemin, elle dominait le monde par sa taille et son apparence. Elle n'était pas bien grande, pourtant, et même plutôt petite. Largement suffisante, cependant, pour une paisible existence à deux. Et même si Attalys se plaisait à se dire que, un jour, un homme avait foulé de ses pas ce sol dur, avait frôlé ces murs colorés et contemplé cette cheminée d'où surgissait la fumée odorante qu'elle connaissait si bien, un homme qui avait un jour enlacé sa mère et chanté pour sa fille en caressant le ventre arrondi par l'amour, elle aimait aussi l'idée d'un repère qui n'avait jamais appartenu à d'autres qu'Ulira et elle, une sorte de paradis privé ou de jardin secret.
Entre-temps, Gwëll avait acquiescé, une lueur admirative dans le regard. La jeune fille se redressa alors un peu, les yeux dans le vague.


- Je pense que tu adores les framboises.

Elle avait encore fait mouche, apparemment. Plus que de la stupéfaction, c'était de l'incrédulité qu'elle percevait à présent dans la posture de la jeune Dessinatrice. Elle aurait aimé s'arrêter, quelques secondes seulement, pour lui adresser un sourire, ou au moins lever la tête afin de croiser son regard. Elle en fut incapable. Ses doigts semblaient doués d'une vie propre et, lorsqu'elle sentit le souvenir se frayer un chemin jusqu'à elle, jusqu'à son cœur, jusqu'à son âme, elle ne résista pas. Elle revoyait encore la chevelure claire dont les mèches miel et caramel cascadaient sur ses épaules avec tant de grâce, les yeux si verts, la silhouette si mince, le visage si serein et si harmonieux. Elle était si belle.
La jeune femme qui se dressait à présent sur le seuil de la porte de la maisonnette souriait et tendait le bras en agitant la main, les cheveux tourbillonnant derrière elle, emportés par le vent du crépuscule. Si belle.
La jeune fille battit des paupières pour chasser les perles nacrées qui embuaient ses iris émeraude. S'efforçant de ne pas renifler, elle continua doucement :

- Je pense...

Une larme accrochée à son cil roula lentement le long de l'aile de son nez. Secouant violemment la tête, elle crispa le poing sur le parchemin et murmura :

- Je pense que tu n'aimes pas monter à cheval.


Un souffle, un chuchotement. Après tout, pourquoi pas ? Les chevaux sont brusques et les chutes souvent brutales. Et puis, elle avait du mal à imaginer sa camarade juchée sur un fier destrier en train de galoper à travers la prairie dès les premières nuées de l'aube ou les doigts plongés dans le crottin pour récupérer quelque précieux objet ayant malencontreusement glissé de sa poche au mauvais endroit au mauvais moment.

Et, tandis qu'elle attendait sans impatience sa réponse, elle esquissa une surface calme et mouvante, infinie tant elle paraissait bleue et violette sous le firmament de l'aurore. Puis la prunelle. Ardente, véritable brasier dans lequel l'amour et la vie ne faisaient qu'un. La pupille de la Dame.



[Édition à volonté si un goût ne correspond pas...]

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeDim 1 Avr 2012 - 18:01

Au début, ce n’était qu’une page vierge, un monde à découvrir, un parallélisme en attente. Puis un trait, un autre, un ligne, droite et courbe. Une étendue, opaque, lumineuse, brisée d’un geste net et sûr par la rectitude d’un rayon opalescent.
Ensuite, c’était la douceur d’une teinte d’entre deux, d’une incertitude exprimée sûrement. Et avec tout ça, le calme d’une main sûre et d’une émotion à peine voilée.

Et une assurance étonnante. Gwëll hocha la tête. Elle était dessinatrice. Son être entier était dessinatrice. De toutes manière qu’aurait elle pu être d’autre ? Elle n’était pas de ces nobles méprisants qui se placent au dessus des autres avec leurs arguments d’autorité, et leurs complexe de supériorité. Mais elle ne ressemblait pas non plus à ces travailleurs qui gagnent leur vie à la sueur de leur front. Elle était elle et n’aurait pas réussi à être quelqu’un d’autre. Elle ne pouvait voir que par ses yeux, sentir que par son nez, toucher qu’avec sa peau, penser que par son esprit.
Elle était elle et elle était dessinatrice à n’en pas douter.

Curiosité. C’était elle aussi. Intéressée par le monde, par les autres. Ce qu’elle voyait l’intéressait. Et ce qu’elle ne comprenait pas, encore plus.
Et puis, ce qui lui plaisait, aussi, c’était le changement. Parce qu’à chaque fois, c’était comme de la magie. On partait de rien et on arrivait à autre chose. Et derrière, c’étaient des sentiments. Toujours car une œuvre est amour de son créateur.

Et puis encore, elle touchait juste. Cette jeune fille, avec sa plume, ses idées et son amour. Elle pensait bien, cherchait, tournait la chose en tous sens comme pour en faire sortir quelque chose, peut être. Et c’était fructueux. Trois fois encore elle réussit. Et Gwëll restait admirative devant ces pensées. D’autant plus que la jeune Aequor n’avait toujours pas lâché sa plume.
En effet, elle n’aimait pas se battre, n’avait pas de frère jumeau, et adorait les framboises. De petites choses, certes, mais vraies, quand même.

Mais là... là, c’était le silence. Plus un bruit, plus un mouvement. C’était comme si le temps s’était arrêté. La main suspendue en l’air, au dessus de la feuille, la plume gouttant doucement dans la bouteille d’encre.
Et puis, surtout, les yeux dans le vague, loin, très loin de cette réalité crue et dérangeante. Et de la brume, aussi. Cette brume fine, qui se dépose systématiquement quand on repense au passé, aux jours heureux d’avant qui peuvent plus exister maintenant. Quand on se rappelle ce qui a tout changé, ce qu’on n’a jamais connu, ce qu’on aurait aimé voir.
On sentait, dans ces mots qu’elle ne prononçait pas, dans ses regards qu’elle ne partageait pas, ces sentiments qu’elle cachait, cette sensibilité qu’elle n’osait pas montrer.

Puis cette douceur coula. Comme une peinture qui s’efface doucement. Et éclata. Poing fermé, colère, tristesse, douleur.
Mais pas de violence, toutefois.
Puis elle reprit doucement sa plume, et se retourna vers son parchemin. Après un souffle. Comme brisé. Elle s’était trompée.

Un instant, Gwëll songea à ne pas lui dire. Elle ne voulait pas lui faire plus mal. Elle sentait sa souffrance qui déjà pointait dans sa respiration. Hachée, douloureuse, sourde.
Mais ce n’était pas le jeu. Et puis, si elle l’interrogeait, elle en saurait certainement plus. Peut être même qu’elle pourrait l’aider ? Non, ça, ce n’était pas sûr, mais Attalys aurait peut être besoin de parler.

Doucement, elle posa son regard sur l’encre qui glissait sur la feuille, sur cette main pâle qui tremblait légèrement, mais qui restait professionnelle.
Une inspiration. Ça voulait tout dire. Elle vit les épaules de la jeune fille retomber. Elle avait eu sa réponse, l’attente était finie.
Gwëll, quant à elle, s’offrit quelques secondes pour songer à sa question.


-Je pense que tu es triste.

Ce n’était pas dur, ça se voyait à l'œil nu. Mais ce qu’elle voulait, vraiment, c’était aider son amie à se confier. Parce que c’est important de parler des choses qui fâchent, des histoires tristes.

-Je pense que ce que tu as dessiné te manque.

Là encore, ce n’était pas dur de le voir, il suffisait de passer outre le voile de pudeur qu’elle s’était créé et de savoir lire entre les émotions avec toute la délicatesse d’une âme féminine.

-Je pense aussi que tu aimerais pleurer...

Était ce cette larme refoulée qui l’avait guidée dans sa déduction ? Ou ces sanglots ravalés ? Ou peut être seulement cette brume qui re-envahissait les grands lacs de ses yeux ?

-Je pense que tu peux me parler, si tu as besoin.

Et ça, elle en était sûre.

[J'aime beaucoup ton post I love you]

Attalys Til'Ewin
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeLun 9 Avr 2012 - 11:40

« Aimer » devrait être le premier verbe à conjuguer. Et « Je t'aime » la première phrase à prononcer.
Je t'aime, chuchote la mère au bébé accroché à son sein. Je t'aime, promet l'amant à la femme qu'il tient enlacé au creux de ses bras. Je t'aime, murmure l'enfant au vieil homme si ridé qui le serre contre son torse. Je t'aime, scintille le soleil à la première fleur. Je t'aime, tinte le rire-grelot à l'oreille du silence-musique.

Je t'aime.

Je t'aime.

Je t'aime, dit Ulira à sa fille tournée vers elle comme un tournesol en direction de l'astre du jour. Je t'aime.

Je pense que tu es triste.
Je pense que ce que tu as dessiné te manque.
Je pense que tu aimerais pleurer.
Je pense que tu peux me parler. Si tu en as besoin. Si tu le veux bien.

Faux. Faux. Tout faux ! Je ne suis pas triste, je vis. Ce que j'ai dessiné ne me manque pas puisqu'il est toujours présent en moi, au plus profond de mon cœur. Je ne veux pas pleurer. Depuis longtemps, les larmes coulent d'elles-même dans mon âme de lumière et de doutes. Et je ne peux pas te parler, tu ne comprendrais pas. Personne ne peut me comprendre.

Je ne suis pas triste. Je vis.

Seule. Sereine. Entourée de fleurs. De toutes tailles, de toutes formes. Grandes, petites, timides, imposantes, discrètes, majestueuses. Ronds, triangles, ovales, cercles, disques, étoiles, losanges. Rouges, jaunes, bleus, violines, vert d'eau, gris perle, ivoire, rosées.
Je t'aime, souffle le vent léger. Je t'aime, bruisse l'herbe aux mille odeurs. Je t'aime, bourdonne la libellule aux ailes nacrées. Je t'aime, glougloute le paisible ruisseau. Je t'aime, chante l'oiseau coloré.
Vis, ordonne la voix souveraine. Les mots parlent et harmonisent, écoute-les. Les mots entendent et s'expriment, utilise-les.
Je sais, répond Attalys.

Je sais.

Elle ouvrit les yeux. Gwëll. Ce fut la première chose qu'elle vit. Gwëll et ses questions. Gwëll et sa patience. Gwëll et son amitié.
Un bref instant, elle songea à refermer les paupières pour ne plus observer ce visage douloureux penché sur elle, pour ne plus distinguer la plume qui, délicatement, avait glissé à terre sur le tapi pastel.
Souffrance.
Intolérable.
Et puis, lentement, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille qui la dévisageait toujours. Un sourire complice. Un sourire qui rassure et réconforte.

La Dessinatrice resta un instant interdite avant de se redresser doucement. Le temps d'une brève respiration, elle effleura le parchemin posé en équilibre instable sur ses genoux. Et leva la tête pour plonger ses pupilles sombres dans les prunelles de sa camarade.
Regard gratitude.
Mais elle ne lui rendit pas son sourire magique. Elle aurait été bien incapable, elle, de créer un sourire qui tient chaud.

Les deux jeunes femmes restèrent coites un long moment. Interminable. Je pense que tu peux me parler, si tu as besoin. C'était ce qu'elle avait affirmé et ce que clamaient encore ses iris noisette, son expression compréhensive, sa posture attentive.
Et son sourire.
L'Aequor se détourna légèrement afin de ne plus se sentir détailler par le regard à la fois tendre et scrutateur de son amie. Les yeux encore embrumés par le voile de la mélancolie, elle hésita une fraction de seconde. Ou des minutes infinies. Puis elle se tourna en direction de Gwëll, se calant confortablement dans son fauteuil, et rabattit les jambes sous elle, sa posture favorite lorsqu'il s'agissait de parler. De raconter. Et d'écouter.


- Il était une fois...

Son ton grave, sa voix rauque, n'échappèrent sans doute pas à sa compagne. Ni les larmes qui, à nouveau, menaçaient de déborder de ses paupières.

- Il était une fois une petite fille qui habitait avec sa mère dans une jolie maison juste à côté d'un grand lac. Elle était heureuse. Formidablement heureuse. Le matin, elle allait chercher les grenouilles qu'elle ne parvenait jamais à attraper parce qu'elles bondissaient trop vite et trop loin, les fraises des bois ou les fleurs aux corolles flamboyantes et aux pétales irisés de rosée. L'après-midi, elle aimer se baigner dans le lac aux multiples reflets, les oreilles emplies des trilles des oiseaux, manger des crêpes au miel, assise au milieu de la mousse encore humide, et se perdre dans les récits fabuleux que lui contait sa mère alors que la nuit naissante dissipait le crépuscule et que les premières étoiles s'allumaient dans le ciel, bercée par la mélodie de la lune.
» Mais la vie est la vie, et toutes les plus belles choses ont une fin. La petite fille grandit et décida un jour qu'il était temps pour elle de voler de ses propres ailes. Sa mère et elle quittèrent donc le nid, leur douillette maisonnette et le grand lac si bleu. Elles se rendirent à la ville toute proche car la fillette, hormis les promenades parmi les papillons dans les prairies verdoyantes et siroter le lait chaud contre le giron maternel auprès d'un bon feu de cheminée, avait une passion : apprendre. Dans son incommensurable prétention, elle s'était convaincue que sa mère n'avait plus rien à lui transmettre, et souhaitait à présent intégrer une école plus prestigieuse que celle de la nature aimante. Elles cherchèrent, donc, longtemps, si longtemps, un établissement dans lequel celle-ci pourrait pleinement s'épanouir, un établissement rempli de manuscrits enluminés et de savants professeurs à barbe blanche. Des semaines, des mois durant, elles cherchèrent, visitant et suppliant sur leur passage. Elles durent s'exiler, loin du lac, loin de la verte plaine et du ciel violet. Et, enfin, elles trouvèrent.
» Heureuse, la fille ingrate ne vivait plus que pour ses études, tandis que la mère s'épuisait à la dure tâche, au travail laborieux essentiel à la réussite de son rejeton. Et pendant que l'oisillon pépiait de joie et batifolait à n'en plus finir, cette pauvre fleur si éblouissante jusqu'alors, lentement, doucement, le regard tourné vers sa fille, avec un sourire toujours plein d'amour où ne se distinguait pas la moindre trace d'amertume, fanait, se flétrissait, s'éteignait aussi délicatement et tendrement que la feuille morte voletant jusqu'au sol pour ne plus jamais se relever. Et c'est ce qui arriva. Elle mourut.


Sa voix se cassa sur le dernier mot. Après un soupir inaudible, elle reprit aussitôt son histoire, d'un ton plus voilé.

- Comment expliquer le désespoir qui s'abattit alors sur la jeune fille ? Les jours devinrent noirs et mornes, de la saveur du deuil et de la couleur du malheur. Elle regrettait d'avoir entraîné sa mère dans cette ville qui, à chaque instant, la dégoûtait un plus. Elle regrettait de lui avoir accordé aussi peu d'attention, de ne pas avoir compris qu'elle se sacrifiait pour elle, pour le fantasme et l'illusion de ses études mirobolantes, de l'avoir usée jusqu'à l'ultime instant. Mais, surtout, elle regrettait que celle-ci n'ait pas pu voir le lac, le splendide lac porteur de tant de rêves, une dernière fois. La dernière fois.
» Et puis... La vie continue. L'homme n'est pas fait pour s'établir, il part, toujours, il part pour ne plus jamais revenir, il part pour ne plus voir le temps fuir devant lui, il part parce qu'il ne sait faire que cela. Partir. Et lorsque l'on regarde derrière soi, il est trop tard. Toujours trop tard. C'est ainsi. Elle partit, donc, à nouveau. Elle partit et, après un éprouvant voyage, arriva aux portes d'une académie renommée dans laquelle sa mère avait étudié, elle aussi, il y a fort longtemps, quand les portes du monde lui semblaient encore grandes ouvertes et qu'elle se croyait invulnérable. Voilà comment la petite fille découvrit l'Académie de Merwyn.


Voilà, c'est la fin de cette histoire. Mon histoire. Je te la donne. Prends-en soin, s'il-te-plaît.
Souviens-toi du grand lac Chen et de la petite maison qui se dresse sur sa rive parsemée de fleurs et de coccinelles, souviens-toi d'Ulira et de l'orgueil et de la sottise de sa fille.
Souviens-toi. S'il-te-plaît.

Alors, seulement, Attalys se mit à pleurer, et chacun de ses sanglots lui secouait les côtes avec tant de violence qu'elle avait l'impression que sa peine et son remord s'enfonçaient à chaque inspiration un peu plus à l'intérieur de son cœur calciné.



[ huglov ]

Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeMar 1 Mai 2012 - 17:44

Gwëll ne savait pas quoi dire. Tout était, en elle, chamboulé.
Les idées, les sentiments, les ressentis. Comme un globiboulga de sensibilité, les larmes à fleur de pensée.

Et pourtant ! Pourtant, elle n'était pas triste. Pas malheureuse pour un sou.
C'était juste... juste cette émotion qui vibrait dans l'air, qui dansait entre les notes de silences. Et surtout, cette fragilité dans ces mots, dans ces gestes retenus, comme ralentis, comme le temps suspendu qui s'effondre brusquement.

Une fin du monde, un cataclysme. Et ses mains tremblaient.

Mot après mot, elle se libérait.
Au début, elle avait refusé, elle s'était opposée. Pour mieux accepter (raisonnement concessif) ensuite. Et maintenant, elle se déversait. Par mots, par larmes contenues, par tremblements irrépressibles.
Et Gwëll la regardait. Elle ne bougeait pas. Il ne fallait pas qu'elle bouge. C'était ça, écouter. Et, à force de sourires complaisants et encourageants, elle la sentait se détendre de plus en plus. De moins en moins crispée, petit à petit ses phalanges retrouvaient une couleur normale.

Puis l'histoire s'acheva. Comme un barrage qui cède mais a vaillamment résisté. Les larmes s'écoulèrent avec une rage de torrent.
Régression. Les mots ne couvraient plus les sentiments, alors, la culpabilité s'échappait.
Gwëll savait qu'elle aurait dû parler. Mais elle ne savait pas quoi dire. Et elle ne voulait pas dire n'importe quoi. Ç'aurait été une bêtise encore plus grave.

Une larme roula sur une joue sèche. L'émotion tourne comme les hélices du moulin.


Elle a été bien sotte, c'est vrai. Mais c'était une petite fille. Car même si ses bras étaient longs, ses traits fins et sa pensée grandie, elle restait une enfant. On reste toujours des enfants. Elle ne pouvait pas savoir. Elle n'a pas su. Mais elle saura...

Elle saura pour quoi ? On n'a pas cent cinquante milles occasions de savoir. Quand la chance est passée, elle est passée. Alors, elle saurait pour quoi ? Une vie future... un rêve peut être ? Ou alors, elle pourrait le dire. Pour que ça ne se reproduise pas avec les autres.

…C'est normal. Même si ça ne le semble pas. Il faut lui pardonner, ne pas lui en vouloir. Et il faut lui dire aussi...

C'était toujours difficile de dire ça, parce que ça relevait d'une grande tristesse et que ça touchait toujours tout au fond de l'âme, au fond du cœur.

…Lui dire de continuer. De continuer à l'aimer, cette fleur. Parce qu'une fleur ne meurt vraiment que quand on l'oublie. Quand on sèche ses larmes pour toujours et qu'on tourne à jamais la page. Une histoire, la vie, est faite d'avancées et de retours. On ne peut pas être à un moment seulement. Elle est fait de rêves, de voyages et de pleurs.
Parce qu'elle est la vie, et parce qu'elle est triste.


Et parce que tu dois continuer à être heureuse, mais tu ne dois surtout, surtout, pas oublier.
Parce que ce serait une erreur et que les erreurs ne pardonnent qu'une fois.
Joker.


Attalys Til'Ewin
Attalys Til'Ewin

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeSam 23 Juin 2012 - 8:54

Écouter. Attalys n'avait plus que cela à faire, à présent. Écouter.
Écouter comme on écoute le vent chanter dans les branches des arbres, le soir, ou la pluie tomber sur les pétales des fleurs qui s'ouvrent à l'aube. Écouter comme on parle, écouter comme on chante, écouter comme on rit. Écouter le silence qui s'égrène lentement entre les phrases. Écouter les mots surgissant de la bouche entrouverte de la jeune femme. Ses yeux sont embués, son regard brille, mais elle a les pupilles plongées dans les siennes, comme une promesse d'avenir. Joie et douleur. Souffrance et espoir.

Elle ne devait pas oublier, elle le savait. Et elle devait être heureuse, aussi. Vivre tout en se souvenant mais en tournant la page, ainsi que l'on termine un chapitre pour en commencer un autre, inconnu, nouveau, plus beau, peut-être. Elle était bien égoïste, oui. Elle se trouvait dans l'Académie la plus prestigieuse de l'Empire pour exercer son Don, suivre les cours les plus passionnants qu'elle avait déjà été donnée d'observer et découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles cultures, de nouveaux rêves.

Et puis, elle avait rencontré Gwëll. Elle l'avait mal jugée, au début, elle s'en rendait compte à présent. Mais pouvait-elle tout de même la considérer comme une amie ? Elle n'en avait jamais eu et, hormis quelques élèves qui suivaient certaines options avec elle à Al-Far, n'avait jamais eu l'occasion de lier véritablement connaissance avec un de ses camarades

Et pourtant, pourtant, elle restait là, dans son petit coin noir, à se morfondre, à se perdre dans la mélancolie et la nostalgie des jours passés. Son présent était brouillé par la petite maison au bord du lac, par la douce voix maternelle et la caresse des rayons du soleil sur sa peau d'enfant nue. Alors, telle la petite fille capricieuse qu'elle n'avait jamais vraiment cessé d'être, elle se lamentait, sans s'apercevoir que le bonheur était si proche qu'elle pouvait l'effleurer d'un simple doigt. La vie est triste, lui avait dit Gwëll. Mais la vie est également renaissance. Tout est renaissance. Game over.

Et c'était seulement maintenant qu'elle comprenait que sa mère ne serait jamais tout à fait morte tant qu'elle continuerait à faire vivre son souvenir à travers elle, en son coeur, et qu'elle le partagerait avec tous ceux qui le souhaiteraient.

Peu à peu, ses pleurs s'étaient taris, les hoquets avait cessé de lui secouer le corps. Mais, alors qu'elle se redressait lentement, tout à coup, sans prévenir, les sanglots la reprirent, les larmes dévalèrent à nouveau son visage bouffi. Incontrôlables. Irrépressibles.
Elle se tassa un peu plus dans son fauteuil, se mordant les lèvres pour contenir ses spasmes, les mains crispées sur ses genoux. Perdue, noyée dans un océan abyssal. Elle ne flotte plus, elle coule, et même la lumière du petit jour ne lui parvient plus.

Et puis, soudain, elle fut ici, comme un bouée à laquelle se raccrocher. Agenouillée ou accroupie à ses côtés, chuchotante, murmurant des paroles apaisantes. Du plat de la main elle lui caressa les cheveux, le dos, délicatement et avec une tendresse infinie. Alors, Attalys se laissa aller contre son épaule, enfouissant son nez dans le creux de son cou, laissant les paumes si douces achever leur œuvre bienfaitrice. Tout allait bien puisque Gwëll était là.

Bientôt, elle se calma, et ses reniflements se transformèrent en respirations saccadées. Lorsqu'elle releva la tête, c'était fini. Seuls restaient les prunelles d'émeraude légèrement écarquillées et le sourire emprunt de sérénité de la Dessinatrice. Harmonie. La jeune fille était la source qui irriguait son âme.

Elle se leva, et elle la suivit. Elle sortit de la petite pièce pastelle, et elle lui emboîta le pas. Elle marchèrent longuement, côte à côte, et Attalys ressentit l'indéfectible complicité qui était en train de se tisser entre elles. Gwëll l'avait vue pleurer et l'avait consolée. 2-0. À présent, c'était à elle de lui faire découvrir quelque chose, et elle se sentait un peu dans la peau du Petit Poucet sur le point de faire revenir ses frères à la maison.
J'ai visité l'Académie.
Maintenant, je veux te dire merci.

Elle y était déjà allée une fois. Cela allait-il suffire pour qu'elle s'en rappelle le chemin ? Certes, sa compagne connaissait déjà très certainement l'endroit. Cependant, il s'agissait de ce qui se rapprochait le plus et le mieux de...

Elle s'arrêta net. Elles était arrivées. Lentement, elle se tourna vers Gwëll, puis reporta son attention sur le paysage qui lui sembla encore plus vaste et plus magnifique que la dernière fois. Le blanc du ciel dans le bleu du lac. Tout était si simple et si merveilleux. Cela n'avait pas grand-chose à voir avec le Lac d'Al-Chen, bien sûr.

Mais c'était son royaume.



[ Very very désolée pour le retard... Rolling Eyes en espérant que ce post te plaira quand même ^^ - si tu veux, tu peux continuer le RP au lac, et n'hésite pas à me dire si quelque chose ne te convient pas ou si tu trouves que j'ai trop fait intervenir ton personnage, je peux toujours éditer si besoin cat ]

Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitimeSam 1 Sep 2012 - 16:35

Voila, j'ai enfin posté, la suite est

Si ça te va =)

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MessageSujet: Re: Les grands esprits se rencontrent... [Terminé]   Les grands esprits se rencontrent... [Terminé] Icon_minitime



 
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