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 Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]

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Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

Primat de Teylus et Maître d'Armes
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Age IRL : 35


MessageSujet: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeDim 8 Juil 2012 - 18:11

Locktar avait le regard fixé sur la vieille cabane qui avait l'air de tenir debout que par une intervention magique. D'ailleurs, peut-être que c'était un Dessin qui lui permettait de résister aux assauts du vent et de la pluie. Car franchement, elle était dans un sale état cette cabane. Non mais franchement, il avait bu quoi l'intendant pour offrir cet endroit à Julia? Il avait pas vu qu'elle était enceinte? Et s'il avait vu qu'elle était enceinte, avait-il compris que ce ventre arrondit signifiait qu'elle allait bientôt avoir un bébé? Le maître d'armes en doutait fortement vu que l'endroit qu'il avait devant les yeux était totalement inaproprié pour élever un enfant. Mais bon, Locktar allait arranger ça. Jamais sa meilleure amie ne vivrait dans une telle épave.

Oui, il allait tout faire pour rénover la vieille cabane. D'ailleurs, deux jours après son mariage, il avait débarqué dans le bureau de Jehan. Julia lui avait appris que l'intendant lui permettait de vivre dans l'ancienne cabane, endroit où vivait le précédent garde forestier. Etant donné qu'elle était parsemé de courants d'air, le maître d'armes n'avait pas du tout apprécié la nouvelle et il avait été le signaler "gentillement" à Jehan. Il était resté dans le bureau de l'intendant et il avait finalement obtenu que le trésorier débloque des fonds afin d'acheter du bois neuf et de rémunérer des employés afin de rénover la cabane. Pendant les travaux, Julia vivrait dans l'un des appartements des invités de l'académie. Locktar l'avait prévenu de ce qu'il avait finit par obtenir.

C'était d'ailleurs le grand jour. Le bois était livré et les employés étaient tous là. Heureusement, le soleil était également là et, malgré le vent frais, il n'y avait aucune menace de pluie pour ralentir les travaux de rénovation. Locktar, qui voulait bien évidemment participer, avait enfilé une vieille tenue qui ne craignait rien. Il avait également annulé le cours qu'il avait dans l'après-midi afin de s'occuper pleinement du foyer de Julia et du bébé qui était né quelques jours plus tôt. Le maître d'armes voulait qu'elle puisse habiter le plus rapidement possible dans SA maison. Evidemment à la naissance de l'enfant, Julia avait été transféré dans l'un des appartements des résidents. Elle avait eu du mal à l'accepter mais Locktar ne lui avait pas laissé le choix.

Le maître d'armes avait appris le lendemain de la naissance que le fils de Julia était né. Il n'avait pas été là auprès d'elle. Désormais, Julia ne serait plus seule. Elle aurait son fils à ses côtés. Locktar regrettait que Mael soit partit. Il avait abandonné celle qu'il aimait et son enfant à naître.

Quand Locktar avait vu la petite bouille de l'enfant, il avait craqué et il avait prié la Dame et le Dragon pour lui offrir le bonheur de voir Edel enceinte de son enfant.


- Bon allez, les gars, c'est partit, on va tansformer ce taudis en palais.

Bientôt, le parc résonna de bruit de marteau, de vieilles planches vermoulues qu'on casse, etc..... Un beau vacarme en gros. Vacarme qui attira d'ailleurs le regard et donc l'attention de plusieurs élèves mais pas un ne se proposa pour aider la troupe de reconstruction. Dommage, Locktar était d'humeur joyeuse, il aurait offert des points à ceux qui seraient venus aider, même pour soulever une simple planche. Il fallait dire qu'il avait de bonnes raisons d'être heureux: il était marié avec la femme qu'il aimait, son amie venait d'accoucher d'un charmant garçon et il faisait beau. Que de raisons pour être content, non? D'ailleurs, Locktar sifflait en travaillant et réparant la maison. Il faudrait plusieurs jours de travail, c'était évident. Heureusement que Julia avait une solution de résidence à l'intérieur de l'académie.


[C'est pas très long mais je tenterais de me rattraper après, dsl ]

Arro Skil'Liches
Arro Skil'Liches

Maître Marchombre
...Je crois?
Messages : 1301
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Age IRL : 32


MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeVen 13 Juil 2012 - 0:37

Le soleil se levait, mais Arro était debout depuis des heures. Il avait été réveillé Lorek et Ichel pour un petit cours très matinal. Et pour les sortir de leurs rêves, le marchombre s'amusa à les faire courir. Où ? Mais dans toute l'Académie voyons ! Le maître et ses élèves avaient parcouru le bâtiment de long en large, passant en trombe dans les couloirs, glissant sur les rambardes des escaliers et voyageant sur les poutres des portiques. Comme si cela n'avait pas suffis l'homme entraîna les deux élèves sur les toits, rendu glissant par le gel matinal. Il y eut quelques écorchures, mais aucune chute. Lorsqu'ils eurent terminé sur les tuiles, ils descendirent dans les jardins et prirent un instant pour méditer et se reposer. Ils discutèrent longuement sur bon nombre de sujet et lorsqu'ils eurent épuisé les questions, Arro les força à accomplir dans une gestuelle marchombre particulièrement rapide. Et lorsque l'astre paresseux montra son bout du nez à l'horizon, il les lâcha, leurs autorisant une sieste.
Lui avait d'autre préoccupation, déjà, prendre une douche, il avait quand même sué un peu et sentait légèrement la charogne. Donc un petit bain lui ferait un grand bien. Il entra dans la salle d'eau actuellement inoccupée. Personne ne viendrait à des heures pareilles n'est-ce pas ? Le marchombre se glissa avec plaisir dans l'eau chaude du bassin principal. Il se décrassa rapidement et se laissa couler doucement, profitant du temps libre qu'il avait. Mentalement, l'homme refit son planning de la journée. Il avait libéré ses élèves pour une bonne raison, Locktar lui avait demandé de l'aide pour retaper la vieille cabane.
Lorsque Arro entendu la cause de cette dépense conséquente d'argent, il eut une petite grimace. Julia, ancienne Lupus, tout comme lui, ils ne s'étaient pas quittés en très bon terme. Tout ça à cause d'une fourrure de loup sur son arc, histoire sombre d'un cours de tir... Il ne s'en souvenait pas très bien, mais le fait était là. Bon, il s'attendrit lorsqu'il apprit qu'elle avait eut un bébé et que la vieille cabane n'était, en effet, pas le meilleur coin où élevé un nouveau-né. Donc il avait accepté et le voilà à devoir venir dans la journée aider les différents artisans à reconstruire cette cabane.
L'homme soupira dans son bain. Il en sortit et se sécha, puis passa des vêtements complètement usés. Arro se permit de laisser ses habits habituels dans ses appartements et sortit de l'académie. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et, malgré le vent frais, aucun signe de nuage. Bien, ce serait une partie de plaisir pour rénover le vieux bâtiments. Avant de s'élancer vers la vieille cabane, l'homme passa dans les jardins saluer Kushumaï qui travaillait sous les ordres du Jardinier-botaniste. Il lui expliqua ce qu'il allait faire aujourd'hui et lui souhaita une bonne journée. Puis, un pincement au coeur, le marchombre partit dans le parc.
Arro espérait que les artisans auraient des instruments en trop, histoire qu'il ne serve pas qu'à porter des planches... Peut être qu'il pourrait être utile pour clouter des morceaux de bois en hauteur ou dans des coins dangereux. Il y penserait plus tard. Déjà, arriver à la cabane ce serait un bon point... Il n'était allé vers cette cabane qu'une ou deux fois... Et à chaque fois c'était par hasard. Donc retrouver son chemin était un poil compliqué. Une fois, il se retrouva près des remparts, l'autre fois, il arriva près d'une forêt... Se trouvant idiot, il continua de chercher pendant quelques minutes... Bientôt, à un endroit où il était passé et repassé, un attroupement s'installa. Il ne comprit que lorsqu'il se concentra sur un objet qu'il n'avait alors pas remarqué, tant il était délabré et se confondait dans le paysage de la forêt derrière. La cabane était là, dans toute sa... vieillerie ? Enfin c'était un bel amas de bois, imbriqué les uns dans les autres. On se demandait comment ils tenaient tous en place et comment ils restaient en équilibre. Le vent claqua la porte qui ne se fermait plus et s'engouffra dans les fenêtres sans vitres et les trous des murs. Oui, c'était certain, la masure avait besoin d'un bon coup de neuf, qui durerait surement longtemps. Arro soupira de nouveau... Il s'était fourré dans quoi encore...
Bientôt le leader de la rénovation se fit entendre, d'une voix grave et puissante, le maître d'arme ordonna le début des travaux. Tel Jean-Jacques, dans "Jean-Jacques 2, La retraite", Locktar entraînait ses artisans dans son entreprise. Le marchombre sourit face au dévouement que faisait preuve le guerrier pour ses amis. Doucement, il marcha vers le groupe, se retrouvant dans le dos du colosse. Avec une grâce inouïe, Arro posa sa main sur l'épaule de Locktar et s'élança. Dans une roue presque parfaite, il atterrit souplement devant son ami et lança d'un ton joyeux et chantant :


-Bien dit, faisons de ce tas de bois quelque chose de magnifiquement beau... Rivalisons avec Merwyn et créons quelque chose à l'égal de son Académie !

Le marchombre se retourna vers le grand homme et lui sourit.


-Bien, grand chef, qu'est-ce que je peux faire pour t'aider dans ta noble quête de construction ? Allez, donne-moi un défi, je me sens dans une forme olympique, de quoi accomplir des merveilles !

Julia
Julia

Maître forestier
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 6 Aoû 2012 - 15:07

Une caresse dans les cheveux, des murmures lointains, Julia bougea dans son sommeil. Mael se reposait là près d’elle, un doux sourire aux lèvres. Il fallu un instant à la jeune femme pour comprendre que c’était un rêve, un instant pour qu’il ne s’évanouisse à nouveau de sa vision.

Julia grogna en ouvrant des yeux humides. Sa tête lui tambourinant elle dû attendre quelques instant pour que sa vision se fasse plus nette.
Une petite boule de vêtement gigotait contre elle, tandis ce qu’une toute petite voix gazouillait vigoureusement tout en protestation.
Souriant Julia écarta le voile fin du lange qui avait glissé sur le visage du petit.
Quel bonheur d’entendre ces éclats de voix si adorables ! C’était la première foi qu’elle le voyait aussi animé ! Le rêveur lui avait bien dit que c’était un bébé très éveillé, mais la surprise était totale.

Le petit nez se plissa de façon comique sous la chatouille du linge. De grands yeux encore gris la considérèrent un instant avec intérêts, avant que de petits sanglots ne secouent ses infimes épaules.
Des pleurs minuscules qui sortaient d’une bouche de même envergure sur un petit visage tout rouge d’émotion. La chose était fort drôle à observer, bien que poignant. Aussi Julia se redressa-t-elle pour prendre son enfant tout contre elle afin de calmer ses pleurs. Pleurs qui ressemblaient presque à des miaulements de chatons. Si ce n’avait pas été les gestes vigoureux des petits bras qui s’agitaient en signe de protestation et suscitaient en elle de grandes émotions, elle en aurait presque rit ! Mais seul un sourire serein consentait à flotter sur ses lèvres.

Elle se sentait très maladroite, même assez gauche avec cette petite larve affamée. Elle n’avait jamais approché de bébé d’aussi prêt, n’en avait jamais eu dans les bras. Elle ne savait presque rien finalement… mais le rêveur qui l’avait aidé à l’accouchement et qui venait parfois la voir pour voir si tout allait bien, lui répétait sans cesse qu’elle se débrouillait à merveille. Que c’était dans sa nature et que les choses lui sembleraient de plus en plus naturelle, qu’être mère était innée chez une femme, que tout se passerait pour le mieux… elle l’espérait sincèrement. Elle apprenait à le connaître aussi, ce petit être… si tendre, si fragile...
Par exemple : La sieste terminée, monsieur avait bien sûre faim!

Les larmes qui s’échappèrent des yeux de la petite larve qui gigotait en tout sens, émue sa mère profondément. Ce petit avait son cœur à elle dans sa petite main, et à la moindre expression douloureuse de cette petite merveille et c’est son être tout entier qui tremblait presque de souffrance et de peine. Ça ne durait qu’une fraction de seconde la plupart du temps, mais elle savait que cela pouvait durer d’avantage si elle ne répondait pas immédiatement à ses appels. C’était comme un déchirement…

Julia dorlota l’enfant un instant avant de s’asseoir sur le bord du lit afin de le nourrir au sein comme il l’avait naturellement fait de lui-même dans les premières minutes de sa vie. Et il ne se fit pas prier ! Alors que l’enfant s’apaisait elle laissa ses pensés glisser à leur gré.

S’était-elle reposée longtemps ? La journée était-elle bien avancée ? Baillant à s’en décrocher la mâchoire, Julia posa une main distraite sur un grand tissu vert pomme qu’un rêveur lui avait généreusement offert. Plutôt épais, mais d’une grande douceur. Cet accessoire qui une foi passée en bandoulière avec l’enfant à l’intérieur, lui soulageait le bras sur lequel le bébé reposait. Pas que cette adorable petite larve gigotant pesait des masses, au contraire – du moins pour l’instant - mais c’est qu’il aimait prendre son temps quand il s’agissait de s’alimenter. Julia était très reconnaissante au rêveur de lui avoir offert ce… bout de tissus. Elle servait également à porter simplement l’enfant tout contre elle en lui laissant les mains libres. Plutôt pratique !
La jeune femme glissa délicatement l’enfant à l’intérieur en faisant son possible pour ne pas le déranger. Tout agrippé à elle et ses yeux gris grands ouverts, il semblait très attentif à ce qui se passait autour de lui sans pour autant interrompre la tété.

Elle resta un long moment à le regarder avec émerveillement. Sa petite frimousse s’agitait de façon rigolote comme il s’alimentait goulument. Tous ses traits semblaient aussi doux que du velours et fin que la plus fine étoffe pouvant exister. Puis avec un soupir plein d’émotion elle caressa tendrement le fin duvet doux et noir qui recouvrait sa petite tête. Il lui semblait déjà voir parfois Mael dans ces traits délicats. Un véritable enchantement… Mael en aurait été réellement fière et fou de joie elle en était certaine !

Comme l’enfant se rendormait à nouveau Julia cessa progressivement de le bercer lentement. Elle se leva avec précaution pour aller regarder par la fenêtre.
Sa sieste improvisée avait dû durer bien deux heures de temps… l’après-midi semblait s’être bien avancée, sans pour autant avoir atteint son terme.
Elle pourrait aller voir où en était sa maison ! Et peut-être aider un peu, qui sait ! Elle était encore fatiguée certes, par l’accouchement encore récent mais aussi par les longs mois de grossesse, mais il y aurait sûrement quelque chose qu’elle pourrait faire au calme là-bas. Tresser quelques paniers pour sa future maison, ou pour le bébé ! L’important était de voir des personnes.
Il faisait tellement silence dans l’appartement qu’on lui avait affecté, qu’il lui semblait se retrouver seule au monde avec son enfant.
Et puis elle ne se supportait plus, ne reconnaissait plus son corps, avait plus que hâte de pouvoir à nouveau grimper aux arbres ou sur la vieille charpente de sa maison qu’elle avait entreprit quelques mois plus tôt de restaurer toute seule. La sensation du vent sur son visage quand elle se jetait dans le vide, les courses effrénées dans la forêt avec Lupus… tout ça lui manquait et lui pinçait sévèrement le cœur. Elle avait besoin de se remettre à bouger, c’était impératif.

Son regard se posa à nouveau sur son petit alors qu’elle sortait enfin à l’air libre. Tout contre elle il s’était rendormi. Il était beau et tellement… choux. C’était son fils et il était beau ! Elle avait enfin réussi quelque chose et elle était heureuse que ça soit lui. Elle lui apprendrait tout ça, elle lui apprendrait à s’envoler… elle lui apprendrait ce que voulait dire être Libre. Ce petit bout de chair… son petit bout de chair à elle.

Elle avait hâte de voir ce que Locktar avait prévu. Son ami lui manquait. Un monde considérable s’était creusé entre eux depuis plusieurs mois. Ils étaient occupés chacun de leur côté, lui sûrement plus qu’elle d’ailleurs.
Ce qui lui arrivait était véritablement gigantesque. Il avait trouvé sa femme, s’était marié avec, avait monté en grade et choppé le poste qu’il convoitait depuis ses premiers jours, menait ses cours et ses élèves à la baguette et avait même raflé au passage un titre de noblesse.
Et elle de son côté nommée « Maître forestier », une appellation en réalité bien plus pompeuse que réaliste d’ailleurs, puisqu’elle ne se sentait « maître » de rien du tout mais passons. Elle avait connu l’amour, essuyait sa disparition tragique, était devenue mère... vivait chaque jour sous un angle parfois plus qu’étrange. Tout ça assez loin de ses amis… elle n’était même pas sûr que Locktar ou quelqu’un d’autre que ceux qui étaient dans sa maison le soir de la nouvelle, soit au courant de la mort de Mael et de la douleur qui lui perçait le cœur.
Elle n’était pas sûr qu’Elera avait eu le temps d’en parler à qui que ce soit et il n’y avait eu aucune cérémonie à Eoliane en mémoire de sa disparition…

Mais malgré tout elle gardait de bons souvenirs de « l’ancien temps » quand ils étaient encore élèves… le regard dans le vide ses souvenirs la firent sourire. Oui Locktar lui manquait. Il avait été si émerveillé par Aidan… elle qui avait pensé un instant que la venue de l’enfant scellerait pour toujours ce vide entre eux et qu’il s’éloignerait définitivement. Comme elle avait eu peur que cela se produise avec Elera…mais rien de tout ça et cela lui mettait du baume au cœur.

Bon il était vrai que la veille au soir encore elle en voulait au guerrier pour l’avoir expulsée de chez elle. Non mais ! Neuf mois qu’il était resté dans son ventre son bébé ! Neufs mois qu’ils avaient eu pour faire des travaux et personne n’était venu l’aider pour que ça aille plus vite ! Et voilà que monsieur le lendemain de la naissance de son petit cher et tendre, voulait se mettre à tout refaire en les mettant dehors!
Julia sourit en serrant Aidan un peu plus contre elle. Si ça n’avait pas été cette adorable petite larve Locktar en aurait eu pour son grade !

L’étonnement fut immense quand elle arriva sur les lieux. Deux choses : l’une sa maison ne ressemblait plus à rien, l’autre un monde fou. Une foule ! S’affairant en tout sens. Presque autant qu’il y en avait eu pour la construction du fameux labyrinthe d’entraînement de l’autre fou là, dont le nom lui échappait.
La bouche grande ouverte, elle resta immobile un moment, observant la présence de matériaux neuf, parfois même couteux, qui avait été déchargé sur l’herbe.
Le bruit des marteaux et des autres outils en action retentissait ici et là. Julia porta sa main contre son bébé, mais celui-ci dormait décidément à point fermé. Elle fut quand même contente de voir des visages connus. Gareth au loin, Arro aussi qui se dirigeait comme elle vers Locktar qui sifflotait. Mais pour la plupart elle ne connaissait pas même leur visage. Qu’est-ce qu’ils faisaient tous là ? Locktar était-il devenu aussi riche ? C’est lui qui payait tous ces gens ? Ce matériel ?

Regardant en tout sens, elle arriva discrètement à hauteur de Locktar et Arro qui conversait juste à temps pour entendre ce que disait ce dernier.


_Quelque chose rivalisant avec l’Académie ? Sérieusement ? - Les mains sur les hanches Julia faussement estomaquée faisait face aux deux hommes visiblement motivés. - Refaire la toiture et boucher quelques trous sera largement suffisant vous savez ? Je l’aime ce vieux rafiau moi ! Ne le défigurez pas trop.un sourir vint illuminer son visage avant de regarder à nouveau l’animation du site Locktar par le plus vieux caleçon troué de ta garde robe, dit moi qui sont tous ces gens ? Et en plus aller déranger Arro pour mon vieux rafiau ! elle lança une tape dans le dos du marchombre qui ne disait encore motTu n’as pas honte ? Je croyait que tu avais dis que TU t’en chargerais ! Et ne coupe aucun arbre tu seras gentil, je les aime plus encore que le rafiau. elle se tourna vers Arro immobile et lui tendit la main pour le saluer, malgré leur silence de plusieurs années à cause d’une broutille dont elle ne savait plus avec certitude l’origine. Elle se sentait maintenant un peu plus « proche » de lui depuis le dernier affrontement. Il avait faillit connaître ce qu’elle avait vécu avec Mael…Arro. Désolée qu’il t’ai entrainé dans tout ça.

Un sourire léger flotta encore sur ses lèvres, piètre effet afin de dissimuler une tristesse qu’elle renflouait sans cesse par un simple regard vers Aidan. Mael était mort et maintenant ce petit bout de chair vivait… elle n’avait pas eu le droit d’avoir deux bonheurs à la foi… mais au moins la Vie lui avait-elle pour l’heure tout de même laissé l’un des deux. Elle espérait seulement que ce n’était pas par simple caprice.


Gareth Wilth
Gareth Wilth

Maître fauconnier
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeMer 8 Aoû 2012 - 13:20

Une promesse était une promesse. Cela faisait depuis plusieurs jours que le bébé de Julia était né et dès qu'il avait vu le visage de l'enfant, il s'était prit d'affection pour lui. Même s'il ne la connaissait pas vraiment, il ne voulait pas qu'elle et le bébé vivent dans une cabane aussi délabrée. Ce n'était pas un lieu pour élever un enfant. Ce n'était pas un lieu pour vivre, tout simplement. Il ne savait pas pourquoi cette affection soudaine l'avait trouvé, peut-être à cause de la pensée qui errait toujours sur ses petits frères. Non, décidément, il ne savait pas pourquoi. Peut-être était-ce leur rencontre hors du commun qui avait créer cela ou bien le fait qu'il ne s'était posé aucune question lorsqu'il s'était jeté griffes dehors afin d'aller quérir le rêveur. Dans tous les cas, il s'était attaché. Au bébé et à Julia. D'un seul regard, de quelques paroles. Il ne comprenait pas. Habituellement, il n'était pas du genre à s'attacher aussi facilement. La plupart du temps, il fuyait dans sa volière et restait en compagnie des bêtes. Il fuyait le contact des hommes le plus possible, même si à l'Académie cela paraissait presque impossible. Il avait rencontré quelques personnes étrangement intéressantes. Lyu, Julia. La Dame seule savait qui il rencontrerait ensuite, mais ce n'était jamais lui qui s'approchait de son plein gré. La preuve, Lyu était venue de son propre chef et en ce qui concernait Julia, il avait presque détruit sa maigre porte avant qu'elle ne l'invite à entrer.
A présent, il allait se mettre en route pour la vieille cabane dans laquelle elle vivait. Pas pour la voir elle, mais pour rénover la ruine qui lui servait de maison. Il avait entendu parler il y avait de cela quelques jours, qu'une rénovation allait avoir lieu ce jour-là. Il voulait à tout prix aider même s'il n'avait guère envie de se mêler à autant de gens. Il n'arrivait plus à être lui-même lorsqu'il était trop entouré. Mais là, c'était pour quelqu'un qu'il le faisait. Et d'ailleurs, il s'impressionnait lui-même. Normalement, il ne se serait jamais jeté comme ça dans une mêlée comme celle dans laquelle il s'apprêtait à plonger. Il le faisait pour elle et pour le bébé.

Il sortit de ses pensées lorsqu'il perçut le piaillement grandissant des oiseaux. Il esquissa un sourire et finit de les nourrir, comme d'habitude. Aujourd'hui, pas d'entrainement pour eux. C'était jour de repos. Sauf pour un d'entre eux. Espoir commençait à reprendre des forces et le fauconnier ne devait pas s'arrêter là, il devait se fier à l'entrainement qu'il lui avait concocter. Chaque jour, à la même heure. Il appela donc la jeune chevêche qui peina à venir se poser sur son gant. Son moignon d'aile supportait de mieux en mieux sa fausse aile. A présent plus légère vu qu'elle était faite en plumes et tissus, le rapace pouvait faire des mouvements plus amples. Bientôt, elle pourrait voler comme avant. Enfin, presque. Aucune aile en cuir ne pourrait remplacer celle qu'elle avait perdue. Mais elle se débrouillait de mieux en mieux avec celle-ci.
Gareth décida qu'il allait l'entrainer et ensuite se rendre à la cabane. Ses oiseaux passaient avant tout. Et il fallait dire qu'il se sentait bien mieux lorsqu'il était en compagnie d'un de ses rapaces, c'était aussi pour cela qu'il allait prendre Espoir avec lui. Il sortit donc de la volière après avoir fini tout se qu'il devait faire et se dirigea vers les plaines. Il lui restait du temps pour faire voler Espoir. Il marcha quelques minutes et se stoppa enfin, il pouvait voir la vieille cabane d'où il se trouvait.
Espoir s'envola soudain, sentant l'appel des airs. Le fauconnier ne voulait pas le guider, seulement qu'il vole, alors il finit par s'allonger dans les herbes. Observant la chevêche décrire des courbes mal assurées, il surveillait ses tracés et s'assurait que l'aile tienne le coup. Normalement, elle devait tenir, mais il la surveillait tout de même.
Une bonne heure passa avant qu'il ne se décide à rappeler la chevêche et de se diriger enfin vers la cabane où se trouvait déjà un bon nombre d'employés. On pouvait déjà entendre la grosse voix du maître d'armes qui couvrait toutes les autres. Arrivant enfin au lieu de la dite rénovation, il caressa Espoir sur son épaule et s'approcha d'ouvriers qui paraissaient peiner à porter des planches apparemment lourdes.


- Je peux vous aider ?

Ils acquiescèrent avec plaisir et après avoir fait s'envoler la chevêche, il prit les planches une par une sur ses épaules, les apporta à l'endroit qu'ils lui avaient indiqué. Frêle en apparence, l'esprit du puma lui procurait une force impressionnante, il arrivait donc à porter ces lourdes planches. Le travail venait de commencer et la journée lui paraissait devenir plus longue qu'au début de matinée. Une voix au loin résonna soudain, la voix de Julia. Il détourna le regard et l'aperçut. Un signe de tête, un sourire et il se remit au travail.



Elisha Sonjee
Elisha Sonjee

Directrice d'Eoliane
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeVen 17 Aoû 2012 - 1:14

    [Je suis partie sur le principe que Julia et Lisha s'était croisée à l'occasion, et se connaissait de nom mais guère plus. Si y a le moindre soucis, édition à volonté.]

    Elisha n’arrivait pas à dormir. Elle ne trouvait plus le sommeil dernièrement. Le sommeil la fuyait plutôt. Les regrets s’emparaient de nouveau d’elle, comme avant. C’était un cycle destiné à se répéter éternellement. Toute sa vie, elle regretterait ce qu’elle avait manqué, ce qu’elle aurait dû faire, ce qu’elle avait fait, ce qu’elle n’avait pas fait, ce qu’elle n’avait pas pu faire. Elle regretterait d’être faible, elle chercherait toujours à ne plus l’être, mais trouverait toujours quelque chose qu’elle ne pourrait pas résoudre, quelque chose, quelqu’un qu’elle ne pourrait pas guérir, qu’elle ne saurait pas guérir. Elle avait déjà tué en voulant soigner. Elle avait déjà tué en rêvant. Elle avait déjà tué.

    Bon, d’accord, oui, ce n’était pas volontaire. Elle n’avait pas voulu tué. C’était un coup monté. Elle était déjà fatiguée. Elle était trop jeune. Elle était trop inexpérimentée. Elle était trop ceci. Elle était trop cela. En un sens, elle sera toujours trop ceci. Elle sera toujours trop cela. Elle ne pourra jamais sauver tout le monde. Il fallait toujours faire des choix. Tenter malgré tout de dérouler son rêve, en sachant pertinemment qu’il risquait de ne pas aboutir et de précipiter le patient vers une mort certaine ? Ou ne même pas tenter de le sauver ? Ce qui pourrait permettre, éventuellement, l’arrivée d’un autre rêveur, qui lui, pourrait sauver le patient. Ou alors une mort bien plus douloureuse. Que choisir, dans quelles circonstances ?

    Au fond, elle restait une combattante. Elle avait été formée pour en devenir une. Son esprit avait été formaté en tant qu’esprit de combattante. Son esprit n’avait pas été façonné pour qu’elle soit une rêveuse. Loin de là. Elle avait été éduquée pour donner la mort. Pas pour stopper la mort. C’était peut-être cela qui la bloquait. C’était peut-être cela qui la gênait. C’était peut-être cela qui l’empêchait d’être une rêveuse à part entière. Inconsciemment, elle savait que ce n’était pas son rôle, qu’elle n’était pas née pour cela. Inconsciemment… Ou sciemment… Justement.

    Au fond, c’était une guerrière.

    Non, cette phrase sonnait faux. Intentionnellement, donnait-elle la mort ? Volontairement, entrait-elle dans une bataille ? Automatiquement, combattait—elle ? Délibérément, stoppait-elle son rêve avant la guérison complète ? Non. Elle était juste trop jeune, trop inexpérimentée. Trop… Peu importait la raison. Elle était toujours trop quelque chose, pas assez autre chose. Trop guerrière, pas assez rêveuse ? Non, ça sonnait toujours faux. Devait-elle renouer avec ses origines, se replonger volontairement dans ses souvenirs pour pouvoir avancer sur sa Voie, dont au fond, peu importait le nom ? C’était peut-être là qu’elle était la solution qu’elle cherchait.

    Ne pas se soucier du nom que prenait la Voie sur laquelle elle avançait. Mais juste… Avancer… Mais pouvait-elle réellement avancer en laissant des cadavres sur le bord de la route, sur le bord de la voie ? Cette voie ne risquait-elle pas de se retrouver bloquée, obstruée, interrompue ? Les maladies dites inguérissables, incurables, insoignables l’étaient-elles réellement ? N’aurait-elle pas pu faire quelque chose pour sauver Mael ? Et voilà, encore ces fameux regrets. Ils reprenaient toujours le dessus finalement. Elle allait devoir apprendre à vivre avec. Elle allait devoir apprendre à vivre pour elle aussi. Elle allait devoir apprendre à vivre.

    Le jour commençait à se lever. La jeune rêveuse s’en réjouit. Admirer le lever de soleil d’Eoliane était une chose unique chaque matin, et qu’aucun mot ne pourrait décrire. Et puis, elle aimait sentir les premiers rayons de soleils sur sa peau nue, même si, en plein hiver c’était légèrement plus compliqué qu’en été. Et là, soudainement, elle se rendit compte qu’elle était toujours capable de profiter des bonheurs simples de la vie. Et, au lieu de retourner dans son humeur morose qui lui était si familière, elle s’en réjouit, certaine que Mael n’aurait pas voulu que le monde se morfonde sans lui. Au contraire sûrement. Même si elle lui devait beaucoup – qui sait si, sans lui, elle aurait survécu à son premier rêve, de même pour Locktar d’ailleurs.

    D’ailleurs… Locktar… Lisha avait entendu dire qu’il avait décidé de rénover la vieille cabane pour que Julia et son enfant – l’enfant de Mael – puisse y vivre. Elisha avait beau n’avoir fait que croiser Julia, elle souhaitait se rendre utile. Et puis, c’était aussi pour l’enfant de Mael, il méritait d’avoir une véritable maison en non une vieille cabane pour grandir. L’enfant de Mael… Cela faisait presque étrange dit ainsi. Mael n’était plus, et son enfant venait de naître. Un garçon, une fille ? Elisha n’en savait rien, elle ignorait aussi le nom qu’il portait, à quoi il ressemblait. Elle savait seulement qu’il venait de naître. Et Julia ? Comment allait-elle ? S’en sortait-elle ? Plus qu’une envie, c’était devenue une obligation. Elle devait se rendre à la vieille cabane pour se rendre utile, d’une quelconque manière.

    Elle décida de se balader avant, de renouer avec ses étirements matinaux qu’elle faisait chaque jour à une époque. Et puis elle se promena. Elle marcha un long moment durant, pour ne pas arriver trop tôt et se retrouver désemparée devant une cabane vide. Elle marcha peut-être un peu trop longtemps. Et puis elle se retrouva finalement devant cette vieille cabane qu’elle avait aperçu quelque fois. Elle n’y était jamais vraiment venue, n’y était jamais entrée, ne savait absolument pas de quoi elle avait l’air de près. Elle avança.

    Un spectacle étrange l’attendait. Un monde fou s’affairait autour de la petite cabane. Finalement, elle ne serait peut-être pas d’une grande aide. Elle chercha du regard une silhouette familière et aperçut enfin Locktar, et non loin, Julia. Elle s’approcha, tentant de ne gêner personne, et lorsqu’elle fut près de Julia et de son enfant, elle ne put se retenir. Elle fondit en larmes. Sans la moindre pensée pour tous ceux qui les entourait. Oubliant totalement qu’elle était venue là pour donner un coup de main, et non pour être un poids supplémentaire. Elle fondit en larmes, de manière silencieuse, presque discrète. Elle fondit en larmes. Devant Julia, qui avait déjà tant du souffrir. Devant l’enfant de Mael. Et une phrase, une seule, réussit à franchir ses lèvres, à franchir ses pleurs.


    - Je… Je suis désolée…

    Les yeux embués, floués, les larmes coulant sur ses joues, elle devait avoir un visage affreux. Mais elle s’en fichait. Elle s’en fichait totalement. Les regrets revenaient, reprenaient le contrôle. Comment pouvait-elle penser à sa petite personne, alors que la douleur de Julia devait être bien plus grande encore ? Comme pouvait-elle se permettre de fondre ainsi en larmes, sans prévenir personne, au milieu de gens inconnus pour la plupart ? Comment pouvait-elle se permettre une telle effronterie ? Comment pouvait-elle se présenter devant cette femme, alors qu’elle n’avait pas réussi à sauver l’homme qu’elle aimait ? Que personne, parmi tous les rêveurs, n’avait réussi. Et qu’Amarylis, même si elle avait été présente, n’aurait sans doute pas pu non plus… Surement. Elisha ne s’était même pas rendue compte qu’il était malade.

    Elle devait cesser cela. Elle devait cesser d’être un poids pour tout le monde. Elle devait cesser d’être toujours envahie par les regrets. Elle devait cesser de fondre en larmes à la première occasion. Elle devait…

    Non, assez de ces phrases sans queue ni tête qui ne la menait nulle part.

    Elle sécha ses larmes, releva la tête. Comme si rien ne s’était passé.


    - Je doute être très utile pour rénover la cabane finalement. Je suis un peu ridicule à côté de tous ces gens. Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas surtout. Je suis là pour ça.

    Je suis là pour toi.
    Je suis là pour lui.
    Alors s’il te plait, accepte mon aide.
    Pardonne-moi.
    Pardonne à tous ceux de la Confrérie de n’avoir rien vu.
    De n’avoir rien fait.
    Je t’en prie.
    Je t’en supplie.
    Je veux t’aider.
    Et j’ai besoin de t’aider.
    S’il te plait.
    Laisse-nous t’aider.
    Pour l’enfant.


Julia
Julia

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeJeu 13 Sep 2012 - 19:47

Le tissu vert pomme, pressé contre elle se mit à gigoter et Julia sourit en regardant ce qui se passait à l’intérieur. Les grands yeux gris regardaient tout autour avec curiosité. Le bruit environnant ou le son de sa voix l’avait sans doute réveillé et le petit miaulement de sa voix se fit entendre.
Emue, Julia extirpa l’enfant de son « porte bébé » de fortune afin de mieux le bercer
.

_Hey, tu te lèves pour dire bonjour ? murmura-t-elle en posant un baiser maternel sur le front fin et fragile de la charmante petite larve grimaçante. Les petites mains s’agrippèrent à elle alors qu’elle tentait de le redresser afin que Locktar et Arro puissent le voir et profita du mouvement pour resserrer les langes autour du petit Regarde qui est là… ils sont là pour toi.

Et c’était vrai. Tout semblait changer depuis qu’il était là… même si cela faisait si peu de temps encore. C’était pour lui que tous ces gens travaillaient à une belle maison. La plupart avant ça ignoraient même jusqu’à l’existence de cette bonne vieille cabane qui était devenu sa maison. Ils étaient là pour sa sécurité… un cadeau dont elle n’aurait jamais été certaine à cent pour cent de pouvoir lui garantir à elle seule. Même si elle était convaincue qu’elle se serait donnée à 300% dans cette affaire.
Julia regarda les deux hommes qui observaient la petite chose. Le poing dans la bouche il regardait d’un air distrait sa mère sourire. Ses yeux étaient grand ouverts comme des soucoupes ! Ce qu’il était drôle et adorable à croquer…
Encore incapable de soutenir seul le poids de sa petite tête qui se balançait légèrement, Julia le cala confortablement au creux de son bras. Elle rit doucement avant de le présenter joyeusement à Arro :


_Je te présente Aidan, Arro. Mon petit... le regard le plus tendre comme elle ne se le connaissait pas, elle embrassa du regard le bébé maintenant tout à fait éveillé. Son petit… c’était son petit… elle leva un sourcil devant ses agitations- Il ressemble à une petite larve, vous ne trouvez pas ?

Entreprenant de faire de petites bulles en soufflant sur la peau de sa main totalement humide à présent et toujours fourrée dans sa bouche, le petit aux yeux gris dont l’un devenait déjà plus clair, elle le voyait maintenant au grand jour, ne la quittait pas des yeux. Attendrie elle regarda à nouveau Arro et Locktar.

_Les rêveurs disent que j’ai de la chance, car il pleure peu pour un nouveau né. Du moins pour l’instant. Et qu’il est aussi curieux qu’un louveteau de plusieurs mois ce qui est rare paraît-il pour un enfant âgé de quelques jours à peine. Je n’en suis pas peu fière je dois l’avouer.souriant de plus belle elle ajouta Nous sommes heureux de vous voir…

Un gazouillis approximatif l’interrompit alors que de petits bras se tendaient vivement vers son visage. Elle fut heureuse de répondre à l’appel en câlinant le petit un court instant.

_Locktar tu veux le prendre dans tes bras? Julia quitta Aidan des yeux pour guetter la réponse du guerrierJe te le promet, je ne lui ai pas encore appris à mordre. elle sourit encore en faisant un clin d’œil à Arro Il faut simplement faire attention à sa tête. Comment se porte Kushumaï ? J’ai su par… par Mael, pour son long séjour à Eoliane.

Son regard se voilà et elle préféra se concentrer à nouveau sur Aidan qu’elle ne voulait soudain plus confier à personne. Julia resserra son étreinte sur son enfant comme elle sentait une boule d’angoisse se réapproprier l’espace de sa gorge. Locktar dû s’en apercevoir puisqu’il n’insista finalement pas pour prendre l’enfant.
Et bien lui en prit de ne pas se séparer d’Aidan.


Elisha était devant eux, et après ces quelques paroles, le froid tomba sur l’assistance et sur son cœur. Elle ne la connaissait pas bien, mais elle savait que la jeune fille travaillait avec Maël parfois. Elisha le connaissait bien…
Son cœur se serra et le chagrin remonta en flèche dans son cœur. Julia fit un pas vers la rêveuse, lui tendit une main amicale et l’attira à elle quelque secondes sans la serrer pour autant pour ne pas gêner Aidan qui agitait les bras contre elle. Elle répondit la gorge quelque peu nouée par l’émotion et les dents presque serrées :


_Je.. je te remercie Elisha… d’être venue et pour tes paroles.elle baissa les yeux sous l’émotion et ajouta après avoir dégluti difficilement et en sentant ses doigts se mettre à trembler Merci pour ton aide… reste, il y aura certainement quelque chose pour toi.

Les yeux embués, elle se mordit la joue pour s’obliger à ne pas pleurer, pas ici, pas maintenant. Elle ne savait quoi dire d’autre. Elle avait seulement envie d’hurler.
Là, ici, tout de suite, à plein poumons, à s’en déchirer les cordes vocale, à en vomir ses tripes sur le sol. Une main distraite effaça furtivement une larme audacieuse sur sa joue et le regard ailleurs elle s’excusa un moment afin de tenter de s’éloigner de tout ça.

Une douleur intense dans sa poitrine et dans son âme lui firent fermer les yeux et l’incita à s’asseoir contre un arbre un peu à l’écart des regards. La douleur persista et une autre larme bientôt naquit au coin de ses yeux et sa respiration devint difficile.

Une grande inspiration, une caresse sur le front d’Aidan, un faible sourire édenté et sa souffrance s’effaça de sa poitrine. Ce petit être était magique… Il la rendait plus forte.
Le regard humide, Julia sourit à l’enfant, le berçant lentement par des mouvements de balancement d’avant en arrière.

Le souvenir de Mael lui brûlait les yeux, lui brûlait la bouche, tout le corps, le coeur et l'âme. C’était comme mettre les doigts dans une plaie…
Il n'était plus qu'un souvenir, quelqu'un qui à vécu un jour et qui n'était plus maintenant... envolé.
Elle ne réussirait jamais à se faire à cette idée, à surmonter ça toute seule. Pourquoi lui avait-il imposer ça? Pourquoi ne s'était-il pas battu pour elle? Pour Aidan?
La nausée lui prit à la gorge, elle obligea ses pensés à se diriger ailleurs.

Il faisait beau aujourd’hui et Aidan était en pleine santé… ses yeux gris brillaient comme des étoiles dans le ciel. Une petite merveille...



Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 17 Sep 2012 - 18:40

Arro était venu, comme il l'avait promis. Sachant qu'il connaissait Julia, de part leur passé dans la maison Lupus, le maître d'armes avait demandé au garde s'il était disponible pour venir l'aider à rebâtir la cabane pour le confort de Julia et de sa progéniture. Bon, il faut dire qu'avec ses cabrioles, le marchombre l'avait fait sursauté. Un vrai singe celui-là. Avec un sourire, Locktar se rappela leur première rencontre quand justement il avait insulté Arro, le traitant de macaque. Baston et nez cassé pour Locktar. Et ensuite, le corbac de l'époque avait fait la douloureuse rencontre avec le maître d'armes de l'époque Valen. Des débuts étranges pour une amitié, il faut dire mais c'était ainsi pour tout ce qui concernait Locktar. Il ne fallait quand même pas oublier que sa femme avait faillit le tuer lors de leur première rencontre. Donc un nez cassé pour nouer une amitié, au final, c'était normal.

Ensuite, alors qu'il donna quelques tâches à Arro, le maître fauconnier se présenta pour proposer son aide. Lui, Locktar ne le connaissait pas vraiment. A vrai dire, il l'avait croisé une fois au cours qu'il avait fait dans le Labyrinthe. Cours dans lequel, le maitre fauconnier avait dévoilé sa particularité. Sa faculté de se transformer en animal. Locktar n'avait rien dit, il n'avait même pas annoncer au fauconnier qu'il l'avait vu. C'était à lui de décider quand il voudrait que tout cela soit public ou non. Faut dire que si la rumeur se répandait qu'un gros chat s'occupait des oiseaux de l'académie, ça le ferait pas trop. Non vraiment pas.

Ensuite, ce fut la propriétaire du débris qu'il était en train de rénover qui se présenta.

- Un vieux rafiau, ça prends l'eau. Et n'oublie pas que tu n'es plus seule maintenant. Alors ton rafiau, on va l'embellir et le remettre à l'eau. Et puis, JE me suis occupé de recruté tout ce monde, c'est déjà pas mal non? Seul, ça m'aurait pris tellement de temps que ton rafiau, tu l'aurais pas habité avant des mois.

Il désigna du doigt les planches de bois.

- Et t'inquiète pas pour la forêt, on a pas besoin de leur bois, on a ce qu'il faut.

Julia s'approcha ensuite pour présenter l'enfant nouveau-né. Une petite bouille qui vous ferait craquer les plus gros costauds. D'ailleurs, c'était le cas, le maître d'armes avait craqué.

- Une petite larve? Non, moi je dirais que c'est un petit louveteau qui deviendra aussi costaud qu'un chef de meute.

Julia lui proposa de le prendre dans ses bras, mais il refusa, voyant que la proposition n'était qu'une politesse et qu'elle préférait l'avoir dans ses bras. Ensuite, Elisha arriva, les yeux embrumés de larmes. Qu'est ce qui s'était passé? Et pourquoi s'excusa-t-elle? Il y avait un problème?

Oui, il y avait bien un problème. Après avoir remercié Elisha de sa présence, Julia s'éloigna. Locktar commençait à connaitre son amie. Si elle s'éloignait, c'était pour aller pleurer. Il l'avait vu au bord de craquer mais se retenait pour vouloir rester fière devant les autres.

- Oui, tu peux rester Elisha, c'est évident. Arro, tu prends la direction des opérations pour le moment, moi je m'occupe de Julia.

Le marchombre confirma d'un signe de tête et Locktar rejoignit Julia qui berçait Aidan, assise sur une souche d'arbre. Il s'installa à ses côtés.

- Il y a quelque chose qui ne va pas?

Le ton de la question mais c'était pas vraiment une question. Elle ne pouvait pas répondre par la négative. Il y avait un souci, il le savait sinon elle n'aurait pas réagit ainsi.

- Qu'est ce qui ne va pas? Dis-le moi. On est amis, tu peux tout me dire.

Confie-toi à moi, mes épaules sont assez larges pour que tu te reposes dessus.


Julia
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeJeu 20 Sep 2012 - 16:52

Désolée pour la longueur ><


Une foi de plus elle était vaincue.
Aidan agrippait énergiquement de sa petite main, un de ses doigts qui avait un moment effleuré affectueusement son visage. Sa petite bouille innocente, la beauté de ses grands yeux gris, les sourires timides que lui lançait sa minuscule bouche édentée… rien de tout ça ne réussissait plus à contenir le barrage de fortune qu’elle avait construit pour pallier à ses larmes. Elles glissaient librement sur ses joues, malgré les sourires qu’elle tentait de retourner au nouveau né… son petit cœur.

Les rêveurs lui avaient dit qu’elle serait très émotive suite à l’accouchement. Que cela arrivait à beaucoup de femmes, comme le contre coup d’un combat trop éreintant. Que cela serait d’autant plus vrai pour elle, puisque c’est une funèbre annonce qui avait tout déclenché. Ils lui avaient bien dit… mais c’était autre chose de le vivre.

Julia eu un soupir saccadé et elle déposa un baiser sur la joue du petit très au calme. Il semblait même plutôt content. Qui lui en voudrait ? C’était une belle journée.
Un bruit non loin l’averti que quelqu’un s’approchait. Rapidement la jeune femme sécha son visage humide à l’aide d’une de ses manches.

C’était Locktar. Julia lui sourit comme il venait s’asseoir à côté d’elle. Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas ainsi assis sous un arbre. Longtemps qu’ils s’étaient exclus l’un et l’autre de leurs vies respectives… Elle répondit simplement :


_Ça va.

Une voix cassée. Elle toussota pour rétablir un ton égal en redressant un peu plus Aidan en direction du guerrier. Il n’était pas encore habitué à d’autres voix que ceux qui étaient présent lors et juste après sa naissance. Durant sa grossesse il n’avait eu droit qu’à sa voix à elle, quand elle chantait pour lui ou discutait pensivement à Lupus tout en faisant ses tâches.
Aussi, maintenant qu’il était né, l’enfant s’immobilisait-il de façon comique, tout attentif aux nouveau timbres qu’il ne connaissait pas, ou mal. Et en dans le cas présent Julia pouvait en convenir, la voix de Locktar devait être impressionnante pour une si petite chose. Elle lui caressa le front en le calant un peu plus confortablement pour le rassurer, alors que les yeux gris de l’enfant immobile, étaient grands ouverts. Comme attendant que le phénomène se reproduise, totalement aux aguets. Julia sourit.


_Tu l’impressionnes on dirait bien. l’enfant était quelque peu tendu, jusqu’à ce qu’un doigt amusant vienne dissiper sa concentration en lui chatouillant la joue et le bout du nez Tu devrais venir nous voir plus souvent ou il ne pourra jamais se faire à ta grosse voix, si je puis me permettre.

Julia sourit encore en jetant un œil à Locktar. Plutôt fière de sa pique… cela étant dit, son sourire ne dura pas. Le guerrier ne comptait pas abandonner si facilement ces deux questions. Il ne s’arrêterais visiblement pas à des banalités. Ses yeux rougis par ses larmes la trahissaient sûrement.
Soupirant, Julia regarda à nouveau Aidan de nouveau agrippé à son doigt et qui tentait de l’amener à sa bouche.


_Je… - hésitation, sans vraiment de raison apparente. Ou peut-être que si. Peut-être qu’elle avait peur de le dire ? Ce serait comme accepter tout ça, quelque part… elle souffla à nouveau alors que le coin de ses yeux redevenaient dangereusement humides - Aidan… - elle humidifia ses lèvres en caressant doucement la tête fragile du petit être dans ses bras Aidan n’aura pas de père. Maël... ne reviendra pas.

Se mordant la joue brusquement pour ne pas faire céder le barrage imaginaire qui contenait ses larmes, un léger goût de sang emplie sa bouche. Elle sourit distraitement à son fils qui avait profité de son inattention pour parvenir à ses fins, à savoir badigeonner son doigt de bave en poussant quelques soupirs – parfois audible – de triomphe. Julia récupéra son doigt pourtant et tamponna le contour humide de la petite bouche, à l’aide d’un des langes qui le tenait au chaud. Le petit ronchonna en gigotant jusqu’à ce qu’elle accepte qu’il s’empare du lange en lui même.

_C’est la garde populaire d’Al- Poll qui l’ont retrouvé… j’ai reçu une lettre de leur part, il y quelques jours. Quand Aidan est né. Les rêveurs disent que c’était à cause du choc, il devait venir un peu plus tard. Mais il se porte bien, il faut seulement être très attentif, il est tellement fragile… - Julia réalisa qu’elle parlait encore d’Aidan. Pour éviter de parler de Mael sans doute. Elle avait du mal à répondre à la question. Ses yeux s’emplirent de larmes avant d’être rapidement débordés et d’une voix qui se brisa malgré elle au milieu de sa phrase : - Nous allons bien, j’ai juste… du mal à m’y faire encore. Il est parti sans rien dire et maintenant… il ne reviendra plus…

Je ne lui ai même pas dit au revoir…
Mais cette phrase ne franchi pas la barrière de ses lèvres, son visage était de nouveau humide et elle eu du mal à reprendre son calme. Est-ce que quelqu’un pouvait seulement comprendre sa douleur ? Sa peine ? Aidan à peine né, elle était déjà une mauvaise mère… elle n’avait pas sut garder son père près d’eux, elle n’avait pas sut lui offrir le plus élémentaire…
Ses larmes redoublèrent et Aidan s’agitant alors, elle le berça pour le rassurer, se balançant d’avant en arrière. Elle n’aurait sut l’expliquer, mais il semblait percevoir ses changements d’humeurs. Un rêveur lui disait un jour, alors que l’enfant l’observait avec attention, « Il pense que vous êtes une extension de lui. Il n’existe que par votre regard ». Elle savait au fond d’elle que cela devait être la vérité. Aidan était bien une extension d’elle-même lui, cela fonctionnait dans les deux sens.
L’enfant s’apaisa comme elle lui murmurait que tout allait bien et elle s’obligea à stopper la vague d’émotion qui avait déferlé en elle.


_Alors, c’est plutôt difficile pour moi en ce moment…

Je ne sais pas si je vais y arriver seule…
Lui revinrent en mémoire comme souvent depuis qu’elle les avait lu, quelques traces qui lui restaient de Mael, quelques mots jetés sur un papiers pour elle…


« Je voulais que tu apprivoises peu à peu l’idée que nous ne pourrions pas vivre ensemble, que tu me rejette doucement de ta vie. »
« Je ne voulais pas que tu me vois souffrir... »
« Je voulais que tu conserves de moi nos moments de bonheur. »

Et moi alors ? T’ais-tu seulement demandé au moins une fois ce que je voulais ? A toi de voir alors là d’où tu es, comment moi je souffre, sans pouvoir MOI me dérober à aux yeux de quiconque… t'es-tu au moins rendu compte de la dureté de tes mots?De ton choix?

« j’aurais aimé faire quelques pas de plus, avec toi, d’autres projets, d’autre demain, d’autre jours et d’autre nuits. »

_Moi aussi… souffla-t-elle tout bas, ayant momentanément oublié Locktar qui l’interrogeait du regard.


Elle secoua la tête pour lui signifiait que ce n’était rien et d’une main tremblante elle sorti un papier plier en tout petit, dissimulé dans les replis de son vêtement. Elle le tendit à Locktar d’un geste distrait en revenant à Aidan qui jouait avec une mèche de ses cheveux qui avait glissé sur son petit minois dans son mouvement. Il le brandissait plus que fièrement en secouant la mèche en tout sens.

_C’est tout ce qu’il me reste. Ne l’abîme pas.




Gareth Wilth
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeMar 25 Sep 2012 - 22:23

Portant planche sur planche, Gareth n'arrêtait pas de faire des allées et venues. Il s'était donner comme but de finir les travaux le plus tôt possible et même s'il savait que ça risquait d'être compliqué, il se mettait à la tache. Pourquoi vouloir finir vite ? D'une part parce qu'il ne se sentait pas du tout à l'aise avec autant de gens autour de lui, il se sentait compressé entre eux. Comme enfermé dans un enclos de chair humaine dont l'Esprit pouvait se délecter. Elle aimait le sang, la chair. C'était pour cela qu'il ne se mêlait pas aux autres. Il avait peur de les blesser.
Et cette journée risquait de lui paraître bien plus longue qu'aux autres, car il attendrait la fin avec impatience. Une fin qui le libérerait de cette concentration si intense dans laquelle il se murait afin de contenir ses instincts animal.

Il transportait donc planche sur planche, les déposant à l'endroit indiqué par les artisans. Il n'était là que pour aider, il suivait les directives des ouvriers sans se poser de questions. Il attendait simplement le moment propice afin de dire bonjour à Julia, mais elle était continuellement accompagnée d'autres personnes qu'il ne connaissait pas. Il n'osait donc l'approcher. Pourtant, il avait tant envie de revoir la petite larve que contenait le linge et que la femme gardait tout contre elle.
Innocent, libre de toute contrainte, l'enfant n'avait qu'une seule pensée : sourire à sa mère tout en attendant le déjeuner. Il se contentait simplement des câlins et des bisous, il vivait par le regard de sa mère. Découvrant un nouveau monde, son regard gris se délectait de toutes les nouvelles images, ses oreilles de tous les nouveaux sons, son nez de toutes les nouvelles odeurs. De nouveaux visages, les bruits des marteaux plantant les clous contre le bois, l'odeur si particulière du vent. Il devait sans doute être aux anges, tout comme Julia. Tous ces gens présents pour elle et son enfant, présents afin de leur donner une nouvelle vie bien plus saine. Une nouvelle maison.
Des gens qui travaillaient sous les ordres du maître d'armes, apparemment ami avec la femme. Et ce grand ahuri qui gigotait partout, qui semblait aussi la connaître. Elle leur parlait alors que le fauconnier transportait des planches à lui seul.

Soudain, l'homme qui paraissait posséder une énergie folle se remit au travail alors que Julia se retira près d'un arbre. Le moment propice que le métamorphe attendait afin d'aller lui parler ? Il s'aperçut soudain qu'elle versait des larmes. Son coeur se flétrit en quelques secondes ; il n'aimait pas voir une mère dans un tel état. Cela lui rappelait bien trop la sienne. Elle avait baissé les bras à la mort de son père et s'était lamentée sur son sort en se laissant mourir de détresse, Eohn – le cadet de la famille Wilth – dans les bras. Il n'aimait pas voir des larmes sur un visage. Il s'apprêtait alors à poser la énième planche afin de venir vers elle, mais le maître d'armes le devança de peu. Gareth fronça les sourcils ; il ne pourrait pas aller la voir pour le moment. Il attendrait donc le temps qu'il faudra.
Il reprit donc le travail, mais en passant à une autre étape. Il en avait un peu marre de porter les objets trop lourds pour les autres ouvriers. Il n'était pas une mule non plus !
Il débuta donc une tout autre tache, certes un peu moins éreintante, qui était tout simplement planter les clous dans les piliers de centre. La base commençait vaguement à ressembler à quelque chose.

Un son au loin attira soudain son oreille – n'oublions tout de même pas que l'homme que voilà n'était pas qu'un homme, mais tout autant une bête et que par cela, il possédait une ouïe plus fine que les autres – . Il tourna la tête et chercha l'origine de ce son si particulier. Quelques secondes passèrent et il en trouva la source.
Une jeune femme pleurait quelques mètres plus loin, assise à l’écart. Sur un muret, elle semblait attendre quelque chose. Mais quoi ?
Il reconnut soudain la jeune femme, elle était apparue plusieurs minutes plus tôt et s'était adressée à Julia. L'atmosphère avait été troublé avant que la fille aux cheveux rouges ne se retire à l'écart des travaux, à l'écart de la foule. Elle était certes tout de même un peu frêle pour aider aux travaux, mais que faisait-elle alors là ? Et pourquoi pleurait-elle ?
Il n'aimait réellement pas voir des larmes rouler sur des joues. Les sourires étaient tellement plus sympathiques que les pleures.
Il descendit soudain de son échelle et se dirigea vers la jeune femme. Il n'aimait pas les larmes. Cela lui rappelait bien trop son enfance, sa mère, son père et leur mort.

Il s'assit à côté d'elle sur le muret. Il n'était pas très à l'aise avec de nouvelles rencontres, il n'abordait en général personne sans aucune raison et toutes les personnes qu'il connaissait étaient venues de leur plein gré vers lui. Il n'avait rien demandé. A chaque fois un coup du destin. Prenait-il enfin les rênes de ses rencontres ? Peut-être...
Il posa une main sur le genou de la jeune femme.


- Belle journée n'est-ce pas, pour aider Julia à reconstruire sa cabane !

Un sourire, une main tendue.

- J'm'appelle Gareth.

Puis un murmure.

- Dis-moi ce qui ne va pas...




[ Mp si soucis, donc édit à volonté =D ]

Elisha Sonjee
Elisha Sonjee

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeJeu 11 Oct 2012 - 17:58

    Cesser, cesser, cesser, cesser, cesser.
    STOP !! Que cela cesse.
    Pitié.
    Se calmer.
    Se calmer.
    Respirer.
    Rester calme.
    Elle allait y arriver.
    Elle devait cesser de mettre les gens mal à l'aise.
    Par ses actions.
    Par ses paroles.
    Par tout cela.

    Cesser d'être un poids.

    Elle sentit les larmes remonter en remarquant le visage attristé de Julia, sa voix butant légèrement sur certains mots, ses yeux embués. Cette action de se mordre la lèvre pour ne pas pleurer. Pour ne pas céder à la tentation de simplement fondre en larmes. Se vider.

    Sauf qu'elle, elle réussit. Le temps de s'éclipser. Le temps de s'éloigner.

    La jeune rêveuse la laissa faire. Elle l'avait suffisamment ennuyée comme cela. Elle ne la connaissait pas assez pour tenter de la consoler. Ce n'était pas son rôle. Un autre le jouait déjà. Son vieil ami. Leur vieil ami. Locktar. Elisha leva les yeux vers le combattant, tentant de ne pas céder de nouveau à cette vague de tristesse qui la submergeait déjà. Tentant d'être forte pour une fois. De sourire peut-être ? Non... Trop tôt. Il était trop tôt pour sourire. Cela, elle n'en avait pas le courage. Et le moment ne s'y prêtait pas forcément. Même si elle avait rarement l'occasion de croiser son ami dernièrement, et que le voir là lui faisait chaud au cœur et la réconfortait quelque peu. Après lui avoir affirmé qu'elle pouvait rester et avoir adressé quelques mots à un dénommé Arro, il s'en alla auprès de celle qu'elle avait fait pleurer.

    Et tout courage l'abandonna.

    Elle aurait aimé tenir, vraiment. Elle aurait voulu que ces perles amères cessent de tomber sur son visages d'albâtre. Elle aurait tant souhaité ne plus avoir ce goût salé sur les lèvres. Malheureusement, elle sentait déjà que les larmes remontaient, qu'elles ne tarderaient pas à percer. Elle sentait déjà qu'elle ne pourrait résister. Elle sentait déjà qu'elle allait craquer. Bien trop vite. Bien trop rapidement. Ce n'était pas juste. Pas juste. Elle aurait voulu être forte pour une fois. Elle s'éloigna. Consciente que dans cet état, elle ne pourrait pas être d'une grande aide. Et préférant être invisible que d'être un poids.

    Oh, et puis zut.

    Peut-être que si elle continuait à pleurer ainsi, elle viderait toutes les larmes de son corps et cesserait. Enfin. Qui sait. Elle aurait bien aimé au fond, que cette idiotie soit vraie. Elle aurait bien aimé au fond, être invisible là. Elle n'aimait pas quand son visage était rongé par les larmes. Malheureusement c'était chose courante dernièrement.

    Assise sur le muret. Elle pleurait là. Seule. Attendant que son corps finisse ses caprices. Attendant qu'elle se vide de ces larmes.

    Seule...

    Non, une présence approchait. Une présence qu'elle n'avait pas remarqué tant ces sens étaient rongés par ses sentiments actuels.

    Elle n'était plus seule.

    Elle était découverte.

    Elle ne leva pas la tête. Elle ne voulait pas pleurer devant quiconque. Elle ne voulait plus pleurer devant qui que ce soit. Elle ne voulait plus pleurer.

    La présence se fit de plus en plus proche. Garder la tête baisser pour passer inaperçue n'était, de toute évidence, pas très efficace.

    Elle le sentit s’asseoir à ses côtés. Hésiter un peu peut-être. Étrangement, même si elle ignorait totalement à quoi il ressemblait, il dégageait de cette présence une impression de sûreté. Alors c'est tout juste si elle tiqua lorsqu'il posa une main sur son genou. Gardant la tête baissée, le temps de réussir à cesser de pleurer. A sécher ses larmes. Elle était grillée maintenant. S'il n'avait pas remarqué qu'elle pleurait, alors ça devait être un idiot. Mais, même sachant cela, elle ne voulait pas montrer son petit minois rongé par les larmes.

    Juste un instant.

    Une parole. Une phrase. Lancée ainsi. Pour détendre l'atmosphère peut-être ? Tentait-il... De faire en sorte qu'elle sèche ses larmes ?

    Un sourire. Une main tendue. Un nom. Gareth. Un joli nom. Qu'elle n'avait jamais entendue.

    Les larmes se tarirent.

    Elle sécha ses joues d'un revers de manche.

    Plus qu'une seconde.

    Prête à relever la tête.

    Espérant que son visage n'était pas trop défiguré par cette eau d'amertume.

    Un murmure.


    - Dis-moi ce qui ne va pas...

    Confiance.

    Sécurité.

    Étrange fait que de ressentir cela en présence d'un inconnu n'est-ce pas ? Elle aurait pu fondre de nouveau dans un torrent de larmes, saisir cette main tendue et s'en servir pour faire couler cette eau malsaine sur son épaule qui semblait presque sereine, accueillante. Elle aurait pu ignorer sa présence. Faire comme si de rien n'était. Elle aurait pu agir de manière totalement conforme à la société. Salut. Je m'appelle Elisha. Et tout va bien, ne t'en fais pas. Elle aurait pu agir comme n'importe qui. Encore aurait-il fallu qu'il existe une manière toute droite dictée d'agir. Encore aurait-il fallu qu'elle ne soit pas Elisha. Et que ce ne soit pas Gareth. Et en ce cas, elle ne se serait pas retrouvée à pleurer ici. Et il ne se serait pas retrouvé assis à ses côtés, une main sur son genou, l'autre tendue pour la saluer. Et elle n'aurait pas à pleurer la mort de son ami et la tristesse injuste de la vie.

    Avec un sourire triste, elle saisit cette main tendue. Espérant que sa voix ne soit pas rauque d'avoir pleuré.


    - Moi c'est Elisha.

    Sa voix n'était pas rauque. Et elle n'avait pas bégayée. Cela tenait du miracle.

    Et puis maintenant, elle devait dire autre chose non ? Ne pas rester là, ainsi, avec ce sourire un peu trop triste. Avec cette main qui n'allait pas tarder à se mettre à trembler. Avec ses larmes qui recommençaient déjà à pointer.

    Agir... Oui, mais que faire ? Que répondre à une question pareil lorsqu'elle était posée par un inconnu ? Un inconnu qui ne l'était plus depuis qu'il lui avait offert son nom, et qu'elle avait fait de même. Un inconnu dont elle avait l'impression qu'il émanait de lui une sensation apaisante de sûreté et de confiance. Elle lâcha cette main d'homme presque avec regret. Sa réflexion n'avait duré que le temps nécessaire, ordinaire. Même si ça lui avait paru durer une éternité.


    « Is it hard to go on 
    Make them believe you are strong »

    Un clignement d'oeil. Pour empêcher cette eau de se déverser.

    « Don't close your eyes 
    All my nights felt like days 
    So much light in every way 
    Just blink an eye »

    - Je crois que si je te réponds, je vais me remettre à pleurer.

    Et elle avait toujours ce triste sourire comme collé sur ses lèvres... Et cette impression d'être un poids pour les autres qui revenait sans cesse... Et si elle disait... Juste la vérité pour une fois ? Et si elle agissait presque normalement pour changer ?

    - Je... L'un de mes amis les plus proches vient de mourir...

    Juste vider son sac. Devant un parfait inconnu. Plus si parfait. Elle connaissait son prénom. Et le toucher de sa main.

    - Et je n'ai rien pu faire pour changer cela... Je suis censée être une rêveuse mais je suis incapable de sauver un ami... Je fais une bien piètre rêveuse.

    Elle avait ce sourire triste qui ne voulait pas partir. Et ses larmes qui ne demandaient qu'à couler. Mais qu'elle arrivait encore à contenir. Oh elle était adorable comme ça, si désespérée qu'elle se confiait à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Mais elle aurait préféré être affreuse que de souffrir ainsi. Que de s'en vouloir tant.

    « Gimme your arm 
    From the shadow, to the sun only one »


Gareth Wilth
Gareth Wilth

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeSam 13 Oct 2012 - 21:47

Le silence et les larmes remplissaient le vide qui séparait les deux inconnus. Gareth observait la jeune femme dans l'attente d'une quelconque réaction. Il n'attendait pas forcément une phrase, des mots, il voulait simplement qu'elle cesse de pleurer. Qu'un sourire illumine son visage. Le fauconnier ne pouvait plus voir de larmes. Il refoulait même les siennes.
Sa mère... Jamais plus cela ne se reproduirait devant lui, jamais plus des larmes détruiraient une personne. Il se l'était promis. Les pleurs, il ne les supportait plus. Leurs accords discordants, leurs notes dissonantes, leurs couleurs si fades.
Il devina soudain un sourire apparaître sur le visage de la jeune rousse, un visage qu'il n'avait qu'entraperçut. Elle prit sa main et il sentit qu'elle allait parler. Son souffle devint saccadé, elle avait sans doute peur que sa voix ne se fende au beau milieu de sa phrase. Il comprenait. Même si cela faisait depuis bien trop longtemps qu'il n'avait pleuré. Depuis la mort de ses parents. Trop longtemps.
Il s'était juré de ne jamais craqué devant ses petits frères, il voulait être fort. Pour eux. Jamais il n'avait versé une larme, il avait séché les leurs. Prenant sur lui, il les avait serré dans ses bras tout en murmurant de douces paroles. Protecteur de sa famille. De son clan.

Elisha. Un joli prénom. Elle avait prit sa main avant de parler et il sentait qu'elle luttait pour ne pas trembler, pour ne pas craquer. Elle ne voulait pas montrer sa tristesse devant lui. Sauf que c'était bien trop tard, il n'était pas dupe. Il savait reconnaître le regard de ces personnes. Il avait bien trop confronté l'océan de ses yeux à celui, vide, de sa mère. Il le connaissait par coeur. Bien trop.

Le métamorphe voulait voir des étincelles de vie dans son regard, dans son sourire. Mais rien. Elle n'était emplie que de tristesse, de détresse. Elle avait besoin d'aide. D'une oreille prête à écouter sans broncher, sans aucune remarque. Rien qu'écouter. Ouvrir ses sens au réconfort.
Elle lâcha soudain cette main qui semblait la réconforter, la rassurer. Ou peut-être était-ce simplement la présence de Gareth. Parfois, une simple aura pouvait faire bien plus qu'un monologue se voulant aussi réconfortant que possible. Parfois, le simple fait de savoir que l'on n'était pas seul, que quelqu'un pensait à nous, était bien plus rassurant que n'importe quoi d'autre.
Elle voulait sans doute se montrer forte, montrer qu'elle tenait la distance. Mais le fauconnier ne s'y trompait pas. Il se trompait rarement. Il ne la connaissait pas, mais il en savait bien plus que n'importe qui rien qu'en voyant son regard. D'un vert intense. Magnifique. Pourquoi devaient-ils se remplirent d'un liquide bien trop froid pour une jeune femme comme elle ? Oui, il ne la connaissait peut-être pas, mais il savait qu'une fleur ne devait pas se faner. Que les intempéries ne devaient pas l'abîmer. Pourquoi pleurait-elle dans ce cas...

Elle réussit enfin à répondre à la question de Gareth. Non, elle ne voulait pas qu'elle pleure encore. Un sourire, rien qu'un. Un vrai. Authentique.
Il ne voulait donc aucune réponse. Simplement qu'elle stoppe le torrent de larmes qui tentait de briser le barrage de sa volonté. Elle y arrivait que par miracle. Il ne souhaitait que lui faire oublier ses soucis. Simplement. Il était sans doute très discret et ne se mêlait pas aux autres, mais il était extrêmement gentil. Un gros chat.
Mais ce sourire si triste assombrissait encore son visage. Ses lèvres se délièrent encore.
Une part de Gareth se serra à l'instant même où il entendit les mots sortir de la bouche de Elisha. L'image de ses parents s'imposa à lui.
Souvenirs.
Il respectait la décision de la rêveuse. Elle décidait de parler à un parfait inconnu d'une affaire qui la touchait de très près. De sa vie. Il admirait ce courage. Il n'en aurait jamais fait autant. Il ne le ferait jamais. Son secret était bien trop lourd pour être partagé avec quiconque. Sauf que les accidents étaient parfois possibles... Mais ceci est une toute autre histoire.

La rêveuse se sentait coupable de leur mort. Elle se dénigrait, elle ne se croyait pas maître de son Don si précieux. Le Don du rêve. Mais ce n'était sans doute pas de sa faute. Ce n'était pas sa faute ; elle n'avait pas déclenché leur mort. Elle n'était pas l'épée ou la maladie qui emportait les Hommes. Elle était celle qui tentait par tous ses moyens de les sauver de leur perte.

Gareth se releva et se posa à ses côtés, sur le muret. Il ne savait pas réellement quoi dire face à cela, il fallait avouer qu'il n'était pas doué pour les rapports humains. Oui, il était venu de son plein gré vers elle, mais ce n'était vraiment pas habituel. Il ne s'approchait jamais de lui-même des autres, il les laissait venir s'ils en avaient l'envie. Mais cette situation était différente. Les pleurs de la jeune femme avaient fait un écho dans son âme, ils avaient touchés la corde sensible. Sa famille.
Sa mère.
Son regard.
Ses pleurs.
Il n'avait pu faire autrement que de se diriger vers elle. L'instinct l'avait guidé. Mais lequel ? Instinct de protection sans doute.

Il respira un bon coup et parla. Deux semblant de phrases, quelques mots. Rien de bien extraordinaire, le minimum.


- Je comprend... Ce n'est pas ta faute.

Direct. Il avait raison et elle ne semblait pas s'en rendre compte. Avait-elle seulement pensé à autre chose qu'à leur perte, avait-elle pensé aux circonstances ? Ce n'était pas elle qui les avait tué. Ce n'était donc pas sa faute.
Il n'aurait jamais parlé à la rêveuse si ses yeux n'avaient pas été aussi identiques à ceux de sa mère.
Gareth sentit soudain la poitrine de Elisha se soulever violemment. Elle refoulait ses larmes. Il lui prit donc la main. Ne croyez pas qu'il n'avait pas remarqué que la rêveuse avait apprécié le contact de sa paume chaude et rigide dans la sienne. Il savait remarquer le moindre signe chez un être vivant. La moindre petite émotion. Un don offert par son double.


- Tu n'es pas responsable de leur mort. Tu le penses, tout te semble te l'indiquer, mais ce n'est pas de ta faute. Crois-moi...

Je le sais bien.

Il ne savait pas pourquoi il lui disait cela. A vrai dire, il ne savait même pas pourquoi il lui parlait, il ne s'approchait que rarement des autres. Il ne s'en approchait jamais. La distance était son maître mot. Distance était synonyme de sécurité. Non pour lui, mais pour les gens qui l’entouraient. Pour ses éventuels proches.

Il sentait que les soubresauts s'arrêtaient peu à peu, que les larmes ne menaçaient presque plus de surgir à tout moment.


- Une oreille attentive reste le meilleur remède contre ce que tu vis. Surtout lorsqu'elle nous comprend.

C'est à toi de décider.



Elisha Sonjee
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeDim 14 Oct 2012 - 14:44

    Elle aurait préféré être affreuse que de souffrir ainsi. Elle aurait préféré devenir insensible. Devenir une autre. S'arracher le cœur tiens. Plutôt que de souffrir ainsi. S'arracher le cœur... Non, ce n'était pas vrai ! Non, non, non, elle n'était pas comme ça. Elle ne voulait pas devenir comme ça en vrai. Parce quand elle était affreuse, c'était que le dégoût avec naquit en elle, c'était quand la seconde Elisha remontait à la surface. Et ça, elle ne connaissait pas encore très bien. Le « s'arracher le cœur » lui faisait juste penser à l'autre blond. Vite fait.

    S'il te plait, ne fais pas naître le dégoût en moi.

    Mais cela, elle n'y pensait pas, parce que ce n'était arrivé qu'une fois, et dans des conditions si fondamentalement opposées. Elle n'imaginait même pas que cela pouvait se reproduire. Que ce soit ici où à un autre moment, avec d'autre personnes que ce sale blond qui voulait crever. Oh elle ne savait pas ce qui l'attendait. Pauvre petite rouquine, persuadée que tu as au moins le contrôle sur tes actions. Persuadée que ça n'arrivera plus. Que ça n'arrivera pas. Tu es si loin de la vérité. Tu ne peux même pas imaginer ce qui t'attends. Il n'y a pas que ce blond qui provoque cela tu sais.

    Non, ne pas penser à cet épisode.

    Bien sur qu'elle préférait souffrir que de devenir cette personne insensible. Sans cœur. Mais parfois, elle aurait bien choisi de ne pas en avoir de cœur. Et ça n'allait pas en s'arrangeant toute cette histoire. Heureusement qu'Eliott était encore là pour lui redonner un peu de courage. Si lui venait à mourir... Elle ne saurait pas quoi faire. Elle deviendrait sûrement totalement insensible. Elle ne savait pas qu'elle n'avait pas forcément besoin de la mort d'un autre proche pour devenir cette autre personne qu'elle ne connaissait encore pas trop. Oh, pauvre petite rêveuse. Mais tu fais bien d'espérer qu'Eliott ne vienne pas à mourir lui aussi.

    Non, ne pas être pessimiste.
    Se concentrer sur la présence rassurante à tes côtés.

    Tellement elle était plongée dans ses pensées, elle ne le vit pas bouger. Se mouvoir. Elle ne sentit que cette main sur son genou qui s'en allait, ce contact qui se brisait, mais la présence qui restait proche tout de même. Elle ne tiqua pas, tant elle était concentrée à refouler ses larmes. Sans refouler tout sentiment. Tout en tentant de s'accrocher aux paroles qu'il prononçait. Ces paroles qu'elle avait entendue des millions et des millions de fois, et qui n'avaient rien changé. On lui avait dit la même chose à la mort du professeur de Dessin. Mais ça n'avait eu aucun effet non plus. Il n'y avait que le temps qui pouvait agir, ne serait-ce qu'un peu. Mais pour ce professeur, c'était encore pire, parce que cette fois-là, elle était là, mais elle était trop jeune, trop inexpérimentée.

    Ce n'est pas ta faute.

    Elle le savait ça, mais le savoir ne la réconfortait pas.

    Tu n'es pas responsable.

    Non puisqu'il me l'a caché, il l'a caché à nous tous cette satanée de maladie.

    Tu le penses, tout semble te l'indiquer.

    Ne pas laisser place aux larmes. Pas encore.

    Mais ce n'est pas de ta faute. Crois-moi...

    Le croire ? Lui faire confiance ? Il dégageait une telle aura rassurante que ça n'aurait pas dû être bien compliqué. Et pourtant, là il s'agissait de Mael, il s'agissait de l'un de ses amis les plus proches, qu'elle voyait tous les jours, il s'agissait du père de l'enfant de Julia. Mais c'était trop tard de toute façon. C'était trop tard, elle ne pouvait pas le ramener des morts. Cela elle n'en était pas capable. Elle le savait pertinemment. Alors même si elle s'en voulait de n'avoir rien vu, elle ferait mieux d'arrêter de s'apitoyer sur son sort pour que cette situation ne se reproduise pas. Parce que là, ce serait pire qu'affreux. Ce serait... Véritablement insurmontable cette fois.

    Une oreille attentive reste le meilleur remède contre ce que tu vis.

    Sauf que je sais jamais quoi dire aux gens moi. Je ne suis pas douée pour parler. Encore moins de tout ça.

    Surtout lorsqu'elle nous comprend.

    Qu'as-tu donc vécu pour me dire ça ? Qui ici n'a pas vécu un drame au final ?
    Je n'aime pas voir tant de morts aux alentours.
    Je n'ai pas besoin d'une oreille attentive.
    Moi j'ai besoin d'un autre ami immortel.
    Mais qui, cette fois ne meurt pas.
    Pas comme Mael.
    C'est idiot, non ?
    Ça n'existe pas en plus.
    C'est bête.
    C'est vraiment trop bête.

    Les spasmes devinrent moins violent, se calmèrent peu à peu jusqu'à devenir inexistants. Parler lui faisait peut-être du bien finalement, tant qu'elle ne fondait pas en larmes dans les bras de n'importe qui. L'appel des larmes, l'envie même de laisser couler cette eau malsaine se calmait peu à peu, se faisait moins ressentir. Allait-elle vraiment finir par s'en servir de cette oreille attentive ? Cette oreille qui disait la comprendre ? Sauf que l'on commence par une oreille attentive, et on finit toujours par se lier. Et Lisha ne voulait pas se lier. Elle voulait pas prendre le risque de se lier à quelqu'un puis de le perdre. Encore une fois. Non. Elle ne voulait plus être proche de personne. Même Locktar elle hésitait à lui parler parfois. Même Eliott. Sauf qu'Eliott, elle n'arrivait pas à l'éviter. Parce que c'était Eliott.

    Alors quoi, il fallait qu'elle reste renfermée sur elle-même, alors qu'il lui tendait la main ? Qu'elle laisse couler ses larmes sans arrêt jusqu'à s'y noyer ? Qu'elle s'en veuille jusqu'à ne plus savoir ce qu'elle faisait ? Qu'elle rejette tout lien, même celui, très simple, et qui pouvait rester temporaire, passager, d'oreille attentive ? Ce n'était même pas vraiment un lien. Elle pouvait peut-être se le permettre ça. Elle devrait se le permettre si elle voulait un jour réussir à ne plus pleurer. A ne plus être un poids. A être forte pour une fois.


    Et je suis censée lui dire quoi à cette oreille attentive ?
    C'est toi qui est venu me voir.
    Je n'ai demandé aucune aide.
    Même si tout mon être le criait.
    Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait quelqu'un dans les environs ?
    J'en ai assez de souffrir.
    J'en ai assez de tout ça.
    Je ne veux plus me lier.
    Même ce truc tout bête d'oreille attentive qui n'amène à rien.
    Alors pourquoi es-tu là ?
    Pourquoi ta présence me rassure-t-elle ?
    Alors que je ne te connais même pas...

    Lâche-moi !
    Non, reste.
    Je suis perdue.

    Elle n'avait même plus envie de pleurer. Elle en avait juste assez. Elle voulait juste comprendre un peu ce qu'elle devait faire pour réussir à surmonter tout ça.

    - Tu... Tu crois ?

    Trop tard pour fuir. Elle avait parlé. Sans vraiment le vouloir.

    - On m'a toujours dit que c'était le temps. Je... Je sais que je ne suis pas responsable de la mort de ceux que je n'ai pas pu sauver. Je ne les ai pas tués. J'ai juste... échoué à les soigner. Malgré tout... Je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir.

    Tu comprends ça, n'est-ce pas ? Le sentiment d'arriver toujours trop tard. Et celui qui en découle. Refuser de se lier de nouveau. Avec quiconque. Par peur de souffrir de nouveau. Prendre ses distances. Constamment. Tu ne déroges pas à cette règle. Je crois que j'aurais préféré que tu restes un inconnu. Que je ne sache même pas ton nom. Ça évite de se lier parait-il. Mais j'ose encore espérer que j'y arriverais. Que tu ne resteras qu'une oreille passagère.

    Tell me what the hell is this for.


Gareth Wilth
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 15 Oct 2012 - 18:33

La jeune fille ne semblait pas vouloir parler, comme si quelque chose la retenait. Tant pis. Si elle n'émettait pas un son, il serait forcé de se lever et d'aller donner un coup de mains aux ouvriers qui continuaient à travailler d'arrache pied. Ou alors il resterait là à observer le ciel se parer de sa robe nuageuse, sans un mot. Ils resteraient alors des inconnus qui auraient échangés quelques larmes, un court instant de leur vie, et qui ne se recroiseraient plus jamais. Cette conclusion ne dérangeait pas le moins du monde Gareth.
Aucune attache. Aucun risque de blesser. De mort.
Il préférait de loin partir, maintenant, avant que quelque chose ne sorte de ses lèvres. Avant qu'il ne lui doive quelque chose, avant qu'une attache quelconque ne se crée. Il ne voulait pas de liens. Jamais. Sa famille lui en donnait bien trop, ils faisaient une prise de choix pour l'Autre. Un moyen de faire souffrir son colocataire. Le métamorphe ne voulait pas Lui donner ces moyens. Il s'y refusait.
Jamais d'attaches.
Que de simples rapports évasifs. Rien de plus.
Pas de liens, c'était tout.
Malheureusement, une Académie n'était pas le lieu idéal pour passer inaperçu. Il pensait ne jamais avoir à parler aux autres, mais il se retrouvait soudain avec une élève. Puis, deux rencontres s'enchaînèrent. Il n'avait rien prévu et s'il avait pu choisir, il aurait préféré éviter ces relations. Les contourner par n'importe quel moyen, les ignorer. Il avait échoué.
Pourquoi voulait-il éviter toute relation ? Simplement à cause de l'esprit félin. Elle. Encore et toujours Elle. Jamais il ne pourra vivre en paix. Jamais. La plus infime émotion pouvait le trahir et ouvrir une brèche qui permettrait à la bête de passer afin de prendre le contrôle de leur corps. De prendre son apparence et de sévir sous ses lois. De faire souffrir son étrange colocataire. Ou hôte. Qui sait lequel jouait le rôle de l'invité.

Oui, il le croyait. Il en était certain. Parler était une échappatoire à toutes les préoccupations de l'esprit. Le fauconnier avait absorbé toutes les émotions de ses frères, les écoutant jusqu'à ce qu'ils s'endorment, jusqu'à ce qu'ils oublient leur chagrin. Il écoutait simplement, sans broncher, sans émettre un seul son. Il était là et écoutait. Ses deux frères s'étaient sentis bien mieux. Mais pas lui.
Il était le réconfort, il ne parlait jamais de ce que lui ressentait. Même à sa soeur.
Il savait que parler était le remède le plus efficace pour en avoir vu les effets sur les visages des deux plus jeunes. Il ne l'expérimentait cependant pas.

Les mots coulèrent alors à flot des lèvres de Elisha, même si une hésitation certaine pouvait se faire ressentir dans l’inflexion de sa voix.
Le temps.
Non, le temps ne consolait rien. Il ne faisait qu'accentuer la douleur, il la ravivait encore et toujours. Il le savait bien lui, pour le vivre personnellement. Il ne s'était jamais réellement remis de la mort de ses parents et il ne s'était pas préoccupé de ses problèmes. Mais de ceux du reste de sa famille.
Le temps ne résolvait rien. Jamais.

Il la comprenait tellement bien, car lui aussi n'avait pu s'empêcher de s'en vouloir. Et encore aujourd'hui il continuait à le faire. Pour ses frères et sa soeur. Eohn n'avait pas connu ses parents, Tarn en possédait un infime souvenir et Tyama ressentait sans doute les mêmes troubles que lui. C'était normal de s'en vouloir. Mais il y avait une limite à ne pas dépasser, elle se situait entre les pleurs et le remord. Ce dernier ne devrait pas exister, mais il était là. Le remord. Et ce sentiment incertain de ne rien avoir pu faire pour sauver quiconque. Arriver trop tard. Au dernier moment.
Il n'avait alors que onze ans, mais il aurait tant voulu pouvoir être là. Protéger son père. Consoler sa mère. Ses membres étaient restés de marbre, il n'avait rien pu faire. Immobile. Inutile.

Il releva son regard et le jeta dans le blanc des yeux de la rêveuse. Pourquoi était-il venu ici, près d'elle ? Pourquoi s'était-il approché. Maintenant que la conversation était lancée, ils devaient parler. Il ne pouvait pas partir comme cela, comme si rien de tout cela ne s'était passé. Il ne pouvait pas venir ici et partir sans un mot de consolation.
Et ce regard. Il le tenait plus sûrement que des chaînes d'acier, il voyait la détresse de sa mère à travers lui. La mort.

Non !
Je me refuse à voir encore une âme se perdre dans les tréfonds de la douleur, du remord, du chagrin. Je ne te connais pas, je ne veux rien savoir de toi. Je n'aurais d'ailleurs jamais dû te demander ton nom. Mais maintenant, c'est fait. Il est trop tard. Nous ne sommes plus des inconnus total. Nos identités sont à moitié dévoilées.
Je ne te laisserais pas t'enfoncer, je ne le souhaite à personne.
Arrête de remplir tes beaux yeux verts de larmes, souris.
Mais après, lorsque je t'aurais consolée, lorsque tu te seras dévoilée, ne me regardes plus. Ne nous voyons plus. Restons simplement l'oreille et la voix. Deux noms sur deux visages, mais deux inconnus.
S'il te plait.
Je ne veux pas te blesser.
Je ne veux pas qu'Elle te blesse.
Personne.

Son regard persista et fixait toujours celui de la rousse. Les larmes s'étaient stoppées définitivement. Bien. Une bonne chose d'accomplie.


- Je sais...

Pourquoi les mots ne voulaient-ils pas venir ? C'était pourtant lui qui était venu afin de la consoler.

- Tu t'en voudras sans doute encore bien souvent durant ta vie, pour différentes raisons. Mais il faut savoir relever la tête à un moment ou à un autre. Se lever, affronter la vérité et revivre.

Il se leva et lui tendit la main.

- Il te suffit de te lever, de marcher, de voir ce qui se trouve à tes côtés.

Prends ma main, lève-toi. Regarde.



Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 15 Oct 2012 - 19:44

Julia commença d'abord par un mensonge. Un "Ca va" qui n'était pas sincère à la vue de ses larmes qui noyaient encore ses joues. Il y avait un problème, c'était évident.

Locktar ne savait pas ce que c'était mais il commençait à s'en douter. Julia avait vécu un grand bonheur il y a peu en la personne de son fils Aidan. Pourquoi pleurerait-elle? Et surtout Mael, où était-il? Si Edel avait donné naissance à un fils, Locktar ne la quitterait plus. Il resterait auprès de sa femme et de son fils. Donc, où était Mael?

Mais Julia détourna la question, une nouvelle fois. Il est vrai que l'enfant semblait impressionné par le maître d'armes. Le petit Aidan avait les yeux fixés sur cette nouvelle tête qui lui était inconnue. Locktar ne fit aucune remarque sur la petite pique lancée par Julia. Dans un premier temps, parce qu'il comptait bien que le jeune Aidan connaisse à la fois sa voix et sa tête et, dans un deuxième temps, car il ne voulait pas que son amie détourne la conversation.

Enfin, elle en arrivera au vrai sujet. La réponse à la question. Fini le mensonge et.... Quoi??!! Maël ne reviendra pas? Il avait fuit? Oo Locktar n'arrivait pas à le croire. Bien sûr qu'il avait remarqué que Maël n'était pas un exemple de courage. Mais quand même! Il aurait jamais cru qu'il s'enfuirait à toutes jambes quand il aurait un fils avec Julia, la femme qu'il aimait. Car oui, Locktar avait bien remarqué que ces deux-là s'aimaient. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir.

Locktar insultait mentalement le rêveur quand Julia poursuivit.

Retrouvé? Euh.... C'est à dire? Il était quand même pas..... mort? Oo D'un coup, Locktar comprenait l'immense détresse de Julia et remercia sa bonne étoile de ne pas avoir gaffé et insulté Maël à haute voix. Du genre: "Ce n'est qu'un salaud, il ne te méritait pas", "tu trouveras mieux que lui", etc.... D'ailleurs, le maître d'armes s'excusa rapidement auprès de la mémoire du rêveur et il lui promit mentalement qu'il serait toujours là pour Julia et son fils.

La jeune femme lui tendit un bout de papier. Plié plein de fois. Suivant les "directives" de Julia, il le déplia avec attention, prenant garde de ne pas le déchirer ni même l'écorner. Il le lu.

Un message écrit de la main de Maël. Une lettre de séparation dans un sens. Même sans ce terrible évènement, ils n'auraient pas vécu ensemble donc. Mais le rêveur savait-il qu'il allait être père au moment où il écrit ses mots? Impossible de le savoir et Locktar n'osait le demander à Julia.

En rendant le papier, le maître d'armes repensa à sa détresse quand il avait appris pour la mort d'Esméoria, celle qui avait été sa première fiancée. Il avait voulu mettre fin à ses jours, n'ayant plus rien qui le rattachait à la vie. Mais finalement, Elicia l'avait tiré de là et ramener dans le droit chemin avant qu'Edel ne le transforme véritablement.

Pour Julia, c'était différent. Elle avait Aidan qui la rattachait à la vie. Un petit bout de chou qui avait besoin d'amour et de la présence de sa mère.

- Je suis désolé, je ne savais pas.

Que pouvait-il dire? Que faire? Locktar était perdu. Vraiment, il était pas doué pour réconforter ses amis.

- Si tu as besoin d'un épaule pour te réconforter, la mienne sera toujours disponible.

Il chatouilla doucement Aidan sur la joue.

- C'est faux, ce que tu disais tout à l'heure à propos de ton papier. Ce n'est pas la seule chose qu'il te reste de Maël. Aidan est son fils comme le tien.

Il marqua une hésitation.

- Votre fils. Un bien beau fils d'ailleurs.


(C'est pas fameux Arrow j'espère que tu auras assez pour répondre. Si c'est pas le cas, envoie moi un Mp)


Elisha Sonjee
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeMar 16 Oct 2012 - 16:14

    « Say goodbye to angel dust
    The only ange that you trust »

    Mais les remords ne s'empareront pas de moi.
    D'une manière ou d'une autre je réussirais à passer outre toutes ces tragédies.
    D'une manière ou d'une autre, j'arriverais à changer.
    D'une manière ou d'une autre, j'arriverais à grandir.
    A vingt-et-un an, il serait temps.

    21 ans. Dingue. Ça faisait tout de même six ans qu'elle était à la Confrérie. Et parfois, elle avait l'impression qu'elle était exactement la même qu'à son arrivée. Six ans. Six ans qu'elle connaissait Locktar, et Amarylis, et Eliott, et Jun. Six ans qu'elle avait rencontré Mael. Six ans... Cela paraissait si lointain tout cela. Et si proche. Elle avait quoi... Quinze ans à l'époque ? Dingue. Elle avait vécu plus d'un quart de sa petite vie ici, parmi ces gens. Et les rares auxquels elle s'était attachée, parce que finalement, en six ans, ça faisait bien peu, étaient pour la plupart parti du jour au lendemain sans prévenir personne , morts ou ne donnaient plus la moindre nouvelle. Joyeux tableau n'est-ce pas ? Ça ne lui donnait, mais alors pas du tout, mais vraiment pas du tout, envie de se rapprocher d'une autre personne. C'était peut-être pour ça, qu'inconsciemment ou sciemment, elle avait fait si peu de rencontres ces dernières années.

    Et elle ne voulait pas voir une autre personne partir de la liste des inconnus qu'elle chérissait tant. Elle ne voulait pas. Non, vraiment. Elle préférait largement rester seule. Ne plus jamais se lier à quiconque. Ignorer le nom de toutes ces personnes qui se dressaient devant elle. Ignorer tout d'eux. Ignorer jusqu'au nom de la personne qu'elle avait soigné la dernière fois. Parce qu'au fond, Kylian avait raison, lorsque l'on donne son nom à quelqu'un, on le lie déjà à soit. Enfin, elle ne se souvenait plus très bien de ce qu'il avait dit exactement. Mais c'était cela qui en ressortait, de ce dont elle s'en souvenait, de cette nuit d'été d'il y a quoi ? Trois ans, quatre ans ? Qu'importait. Le fait qu'elle sache son nom, qu'il lui ait offert son nom, n'était en soit pas une bonne nouvelle, vraiment. Mais elle pouvait peut-être entaché le processus. Cesser tout cela avant qu'il ne soit trop tard.


    Vraiment, vraiment, je voudrais que tu restes un demi inconnu.
    Alors pourquoi tu me tends la main ?
    Je me vois mal la refuser alors que tu es venu à moi.
    Mais je t'en prie, éloigne-toi.
    Parce qu'à force, je risque d'apprendre à te connaître.
    Et ça je ne veux pas, non, surtout pas.
    Et par la Dame, pourquoi me regardes-tu comme ça ?
    Et pourquoi suis-je incapable de m'en libérer de ce regard ?

    Il y avait quelque chose dans son regard, tout au fond de son regard, bien caché, pour que les gens ne le voient que s'ils cherchaient bien et très loin, qui n'était pas tout à fait normal. Il y avait quelque chose dans son regard qui l'empêchait de détourner ses yeux. Elle ne savait pas trop ce que c'était. Elle ne voulait pas savoir ce que c'était. Sauf si ça lui permettait de s'en libérer de ce regard. Par la Dame qu'elle voulait s'en libérer de ce beau regard océan. De ces yeux d'un si beau bleu qu'elle pourrait s'y perdre s'y facilement. Mais il ne fallait pas qu'elle s'y perde. Il ne fallait pas qu'elle s'y accroche à ce regard océan. Au contraire, elle devait réussir à détourner le regard. Mais elle avait beau le vouloir, vraiment, plus le temps passait, plus elle avait du mal. Et puis, après un temps d'attente qui paru interminable tant elle n'arrivait pas à s'en détacher de ses yeux, il parla. Enfin.

    Je sais...

    Il n'arrivait pas à parler lui non, plus. Il n'arrivait pas à s'exprimer. Alors pourquoi était-il venu s'il n'arrivait même pas à aligner deux mots ? Pourquoi diable s'était-il assis à ses côtés, lui avait offert son nom, demandé le sien, lui avait tendu la main, prêté son épaule, son oreille ? Ne pouvait-il pas faire comme tout le monde ? La contourner ? L'éviter ? Ne pas se demander pourquoi ses larmes abîmaient son beau visage ? Tout sauf s'approcher d'elle. Tout sauf ce début de présentation qui n'emmenait jamais à rien de bon au final. Tout sauf ça. Mais encore une fois, c'était trop tard. Pourquoi lui parlait-il aussi ? Pourquoi était-il venu là ? Pourquoi ? Pourquoi ?

    Vas-t-en. Pitié. Cesse de parler avant qu'il ne soit trop tard. Avant que je ne cède finalement. Avant que je ne commence à me reposer sur toi. Vas-t-en.

    Il faut savoir relever la tête à un moment ou à un autre. Se lever, affronter la vérité et revivre.

    Tu... Tu crois ? Je vais avoir 22 ans prochainement, et j'ai juste l'impression de ne pas du tout avoir évolué. J'ai passé mes 18 et mes 20 ans comme si de rien n'était. Mais au final, qu'en ai-je fait de ma vie ?

    C'était un peu ça, la grande question existentielle qui l'empêchait d'avancer, de tourner la page. D'admettre qu'elle n'aurait de toute façon rien pu faire pour le sauver. Qu'il lui avait caché. Elle déglutit péniblement. Releva la tête. Alors qu'elle avait enfin réussi à s'en détacher de ce regard. Elle y replongea ses yeux émeraudes. Il lui tendait la main. Encore. Elle aurait mieux fait de ne pas la prendre, de s'éloigner tant qu'il était encore temps. Mais elle était trop affaiblie pour refuser. Elle s'agrippa à cette main tendue. Se releva.

    Il te suffit de te lever, de marcher, de voir ce qui se trouve à tes côtés.

    - J'ai malheureusement tendance à être du genre aveugle...

    Mais je devrais pouvoir changer ça, non ?

    Elle lâcha cette main rassurante. Il était temps d'apprendre à marcher de sécher ses pleurs et ses peurs. D'avancer. Vraiment. Pour une fois. Mais à force de trop s'accrocher aux gens. Elle ne savait même plus comment faire. Elle avait tout oublié. Elle canalisa cette peur de l'inconnu qui montait en elle. Et regarda autour d'elle. Et posa une question. Une phrase qui n'avançait à rien. Qui ne devrait pas risquer de les lier. Normalement.

    - A ton avis, pour quoi pourrais-je être utile ici?

    Je ne reste qu'une frêle jeune femme tu sais...

    Elle tourna la tête vers lui, lui sourit. Vraiment cette fois. Sans cet air triste qui lui collait au basques.

    Merci.

    Trop tard. Elle aurait dû détourner le regard, ne même pas le regarder. Mais elle avait de nouveau remarquer ce petit quelque chose qui l'avait intrigué quelques minutes plus tôt. Il y avait quelque chose de familier dans ce regard. Quelque chose qu'elle voyait dernièrement dans le sien de regard, lorsqu'elle se regardait dans un miroir. Quelque chose qu'elle aurait sûrement préféré ne pas remarquer... Non, ne pas poser cette question. Surtout pas. Son ancienne personnalité prit le dessus. La part d'elle-même qui voulait sans cesse aider les gens. Même lorsqu'ils décrétaient ne pas en avoir besoin, de cette aide.

    - Et toi... Pourquoi fuis-tu les gens ainsi ?

    Avec un peu de chance ça aurait au moins le mérite de le faire fuir.

    « Sometimes I do wonder »


Gareth Wilth
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeVen 19 Oct 2012 - 18:56

Elle prit enfin cette main qu'il lui tendait et se leva. Elle semblait hésitante, elle paraissait vouloir fuir à chaque seconde. Il comprenait ce qu'elle ressentait. Lui non plus ne voulait pas lui parler et pourtant, il était venu. Une seule explication. Sa mère.

Aveugle. Peut-être l'avait-il été lui aussi en abandonnant sa famille dans la ferme de son oncle, en les laissant tous trois seuls. Sans leur grand frère. Il avait toujours pris les décisions pour leur famille depuis la mort de leurs parents. Il les avait quitté et il se rendait à présent compte qu'il était impardonnable. Il aurait dû rester et tenter de contrôler l'esprit au lieu de s'éclipser ici dans l'espoir de ne pas les blesser. Pour les protéger.
Peut-être avait-il été aveugle aux besoins de ses frères. De sa soeur. Ils lui manquaient tant.
Aveugle...

Elle lâcha la main qui l'avait aidé à se lever enfin, elle marcha seule. Il ne savait pas depuis combien de temps elle vivait cet enfer, mais il savait qu'il était temps pour elle de marcher seule. De revivre. Recommencer à respirer librement, recommencer à sourire.
Gareth marchait seul depuis bien longtemps, mais pas de la même manière. Il était réellement seul. La compagnie des rapaces était certes son plus grand bonheur, mais elle n'était pas aussi agréable que celle des êtres humains. Il avait perdu l'habitude des contacts. Il ne savait plus comment réagir face aux autres.
Il s'isolait et contrôlait son corps. Son esprit. Celui de l'Autre aussi. Il gardait le calme et toute son attention sur la prison qu'il confectionnait pour Elle.

Une question sortit soudain des lèvres de la jeune fille. En quoi pouvait-elle être utile ? Il n'en savait rien. Il avait beau regarder autour de lui, il ne voyait que des clous, des planches bien lourdes et des gros gaillards qui bougeaient dans tous les sens à une vitesse folle.
Non, il ne voyait pas en quoi elle pouvait être utile lorsque soudain, un bruit au loin attira son attention. Un ouvrier venait de se planter un clou dans la main. Comment ? Cela, il l'ignorait. Dans tous les cas, il avait trouvé une occupation qui pourrait faire oublier à la rêveuse ses troubles.
Il s'apprêtait à le lui dire lorsqu'il vit son sourire. Ce n'était plus la tristesse qu'il lisait dans ses yeux. Il voyait sur son visage un authentique sourire. Vrai, honnête. Elle souriait.
Ces yeux verts...
Il ne pouvait détacher son regard du sien, pourtant, il voulait s'en aller. Partir, ne plus la voir, ne pas la mettre en danger. Comme les autres.
Il regrettait tant d'avoir rencontré Julia, d'avoir plongé son regard dans le berceau. Il regrettait d'avoir accepté son apprentie. Mais regretter était bien beau lorsque l'on passait des moments agréables avec ces personnes-là. Il ne regrettait rien, mais tout à la fois.
Et il ne voulait plus jamais embarquer quelqu'un dans ses sombres secrets. La Bête ne devait pas avoir d'emprises sur lui. Sauf qu'Elle en avait. Beaucoup trop.
Mais ce regard... Il ne pouvait se détacher de lui. Il avait perdu sa tristesse, mais était toujours aussi intriguant. Gareth ne pouvait détourner la tête.

La question de la rêveuse le prit au dépourvu. Comment pouvait-elle savoir ? Comment pouvait-elle deviner qu'il fuyait sans cesse les gens ?
Oui, il fuyait. Encore et toujours. Il fuyait depuis qu'Elle était arrivée dans sa vie. Depuis qu'Elle lui avait murmuré ces menaces à l'oreille de son esprit. Depuis qu'ils se battaient comme des bêtes pour ce corps. Il fuyait sans cesse, sans repos. Il avait même fuit sa famille. Pour eux. Pour leur vie.
Etrangement, Tyama n'avait aucun problème avec l'esprit qui l'habitait. Sans doute n'était-il pas aussi robuste, combattif et imprévisible que celui qui le hantait lui. Sa soeur n'avait jamais réellement souffert de sa bête. Ou ne le lui avait-elle jamais dit.
Lui, il avait préféré partir afin de mettre sa famille hors d'atteinte des griffes de son alter-ego.
Oui, il fuyait. Toujours.
Il aurait voulu fuir, là, maintenant. Mais il n'y arrivait pas. Il n'arrivait pas à tourner les talons sans un mot et à tracer sa route loin de toute relation humaine. Bien souvent il l'avait fait, mais certaines personnes lui donnaient du fil à retordre. Parfois, il ne pouvait fuir. Parfois, quelque chose se passait en lui, quelque chose lui disait de rester. Il espérait ne jamais l'écouter, ce quelque chose, mais il n'y arrivait pas toujours. Il en avait quelques preuves.

Pourquoi ne puis-je pas te fuir toi aussi ? Partir loin de toi et ne plus jamais voir le vert merveilleux de tes yeux ?

Il ne voulait plus blesser. Plus jamais.
Tenant bon par un miracle ahurissant, il resta planté là, devant elle. Tous deux debout, ils attendaient. L'une une réponse, l'autre des mots à prononcer.
Son regard se fit plus fort, plus profond. Elle avait été honnête, il allait l'être. A sa façon.


- Je n'ai pas envie de blesser les autres. Je ne veux plus que les gens me deviennent proche parce que j'ai peur de les blesser. Au sens propre comme au figuré.

Sa voix baissa lorsqu'il prononça sa dernière phrase. Elle avait dit la vérité, il se devait de faire de même. Et il l'avait fait. Enfin, presque. Il ne lui dirait pas pourquoi il avait peur de blesser les autres. Comment pouvait-il blesser les autres. Une seule personne au courant serait déjà bien trop.
Maintenant, la convaincre de ne plus jamais le revoir. Jamais. Lui montrer qu'il ne fallait pas se lier avec lui. D'une manière ou d'une autre.


- Je suis imprévisible. Il vaut mieux ne pas me fréquenter... ne pas me connaître...

Il tourna les talons. Enfin.
Etait-ce une pointe de regret qu'il ressentait-là ?

Ne me suis pas...




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Julia
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 22 Oct 2012 - 20:39

Julia fut secouée d’un violent sanglot silencieux.
« Votre enfant »
Ce n’était pas d’une épaule dont elle avait besoin… c’était de Mael dont elle avait besoin. Mael et rien d’autre.
Tremblante comme une feuille sous l’émotion dévastatrice elle eut du mal à se reprendre et se sentit honteuse que Locktar puisse la voir dans cet état… aussi fragile.
Aidan gémit un moment, contrarié par la détresse de sa mère. Se tournant vers Locktar, Julia lui tendit l’enfant pour qu’il s’en occupe le temps qu’elle reprenne son calme.
La mine hésitante du guerrier ne suffit pas à la faire sourire et se repliant sur elle-même elle se mura dans le silence en laissant ses larmes évacuer son trop plein d’émotion.
Elle ne savait pas quand elle s’arrêterait de pleurer. Locktar avait raison, Aidan était aussi une part de Mael, alors qu’il revienne ! Si ce n’était pas pour elle, qu’il le fasse au moins pour son fils… la Dame lui accorderait certainement cette faveur ! Etre orphelin était très douloureux, personne ne méritait cela… elle ne le savait que trop…
Un père c’était… irremplaçable. Que devrait-elle… comment pourrait-elle expliquer cela à Aidan quand il serait plus grand ? Les mêmes questions qu’elle s’était posée elle-même dans sa propre vie. Des questions brûlantes, sans réponse…

Pourquoi le monde entier n’était-il pas en proie au même désespoir que le sien ? Un rêveur, un homme merveilleux, son amour s’était éteint… pourquoi les fleurs fleurissaient-elles encore ? Pour le soleil se montrait-il encore ? Pourquoi les gens s’autorisaient encore à rire et à être heureux ? Maël était mort tout ça n’avait plus aucun sens. Le monde entier aurait dû s’arrêter totalement au moins plusieurs jours en sa mémoire. Mais il n’en était pas ainsi, sauf pour son cœur… un bien piètre hommage.

Embarrassée comme ses larmes ne tarissaient pas, Julia s’obligea à refermer cet instant où elle avait laissé libre court à toute sa tristesse. Elle s’épongea le visage, ne sachant pas vraiment depuis combien de temps le silence entre elle et Locktar avait duré.
Mais son ami était toujours là. C’était un plus grand réconfort que la solitude coutumière.


_Tu as raison au sujet du rafiau, - s’entendit-elle dire finalement presque dans un murmure. « Il coule comme moi » voulait-elle ajouter, mais elle n’en fit rien. - il prend l’eau. -Elle jeta un coup d’œil en biais à Locktar presque statufié depuis qu’Aydan immobile le regardait de ses yeux ouverts comme des sous coupes. La scène cette foi la fit sourire. Et bien… il faudra t’entraîner un peu pour les tiens. Détend toi c’est juste un bébé. Il a besoin de plus… de chaleur, comme l’amour. Ce sont de petites boules d’amour, alors pour qu’ils survivent il faut bien veiller à leur en donner. Ne le tien pas si loin de toi, tu n’as quand même pas peur qu’il se mette à te baver à mort dessus. C’est le truc le plus dangereux dont il serait capable, remarque quand même que le fait serait peut probable.

Julia sourit encore. En voyant ainsi Locktar tenant son bébé, elle réalisa à quel point ils avaient vieillis… elle n’aurait jamais crut avoir d’enfant que Locktar puisse ainsi découvrir. C’était lui qui voulait une famille, bien plus qu’elle à l’époque en tout cas.
En tout cas quand ce serait son tour elle voulait être là pour le voir de ses yeux, car l’affaire allait visiblement être particulièrement comique.


_J’aimerais que l’on s’entraîne tous les deux comme avant si jamais un jour tu as du temps.

Le temps filait trop vite...
La jeune femme récupéra Aidan qui sembla recommencer à respirer totalement quand il retrouva le contacte familier de la poitrine maternelle. Et pour être certain de ne plus être surprit par ce type d’expérience, le nourrisson s’agrippa fermement à la tunique de sa mère, refermant des points énergiques sur le tissu qu’il avait l’air de ne plus jamais vouloir relâcher. Pour rien au monde. Il pressa son tout petit visage contre elle et la regardant du coin de l’œil, s’apaisa lentement jusqu’à avoir les yeux mi-clos en soupirant d’aise.
Julia lui caressa la joue affectueusement avant de déposer un baiser sur sa petite tête.


_Un louveteau hein ?murmurât-elle assez fort pour que Locktar l’entendeJe maintien pour l’heure que tu es plus proche de la petite larve petit être. Tu as faillit effrayer ton parrain avec ta technique secrète de la salive meurtrière. Quel autre moyen pour lui annoncer le rôle qu'elle voulait qu'il joue pour son enfant? Julia soupira. Elle se sentait dangereuses écorchée partout en elle, mais Aidan garantissait le peu de force qui lui restait. - Mais tu as la chance merveilleuse grâce à ton père, d’être la plus belle, la plus merveilleuse, sublime et émouvante des petites larves de tout Gwendalavir. N’est-il pas Locktar ?sourire tendre pour le fruit de son amour pour Mael. Encore un soupir et puis.Bien, nous avons un rafiau à rénover. Ne tardons pas plus. se levant elle regarda Locktar en faire de même. Si jamais un jour je n’en puis plus, c’est promis je viendrais te confier Aidan avant de m’effondrer.sourireMerci Locktar. Pour ton amitié, pour la maison, pour ta présence… merci.

Julia inspira profondément pour refflouer la vague d’émotion qui remontait en elle. Elle retenir ses pleurs jusqu’au soir cette foi. C’était sûr.

_Allons refaire le visage de cette maison.


Elisha Sonjee
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 22 Oct 2012 - 21:03

    Elle n’aurait pas dû tourner la tête. Elle n’aurait pas dû lui adresser ce grand sourire tellement caractéristique de la jeune rouquine et que l’on voyait malheureusement trop peu. Mais elle l’avait tournée cette tête. Elle l’avait fait ce sourire. Il était imprimé sur son visage là. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle ne pouvait plus changer ce qui avait été fait. Et au fond, elle ne le regrettait pas tant que ça, ce sourire. Elle l’aimait bien, ce beau sourire. C’était réconfortant de savoir qu’elle pouvait encore sourire, de manière franche, de manière vraie. Mais à cause de ce sourire qu’elle lui avait adressé, elle était de nouveau emprisonnée dans ces yeux qui étaient comme deux océans. Elle n’arrivait plus à s’en détacher maintenant. Et elle n’avait pu retenir ses mots, sa question un peu trop indiscrète.

    Lisha était une rêveuse. Elle sentait les choses. Généralement, elle sentait quand quelqu’un souffrait. Quand quelqu’un s’était blessé. Quand quelqu’un était blessé. C’était plus délicat lorsqu’elle ne connaissait pas la personne. C’était plus délicat lorsque des gens la séparaient de cette personne. Mais là… Il lui avait suffi d’une pseudo conversation, d’un échange de regard. Et elle l’avait senti au fond. Elle avait voulu l’ignorer. Parce qu’elle n’était pas assez bête pour se dire qu’elle pourrait l’aider. Parce qu’elle était sûrement loin d’être la mieux placée pour l’aider. Parce que, si elle l’aidait, un lien risquait de se créer. Et ça, elle ne voulait pas. Non, elle ne voulait surtout pas. Elle ne voulait plus se lier. Mais malgré elle, elle l’avait posée cette question. Et pour changer cela aussi, c’était trop tard.

    Elle n’avait pas un si bon timing que ça, la rouquine.

    Elle sentait aussi, au fond d’elle, que, si elle n’arrivait pas à s’en détacher de cet océan, lui n’arrivait pas à s’en détacher, de ces émeraudes. Qu’ils ressentaient sans doute un sentiment comparable. Un peu… Comme une certaine impuissance. L’envie de fuir, par-dessus tout. L’envie de se retourner, de ne plus jamais croiser ce magnifique regard. Non, c’était là que ça coinçait. Cette envie-là n’était pas au rendez-vous, au contraire. Et c’était sans doute ce petit quelque chose d’intrigant. Cet espèce de reflet d’eux-mêmes qui les empêchaient, l’un autant que l’autre, de se détourner ainsi. Ou était-ce comme un sentiment de lassitude ? L’envie, au fond, de ne pas fuir ? De créer des liens pour une fois ? Malgré tout ce que cela pouvait entrainer. Comme une pointe de regret ?

    Mais s’il existait vraiment ce sentiment, elle le refoulait. Ne voulait pas se l’avouer. Pour rien au monde. Parce qu’elle était suffisamment idiote pour vouloir devenir forte. Gagner un peu de liberté. Alors elle n’avait plus qu’à espérer que ça le fasse fuir, cette question déplacée.

    Loupé. Il ne l’ignora pas. Ne lui tourna pas les talons. Pourtant elle sentait que sa question l’avait gêné, dérangé, étonné. Mais malgré tout, il restait là. Lui faisant face. Réfléchissant sans doute aux mots qu’il allait utiliser. Et son regard se fit plus profond, plus fort. Il n’était plus prisonnier des émeraudes de la rouquine, même s’il ne s’en était pas forcément déjà rendu compte. La rêveuse retint un hoquet de surprise lorsqu’il répondit. Sa réponse était si familière, si étrange, si particulière… Personne d’autre ne lui aurait jamais dit ça. Ça ressemblait beaucoup à sa raison à elle, tout en étant fondamentalement différent. Il y avait juste quelques pronoms à changer.


    J'ai peur de les blesser. Au sens propre comme au figuré.

    Il ne semblait pas pourtant être le prototype de l’homme violent, incontrôlable. Au contraire, il émanait de lui, une aura un peu rassurante. Où était-ce juste parce qu’elle avait besoin d’une aura comme celle-ci qu’Elisha ressentait cela ?

    Moi j’ai peur d’être blessée.
    Au fond, je suis égoïste quand on y pense.
    Alors que toi, tu penses aux autres avant tout.
    Moi, je pense à moi avant tout.
    C’est affreux, non ?

    Si elle n’était pas encore restée prisonnière de ces yeux bleus, elle aurait sûrement baissé la tête, la Lisha. Pour ne pas qu’il risque d’y lire la honte qu’elle ressentait. Mais il était bien trop préoccupé par son honnêteté pour le remarquer… Son honnêteté… Pourquoi était-il honnête comme cela, alors que ça se voyait bien qu’il n’avait pas vraiment envie d’y répondre à cette question ? Alors que ça se sentait bien, qu’il voulait fuir ? Etait-ce… Par devoir envers elle, qui avait osé lui répondre honnêtement tout à l’heure ?

    C’est idiot ce genre de devoir tu sais.
    Si tu ne veux pas me répondre, tu en as tout à fait le droit.
    Ce serait mieux même.
    Tu risquerais de titiller ma curiosité sinon.
    Et ça… Il ne faut pas.

    Trop tard…

    Je suis imprévisible.

    Comme tout le monde au fond, tu sais ?

    Voulait-elle vraiment qu’il s’en aille finalement ?

    Il vaut mieux ne pas me fréquenter... ne pas me connaître...

    Alors pourquoi es-tu venu me voir ?
    Tu en souffres au fond, de cette situation.
    Tu devrais l’avouer.
    Te l’avouer.
    Rien qu’une fois.
    Mais ce n’est pas moi qui te le demanderai.
    Pas maintenant.
    Pas comme ça.
    Parce que sinon, je serais bien capable de ne plus vouloir te laisser partir.
    De ne plus réussir à fuir.

    Elle réussit à surmonter sa déformation professionnelle, qui aurait voulu qu’elle suive cet espèce d’appel à l’aide qui n’en était pas vraiment un. Dont il ne devait même pas se rendre compte. Elle le laissa partir. Soulagée. Mais elle avait toujours envie de s’y plonger, dans ces yeux-là…

    Je ne veux pas te suivre, mais pourquoi, au fond de moi j’en ressens presque le besoin ?

    Suivant sa formation de rêveuse, elle se dirigea vers l’homme qui s’était blessée, s’accroupit, lui expliqua qu’elle était rêveuse et qu’elle pouvait le soigner. L’homme se rasséréna, se laissa faire, et la bêtise fut réparée rapidement, comme si elle n’avait jamais été faite.

    La rouquine se releva, contemplant le monde avec des yeux nouveaux. Elle aperçut Julia au loin, seule avec son fils. Locktar étant retourné à sa besogne. Elle s’approcha, timidement. Elle était assise, profitant de l’ombre d’un arbre, la tête penché sur son tout petit enfant. Elle ne releva pas la tête quand Elisha se rapprocha. Trop concentrée sans doute sur les mimiques du bébé. Attendrie peut-être ? La rêveuse n’en savait rien. Ne voyant pas les expressions du visage de l’ancienne Lupus, elle ne pouvait décrypter leur symbolisation. Elle s’accroupit pour signaler sa présence, se mettre à sa hauteur. Un sourire un peu triste sur les lèvres.


    Nous avons perdu un être cher.
    Maintenant, nous devons nous battre pour celui-ci.
    Je comprends ce que tu ressens.
    Mais s’il te plait.
    Ne te laisse pas abattre.
    Pour lui.
    Votre fils.

    - Que dirais-tu de fabriquer un panier pour ton fils ?

    Laisse-moi décharger un peu ce poids que tu portes sur tes épaules.
    Laisse-moi être là pour toi.
    Laisse-moi t’aider.


Locktar Hil'Guidjek
Locktar Hil'Guidjek

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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeMer 31 Oct 2012 - 13:45

Julia fut secouée d'un sanglot. Juste avant de lui confier Aidan. Locktar le prit dans ses bras et il laissa la mère verser ses larmes en silence. Si ce silence devait être rompu, ça serait par elle. Le maître d'armes connaissait ces instants où l'on ne désirait qu'une seule chose: rester dans ses pensées. Locktar ne voulait pas interrompre les pensées de son amie.

Lui, il s'occupa du bébé. Difficilement. C'était la première fois qu'il avait un si petit être dans ses bras. Des frères plus jeunes à s'occuper? Locktar n'en avait pas connu. Son seul frère avait été plus vieux que lui. C'était donc bel et bien une première pour lui. Et ça se sentait que c'était une première pour Aidan d'être dans les bras d'une autre personne que sa mère. Il fixait Locktar avec des yeux ronds, sans bouger. S'il aurait pu arrêter de respirer, le bébé l'aurait fait. Le maître d'armes tenta de le bercer mais il avait l'impression de s'y prendre comme un manche. Décidément, il allait avoir besoin d'entraînement s'il voulait fonder une famille avec Edel. Espérons que sa femme avait, elle, quelques connaissances dans le domaine, sinon ils étaient bien mal partit.

La réflexion de Julia le fit rire. Un rire fort comme le sien fit un peu plus peur à l'enfant qu'il tenait.

- Qui sait, peut-être que sa bave est empoisonnée. S'il tient de sa mère, c'est presque une certitude que c'est le cas.

Il se prit à rire à nouveau.

Puis, Julia lui proposa de renouer avec leur entraînement. C'est vrai que lorsqu'ils étaient élèves, les deux amis échangeaient souvent des coups dans le clos d'exercice quand il faisait beau et dans la salle d'armes quand le temps était maussade. Mais Julia était partit en voyage et elle était revenue enceinte et Locktar était devenu maître d'armes. Les entrainements n'avaient donc plus lieu. Mais, c'est vrai que ça lui manquait.

- Ca me tenterais bien aussi de reprendre nos entrainements.

Il faudrait qu'il arrange son emploi du temps afin de s'aménager un temps libre pour ses entrainements.

Julia reprit Aidan dans ses bras et le bébé parut soulager de retrouver un contact dont il avait l'habitude. D'ailleurs pour s'assurer qu'il n'en bougerait plus, il agrippa la tunique de Julia de toutes ses forces.

Et là, Locktar en eut le souffle coupé. Julia venait de lui annoncer qu'il allait être le parrain de l'enfant. Il n'arrivait pas à y croire. Pendant un laps de temps, le maître d'armes regarda Julia attendant à la voir éclater de rire pour lui signifer que c'était une blague mais elle n'en fit rien. C'était donc pas une blague. Il se pencha vers l'enfant.

- Je confirme. Et grâce à ta mère, tu auras un fin caractère de cochon.

Il se pencha encore plus, comme s'il voulait chuchoter un secret à l'enfant.

- Et ton parrain t'apprendra tous les secrets du combat, promis.

Julia l'avait entendu, c'était une évidence. Elle était trop proche d'eux. Mais Locktar n'avait pas fait en sorte qu'elle n'entende pas non plus.

Ils se levèrent tous les deux.

- Allons? Non, toi, tu t'occupes de ta larve. Le visage de la maison, c'est mon boulot.

Il s'éloigna, croisant Elisha au passage.

Le travail avait commencé autour de la maison. Il fallait retirer les planches moisies avant d'assembler les nouvelles.

- Et alors, Arro, c'est comme ça que tu diriges une équipe? A part faire le singe, t'es bon à rien en fait.

Souvenir mémorable de leur première rencontre où Locktar avait traité Arro de singe. Rencontre qui s'était d'ailleurs terminée par un petit duel.



[Edition à volonté]


Gareth Wilth
Gareth Wilth

Maître fauconnier
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeMer 31 Oct 2012 - 19:56

Ses pas résonnaient sur l'herbe imprégnée de la rosée et son coeur fut soudain ôté d'un poids. La rêveuse ne le suivait pas, elle n'avait même pas tenté de l'arrêté, de lui poser ne serait-ce qu'une seule question. Rien. Elle s'était contentée de le laisser partir, loin d'elle. Loin de l'esprit félin.
Il ne se détourna pas une seule fois afin de la voir, il ne se détournerait pas.
Elle semblait différente des autres, elle semblait unique. Ce sentiment étrange qui l'habitait le quitta bien rapidement. Elle ne fera jamais parti de sa vie, elle ne sera jamais proche de lui. Et il en était bien heureux. Il ne voulait plus jamais perdre des personnes qui lui étaient chers.
Une seule était déjà de trop.
L'Esprit avait déjà tué. Il s'était déjà vengé une fois. Une fois de trop. Le fauconnier ne voulait pas que cela recommence. Il avait perdu Iola...
Elle était morte. Par sa faute. A cause de l'Esprit félin. De sa rage décuplée par sa captivité.
Il l'avait tué. Elle l'avait tué.
Et il n'avait rien pu faire pour empêcher cela...

Je ne veux plus que cela arrive, je ne veux plus perdre quelqu'un qui m'est cher. Je ne veux plus blesser ceux que j'aime. Une c'est déjà suffisant. Même bien trop.

Le fauconnier se dirigea vers des ouvriers et leur demanda ce qu'il pouvait faire. On lui montra bien vite des planches à fixer pour les fondations. Il y alla de bon train et se mit au travail.

Iola... Tu me manque tant.

Gareth avait commis tant d'erreurs avec elle, des erreurs qui s'avérèrent fatales pour elle. Des erreurs qu'il ne voulait plus répéter. Mais l'être humain est si curieux, toujours en quête de réponses. Il y avait eu bien trop de personnes qui s'étaient posées des questions sur la nature du fauconnier. C'était pour cela qu'à présent il ne voulait plus d'attaches. Pour ne plus avoir à supporter ces questions qu'il voulait tant éviter.
Cette femme, elle était tout pour lui.
L'espoir, la joie, le bonheur, l'intense amour.
Il avait commis l'erreur de tout lui avouer. De tout lui raconter.
Elle s'était d'abord inquiétée pour lui, elle faisait toujours en sorte qu'il se sente bien. Elle l'aimait et il l'aimait. Elle avait fait abstraction de sa différence et l'avait traité comme un homme normal. Et non comme un monstre. Elle était bien la première hormis sa famille.
Il lui avait tout raconté, jusqu'au moindre détail. Les douleurs, les joies, les souffrances que l'Esprit lui faisait subir. Tout. Il n'avait aucun secret pour elle et c'était réciproque. Il avait enfin trouvé ce bonheur tant recherché. Il avait alors vingt-deux ans. Le début d'une vie incroyable et foisonnante. Sa vie.
Iola et Gareth.
Il aimait tant ses cheveux brun terre, ses yeux vert émeraude et son sourire radieux. Elle était extraordinaire et il aurait tout fait pour elle.
Il l'aimait.

Mais il n'était pas seul dans ce corps. Cet esprit félin qui n'attendait qu'une seule occasion afin de sortir et de se venger. Gareth Le gardait prisonnier et Il détestait cela. Les deux esprits se haïssaient. Et la vengeance grandissait chez la Bête.
Un soir alors que les deux amants étaient rentrés de leur virées journalière, Elle se réveilla. D'un seul coup, Elle déchira le voile qui La gardait prisonnière et prit possession du corps. Gareth ne put rien faire et tout ce passa si vite...
Une silhouette qui se brouille.
Un rugissement de vengeance.
Un cri de terreur bien vite étouffé.
Deux grands yeux émeraudes suppliants.
D'énormes crocs se refermant sur une gorge fine.
Du sang ruisselant sur un pelage beige.
Deux esprits en plein combat.
L'un qui domine.
L'autre qui ne peut qu'observer, incapable.
Un dernier souffle.
La mort.

Gareth n'avait pu reprendre le contrôle et la Bête s'était venger une première fois. Il avait été qu'un simple spectateur. Elle avait tué, simplement pour le plaisir de faire souffrir son geôlier. Son gardien.
Elle l'avait tué, mais il n'avait rien pu faire. C'était sa faute. Entièrement sa faute. Il n'aurait jamais dû se lier d'amour pour Iola. Il aurait dû la laisser partir. Loin de lui. Et des griffes de la Bête.
Sa faute. A lui. Il aurait dû savoir la protéger.

Tu ne feras plus jamais de mal ! Tu ne tueras plus pour ta vengeance, car jamais plus je ne te laisserais sortir ! Tu m'entend, jamais tu ne sortira de cette prison que je t'ai confectionné ! Je t'en fais le serment...
Jamais je ne me lierais aux autres. Plus jamais...

Pourrait-il simplement tenir cette promesse ? Il n'en savait rien, mais il l'espérait tant.





Arro Skil'Liches
Arro Skil'Liches

Maître Marchombre
...Je crois?
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeVen 9 Nov 2012 - 1:33

La voix de Julia résonna fit légèrement sursauté Arro. Il ne s'attendait pas à la voir ici, surtout avec un enfant dans les bras. Cette vision brisa légèrement le coeur du marchombre, il pensait à son bébé mort-né, qu'il aurait, lui aussi, pu être papa. Ces idées assombrirent un instant sa journée, mais il se reprit et salua joyeusement la jeune femme.

-Bien le bonjour et ne t'inquiète pas, il ne m'a pas entrainé, je suis là par ma propre volonté.

Un vieux rafiot, juste refaire le toit et bouché les trous, hein ? Cela n'était pas dans l'humeur de notre héros, lui voyait les choses en grand (et bien souvent en trop grand).

-Qu'est-ce que c'est que ces bêtises ? Juste faire quelques travaux ? Ce ne sera jamais intéressant ! Faire une merveille de bois et de clou, là ça devient magique.

Un homme arriva pour proposer son aide. Le maître fauconnier apparemment, Arro ne le connaissait que de vu, occasion parfaite pour faire connaissance. Mais il était trop concentré dans ses tâches qu'il ne put entamer une quelconque conversation.
Il prit une petite pause bien mérité - normal après avoir trimballé des kilos de planches de bois, il faut bien reprendre son souffle - et revint doucement vers Locktar qui bavassait avec Julia. C'est alors que cette dernière lui présenta l'heureux bébé qui trônait dans ses bras. Il ne put que le complimenter, touché par cette petite chose toute rose :


-Aidan, c'est un joli prénom... Un nom de chasseur ! Il deviendra un grand et bel homme, aussi fort et fier qu'un loup.

Et ensuite arriva la partie légèrement délicate de la conversation... Julia parla de Kushumaï. La voix d'Arro se brisa en mille miettes. Souvenir qui remonte comme une bile amer. Il ne put tenter de fournir une réponse que quelqu'un arriva... Inconnue au bataillon, un peu faible pour le dur travail qui attendait peut être, mais l'avenir pouvait réserver des surprises.
Ce qui fut bizarre, ce fut la réaction de Julia, elle s'en alla plus loin, semblant triste... Locktar s'en alla en laissant les commandes à Arro. Un peu pris au dépourvut par cette promotion soudaine, l'homme s'éloigna et alla rejoindre les hommes. Et Apparemment les ouvriers prenaient une grosse pause et ne semblait pas décidé à reprendre le travail. Un peu contrarier par ce cliché qui, en fait, n'était que pure vérité, il les taquina :


-Messieurs, je vous vois harasser par le dur travail que vous avez fournis. Il est vrai que seul les artisans exceptionnels ne prennent pas le temps de se reposer, histoire de fournir un travail rapide et parfait. Mais, il va de sois qu'avec les maigres ressource que nous avons, je n'ai que devant moi des ouvriers plus que mal qualifié, glandeurs éperdus et bien évidemment, vous laissez de parfaits inconnus faire votre travail.

Voyant Gareth travailler de toute sa sueur, il le pointa du doigt.

-Voyez comme un maître fauconnier réussis à entreprendre sans une pause ce que vous faites avec une pause d'une bonne grosse demi-heure. Je pense qu'en tant que dirigeant provisoire de votre escouade de bras cassé, il serait davantage plus agréable pour moi de vous virer un par un sans aucune rémunération et bien sûr d'en appeler au bon courage du personnel de l'Académie.

L'assistance grognait, révolté qu'un simplet leur montre autant d'irrespect. Malheureusement, leur salaire était à la clé d'un travail fait et l'homme avait entièrement raison. C'est pour cela, bien que marmonnant dans leurs barbes, les artisans se remirent au travail. Souriant de toute ses dents, Arro s'engouffra à leur suite dans la cabane totalement en ruine.

-Allez, on commence par le commencement !

Lui, en tant que pauvre marchombre, il n'y connaissait rien à la rénovation d'une maison. Fallait-il mesurer les planches pour ensuite les scier et finalement les clouter ? Il avait l'air malin avec rien dans les mains. Un jeune garçon, surement apprenti d'un des charpentiers, vint le voir :

-M'sieur l'chef, m'sieur l'chef !

Étonné par l'arrivée soudaine du gringalet, il l'arrêta et lui laissa reprendre son souffle, pour qu'il puisse enfin poser sa question :

-M'sieur l'chef, y'a trop d'planches pourries pour commencer à construire la nouvelle cabane. Qu'est ce qu'on fait ?

Pris au dépourvu par la demande de l'apprenti, il se gratta la tête et répondit :

-Ben on les enlève et on en remet des neuves ! 'Fin c'est comme ça qu'on fait non ?

Le gamin acquiesça d'un mouvement de la tête et se préparait à repartir, mais Arro l'arrêta.

-Cela te dit d'être promu au rang de conseiller ? Tu vas m'aider à gérer la bande de branlos, là, en me disant les différentes étapes pour transformer cette carcasse en véritable palace, d'accord ?

Le jeune garçon serra la main que venait de lui tendre le marchombre. Heureux de ne plus être qu'un simple apprenti, il était passé au rang de bras droit du grand manitou. La cabane était devenue une véritable fourmilière, on s'occupait à enlever des planches entièrement moisies souvent à coup de pied de biche. Dehors certain coupait des tronçons de bois qui serviront de mur aux prochains habitants des lieux. Un instant, il chercha Gareth des yeux, mais malheureusement, il était en train de discuter avec la nouvelle qui elle était aussi triste... Décidément !
Arro retourna au chantier avant d'entendre Locktar le héler dehors. Lui ? Bon à rien et singe ? Il sortit la tête d'une fenêtre et invectiva le grand guerrier :


-Et toi, grand gorille, tu devrais venir m'aider plutôt que d'apprendre à attraper le vent ! J'te signale qu'on est sensé en faire un véritable palais !

Il rentra la tête dans la maisonnée qui était maintenant entièrement trouée de part en part.

-Bon, mon jeune conseiller ! Où es-tu ?

Le gamin arriva à toute vitesse en hurlant des « là » à tire-larigot.

-Quelle est la prochaine étape, mon grand ? Et surtout, dit-moi ton nom, je t'en pris.

--On cloute les planches m'sieur et j'm'appelle Théodore, mais j'préfère Théo !

-Alors, Théo, en avant la musique !

[HRP : Désolé pour le non postage dans ce RP et pour l'incohérence potentiel de mon poste, Editable a volonté. Et petite anecdote qui m'a amusé, Aidan c'est aussi le nom d'un Rôdeur dans un jeu Very Happy ]


Julia
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeJeu 15 Nov 2012 - 15:05

De la salive empoisonnée hein ? Julia leva les yeux au ciel en réinstallant le nourrisson au creux de la grande écharpe verte qui était toujours noué dans son dos. Après une longue observation des petits traits plus tellement fripés déjà, elle serra affectueusement son enfant contre elle.

_C’est ta cervelle qui est empoisonnée Locktar ! Non mais regard bien ce petit ange ! Peux-tu seulement imaginer qu’il ait quoi que ce soit de moi ? Cet Edel a un peu ramollie ton jugement à ce que je vois. Tu as du boulot devant toi mon vieux !

Haussant les épaules, Julia observa cependant Locktar se pencher sur Aidan pour lui chuchoter… des bêtises !!!
Faisant soudainement la moue aux répliques de son ami, elle le désigna d’un doigt accusateur.


_Comment ça « un fin caractère de cochon » ? Non mais j’y crois pas ! Je viens quand même de te proposer d’être le parrain de ma larve je te signal ! Ne monte pas si vite au sommet de ton rôle pour me regarder de haut ! - Assénant un point ferme dans l’épaule du guerrier qui recula, elle passa devant lui le menton relevé et la mine faussement hautaine. - On réglera ça plus tard. Tu rigoleras moins quand je pourrais enfin te taper dessus comme tu le mérites ! puis à l’adresse de son petit qui l’observait calmementVois-tu jusqu’où peux mener l’ingratitude ? Un caractère de cochon… non mais et puis quoi encore ! - Impassible, Aidan continua à l’observer avec attention. Attendrie, la jeune mère se détendit à nouveauTu es à croquer, ça se voit tout de suite que tu es tout comme Maël, pas comme moi enfin ! Méchant parrain ! Méchant ! Si jamais Locktar aurait raison dans un avenir proche, je te promet moi de tout t’apprendre pour lui mener la vie dur. C’est tout ce qu’il mérite.elle caressa la petite joue légèrement rosieOn s’amusera bien tu verras et ça l’apprendra d’émettre ce type de prédictions ! Non mais je vous jure !

Les mains sur les hanches, elle se dirigea vers le chantier, sans un regard pour le guerrier qui se rendait aux nouvelles près d’Arro. Elle salua celui-ci de loin.
Il ne lui avait pas répondu pour Kushumaï… mais elle n’insisterait pas. Il en parlerait seulement si il le désirait et elle n’était certainement pas de ceux à qui il voudrait s’adresser si jamais ça arrivait. Ce qui lui arrivait était aussi terrible que sa propre situation…

La vie était tellement étrange dans sa cruauté parfois… le marchombre avait gardé Kushumaï, mais il avait perdu son enfant. Elle, elle avait eu un fils, mais elle avait perdu Maël… elle n’aurait sut lequel des deux aurait été le moins terrible à perdre… Mael ou Aidan. C’était tout simplement injuste de ne pas pouvoir garder les deux.
Alors elle avait un aperçu de ce que pouvait ressentir le marchombre.

Chassant très loin ces pensés de sa réflexion, la jeune femme alla s’asseoir un moment sous un arbre où était entassé quelques matériaux en tout genre. Regardant encore Aidan, elle observa qu’il dormait à poing fermé maintant. Il s’était habitué au bruit environnant mais ses petites mains s’agrippaient toujours aussi fort à elle. Julia sourit au souvenir de son attitude avec Locktar… il était tellement choux…


- Que dirais-tu de fabriquer un panier pour ton fils ?

Relevant la tête Julia acquiesça. C’était Elisha.
Elle avait aussi eut l’intention de fabriquer un panier pour Aidan, alors pourquoi pas le faire à deux ? ça irait plus vite.
Il eut un long moment de silence alors qu’ils préparaient ce dont ils avaient besoin pour la confection du panier. Quand ils commencèrent à tresser tout d’abord avec lenteur, le silence gêné était toujours là. Julia cherchait à toute vitesse quelque chose à dire. Un sujet à lancer, une phrase pour détendre l’atmosphère. Mais que dire ?
Et puis l’idée lui vint. C’était une question un peu gênante, mais elle voulait tellement savoir et c’était le moment, elles n’étaient que toutes les deux. Et puis elle n’aurait jamais osé poser la question au rêveur qui venait voir parfois Aidan pour observer comment il allait.


_Dis, Elisha… - commença-t-elle tout bas, tout en interrompant momentanément le mouvement de ses doigtsTu es une rêveuse, alors tu devrais peut-être savoir la réponse à une question que je me pose depuis longtemps déjà.Julia regarda un instant ailleurs et puis poursuivitJ’ai pas osé demander à Elera, elle n’a jamais eu d’enfant et c’est plutôt une question bizarre à poser, mais… est-ce que ça va toujours rester comme ça ?mouvement vague au niveau de la poitrine - C’est plutôt gênant au quotidien... je n’ai pas osé demander à l’autre rêveur non plus, mais j’aimerais bien que tu me dises que ça reviendra à la normal quand… enfin quand… plus tard. Ils ont quand même… enfin je ressemble à une maman baleine avec ces trucs…

Est-ce qu’elle avait compris ce qu’elle essayait de lui demander ? Elle avait bien l’intention de reprendre du service concernant ses exercices physiques, mais elle avait besoin de savoir si il y avait une chance que son corps redevienne comme avant. Du moins en ce qui concernait ça…
Et puis même si elle comprenait pas, peut-être qu’elle trouvait un truc de marrant dans ses paroles. Ce serait quand même mieux que le long silence gêné qui les réduisait au supplice…



Gareth Wilth
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 19:26

Couper, transporter, clouer, transporter, soulever, tenir, clouer, scier, transporter, monter, transporter.
Le chantier avançait à pas lent et les ouvriers ne semblaient pas réellement se préoccuper de la vitesse à laquelle la cabane devait être restaurée. Gareth ne leur en tenait pas réellement compte, lui, il n'avait pas grand chose à faire à part faire voler ses oiseaux. Et puis, il y avait Lyu à présent et il pouvait lui donner tout le boulot qu'il désirait et qu'il n'avait pas envie d'effectuer. Exploitation ? Non, sûrement pas. Punitions parfois, pour avoir oublié de refermer les fenêtres et avoir laissé des rapaces s'en aller. Bien sûr, le fauconnier les avait retrouvé, mais cela, son apprentie le savait que quelques jours plus tard. Elle avait donc le temps de s'en vouloir, de se retrouver à devoir accomplir milles et unes taches. Elle apprenait, simplement. Les méthodes de Gareth paraissaient peut-être étranges, mais elles étaient efficaces. Au moins ce jour-là avait-elle appris à refermer les fenêtre, c'était déjà un bon début.
C'était aussi pour qu'elle apprenne à se faire à ce métier éreintant. Il fallait bien qu'elle s'y habitue, elle était encore bien jeune pour se rendre compte des efforts qu'il fallait fournir. Et trop frêle pour tout faire, alors il lui donnait tout ce qu'il pouvait. Il faudrait qu'elle prenne un peu de muscle la petite si elle voulait un jour pouvoir s'occuper de Niahr ou de Sharo, les deux vautours de la volière. Ou de tout autre grands rapaces.
Il lui avait donc donné plusieurs taches ce matin et il était tranquille pour toute sa journée. Il pouvait donc rester ici tout le temps dont ils auraient besoin de lui.

Transporter, clouer, scier, soulever, tenir, transporter, encore et encore.
Le métamorphe ne réfléchissait même plus, on lui demandait, il faisait. Après tout, il n'était que simple fauconnier et ne savait pas comment il fallait s'y prendre pour la reconstruction d'une maison. Alors il suivait les quelques directives données sans vraiment y donner une quelconque réflexion.
Clouer, transporter, scier, soulever, déplacer, aider, transporter, tenir.
La journée était longue et rien ne semblait venir troubler la rénovation de la cabane. Midi montrait à peine le bout de son nez et ils n'avançaient pas extrêmement vite. Oui, la journée allait être longue, très longue. Beaucoup trop. Voir tous ces visages durant une journée entière, cela allait être dur. Et puis la rousse était toujours là. Il ne supportait pas le monde, la foule. Il ne se sentait pas à l'aise. Il ne savait pas comment se comporter, il ne savait pas à qui parler. Il n'avait même pas envie de parler. Il ne faisait que transporter, scier, soulever, clouer.
Un homme rêvassait en plein milieu du passage alors que le métamorphe transportait trois lourdes planches. Même les nerfs calmes et pacifiques de Gareth ne purent supporter cela. Qu'il aille au moins rêvasser ailleurs que sur le passage !


- Hey ! Tu t'crois où, à la plage ? Bouges tes fesses de fainéant et va aider les autres !

L'ouvrier, grand, chauve et âgé d'environ une dizaines d'années de plus que lui, mais possédant aussi un ventre proéminent, le dévisagea soudain comme s'il ne l'avait pas remarqué auparavant. Le fauconnier portait les trois planches à bout de bras et sentait que ses forces n'allaient pas tarder à hurler. Il les positionna donc sur son épaule ; cela tiendrait bien quelques minutes.
Les deux hommes se fixaient du regard.


- Surveille tes paroles face à tes aînés, toi ! Et puis t'es pas l'chef ici !

Gareth le dévisagea à son tour et éclata d'un rire cynique.

- J'suis peut-être pas l'boss ici, mais j'sais en tout cas qui c'est et il n'est pas tendre avec les fainéants dans ton genre. Alors j'te conseille d'arrêter de m'parler sur ce ton et de retourner au boulot.

Les paroles du fauconnier semblèrent trouver leur cible en l'homme. Il venait sans doute de comprendre que le maître d'armes n'allait pas prendre sa fainéantise aussi bien que l'homme devant lui. Il s'excusa en vitesse, honteux, et s'en alla presque en courant vers le chantier.
Un sourire barra le visage du métamorphe qui se retourna afin de se rendre vers le lieu vers lequel il se dirigeait initialement. Sauf qu'il ne vit pas qu'un second homme se trouvait derrière lui – et ses planches – . Le mouvement des planches manqua de décapiter le malheureux qui s'était retrouvé derrière lui. Manqua seulement. L'homme avait évité le bois d'un geste souple, presque invisible.


- Excuse-moi, je t'avais pas vu, j'suis désolé...

L'homme aux yeux verts ne semblait pas troublé le moins du monde, même un peu amusé. Gareth se souvenait avoir croisé cet homme une fois dans les couloirs de l'Académie. Oui, c'était un des gardes, un marchombre à ce que l'on disait.




[ Edition si quelque chose n'va pas o/ ]

Arro Skil'Liches
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeVen 25 Jan 2013 - 16:29

Était-ce un attentat contre sa nouvelle vie de boss du chantier ? Quelques ouvriers mécontents de son intervention s'étaient rebeller et avait fomenter un coup tordu à base de planche ? Il ne savait pas qu'il s'attaquait au grand Arro ! Vous allez en voir des vertes et des pas mûres, vous qui avait tenté d'attenter à la vie du marchombre !
Après avoir esquivé les monceaux de bois qui voulaient faire un meeting avec son visage, il se tenait près à dégainer ses poignards, mais il reconnu le fautif. C'était Gareth, le maître fauconnier. Il ne le connaissait que par Lyu et de loin. Il l'avait déjà vu s'amuser avec les oiseaux, sans gants, sans mots, sans rien... C'était comme s'il faisait de la télépathie.
Il prit une pose décontracté avant que l'homme ne se rende compte qu'il était passé à deux doigts de se faire planter. Le fauconnier s'excusa en le tutoyant. Ça c'était un bon ! Arro sentait que çela allait bien se passer entre les deux hommes.


-T'inquiète mon grand, je te pardonne avec plaisir. Seulement si tu me permets de te tenir compagnie... J'essaye d'aider, mais je ne suis pas charpentier. Heureusement que j'ai Théo... Hmph, il est passé où celui-là d'ailleurs ?

Cherchant à droite puis à gauche, il cria le nom du petit garçon qui accourut aussitôt, semblant avoir une nouvelle affreuse à annoncer. Il voulut s'exprimer, mais le marchombre lui coupa la parole.

-Ah, le voilà. Bon, Gareth c'est ça ? Je suis Arro, garde de l'académie et blablabla tout le reste. Je te présente Théo, un bon petit gars qui m'aide à comprendre ce qu'il faut faire dans cette baraque en ruine. Hormis clouer et scier, pas grand-chose j'ai l'impression.

-M'sieur.

L'homme n'entendit pas la voix timide du garçonnet, il continua à parler avec Gareth qui s'affairait.

-Tu sais que j'ai rencontré ton apprentie Lyu ? Elle est charmante, un peu enfantine, mais charmante.

-M'sieur !

Théodore trépignait de frayeur, ce qu'il voulait annoncer semblait important.

-J'espère que tes cours se passent bien...Moi aussi j'ai une apprentie, Ichel, je ne sais pas si tu vois, les cheveux bruns foncés, légèrement bouclés, à Kaelem, comme Lyu... Un peu chiante parfois mais j'l'aime bien, c'est une bonne apprentie.

-MONSIEUR !

Se rendant compte de la présence du jeune garçon à ses côtés, il arrêta de parler avec Gareth pour se tourner vers l'apprenti charpentier.

-Oui, pardon, quoi Théo ?

-J'ai entendu causer des ouvriers à votre sujet... Ils vous trouvent dérangeant et parlait de vous faire du mal... J'suis venu tout de suite vous chercher parce que moi j'vous aime bien et puis vous êtes gentil en fait.

-Merci mon grand, t'inquiète plus pour moi, je vais faire attention. Maintenant retourne donc vers ton maître, il doit avoir besoin de toi.

-Mais...Mais... Qui va vous protéger si je n'suis pas là pour vous dire qui vous veut du mal ?

Arro sourit, si seulement Théo savait... Mais pour le rassurer, il trouva une excuse dans la présence du fauconnier :

-T'inquiète pas, j'ai Gareth avec moi... T'as vu comme il est balèze ? Il porte plein de planche à bras le corps... Impressionnant n'est-ce pas ? Allez zou, au travail maintenant.

Soulager d'un poids, le jeune garçon s'en alla en trottinant doucement.

-Un garçon attachant... Bon, tu as peut-être besoin d'aide non ?

L'homme ne semblait absolument pas inquiet au sujet de ces charpentiers qui voulaient lui faire la peau. Normal, on n'est pas marchombre pour rien.

[HRP : Pardon pour le retard, Edition à cercle rouge d'analyste What a Face ]

Elisha Sonjee
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MessageSujet: Re: Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]   Vieille cabane deviendra belle [Inachevé] Icon_minitimeLun 28 Jan 2013 - 22:00

    Il y avait ce silence.

    Tout semblait calme. Comme s'ils étaient tous trois, Julia, Aidan et Elisha, enfermé dans une bulle d'un silence étrange. Gênant à force. Mais guère étonnant. Il était vrai qu'elles se connaissaient à peine, si l'on y réfléchissait. Elles s'étaient croisée à l'occasion. Parce que parfois, Julia passait à la Confrérie. Parce que parfois, Lisha passait, à l'Académie. Elles s'étaient saluées poliment. Elles savaient le nom l'une de l'autre. Et quelques mots que Mael avait glissé sur elles à l'autre. Mais sinon ? Elles n'avaient jamais tenté de se rapprocher. Elles n'avaient jamais tentées d'esquisser le début d'une conversation. Elles n'avaient jamais tentées de se lier.

    Mais là, Lisha se sentait responsable de la disparition de Mael. Parce que, si elle avait vu, si elle avait su, si elle avait pu... Tout aurait été différent.

    Elle s'en voulait toujours. Elle s'en voudrait toujours.

    Elle cherchait une idée, pour rattraper le temps perdu. Pour que cesse ce silence oppressant qui la faisait divaguer. Elle cherchait une idée, pour qu'enfin une conversation naisse entre les deux femmes. Autre que le fait de dire que, quoiqu'il arrive, si tu as besoin de quelque chose, je suis là. Je comprends ta douleur. Je souffre aussi. Si tu veux de l'aide pour t'occuper du petit. Si tu veux une épaule pour pleurer. Si tu veux des conseils sur tout et n'importe quoi. Je suis là. Si tu veux une main secourable. Si tu veux des paroles réconfortantes. Si tu veux des larmes sur ton épaule. Je suis là. Si tu veux une sourire silencieux. Si tu veux... Tout ce que tu veux. Je suis là. Je suis là pour toi.

    Et, étonnement, elle allait être utile.

    Julia commença à parler. A rompre le silence. De façon hésitante. Ne cachant pas sa gêne. Elle commença à parler. A lui demander conseil. A lui poser une question. Retardant le moment où la question sortirait de ses lèvres. Détournant la phrase. Retardant le moment, où elle demanderait conseil. Parce qu'elle se voulait forte peut-être ?

    Elisha bugua. Littéralement. Une page de code s'afficha.

    Qu'est-ce qui allait – ou non – rester comme ça ? Qu'était censé signifier ce mouvement vague qu'elle avait fait. Elle mit un certain temps à comprendre. Ah ! La poitrine. La rêveuse ne put retenir un fou rire. Détendant ainsi l'atmosphère. Son éclat de rire terminé, elle décocha un sourire à Julia. La rassurant sur le même coup :


    - Non, non, ne t'en fais pas. Ils vont redevenir comme avant d'ici quelques semaines tout au plus, le temps de l'allaitement, du retour du cycle hormonal habituel, tout ça. Ça dépend des personnes, donc je ne peux pas te donner de date précise, mais ne t'en fais pas, ils ne vont pas rester ainsi. Et puis, crois-moi, tu as de la marge encore avant de ressembler à une maman baleine, sourit-elle.

    Détendre l'atmosphère. C'était tout ce qui importait, actuellement. Rire et la faire rire. La faire se changer les idées. Penser fondamentalement à autre chose. Discuter. De tout. De rien. De n'importe quoi. Sauf de la tristesse d'avoir perdu Mael. De tout sauf de ça.


    [Je propose de clôturer prochainement, parce que ça fait un moment qu'il est ouvert. On peut dire qu'ils continuent de s'affairer/discuter en hors rp éventuellement. 'fin, si ça vous va à tous, sinon, j'éditerais mon post.]


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Vieille cabane deviendra belle [Inachevé]
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