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| Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] | |
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Messages : 510 Inscription le : 20/07/2010 Age IRL : 29
| Sujet: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Sam 1 Sep 2012 - 16:34 | | | Comprends et pleure. La vie est triste, mais vaut la peine d’être vécue. Tu pleures aujourd'hui, tu en souriras demain, quand ton chagrin sera évaporé, que tu auras mûri. Tu sauras que pleurer est une chose et avoir de la peine en est une autre. Les deux sont bien. Non, ne pense pas qu'il y en ait une meilleure et une moins bien. Mais chaque chose en son temps. Voici le temps des larmes, alors pleure.
Pleure aussi longtemps que tu le voudras, mais saches que quand tu auras arrêté, tu seras quelqu'un d'autre. Alors prends bien ton temps. Il paraît que les larmes vident l'esprit de ses tracas et nettoie les blessures. Mais les pleurs ne guérissent pas. Ça, tu devras le faire seule. Mais je pourrai t'aider, si tu en as besoin.
Et Gwëll de se lever et de lui caresser doucement les cheveux. Calme toi, quand même. Il ne s'agit pas d'inonder la salle, Jehan nous en voudrait. Relève la tête, garde le menton haut. Ferme les yeux quelques secondes et quand tu les rouvriras, ils brilleront d'une lueur de courage. Parce que du courage, il t'en faudra. Et que tout le monde ne t'en apportera pas. Tu dois le savoir, il y aura toujours des gens pour te freiner dans ta vie, des gens qui essayeront de te démoraliser, de te détruire, juste pour le plaisir. Juste pour te voir souffrir. Parce qu'il y a des gens qui ne comprennent pas. Ou qui comprennent trop. C'est le risque.
Viens, lève toi, on va marcher. Parce que quand on marche, on vit. La vie, c'est le mouvement. Viens dehors, on va respirer le grand air, ça te fera du bien. Passe devant et marche, tes larmes sont sèche et ta tête froide. Tu sais où tu vas, tu ne penses plus au passé. Le passé est passé. Le soir est temps de la mémoire, temps du passé, de la nostalgie, mais le matin est renaissance et oubli provisoire. Tu me conduis au lac ? Sais tu que l'eau claire et fraîche est différente de tes larmes ? Sais tu qu'ici, tu te ressourceras bien mieux que nulle part ailleurs ? Parce que deux choses si semblables et si différentes ne peuvent que créer un écho en toi. Elles se répondent et t'apaisent.
Assied toi, mets tes pieds dans l'eau et parle moi des poissons et des oiseaux. Tu sais, les animaux ont aussi des tracas, mais comme ils ne savent pas parler comme nous, on ne le voit pas. Alors il souffrent en silence. Ils ne savent pas extérioriser. Mais toi si. Alors parle moi de la pluie et du beau temps, que je comprenne.
Le lac est beau, le soir, quand le soleil se couche. Il devient rose et doré. Tu l'as déjà vu ?
Et puis, souvenir. Une question qui remonte.
Tu penses qu'il y a des Dames, dans le lac Chen ? Tu crois que les vœux se réalisent quand on les pense en croisant leur regard ? ...Tu crois aux fée ?
Quand le passé remonte, on ne l'arrête plus. Il déferle et pose les questions. Il prend les rênes en main et ne laisse plus le choix. Mais quand la volonté est là, on l'oriente vers le plus beau. Comme Hercule détourna, jadis, le fleuve Alphée pour nettoyer les écuries d'Augias. Détournons nos pensées et souvenons du meilleur. Uniquement du meilleur.
Quand les mots ne suffisent plus, ce sont les yeux qui parlent.
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| | Messages : 352 Inscription le : 04/12/2011 Age IRL : 26
| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Lun 3 Sep 2012 - 8:49 | | | Et Gwëll la suivit, parce qu'elle était son amie. Attalys ne pensait plus et c'est l'esprit vide, comme provisoirement lavé de sa peine et de ses remords, qu'elle s'assit sur la berge, se déchaussant pour plonger ses pieds dans l'eau d'une fraîcheur bienfaitrice. Elle aurait voulu s'y baigner, dans cette eau, jusqu'à la tête, nettoyer son âme, purifier son coeur, puis se laisser flotter, le sourire aux lèvres, en regardant les nuages. Ou couler et s'y noyer, tout simplement.
Autour d'elle, en elle, il n'y avait que le silence. Mais pas ce silence de mort qui pèse sur les épaules, lourd et angoissant. Non, il s'agissait d'un silence plein de vie, un silence harmonieux, un silence serein. Un silence peuplé du chant des oiseaux, du clapotis de l'eau, de la chaleur du soleil et de leurs deux respirations, unies, complices. Aussi, ce ne fut pas pour le meubler mais plutôt pour l'accompagner qu'elle commença à parler. D'une voix claire et incertaine, elle raconta les oiseaux qui nagent et les poissons qui volent, le vent de la liberté, la lune du rêve, les étoiles de l'espoir, la poésie de la nuit et la beauté du jour, les yeux emprunts d'ombre et remplis de lumière, la pluie aimante et celle qui détruit, tout et rien, ce que cachait son coeur et ce qui modelait son âme tout à coup mise à nue. Elle parlait et Gwëll lui répondait, d'un hochement de tête ou d'un sourire, d'un regard, parfois. Elle parlait et son chagrin disparaissait.
Puis, ce fut au tour de la jeune fille de prendre la parole. Son ton était doux, doux et tendre.
- Le lac est beau, le soir, quand le soleil se couche. Il devient rose et doré. Tu l'as déjà vu ?
Sans un mot, Attalys secoua la tête. Elle n'était jamais venue ici au crépuscule. Seulement à l'aube, quand les rayons de l'aurore soulèvent les paupières et que le paysage se teinte de mystère et de mélancolie sous les arabesques d'or blanc, pur et rosé, ou d'un gris nacré se reflétant sur la surface limpide.
La dessinatrice, alors, lança une autre question, une nouvelle phrase en point d'interrogation. Son visage souriait mais ses yeux demeuraient graves. La jeune femme plongea son regard dans le lac, longtemps, à la fois pour réfléchir et faire taire les souvenirs qui essayaient de remonter, malgré ses barrières, malgré ses barricades. Elle ne voulait plus se rappeler. C'était trop de douleur, et elle ne voulait plus souffrir. Alors, soudain, des paroles. Vraies et apaisantes. Justes et délicates.
"Lui dire de continuer. De continuer à l'aimer, cette fleur. Parce qu'une fleur ne meurt vraiment que quand on l'oublie. Quand on sèche ses larmes pour toujours et qu'on tourne à jamais la page. Une histoire, la vie, est faite d'avancées et de retours. On ne peut pas être à un moment seulement. Elle est faite de rêves, de voyages et de pleurs. Parce qu'elle est la vie, et parce qu'elle est triste."
Elle ne savait pas. Elle sait maintenant. Dans un sourire, elle se tourne vers Gwëll.
- Quand j'étais petite, une fois, j'ai vu une Dame. J'étais assise sur le rivage du lac Chen, comme maintenant, et, d'un seul coup, une forme a surgi de l'eau. Alors, un chant a résonné tout autour, mais aussi en moi, comme s'il vibrait au plus profond de mon esprit et qu'il y trouvait un écho ancien et oublié. Je ne sais pas combien de temps ça a duré exactement. Peut-être des heures, peut-être une seconde. On aurait dit qu'elle dansait sur l'eau, se jouant presque de la gravité, virevoltant, sautant, plongeant, infiniment légère malgré sa taille, toute de grâce et de délicatesse. C'était magnifique. Une pause. Non. Pas magnifique. Il n'existe aucun terme pour décrire ce spectacle féérique et le formidable bonheur qui m'a étreint à ce moment-là. J'avais envie de rire et de pleurer, mais aussi de me lever pour aller la rejoindre et nager avec elle. Danser avec la Dame. Et puis, elle a ouvert les yeux et m'a regardée. C'est du moins l'impression que j'ai eu. Elle soupira. Son iris enflammé a croisé le mien, sa prunelle de braise s'est fixée sur moi. Il y avait tant d'amour, tant de sagesse, tant de compréhension dans cette simple pupille ! A cet instant, elle a disparu, et le chant merveilleux s'est arrêté.
Elle se tut, immergée dans ses souvenirs. Gwëll gardait le silence.
- Lorsque je l'ai vue, j'étais trop ébahie pour songer à faire le moindre voeu. Mais maintenant que j'y pense... Elle s'interrompit et son visage s'éclaira d'un sourire heureux. Maintenant que j'y pense, je me dis qu'on n'a peut-être pas besoin de formuler son souhait. Parce que notre voeu le plus cher, ce qu'on désire le plus au monde, il est toujours au fond de nous, et que peut-être que la Dame n'a pas besoin de nous pour le découvrir. Et si elle nous en juge digne, elle exauce notre souhait. Lumière. Peut-être que mon voeu à moi, c'était de trouver enfin ma place. Peut-être que, sans le savoir, je désirais trouver un endroit où je pourrais m'épanouir et développer un don. Mon Don. Peut-être que la Dame a vu que j'étais une dessinatrice et que c'est elle qui m'a envoyée à l'Académie. Peut-être.
Son attention se fixa à nouveau sur l'Aequor, et il lui sembla qu'elle souriait.
- Après, si je crois au fées... Ma mère avait coutume de me dire que les lucioles étaient de petites fées, luisantes et minuscules, et qu'elles portaient bonheur et chance. Alors, oui, je pense que les fées existent. Même si on ne les voit pas, ne serait-ce que pour faire briller le regard des enfants.
Et ses yeux d'émeraude accrochèrent ceux de Gwëll dans un remerciement silencieux.
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| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Sam 8 Sep 2012 - 16:01 | | | Gwëll tourna les yeux vers l'étendue. Pas une vague ne troublait la surface des flots. Le lac miroitait sous le soleil de fin d'après midi. Les oiseaux semblaient plonger dans le liquide brillant pour ensuite ressortir sans soulever la moindre gerbe d'eau. C'était magique. Le lac était magique. L'eau était magique. Et puis, quand son regard revint vers l'Aequor, celle ci ne bougeait plus. Encore. Les yeux remuants de larmes, le regard bas, perdue. Mais les larmes ne coulaient pas. Et elles ne gagneraient pas cette guerre. Attalys serait la plus forte. Il ne pouvait y avoir d'autre échappatoire.
Et la jeune fille de se retourner et sourire. Elle avait remporté cette victoire. Mais une victoire n'était pas la guerre. Et celle ci n'était pas gagnée d'avance. Il faudrait se battre, c'était certain. Et même si les tempêtes, Les dieux mauvais, les courants, Nous feront courber la tête, Plier genoux sous le vent. Mais elle avait vu une Dame. Alors, ce n'était plus la même chose. Elle n'était plus la même. Au fond, croiser le regard d'un Dame devait changer chaque être. Dans le sens où elle exhaussait, certes, les vœux les plus chers, mais aussi dans le sens où le fait même de rencontrer une Dame était gage de pureté. Car celui qui croise le regard d'une Dame ne le peut oublier, c'est certain. Et ce souvenir résonne comme un ordre, l'ordre de rester fidèle à soi, fidèle à ses valeurs. Puisque l'on est assez pur pour que la Dame nous accepte comme on est. Un chant, Attalys parlait d'un chant. Ce chant, le chant de la Dame, elle disait qu'il résonnait en soi. Et cela n'étonnait pas Gwëll. Car la Dame choisissait de se montrer, et en chantant ainsi, elle désignait l'élu, celui à qui était réservé cet instant. Peut être même que le temps se figeait, pour les autres. Alors, l'instant devenait unique, irréel. L'instant d'une vie.
Attalys croyait aux fée. Cela réjouissait Gwëll. Parce que quelqu'un qui ne croyait pas aux fée n'était pas quelqu'un de bien. Enfin si, mais pas quelqu'un de vraiment très bien. Et qu'être vraiment très bien, c'était mieux que juste bien. Donc, c'était cool qu'elle croie aux fée. Parce que Gwëll était une fée, c'était son prince, qui lui avait dit. Et son prince avait toujours raison, toujours. Et que si Attalys croyait pas son prince, elle pourrait pas être son amie, vraiment. Parce que la parole du prince était parole d'évangile, et parce qu'on ne remettait pas impunément en question les bases de la nouvelle vie de Gwëll. Et parce qu'elle aimait bien qu'il l'appelle sa fée et qu'elle voulait pas qu'on lui fasse croire que c'était pas possible. Et même si l'on m'arrête Ou s'il faut briser des murs En soufflant dans des trompettes Ou à force de murmures Et la Kaelem de la remercier. Gwëll aimait les autres. Profondément. Et elle aimait plus que tout les aider. Alors, quand on la remerciait, elle se sentait toujours bien. Très bien. Mieux que jamais. Et elle avait encore plus envie d'aider. Parce qu'être aidé, c'est bien. On finit toujours par en avoir besoin, un jour où l'autre. Et quand on trouve quelqu'un, c'est magique. Parce qu'une douleur, une peine, un chagrin, un problème, porté sur quatre épaule, ça fait plus qu'un demi chagrin. - Le monde est gris, des fois. Mais pas toujours. Alors, quand on partage son monde, on partage le gris, mais on prend aussi le bleu des autres. Gwëll le pensait. Le monde était triste. Le monde était gris, parfois, mais c'était le monde. Pour le changer, il suffisait de porter des lunettes de couleur. Ou de fermer un œil. Parce qu'une difficulté, vue que d'un seul œil, ça fait plus qu'une demi difficulté. -Je crois que le monde est beau, mais qu'on sait juste pas le regarder. Alors que la Dame, elle, elle sait. Elle ne fait que ça. Elle regarde que ce qui est beau. Alors, elle ne voit pas le laid. Et elle est jamais triste, jamais en colère. Et quand elle se montre, c'est pour dire aux gens de regarder que le beau, et de laisser le moins beau de coté. Le moins beau, on peut pas le faire disparaître. Même avec le don. Mais on peut ne plus le regarder pareil. Mais il faut pas plus le regarder du tout. Parce qu'après, on oublie que le beau est beau parce que de l'autre coté, il y a du laid, pour équilibrer. Alors ferme un œil, et laisse moi ta part de chagrin. À deux, on la portera mieux. Et donne moi ton beau, parce que le beau, c'est magique. Parce que, partagé, ça fait deux beaux au lieu d'un demi. Et même si le temps presse Même qu'il est un peu court Si les années qu'on me laisse Ne sont que minutes et jours... ...J'irai au bout de rêves ! [J'espère que ça te va, parce que plus ça va, plus j'aime ce RP ] |
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| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Dim 23 Sep 2012 - 9:03 | | | Attalys ferma les yeux, laissant les paroles de son amie résonner dans son esprit. Le monde est gris, des fois. Mais pas toujours. Alors, quand on partage son monde, on partage le gris, mais on prend aussi le bleu des autres. Elle laissa un sourire effleurer ses lèvres. Elle aimait le gris. Le gris des nuages, le gris du ciel, le gris des montagnes, le gris du lac. Le gris qui chante et celui qui pleure. Mais, comme elle aimait aussi le bleu, celui qui éclabousse le monde ainsi qu'un éclat de rire, elle ne dit rien, se contentant de sourire à nouveau.Puis, les phrases suivantes s'insinuèrent dans son cerveau, et elle laissa les mots guérir son âme et apaiser son coeur. Plus de peur, plus de doutes, plus de souffrance. Parfois, même la douleur peut se changer en compréhension. Sous ses paupières se dessina un arc-en-ciel de lumière. Alors, Gwëll se tut, et le silence les enveloppa dans son étreinte maternelle. Muette, la jeune femme se laissait bercer par la rumeur de l'eau, les chuchotements de la brise et la respiration de l'Aequor, légère et sereine. Et puis, un murmure :- En ces nuits où, mêlée de vent, tombe la pluie, En ces nuits où, mêlée de pluie, tombe la neige... Tu connais ?Elle desserra les paupières.- Un jour, tu verras la Dame. Un jour, je te conduirai près du Lac, je te montrerai ma maison, mon jardin, l'endroit où on faisait les confitures, celui, sous le grand arbre, où j'aimais me reposer en regardant les papillons. On s’assoira toutes les deux, les pieds dans l'eau, et on attendra. Nous regarderons le soleil se coucher sur la surface miroitante, la lune jeter son reflet sur l'onde mouvante, les étoiles s'allumer une à une. Nous resterons là toute une vie, s'il le faut, peut-être même deux. Mais je te promets qu'on la verra. Son regard revint frôler les doux clapotis avant de se fixer sur le visage aux traits délicats de la jeune fille. Alors, elle se leva et, sans parler, entreprit de se déshabiller. Quand elle ne fut plus qu'en sous-vêtements, elle se tourna vers elle avec un sourire de bonheur pur resplendissant. Gwëll était si candide.- Tu viens ? souffla-t-elle du bout des lèvres, comme lorsqu'on confie un secret.Et elle plongea dans le lac.[C'est vraiment trop court, je sais... Mais j'espère que ça te plaît quand même, et que tu ne m'en veux pas trop pour mon retard ... Édition à volonté ! ] |
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| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Ven 5 Oct 2012 - 20:14 | | | Le silence régnait en maître. Mais pas en maître absolu, en maître tyrannique ou en maître omniprésent. Non, en maître discret mais tenace. On ne le chasserait pas sans efforts et même si, il reviendrait. Il finissait toujours par revenir, de toutes façons. Un monde sans silence n'est pas un monde réel. Car il devait bien exister des mondes sans silence, des mondes de musique, de paroles, de bruits. Des mondes toujours remplis et sans trêve, sans pause.
Mais Gwëll ne voulait pas les connaître, ces mondes, car elle aimait ce silence. Celui qui lui permettait de penser, de regarder, de sentir, de toucher, de goûter à la vie. Un monde où l'on n'est pas tout le temps, mais on monde où l'on existe sans être, parfois. Où l'on peut ne plus percevoir, où l'on peut s'enfermer ailleurs et ne ressortir que quand on veut. Gwëll aimait son monde, et elle n'en aurait changé pour rien.
Et elle ferma les yeux pour mieux sentir. Sentir Attalys à son coté, sentir la soleil sur sa peau, sentir l'onde fraîche sur ses pieds, sentir le vent dans ses cheveux, sentir la vie bruisser doucement tout autour. Et Attalys de fredonner un instant. Gwëll se tourna vers elle et la dévisagea un instant. Et puis elle l'écouta et elle rêva.
...Voir la Dame. Au lac Chen. Avec les pieds dans l'eau et la tête dans les étoiles. Attendre sans rien faire d'autre qu'attendre. Savoir ce qu'on attend et laisser le temps filer. Le laisser couler entre nos doigts fins et sourire au soleil.
Bien sûr qu'on la verra. Elle se montrera, c'est sûr. À nous. Et si elle se montre pas, on ira la chercher au fond du lac. Et on ira nager avec elle.
Et cette idée dut lui en donner d'autres. Attalys se leva, se dévêtit, laissant tomber le tissu sur l'herbe verte. Et puis, leurs regards se croisèrent. Et elle souriait, alors Gwëll aussi. Et puis, en un murmure à peine audible, tellement peu qu'on aurait pu croire qu'elle n'avait rien dit et que ce n'était que le vent à la surface de l'eau, elle plongea. Elle ne fit que peu de vagues en traversant la surface de l'eau et quand sa tête émergea, son sourire étincela.
Gwëll la regarda un instant interloquée. L'eau était... froide, tout de même. Devait elle elle aussi... ? Elle hésita un temps, mais pas un temps très long. Et elle jeta sa robe par dessus ses épaules, défit ses cheveux. Et elle plongea.
Sur le coup, le choc fut rude. La température brûla sa peau et ses muscles se figèrent. Elle allait mourir noyée, c'était sûr. Inexorablement, elle sentit sa masse l'entraîner vers le fond. Doucement, elle coulait, son corps toucha le fond mou de vase et elle eut à l'esprit la pensée que c'était un peu bête, comme mort. Et elle se dit aussi qu'Attalys, elle n'était pas morte. Pensée incongrue, énoncée ainsi.
Alors, elle ouvrit les yeux. L'eau était plutôt verte et elle ne voyait rien, mais cela eut pour effet de lui prouver qu'elle respirait encore. Enfin, non, qu'elle ne respirait plus depuis un moment, mais qu'elle vivait toujours. Et puis, elle posa ses deux mains sur le fond, à coté de ses deux pieds, elle se redressa, et elle poussa de toutes ses forces. Elle atteint la surface et la perça de sa tête.
Elle prit une grande respiration et puis, elle regarda Attalys.
Euh... j'ai perdu pied... On nage jusqu'au bord là bas ? On fait la course ! Aller, à trois ! Un... deux... trois !
Et elle partit au plus vite, en tapant des bras et des jambes dans l'eau le plus vite qu'elle pouvait. Et elle savait même pas si Attalys l'avait suivie, en fait. Mais tant pis, elle nageait, elle nageait et elle oubliait. Elle oubliait tout ce qu'elle avait entendu de triste, tout ce qui lui pensait sur le cœur. Et l'eau noyait ses larmes. |
| | Messages : 352 Inscription le : 04/12/2011 Age IRL : 26
| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Dim 14 Oct 2012 - 14:33 | | | Noir. À l'intérieur du lac, tout était noir, si noir qu'Attalys ne savait même plus si elle avait les yeux ouverts ou fermés. Elle avait l'impression qu'à cet instant, tout aurait pu arriver, qu'elle n'avait qu'à se laisser engloutir par ce noir pour refaire surface à un autre endroit, à un autre moment, un ailleurs dont elle n'avait pas la moindre idée, peut-être celui qui peuplait ses rêves. Elle avait l'impression qu'elle n'avait qu'à serrer les paupières puis se laisser dériver, profondément, qu'elle aurait pu couler et disparaître à jamais sous la surface, se noyer ou s'envoler, et que personne n'en aurait rien su. Elle avait l'impression que, lorsqu'elle jaillirait telle une toupie, tel un oiseau hors de l'eau, ce serait le rire de sa mère qui l'accueillerait, le rire de sa mère et le chant du Lac Chen, parce que tous les lacs ont beau se ressembler, seul le Lac Chen chante. Et puis, se tête refit surface, parce qu'elle commençait à manquer d'air. Ce ne fut pas sa mère mais Gwëll qui l'attendait sur la berge, un peu indécise. Alors elle lui sourit, un vrai sourire, un sourire franc, pas triste, pas amer, un de ces sourires qui réchauffent et réconfortent à la fois. Et son amie, à son tour, enleva sa robe, dénoua ses cheveux, puis sauta dans l'eau dans un grand bruit et beaucoup d'éclaboussures. Une vague la cueillit et, l'espace d'une fraction de seconde, elle perdit pied, s'enfonçant dans le lac. Enfin, elle reparut, et leurs regards mouillés et lumineux se croisèrent.Attalys n'aimait pas trop faire la course mais c'était amusant, et elle avait envie de s'amuser. Gwëll, de toute façon, n'avait pas attendu son avis pour partir. Alors, la jeune fille commença à nager à sa suite, mais pas trop vite non plus, parce que ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas baignée et qu'elle avait un peu perdu l'habitude. Et puis, elle aimait prendre son temps, profiter du paysage qui défilait autour d'elle, apprendre à apprivoiser le courant. Elle aimait danser avec le lac.Lorsqu'elle parvint au bord du rivage opposé, la jeune femme attendait. Elle avait un visage un peu bizarre, comme quand on a pleuré ou qu'on vient d'apprendre une très mauvaise nouvelle, mais Attalys mit cela sur le compte de l'eau qui pique les yeux et du froid qui hérisse la peau. Un sourire éclaira son regard. - Bravo. C'est toi qui as gagné.Nouveau sourire. Les larmes ne couleraient plus, c'était décidé. Elle ne les laisserait pas faire.Puis, sans rien dire, sans rien penser, elle s'allongea sur le dos, se laissant flotter au grès de l'onde. Au-dessus d'elle, il y avait le ciel et les nuages.[Je pense qu'on pourrait bientôt finir ce RP, tu ne crois pas ? Sinon, édition possible, bien entendu ] |
| | Messages : 510 Inscription le : 20/07/2010 Age IRL : 29
| Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] Mer 7 Nov 2012 - 23:52 | | | Et l'eau glissait sur sa peau. L'eau glissait tout contre elle, ou alors, elle glissait tout contre l'eau. Peu importait, c'était agréable. Et ses bras plongeaient, l'un, puis l'autre et puis le premier à nouveau... un cycle sans fin. Elle gagnait de la vitesse, peu à peu, petit à petit. Et ses pieds battaient l'eau, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Sa tête heurta un nénuphar, il y eut un 'plop', et la feuille se retourna, racines en l'air. Gwëll stoppa son mouvement, se redressa. Elle posa doucement ses pieds sur la pierre plate au dessus de laquelle elle était et tendit les doigts vers le végétal. Elle le recueillit doucement, dans la paume de sa main, passa doucement ses doigts sur les pétales délicats, murmura quelque petit poème au cœur doré et reposa la feuille à la surface de l'onde.
Et puis, elle se retourna vers Attalys qui arrivait d'un brasse tranquille, observant posément la berge, laissant son regard vagabonder à la surface de l'eau. ''C'est toi qui as gagné.'' Gwëll avait presque oublié la course, avec tout ça... Et puis, quelle importance ? C'était sans intérêt, à vrai dire. Elle sourit et ses dents étincelèrent. Attalys en fit de même, tout en se laissant porter par les vaguelettes de surface, couchée contre les flots. Gwëll en fit de même. Bras écartés, paumes ouvertes. Et c'était magique. Comme si, en cet instant, le temps avait suspendu son cours. Même les nuages, dans le ciel, n'osaient bouger. Il y avait juste la brise. Cette petite brise fraîche qui jouait avec ses mèches folles. Et l'onde, qui venait caresser ses flancs. Un ressac régulier, apaisant. Parfois, il lui semblait que ses doigts jouaient. Avec le vent, avec le ciel. C'était une danse, entre le soleil, les nuages et sa peau. Une valse magnifique, sur le chant mélodieux des oiseaux, en trois temps, en quatre temps, en mille temps... Une valse sans fin, sans but, sans complexe. Elle dansait, seule, avec le monde. Et le ciel les regardait. Elle ferma les yeux, s'abandonna toute entière à sa rêverie.
L'air avait une odeur de fin de journée, quand ses paupières se désoudèrent enfin. Il lui semblait qu'elle devait avoir dormi au moins mille ans. Elle s'étira, remarquant qu'elle s'était échouée sur la rive, les cheveux dans les fleurs de nénuphars. Elle se releva sur ses coudes. Attalys n'était plus là. Avait elle dérivé doucement ? Était elle partie sur la pointe des pieds pour ne pas la réveiller ? Il n'y avait pas moyen de le savoir. Gwëll se releva complètement. Elle était trempée, ses cheveux ruisselaient en cascade dans son dos, et très peu vêtue. Et elle songea que si il venait à quiconque l'idée de passer près du lac, il la trouverait dans un bien étrange état. Elle se dit aussi que si quelqu'un était passé près du lac quand elle divaguait encore, il avait du la prendre pour morte. Mais elle s'en fichait, après tout. C'était terriblement terre à terre, et ça ne l'intéressait en aucun point. Tant que cela ne lui portait pas préjudice.
Elle mit pied à terre et se coula jusqu'à l'endroit où elle avait plongé, rêveuse. Elle sentait encore le soleil sur sa peau et le vent dans ses doigts. Sa robe était étendue sur le sol, de tout son long, et elle l'appelait. Elle criait qu'on vienne l'enfiler, se lamentait d'avoir été abandonnée ainsi. Mais Gwëll restait sourde à ses appels. Elle aurait voulu rester là, vêtue d'un semblant de tissu, à attendre que les nuages ne s'exilent dans de lointaines contrées. Elle aurait voulu les suivre. Toujours. Sans jamais s'arrêter en chemin. Oh, qu'elle pouvait rêver de cette vie de bohème, au clair de ciel, à regarder passer le temps, à écouter les parfums sur sa peau, à penser des histoires d'amour entre tout ce qui composait ce monde si beau. Elle aurait pu vivre de cela. Mais ce n'était pas raisonnable.
Le vent regarda passer une silhouette tranquille, un pas dansant, une paire de ballerines à la main. Une robe sur le dos. Parfois, certains au revoir sont plus tristes que les adieux. Mais les retrouvailles n'en sont que plus belles. Je te promets, Attalys, nous retournerons danser sur ces eaux, nous retournerons écouter cette musique du lac. Ensemble. Promis. [Si ça te va, on peut dire que ce RP est clos ] |
| | Messages : 352 Inscription le : 04/12/2011 Age IRL : 26
| | | | Sujet: Re: Flip, flop, l'eau est une peste, quand elle coule de tes yeux [Terminé] | | | |
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