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| Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] | |
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Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Dim 26 Fév 2012 - 20:53 | | | SUITE de "La plume a rendez-vous avecl'épée" Les yeux bleus d’Edel sourirent quand Duncan accepta son invitation. Elle avait beaucoup à faire il était vrai, mais il en était ainsi tous les jours. La présence de son ami viendrait quelque peu apaiser la pression des millions de choses auxquelles elle devait penser, ces dernières se pressant presque avec violence au portillon de sa raison._ Tout le plaisir sera pour moi, croyez-moi sur parole. – dit-elle en retirant la clé de la serrure avant de la dissimuler habilement dans un repli de sa manche – Locktar tient à vous, il aurait accepté sans plus de cérémonie si ça n’avait pas été particulièrement le cas. Il veut vous épargner vous, mais vous, vous voulez apprendre, afin d’épargner le plus grand nombre d’élèves en cas de péril. Je me dois de soutenir la cause qui aidera le plus grand nombre et celle-ci est la votre. Et aussi parce que moi aussi je vous apprécie. Mais je ne combattrais pas son argumentation puisque je ne la réfute pas pour autant. Tout est une question de point de vu. Edel sourit. Duncan était quelqu’un de vraiment intéressant, véritablement ouvert d’une clairvoyance presque séduisante tant elle était appréciable. Le plus sensé des pacifistes qu’elle avait croisé jusque là de surcroît. Il n’était pas de ceux qui s’empressent de critiquer sans savoir, l’intérêt d’autres comme sa famille dont les valeurs reposaient sur un ensemble de code guerrier. Ne comprenaient-ils pas ceux là, qu’il fallait des gens pour tout ?
La première Gardienne soupira et s’engagea dans le couloir, Amir marchant activement à sa gauche pour tenir le rythme de sa marche et elle se souvint qu’elle avait un invité aujourd’hui peu habitué aux marches endurantes. Elle calqua donc son pas sur celui du professeur. Le seul professeur d’ailleurs, avec Clarysse, qu’elle côtoyait dans cette Académie. Peut-être effrayait-elle les autres… il fallait dire qu’elle n’était pas vraiment disponible pour aller se joindre à eux pour un repas à la grande salle ou bien en dehors des moments dits officiels. Elle se réjouissait donc de ces deux amitiés qui se passaient somme toute, plutôt bien.
Lorsque l’homme de lettres alla récupérer son mentaux Edel écouta avec attention les notes, remarques et points de vue d’Amir qui très appliqué, s’empressait de lui faire part avant chaque ronde. Court incident au matin, un chariot de livraison de farine avait stoppé en plein milieu de la Grande Porte ; trop chargé le matériel avait mal supporté la voyage. Ecoutant attentivement, elle demanda rapidement si il avait été dépêché sur les lieux un groupe d’homme, combien de temps cela avait prit. Un incident semblant être banale, mais ce qui concernait de près ou de loin la Grande Porte et les remparts étaient un sujet sensible. Combien de cas avait-elle étudiée relatant la prise d’assaut d’une place forte, commencé par ce type d’incident « banals ». Et puis il fallait dire que depuis la dernière attaque, elle était quelque peu tendue à ce sujet. Elle donna des instructions qu’Amir mémoriserait très bien elle le savait et déjà Duncan revenait :_ Bien, par où allons-nous ? Je compte que vous m’excuserez de ne pas connaître par cœur le cheminement de votre ronde ! Tant que nous y sommes, vous sembliez préoccupée du sort de certains élèves, puis-je répondre à vos interrogations à ce sujet ?Edel sourit en l’invitant à reprendre la marche :_ Ma ronde est aléatoire, elle change tous les jours, selon les nécessités du moment. Le programme initiale est le suivant : inspection surprise de l’unité actuellement en clos d’exercice, vérifications de l’armurerie, observation de la relève de la garde. Ce n’est pas encore tout à fait au point, je dois encore surveiller cela chaque jour, c’est un moment important durant lequel l’attention des hommes ne doit pas se relâcher. Nous irons ensuite à la tour sud où j’ai également un bureau, les rapports de nuit doivent déjà y être. Et nous terminerons par une ballade sur les remparts, visite de routine, discuter un peu avec les gardes en fonctions, écouter Amir me raconter tout sur tout dans les moindre détailles. – elle sourit et ajouta – Je ne sais pas ce que je ferais sans lui d’ailleurs. Il me seconde à merveille.Ils tournèrent à gauche au détour d’un couloir, alors que le garde marmonnait qu’il ne fallait pas ainsi le flatter et que ce n’était que son travail de faire tout cela, rien de plus. Edel sourit encore pour toute réponse puis s’adressa au professeur :_ Et oui les élèves « atypiques » m’intéressent. J’ai fait serment de protéger les résidents d’un très vieil ami de la famille et si je connais plus ou moins l’ennemi qui s’acharne à vouloir entrer dans ses murs, j’ignore tout à fait ceux qui peuvent naître à l’intérieur. Comme cette… Marlyn, dont j’en ai entendu parlé pour la première foi ce matin et ces pratiques de tortures sur les élèves… les personnes que je croise ne sont pas très bavardes sur l’Académie avant mon arrivé, aussi en sais-je peu. Cela ne m’embrouille pas dans mon domaine, mais peut-être pourriez-vous me faire plus de lumière à ce sujet ? Même Locktar est avare d’informations… et j’ai tant de questions…- s’arrêtant subitement en levant la mains elle murmura en regardant au loin, la petite cours dans laquelle l’unité qu’elle voulait visiter se trouvait déjà – Arrêtons-nous là un moment. Je veux voir ce qu’il en est quand je ne suis pas là. Ils sont à l’heure c’est déjà un progrès notoire. |
| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Dim 4 Mar 2012 - 21:31 | | | Duncan observa tout au long de leur marche le dénommé Amir, qu’il ne connaissait pour l’instant que très vaguement, et seulement de vue, et encore, il ne l’aurait même pas remarqué si Edel n’insistait pas à ce point-là sur ses capacités. Il avait la tête typique du bon garde, il fallait dire, mais avec une étincelle d’intelligence en plus dans les yeux. Pour ne pas s’intéresser aux arts du combat, Duncan n’avait jamais vraiment fait connaissance avec les gardes, contrairement à certains et certaines de ses collègues qui se plaisaient à aller discuter ou manger avec eux, surtout les professeurs de combat. Lui préférait généralement la compagnie des scholiastes et des dessinateurs, et même parfois des élèves, et il lui arriverait encore régulièrement d’aller s’installer au milieu d’un groupe d’élèves qu’il connaissait pour le repas ; et ces moments étaient toujours bons à prendre, car il en ressortait le plus souvent plein de joie et d’envie d’enseigner.
Non seulement cet Amir semblait efficace, mais il était humble, de surcroît, et ce n’était pas une mauvaise chose. Combien de fois avait-on entendu, à Al-Jeit, des histoires à propos de militaires que l’orgueil avait gagnés et qui étaient prêt à n’importe quelle bassesse pour monter en grade ou simplement recevoir une gratification de la part de leur supérieur ? Avec Edel et Amir pour veiller sur eux, le Chaos et les Raïs ne se présenteraient plus à leurs portes de si tôt, si tant est qu’ils existassent encore.
Quand ils stoppèrent pour la première étape de leur ronde, Duncan jeta également un coup d’œil par la fenêtre, et il dut plisser des yeux pour pouvoir apercevoir en détail les petites silhouettes qui se mouvaient dans le clos d’exercices – encore un endroit dans lequel il n’avait jamais mis les pieds, tiens. Comme sa vue baissait avec l’âge, il tira d’une poche de son pourpoint des petites bésicles qu’il ajusta sur son nez, et le monde lui apparut plus net. Il put alors répondre à Edel en souriant :
- A l’heure certes ! Mais je peux voir d’ici que certains ont eu des réveils difficiles… Dites-moi, Amir, n’est-il pas exigé d’un garde qu’il soit correctement habillé, rasé et coiffé lors de l’inspection ? Je n’y connais certes pas grand-chose, mais il me semble que la chemise de ce garde, celui de gauche avec la queue de cheval, dépasse de son pantalon. Et celui-là, regardez, il a oublié de se raser d’un côté !
Ils s’esclaffèrent tous les trois de concert au malheur du pauvre garde. S’il ne pouvait le voir, le professeur de lettres pouvait néanmoins deviner, voire sentir l’air un peu bouffi des plus jeunes, aux cheveux ébouriffés, qui n’étaient manifestement pas encore habitués au réveil matutinal auquel leur supérieur les astreignait ; il ne pouvait les blâmer.
- Vous avez un œil sélectif, monsieur Cil’ Eternit, regardez plutôt les autres, vous constaterez qu’aucune chemise ne dépasse et qu’aucune mèche n’a été oubliée, pour la plupart ! - Il est vrai, vous avez tout à fait raison, fit le professeur avec son sempiternel rire doux.
Edel, en revanche, observait ses hommes d’un ton plus professionnel, un peu moins réjoui que les deux hommes qui blaguaient sur les endormis. Il pouvait la comprendre : elle avait la lourde tâche de protéger une Académie qui n’était aimée par aucun des impériaux, et devait même veiller sur des élèves en particulier à cause de ses propres relations. Une bien lourde tâche pour un si petit bout de femme ! Pour elle, chaque détail devait sembler important, et même un doublet mal boutonné était un manquement de discipline des plus flagrants.
Le professeur tripota machinalement ses boutons de manchette en réfléchissant aux détails dont pourrait avoir besoin Edel. Il avait déjà livré beaucoup de détails qu’il connaissait sur la légendaire élève chaotique à Locktar, et le peu qu’il avait gardé pour lui, il les gardait parce qu’il n’était pas sur de leur véracité ou de leur logique. En tant qu’homme de lettres et d’histoire, il privilégiait la rigueur à la longueur.
- On peut comprendre, reprit-il d’un ton pensif, que la plupart de mes collègues préfèrent rester silencieux sur les élèves à problème.. certains y voient une sorte de honte, d’autres pensent qu’ils réagissent de manière exagérée, et les plus fragiles sont encore trop choqués par les récents évènements pour envisager de parler de choses aussi sombres..
Il n’oserait certainement pas avouer qu’il faisait partie de la dernière catégorie, et que pendant les semaines qui avaient suivi l’heureuse reprise, il aurait été incapable simplement d’envisager le concept de torture. Il n’avait pas vécu beaucoup de choses horribles dans sa vie, mais le défilé de prisonniers libérés et de blessés dans ses appartements suffisait pour remplir sa vieillesse. Néanmoins, le temps avait passé et Edel avait bien besoin des informations qu’on lui confiait.
- Oh, cette Marlyn n’était bien sûre pas la seule à présenter des problèmes ou des dangers à l’Académie, mais la plupart de ceux dont on m’a raconté les pires histoires sont depuis morts ou partis. Prenez une certaine Alassa, je crois, ou bien était-ce Alana ? Son nom n’est pas très important, mais sire Hil’ Jildwin me parle souvent d’elle, entre autre, comme ayant causé des problèmes à cause de sa.. son caractère sauvageon. Ou bien un autre, un élève que l’on disait schizophrène, et dont on a découvert par la suite qu’il avait un démon enfermé dans la tête, démon qui a menacé l’Académie par la suite ! Il fit une petite pause. L’Académie ne manque décidément pas d’histoires.
Il replia ses bésicles et les replaça avec une grande précaution dans une poche intérieure de son manteau, où il pourrait les atteindre facilement s’il avait à nouveau besoin de corriger sa vision de loin. Amir commençait à marcher sur place, le programme de la journée devait vraiment être chargé s’ils ne pouvaient rester longtemps au même endroit.
- Je peux vous donner des détails sur les anciens élèves dangereux, voire les anciens professeurs dangereux, ainsi que sur les contemporains que je connais beaucoup moins, malheureusement, mais vous avez tant de questions et moi tant de réponses différentes que je ne puis y répondre d’un seul tenant. Qui vous intéresse vraiment en priorité ? Il hésita puis, sur un ton tout autre, en une sorte d’aparté de sujet, et ne soyez pas trop sévères avec ces pauvres soldats, c’est une bien plus dure épreuve d’avoir à se lever avant le soleil que d’affronter un ts’lich affamé !
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| | Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Dim 18 Mar 2012 - 0:40 | | | _Une épreuve ne se mesure pas toujours par la difficulté seule, mais parfois également par son enjeu. Aujourd’hui ils ne se lèvent pas alors que c'est un beau jour, qui peux me dire alors si demain ils se tiendront debout devant votre ts’lich affamé, alors qu’enjeux et risques sont tous passés à leur apogée ? – silence - Cela me contrarie Amir… - souffla Edel en se remettant en marche, le front plissé. - Je n’arriverais jamais à instaurer un semblant d’ordre dans cet établissement… Et sachez Sir Cil’Eternit, que l’ennemi qu’il soit Ts’lich ou autre n’attend pas que vous soyez réveillé à votre aise pour interrompre le cour de votre existence. Les seuls ayant le loisir ici de dormir ou de se permettre des écarts sont les élèves et les professeurs. Nul repos pour un garde en service. Ils ne sont pas payés pour ça. Cela n’est pas non plus mentionné dans le serment d’allégeance que chacun d’eux a juré sur leur vie de respecter jusqu’à la mort si il le faut. – silence durant lequel ses pensées allèrent en tout sens. Comment pouvait-elle faire pour améliorer tout ça ? Seul le temps serait son meilleur allié – J’ai besoin d’Hommes pour défendre ce lieu mon ami, pas de girouettes sur patte.
Edel se tut bien qu’elle en avait encore long à dire. Plissant le front, elle dévala la petite volée de marche qui les séparait à présent de la cour intérieur où s’exerçaient les hommes, toutes les paroles du professeur restant dans un coin de son esprit dans l’attente d’être traitées. Tout comme cette pile de parchemin qui stagnaient sur son bureau et y patientaient gentiment … était-elle si incompétente qu’elle ne pouvait ni d’un côté avancer comme il se devait dans la paperasse, ni de l’autre apprendre à ses hommes à se comporter en soldat ? Elle soupira, agacée de sa propre incompétence.
_Voudriez-vous sieur Cil’Eternit, me faire l’honneur immense de faire l’inspection à mes côtés ? Votre vision m’intéresse et cela mettra Amir quelque peu en repos.
Rajustant sa cape, Edel n’attendit pas la réponse de son ami. Il était entendu qu’il ferait naturellement ce qui le conviendrait le mieux, la suivre dans la cour ou l’attendre sous les arcades. De plus elle ignorait si cette proposition était bienvenue ou bien le mettait mal à l’aise. En prenant les devants, elle lui épargnait de devoir donner une réponse trop immédiate.
Dès qu’elle apparu clairement à l’entrée de la cour, l’ambiance qui était à la camaraderie – chose qu’elle appréciait, une bonne entente était toujours une des clés maîtresses de la réussite – et aux exercices en tout genre, tout cessa. Surpris de la présence de la Première Gardienne normalement très occupée, ils se mirent précipitamment en ligne comme les consignes leur indiquaient de faire en sa présence, et cela prit quelques minutes avant que tous aient récupéré leurs armes et occupent leur place propre dans le rang. Edel les bras dans le dos, Amir à gauche, le professeur de Lettre à sa droite ( ?) tiqua devant le temps que cela prenait. D’agacement elle claqua la langue contre son palais, Amir ayant depuis longtemps appris à reconnaître les diverses manifestations de sa supérieure, rajusta nerveusement son manteau. Quand tous furent enfin immobiles, le silence tomba sur la petite cour pendant plusieurs minutes. Edel arrêta son regard sur chacun d’eux. Qu’allait donc penser Duncan d’elle, si dans un échantillon d’une quinzaine d’homme déjà, se trouvaient encore quelques éléments récalcitrants. Cela la désolait, profondément… mais il valait mieux se concentrer sur le positif, c’était plus encourageant.
La Première Gardienne était plutôt satisfaite malgré les quelques cas, ils semblaient tous en forme et appliqué à leurs exercices. Une chose nouvelle pour eux avait-elle cru comprendre, ils ne s’entretenaient pas quotidiennement avant… une pratique bien étrange d’ailleurs… Quel garde au ventre pendant et à la fatigue sournoise pouvait faire de son mieux pour protéger d’autres personnes ? Il fallait qu’ils restent au milieu de leur forme tous ! Paré à tout moment, du plus jeune au plus ancien. Et il lui semblait qu’ils étaient plus dégourdie depuis l’instauration de ces mises en forme obligatoires dans leur emploi du temps.
_Présentez vos armes ! Tous obtempérèrent à l’ordre d’Amir, une vingtaine de courtes lames sortant de leur fourreau. Edel tiqua de nouveau face à la manœuvre toujours un peu gauche de ses hommes, mais ne dit mot. Il était plus réconfortant de s’arrêter encore une foi, sur les progrès. C’était beaucoup mieux que dans les premières semaines, il n’y avait rien à redire là dessus.
Le silence tomba alors qu’Edel scrutait la petite troupe d’une quinzaine d’homme qui ne bougeait plus. Amir lui murmura à l’oreille que la blessure de Morène et celle d’Illan se remettaient depuis la bataille, mais lentement… la jeune femme secoua la tête sans dire un mot. S’arrêtant devant le quatrième homme de la ligne qui la dépassait de deux bonnes têtes, elle leva ses yeux clairs impassibles vers lui : _Monsieur Arton, vos bottes sont dans un état exécrable le saviez-vous ? – silence – prenez donc en soin, les temps sont dur et coupez-moi donc cette barbe par la Dame ! _Elle ne me dérange pas dans mon exercice, Madame ! – lui répondit une voix caverneuse - Je demande l’autorisation de la garder. _Autorisation accordée, mais ayez au moins l’obligeance de la tailler convenablement. _Oui Madame. _Monsieur Nurm rentrez donc votre chemise et Monsieur Ragroyan vous me ferez le plaisir de courir prestement vous couper la barbe comme il se doit. Vous faites honte à votre équipe ainsi apprêté, vous passerez plus tard dans mon bureau nous avons à parler.
Semblant être contrarié par la remarque, le garde baissa la tête mais resta silencieux. Edel poursuivit son inspection scrutant les armes, qu’elle espérait trouver en meilleur état qu’aux premiers jours.
_Messieurs, tout cela est bien mieux que dans les premières semaines. – fit-elle assez fort pour que tous l’entendent Monsieur Parvet qu’elle est la devise à laquelle je tien particulièrement ? _Respect, Discipline et Cohésion madame. – répondit un garde, sept têtes plus loin – _Monsieur Ornayer, ces trois points sont-ils respectés dans votre unité ? _Oui madame ! _Je n’aime pas les plaignants, y en a t-il encore dans vos rangs monsieur Ornayer au sujet de ces exercices imposés ? _Non madame…
Edel s’arrêta enfin et fit face à la ligne des soldats de l’Académie. Elle s’attarda, prenant ainsi le temps de graver plus profondément encore, chaque visage dans sa mémoire. Puis inspirant calmement elle se lança enfin, en quête de ce pourquoi elle avait réellement fait le déplacement ce matin là :
_Comment est le moral de vos hommes depuis la dernière bataille monsieur Ornayer ?
Silence. Mauvaise chose…
_Note unité… – répondit le chef de troupe d’une voix soudainement moins énergique - a eu beaucoup de perte madame… - silence - mais nous essayons d’aller de l’avant madame. _Fort bien.
Edel nota le trouble des gardes à l’évocation du dernier affrontement. Il était vrai qu’ils avaient perdu beaucoup d’hommes, elle ressentait le même pincement au cœur et la même peine qui se lisaient dans leurs regards. Mais il n’était pas bon de s’émouvoir facilement et de s’apitoyer, la situation était déjà assez difficile comme ça.
La première gardienne alla de nouveau lentement jusqu’au bout du rang, sans dire un mot alors que son regard bleu sans expression s’attardait sur chacun des visages de la petite troupe, encore et encore. Il n’était décidément pas facile de se souvenir des prénoms de tous. Elle mit de nouveau les mains derrières le dos.
_Tout cela me semble correcte, mon bureau est ouvert si un problème quel qu’il soit se présente à l’un d’entre vous messieurs. Très bon travaille à vous, reprenez vos exercices, nous nous reverrons à la relève de 6 heure ce soir.
Ils se remirent tous en mouvement alors que le chef de troupe la saluait avant son départ, lui remettant son rapport de la veille. Retournant à l’abri des arcades il fallut à Edel un moment avant de pouvoir effacer son regard dur de circonstance pour ne pas sembler agressante ou froide envers son ami qui n’avait dit mot. Comme ils prenaient la route pour l’étape suivante elle dit, noyée dans ses pensés:
_Vous venez de voir les piquiers de l’Académie, des hommes courageux qui ont tenus les premières lignes lors de la bataille. Mais qui ont beaucoup souffert. Ils ont perdu la moitié de leurs effectifs… c’est quelque chose que je ne pourrais jamais leur rendre…
La déception se sentit dans sa voix, elle s’en rendit compte elle-même alors que son regard tombait malgré lui dans le vide. Mais qu’espérait-elle au juste ? Sauver tout le monde ? Il n’y avait pas de guerre sans morts, pas de batailles sans pertes… Elle n’était que celle qui leur apprenait à survivre au mieux, pas celle qui détenait le pouvoir des les faire vivre ou mourir. Pourtant elle avait fait serment de protéger tous les résidents de l’Académie, et n’y vivaient-ils pas également ? Des troues dans les rangs… ça faisait toujours mal, tant sur un point de vue tactique que sur le moral des troupes.
Edel eut beaucoup de mal à se concentrer à nouveau sur le sujet de conversation qu’elle avait débuté avec le professeur. Elle était de toute évidence plus affectée par la dernière bataille qu’elle ne voulait bien l’admettre. Ses yeux s’embuèrent elle ne sut pas vraiment pourquoi, elle savait seulement qu’elle devrait en parler avec Locktar, il la comprendrait sûrement lui, il savait parfois trouver les mots qui lui faisait du bien…
_Parlez-moi des professeurs actuels pour commencer. Je pense les connaître encore moins que vous. Une telle lacune n’est pas digne de mes fonctions, n’est-il pas? – bref sourire, puis hésitation et finalement – Et pour tout avouer, je connais cette Marlyn Til’Asnil de nom et de réputation… mais j'ignorais qu’elle venait de l’établissement d’un de mes plus vieux amis, comme j'ignore tout des ses "origines". Voilà pourquoi son histoire m'intéresse. Son nom est inscrit en lettres rouges sur la liste noire des miens et… elle était présente à la dernière bataille. Je peux vous avouer maintenant que je ne nous donnais pas gagnant ce soir là. Nos plus grands ennemies sont les mentaïs, nous ne pouvons pas grand chose contre eux ; je ne peux pas grand chose contre eux… - silence puis elle sourit faiblement en changeant de sujet – Comment se porte Jehan ? Cela commence à faire bien longtemps que je ne l’ai croisé… du moins je n’ose pas encore depuis les dégâts que j’ai occasionné dans le hall et les dépenses que cela à donc entrainé…
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| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Lun 26 Mar 2012 - 11:37 | | | - Ce sera un grand plaisir pour moi, Edel, précisa Duncan alors qu’elle lui emboîtait déjà le pas pour se rendre dans la cour de la fontaine, tandis qu’il la suivait aux côtés d’Amir, dont l’attention et le professionnalisme ne cessaient de l’impressionner. Les rides creusées de son front supposaient qu’il était souvent soucieux à cause de son travail et des attentes qu’avait Edel de ses rapports, et Duncan ne pouvait que louer le calme qu’il parvenait à conserver alors que manifestement, Edel n’était pas satisfaite de ce qu’elle avait vu par la fenêtre.
Quand ils parvinrent dans la cour, Duncan se tint silencieux aux côtés d’Edel. Il n’avait pas spécifiquement de légitimité à se trouver aux côtés de la Première Gardienne lors de l’inspection de ses troupes, et il ne doutait pas que les soldats devaient se demander qui était l’homme qui se trouvait aux côtés de leur supérieure et qu’ils ne connaissaient pas ou peu, mais n’avait manifestement pas l’apparence d’un soldat de métier.
Néanmoins, le professeur de légendes et de lettres prit son air le plus sérieux possible, l’air du scholiaste et de l’enseignant qu’il savait arborer à l’occasion, et carra les épaules pour se donner une contenance. Manifestement, il n’était là que pour observer, et c’était une occasion rêvée pour se renseigner sur ce monde martial dont il ne connaissait pas les mécanismes. La discipline extrêmement stricte et les structures contraignantes étaient nécessaires à l’apprentissage des soldats, et manifestement ce système n’avait pas vraiment eu cours à l’Académie avant l’arrivée d’Edel.
Cela lui paraissait logique : les armées n’existaient que depuis un peu plus de cent ans, comment un homme pouvait-il accepter d’être assujetti dans tous les domaines quand son père et son grand-père ne l’étaient pas ?
Il fallait bien une fillle de la Citadelle des Frontaliers pour remettre de l’ordre dans tout ça, et en ce moment-même, l’homme se rendait bien compte de l’indispensabilité d’Edel pour l’Académie en ce moment-même. Elle parvenait à se faire respecter d’hommes hauts de six ou septs pieds, plus forts qu’elle probablement aussi, et qui pourtant baissaient la tête à ses réprimandes et répondaient rapidement à ses commandements. Beaucoup étaient encore jeunes, ce qui étonna beaucoup le professeur.
Dès lors qu’Edel manifesta de l’intérêt particulier pour chacun de ses hommes de manière individuelle, Duncan recula spontanément de deux pas, en suivant l’exemple d’Amir qui avait cédé le pas à sa Maitresse et attendait un peu en arrière ses directives. L’intellectuel nota dans un coin de sa tête la devise d’Edel dans son corps d’armes, et se promit d’y réfléchir, une fois seul, et de se pencher plus avant sur le symbolisme des armées, et la nécessité d’instaurer des devises –mais ça n’avait d’intérêt que pour son activité intellectuelle personnelle, pas pour le post en cours.
- Comment sont recrutés vos gardes, dites-moi, Amir ? lui demanda-t-il Duncan à voix basse tandis qu’Edel continuait ses péroraisons.
Le second de la Première Gardienne hésita un moment, il n’était manifestement pas habitué à parler quand il n’y était pas autorisé directement, particulièrement lors de la revue de la garde. Néanmoins, le visage sincère et curieux de l’homme de lettres le poussa à lui répondre, toujours par messes basses et en gardant un œil sur le lieutenant Ornayer :
- La plupart sont recrutés sur la base du volontariat, c’est pour ça que nous avons autant de jeunes gens dans nos rangs, mais cette compagnie-là comporte de nombreux soldats de métier que la Légion Impériale n’a pas satisfait et dont la droiture morale est trop forte pour verser dans le banditisme. - Se peut-il que certains soient recrutés par l’Académie sur recommandation de l’Empereur pour la qualité de leurs services ? - C’est le cas du soldat Nurn, que vous voyez ici, mais c’est très rare, vous n’êtes pas sans savoir que nos rapports avec l’Empereur ne sont pas des plus amicaux. - Pure caprice que cela, il nous jalouse seulement les meilleures épées de Gwendalavir, il paierait très certainement une fortune pour avoir miss Edel à ses côtés.
Amir lui rendit son sourire complice, même si le compliment à sa supérieure le gênait quelque peu, habitué à rester neutre et inexpressif lors de ses rondes. Il redressa d’ailleurs l’échine un peu brusquement et prit un garde-à-vous strict quand Edel les rejoint après avoir terminé son inspection. Duncan n’avait pas écouté ses échanges avec les soldats et particulièrement avec le lieutenant Ornayer, mais la lueur au bord de ses yeux et son air bien plus triste qu’au départ ne trompait pas Duncan sur le sujet de conversation qu’ils avaient pu avoir : ces stigmates, il les avait retrouvés sur tous les visages au sortir de la bataille de l’Académie. Par galanterie, il fit mine de ne rien remarquer. Si elle souhaitait lui faire part de son chagrin et de ses inquiétudes, si elle estimait qu’elle pouvait lui faire suffisamment confiance pour cela, alors elle le ferait, mais il ne la pousserait pas dans ses retranchements contre sa volonté, ce n’était pas dans ses habitudes.
- Je pense très sincèrement que notre discussion sur les professeurs et les traitres peut attendre un peu, un moment de la journée où votre esprit sera plus reposé, je ne fais pour l’instant que vous déconcentrer dans vos fonctions, et je vois comme vous mettez un point d’honneur à les remplir avec la plus grande méticulosité.
Edel lui rendit un sourire qu’il interpréta comme un peu soulagé, reconnaissance peut-être ? Il fallait comprendre la dose de travail qu’elle s’infligeait, et lui détourner l’esprit de son tour de gardes en parlant de professeurs et de parjures lui semblait un bien mauvais tour à faire.
- Vous parliez d’un tour des remparts, je suggère que nous abordions le sujet quand nous les aurons atteints, vous serez sûrement plus tranquille.
Leurs pas les menèrent cette fois à l’armurerie de l’Académie : encore un endroit dans lequel il n’avait jamais mis les pieds et qui l’intriguait au plus haut point, dans sa curiosité naturelle. Amir semblait s’impatienter pour emmener Edel dans une pièce annexe qui devait probablement servir à contenir les registres et toutes les formalités administratives, aussi Duncan la laissa-t-il s’éclipser rapidement sur un murmure d’excuses qu’il accepta avec un sourire. La pauvre, tout ce travail et si peu de temps pour le compléter… Peut-être devrait-elle déléguer une plus grande part de ses fonctions à ses surbordonnés ? Ne leur faisait-elle que si peu confiance pour accomplir les tâches quotidiennes comme la maintenance de l’armurerie ?
- Dites-moi, jeune homme ?
Le jeune garde qui était en poste à l’armurerie s’avança vers lui, manifestement surpris d’être appelé jeune homme, mais Duncan profitait de son âge avancé et de son allure un peu grand-paternelle pour prendre des libertés de ton qui n’étaient pas sans l’amuser. D’un doigt, il désigna les différents râteliers et rangements pour les armes :
- Je ne vois aucune arme d’entainement, ici, laisse-t-on donc les élèves se battre avec des armes affutées et métalliques ? - Ca arrive parfois, monsieur, mais les armes en bois sont stockées directement dans la salle d’armes, sire Hil’Guidjek trouve que c’est plus pratique que de devoir les chercher dans cette pièce à chacun de ses cours. - Je vois.Oh, mais dites-moi, sont-ce des flamberges et des hallebardes que je vois sur le râtelier sous le vantail ? - Exact, monsieur.
La présence d’armes aussi exotiques dans l’armurerie de l’Académie surprenait Duncan. Quel usage pouvait avoir les élèves d’armes aussi atypiques, aussi lourdes et aussi peu maniables ? Les gardes possédaient des épées courtes et des armes simples, quelle idée avait-eu Jehan d’encombrer les salles d’armes de l’Académie de ce type d’armes d’apparat, ou qui étaient bien trop barbares pour être utilisées par les élèves ? Edel revint à ce moment-là alors que Duncan discutait avec le jeune garde des différents types de défense qui se trouvaient sur les remparts de l’Académie – trébuchets, balistes et onagres, et Duncan était étonné d’apprendre que l’Académie n’en possédat pas, pas plus que les portes ne comportaient de systèmes de défense. Erudit en matière de théorie des armes, il ne les avait cependant jamais vues autrement qu’en mots. Edel revint avec un air songeur et préoccupé sur le visage, et sortit de la pièce, Duncan et Amir sur ses talons. Elle n’avait même pas pris la peine de regarder les armes en elles-même, ce qui étonna à nouveau l’enseignant.
- Vous devriez engager trois hommes comme Amir, miss Edel, vous avez déjà l’air rompue alors que la journée ne fait que commencer ; Vous faut-il nécessairement faire tous les jours cette ronde si longue et si chargée ? Je suis sûr que l’armurerie ne s’envolerait pas si quelqu’un d’entre allait en vérifier les registres de temps à autres.
Il réfléchit un moment, et revint sur ce que Edel lui avait confié à propos de Jehan.
- Je pense pouvoir dire que je connais bien Jehan, notre si cher Intendant, car nous sommes devenus de proches amis depuis le temps, et pour répondre à votre question, il se porte bien mieux que l’on pourrait l’espérer au vu de la situation. Il est également surchargé, et je lui ai maintes fois conseillé de prendre un assistant, comme je vous le conseille à vous également. Vous vous ressemblez étrangement, à la vérité, termina-t-il sur un petit rire, vous êtes extraordinairement accrochés à vos responsabilités tous les deux, de vrais mules !
Avec un clin d’œil, il reprit :
- Croyez-moi, notre Intendant sait où trouver les fonds quand il s’agit de refaire à neuf le hall de notre Académie, et entre nous le carrelage avait bien besoin d’être refait, vous avez en réalité été d’une grande aide à l’Académie. Et les pièces d’or semblent couler des tiroirs de notre Intendant, il a le donc pour trouver de l’argent là où la Dame elle-même aurait juré qu’il n’y en avait pas. Vous n’avez vraiment pas de soucis à vous faire, vraiment, vous nous avez après tout sauvés de l’attaque des Mentaïs – sourire – et je pense pouvoir dire sans me tromper que sans vous, le carrelage du hall aurait été le dernier des soucis pour notre Académie, peut-être même qu’il n’y aurait en ce moment-même plus de murs pour lui tenir chaud, à ce carrelage.
Amir s’impatientait manifestement, pourtant il semblait aux yeux de Duncan que l’emploi du temps de la journée tirait lentement sur sa fin. Mais peut-être devait-elle passer par son bureau, entre temps ?
- Mais je ne veux pas nous retarder par cette glose, où allons-nous maintenant ? Si le chemin s’y prête, je puis faire un crochet par mes appartements ou par les cuisines pour nous chercher de quoi tenir la cadence jusqu’à la fin de la journée.
Edel était bien jeune pour les tâches qui lui incombaient, et se développait chez Duncan une sorte de sentiment paternel bien étrange, étant donné qu’elle possédait beaucoup plus de responsabilités qu’il n’en aurait jamais, et bien plus de sérieux qu’il ne serait capable d’en montrer. Néanmoins, ses soucis faisaient peine à voir, et il ferait son possible pour la soutenir dans sa journée.
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| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Ven 15 Juin 2012 - 13:57 | | | Je peux éditer pas de soucies désolée du retard. Edel sourit en se tournant vers le professeur. Qu’elle bonne idée avait-elle eu en l’invitant à sa suite ! Elle s’arrêta pour l’observer d’avantage, comme il cessait de parler. Le sourire aux lèvres elle posa une main amicale sur l’épaule de l’homme de lettre :_ En vérité professeur, votre présence à elle seule pourrait me permettre de tenir le rythme de journées, au combien plus pesantes que celle d’aujourd’hui. – la jeune femme sourit encore et repris sa marche avec moins d’empressement – Vos encouragements m’apaisent, vos réponses me rassurent et vos compliments me touchent sincèrement… bien que je doute de leur bien fonder en vérité… Cela fait toujours du bien d’entendre quelques félicitations au sujet d’un travail pour lequel on se donne du mal. – elle jeta un œil vers l’homme qui ne répondait pas encore et ajouta avec toute la sincérité que le moment lui conférait – Merci.Cela faisait bien longtemps qu’on ne s’était pas soucié d’elle ainsi, sur son lieu de travail. Bien sûr il y avait Amir qui la soulageait comme personne ne le pourrait jamais, d’une partie du travail qu’elle devait fournir… mais là c’était différent. On sentait dans la voix du professeur et à travers toutes ses manières, aussi spéciales que charmantes, qu’il se souciait de la ménager au mieux. Une attention qu’Edel avait bien de la peine à ne pas apprécier et qui la touchait réellement. Car cet homme érudit plein de sensibilité était parvenu à son but, sans pour autant tomber dans ce qui se rapprocherait de la pitié. Il était… vrai. C’était le mot. Vrai. La jeune femme sourit encore, se sentant comme soulagée de quelque chose qui lui pesait jusque là. Ils montèrent plusieurs volées de marche, se raprochant d’un des nombreux bureaux relais dans lequel elle travaillait de temps à autre._ Ainsi donc, je ressemblerais à Jehan ? – l’idée l’amusait assez, on lui disait effectivement souvent qu’elle était têtue comme une mule – Je ne l’avais jamais observé sous cet angle et à présent je ne pourrais plus jamais le regarder de la même manière. – elle rigola de bon cœur – Pour vous répondre enfin, je serais la plus heureuse des premières gardiennes de tout Gwendalavir, si je trouvais ne serais-ce qu’un second Amir. – elle sourit à celui-ci qui peu féru de compliments, se passa une main gênée sur la nuque alors que son regard soudainement fuyant le donnait un air désorienté – Hélas… vous savez bien que la vie est joueuse ou fourbe, à votre convenance. Cela ne serait que trop facile pour moi. Concernant mes rondes, aucunes d’elles ne se ressemblent, précisément parce que je délègue déjà bel et bien, beaucoup de responsabilités._ C’est Bloquem qui est responsable de l’armurerie. – précisa Amir au professeur – _ Et je ne lui rend visite qu’une foi tous les trente ou quarante jours, selon mon emploie du temps. Déléguer est une bonne chose, nommer de nouveaux responsables également, mais c’est encore mieux quand ces responsables sont visités assidûment. J’ai encore besoin de savoir si cela se passe bien, de les entendre, de discuter avec eux et de voir par moi-même, au delà de leurs simples rapports. Car tous ne savent pas écrire. En plus cela les oblige à rester clair et organisé dans leur travaille, puisqu’ils doivent pouvoir me rendre compte à n’importe quel moment.Poussant le battant d’une porte sur la droite, Edel entra sans frapper dans une petite pièce dont même le sol était jonché de parchemins posés en vrac. Trois hommes penchés sur l’unique table de la pièce se redressèrent en saluant respectueusement la première gardienne. Ils ne portaient pas leurs casques et leurs armes et baudriers étaient soigneusement posés dans un coin de la pièce. Edel les congédia d’un geste après avoir répondu à leurs salutations. La jeune femme s’approcha de la table et sourit en touchant du bout des doigts, les cartes étalées sur la table. Elle regarda Amir d’un regard entendu et la fierté transparut sur son visage alors qu’il semblait se détendre quelque peu._ Ils étudiaient les cartes? D’eux même et ce n’étaient pas des gradés… voilà qui m’impressionne beaucoup. A mon arrivé ils ne savaient même pas lire le plan du bâtiment pour certain. Et que cela soit à présent digne de leur attention…– la jeune femme sourit encore, heureuse de la récente victoire qui venait tout juste de se faire sous ses yeux – c’est bien plus que je n’osais espérer. C’est une très bonne chose ! Son enthousiasme dut être véritablement visible puisque les deux hommes qui l’accompagnaient se mirent à sourire également. Edel ramassa quelques parchemins, en signa d’autres qu’Amir lui tendait pour l’aider avant de les ranger dans l’un des casiers en bois qui tapissaient un pan de mur entier. On pouvait voir par la fenêtre du fond, qu’ils avaient prit de la hauteur, le paysage allant se perdre à l’horizon sans obstacle visuel. La jeune femme se souvint alors d’une des questions de son invité elle se tourna vers lui pour lui dire:_ Si vous avez faim ou êtes atteins de faiblesses je peux faire apporter de quoi manger sur le remparts. Ou bien maintenant même. Amir, libérez donc cette chaise encombrée, que notre ami puisse se reposer un moment. Enfin si cela lui sied – elle sourit à l’homme de lettre avant de se pencher à nouveau sur des listes et des notes laissés par les gardes durant la journée. – Nous nous rendrons calmement là-bas à présent, le plus pressé est passé. Qu’avez-vous donc pensé des piquiers Sir Cil’Eternit ? Vous ne m’avez pas fait pars de vos réactions, je soutient vouloir votre avis. Je n’ai plus de recule suffisant pour me faire une opinion impartiale de l’impression qu’ils peuvent donner. Edel poussa quelques piles de parchemins dans un coin et le regard plissé, les avisa longuement. Il faudrait ranger tout ça... La jeune femme murmura distraitement à Amir de faire préparer quelques mets à emporter sur le rempart. Son bras droit acquiesça en silence avant de s’incliner pour s’excuser de son départ pour toute salutation au professeur de lettre.
Edel sourit et invita son invité à lui prendre le bras pour continuer. Il faisait encore frais mais beaucoup moins qu’au petit matin. Ils marchèrent un certain temps, au rythme d’une balade, croisant des gardes ici et là, en service ou non qui n’oubliaient jamais de les saluer. Quand ils débouchèrent sur le mur d’enceinte la vue magnifique qu’offrait ce point de vue, lui coupa momentanément le souffle, comme à chaque foi… Le vent sur son visage lui rappela à quel point elle aimait être ici, à être actrice active de la protection des personnes qui habitaient ces lieux. A vivre dans ces même lieu, avec Locktar. Locktar qu’elle aimait tellement… cette pensé ne lui rappela que plus cruellement son absence momentanée à ses côtés. Que les journées pouvaient sembler longues quand il n’était pas là… Plus loin sur le mur, elle vit des soldats s’activer à installer ce qui ressemblait à une petite table en bois et deux chaises. Edel sourit. Il faudrait un jour qu’Amir lui explique comment il pouvait être aussi rapide dans l’exécution de ses ordres… |
| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Mar 3 Juil 2012 - 2:55 | | | Oui, elle ressemblait à Jehan par certains côtés… tout comme elle en différait par de nombreux autres, au plus grand bonheur de tout le monde. Mais s’il devait commencer à énumérer les différences entre son collègue et ami Intendant et sa collègue et amie première Gardienne, il y serait encore jusqu’au soir, et il doutait de l’intérêt de cet exercice mental. Tout ce qu’il avait besoin de savoir, c’était qu’ils étaient suffisamment différenciés pour que le professeur puisse les apprécier pour ce qu’ils étaient intrinsèquement, chacun. Le professeur de légendes et de lettres partagea la joie spontanée d’Edel à la découverte de ses hommes en train de lire des cartes, ce qui était bien rare, il l’avouait également. Peu soucieux de connaître la vie des gardes, Duncan les considérait en grande majorité comme des illettrés, mais il se trompait lourdement sur leur compte apparemment… Du moins récemment. Tant mieux. Plus les hommes étaient responsables et capables de lire des cartes, mieux à même ils étaient de défendre l’Académie et de veiller à sa sécurité. Peut-être devrait-il discuter avec eux de certains réaménagements à faire au niveau des ailes détruites ? Il serait plus que temps de faire appel à de bons logiciens pour restaurer les salles et leur donner une nouvelle fonction. Mais il ne dérangerait pas Edel avec ça aujourd’hui, mieux valait ne pas lui donner des responsabilités supplémentaires.
Enfin une chaise ! Duncan accepta de très très bonne grâce celle qu’Amir lui proposa. Il était certes adepte des randonnées et des balades quotidiennes, mais tant d’escaliers rompaient ses vieux mollets et endolorissaient son vieux dos, et il put se reposer avec délice le temps qu’Edel règle les dernières affaires qui la concernaient.
Pourtant, c’est avec plaisir qu’il accompagna de nouveau Edel jusqu’aux remparts ; l’humeur était à la balade vespérale, maintenant qu’elle s’était acquittée de toutes ses tâches, et le vieux professeur prit soin de ne pas briser ce silence reposant tant qu’ils ne seraient pas arrivés à bon port. Jusqu’au moment où ils se posèrent de part et d’autre d’une petite table qu’Amir avait fait installer pour leur soins, agrémentée d’un service à thés et des gateaux correspondants, Duncan restait bouche bée devant la vue. Depuis le remparts, toute la vallée d’Al-Poll s’offrait à leurs yeux, et tout le parc de l’Académie dans leur dos. C’était incroyable. Il se promit de revenir plus souvent.
- Vous avez une grande chance de pouvoir admirer la moitié de l’Empire depuis vos remparts, Edel. Al-Poll parait magnifique, d’ici. On pourrait presque distinguer le Pollimage, en plissant des yeux, s’enthousiasma-t-il.
Amir lui tendit spontanément une tasse de thé que Duncan accepta avec joie. Cet Amir était décidément un atout précieux, et remarquable par son doigté. Si Jehan avait vent de l’efficacité de ce jeune homme, nul doute qu’il tenterait de se l’acheter à prix d’or pour s’occuper de ses propres affaires. Il sourit à cette idée.
- A dire vrai, je ne suis pas stratège, mon amie, mais je vais tenter de vous répondre franchement. Vos piquiers respirent l’enthousiasme, et ce n’est pas une mauvaise ambiance qui règnent dans vos troupes. Ils se sont battus vaillamment pour défendre l’Académie, ont vu bien plus d’horreurs que je ne pourrais en énumérer… Mais ils sont encore aussi verts que la vallée qui s’étend sous nos yeux. Le vent, rapide en haut des remparts de pierre, s’engouffra dans sa redingote et bouffa ses manches l’espace de quelques secondes. Ils ont encore l’ardeur des combattants de l’été, ceux qui ont connu une grande victoire au prix de nombreuses vies, mais qui ne connaissent encore rien de la lassitude d’une vie pleine de batailles. Ils sont encore enthousiastes à l’idée de tuer.
Et en tant que grand pacifiste, Duncan avait toujours du mal avec ce concept, cela se sentait dans la répugnance involontaire qui teintait la fin de sa phrase. Il respectait d’autant plus les vieux maîtres d’armes qui ne prenaient aucun plaisir à faire leur devoir et tentaient de rester en dehors des conflits quand ils le pouvaient.
- Mais trève de ces papotes bien grises, le paysage est bien trop beau pour que nos pensées soient aussi laides ! Il éclata d’un rire sincère, en espérant chasser l’humeur maussade qu’il avait cru voir un instant dans les yeux d’Edel. Evidémment qu’elle s’inquiétait pour ses soldats.. Mais elle ne pouvait pas non plus leur donner l’expérience d’une vie en une seule journée. Même si elle tentait de contrôler le temps par un planning serré, cela encore lui échappait..
Dites-moi… Ses yeux pétillèrent de malice, et il prit le ton de la confidence en leur servant à chacun un biscuit depuis la coupelle. Avez-vous déjà songé au nom de vos futurs enfants ? Vous vous mariez bientôt, miss Edel, je suis peut-être indiscret en la matière, mais il est certain que vous avez déjà envisagé le futur. N’y voyez que l’intérêt d’un vieil homme pour une Académie peuplée bientôt de joyeux bambins aimé de leurs parents, termina-t-il d’un sourire radieux.
Plus les années s’écoulaient, plus s’envolait son propre espoir de fonder une famille, ce qui avait été un des grands rêves de sa vie de jeune homme. Mais s’il pouvait participer à l’avenir de l’Académie… Après tout, les enfants n’y manquaient pas, et les mariés non plus. Qui sait ? Peut-être aurait-il l’occasion d’avoir des petits enfants, comme il avait toujours imaginé qu’il en aurait ?
[Toute édition possible, si tu trouves qu’il n’y a pas assez de matière ou quoi] |
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| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Mer 4 Juil 2012 - 15:49 | | | Je peux éditer sans soucis si jamais y a un soucis no problemo Edel sourit. C’est vrai qu’elle avait de la chance, une vue aussi bien dégagée était une aubaine. Elle se sentait véritablement bien, assise ici avec le professeur qui distribuait les biscuits même à Amir qui ne s’était pas assis et semblait gêné de l’attention. La jeune femme sourit à l’adresse de son bras droit l’invitant à accepter le geste. Amir ne buvait jamais de thé et elle ne l’avait même jamais vu manger quoi que ce soit non plus, mais le garde s’excuta. Dépliant une serviette sur ses genoux, elle servit du thé à son invité puis à Amir qui restait près d’eux et enfin sa propre tasse. _ Et je suis aussi verte qu’eux… - répondit Edel avec un faible sourir – Peut-être même bien trop pour le poste que j’occupe diraient les anciens et ils n’auraient pas totalement tort tout comme vous. Vous savez…- elle posa les coudes sur la table, chose qui auraient fait défaillir sa gouvernante, paix à son âme, si elle avait été là – Je pense que personne ne ressent d’enthousiasme particulier en plantant une lame dans un corps. A moins qu’il ne soit fou et complètement dérangé. Quand à mes hommes, j’espère que jamais ils ne connaîtront la lassitude d’une vie pleine de batailles. Après tout c’est un peu mon travail d’éviter qu’il en soit ainsi.Edel soupira. Si c’était la vie qu’ils voulaient tous, qu’ils aillent se battre pour l’Empeureur ou l’une de ses organisations qui luttent contre le crime. Elle entendait bien tenir à l’écart et le plus loin possible, d’autres accrocs comme ils avaient récemment connu. L’Académie était une école qui accueillait de jeunes enfants, pas une réserve militaire qu’il fallait éradiquer. Bien sûr si elle tombait ce serait une grande victoire pour l'ennemi, après tout on formait ici des guerriers et autres embuches dans leurs plans, mais cette place n’était sûrement pas une priorité et c’était tant mieux ! Qu’ils aillent frapper à d’autres portes si ils voulaient se bagarrer et ça elle y veillerait personnellement.
Le professeur préféra changer de sujet et la jeune femme en fut ravie, même si elle fut déçue de ne pas aborder avec lui le sujet des nouveaux pièges qu’elle avait fait poser à quelques encablures du domaine. Rien de dangereux pour les élèves et une coopération avec les dessinateurs de l’Académie dont elle était particulièrement fière. Une coopération qui n’était pas gagnée à la base… sirotant avec délice le thé qui la réchauffait partiellement, Edel se fit plus attentive à ce que proposait le professeur. Quand soudainement ce même thé délicieux lui remonta brusquement dans le nez. Manquant de s’éttouffer inextrémis, Edel toussauta bruyamment en portant sa serviette à la bouche. Amir souriant, se tortilla un instant sur sa chaise avant de s’excuser finalemant, arguant que la conversation devenant plus personnelle il n’avait plus son mot à dire. Il s’éloignait déjà qu’Edel n’avait pas encore repris contenance. La jeune femme respira, toussauta encore en se redressant, puis sourit tant bien que mal au professeur :_ Veuillez m’excuser. Des enfants vous dîtes? – elle changea de position d’assise, mais ne trouvant pas de position adéquate revint à la posture d’origne en toussant encore, avant d’avoir un rire nerveux – De joyeux bambins… Leurs noms ? – la jeune femme se raclât la gorge en dégraphant un bouton de son mentau pour mieux respirer - Hrrm, hrrm… Locktar et moi… n’avons pas encore discuté de ce… problème. Enfin je veux dire, de cette question. Oui cette question, puisque que les enfants ne sont pas des problèmes tout le monde le sait ça! – elle eut un sourir forcé. Des enfants ? Pourquoi voulait-il parler de ça ? – Et puis vous savez chez moi, les petites filles n’ont pas le temps de réfléchir longtemps à l’avance de ce type de… d’événement. Et puis nous allons simplement nous marier, ce n’est pas non plus… - elle essaya de mimer quelques chose d’énorme et d’effrayant. Se souvint que c’était une manie d’Audric et s’appaisa - ne mettons pas la charue avant les bœufs voyons – elle se resservit une tasse de thé - Si vous me parliez plutôt de cette Marlyn, comme vous me l’avait promis ? Ou des autres professeurs si le sujet vous semble plus joyeux. Contenance récupérée, Edel se rassit confortablement sur sa chaise, le regard ailleurs. Des enfants… ses yeux se posèrent sur le Gant et un pincement au cœur l’obligea à relever les yeux vers Duncan. Des enfants… la jeune femme se mit distraitement à touiller avec sa cuillière, sa tasse de thé pourtant sans sucre. Ils n’allaient pas en avoir ensemble c’était absurde… Locktar savait bien les risques et… la jeune femme baissa les yeux. Elle n’écoutait plus ce que pouvait dire Duncan. Est-ce qu’elle voulait des enfants ? Avec Locktar, sur un point de vue pratique cela semblait plutôt une bonne idée. Voire même l’idée du siècle. C’était un beau cadeau des enfants, des surprises et des aventures garantis à vie… Et puis après tout Duncan avait raison… si Locktar se mariait avec elle, c’était sûrement qu’il en voulait aussi. Mais qu’en était-il réellement ? Son regard se posa à nouveau sur sa main gauche posée sur sa cuisse et son cœur se serra un peu plus. Se marier ce n’était peut-être pas une bonne idée alors… _ Je vous demande pardon… - s’entendit-elle dire en réponse au silence qui venait de s’installer entre eux – Je n’ai pas compris ce que vous disiez, j’étais ailleurs. Je suis profondément confuse… - véritablement navrée, elle se fustigea de ce manque d’attention soudain et tenta de se rattraper – Je suis décidément sans manières… je vous demande de parler d’autres personnes avant même d’oser poser des questions vous concernant et je n’écoute pas... – son front se plissa un instant de désolation. Elle passa une main distraite dans ses cheveux miel avant de reprendre un sourire convenable – Vous avez une famille ? Un homme comme vous à forcément des proches qui l’aiment. Et vous même semblez avoir un cœur si grand qu’il serait impossible de penser de vous autre chose. La jeune femme sourit encore, imaginant volontiers le professeur entouré de petits enfants guettant chacun de ses gestes et chacunes de ses petites tournures de phrase comique. Il devait sûrement avoir une épouse fort heureuse et dont la fierté serait grandement justifiée chaque jour. Elle avait hâte qu’il lui en parle. Cela lui permettrait de se glisser un moment sur le fil d’une autre vie que la sienne souvent bien trop sombre. Souffler un peu en partageant le bonheur de quelqu’un d’autre. Edel lui proposa encore des biscuits et se fit toute ouïe en posant le menton sur ses doigts repliés. Etudiante, elle aurait apprécié avoir un professeur comme Duncan qui était quelqu’un d’agréable à écouter. Les élèves de cette académie avaient décidément bien de la chance… |
| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Ven 20 Juil 2012 - 1:01 | | | Duncan sourit niaisement. Voir Edel s’empourprer et s’étouffer à l’idée d’avoir des enfants aurait pu l’effrayer, ou bien l’agacer, mais au contraire. Ca avait quelque chose d’horriblement touchant, que leur mariage soit si spontané et si peu réfléchi. Comment pouvait-on être sur le point de se marier et n’avoir pas envisagé une seule seconde la possibilité d’avoir des enfants ? A la seconde où il avait demandé sa propre fiancée en mariage, il y avait vingt-cinq ans de cela, ils avaient discuté des noms et des moments qu’ils passeraient avec leurs enfants, ils avaient envisagé un avenir plein de petits enfants, où le rire serait le mot d’ordre, des petits enfants qu’il pourrait couvrir de cadeaux et d’attention et à qui il pourrait raconter des contes et des histoires à faire se dresser les cheveux sur la tête tous les soirs…
C’est pourquoi la réaction d’Edel l’étonna, même s’il trouvait ça fondamentalement mignon. Ces jeunes gens, tous aussi insouciants… Il eut la politesse d’accepter son changement brusque de sujet, et versa un demi-sucre dans son thé, puis le sirota longuement avant de considérer le nouveau sujet de conversation. Il avait failli oublier cette Marlyn. Pourquoi Edel tenait tellement à avoir des informations sur cette semi-légende de l’Académie ? Surement que la réelle jeune fille était morte depuis des lustres, maintenant que l’Académie avait été reprise avec succès par leur valeureux élèves… Enfin, il prit la parole quand même après un soupir :
- Et bien je n’en sais pas plus que ce que les rumeurs en disent, je n’ai moi-même jamais rencontré cette Marlyn. Nos élèves adorent la replacer dans les histoires d’horreur, c’est évident. De ce que j’ai pu décortiquer, c’est une ancienne élève de notre Académie pervertie par les Mercenaires du Chaos. Les circonstances de son départ ne sont pas claires, d’aucuns parlent de fuite, d’autres de torture, on ne saura…
Le professeur de légendes et de lettres perdit son air concentré en observant Edel. Un sourire doux se peignit sur son visage. Elle ne l’écoutait manifestement plus, toute à ses propres soucis, comme le prouvait ses yeux distants et plein de songes. Pauvre jeune femme… Amusé et pas vexé le moins du monde, Duncan trempa ses lèvres dans son thé brûlant et le sirota en silence.
- Et c’est sur ces instances que l’Empereur consacra son Siffleur de compagnie grand archiduc pour l’avoir aidé à retrouver ses chaussettes…
Un éclat de rire accompagna la brusque compréhension et repentance d’Edel. Il lui prit la main tout en douceur, la rassurant régulièrement de « Vous n’avez pas besoin de vous excuser, voyons » et de « Ce n’est rien, voyons ! » alors qu’elle se confondait en excuses. Avec toutes ses corvées, elle avait bien le droit de perdre un peu d’attention quelques minutes, surtout pour un sujet aussi sombre que celui des traîtres de l’Académie !
Son rire se tordit dans sa gorge, et son sourire disparut complètement de son visage ridé, l’espace d’une seconde. Mécaniquement, il réapparut pour reprendre contenance, mais la joie n’y était plus. Les compliments d’Edel lui allaient droit au cœur, et qu’elle croit cela de lui le touchait profondément… Mais pris au dépourvu dans sa joie et replongé dans un passé qu’il arrivait à dépasser difficilement, une boule se forma dans sa gorge. Même la gorgée de thé qu’il prit pour se donner contenance ne parvint pas à la dissoudre. Il se râcla la gorge.
- Ah. Impossible de penser autre chose, n’est-ce pas.. murmura-t-il en détournant le regard.
Bien sûr qu’il s’était toujours imaginé à cet âge là entouré d’une famille qu’il aurait fondée, avec Cecilya, leurs enfants et les petits enfants qu’ils auraient eu. Il était fait pour ça, il le savait au plus profond de lui-même, et en souffrait le soir, lorsqu’il rentrait dans ses appartements vides de célibataire. Mais la Dame et le Dragon en avaient décidé autrement depuis le départ. Alors qu’il était et avait toujours été un bon croyant.
- C’est.. – il se râcla la gorge- Bien sûr, oui, une famille a toujours été ce que j’imaginais pour mes vieux jours, une grande famille autour de moi, à l’évidence, je dois en avoir l’allure ! Il rit un peu jaune.
Il tourna pensivement sa cuiller dans sa tasse – sa main tremblait imperceptiblement. Son sourire était légèrement penché, comme fissuré, quand il tenta de reprendre d’un ton léger : « Ne pensez-vous pas que si j’avais eu des enfants, je les aurais emmenés ici auprès de moi, pour ne plus jamais les quitter des yeux ? Nouveau rire un peu fêlé. Mais bien sûr, vous ne pouviez pas savoir, non, personne ne pouvait savoir.
C’était remarquable. A chaque fois que ce sujet se présentait, le professeur de légendes et de lettres, d’ordinaire si verbieux et prompt à l’éloquence, perdait ses mots, démarrait des phrases hésitantes ; son essence même en était toujours profondément chamboulé, malgré les progrès qu’il pensait avoir fait à ce sujet. Le thé lui paraissait froid, et le vieil homme repoussa la tasse sur la petite table. D’un geste pensif, il ôta son manteau, le plia le plus méticuleusement possible pour retrouver le contrôle de ses gestes, et le posa tout aussi méticuleusement sur la chaise à ses côtés.
- La Dame m’a fait veuf, ma chère. Comme à chaque fois qu’il prononçait ce mot à voix haute, il sentait les larmes venir à ses yeux, lui, l’adulte, le vieil homme au cœur si grand qu’on le croyait entouré d’une famille aimante. Il s’obligea à retrouver un air digne pour continuer son explication. Oh, rien d’aussi tragique que de nombreuses familles, cela fait si longtemps… Vingt-sept ans maintenant, je n’ai jamais vraiment songé à me remarier depuis.
Il reprit son sourire doux ; il ne voulait pas accabler Edel de plus de tristesse, elle s’attendait sûrement à l’entendre parler de ses enfants avec amour et voilà qu’elle se voyait déçue.. Il aurait pu lui mentir, parler d’enfants comme il avait imaginé en avoir, donner des noms qu’il savait avoir voulu pour ses enfants.
- Les Dieux ont une bien étrange façon de récompenser leurs fidèles, ne trouvez-vous pas ? Je vis entouré de jeunes gens à l’avenir grandiose et de jeunes couples comme vous-même, vous et Locktar, et je veille sur vous tous comme si chaque.. chaque jeune homme de l’Académie était mon fils, chaque jeune fille de l’Académie ma fille. C’est la nature, je suppose, j’étais fait pour avoir des petits-enfants, termina-t-il d’un ton beaucoup plus amer et chargé de regret qu’il n’avait voulu.
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| | Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Jeu 13 Sep 2012 - 12:22 | | | Excuse moi pour les GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAND retards >< désolée, désolée >< si quelque chose ne va pas dans mon post, contacte moi! <3
Edel baissa les yeux, immédiatement consciente de son erreur. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle soit aussi gauche quand elle était fatiguée ? Elle était abattue par cette nouvelle à laquelle elle ne s’attendait vraiment pas. Cet homme dont tout en lui criait qu’il était le plus aimant des pères et des grands-pères réunis, cet homme entièrement batti pour la vie de famille… était seul… Il était seul. Les doigts de sa main gantée sous la table, serrèrent presque avec rage son genox immobile. La vie était parfois tellement cruelle…
_Plusieurs de mes oncles et cousins connaissent ce destin… - elle releva son regard océan vers cet homme qu’elle estimait peut-être à l’infini –Les rêveurs sont peu et les accouchements difficiles. Pour la plupart, ces pertes ont pour cause cet événement. Ils font un peu comme vous. Les enfants de leurs frères deviennent pour eux comme les leurs propre. Ils leur transmettent ce qui auraient dû revenir de droit à leurs enfants.– ses yeux se baissèrent à nouveau les yeux vers la table, pensive. Comment rattraper sa bêtise ? Elle sourit faiblement en lançant un regard entendu à l’homme de lettre – C’est toujours ceux qui nous gâtent le plus ceux là ! Je comprends mieux pourquoi vos élèves vous adulent maintenant. – une pensé la traversa, elle hésita à la partager, puis formula comme avec prudence – Pour les enfants je… - ses yeux s’enffuyèrent ailleurs comme ses mots se faisaient incertains – Comme je l’ai dit, Locktar et moi n’en avons jamais vraiment parlé, mais… et bien… - la jeune femme fit l’effort de revenir à son interlocuteur sereinement attentif – Je fait un métier dangereux comme vous le savez… parfois il me vient à l’idée que je ne suis pas faite pour cela. Peut-être suis-je plus douée à prendre les vies plutôt qu’à la donner. – ses yeux s’embuèrent imperceptiblement, étonnée elle-même de savoir formuler ces impressions pour la première foi. – Je n’en ai jamais rien dit à Locktar, car il ne m’a jamais vraiment posé la question. Pourtant il me semble parfois deviner chez lui un intérêt pour ce projet. – à la recherche d’un signe de réconfort dans le regard du vieil homme Edel ajouta précipitement – Pensez-vous que cela puisse être une forme de tromperie de ma part ? Il espère peut-être des enfants et je n’ai jamais osé lui dire mes doutes…
Sa crainte et son intérêt pour la question retombèrent subitement et elle trouva ridicule la tournure de la conversation. Si bien qu’elle se mit soudain à rire nerveusement après avoir soupiré bruyamment. Se resservant une tasse de thé, la jeune femme pouffa :
_Mais enfin voilà jusqu’où je vous emmène avec mes bavardages ! – les mains légèrement trenblante elle porta la tasse à ses lèvres, en but le contenu déjà froid avant de reposer la porcelaine sur la table. Elle confia distraitement - Vous êtes un ami important pour moi Duncan. Je me laisse dériver à des conversations bien peu utiles... – elle sourit, quelque peu gênée – En tout cas, si jamais cela doit m’arriver, que des enfants soient ammenés à venir remplir ma vie, je peux être certaine maintenant que si jamais il m’arrivait malheur, ils ne se retrouveraient jamais seuls. N’est-ce pas ? – son sourir se fit plus posé comme elle réalisait /en même temps qu’elle prononçait ces mots/ leur indégniable véracité. Duncan serait là pour aider Locktar dans un tel cas de figure, c’était sûr ! Elle n’aurait jamais put, même en rêve, espérer mieux que lui. Levant la théière elle ajouta l’esprit un peu moins préocupé - Encore du thé ?
Elle nota dans un coin de son esprit de relancer la conversation sur l'intérêt du professeur pour une probable formation au maniement d'une arme. C'était un excellent projet si ces derniers propos avaient de nouveau provoqué une situation non désirée. Encore un sujet sur lequel elle et Locktar ne seraient pas d'accord. Espérons encore qu'aucune disputes n'en découle, ils étaient tous les deux des têtes brûlés. Et bien que le dénouement de chaque séances de coups de griffes soient pour la plupart du temps plus que très agréable, ils ne se voyaient que trop peu pour se permettre ce type d'affrontement à chaque foi qu'ils se voyaient.
Qu'est-ce qu'elle aimait celui là, il hantait décidément toutes ses pensés...
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| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Sam 22 Sep 2012 - 23:53 | | | La solitude écrasait le cœur de Duncan comme si la muraille de l’Académie s’était abattu sur sa poitrine ; il tenta de dissimuler sa peine dans le thé, ou bien en laissant ses yeux vagabonder sur l’horizon, où l’on entrapercevait dans le brouillard les toits des plus grands bâtiments d’Al-Poll, dans la plaine, les reflets du ciel dans l’eau du fleuve, les routes où s’échinaient de petites fourmis, de ville en ville. Il fallait qu’il referme le sanctuaire au fond de son cœur, qu’il range ces vieux sentiments qu’il avait partagés avec Edel, dont la curiosité ingénue l’avait touché. Il s’y évertua, entre deux gorgées de thé, s’accrochant à la voie de sa compagne. Il desserra les mâchoires, essuya le coin de ses yeux, tenta de calmer le rythme lourd et douloureux de son cœur, et le nœud dans sa gorge. Allons, vingt-sept ans. Vingt-sept ans, rappelle-toi, tu deviens risible, vieux fou solitaire.
Il voulut intervenir pour rassurer les doutes d’Edel et lui prodiguer ses conseils habituels ; elle semblait bien éperdue, là, sa tasse de thé tremblant contre les doigts, ses joues qui rougissaient, son regard fuyant, ses mèches blondes laissées à la merci du vent qui jouait follement dedans, comme si des myriades de doigts enfantins s’amusaient à les boucler. Elle éprouvait des doutes, et c’était normal, mais ça lui serrait un peu le cœur aussi. Bien sûr, la vie de couple ne pouvait pas être intégralement heureuse, et avec deux caractères comme ceux de ses amis, ils étaient voués à subir des mésententes. Néanmoins, ça n’était jamais agréable d’en être le témoin, ou bien de voir des doutes assombrir le regard de son amie. Leur discussion était bien assez sombre comme cela, et même le ciel se couvrait pour aller avec leur humeur respective. Duncan se concentrait quant à lui sur les problèmes d’Edel, à tenter de trouver des paroles réconfortantes, pour éviter de penser à son deuil. Il ne tenait pas à ressombrer dans ces heures difficiles à trainer le poids du passé derrière lui, après avoir réussi à force de patience à s’en extirper.
- Vous avez ma promesse, Edel, fit-il d’une voix grave de circonstance. Evidemment qu’il veillerait sur leurs enfants si un malheur devait advenir. D’ailleurs, il veillerait sans doute sur eux même sans mauvaise nouvelle ; Edel était quelqu’un de très occupé, tout comme son mari, et s’ils devaient avoir des enfants, Duncan espérait qu’on lui confierait la tâche de s’occuper des joyeux bambins dans les deux guerriers seraient retenus par leurs devoirs respectifs.
- Oui, volontiers, dit-il tandis qu’Edel lui versait une nouvelle tasse de thé brûlant.
Le thé avait toujours la capacité de calmer ses nerfs, et Duncan profita du liquide brûlant pour apaiser ses sens et dissiper les nuages qui s’amoncelaient dans son esprit.
- Je peux vous assurer que j’aiderais Locktar dans toutes les circonstances si vous me le demandiez, et quand bien même vous ne me le demanderiez pas, termina-t-il en souriant à nouveau.
Sourire était une des meilleures thérapies pour aller mieux, il l’appliquait donc avec la plus grande assiduité. Il devait toujours pouvoir être une force pour Edel ; elle lui exprimait ses doutes, il fallait qu’il soit capable de lui répondre par des conseils ou des réassurances.
- A mon humble avis… commença-t-il précautionneusement. Avait-il le droit de donner son avis sur la question, alors qu’il aimait autant Locktar et Edel, et qu’il n’avait pas à interférer dans leur vie privée ? Je ne voudrais pas paraître m’introduire dans des affaires qui ne me regardent pas, mais.. vous devriez en discuter avec votre mari, mon amie. Ce serait mauvais de… il choisit ses mots avec précaution – de cacher vos sentiments mutuels, même si vous êtes en désaccord. Vous vous êtes mariés devant la Dame et le Dragon, vos cœurs doivent être aussi transparents que les eaux du Pollimage.
Il reprenait par habiitude les vœux de certaines cérémonies de mariage dans la religion de la Dame et de son Héros, mais cela n’avait guère d’importance.
- Si vous ne vous sentez pas prête, vous devez lui dire. Il vous aime, il comprendra ! Non ?
Elle n’était pas convaincue par ce qu’il disait, et cela se sentait. Le sujet était apparemment assez sensible. Duncan laissa passer un silence gêné où aucun des deux n’osait reprendre la parole. Finalement, le vieux professeur de légendes et de lettres décida de se lever et de faire quelques pas sur les remparts, à admirer le panorama. D’un côté, on voyait jusque dans les confins du parc et même les autres rives du lac, d’un autre on pouvait voir la plaine où s’étendait la ville du Nord. Depuis qu’il était à l’Académie, Duncan était rarement descendu visiter Al-Poll. Après tout, la ville paraissait bien terne comparé aux merveilles d’Al-Jeit. En particulier en matières de connaissances et de livres. Al-Poll était bien plus préoccupée par la ferronnerie, la charpenterie… l’Académie était le seul lieu de savoir à des kilomètres à la ronde.
Le professeur resserra son manteau pour se protéger du vent qui fouettait les hauteurs des remparts. La nostalgie le reprenait. Il sentit qu’Edel marchait pour se rendre à ses côtés, et il posa une main réconfortante sur son épaule dès qu’elle arriva à sa hauteur.
- Nous nous inquiétons beaucoup trop pour peu de choses, chère amie, alors que nous avons une si jolie vue. Tout finit toujours par s’arranger, je veux le croire. Vous verrez. Nous verrons.
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| | Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Mer 17 Oct 2012 - 19:47 | | | Le professeur, semblant être encore troublé, s’éloigna vers le mur côté extérieur. La conversation tournait au drame… elle se leva pourtant pour allé se tenir à ses côtés, décidée à lui révéler un trait d’elle-même qu’il ne connaissait peut-être pas. Peut-être voudrait-il en rire…
_J’ignore si je suis prête ou non. Mes frères m’ont toujours répété que je ne pourrait être mariée à personne, puisque aucun homme n’aime à être corrigé sur la guerre et qu’au contraire tous affectionnent l’attention d’une demeure bien tenue. Je ne sais pas ces choses vous avez, je n’étais pas une élève très assidue quand il s’agissait de tricots – sourir en coin - cela me fait tout drôle comme situation… l’on dit que l’amour rend aveugle, et si avec le temps il arrivait que ces lacunes deviennent, comment dire… une tare. – ses joues rosirent – J’ai un peu honte aujourd’hui d’avoir manqué ces leçons, mais à l’époque je ne songeais pas qu’une telle chose puisse m’arriver. – regard songeur dirigé vers la cime des arbres au loin – En vérité je pense avoir peur de tout ça… c’est tellement… inattendu… - Edel se tourna vers le professeur de Lettre en quête de son avis – Il est naturel d’appréhender cela, n’est-ce pas ? Roh et puis je vous embêtes décidément avec mes histoires ! – elle rit de bon cœur en tapotant l’épaule de son ami – Vous avez raison, nous nous attardons sur des choses bien pâles à côté de la beauté du paysage. Je ne sais que dire de plus… joyeux. Laissez-moi chercher un peu.
Duncan était de très bonne compagnie, mais elle était affectée et totalement gênée d’avoir suscité en lui un tel émoi. Lui poser ces questions tellement indiscrètes… il était difficile de prendre à nouveau un risque. Qu’elle était empotée parfois !
_Vous ai-je raconté la foi où, mes frères avaient organisés mon enlèvement à l’un des cours de bonne conduite de ma gouvernante ? Une véritable opération réglée dans les moindres détailles… parfois les élèves ici me rappellent ce temps où nous mettions la pagaille partout… sauf qu’aujourd’hui c’est à moi de les ramener à la réalité. Enfin, ce n’est pas mon rôle à l’origine, mais j’ai dû le faire une ou deux fois déjà. – sourir entendu avec son ami – ils sont plutôt turbulent, je vous estime rien que pour cela. Comment faites-vous pour capter ainsi leur attention et qu’ils vous admirent, tout à la foi ? C’est une grande énigme pour moi, parfois si il ne tenait qu’à ma curiosité je me serais rendu à l’un de vos cours pour vous voir. Dites-moi tout, si vous en avez le cœur bien sûr. Cela ne peut être le résultat de la patience uniquement…-Edel s’appuya contre le muret, indécise. Peut-être Duncan voulait-il mettre ici un terme à leur conversation ? Elle posa une main rassurante sur le bras du professeur- Mon ami… je ne vous en voudrais pas si vous désirez vous retirez maintenant, je… j’ai été maladroite, une véritable mal apprise. Je n'étais pas à ma place. Acceptez toutes mes excuses.
S’il vous plaît.
(désolée c'est tout petit >< si c'est vraiment gênant, envoie moi un mp >< dsl dsl ++++ )
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| | Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor Messages : 250 Inscription le : 13/07/2008 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Sam 3 Nov 2012 - 18:19 | | | Duncan posa sa main sur celle d’Edel.
- Ne vous excusez pas, Edel, ce n’est pas votre faute. Nos passés sont des fardeaux inévitables, et la Dame nous le rappelle parfois. Nous apprenons à nous connaître mutuellement, avec nos heurs et nos malheurs, voilà tout, termina-t-il d’un ton rassurant. Et lui venait d’avoir le privilège de connaître un morceau de l’enfance de son amie. Il connaissait l’arbre généalogique de la grande famille des Hil’ Meredrine comme tout un chacun, en tant que seigneurs de la Citadelle, mais il ne pensait pas que les frères et sœurs étaient si proches. Dans une famille aussi grande, comment se sentir bien, après tout ? Il venait lui-même d’une famille relativement restreinte, même s’il avait une grande sœur à qui il rendait visite parfois. Qu’Edel ait eu une enfance heureuse et complice malgré les responsabilités et l’honneur de sa famille, voilà qui rassurait Duncan.
- Croyez-moi, si Locktar ne vous aimait pas pour vos qualités, il aurait épousé une autre jeune femme, apte au tricot et à la cuisine. Il lui sourit doucement. Les jeunes femmes dans le cas d’Edel n’étaient pas rares, surtout au Nord de l’Empire où les dangers étaient plus souvent présents et où les femmes devaient savoir se battre.
Au Sud, là où se trouvaient les poudres et les cours… c’était une autre affaire. Les femmes d’armes s’engageaient généralement dans l’armée ou dans les milices. - Vous savez, je ne suis pas populaire parmi tous les élèves… Il y en a bien entendu qui m’apprécient, ceux qui sont à mes cours pour la plupart, mais songez à tous les élèves qui ne s’y rendent pas. Des marchombres, souvent, des combattants parfois ; quel intérêt peut avoir un vieil homme qui leur parle d’histoires alors qu’il n’a jamais traversé le monde, me direz-vous ? Alors qu’il ne sait pas se battre, encore moins grimper aux murs !
Il rit de bon cœur. Il n’en avait jamais voulu au moindre de ses élèves qui ne se rendait plus dans ses cours tellement il les comprenait.
- Mais j’aime mes élèves, profondément, et j’essaie de communiquer cette passion dans mes cours, c’est sans doute cela. Je suis peut-être trop gentil avec eux parfois, mais cela fait des années que je n’ai plus fait preuve de stricte discipline, elle est beaucoup moins efficace, de mon expérience. Mais pour des soldats, pour vous, c’est différent… Vous ne pouvez sans doute pas vous permettre de paraître trop gentille, au risque d’être faible. Vous vous en sortez très bien en maintenant la discipline dans leurs rangs, mon amie, ayez un peu foi en vous.
Ils regardèrent un instant encore le paysage, puis Duncan leva le nez en l’air.
- Le ciel se couvre. Nous devrions rentrer avant de nous retrouver trempés.
[Je te propose de clore le Rp dans ton prochain post ? ] |
| | Messages : 139 Inscription le : 24/11/2009 Age IRL : 33
| Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] Lun 17 Déc 2012 - 15:23 | | | Edel sourit à l’érudit quand il tenta de la rassurer. Peu de personne tentait cet exploit avec elle. Locktar parfois, Amir aussi et puis maintenant lui Duncan… Elle soupira en observant un amas de nuage qui progressait lentement vers eux. Un parfum de terre mouillé titilla ses narines, porté par une brise légère jusqu’à eux. La nuit allait être pluvieuse…
Duncan refusa qu’elle s’excuse. Pourtant elle aurait aimé qu’il les accepte. Elle n’aurait jamais put deviner qu’une telle tragédie avait secoué cette force de la nature. Et puis comme toujours il y avait cette modestie… comment se faisait-t-il que la Dame ai jugé bon de punir un homme comme lui dans sa vie ? Comment se faisait-il qu’elle ait jugé cela juste ? Elle n’y avait jamais vraiment cru à la Dame de toute façon… si elle avait réellement existé, elle n’aurait sut permettre les douleurs d’une existence humaine, à moins qu’elle ne soit pas aussi clémente que comptes les histoires à son sujet…
_Cela se sent que vous les aimez… - dit-elle quand il eut terminé. Et puis après un court silence – Je vous apprendrai à vous battre pour les protéger si jamais votre décision allait dans ce sens. Des techniques et des parades de défence uniquement pour ne pas trahir votre côté pacifiste si vous le désirez. Mais je serais rassurée à votre sujet si vous vous renseigniez là-dessus. J’ai révisé l’historique des attaques de ce lieu et il est cruellement flagrant que ses murs sont trop souvent mis à l’épreuve… - Edel se redressa – Je peux me libérer pour vous une à deux soirs par semaine, selon l’intensité de la formation que vous souhaiterez suivre. – elle lui sourit chaleureusement – N’oubliez surtout pas votre bonne humeur quand vous viendrez. – la discipline moins efficace en enseignement intellectuel… elle ne savait pas ça. Elle n’avait toujours connu que la discipline- Pour ma part je pense que ce que nous faisons est très différent, donc oui je ne peux pas me permettre d’être trop gentille – sourir – Moi mes hommes ne sont plus au stade de l’apprentissage. Je n’ai plus rien à leur apprendre, j’attends simplement d’eux qu’ils fassent leur travail et ils nous quittent si ce n’est pas le cas. – elle regarda le ciel à nouveau et acquieça à la remarque du professeur – Je suis d’accord avec vous, rentrons. Je ne pourrais vous raccompagner cela étant dit, mais vous me ferez un grand plaisir en acceptant de vous joindre à moi et Locktar un soir pour dîner. Je crois savoir que Locktar sera au moins aussi heureux que moi si vous acceptez.
Lui indiquant la direction à prendre pour être le plus rapidement au sec, Edel s’enthousiasma à l’idée qu’il puisse accepter son invitation. Duncan était un ami d’importance égale pour Locktar et elle. Cela pouvait être réellement une superbe soirées ponctuée d’histoires aussi recombolesques les unes que les autres, rapportée par chacun. La jeune femme sourit à cette perspective. Du rire… de l’insouciance et un bon repas. Exactement ce dont elle avait besoin. Le destin avait été bien inspirer de mettre cet homme chaleureux sur leur route. Les personnes de confiance se faisaient tellement rares…
Quand ils se séparèrent un peu plus tard, elle le salua longuement et se promis de répéter l’expérience aussi souvent que possible. C’était ce qui lui fallait.
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| | | Sujet: Re: Suis-moi si tu le peux, une tasse de thé nous boirons tout les deux. [Terminé] | | | |
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