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 Douter puis avancer. Liberté. [Terminé]

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Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

Maître des écuries
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MessageSujet: Douter puis avancer. Liberté. [Terminé]   Douter puis avancer. Liberté. [Terminé] Icon_minitimeMar 16 Aoû 2011 - 1:38

Alors que l’aube pointait à peine, Claryse harnacha sa jument avec une main experte et vérifia encore une fois ce que contenaient les sacoches de sa selle et son sac à dos. Elle avait la fâcheuse impression d’oublier quelque chose et elle n’aimait pas ça du tout. Les imprévus c’étaient cools mais pas quand elle était angoissée à ce point. Sa cape était attachée derrière elle. Elle savait que dans le désert, il faisait très chaud en journée et froid la nuit. Elle avait préparé tout le nécessaire à son expédition. Assez de provisions d’eau et de nourriture. Elle trouverait sûrement une source d’eau et de quoi chasser en route mais bon… La petite marchombre ferma à clef les écuries et les donna à son assistant qui se chargerait bien des chevaux. Il s’occuperait de l’affaire avec soin durant son départ. Puis elle enfourcha Poussière d’Etoile, salua de la main l’homme et dirigea sa monture vers l’extérieur. Vers son destin.


Il lui fallut à peu près un mois pour atteindre le désert des Murmures et pour réaliser à quel point la solitude lui avait manqué. Elle aimait ça, voir le paysage défiler tantôt au pas, tantôt au trot, tantôt au galop. Les muscles puissants qui se contractent sous ses cuisses. Les soirées au bord d’un feu de bois à observer les étoiles. Elle avait dû se rendre jusqu’au Pollimage, trouver un bateau qui faisait la traversée pour se rendre sur la rive est et aller vers le sud et le lac Chen. Elle avait ainsi évité les Plateaux d’Astariul et ses multiples dangers. Elle avait les capacités de se débrouiller là-bas mais si elle pouvait éviter de finir éventrer sur le bord d’une piste ça l’arrangeait.


Une fois non loin du plus grand lac de l’Empire, elle traversa le Gour par un pont de pierres et bifurqua en direction de Fériane. Sur sa route, elle privilégia la chasse et la pèche pour avoir de quoi se nourrir dans le désert. Non loin de la confrérie des rêveurs, elle racheta des provisions et remplis toutes ses gourdes. Enfin, elle traversa les Montagnes de l’Est par un col peu élevé, continua sa route vers l’Est et traversa la Voleuse. C’est après quelques kilomètres que la végétation changea. Arbres et arbustes cédèrent la place aux rares plantes rampantes et sèches et le terre devint du sable. Heureusement, elle avait repris de l’eau dans toutes les sources qu’elle croisait et chassé pour avoir assez de provisions. La petite marchombre se dit que ça y était, elle arrivait au bout du voyage, elle espérait vivement qu’elle n’aurait pas fait tout cela pour rien et en même temps, elle avait cette boule au ventre qui semblait vouloir la prévenir de quelque chose.


Le séjour dans le Désert des Murmures se passa plutôt bien, elle avait chaud le jour et froid la nuit, elle dormait peu et elle avançait bien. Elle savait qu’elle avançait et pourtant, à partir du moment où elle vit la silhouette du Rentaï se profiler devant elle, elle ne cessa à avoir l’impression de s’en éloigner.  Seule ombre à son tableau, elle reçut la visite de créatures inattendues. Les Ijakhis. Elle se souvint de leur nom quand trois d’entre eux apparurent devant elle. Elle connaissait leur nom savait qu’elles étaient faites de sable mais ignorait comment les battre. Personne ne le disait jamais, comme s’il s’agissait d’un secret, d’une épreuve que devaient franchir les élèves avant l’ultime épreuve. Tous les marchombres qui se retrouvaient dans la même situation qu’elle avaient réussi l’Ahn-Ju et savaient donc, en théorie, se défendre.


Elle descendit souplement de cheval, s’éloigna pour ne pas que sa jument soit blessée dans la bataille et accueillit la première créature avec un coup de pied fouetté. Sauf qu’elle n’avait pas prévu que son pied lui passe au travers. Elle fut déséquilibrée un court instant permettant au monstre de la frapper au ventre. Elle eut un espoir fou en croyant que le coup allait lui passer au travers mais non, elle reçut la douleur de plein fouet. Elle tenta de l’ignorer et se concentra sur les bestioles. Elle esquiva beaucoup, tenta quelques attaques différentes, essaya avec une lame, une corde mais rien n’y faisait, elles s’échappaient toujours. Elle prenait de plus en plus de coups et redoutait de s’épuiser. Puis son regard tomba sur sa gourde et ce fut une révélation. Le sable et l’eau ! Comme un château de sable est détruit sous l’effet du vague, l’eau allait sûrement pouvoir détruire ces bestioles.


-Qui ne tente rien n’a rien, déclara-t-elle à haute voix en renversant l’eau qu’elle avait dans sa gourde à la ceinture sur les trois monstres.


Cela eut l’effet escompté, les corps des créatures se trouèrent et, s’affaissant sur eux-mêmes, ils s’effondrèrent en formant un tas de boue. Claryse observa le tas informe dans elle en se demandant si le monstre allait surgir de nouveau, se reformant à l’infini. Elle resta sur ses gardes mais il ne se passa rien. Le tas resta un tas. Elle siffla Poussière d’Etoile qui la rejoint et elle reprit sa chevauchée, allégée en eau. Elle espérait ne pas tomber sur un autre groupe d’Ijakhis car ses réserves allaient en prendre un coup.


La jeune marchombre atteignit le Rentaï le lendemain en pleine après-midi. Elle se retrouva face à face avec la montagne et se sentit si petite, si frêle, si inférieure. Elle attacha sa jument lâchement pour qu’au cas où il y aurait un  danger elle puisse fuir et lui servit une portion d’avoine puisque le coin n’était pas très herbeux. Elle mit dans une anfractuosité de la roche son sac et ses armes. Elle ne garda qu’une dague à sa cheville.  Enfin, elle gravit en silence la montagne. La moitié de son ascension se déroula en silence, un silence un peu angoissant. Elle faillit s’arrêter tant les doutes recommençaient à l’attaquer. Que ferait le Rentaï d’une marchombre aussi pathétique ? Puis elle se calma et continua à peine rassérénée.


C’est lorsqu’elle passa une corniche qu’elle commença à entendre le Murmure. Il n’était ni bienveillant ni comme un guide. Non, il était grinçant et sifflant. Il lui soufflait des choses qu’elle ne comprenait pas. Pourtant, sa Voie ne s’effaçait pas, elle gardait se tracé lumineux et harmonieux en direction du sommet. Comme si l’entité elle-même ne savait pas choisir. Le Murmure était de plus en plus pressant et même oppressant au fur et à mesure qu’elle montait. Elle essayait de l’ignorer mais n’y arrivait pas, elle saisissait mécaniquement les prises qui se présentaient à elle. Elle luttait contre l’envie de se laisser tomber, une montagne plus bas, gardant les pupilles fixées sur la Voie. S’il y avait eu un problème, elle n’aurait plus vu ce chemin si clair devant elle. Elle était si peu sûre que la greffe allait se trouver là-haut et qu’elle allait être à la hauteur. Elle se mit à voir ceci comme une autre épreuve, comme un autre test.


Elle parvint l’ouverture d’une grotte, sa Voie la mena à l’intérieur alors que le Murmure ne cessait de grincer dans sa tête. La grotte se remplit d’une chaude lueur rassurante et il y eut pendant un instant le silence. Claryse stoppa sa progression et défie bottes, ceinture et armes. La lumière l’embrassait alors qu’apaisée, elle entama la gestuelle marchombre. Elle n’était pas sûre de devoir le faire mais les mouvements milles fois répétés la calmèrent un peu. Elle cessa de se poser des questions pendant ce laps de temps. Elle commençait à comprendre. Quand elle sentit qu’il était temps, elle s’arrêta et continua jusqu’au bassin d’eau claire. Là, elle hésita encore. Devait-elle rentrer ou… ? Elle eut l’impression de tomber, comme aux prises avec l’alcool, elle ne contrôla plus rien et se retrouva dans l’eau. Elle pensa qu’elle allait s’étouffer et/ou se noyer mais non. Elle perdit connaissance. Des voix se mirent à résonner. Des voix amies ou ennemies. La sienne aussi.


Tu es une incapable ! Sois un peu comme ton frère ou ta sœur !
Oui, je suis moyen par rapport aux autres. Et alors? Je déambule sur la Voie au rythme de mes pas et je progresse pour moi-même et non pour être le meilleur. Pas toi?
J’attends le jour où j’aurai assez confiance en moi pour traverser le Désert des Murmures et gravir le Rentaï.
Pour la centième fois depuis trois ans, je réalisais que j’étais marchombre et libre. Avec ou sans maître. Malgré mes faiblesses. Malgré moi. Grâce à moi.
Jeune fille. Gamine. Fais attention à garder les deux pieds sur le chemin qui est tien: celui de l'Harmonie. Le Rentaï accordait donc un tel don qu'est la Greffe à un tel homme? Cette révélation me fit de nouveau vaciller dans mes convictions, dans mes doutes. Devais-je accomplir cette expédition, risquer un refus et une déception? Risquer d'être ébranler dans ma foi de marchombre?
Je ne pensais vraiment pas qu’un des membres de la très secrète guilde marchombre viendrait m'exposer gratuitement ses entrainements normalement interdits aux communs des mortels. Enfin... Je ne suis pas trop déçu.  Je ne m'attendais pas à grand chose non plus. Avec un entrainement pareil normal que vous soyez si pitoyables
A tuer, encore et encore. A enchaîner les combats, et les gagner. Pour ne pas mourir.
Allait-elle passer le reste de son existence à mentir aux autres ? A se mentir elle-même ? Comment pouvait-elle seulement envisager accéder au Rentaï avec une attitude pareille ? Ce n’est pas en se faisant passer pour une autre qu’elle grandirait. Quand allait-elle enfin faire preuve de maturité ?
Doutes. Faiblesse. Doutes.
...Marchombre.

Les voix se turent et une dernière s’éleva, grave et sereine. « Doute mais avance, petite Marchombre. »


Elle s’éveilla couchée au pied de la montagne, seule. Elle sut tout de suite que la réponse du Rentaï était un refus. Et pourtant, au lieu de lui faire mal, cette révélation l’apaisa. Elle avait reçu des réponses là-haut. Elle n’avait pas quitté la voie et malgré la déception de ne pas avoir été à la hauteur, elle se rappela qu’elle sentait toujours la Voie sous ses pas, qu’elle était toujours en vie, que le soleil frappait son visage et que cela ne changerait pas grand-chose en elle. Elle n’avait pas la greffe, d’accord. Mais elle savait maintenant pourquoi et cela la rassurait. Ce n’était pas parce qu’elle n’était pas une vrai marchombre, ce n’était pas parce qu’elle était inférieure aux autres. Non, c’était parce qu’elle s’était toujours  considérée comme nulle, comme une incapable et comme indigne d’avoir la greffe. La voix avait senti tout cela, il avait lu en elle. Il lui offrait la possibilité de devenir une marchombre extraordinaire sans pour autant avoir la greffe.


Elle resta couchée sur le sol longtemps, elle n’avait plus aucune notion du temps. Elle réalisait toutes les possibilités qui s’offraient à elle et toute la souffrance qu’elle avait eu en elle pendant toutes ces années. Elle se sentit vidée. Non pas physiquement mais dans sa tête. Claryse n’était pas tout à fait une autre personne à cet instant mais presque. Cette sérénité et cette foi en elle n’était pas habituelle. Elle aurait des moments de doutes et de peurs mais toujours elle pourrait se rappeler que le Rentaï voulait qu’elle s’élève.


Enfin, elle rejoignit son cheval qui l’avait patiemment attendue. Elle s’accorda une nuit de sommeil puis repartit en sens inverse, vers sa Maison d’adoption. Elle avait rencontré son destin. Ce destin était vraiment frustrant mais elle savait au plus profond d’elle-même que cette décision n’avait aucune importance. Elle apprendrait à aller au-delà de ça et à avancer encore. Libre.

 
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