Histoire :
Avant mon départ de la maison, j'avais une amie qui... que dis je, je l'ai toujours même si je ne l'ai pas vu depuis longtemps, qui ne me ressemblait pas du tout. Sur tous les points de vue nous étions différentes. Par le physique, elle avait de longs cheveux noirs qui encadraient son visage pale et ses yeux étaient comparables à deux saphirs. Elle était souple et habile, toujours avec un sourire ironique au coin des lèvres et elle respirait l'espoir alors que j'étais l'incarnation du pessimisme. Elle savait être discrète quand l'occasion le demandait et se faire entendre quand il le fallait. Et par le mentale, elle était sure d'elle, ne doutait jamais de ses capacités alors que j'étais toujours hésitante voir même un peu timide avec les inconnus. C'était une personne spontanée, de confiance et d'honneur, alors que j'ai toujours été quelqu'un d'assez individualiste, sauf avec elle et quelques rares autres personnes. Elle, c'était une fille des rues qui n'avait reçu de bien à sa naissance qu'une forte personnalité et d'extraordinaires capacités physiques qui lui permettaient de se sortir de n'importe quelles situations. J'étais une fille des beaux quartiers, capricieuse, qui essayait vainement d'attirer l'attention de ses parents, ce à quoi j'ai rapidement renoncé devant mon manque de succès. Elle vivait dans l'ombre des quartiers pauvres et moi dans la lumière de la noblesse.
Rien ne nous prédestinait à nous rencontrer. Absolument rien...
Je me souviens ou crois me souvenir qu'il avait plut ce jour là. J'avais 11 ans. C'était une journée placée sous le signe de l'ennuie. J'étais aller à l'école comme tous les jours, j'avais retrouvé mes amies, mes camarades, mes professeurs... Quand j'y repense je me rends compte à quel point ce milieu de noblesse est triste et sans intérêt. Pour y rester il faut avoir un comportement parfait, un langage et une bonne conversation, être habillé impeccablement, être irréprochable. Il faut être comme tous le monde, autrement dit, rentrer parfaitement dans le moule et, pour nous, enfants nobles par la naissance, avoir de bons résultats scolaires pour faire honneur à nos familles. Il faut être parfait. Cette perfection m'a toujours déconcertée mais comme tout « Dil' Fendris » qui se respect, je suivais le protocole à la lettre sans protester. J'ai bien changé depuis cette époque... A l'école j'étais une très bonne élève. Je ne faisais aucun écart de conduite et je n'ai jamais manqué de respect à un professeur. J'avais de très bons résultats surtout en littérature, en sport et en civilisation et un peu moins bons (mais tout de même très satisfaisants) en mathématiques et en physique, matières que j'ai toujours détesté et dans lesquelles j'ai décidé par la suite de ne plus faire aucuns efforts.
Du plus loin que remonte ma mémoire, j'ai toujours admiré les combattants. L'art du combat nécessite énormément de qualités physiques mais aussi mentales pour pouvoir jauger l'adversaire et le vaincre. J'ai toujours été passionné par les armes et je ne ratais jamais les cours de combat armé qu'un professeur particulier dispensait à mon frère. La rapidité, la précision, la souplesse, l'esquive... un bon combat, est aussi agréable à regarder qu'une danse et, à mon avis, bien plus intéressant.
Cependant, ceux pour lesquels j'ai toujours eu la plus grande d'admiration c'étaient les dessinateurs. J'imaginais en être une et pouvoir m'évader dans cette dimension inconnue, empreinter les spires où l'esprit transmet la réalité. Quand j'y pense, j'ai de la chance que ce don m'est était accordé. J'ai souvent rêvé que j'étais une grande dessinatrice avec des pouvoirs phénoménaux mais je sais que tout ceci restera à l'état de rêve, rien que parce que j'aurais la flemme d'aller jusque là.
Enfin, pour en revenir à ce qui nous intéresse. Il pleuvait donc, journée banale, cours, ennuie, puis retour chez soi. Cependant, une petite chose, un petit événement allait singularisé ma journée. Quelque chose de classique dans le milieu et qui ne me réjouissait guère mais ou ma présence était requise. Un soirée pour l'anniversaire de l'une de nos voisines.
Je me suis préparée comme tout enfant bien élevé. Cheveux attachés, robe blanche, chaussures vernies.
Accompagnée de mes parents et de mon frère nous sommes donc allés chez les voisins. Nous sommes arrivés dans la grande salle de réception ou des colonnes de verres formaient des couloirs de chaque cotés de la salle et le plafond était un dôme de la même matière. Nous avons été saluer chaque personnes présentes puis nos parents nous ont laissé quartier libre à condition de rester dans la salle. J'ai facilement passé les trois quart de la soirée assise sur un banc avec mon frère qui se plaignait de l'inconfort de sa tenue. Que faire d'autre de toute façon? Mais en tant que petite fille bien élevée je ne me plaignais pas et nous restions là assis sans bouger. Ah l'ennuie ! Cet ennuie si caractéristique de ces grandes soirées mondaines.
De ci de là on entendait les conversations classiques et ennuyeuses dont raffolent la noblesse (ou la plus grande partie), toujours centrées sur la famille et les personnes qui avaient « réussi ». On entendait des « ma fille est une brillante dessinatrice », ou « mon fils poursuit des études pour devenir rêveur »... toutes des personnes promises à un grand destin, du moins c'est la conclusion qu'on pouvait en tirer.
Mon frère laissa échapper un soupire et s'étira.
-Qu'est ce qu'on s'ennuie on devrait...C'est à cet instant qu'une ombre furtive passa entre les imposantes colonnes de verres à gauche de la salle.
-Hé Aaron, regarde. Dis je en montrant la silhouette qui sortait de la salle par une porte adjacente.
Qui est ce?-Aucune idée. On va voir?J'hésitai un instant. J'avais peur de la punition que nous recevrions si nos parents apprenaient que nous avions désobéit. Quand j'y repense je me dis que j'étais bien stupide de flipper pour ça. C'était tellement futile...
-Mais on a pas le droit et... soufflais-je un peu effrayée.
-Mais non ! On va juste voir et on revient. On va rien faire de mal...Il n'attendit pas que je réponde et m'attrapa le bras pour me tirer hors de la salle. La petite porte par laquelle l'inconnu était sortie donnait sur le jardin de derrière.
Il faisait nuit noire et seules quelques boules lumineuses éclairaient le jardin. Nous nous sommes avancés entre les massifs de fleurs en fouillant les environs du regard. Mon frère ne m'avait pas lâché et me tirait derrière lui comme un prisonnier traine un boulet. Et tout d'un coup, sans prévenir, comme si il avait vu quelques choses qui m'avait échappé, il est parti comme une flèche en direction du mur d'enceinte. Et tout cela, toujours en me trainant derrière lui.
Quand nous sommes arrivés devant le haut mur d'enceinte, quelqu'un s'y tenait debout. Il faisait sombre et je ne voyais que sa silhouette mais je pouvais tout de même deviner aux quelques formes que je discernaient qu'il s'agissait d'une jeune fille. Elle se tenait droite, les bras croisés dans un but de provocation.
-Vous n'avez pas le droit d'être ici. Déclara Aaron d'une voix qu'il voulait dure.
Calmement la jeune fille s'accroupit et, dans la faible lueur des boules lumineuses nous avons pu voir son visage. Elle avait de long cheveux noirs et des yeux d'un bleu intense. Sur son jolie et fin visage était peint un air goguenard et ses lèvres s'étiraient en un sourire provocateur. Ses vêtements par contre étaient déchirés et nous laissaient voir ses genoux.
- Et qu'est ce que sa peut te faire ? Sa te fait mal hein, que nous puissions venir chez vous mais que vous vous ne puissiez pas vous aventurer dans la rue. Sa voix était claire et assurée.
-Nous avons bien plus de droits que vous. Grogna mon frère.
Et votre condition ne vous autorise pas à nous traiter ainsi.Son sourire narquois ne la quittai pas quand elle dit en tournant la tête vers moi.
-Alors prouvez le. Elle sauta souplement de l'autre coté du mur et se fondit dans la nuit.
-Espèce de... rugit Aaron en se jetant sur le mur. Mais même en faisant d'énormes efforts il ne parvint qu'a glisser et retomber à l'intérieur du jardin. Il se releva et comme si il se rendait soudain compte que son comportement n'était pas adapté à son rang il épousseta sa veste et fit demi-tour l'air de rien , quoique surement un peu vexé.
Moi, je n'ai pas bougé. Je suis restée un peu bête. On nous disait que les gens des rues ne valaient rien. On nous avait toujours dit que ceux qui étaient libres c'étaient ceux qui avaient le pouvoir et l'argent, mais ce soir là toutes mes certitudes et mes connaissances furent remises en questions. N'était ce pas eux qui disposaient de la liberté maintenant ?... On nous disait que nous étions à l'abri dans les beaux quartiers et que les Autres étaient bien trop faibles pour oser venir s'y aventurer. Elle était venue ici, et nous avait montré sa fierté. Tous les dires des adultes étaient-ils faux ?... Étaient-ils si étroit d'esprit qu'ils croyaient leur univers sans faille?...
J'ai beaucoup repensé à elle dans les jours qui ont suivit cette soirée mais je n'ai parlé à personnes des questions qui tournoyaient dans ma tête. J'admirais le cran qu'elle avait eu de débarquer dans une propriété privée, de grimper sur un mur qui me paraissait si haut et de nous avoir provoqué comme elle l'avait fait. Du cran, c'est ce qu'il manquait dans cette société trop parfaite et superficielle. Oser braver les codes et les coutumes, oser parler spontanément sans avoir peur des représailles.
Du cran c'est ce que j'ai voulu avoir par la suite en tentant d'échapper à cette société qui ne me convenait pas. Mais avec du recul, je ne crois pas que se soit vraiment du cran que d'avoir voulu fuir.
Une fugue ratée en plus. Mais c'est ce qui a fait que nos routes se sont croisées à nouveau. J'ai voulu fuir et je me suis retrouvée dans les rues basses et sombres de la ville. Très malin. Je ne pensais pas que les quartiers pauvres étaient aussi... pauvres. A vrai dire le mode de vie des autres ne m'avait jamais vraiment tracassé. Et là, je me suis rendue compte que vivre dans la haute société ne m'immunisait pas contre le genre de personnes alcooliques ou autres que l'on peut croiser dans ces rues contrairement à ce que nos parents nous avez rabâché jusqu'à lors. J'avais vraiment peur.
C'est à l'angle d'une rue aux murs défoncées qu'elle m'est tombée dessus. Littéralement bien sur. Elle a surgit devant moi et m'a forcé a reculer. Je me suis sentie très gênée et je ne savais pas quoi dire. J'avais tellement été troublé par son arrivée et son comportement l'autre jour. Tous cela se bousculait dans mon esprit alors qu'elle me regardait de haut en bas comme un animal en foire. Elle était là, devant moi, la personne qui m'avait ouvert les yeux.
C'est sa voix teintée de la même ironie que la dernière fois qui brisa le silence.
-Alors alors, on c'est perdue ? -Euh non, enfin je...Elle s'approcha si près de moi que son visage touchait presque le mien. Je me suis mise à rougir et baissai les yeux.
-Pauvre fille, tes parents doivent te chercher si ils n'ont pas déjà offert une rançon pour qui te retrouvera. Le ton de sa voix avait changé et était presque devenu haineux et hautain.
-Je suis partie.Elle se dressait face à moi, fière et hautaine.
-Partie? Pourquoi? T'étais pas bien chez toi? Tes parents ont refusé de t'acheter de nouvelles frings? A cet instant, je ne sais pourquoi j'ai soudain était prise d'un dédain profond pour cette personne qui me prenait de haut. J'avais du me tromper, elle ne valait pas plus que les autres. J'avais cru voir quelqu'un de différent mais elle était identique aux personnes que je fréquentais tous les jours, étroite d'esprit.
Sans la regarder je lui ai attrapé l'épaule et l'ai pousser sur le coté.
-Sors de mon chemin.Surprise, elle a ouvert de grands yeux et m'a vivement attrapé le bras.
-Tu te prends pour qui ? Tu te crois toute permise parce que t'es une gosse de riche c'est ça ? -Je ne m'embarrasse pas de personnes qui ne valent rien, c'est tout.Mes propos ont touchés un point sensible et l'ont rapidement énervé. Nous nous sommes toisées un moment. Contre ma volonté j'ai fini par baisser les yeux on maudissant ma faiblesse. Un sourire furtif à traversé son visage avant qu'elle ne déclare d'un air faussement dédaigneux :
-Allez viens. J'ai des choses a t'apprendre on dirait...Je ne m'explique toujours pas son changement soudain de comportement ni son intérêt pour moi mais je n'ai pas hésité une seconde et je l'ai suivit.
Cette fille à la forte personnalité, et aux talents multiples s'appelait Joan.
Malheureusement, quelques jours plus tard les gardes m'ont retrouvé alors que je parcourais les toits en compagnie de celle qui devint en quelque sorte un modèle pour moi, et surtout ma meilleure amie.
Les gardes m'ont ramené chez moi et je me suis prise le savon de ma vie. Enfin, après cet incident, rien ne m'empêcha de retourner régulièrement dans la ville basse pour retrouver Joan, au grand dam de mes parents.
A ses cotés, je me suis construite et j'ai apprit nombres de choses impensables dans mon milieu d'origine. J'ai découvert mon don pour le dessin à 18 ans et bien que ma volonté soit assez fluctuante j'en ai conçu une grande fierté, et mes parents aussi.
Et un jour, alors que nous avions toutes les deux 19 ans elle disparut. Personne ne sait ou elle est allée, personne ne l'a vue partir. Elle ne m'a rien dit et sa fuite m'a profondément blèse. Mais que pouvais je faire ?
A présent ça fait un an que je n'ai pas revu Joan, et j'ai décidé de suivre mon propre chemin en espérant la revoir un jour, bien que je ne sais pas comment je réagirais si ce jour arrive.
Il était évident que je ne ferai pas ma vie dans le même milieu que mes parents alors je suis partie à la recherche d'un je ne sais quoi je ne sais ou.
J'ai vagabondé quatre mois seule avec Khaan, puis j'ai été cinq mois avec une caravane marchande. Je ne sais même plus ni pourquoi ni comment je suis arrivée avec eux mais je ne le regrette pas. C'est en compagnie de ces gens, et notamment des guerriers qui accompagnaient le mouvement que j'ai découvert les diverses variétés d'armes blanches avec chacune leurs spécificités. A leur coté j'ai prit plaisir à « manipuler » des armes bien qu'il soit difficile en cinq mois d'aboutir à un résultat quelconque, et d'acquérir quoi que se soit de sérieux. Je prenais, et je prends toujours, beaucoup de plaisir a dessiner. Cependant, après avoir pris conscience d'un certain nombre de possibilités et complexités liées au don du dessin j'ai fait connaissance avec les difficultés qui allaient avec.
C'est suite à cela que j'ai pris la décision d'entrer dans cette école pour apprendre le dessin et si possible acquérir les bases du maniement des armes (légères).
Autres- Comment avez vous connus ce site ? J'étais déjà venue il y a longtemps... très longtemps mais j'ai laissé tomber mon perso suite à une très longue punition et un niveau d'ecriture trop faible pour l'aca. Cette fois ci je compte bien rester =)
- Autre chose à nous dire ? Je suis interne donc pas de post en semaine, sauf peut être certain mercredis