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|  Sujet: Où quand on entre dans une bibliothèque, il vaut mieux savoir lire... [Inachevé] ![Où quand on entre dans une bibliothèque, il vaut mieux savoir lire... [Inachevé] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif) Jeu 8 Mar 2012 - 17:14 | | | [Suite de ''Dis, tu m'apprends ?'', au lac] Armaële avait suivi Attalys dans les couloirs et bientôt perdu le compte de tours-détours-retours-contours qu'elles avaient effectué pour éviter des élèves en pleine réflexion autour d'un professeur grandiloquent, un Dessinateur en plein exercice de son Art - la Kaelem en aurait bien été incapable de dire ce qu'il comptait dessiner -, ou encore pour revenir sur leurs pas après être tombées sur plusieurs cul-de-sac ou autres embrouillaminis. Elle soupira quand l'Aequor s'arrêta devant une large porte de chêne et, non sans un instant d'hésitation - est-elle sûre que ce fut là ? -, l'ouvrit doucement. Armaële, qui s'apprêtait à justement lui demander dans quelle aile de l'Académie elles se trouvaient actuellement, sentit sa question se perdre devant l'écrasante grandeur de la salle qui se trouvait sous ses yeux. Des étagères accrochées aux murs, remplies de livres de toutes sortes - des gros, des petits, des poussiéreux, des minces, de véritables dictionnaires, des lambeaux pour certain... La lumière provenait de quelques fenêtres taillées dans la pierre et éclairait les tables - vides - au centre de la pièce. Personne. Aucun élève. Y avait-il quelqu'un par ici ?
Elle s'approcha d'une étagère pour promener la main sur les tranches abimées, curieuse, et éternua à cause de la poussière qui les maculaient. Elle voulut alors se tourner pour lui demander ce qu'elles allaient faire à présent vers Attalys mais celle-ci semblait avoir tout bonnement disparu. Elle haussa les épaules, peu inquiète pour sa camarade qui connaissait le lieu bien mieux qu'elle et reprit son inspection. La jeune Kaelemen essaya d'évaluer la hauteur du plafond pour pouvoir calculer le nombre approximatif de livres dans cette seule salle. Sans succès. Il y en avait trop. Beaucoup trop.
Elle crut soudain apercevoir un mouvement sur sa gauche mais quand elle s'approcha, il n'y avait plus rien. Elle aperçut alors les rayonnages qui s'étendaient encore sur des dizaines et des dizaines d'étagères - qui semblaient prêtes à s'écrouler - et retint une exclamation de surprise : comment pouvait-on lire tous ces livres ?
Ne voyant toujours pas revenir Attalys, elle décida de tenter la lecture d'un titre au hasard et porta son choix sur un gros livre, à la couverture déchirée, en cuir rouge, poussiéreux comme si personne ne l'avait consulté depuis bien longtemps. Elle se concentra un instant, plissant les yeux pour déchiffrer les lettres noires.
Le... Gi... Non. Gui... De... Des... Ca c'était plutôt facile. Es... Pè...Ke... Espèkes ? Bon, elle continua. De. Chame ? Pi. Gons ? Chamepigons ? Hein ? En... Gwy... Non, gdala... Non plus, gen...
Eclair de génie.
''Les espèces de champignons en Gwendalavir !''
Tout cet effort pour... ça ? Elle se laissa tomber sur une chaise en soupirant d'un air désespéré.
[Edition possible] |
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| | Sujet: Re: Où quand on entre dans une bibliothèque, il vaut mieux savoir lire... [Inachevé] Ven 9 Mar 2012 - 19:47 | | |
"Contes & légendes fantastiques de Gwendalavir".
Voilà. C'était exactement ce qu'elle cherchait. Attalys esquissa un sourire ravi et se saisit avec empressement de l'imposant manuscrit à la splendide reliure de cuir doré. Elle le feuilleta distraitement, satisfaite de constater qu'il était empli d'illustrations et d'enluminures en tout genre, avant de tourner les talons en chantonnant gaiement.
Première à droite puis à gauche et encore à gauche. La jeune fille avait mis un point d'honneur à se souvenir du chemin menant à l'étagère devant laquelle elle avait laissé Armaële, n'étant pas spécialement désireuse de fouiller toute la bibliothèque pour retrouver son amie. Mais là... personne. Il n'y avait personne.
La jeune femme fronça légèrement les sourcils en tournant lentement sur elle-même, serrant le livre contre sa poitrine et se mordillant nerveusement la lèvre. Bon, d'accord, il fallait bien reconnaître qu'elle n'était pas dotée d'un sens de l'orientation exceptionnel, mais de là à confondre sa droite et sa gauche...
À moins que ce ne fut pas la première mais la deuxième à droite ? Et avait-elle bien tourné au bon endroit ? N'aurait-elle pas dû bifurquer plus rapidement à gauche ?
Elle laissa échapper un soupir résigné puis s'adossa précautionneusement contre l'étagère reluisante. Quelle empotée ! À peine arrivée sur le lieu d'étude, il fallait déjà qu'elle perde son élève. Nouveau soupir. Décidément, elle faisait un bien piètre professeur...
Elle aperçut soudain une ombre furtive, quelque part sur le côté. Une ombre escortée d'une cascade de cheveux mordorés et d'un joli sourire... Elle se redressa, le cœur battant et à la bouche des mots qui, déjà, se pressaient sur ses lèvres. Espoir fugace. La jeune femme écarquilla légèrement les yeux en remarquant l'uniforme bleu de l'arrivante, sensiblement du même âge qu'elle. Une consœur, donc. Mais il ne pouvait s'agir d'Armaële.
Cependant, alors que l'Aequor allait bifurquer entre deux rangées de manuscrits un peu poussiéreux, Attalys sursauta et, comme mue par un incompréhensible ressort ou un instinct irrépressible, se précipita à sa suite pour poser une main sur son épaule.
- Euh... Excuse-moi...
La jeune fille se retourna en plissant légèrement ses beaux yeux bruns.
- Oui ?
La Dessinatrice esquissa une grimace gênée et expliqua d'une voix balbutiante en trébuchant sur les phrases :
- Eh bien, euh... Est-ce que tu aurais vu, par hasard, une fille auburn, plutôt petite, de 18 ans environ, avec un regard... Elle s'interrompit une fraction de seconde ; mince, il était gris ou vert, ce regard ? Un regard clair et, euh... Un uniforme rouge... avec...
Elle se tut, honteuse. Devant elle, l'Aequor réfléchissait. Enfin, alors qu'elle commençait à croire que c'était bel et bien peine perdue, le visage de cette dernière s'éclaira.
- Bien sûr ! Tu prends cette allée et continues tout droit jusqu'à, ben... jusqu'à la trouver ! Normalement, elle ne devrait pas avoir bougé, mais...
La figure d'Attalys se fendit d'un large sourire. Pour un peu, elle l'aurait embrassée. Elle tourna aussitôt les talons sans attendre la fin de sa tirade puis, après l'avoir remerciée d'un bégaiement à peine audible, disparut entre les rayonnages chargés de livres.
En effet, Armaële n'avait pas bougé. Assise sur une chaise, elle fixait d'un œil morne le plafond de la salle gigantesque, perdue dans des pensées sans doute pas spécialement joyeuses. Néanmoins, lorsqu'elle croisa le regard de sa camarade, son visage s'épanouit et elle se leva aussitôt. Dans sa posture se lisaient à la fois l'excitation, le soulagement et une certaine anxiété quand elle se rendit compte que la jeune fille tenait un épais volume serré sous son bras.
Sans un mot, la Dessinatrice se dirigea vers une table où elle s'installa, imitée par la Kaelem qu'elle avait invitée d'un geste doux et fluide. Elle lui présenta ensuite le recueil de contes dont la jeune femme se saisit avec des mouvements emplis d'empressement et de respect. Elle la vit le poser délicatement devant elle, effleurant sa merveilleuse couverture d'un doigt hésitant. Puis elle releva la tête, attendant sans impatience que son amie prenne la parole.
Attalys lui sourit d'un air encourageant avant d'ouvrir la bouche en comprenant qu'Armaële attendait son autorisation pour entamer sa lecture – ou son déchiffrage.
- Avant toute chose, j'aimerais que tu me lises le titre, s'il-te-plaît.
Si tu le veux. Si tu le peux.
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