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 Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]

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Gareth Wilth
Gareth Wilth

Maître fauconnier
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MessageSujet: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeDim 12 Fév 2012 - 23:44

Le vent faisait voleter ses cheveux beige de tous côtés. Ceux-ci n'avaient jamais été brossés, alors autant dire que cela ne changeait rien à son visage habituel. Gareth se tenait debout dans les plaines, dégustant la brise glacée et le froid de l'hiver. Il aimait cette saison, la seule avec qui il ne suait pas continuellement. Oui, le fauconnier était un four ambulant. Même là, face aux vents violents qui sévissaient depuis peu, il n'avait pas froid, même pas un début de frisson. Il n'avait presque pas besoin de sa veste. Cette dernière, faite en peau de siffleur ne tenait ni chaud ni froid. Elle était simplement là pour faire l'illusion que l'homme était humain, qu'il se protégeait des aléas de l'hiver. C'était peut-être de là que venait sa résistance au froid, peut-être que c'était tout simplement parce qu'il avait du sang félin qu'il ne ressentait pas la glace de la brise. Il n'était pas humain.

Regardant le ciel, ses sourcils se froncèrent. Le temps était à l'orage et Gareth n'aimait pas cela. Les nuages était, pour la plupart, beaucoup trop loin des plaines de Shaal, mais le fauconnier s'en méfiait. D'ici à ce soir l'orage éclaterait. Ces cotons gris étaient teigneux et imprévisibles. L'homme resta tout de même, il n'était pas venu au beau milieu des herbes pour rien. Il se mit en tailleur et commença l'exercice quotidien qu'il s'obligeait à faire chaque matin. Celui-ci était indispensable.
Respiration. Se concentrer sur sa respiration.
Inspiration... expiration...
Gareth se sentait paisible, seul au centre de Gwendalavir. C'était bien le seul moment qui lui permettait de se sentir ainsi. Calme et serein. Il n'était pas obligé de se concentrer pour prévoir chaque geste, chaque parole, chaque instinct. Il pouvait se détendre. C'était un moment précieux pour lui, il ne pouvait pas s'en passer.
Inspiration... expiration...
Les yeux fermés, il ne pensait plus. Il ressentait simplement. La brise continuait, elle s'échappait dans les herbes, se faufilait à travers elles, se glissaient dans les fleurs, les renversant une fois et les relevant la seconde.
Inspiration... expiration...
Un groupe d'oiseau passa au dessus de lui, s'envolant vers des contrées plus chaudes, s'envolant vers les Archipels Alines. Vers ses origines. Il avait tendance à les oublier, mais il fallait dire que personne sur le plateau n'aimait les pirates habitant ces îles. Même, tout le monde en Gwendalavir espéraient trouver leur capitale et la détruire à jamais. Sauf que Gareth, lui, connaissait ces gens et savait qu'ils pouvaient avoir du coeur. Ils avaient beau piller les bateaux, parfois éliminer l'équipage, ils n'arrivaient pas au niveau des mercenaires du chaos. Les pirates étaient des saints comparés à ces démons tout droit venu du fin fond des abîmes des royaumes raïs.
Inspiration... expiration...
Le temps filait, il ne le voyait pas. Les minutes s'écoulaient, mais Gareth n'en prenait pas compte. Il se sentait libre. Enfin, il pouvait s'évader. Les secondes résonnaient au loin, mais il ne les entendaient pas. C'était à peine si le son du temps l'atteignait. Il était seul, l'heure s'étant stopper autour de lui petit à petit qu'il inspirait l'air pour le laisser s'échapper quelques temps après. Il ne savait plus depuis combien de temps il se trouvait là, au beau milieu des herbes.
Inspiration... expiration.
Le fauconnier sursauta soudain. Une masse non-identifiée venait de tomber sur son épaule dénudée. Froid, il était presque sûr de la provenance de la masse. Il tourna tout de même le regard pour voir une tâche brillante sur son épaule. Une goutte d'eau. Son regard se figea. Levant la tête, il huma l'air. Humide, le temps se gâtait de plus en plus. Un énorme torrent n'allait pas tarder à déferler sur les plaines et Gareth était toujours là. Il avait intérêt à courir vite. Très vite. Une autre goutte venait de tomber à quelques centimètres de lui. Deux, puis trois, cinq, sept... Le fauconnier se leva d'un coup et commença à courir de toute ses tripes. Plus le temps de se reposer, il avait horreur de la pluie. De l'eau tout court. Cette odeur immonde que dégageait l'humidité sur le sol lui était insupportable aux narines. Mais le pire était son odeur à lui. Son odeur de chat mouillé. Cela passait encore lorsqu'il se trouvait sous forme humaine, mais en félin... c'était une horreur. Il ne supportait pas les poils qui se collaient entre eux, ces poils qui se mêlaient et entremêlaient. Il ne voulait pas se retrouver sous cette pluie diluvienne qui menaçait les plaines.

Il courait encore et toujours. Il était bien content de ne pas être totalement humain, car dans ce genre de situation, être capable de courir plus vite que le plus rapide des alaviriens s'avérait très utile. Gareth espérait arriver dans l'enceinte de l'Académie avant que l'orage ne tombe. Les gouttes se transformèrent soudain en une pluie fine et régulière. Il galopait presque. La pluie accélérait son rythme presque aussi rapide que celui des pas du fauconnier. Ce dernier ne croyait pas qu'il puisse un jour apercevoir les murs de l'Académie, mais son enceinte se dressa soudain, sauveur, devant lui. Sauf que la pluie commençait à se transformer en une cascade d'eau. Il n'avait pas le temps d'atteindre la porte, il devrait trouver une autre solution. Un tour d'horizon. Il vit soudain se qu'il cherchait désespérément : une cabane !! Vieille, certes, mais une cabane ! Comme poussé par le dernier espoir, il courut de plus belle. Enjambant les derniers obstacles, il se rua sous le porche et dégringola devant la porte, qui malgré son poids, ne céda pas. Il se retrouva les quatre fers en l'air à l'abri de l'eau qu'il haïssait tant.

Un rire nerveux sortit de ses lèvres. Un rire qu'il ne réussit pas à contenir tant il se trouvait ridicule. Une pluie si fine lui faisait peur, mais il était prêt à se battre contre une troupe entière de raïs déchainés. Hilare, il se voyait fuir la pluie. Son rire tonitruant devait bien s'entendre jusque sur les toits de l'Académie.
Il se prépara à se relever lorsque la porte de la cabane s'ouvrit. Il en resta stupéfait ; quelqu'un habitait dans cette vieille bâtisse. Le fauconnier se retourna sans pour autant se relever et se retrouva nez à nez avec une femme... enceinte jusqu'aux yeux.


- Bon... Bonjour ! Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger.

Gareth se sentait stupide, mais il ne savait pas quoi dire d'autre. Il ne savait même pas s'il devait se relever, partir ou bien aider cette femme à rentrer chez elle. Elle était enceinte tout de même et vu la taille de son ventre, elle ne tarderait pas à donner naissance à son enfant. Il ne fallait donc pas qu'elle reste comme cela sous cette horrible pluie.

Crotte, il sentait le chat mouillé !!


Julia
Julia

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Fév 2012 - 12:06

Julia décida finalement d’enfiler son mentaux par dessus la laine qu’elle avait put troquer contre l’une de ses gamelles en bois, dont elle avait eu tout le loisir de sculpter ces derniers mois. Une dame bien sympathique la marchande avec qui elle avait discuté un peu.

Patiemment la jeune femme sorti ensuite une écuelle d’un tiroir pour la posé sur le coin de l’unique meuble digne de ce non qu’elle possédait. Elle sorti des cuves en bois de différentes tailles, qu’elle avait récupéré en ville car les gens n’en voulaient plus. Ils étaient soit trop vieux à leur goût, soit percé à certains endroits. Pourtant elles lui servaient bien à elle ces vieilleries.
Les disposant à divers endroits stratégiques, Julia avisa le vieux plafond branlant de sa nouvelle maison, afin de vérifier tour à tour la pertinence de chacune des places qu’elle avait choisies pour les cuves. Un travail qui se révéla être bien long en raison de la lourdeur de son ventre ; elle devait s’arrêter un moment après la pose de chaque cuves, pour reprendre sa respiration comme si elle avait eu à courir d’un bout à l’autre du parc.
Mais tout ça était nécessaire, il allait pleuvoir ça se sentait dans l’air et elle n’avait pas encore démarrer les réparations de son vieux toit. Un vieux toit qui fuyait de partout, mais qu’elle aimait par dessus tout puisque c’était le sien maintenant.
La jeune femme sourit, les mains sur les hanches, contente du résultat elle consulta Lupus du regard qui couché sur les lattes de bois sombres du planché, ne broncha pas. Elle le trouva adorable ce vieux loup qui ne la quittait jamais, que serait-elle devenu sans lui ?
Se frottant les mains, Julia entreprit de remettre du bois dans la petite cheminé. Le feu avait du mal à prendre. Une moue contrariée sur le visage elle marmonna à Lupus en fixant les petites flammèches qui léchaient timidement le bois :


_On va finir par mourir de froid si il ne se décide pas à flamber celui-là. Il faisait plus chaud dans notre petite grotte, hein Lupus ?

Se relevant avec difficulté, elle décida enfin de s’asseoir sur son tabouret, tout prêt du foyer et observa l’état de sa nouvelle maison. Elle n’était pas très grande et pas en superbe état, mais Julia ne pouvait s’empêcher de la trouver jolie. Elle était rudimentaire mais elle avait quelque chose de… chaleureux, et puis c’était sa maison à elle ; elle en avait enfin une, elle avait enfin un chez sois, un toit où vivre. Avec l’arrivé du bébé c’était plus qu’une bonne nouvelle. Les travaux n’avançaient pas très vite cependant, seule elle s’était vu ralentir dans ses activités peu à peu.
Le pire restait peut-être l’escalier en bois qui menait à une petite mezzanine qu’elle avait eu juste le temps de nettoyer avant que son ventre ne devienne trop embêtant pour escalader jusqu’à là haut. C’était un petit endroit qu’elle aimait bien parce qu’une trappe faite dans le toit pouvait s’ouvrir totalement sur le ciel splendidement étoilé en été. Mais pour l’heure elle avait plutôt tendance à fuir sérieusement.
La porte qui donnait sur l’arrière de la cabane, où elle entreposait le bois, était un peu fendue dans le bas. Une simple draperie limitait l’accès aux courants d’airs. Puis des deux fenêtres qui donnaient sur le porche - qui s’étendait sur tout l’avant de la maison - une seule était en bon état. Elle avait eu simplement le temps de s’occuper de celle qui allait le plus mal, afin de faire cesser les courants d’air là aussi. Rien de très élaboré, seulement fixé une vieille tapisserie représentant un losange, qu’elle avait eu pour une bouché de pain parce qu’elle était trouée dans le bas. Elle avait mis ensuite son tapis tout neuf devant la petite cheminée. Il était grand finalement… il était en peau de lapin et satisfaite, Julia admira son travail de patience. Il était d’une grande douceur, le résultat était convaincant, ce travail l’avait accompagné chaque jour depuis des mois. Quelque chose qu’elle n’aurait pas put accomplir si Lupus ne lui avait pas ramené régulièrement de ces petites bêtes, ce qui lui avait permis de manger un peu autre chose que du potage aux légumes de plus en plus improbable. Après avoir cousu patiemment le tout ensemble, cela avait donné ce beau tapis tout propre.

Ses yeux caressèrent alors avec tendresse la petite caisse en bois qu’elle avait fabriquée le mois dernier. Mesurant approximativement un mètre pour une largeur de soixante à soixante-dix centimètre, le petit bac en bois était tapissé à l’intérieur des plus belles peaux et fourrures qu’elle avait put s’acheter au marché pour pas très cher. C’était pour le bébé… il ne devait pas avoir froid une fois sortie de la chaleur de son ventre et il fallait qu’il y sois confortable. Une vieille étoffe épaisse, pliée à l’intérieur, lui servirait de couverture le temps qu’elle trouve autre chose de mieux.

Julia soupira en poussant la petite caisse un peu plus vers la cheminé, du côté où elle avait installée sa proche couche, posée à même le sol pour l’heure. Mais elle avait sut bien la rembourrer de paille pour…

Lupus leva soudain la tête, les oreilles dressées comme attentif. Quelqu’un approchait… mais elle n’attendait personne. Refermant ses doigts froids sur le tisonnier, Julia se redressa alors que dans un bruit assourdissant quelque chose vint violement percuter la porte d’entré. Lupus se leva toutes crocs dehors…


_Non !gronda sèchement Julia en tendant une main autoritaire vers lui.

L’animal ne bougea pas alors qu’elle allait ouvrir la porte, assurant sa prise sur son arme de fortune. Un rire tonitruant éclata alors et rassurée Julia déposa le tisonnier contre le mur prêt de la porte. Cela devait être un élève venu s’amuser dans le coin.

La jeune femme ouvrit la porte, encore un peu inquiète et ne put s’empêcher de sourire en tombant nez à nez avec un jeune homme visiblement hilare, seul et totalement mouillé, dans une posture peu courante. Qu’est-ce qui lui arrivait à celui-là ? Et… mais, c’était quoi cette légère odeur ?
Jetant rapidement un œil à l’intérieur pour vérifier que Lupus était toujours là à l’intérieur, bien au sec, elle en profita pour lui lancer un geste d’apaisement en même temps que l’indication muette d’aller se cacher. Lentement le loup, d’une intelligence qui la surprendrait toujours, alla dans un coin de la cabane, se faufilant derrière un meuble de fortune où elle avait pour habitude de ranger ses armes.
C’était étrange, Lupus n’était pas mouillé et pourtant ça sentait tout comme si. Sûrement ses sens encore trompés par sa grossesse. Revenant au jeune homme celui-ci après la surprise lui dit :


_Bon... Bonjour ! Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger.

Julia sourit en réponse de ses excuses. Elle avisa la pluie qui battait son plein et décida finalement :

_Ce n’est rien, allez viens entre tu vas attraper froid.

Laissant la porte ouverte pour le laisser entrer, elle se dit qu’elle n’était pas prudente de laisser un inconnu entrer dans la maison. Mais bon, la bague à son doigt disait qu’il était bien de l’Académie et il n’avait pas l’air méchant. Et puis personne ne méritait d’airer dans un froid pareil, sous la pluie battante, elle n’en avait pas le cœur.

Le clapotis des gouttes tombant dans les cuves s’intensifia alors que la pluie au dehors redoublait d’intensité. La jeune femme présenta un second tabouret à son invité de fortune, découvrit un seau d’eau posé sur l’unique commode de la petite maison, versa le contenu dans un petit chaudron et posa ce dernier plein, dans la cheminé, au dessus du feu timide du foyer.


_Il a du mal à prendre dit-elle distraitement pour combler le silence qui s’était installé, alors qu’elle s’activait. Observant que le jeune homme regardait autour de lui avec curiosité C’est une maison agréable en été, il ne faut pas s’y tromper, mais j’ai encore beaucoup de travaux à faire.elle souritça viendra… tu prendras une tisane bien chaude peut-être ? Tu peux prendre la serviette suspendue près de la grande cuve pour la toilette, celle en cuivre, la plus grosse au fond, pour te sécher un peu. Elle est propre, je l’ai changée ce matin.se déplaçant lourdement en se tenant le ventre, Julia alla récupérer le tisonnier prêt de la porte, pour revenir remuer un peu le feu. Fatiguée enfin, elle se rassit, légèrement essoufflée, ses yeux bicolores perdus dans les petites flammèchesTu ne savais pas que c’était habité ici ? Hm… moui c’est vrai que ça ne se voit pas encore de l’extérieur, autant pour moi… - elle ouvrit une petite boîte ronde posée non loin de son siège et le présenta au jeune homme – tu veux un petit gâteau aux herbes aromatiques? Ce n’est pas exceptionnel, mais c’est mangeable, mais ils sont moelleux tu verras. Je ne comprend toujours pas comment j’ai réussi à faire çafit-elle presque en riantmais c’est mon seul petit plaisir ces derniers temps. Je n’ai plus de potage à te proposer…

Elle fit la moue en se souvenant du même coup que oui, effectivement, elle n’avait plus de potage… marmonnant dans sa barbe quelque chose d’incompréhensible, elle réprimanda la dame de lui donner des temps aussi difficile. Un coup d’œil imperceptible vers la cachette de Lupus lui indiqua que l’animal était bien tranquille à ce qu’elle voyait. Tant mieux, il pourrait rester longtemps alors.
Julia soupira en enfilant ses mitaines en laine clair… les gens ne voulaient plus de ces choses ! Simplement parce que un petit trou de rien du tout perçait au niveau du poignet. La laine était belle pourtant.
Se tournant vers son invité improvisé, elle écouta avec attention quand il prit enfin la parole.


Gareth Wilth
Gareth Wilth

Maître fauconnier
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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Fév 2012 - 14:37

Gareth se releva péniblement et honteux. Elle devait le prendre pour un pauvre stupide élève, mais elle l'invita tout de même à entrer, se qui, il fallait le dire, rassura le fauconnier. Il avait tout sauf envie de retourner sous cette pluie diluvienne qui n'allait pas s'arrêter de sitôt. La femme lui proposa un siège qu'il prit volontiers après sa course sous l'eau glacée de l'hiver.
Gareth se permit de faire un tour d'horizon des lieux. Ce n'était pas un bon endroit pour une femme enceinte et encore moins pour un nouveau né. L'Intendant le savait-il ? Le sol et les meubles étaient recouverts de bols en tout genre qui se remplissaient petit à petit des gouttes tombant de la charpente mal entretenue. La porte laissait passer les courants d'airs et les deux fenêtres qui éclairaient un temps soit peu les lieux ne faisaient pas mieux. Une cabane peut-être agréable en été, mais invivable dans ses conditions. Gareth repensa à sa volière qui elle, était plutôt bien construite. Il se sentait mal face à la femme, qui enceinte, devait affronter l'hiver, alors que lui – n'ayant jamais froid – possédait une tour chaude à souhait.
Beaucoup de travaux à faire... Il observa la femme, les yeux plus rivés vers son ventre. Comment allait-elle se débrouiller alors qu'elle était sur le point de mettre son enfant au monde et qu'ensuite elle devrait s'en occuper ? Il admira la femme pour son courage, mais ne pouvait pas accepter le fait qu'elle soit seule. Où se trouvait donc le père de l'enfant ? Pourquoi n'était-il pas là à ses côtés pour la soutenir ? Le fauconnier eu du mal à contenir un râle montant de ses entrailles. La femme cru qu'il avait faim et lui proposa donc sa nourriture. Des biscuits et du potage. Ne mangeait-elle que cela alors qu'à quelques mètres ils dégustaient un festin de roi ? Il ne se serait jamais autorisé à lui prendre sa nourriture, mais pas seulement parce qu'elle en avait peu. Il n'avait pas faim. Ce n'était pas son ventre qui avait parlé, mais ses tripes. La vue de cette pauvre femme faisait frémir en lui un sentiment de rage. Un sentiment de peine. La voir ainsi, seule avec sa grossesse à terme, le faisait hurler de colère. Comment pouvait on être aussi courageuse face à la solitude ? Il se força à respirer plus calmement. Ce n'était pas le moment de perdre les pédales, la journée avait si bien commencée. Les battements de son coeur se calmèrent et il pu respirer normalement.
Une odeur stoppa net ses pensées au point mort. Une odeur qu'il avait pas immédiatement remarqué en rentrant, car masquée par sa propre puanteur. Mais maintenant qu'il s'était vaguement séché grâce au linge que la femme lui avait si gentiment proposé, il ne sentait plus si fortement cette senteur de chat mouillé. L'autre avait reprit le dessus. Humant l'air à la façon d'un félin, il repéra sa provenance. Derrière un fauteuil non loin de là. Gareth sourit. Il reconnu l'être qui se cachait là derrière pour avoir plus d'une fois couru à leurs côtés. Un loup. Au moins, la femme n'était pas réellement seule. Elle avait au moins un protecteur, quoique peut-être savait-elle se défendre seule. Il n'en doutait pas, mais pas dans cet état dans lequel elle se trouvait actuellement.

Le fauconnier reposa le linge sur la table qui se dressait devant lui. Il n'aimait pas rester là sans rien faire et se leva donc vers le feu pour tenter de le faire partir dignement. Il chercha une bûche de ses yeux et repéra le coin où elle disposait son bois. Mettant ses mains directement dans les flammes, il remettait le bois en place. Tout avait dégringolé et ne ressemblait plus à rien. Le feu pas encore à son apogée ne le brûlait pas. Tout en ravivant le feu, il répondit à la femme qui l'hébergeait le temps de l'orage.


- Non merci, je n'ai pas vraiment faim... non, je ne savais pas que cette cabane était habitée, de l'extérieur elle semble tellement vide.

La légère flamme commençait enfin à grandir et à s'élever dans la cheminée. Il souffla dessus pour qu'il s'élève encore et encore, jusqu'à toucher le haut de la cheminée. Trouvant que les flammes étaient bien assez grande pour se débrouiller seules, il se retourna, toujours à croupi, vers la femme. Un détail arrêta soudain les mots à la barrière de ses lèvres. Il n'avait jamais vu pareils yeux. Un bleu d'azure surprenant et l'autre d'un vert forêt inimaginable. Il n'était pas le seul à posséder quelque chose que les autres n'avaient pas. Seulement, il devait bien l'avouer, cela restait différent. Des yeux ne se comparaient pas à une deuxième part d'un être. D'une bête. Ses yeux étaient tout de même magnifiques.

- Ca doit être difficile pour vous de rester seule dans... excusez-moi, mais dans votre état... même si vous avez un loup, d'une aussi rare bonne santé, avec vous. Il ne peut pas réparer ce toit qui fuit ou ces trous qui laissent passer les courants d'airs en toute impunité.

La femme paraissait désarçonnée. Gareth n'avait pas réfléchit lorsqu'il avait fait allusion à l'animal caché derrière le fauteuil. Caché, là était la subtilité. Elle ne voulait peut-être pas qu'un étranger sache qu'un loup se trouvait chez elle, ou plutôt, qu'un habitant de l'Académie sache pour l'animal. Peu importait à Gareth de savoir s'il y avait un loup ou un ours élastique, il n'était pas l'Intendant. Il se reprit et continua à parler malgré le malaise qui le guettait.

- Je pourrais vous aider, si vous le voulez, pour me faire pardonner de ce dérangement.

Peut-être se fera-t-il mettre dehors par manque de légèreté, peut-être acceptera-t-elle son offre dénué d’intérêts – à part peut-être celui d'échapper à la pluie battante –, peut-être ne fera-t-elle aucun des deux.
Le fauconnier attendait la réponse.


Julia
Julia

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Fév 2012 - 15:46

Julia sourit franchement quand le jeune homme parvint enfin à faire flamboyer le foyer. Les yeux fixés sur les flammes, elle se sentit soulagée et remercia son invité du regard. Tout cela avait effacé sa déception quand il refusa de manger ces petits biscuits, prétextant ne pas avoir faim. Quoi ? Ils étaient moches ses petits biscuits, c’est ça ? :na: Elle les regarda encore, bien logés dans leurs petites boîtes. Ils avaient un bon aspect pourtant, elle referma le couvercle pour ranger la boîte.
Le garçon ou jeune homme, elle ne savait pas bien quel âge il devait avoir la vingtaine sûrement non ? Un peu moins ? Enfin bref, il poursuivit semblant s’arrêter sur son regard, il ne fit pourtant aucun commentaire à son grand soulagement.


_Ca doit être difficile pour vous de rester seule dans... excusez-moi, mais dans votre état... même si vous avez un loup, d'une aussi rare bonne santé, avec vous. Il ne peut pas réparer ce toit qui fuit ou ces trous qui laissent passer les courants d'airs en toute impunité.

Le regard de Julia se durcit soudain violemment. Peut-être plus qu’elle ne l’aurait voulu, la crainte empli son cœur. Comment savait-il pour Lupus ? Il l’avait vu ? Elle se souvint d’un petit truc qu’il avait fait, elle avait pensé qu’il avait soupiré longuement, mais maintenant que… Sa colère s’apaisa quelque peu quand le loup décida de lui-même de sortir de sa cachette, comme si il y comprenait quelque chose. Et sans animosité aucune, il vint chercher le confort et la chaleur des flammes nouvellement franches, s’allongeant sur le tapis en peau de lapin.
Julia fixa l’inconnu de ses yeux bicolores, le défiant de tout acte suspect à l’encontre de son ami. Mais elle s’apaisa bientôt totalement, comme il ne semblait même pas surpris. Et puis Lupus ne semblait pas méfiant envers lui, c’est qu’il ne représentait pas de danger.


_Lupus, certes ne répare pas les toits et les trous de cette maison, mais ceux de mon cœur et de mon âme par sa seule présence. Ça sera toujours plus que n’importe qui pourrait faire dans ma vie.répondit-elle d’une voix égaleIl me garde de tomber dans les dérives de la solitude justement.elle eut un sourire au coin des lèvres en se remémorant ses ballades en forêtLa solitude est parfois difficile ou même cruelle, mais c’est l’une des meilleurs enseignantes de la vie. Mais enfin cessons cela, je parle comme une vieille femme alors que je n’ai pas encore connu 25 hivers. La vie ici n’est pas toujours difficile, en temps normal le cuisinier me fourni parfois des quartiers de viandes sans importance pour lui, et depuis qu’il sait pour le petit, il ajoutait même un petit panier de quelques légumes quand je passais le saluer. Il me connaît bien.

Elle sourit au souvenir de sa punition le soir d’un bal où Jehan l’avais ordonné d’aller faire la vaisselle si son vain été si mauvais. Et il l’était. Depuis elle rendait régulièrement visite au chef, un bonhomme fort sympathique. D’ailleurs que devenait-il celui là ?

_Mais depuis les derniers mois avec cette histoire de chaos, ce n’est plus aussi simple, redémarrer est difficile et les temps sont durs.elle soupiraMais je gagne bien ma vie, je suis en bonne santé ou presque et j’aime ce que je fait… je suis la Garde Forestière du domaine. Je pense que c’est la meilleure chose qui me soit arrivé. Courir dans cette forêt, avoir le devoir de l’explorer autant de foi que désiré dans ses moindres recoins, la protéger, y être sans cesse… c'est tout ça ma maison, pas seulement cette vieille petite cabane toute défraîchie. C’est l’un des plus cadeau de ma vie. Enfin pour l’instant plus tellement, mais ça c’est notre secretelle lui souritces dernières semaines j’ai beaucoup de peine à marcher. Quand à ta proposition je l’accepte. J’ai un coin où j’habitais, c’était beaucoup plus confortable qu’ici, mais j’ai un amour pour les hauteurs et cela fait bien des mois qu’avec ce ventre je n’ai put m’y rendre. D’où l’état encore délabré de ma petite maison. Ça ne fait pas longtemps que j’y suis. Ce n’était pas simple d’avancer rapidement, j’espère seulement que ça va vite changer, alors toute aide est bienvenue. Si tu tiens parole, tu seras toujours le bienvenu ici car j’en connais un qui ne pourra pas attendre lui.

Riant, elle caressa son ventre qui portait le petit dont elle parlait. Elle n’avait pas l’impression d’être pauvre elle… c’était fou comme les visions changeaient selon les personnes.

_Quel est ton nom, au fait ? Tu as déjà vu des loups de prêt n’est-ce pas ? Pour ne pas en avoir peur comme la plupart des gens. Ceux de mon village voulaient sans cesse les tuer. Ces belles bêtes… déjà qu’ils pensaient que j’étais une sorcière ou autre créature du mal simplement à cause la couleur de mes yeux, je pense que j’ai bien fait de partir avant qu’ils ne découvrent ma fascination et mon amour pour ces bêtes qui me ressembles…

Elle parlait sans vraiment y réfléchir. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pas tenu une discussion. Il s’en irait si il la jugeait trop bavarde. Il n’était pas sensé savoir que ce n’était pourtant pas dans sa nature. Mais parler de tout ça lui faisait remonter de beaux souvenirs. Comme Blanche par exemple, la première louve qui était venue vers elle, splendide et indépendante à souhait, beaucoup plus sauvage que Lupus, qui portaient les stigmates indélébiles de son passage chez les humains durant quelques années. Des années qui semblèrent être horrible pour lui. Il ne supportait toujours pas la vue d’une arme quel qu’elle soit. Il était déjà miraculeux qu’il s’attache ainsi à elle, une humaine… Blanche et Lupus, son cœur et sa liberté, où d’ailleurs la première ? La peine paissait encore sur elle, depuis que la louve avait quitté le parc. Cela lui semblait étrange de ne plus la voir ou sentir sa présence, et cela lui rappelait l’éternelle question : pourquoi Lupus ne l’avait pas suivit également ? Ils avaient toujours été libre tous les deux, toujours.
La voix du jeune homme au regard bleu, mit fin à ses pensés et elle reprit pied dans la petite cabane au fond du jardin Arrow



Gareth Wilth
Gareth Wilth

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeDim 4 Mar 2012 - 18:03

[ Désolé du retard impardonnable ^^' ]


Gareth se rendit compte de la maladresse impardonnable qu'il avait faite. Il avait voulu faire une petite blague, mais la femme tourna sa phrase de telle manière qu'elle réussit à rendre Gareth confus. Elle était seule, mais la simple présence du loup rafistolait les trous de son âme. Il débarquait comme une furie chez elle et l'importunait avec ses futiles tentatives pour détendre l'atmosphère.
La solitude. Dur châtiment pour un Homme. Ou pour certains. Le fauconnier n'avait jamais réellement été seul, mais il y avait un petit quelque chose qui créait cette impression dans son coeur. Il l'avouait, la solitude le gagnait plus que jamais entre les murs de l'Académie. Il avait beau y avoir plusieurs dizaines de personnes entre ces murs, il ne connaissait personne. Il n'était pas insociable, loin de là, non, c'était autre chose qui se dressait devant lui tel un mur de vargelite. Il avait peur de perdre le contrôle, de ne plus réussir à La contenir. En dehors de ses oiseaux, il n'avait personne. Non, il n'avait pas personne. Une âme se mouvait dans les ombres, à ses côtés. Une amie, une soeur. Tyama. Depuis leur plus jeune âge, ils étaient si proche qu'ils leur semblait parfois entendre le souffle de leur jumeau à leur côté même s'il n'y était pas. Même encore maintenant, devant la femme, il le sentait. Il avait beau être seul en apparence, il ne le serait jamais parfaitement. Un lien les unissait depuis leur naissance, mais pas un lien banal. Tous les jumeaux en possèdent un, aussi fort soit-il. Celui de Gareth et de sa soeur était différent. Plus intense, plus féroce. Un lien unique. Le jeune homme connaissait sa cause. Ils étaient félins. Tyama avait toujours su vivre avec sa différence, mais pas son frère. Ne l'ayant jamais vraiment accepté, il avait toujours fuit devant ses métamorphoses. Ou plutôt essayé de fuir. Rare étaient les instants où il réussissait à maîtriser ce don du diable. Mais lorsque cela arrivait, il se surprenait à sourire. Au fond de lui, il appréciait sa nature. Il ne le montrait cependant jamais et même lui l'ignorait à moitié.

La femme avait un débit de parole impressionnant. Etait-elle toujours comme cela ? Aussi piplette ? Gareth n'avait rien contre cela, mais lui n'avait pas autant de choses à dire. Il n'était pas très à l'aise avec la parole. Il préférait écouter les piaillements de ses volatiles. Elle posa soudain une question qui rendit Gareth rouge de honte. Il en oubliait les bonnes manières. Il avait presque réussit à défoncer la porte de sa cabane et il ne s'était même pas présenté. Quelle honte.

- J'm'appelle Gareth.

Ce n'était pas le fait qu'elle lui ait demandé son nom qui le fit bouillonner de colère, mais les mots qui suivirent cette question anodine. Il ne savait que trop bien se qu'elle avait dû ressentir. Il le savait, l'ayant vécu une bonne centaine de fois. Ce n'était pas ses yeux, non, rien de bien visible dès lors qu'il s'employait à le cacher des yeux du monde. Mais bien plus grand, bien plus voyant, bien plus effrayant. Il ne supportait pas de le voir, mais il n'y pouvait rien. Il ne pouvait ôter cet abominable déformation. Non, ne croyez pas qu'il possédait un membre en plus ou autre, non, rien de tout cela. Cette chose qui lui avait valu le surnom de monstre toute son enfance était gravée dans ses gènes, dans sa chair. Au sens propre.

- Je te comprend. J'ai eu aussi droit au nom de monstre dans mon enfance. Un rien effraie le peuple. La seule petite différence leur fait peur.

Il se leva et enleva sa veste qui lui tenait décidément bien trop chaud. Le feu crépitant dans l'âtre le faisait transpirer. Ôtant par la suite son pull, il dévoila alors un immense tatouage s'étirant de sa nuque pour s'étaler sur son bras gauche et son dos. Fait d'arabesques, de spirales, de formes étranges, il représentait parfois des choses inconnues, et caché, entre deux cercles, une forme féline. Occupant la moitié de son corps, le dessin passait rarement inaperçu s'il ne le dissimulait pas sous un manteau ou autre. Gareth détourna le regard en direction des flammes afin de ne pas apercevoir le sentiment qui allait tôt ou tard apparaître dans les yeux de la femme. Il avait maintenant l'habitude de générer de la peur et du dégout face à ça. Mais il l'avouait, cela faisait toujours du mal lorsque quelqu'un se mettait à le traiter de créature ou au contraire, à le prendre en pitié. Il détestait les gens qui faisaient partis de ces deux catégories. Il préférait ne pas se confronter aux regards des autres. La discrétion était son mot clé.

- J'ai beau avoir toujours vécu avec, depuis mes sept ans, je ne m'y suis jamais habitué. Et je crois qu'une part de moi refusera toujours d'admettre sa présence. Aujourd'hui ça va, j'ai le droit à moins de réflexions de la part des gens, mais je sens les regards dans mon dos. Le plus dur était lorsque j'étais petit. Allez expliquer à des enfants de sept ans que ce n'est pas votre faute, que vous êtes tout sauf un monstre...

Le fauconnier était toujours de dos. Il avait de la peine à se retourner maintenant qu'il lui avait montré l'objet qu'il avait essayé à tout prix de cacher aux yeux de l'Académie. Mal à l'aise, il fallait qu'il reprenne contenance. Tout d'abord, il remit son pull pour dissimuler à nouveau son tatouage. Il se souvint alors de la deuxième question de la femme. Il se précipita dessus et lui donna la réponse.

- Oui, j'ai déjà vu des loups. J'ai un certain penchant pour les animaux et c'est apparemment réciproque. A côté de ma ville natale, il y avait une forêt où vivait une meute. Je les ai observé, puis petit à petit ils se sont habitués à ma présence et m'ont admis au sein de leur groupe... Je suis parfois un peu nostalgique et j'aimerais bien les retrouver... Je trouve cela tellement étrange de vouloir les tuer. Ils sont si beaux, si admirables, si...

Il se tut. Il ne trouvait pas de mots. Il respectait tant ces bêtes qu'il ne savait plus comment les qualifier. Il regrettait parfois de ne pas être que la bête pour ne plus avoir à affronter le regard des autres. Le fauconnier se retourna enfin. Il planta son regard océan dans celui vert-bleu de la femme.


Lohan Gayana
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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeMer 11 Avr 2012 - 18:30

C’était dans le plan Teylus, de rendre service à l’intendant et elle l’avait suivit à la lettre, demandant avec ses grands yeux vides et sa petite voix timide si le Seigneur Jil’Jildwin n’avait pas une tache à lui confier. La conception des cocottes en papier était difficile à mener, à long terme depuis que l’intendant avait prit la décision de créer un élevage de 124 cocottes, il s’acharnait nuit comme jour et voir des Teylus débarquer dans son antre pour l’interrompre dans sa tache à n’importe quelle heure de la journée, avec une réalité métronomique devait avoir quelque chose d’agaçant.

Mais comme elle était bien mignonne et que sa dévotion pour le maître de l’académie avait quelque chose de flatteur, il lui avait confier deux lettres à remettre à la dame Julia, maitre Forestier en précisant qu’un héraut de la garde d’Al-poll était passé le matin même .

Lohan Gayana, qui n’avait jamais remarqué qu’une cabane avait été construite dans le fond des jardins, déambula plu le temps de trois sabliers dans la pelouse fleu s et du questionner plusieurs élèves mieux informée, avant d’arriver au lieu dit, assez loin de tous ses repères. Elle sentit immédiatement la présence de deux personnes, aux aura solides et facilement décelable avant de se tourner vers celle qu’elle identifiait comme une femme

« Eh bonjour l’un de vous est il dame Julia ? »
fit elle, assez incertaine de son odorat. L‘autre émit un signe d‘acquiescement qui encouragea la Teylus à lui tendre le paquet « Tenez, c'est pour vous. Le seigneur Jil Jildwin les a reçu ce matin. »

Ses univers sensoriels se mirent soudain à l’œuvre pour capter autour d’elle tout ce qui était susceptible d’être classés dans l’immense bibliothèque des lieux, des gens et des situation qui emplissait sa jeune tête d’aveugle . Son odorat, à partir des fragrances particulièrement agréables de la foret printanière, transporta son imagination au loin, et cette envolée lyrique eut pour effet de rougir légèrement ces joues pales, la plongeant dans un état excitation enfantin.

"Je n’étais jamais venu ici fit elle pour se évacuer cette exaltation …ça sent ..La foret ..et la sciure, le pin et la sève des premiers bourgeon…vous refaites la cabane ? "

Le silence qui suivit la gêna un peu et hésitante elle quetta les signes apparents pour réagir en conséquences .

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dame,
Nous avons trouver cette lettre qui vous était adressée sur la dépouille d’un homme. Si vous avez la moindre indication à nous fournir sur son identité, nous vous en serions reconnaissants.


Garde populaire D’Al-Poll, zone nord.



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Julia,

Nous savons tous les deux comme la vie peut être tendre et comme elle peut être dure, nous avons gouter les deux extrêmes il me semble.

A la pleine lune du 3eme mois de cette année, j’ai senti que quelque chose n’allait pas, je n’arrivait plus à rêver , je perdais mes rêves avant même de les commencer, je me sentais fatigué, las . Au début , j’ai cru que ce qui m’arrivait venait du bonheur, j’ai cru que c’était toi , qu’il y aurait à choisir entre mon don et toi et sans hésiter, tu sais quelle aurais été ma décision.

Mais vite, j’ai compris. Je suis en train de tourner mes phrases de tous les cotés pour pour t’annoncer la nouvelle avec délicatesse, sans pouvoir trouver la bonne formulation . Et puis je me dis que je ne peux plus t’éviter, que je ne peux plus te parler à demi-mots, c’est le moment ou jamais. Voilà, je suis malade, j’ai une chose dans le corps qui me dévore de l’intérieur et je ne sais pas le guérir. Crois moi c ’est mon domaine, je suis certain de ce que j‘avance et mes décisions n‘auraient pas été prise à la lègere…Ma maladie arrivant à terme, j ’ai décidé de partir, il y a un mois déjà, sans rien dire à personne. Je crois que Jun et Eliot n’ont rien remarqué et Amarilys était absente . Je sais que tu t’es inquiété, je sais que tu as du te sentir abandonnée, je sais que tu m’en voudra surement . Mais je ne pouvais pas partager ça avec toi, pas ça , quelle image aurais tu gardé de moi? La faiblesse, l’iritation, l’impuissance ? Je voulais que tu aprivoises peu à peu l’idée que nous ne pourrions pas vivre ensemble, que tu me rejette doucement de ta vie..Je ne voulais pas que tu me vois souffrir... Je voulais que tu conserves de moi nos moment de bonheur. Pardonne moi

Je vais mourir
Ce sera peut-être dans une semaine, demain, après demain. Mais qu’importe. Je suis prêt maintenant. La douleur, c’est celle de ne pas avoir pu tenir notre enfant, lui sourire, l’appeler par son nom, connaitre son visage et ses rêves . La douleur, c’est celle de me sentir brusquement éloigné de toi, sans que je ne connaisse plus rien de ta présence. J’aimais te sentir toute avec moi, ton corps, ton odeur, ton rire. Nous coexistions à la folie , je t’aimais plus profondément et j’aurais aimé faire quelques pas de plus, avec toi, d’autres projets, d’autre demain, d’autre jours et d’autre nuits.


Je suis parti mais je ne t’ai pas abandonnée, non.

Je t’aime

Mael


[Si problèmes, mp I love you]

Julia
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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeLun 4 Juin 2012 - 16:33

Désolée du retard et des incohérences si il y en a. Je peux rééditer, aucun problème, contactez moi, simplement Smile

Là haut… dans un arbre dont les branches couvrent la cabane de leurs ombres protecteurs… l’une des rares feuilles, petite et frêle, qui avait pourtant jusque là résistée à la pluie torrentielle, se détacha finalement délicatement du bois qui lui avait donné la vie...

Une chute silencieuse à l’envie, guidée par les tourbillons incessant du temps humide. L’arbre entier semblait s’être tut. Immobilisé malgré les brises audacieuses, figé par l’instant, dans un dernier salut à la chute vertigineusement muette d’une part de lui, si petite était elle…

Légère, la petite feuille fut facilement emportée par un courant d’air qui la glissa sans résistance dans une petite aspérité, pour enfin se laisser choir sur le planché humide d’une maison où un silence indescriptible s’était établi en empereur.
Un parchemin vint la rejoindre non loin, aussi vide et inerte qu’elle-même, tout aussi lent et paresseux à se laisser simplement s’établir sur des lattes de bois. Et puis plus rien... juste le silence.

Un instant il sembla pleuvoir à nouveau, mais si se fut réellement le cas, seules deux gouttes de pluies avaient réussis l’exploits de les rejoindre eux deux dans leur sommeil éternel.

La main comme tenant encore la lettre qui avait glissé au sol, Julia ne bougeait plus. Le visage humide, ses yeux bicolores grand ouvert par l’étonnement… l’effroi ? Le désespoir ? La tristesse ? L’horreur… ils semblaient fixer cette petite feuille morte au sol ou bien était-ce le parchemin ? Mais ses yeux fixaient-ils réellement quelque chose en particulier, si ce n’était le vide immense qui venait soudain de s’installer en elle ? Ou alors regardait-elle cette fille muette qui se tenait immobile devant le pas de sa porte ?


_Je… dois m’asseoir… - s’entendit-elle dire comme sa vision se troublait –

Où était-elle ? Que faisait-elle ? Appuyée contre la porte, c’est le contacte de sa main sur le bois qui la ramena dans la réalité alors que d’autres larmes inconnues s’échappaient de ses yeux impuissant.
Tournant la tête de nouveau vers cette messagère sortie de la pluie et qui semblait l’attendre pour elle ne savait quelle raison, puis vers cet homme aux tatouages étranges qui… elle ne sut pas se rappeler ce qu’ils faisaient là, ce qu’ils étaient... Elle n’avait pas envie de savoir qui ils étaient… elle n’avait plus envie de rien… Sentant ses forces lui faire soudain défaut, le regard encore comme ahuris, Julia esquissa un mouvement, mais prit soudain conscience que le souffle ne passait plus la barrière de ses lèvres pourtant entre ouverte. L’étonnement la prit encore quand elle réalisa ne faire aucun effort pour remédier au phénomène, que même cette envie là, vitale, s’en été allé… elle était perdu.

Posant une main distraite sur son front, Julia se saisit machinalement d’un vieux chiffon qui trainait sur une chaise près de la porte et entreprit d’épousseter une petite table qui portait un verre…

L’enfant en elle remua comme d’autres larmes lui inondaient les joues, et les deux personnes autour d’elle se mirent à s’agiter. Où était-elle déjà ? Que faisait-elle ici ? Etait-elle éveillée ? Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi ses gens lui parlaient si fort ? Pourquoi avait-elle si mal ? Que lui voulaient ces gens ? Que lui avaient-ils fait pour qu’elle souffre à ce point ? Et personne n’était là pour l’aider ? Comment respirer ? Comment…

Julia toucha son médaillon, celui que Locktar lui avait offert. C’est comme ça que quelqu’un saurait qu’il lui arrivait quelque chose ! Locktar comprendrait que… On était en train de l’attaquer… c’était la seule explication, un poison ou bien, non ! Elle perdait la tête. On lui montrait une chaise, mais elle ne voulait pas s’asseoir, elle voulait seulement… où était-elle ?

Portant soudain ses doigts à sa bouche la jeune femme réprima un sanglot qui lui remonta à la gorge, elle repoussa un bras qui sembla vouloir soudain la soutenir… le pas mal assuré, Julia avisant sa couche alla s’y échouer avec la rapidité que son ventre plus rond que jamais, ne lui conférait pas. La main tenant fermement ce dernier elle posa sa tête sur la peau de lapin surélevé qui lui servait d’oreiller. La douleur l’emplie enfin, au front, à la tête, dans son ventre, dans son âme, dans son cœur… partout.

Fermant ses yeux bicolores dont les lumières s’étaient éteintes, toutes résistances à ses larmes s’étaient envolées. Une douleur aigue lui traversa les reins alors que ses mains allaient réconforter le ventre dans lequel la vie s’éveillait, dérangé certainement par ce vide qui l’emplissait à cet instant. Trouvant à tâtons un châle en laine, Julia le ramena à elle comme pour réchauffer ce ventre qui portait l’être avec qui elle vivait depuis plusieurs mois. Peut-être cela calmerait-il quelque peu les tremblements de ses mains et de ses jambes ? Une autre douleur lui traversa le ventre, moins violente, mais plus profonde. Elle n’y prit pas garde, ils étaient liés tous les deux, il souffrait lui aussi, tout comme elle… pourquoi souffrait-elle autant déjà?

Un sanglot secoua ses épaules avant que sa raison n’ai eu le temps de saisir la réponse à sa question, elle se cala sur sa couche plus confortablement. Elle était sûrement malade, la fièvre lui faisait penser que deux personnes étaient dans sa maison à elle, mais c’était faux. Si elle dormait, au réveil elle irait mieux, elle n’aurait plus mal et le bébé serait à nouveau au calme, en sécurité et bien au chaud au creux d’elle.
Mais cette main qui s’était posée sur son épaule semblait tellement réelle…

Mais elle était seule ! Ses larmes redoublèrent comme si ce mot lui évoquait quelque chose d’atroce… elle était toute seule dans sa maison et pour toujours. Ces ombres bruyant finiraient par la laisser et partir.
Se repliant sur elle-même Julia eut la sensation que sa couche était mouillée sous elle, sous son bassin et où ses jambes sans énergie étaient posées. Sûrement une fuite dans le toit qu’il faudrait qu’elle répare à son réveille. Trop lasse pour vérifier il lui semblait au contraire agréable que cette eau soit déjà chaude au contacte de sa peau. Elle avait donc de la fièvre, c’était certain.
Tombant dans les tourments d’un sommeil angoissant, les ombres semblaient toujours s’agiter à côté d’elle, et ses douleurs dans son ventre qui revenaient sans cesses… serrant les dents, elle s’entendit geindre, mais l’obscurité l’emprisonna de nouveau complètement.

Il n’y a rien dans le néant… aussi fut elle quelque peu apaisée de s’y trouver à nouveau.
Mais que lui arrivait-il ? Pourquoi l’enfant semblait lui déchirer les entrailles ? Un cauchemar plus vrai que nature dont le réalisme venait vous poignarder au plus profond du cœur. Elle était sûrement en train de mourir, ici totalement seule dans cette cabane, et personne n’en saurait jamais rien. Jamais.

Quand elle s’éveilla de nouveau, se fut pour pleurer. Le feu dans la cheminé chauffait la pièce mieux que jamais et quelqu’un était assis près d’elle à la secouer en lui disant des choses qui n’avaient aucun sens pour elle. Elle ne voyait pas qui cela pouvait être à travers ses larmes et puis cela lui importait peu, alors elle décida de se tourner dans la direction opposée, malgré les tiraillements qui lui paralysé le bassin, mais on l’en empêcha.
Plus exactement, la lancination la plus déchirante et la plus douloureuse qu'elle eut connu de sa vie, la cloua sur place alors que l'air lui manquait. Les mains crispée sur les draps, sa gorge libéra l'expression de l'agonie de son corps, et l'évidence la frappa soudain de plein fouet, comme la panique montait en elle.

Le bébé arrivait! Le bébé venait et Maël... une autre douleur lui transperça les reins alors qu'elle s'intimait au calme; si forte, si intense que son corps se redressa de lui-même en position assise. Et l'horreur emplie sa vision. Du sang... il y avait du sang partout sur... le bébé allait mourir! Le bébé... un bras qui possédait une force qu'elle ne possédait plus, l'empêcha de retomber en arrière alors qu'elle tremblait de tout son corps en attendant la prochaine salve de douleur.



Elera
Elera

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 17:18

Il pleuvait encore.

Il lui semblait que la pluie ne s’arrêterait jamais ; et elle, elle repoussait le moment fatidique de son retour avec constance. Elle était venue, pourtant, plusieurs fois, jouer aux lisières de l’enceinte de l’Académie ; elle avait gardé un œil, tendre et invisible, sur Julia dans la forêt ; avait entraperçu Einar une ou deux fois, aussi ; mais ne s’était jamais laissée voir de qui que ce soit. Elle n’existait plus, elle ne devait plus exister.

Elle avait promis à Julia qu’elle serait là.

Elle avait promis et elle tiendrait sa promesse ; il y en avait tellement, qui avaient été bâclées, au fil des années – la promesse de suivre Ena pendant trois ans sans interruption, la promesse de guider deux jeunes épris de liberté sur la voie, la promesse de la Voie Marchombre, la promesse d’aimer toujours, de pardonner, de ne jamais se laisser emporter par ces instincts de vengeance et de haine.

Mais celle-là, elle la tiendrait ; trop longtemps qu’elle avançait aux côtés de Julia, sans le moindre trébuchement. Des années et des années à se chercher parmi les hommes, l'une et l'autre, chacune de son côté. Julia allait être mère ; le père serait absent ; elle ne voulait pas être seule, et Elera avait promis son aide. Alors elle reviendrait, à la naissance du bébé – elle quitterait la forge pour la cabane dans les bois, et, peut-être, continuerait-elle à vivre sans que les autres n’aient vent de sa présence ici quelques temps encore.

Elle traînait, aux abords, sans oser entrer – comme toujours. Peur et envie de tomber sur quelqu’un tout à la fois. Il pleuvait, pleuvait, pleuvait – il lui faudrait bien se décider, entre se mettre à l’abri dans le hall ou faire demi-tour pour Al-Poll. On ne reste pas éternellement sous les gouttes glaciales… Non, elle n’était toujours pas prête, pas à faire face à la mort et aux souvenirs sanglants.

Elle s’apprêtait à faire demi-tour, quand son cœur se serra brusquement.

Un désespoir, abyssal, une solitude sans frontières, l’impression de tomber, soudain, dans le noir, et son corps lui arracha un hoquet de souffrance, une souffrance qui, pourtant, n’était pas la sienne – elle reprit sa respiration, ample et rapide, aux aguets, essayant de comprendre ce qui venait de se passer.

L’Instinct.

Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas réveillé.

Le Rentaï lui avait offert le don de trouver les gens qu’elle cherchait et qui voulaient bien être trouvés – ainsi avait-elle pu repartir sur les traces de sa mère. Marlyn elle n’avait jamais pu localiser, parce qu’elle la fuyait comme la peste ; mais plusieurs fois, déjà, l’Instinct lui avait envoyé les appels de ceux qui lui étaient proches, d’une manière un peu plus fiable qu’aurait pu le faire le Vent, le Vent qui, pourtant, disait tout à ceux qui voulaient bien écouter. Elle avait senti le malheur d’Elio, un jour – avait décidé de ne pas y répondre, l’avait laissé s’en sortir seul. A présent, c’était l’odeur de Julia qui lui emplissait les narines, avec la sève, les pommes de pin, la terre et les feuillages – quelque chose n’allait pas. L’Instinct l’avait prévenue – ce fut dans le Vent, ensuite, qu’elle chercha les réponses. Elle y trouva le son des gouttes, celui d’un hurlement de loup, et puis – non, elle ne savait pas ce qu’il se passait, trop de déchirures. La certitude, quelque part, que le Rentaï lui donnait une chance de se racheter - une chance d'être là, cette fois, pour ceux qu'elle aimait, une chance de prouver qu'elle n'était pas traître et lâche tout à la fois. Elle n'abandonnerait pas Julia - cette promesse-là serait tenue, elle n'abandonnerait pas Julia.

Elle se mit à courir.

Vers la vieille cabane – vers Julia.

Heureusement, heureusement qu’elle était proche, et qu’elle ne devait pas accourir d’Al Poll.

Elle poussa la porte sans frapper et sans aucune hésitation ; un regard, rapide, pour englober la scène, la présence d’un homme et d’une femme qu’elle ne connaissait pas, Lupus qui grognait au pied de sa maîtresse, et gémit en la voyant entrer sans pour autant s’approcher, et puis Julia, assise – du sang, partout, un visage en sueur et en larmes, hagard ; les deux autres qui tentaient de l’aider ; infime hésitation – la vision lui arracha la rétine, la vision de Julia, morte, dans la cabane, du corps inerte d’un bébé mort né, les deux autres, qu’elle ne prit pas le temps d’identifier, se lamentant avec elle sans rien pouvoir faire, la vision d’un échec, encore un ; puis, la décision, la certitude, la confiance, soudaine – elle n’avait pas le choix, elle prendrait les choses en main, elle ne laisserait pas un nouveau malheur arriver. Elle se battrait – pour Julia elle se battrait. Elle s’approcha, posa le dos de ses mains sur l’épaule des deux autres pour qu’ils s’écartent, et attrapa la main de Julia, pour la serrer, fort, en s’accroupissant à ses côtés. L’un des deux garda un bras dans le dos de Julia, pour la soutenir, et Elera se sentit soulagée, quelque part, de savoir que les deux inconnus étaient présents, que Julia était loin d’être seule pour cette épreuve. Elle se pencha à son oreille. La solitude continuait à vriller, confuse, dans son cœur affolé.

- Julia. Julia, je suis là, tout ira bien. Le sang, c’est normal – tout ira bien. Le bébé va arriver. Tu étais tellement heureuse ! Tu ne seras plus seule, plus jamais…

Serrer les doigts, ou se faire serrer les doigts, elle ne savait plus.

Il fallait que quelqu’un aille chercher un Rêveur – pas elle, elle, elle n’abandonnerait pas Julia. Faites que l’un des deux autres y pense. Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Il y avait une sage-femme, à Al Poll, qui vendait des herbes, et qui avait dit… Non, elle ne savait plus ce qu’elle avait dit. Peu importe – personne, ici, ne savait quoi faire, alors, elle ferait semblant, au moins pour les rassurer. Poser son autre main sur le genou de Julia, l’écarter. Prendre en charge, geste après geste, être là, et essayer, un minimum, de se sentir utile face à sa douleur… Est-ce qu'il fallait qu'elle se rallonge ? Et puis quoi, après ? Regard, vers le plus proche des deux autres - Je veux bien faire semblant de savoir ce que je fais, mais faites semblant aussi, s'il vous plait...

[Edition si besoin, bien sûr ><]


Gareth Wilth
Gareth Wilth

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeSam 30 Juin 2012 - 1:21

Julia n'eut pas le temps de répondre à Gareth, qu'une jeune fille pénétra dans la cabane. Elle avait un air étrange, elle ne se comportait pas comme tout le monde. Soudain, il remarqua. Ses yeux... en plus de ne pas être de la même couleur, ils étaient éteints. Comme s'ils n'avaient jamais vu le monde. Elle demanda qui était Julia et lui donna une lettre. La forestière se plongea rapidement dans sa lecture. D'abord un petit papier, puis, un papier qui semblait être la vraie lettre. Son visage changea du tout au tout durant sa lecture. La lettre tomba au sol, mais Julia ne bougeait plus. Elle était pétrifiée et un désespoir effrayant se peignait soudain sur son visage auparavant si détendu. Le regard dans le vague, elle réussit tout de même à prononcer une phrase. Le fauconnier fut surpris de cette nouvelle situation, la femme était totalement désemparée. Il aurait voulu faire quelque chose, mais il sentait qu'elle avait besoin de se retrouver quelques instants seule avec elle-même. Quelque chose de grave venait de se dérouler et Gareth n'arrivait pas à en définir l'origine.
Elle s'appuya contre la porte et semblait être réellement sous le choc. Gareth se sentait mal face à ça. Comment arrêter les larmes de Julia ? Comment pouvoir la réconforter alors qu'ils ne se connaissaient que depuis une quinzaine de minutes. Elle le regarda soudain. Perdue. Portant sa main à son front, elle commença à nettoyer une table.
Gareth ne pouvait bouger. Il ne savait plus quoi faire face à ces larme qui coulaient encore sur les joues de la forestière. Soudain, un flot plus intense. Le fauconnier retrouva ses mouvements et sa parole.


- Tout vas bien ?...

Un simple murmure. Quelle question stupide, c'était évident que quelque chose n'allait pas bien. C'était stupide, mais elle semblait ne pas l'avoir entendu. Elle était perdue dans ses pensées. Elle paniquait. Son souffle devenait court, elle s'affolait. Mais pourquoi ? Gareth lui proposa alors une chaise, mais rien. Elle ne semblait plus percevoir les signes extérieurs, elle était complètement fixée sur les mots qu'elle avait lu dans la lettre. Des mots que Gareth ignorerait sans doute jusqu'à la fin de ces jours, mais il était sûr d'une chose ; elle s'enfonçait dans des abîmes si profondes que le fond n'était même pas visible. La femme semblait soudain s'effondrer et Gareth voulu l'aider. Non, elle, elle le voulait autrement. Julia le repoussa et s'affaissa sur sa couche. La femme souffrait et il semblait se passer quelque chose. Un quelque chose qu'il ne saurait sans doute pas gérer. Des larmes coulaient à flots sur le visage de la femme et ses yeux s'étaient refermés.
Le fauconnier ne savait pas quoi faire. Il la voyait souffrir, mais il ne bougeait pas. Il ne savait pas se qu'elle avait et elle ne semblait pas vouloir le lui dire. Elle se couvrit d'un châle et soudain, il comprit. Elle protégeait l'enfant qui grandissait en elle. Il ne bougeait toujours pas, mais elle si. Elle pleurait, se calait sur sa couche un peu mieux pour l'enfant, elle réfléchissait bien trop. Il s'avança enfin et s'agenouilla près d'elle, posa sa main sur son épaule. Elle pleurait encore, comme si elle n'avait pas vu l'homme qui la regardait. Elle commença à gémir. Il comprit soudain en voyant le sang sur la couche. Elle était en train de mettre son enfant au monde ! Que devait-il faire ? Il venait de perdre tous ses moyens, mais se refusait à la laisser là, agoniser seule. Il avait assisté, plus jeune, aux accouchements de sa mère. A la naissance de ses deux petits frères, mais il ne se souvenait plus exactement comment il fallait faire. Et s'il ne savait plus, il valait mieux qu'il ne tente rien pour le moment. Simplement lui parler, la rassurer, lui dire quelques mots.
Il la secoua légèrement et tenta de lui parler.


- Ne t'en fais pas, ça va aller. Il ne faut pas t'inquiéter, ton enfant va bien. Je resterais là, on ne bougera pas.

Elle voulut se tourner, mais il ne la laissa pas faire. Ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi non plus, l'enfant allait bientôt montrer le bout de son nez. Julia semblait être dans un autre monde. Elle hurla. Souffrant sans doute comme personne, il savait tout de même se qu'était d'avoir un mal déchirant qui dévore de l'intérieur. Ce n'était pas pareil, certes, mais l'un était une naissance merveilleuse et l'autre un immonde cauchemar vécu lors de l'éveil.
Elle semblait soudain se rendre compte du temps présent et de la vie qui sortait d'elle. Elle se releva soudain, une expression de douleur intense sur le visage. Il vit la panique la gagner et tenta de la rassurer de sa main sur son épaule. Mais rien. Il la sentit tomber et il raffermit sa prise afin qu'elle ne s'affaisse pas à nouveau. Il fallait qu'il fasse quelque chose ! Il observa la jeune fille qui se trouvait à ses côtés, il ne l'avait pas vue arriver. Il l'interrogea du regard, mais elle paraissait aussi perdue que lui.
Soudain, la porte s'ouvrit en trombe. Une femme entra dans la cabane, jeta un rapide regard, remarqua le loup – que Gareth venait d’apercevoir – aux pieds du lit, s'approcha bien vite du lit et repoussa le fauconnier et la jeune fille. Elle prit la main de Julia et s'agenouilla vers elle. La jeune fille laissa cependant sa main contre le dos de la femme enceinte afin de la soutenir. Gareth resta à portée d'aide et la nouvelle venue se pencha vers l'oreille de la femme, qui semblait être apparemment son amie. Elle murmura quelque chose et le fauconnier s'efforça de ne pas écouter. Il savait qu'il pouvait l'entendre, mais il ne le fit pas.
L'inconnue posa sa main sur le genou de Julia et l'écarta. Elle tentait quelque chose et il était temps qu'il fasse de même. Il se rapprocha des deux femmes et prit la parole.


- Je vais chercher de l'aide.

Sans attendre de quelconque réponse, il se retourna et franchit la porte à toute allure. Une fois dehors, il ne réfléchit pas une seconde de plus. Regardant le ciel, il faisait encore bien jour et la pluie ne semblait pas s'arrêter. Il fallait qu'il fasse le plus vite possible et pour cela, il n'y avait qu'une seule solution. Il devait aller chercher son double. Le félin en lui. Se concentrant le plus qu'il put, il fit appelle au puma. Quelques secondes plus tard, une queue, des oreilles pointues, des poils beige et des crocs apparurent. La silhouette de l'homme laissait place à la silhouette de la bête.
S'élançant sous la pluie, il réprima un grognement de mécontentement, car il fallait le dire, il n'aimait pas le contact désagréable de l'eau contre son poil – comme tous les félins – . Son souffle était puissant et ses pattes heurtaient le sol avec violence. Il voulait à tout prix faire au plus vite. Il ne savait pas réellement où se trouvait la confrérie, il y allait à l'instinct. A l'odeur. La pluie ruisselait, le faisait rugir, mais il continuait. Aller savoir pourquoi, il avait peur. Peut-être peur de voir quelqu'un mourir sur son passage, même s'il ne la connaissait pas. Même si ce n'était pas de sa faute. Soudain, une silhouette d'un bâtiment se dressa devant lui. Sans se rendre compte, il avait couru bien plus vite que la normale. Il prit encore de la vitesse et faillit bien se prendre la porte de plein fouet. Pour la deuxième fois de la journée.
Il redevint l'homme plus vite qu'à l'accoutumer et eut de la peine à se ré-habituer à sa vision restreinte de simple humain. Sa tête le faisait souffrir, mais il tapa contre la grande porte de bois. Un homme en bure apparut derrière la porte. Essoufflé, il réussit tout de même à prononcer les mots qui suffirent à faire bouger le rêveur.


- J'ai... besoin d'aide ! Une femme... elle est en train d'accoucher dans la cabane, près... de l'Académie !! Vite !

Le rêveur rentra quelques instants et ressorti sur le dos d'un cheval, il semblait attendre sur son envoyé.

- Allez y, j'arrive. Ce n'est pas moi qu'il faut aider, allez y bon sang !!

Gareth faillit s'énerver, mais il avait besoin du rêveur et il ne fallait pas qu'il perde son calme. Il devait se concentrer et courir. Très vite. Il ne réfléchit plus et redevint le puma. Courant du plus vite qu'il put, galopant dans les herbes, il dépassa le rêveur dans l'ombre et arriva avant lui devant la cabane. Il attendit tout de même avant d'entrer. Qu'aurait-il dit s'il l'avait trouvé là avant lui ? Se serait étrange tout de même. Et il devait se concentrer sur Julia, pas sur lui.
Le rêveur arriva et entra enfin. Quelques minutes plus tard, Gareth entra à son tour. Il ne savait pas combien de temps ils étaient partis, mais l'état de Julia semblait avoir empiré. Le fauconnier resta en arrière, mais assez près afin d'intervenir si aide il y avait besoin.

*Tiens bon Julia, tiens bon !! Tu verras le visage de ton enfant...*





[ Baaaaah j'suis trop désolée pour le retard, j'suis pas douée --' ]

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MessageSujet: Re: Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé]   Pluie... pluie... pluie parapluie !! [Terminé] Icon_minitimeMer 4 Juil 2012 - 15:19

Etait-elle consciente ? Oui ? Non ? La fièvre, la douleur et la panique ne lui permettaient plus d’établir une barrière bien distincte entre la raison et l’illusion. Depuis combien de temps était-elle dans cet état ? Cela faisait combien de temps que son corps souffrait ?
C’était sûrement un cauchemar atroce parce que le poids du bébé semblait descendre irrémédiablement vers ses jambes, dans un flot de sang qui lui faisait tourner la tête. Elle était en train de le perdre, il partait… il partait comme Mael, il la fuyait et…


_Julia. Julia, je suis là, tout ira bien. Le sang, c’est normal – tout ira bien. Le bébé va arriver. Tu étais tellement heureuse ! Tu ne seras plus seule, plus jamais…

La jeune femme tourna un regard perdu vers son interlocutrice. Elera. C’était Elera ! Elle lui dirait ce qui se passe, pourquoi se sentait si mal… « le bébé va arriver » la phrase tourna dans sa tête alors qu’elle tremblait de tous ses membres et que la fatigue pesait sur son corps. Mais était-ce bien Elera ? Ou encore l’une de ses ombres qu’elle croyait être elle? Non, ces bras qui la soutenaient, cette voix, tout ça étaient bien vrai, pas vrai ? D’autres larmes jaillirent de ses yeux comme les douleurs dans ses reins et dons son ventre la déchirait plus encore en la vidant de son énergie. Paniquée, elle tenta de refermer ses genoux qu’on avait écartés et des lambeaux de phrases réduits à une sorte de plainte continue s’échappèrent de ses lèvres avec difficulté:

_Il peut pas… - Julia ferma les yeux pour chasser les larmes qui brouillaient sa visionIl peut pas venir maintenant… Elera une douleur plus intense lui raidi le corps tout entier et ses mains se refermèrent avec force l’une sur les draps, l’autre sur une main, le temps que la vague de douleur ne laisse de nouveau respirer Je suis pas prête… je suis pas… - un sanglot secoua ses épaules alors qu’elle tentait de reprendre son souffle, elle avait perdue toutes les notions dont on pouvait être instruit, tous ses repères, tous s’étaient envolés Il n’a pas de… Elera…

Contre toute attente, son corps tout entier se détendit subitement totalement. Surprise par ce revirement, Julia s’entendit haleter alors que les forces de chacun de ses membres la quittaient.
Elle avait atteint l’épuisement.
L’évidence la plaqua comme une masse sur sa couche et le sentiment de soulagement qu’elle ressentit quand sa tête retomba enfin sur son oreiller, fut le parfait exemple des nombreux sentiments contradictoires qui l’envahissaient. Il lui sembla qu’on lui arrachait quelque chose d’entre les jambes, une part d’elle même dont elle ne sentit le départ que par l’accroche sentimentale qu’elle représentait pour elle. Les douleurs étaient si vives partout, qu’elle faillit ne pas sentir physiquement le passage de sa chair dans le monde.

Le cœur battant à tout rompre, elle entendit à peine les exclamations là à côté d’elle… autant dire à un million d’année de là où elle était réellement en fait. Ses yeux semblèrent mieux voir, puisque sa vision saisissait mieux ce qui l’entourait ; l’effort et la douleur contractant de moins en moins ses muscles. Embués et gênés par la sueur cependant, ils lui picotaient et elle discernait mal l’autre personne qui était arrivée et semblait observer avec attention quelque chose qui gigotait à ses pieds.
La main d’Elera qui se referma avec douceur sur son poignet et son sourire tourné vers elle, attira la faible attention dont elle était encore capable. Un simple murmure franchit alors ses lèvres dans un souffle :


_Mael ne reviendra pas…

Le trait d’une larme douloureuse alla se perde dans sa chevelure qui lui collait la peau et se mêla à la sueur qui la faisait maintenant greloter.
Et puis un cri… un seul. Petit mais puissant lui fit quitter la terre et ses douleurs. On lui déposa sur la poitrine ce qui semblait être une petite créature toute flétrie et humide qui gigotait avec force contre la vie.


_Félicitations, c’est un très beau garçon.

Julia compris à peine la phrase qui résonna pourtant un instant dans sa tête. Elle ne fut même pas capable de savoir qui l’avait prononcée et cela ne l’intéressait pas…
Le contacte de cette peau neuve contre la sienne suscitait en la jeune femme une sensation familière, quelque chose de merveilleux qu’elle ne pourrait jamais nommer… Elle reconnaissait ce grain de peau, cette douceur qui se confondait avec la sienne propre, elle connaissait ce petit visage encore tout plissé, ces petites mains, ce petit corps …
Ses yeux perdirent encore plusieurs larmes mais cette foi aucunes n’étaient douloureuses ou terribles, aucune d’entres elles ne voulurent la faire suffoquer… elle le connaissait ce petit corps aussi par cœur que si elle l’avait déjà vu, et ce simplement pour l’avoir porté plusieurs mois.

Fascinée par ce petit être aux yeux encore clos, Julia laissa un petit poing timide trouver sa bouche à elle. Le contacte des petits doigts s’ouvrant pour la première foi vers elle lui fit prendre conscience du sourire qui avait éclos sur son visage. Ses mains à elle vinrent trouver le contacte du petit être qui s’était apaisé ainsi lové contre elle, comme pour faire sa connaissance. Elle eu un petit rire en le voyant si petit et tranquille contre sa peau à faire de drôles de moues avec sa bouche minuscule. Et comme pour la première foi elle lui déposait un baiser sur le front, l’univers et la vie s’ouvrirent sur elle, en même temps que la lumière de grands yeux clairs à la couleur encore indécise, se posait sur elle pour la première foi.
Le flux de ses larmes redoubla et elle tint tout contre elle le petit qui avait refermé avec force sa petite main autour de l’un de ses doigts. Emue au possible elle s'entendit dire d'une voix à peine audible:


_Il est magnifique…

Le couinement animal de Lupus au bout de la pièce lui fit relever la tête et elle réalisa enfin que des visages souriants et émus étaient tournés vers elle. Elle ne discerna véritablement que les deux plus proche : Elera et Gareth, ils semblaient sur le point d’exploser sous le coup de l’émotion. Elle était si heureuse qu’ils soient là, la première comme le second. Une amie de longue date et une nouvelle connaissance. Elle sut qu’elle se souviendrait toujours de ces deux visages ainsi tournés vers elle, car ils avaient été là aujourd’hui : Le jour qui avait vu naître son fils. Ils avaient été là pour le voir exister pour la toute première foi, entendre son premier souffle.
Tous ces regards la gênèrent quelque peu, même si elle espéra qu’ils resteraient quand même prêt d’elle sans la laisser… pas encore.

Un pincement douloureux et inattendu à la poitrine la fit sursauter et son regard glissa de nouveau vivement vers le petit être lové contre elle.
Le front de Julia se plissa un instant d’incompréhension, puis elle sourit en comprenant que la petite bouche affamée avait déjà trouvé le chemin pour se rassasier. Débrouillard comme elle et intelligent comme son père.

Quelqu’un lui tendit une couverture et elle enveloppa avec précaution le trésor de sa vie qui pour l’heure, s’abreuvait goulument d’un lait qu’elle ne regretterait pas, tant il avait pesé lourd dans sa poitrine ces dernières semaines.
Le sourire aux lèvres Julia caressa le petit visage avec douceur. Il s’accrochait à elle comme à partir de ce jour elle le savait, il s’accrocherait à la vie. Et elle serait là pour l’aider, à chaque instant…



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