Description GénéraleNom : Kilang (auparavant : Hil’Muileann)
Prénom : Tuuli
Race : Humaine (à moins que le fait d‘être noble constitue une race à part entière…)
Age : 19 ans
Classe : Domestique (idéalement)
Description physique et mentaleDescription physique : Si Tuuli a perdu son titre, il n’en demeure pas moins qu’elle a été élevée par une famille de la haute société. Elle a ainsi hérité d’une complexion plutôt pâle devenu avec le temps d’un blanc légèrement maladif, Tuuli passant la majeure partie de son temps enfermée chez elle à lire, écrire et pratiquer diverses activités imposées à toute jeune fille de son rang qui ne nécessitent pas de pratique à l’extérieur. Elle possède le visage triangulaire de sa mère ainsi que ses cheveux châtains qu’elle n’a jamais laissé pousser au-delà du milieu de son dos. De son père, elle tient deux yeux noisettes de taille moyenne un nez fin mais long (trop long à son goût). Elle a à sa disposition très exactement cent cinquante cils sur l’œil droit narguant les cent quarante-trois de l’œil gauche, deux mains avec dix doigts chacune lui servant essentiellement à jouer de diverses flûtes, une silhouette affinée par une pratique assidue de danse (parce qu’une vie de noble n’a finalement rien de reposant) et deux pieds qui lui servent à marcher, courir et faire tout ce qu’on peut faire avec deux pieds.
Description du caractère : Sans être particulièrement associable, Tuuli ne connait des relations humaines que ce qu’on lui a enseigné : la politesse, le respect que l’on est en droit d’attendre en tant que noble et la soumission dont on doit faire preuve en tant que femme. Ainsi elle a appris à ne pas se laisser aller à être elle-même et à ne jamais dire ce qu’elle pense réellement. Elle se plie alors facilement à la volonté des autres faisant preuve d’un grand contrôle d’elle-même (ce qui pourrait paraitre comme une force au premier abord mais qui n’est finalement que l’expression de sa peur de prise de risque en prenant des décisions par elle-même). Fuir sa famille est sa première prise de risque.
Fille de bonne famille, elle souffre d’un mal que tous les nobles connaissent de par leur vie facile : l’immaturité. Elle n’appréhende le monde extérieur que par ce qu’elle en lit dans des fictions ou par ce que son père en raconte (ce qui est souvent bien éloigné de la réalité). Elle est persuadée que travailler n’est pas si difficile que ce qu’en disent ses domestiques et qu’étudier demande bien plus de force et d’énergie.
Principales qualités : Grande capacité à apprendre et à obéir sans rechigner (du moins à voix haute) ce qui constitue surtout des qualités vis-à-vis des autres. Elle a une très bonne mémoire et une excellente capacité de répétition : ce qu’on lui montre, elle le refait sans souci particulier (tant qu’elle en a la volonté). Grand contrôle d’elle-même, il n’y a pour ainsi dire « rien qui dépasse » puisqu’elle fait tout son possible pour qu’aucune aspérité ne transparaisse. On pourrait dire qu’elle fait preuve d’une certaine forme de ténacité en ce sens.
Principaux défauts : Bien qu’elle puisse se plonger dans des livres et activités des heures durant, elle est en fait plutôt paresseuse (une paresse de riche pourrait-on dire) et ne sait pratiquement rien faire de ses dix jolis doigts. Elle se fait beaucoup d’idées sur tout et est vaguement prétentieuse. Toutefois cela tient essentiellement de son éducation et son principal défaut reste son manque de courage et ainsi sa capacité à se satisfaire de n’importe quelle situation, même et bien souvent mauvaise, par peur de changer (à lier avec la paresse ?).
Particularités : Elle n’aime pas les animaux. En fait, la seule bestiole qui a grâce à ses yeux est le siffleur, ce qui rejoint sa deuxième particularité : elle adore la viande.
Capacités : Elle sait ouvrir un livre, en tourner les pages et même lire ce qu’il y a dedans. Ayant profité d’une excellente éducation, elle sait danser, jouer de la musique, disserter, coudre… Elle ne sait absolument pas cuisiner ou faire le ménage (ça c’est le travail des domestiques) et si ce n’est être gracieuse, n’a aucune particularité physique.
Vécu et situation sociale
Situation familiale : Fille de Hengitys Hil’Muileann et de Awel Hil’Muileann et sœur de Torm Hil’Muileann.
Situation sociale : Descendante d’une famille noble et gérants de terres, son père contrôlant toutes les corporations agricoles aux alentours, elle vivait isolée de toute forme de civilisation urbaine, la ville la plus proche étant Al-Poll située à plusieurs heures de marche de chez elle. Son frère était l’objet de tous les espoirs de ses parents (étant le seul héritier mâle de la famille) et la seule personne avec qui elle partageait une grande complicité. Après un accident obligeant son frère à demeurer auprès de ses parents et à reprendre les activités de son père, Tuuli s’enfuit, reniant sa famille et prenant le nom de Kilang, elle devient donc une roturière.
Histoire :
Torm était un jeune garçon plein de promesses. Se montrant d’une agilité incroyable dès l’âge de huit ans, ses parents le voyaient déjà maitre d’armes de renommée alors qu’il avait à peine une quinzaine d’années. Lui nourrissait toutefois le rêve de devenir Marchombre vouant une admiration sans borne à ce qu’il qualifiait « d’Art de vivre Libre ». Non pas que la vie chez les Hil’Muileann soit particulièrement pesante, mais la voie que ses parents lui avaient tracée ressemblait trop à une cage pour que Torm s’en accommode. Alors qu’à son plus grand désespoir sa sœur Tuuli, de trois ans son aînée, suivait la volonté de ses parents, il ne désirait plus qu’une chose : partir.
Tuuli connaissait la volonté de son frère de prendre son envol et même le besoin vital que cela constituait pour lui. Si penser au jour de son départ lui provoquait un pincement au cœur, elle enviait la force avec laquelle il se battait pour vivre comme il l’entendait. Tuuli n’avait pas de talent particulier. Elle répondait à toutes les attentes de ses parents et avait bénéficié d’une des meilleures éducations qui puisse être fournie à une jeune fille de bonne famille. Bien que d’apparence soumise, elle n’était pas malheureuse de sa situation et s’estimait même chanceuse d’être née dans des conditions si aisées. Elle faisait ce qu’on lui demandait avec une facilité désarmante et n’avait aucun doute quant à ce que ses parents attendaient de son avenir : après un mariage avec une des meilleures familles de l’Empire elle partirait fonder une famille et gérer sa maison (comprenant ici ses domestiques). Une fureur sourde résonnait en elle alors que s’affrontaient sa nature de noble qui faisait qu’elle ne pouvait se plier à personne d’autre qu’à elle-même et son obligation de fille de faire et de se taire lorsqu’elle pensait à ce que ses parents avaient l’audace d’appeler « un futur des plus engageants ». Elle faisait alors taire cette voix qui lui murmurait de sauver tant qu’elle le pouvait encore et restait par amour pour ses parents qui, malgré tous leurs défauts, n’avaient jamais cessé d’apporter affection et protection à leur deux enfants. Elle se plaisait à s'imaginer un monde d'aventure où ses choix lui appartiendraient. Rêver sa vie reste bien moins risquer que de la vivre. *La libération de Torm sera la mienne*
pensait-elle sans se rendre compte de la pression elle plaçait sur les épaules de son jeune frère et de sa lâcheté qu’elle cachait sous la dénomination bien plus noble de sacrifice.
Le jour de ses seize ans, Torm fut convoqué par ses parents dans leur salle de séjour où « tout le gratin de la ville » s’était réuni. Sa mère le regardait avec des étoiles dans les yeux alors que son père s’approchait de lui et posait sa main sur son épaule :
-
Mon fils, te voilà à l’âge où chaque choix compte. A l’âge où tu prépares ton avenir de la meilleure façon qui soit. Pour te guider sur ton chemin, nous te confions aux professeurs de l’académie de Merwyn et tu deviendras Guerrier. Je suis fier de toi mon fils !L’oncle du garçon arriva tenant entre ses mains une épée magnifique dont le manche était incrusté de rubis. On en devinait toutefois l’âge au regard de la lame complètement émoussée, rouillée. Seule le premier tiers de cette lame semblait à peu près intact, le reste menaçait te se briser à tout moment mais le manche n’en perdait pas sa splendeur.-
Cette épée te revient de droit mon garçon. Elle appartenait à ton arrière grand père. Le dernier Chevalier de la famille. Bien sûr, elle est inutilisable mais vois ça comme le symbole de ta réussite prochaine à l’image de ton aïeul.Alors que les convives applaudissaient ce moment de gloire pour le père et le fils, Torm se dégagea brusquement de la main de son père :
-
Vous n’avez rien vu ? Vous ne savez vraiment pas ?!? Mais je me contrefiche de cet avenir que vous me proposez ! Je veux la Liberté ! Je veux être Marchombre !Et il s’enfuit. Sans se retourner. Hengytis le suivit d’un pas rageur alors qu’Awel, ébahie, tentait de limiter tant qu’elle pouvait les dégâts de l’humiliation que venait de subir la famille Hil’Muileann. Seule Tuuli savait où il se trouverait, au seul endroit où personne n’aurait jamais l’idée de le chercher. Sur le toit du domaine.-
Torm ! Torm ! Papa te cherche partout tu ferais mieux de déguerpir au plus vite et de profiter de la place qui t’est offerte à l’Académie pour t’inscrire en tant que Marchombre et non en tant que Guerrier.-
Et Papa piquera une crise et je serai expulsé à vie merci bien !
-
Et s’il te repêche tu seras enfermé à vie ! C’est à toi de voir !Torm se leva, en équilibre instable sur le toit-
Ca jamais ! Je…-
Mais ne reste pas debout comme ça ! Espèce d’andouille redescends et sauve-toi !-
Je ne suis pas si maladroit, je…Mais Hengytis revenait déjà en entendant ses cris-
Torm !- Nom de…
Torm courut sur le toit. Une tuile glissa. Il la suivit dans sa chute.
Déplacement de vertèbre. En soit rien de bien grave. Les rêveurs firent tout leur possible pour soigner comme il fallait cette blessure. Torm ne souffrait plus mais il ne pourrait plus marcher sans l’aide d’une canne jusqu’à la fin de sa vie. Awel pleurait à chaudes larmes quand elle sortait de sa chambre pour laisser Tuuli y entrer. Torm était assis dans son lit, pâle, le regard vide. Tuuli restait debout, sans oser le regarder.-
Je suis désolée.-
Toi au moins tu ne fonds pas en larmes. Pfff… C’est moi qui l’ait la canne, elle a rien elle ! Du moins pour le moment… Mais c’est sûr, son fils adoré ne pourra même plus faire maître d’armes maintenant. Je reprendrai sans doute la gérance des terres de Papa…-
Je suis désolée.Torm la fusillait du regard-
Oh arrête tu veux ? Si t’es juste venue pour t’apitoyer sur mon sort tu peux sortir tout de suite !-
…-
Tu comptes faire quoi maintenant ? Tu vas continuer à obéir comme la sage petite fille que tu es ?C’était au tour de Tuuli de sortir de ses gonds.-
Et alors ? Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? De toute façon de quel droit me fais-tu la morale ? Tu voudrais que je parte ? Ca ne t’a pas bien réussi à toi si je ne m’abuse !Torm ferma les yeux, plus désespéré que jamais-
Donc tu vas rester, et rien ne va changer.- Je ne vais pas te laisser seul ici.-
Ah non ! Il est hors de question que tu me fasses porter le chapeau pour ça ! Tu sais aussi bien que moi que tu veux autant partir que je le voulais ! Ne m’utilise pas comme prétexte pour justifier ta lâcheté !Tuuli baissa de nouveau les yeux- Et pourquoi devrais-je t’écouter toi, mon petit frère, alors que ma raison me supplie de continuer à vivre cette vie facile.-
Parce que j’ai raison et que tu le sais.Oui, elle le savait. Mais tout n’était pas si simple. Pour les Hil’Muileann, lorsque les femmes quittaient la maison c’était soit pour se marier, soit parce qu’elles décidaient de renier leur famille. Et Tuuli n’était pas sûre de vouloir perdre son nom et son titre. Si elle le faisait, elle devrait couper les ponts avec sa famille. Sans doute ne jamais les revoir. Elle ne serait plus qu’une roturière et perdrait tout.-
S’il te plait. Fais qu’au moins un de nous deux montre que les Hil’Muileann ont de la volonté à revendre.Un nouvel éclat brillait dans les yeux de Torm. * Alors comme ça c’est lui qui me colle la pression pour que je m’en aille maintenant !*
Mais Tuuli savait que sa décision avait été prise au moment même où Torm avait tenté de s’enfuir. Au moment où il avait passé la porte et défié leurs parents.- Je ne te promets pas de vivre libre. Je ne sais rien faire, je ne partirai pas dans les mêmes conditions que toi. Je vais sans doute devoir travailler jusqu’au dernier jour de ma vie.-
En dehors de ces murs tu seras libre.Là encore Torm visait juste. Travailler n’était pas une chose qui ennuyait réellement Tuuli (sans doute parce qu’elle avait toujours eu la possibilité de s’en passer), elle venait d’ouvrir les yeux sur ce que sa vie allait devenir alors qu’elle s’efforçait depuis des années à ne pas y songer. La fureur sourde qu’elle ressentait habituellement laissait enfin place à l’espoir de tenir réellement son avenir entre ses mains et cette sensation était grisante. Se penchant au-dessus du lit de son frère elle posa un baiser sur la joue de celui qui, par ses seules paroles, venait de la libérer. D’un regard entendu elle lui dit adieu alors que le visage de Torm s’éclairait enfin et qu’il lui souriait.-
Attends ! Prends mon épée. Je n’en aurai plus besoin de toute façon.Elle lui répondit d’un ton vaguement amusé mais aussi un peu précipitamment. Elle savait que si elle restait trop longtemps avec Torm, sa volonté partirait en fumée.
- Et qu’est-ce que tu veux que je fasse d’une épée ? Je ne serais même pas capable de la porter.
-
Pour que je puisse être un peu avec toi…Torm se redressa alors en grimaçant et attrapa l’épée que sa mère avait posée sur son lit, à ses pieds avant de sortir. D’un mouvement sec il en brisa la lame si abîmée. Cela ne lui avait nécessité presque aucun effort. C’était à se demander comment la lame avait tenu jusque là. Il tendit à Tuuli la partie encore intacte de l’arme, qui ne devait pas mesurer plus d’une cinquantaine de centimètres.-
Maintenant tu peux la cacher et la transporter. S’il te plait…Tuuli soupira en esquissant un demi-sourire-Et quand vais-je pouvoir te résister ?,
puis prenant l’épée (ou du moins ce qui en restait) entre ses mains, qui sait… elle me servira peut-être… à découper du siffleur…-
Merci.Tuuli lui jeta un dernier regard puis, ne pouvant se résigner à prononcer les mots qui les sépareraient à jamais elle sortit. Elle rejoignit sa chambre pour prendre quelques effets personnels et se délaisser par la même occasion de tout ce qui pouvait la rattacher à sa noble ascendance, non pas qu’elle devrait cacher ses origines mais simplement parce qu’elle ne voulait pas que les gens de la ville se questionnent, surtout si elle devait chercher du travail. Bijoux et habits trop ostentatoires furent déposés avec délicatesse sur son lit alors qu’elle choisissait des vêtements plus sobres et passe partout. Elle ne garda que sa médaille où figuraient les armes de sa famille qu’elle pouvait cacher sous son col. Elle entoura l’épée d’une couverture pour qu’elle n’abîme pas le reste de ses affaires et la plaça dans son sac. Elle décida de prévenir ses parents au moyen d’une lettre qu’elle se mit à écrire en quelques minutes, ne se sentant pas le courage de les affronter. Elle poserait la lettre dans l’entrée et partirait immédiatement.*Ne pas réfléchir, ne pas réfléchir…*
En sortant de chez elle il lui fallut un temps avant de rejoindre les premières maisons puis le premier village. Mais ce n’est qu’en arrivant à Al-Poll (ce qui, soit dit en passant lui avait bien pris deux bonnes heures) qu’elle se mit enfin à respirer et à réaliser qu’elle était partie pour ne plus revenir. Elle décida de s’arrêter quelques instants dans une taverne pour se reprendre un peu et pour prendre le temps de mettre au clair tout ce qu’elle avait dans la tête. Puisqu’elle avait fait le choix de renier sa famille il lui faudrait désormais, comme la tradition familiale l’exigeait, répondre sous un autre nom. Lui revint alors en mémoire le nom de son premier précepteur, celui qui lui avait appris à lire et à écrire : Rukas Kilang.*Ca serait presque musical… Pourquoi pas après tout ? Quitte à prendre un nom, autant que ce soit celui de quelqu’un de cultivé et respectable non ? Et puis tant que je suis sous le coup de mon impulsivité… Tuuli Kilang… C’est bon pour moi !*
Elle se leva, paya sa boisson avec les quelques pièces qu’elle avait trouvé dans le meuble de l’entrée en partant de chez elle et recommença à marcher.*C’est bien beau de partir mais les poches presque vides c’est un peu moyen… Voyons… Je ne sais pas faire grand-chose à par lire, jouer de la musique et danser moi !*
Ses yeux se posèrent alors sur une affiche collée quelques mètres plus loin sur le mur d’un hôtel qui sans être miteux avait un aspect assez peu rassurant (au niveau respect des normes de sécurités en vigueur, s’il y a (ce qui au Moyen Age est loin d’être sûr… donc aux normes de sécurités en vigueur dans sa tête à elle)) : Recherche domestiques, Académie de Merwyn.*Domestique… ça consiste en quoi en gros ? Faire le ménage, apporter les plats, voire les cuisiner… Si ça risque d’être un peu critique pour la dernière partie, le reste ne devrait pas être trop difficile. Je peux toujours m’inspirer de nos domestiques pour ajuster mon comportement. En plus c’est dans une Académie donc avec un peu de chance je pourrai aller dans la bibliothèque pour lire une fois ma journée terminée !*
Le tout était de trouver le bâtiment. Maintenant qu’elle était à Al-Poll ça ne prendrait plus longtemps. C’est donc d’un pas décidé (et à défaut d’autre idée valable) qu’elle se dirigea vers ce qui deviendrait, elle l’espérait du moins, son lieu de travail, jusqu’à ce qu’elle s’arrête brusquement remarquant le soleil couchant au dessus des toits de la ville.*Oui, bon… on va peut-être attendre demain matin, non ?*
Et c’est alors d’un pas moins décidé et surtout fatigué d’avoir rythmé la journée que Tuuli se décida à trouver un endroit pour dormir.RPG - Citation :
- *Bien ! Ca suffit ! Mais quelle bande de crétins ! Je lui en ficherai du va-nu-pieds moi !*
Tuuli se releva après s’être fait expulsée de la troisième taverne dans laquelle elle avait cherché refuge alors qu’une pluie battante collait ses vêtements de manière, il faut bien l’avouer, des plus désagréables. Elle avait dépensé ses dernières pièces pour disposer d’un lieu où passer la nuit et trouver un travail devenait une priorité. Mais chez les taverniers la règle était malheureusement simple : on reste, on paie. Bien qu’elle eut préféré attendre que l’averse cesse et que ses vêtements sèchent un peu, ne serait-ce que pour avoir l’air plus présentable, elle se dirigea en direction de la tour qui, malgré le ciel si gris, se détachait nettement parmi les nuages.
Après quelques centaines de mètres de rues où flânaient les passants, les marchands, beaucoup de personnes assorties de jolis couteaux bien pointus (euphémisme) dont il fallait pour la plupart éviter le regard, elle arriva enfin devant l’immense portail qui ornait l’académie. En se levant le matin, elle avait bien fait de prendre le temps d’obtenir quelques renseignements auprès du gérant de l’établissement où elle avait dormi afin de ne pas avoir l’air trop perdu lorsqu’elle arriverait. Elle avait ainsi appris le nom de la personne qu’elle devait rencontrer et qui déciderait ou non de sa future obtention d’un poste au sein de l’académie et c’est avec une certaine assurance qu’elle se préparait à se présenter à Jehan Hil’Jildwin.
*Je devrais pouvoir m’entendre avec lui… après tout j’ai déjà dû avoir affaire à toute sorte de personnes de toute sorte de caste au sein même de la noblesse. Postuler à un emploi ne doit pas être bien plus difficile que de s’exercer à la flûte devant un de mes professeurs… Non c’est sûr !*
Maintenant que l’anxiété pointait son petit bout de nez, que des sueurs froides commençaient tout doucement à l’empêcher de sécher malgré l’apparition timide de quelques rayons de soleil, Tuuli était à deux doigts de faire demi-tour lorsque son estomac se mit à gronder. Les lourdes protestations de cette poche à nourriture finirent de la décider et elle poussa le lourd battant pour finalement entrer dans l’Académie. Une fois passé le bastion d’entrée elle resta plantée comme un piquet dans la cour de la Fontaine.
*Maininhin…. Oh pour sûr c’est charmant comme endroit et je devrais estimer que ne toujours pas m’être fait jetée dehors est un progrès notable en soit mais quelque chose me dit que je risque de mettre quelques jours avant de le trouver Monsieur le Grand Intendant…*
Elle tourna plusieurs fois dans la cour puis finit par admettre qu’elle ne trouverait jamais l’endroit seule. Elle se résigna donc à demander son chemin aux quelques élèves qui trainaient là. Après plusieurs explications des plus confuses, être rentrée au moins quatre fois dans les toilettes et une ellipse temporelle des plus commode, Tuuli se trouva enfin devant la porte tant recherchée et tant redoutée à la fois. Un dernier gargouillement et la voilà toquant à la porte à l’attente vaine d’une réponse qui ne viendra pas. Nouveau coup. Nouveau silence. Poussant un soupir de résignation, Tuuli posa sa main sur la poignée et l’actionna.
La pièce aurait aussi bien pu être magnifique ou crasseuse que Tuuli ne l’aurait pas remarqué. Tout ce qu’elle voyait c’était cette immense pile de papiers qui trônait en équilibre instable sur un bureau qui disparaissait sous son poids. Si ce n’était pour le grattement régulier d’une plume, Tuuli serait sortie pensant que personne n’était pour la recevoir. L’idée de s’adresser à une pile de papiers lui fit perdre les dernières particules d’assurance sur lesquelles elle se reposait pour commencer son discours censé convaincre son interlocuteur de l’employer. Elle cligna trois fois des yeux rapidement (pas une de plus) et se lança :
- Bonjour Monsieur. Je m’appelle Tuuli Kilang et je recherche un emploi. Je vous propose ma candidature en tant que domestique. Je n’ai toutefois aucun logement et je vous demanderai donc la permission de loger ici. Si vous cherchez quelqu’un de travailleur, je suis votre femme !
Elle s’arrêta brusquement. * Je suis votre femme ? Non ce n’est pas ce que j’ai dit… Ce n’est vraiment pas ce que j’ai dit…*
Elle ajouta précipitamment
- Je veux dire, je suis pleine de volonté et d’énergie et aucune tache ne sera trop ardue pour moi. Quand Tuuli passe la difficulté trépasse !
*Tu t’enfonces jeune fille. Je t’en prie, tais-toi maintenant et sors. Allez, chut !*
- Enfin, je… Je suis prête à travailler, voilà !
*Ne dis plus rien pauvre sotte ! Vas-t-en !* Mais la plume avait cessé de gratter. Tuuli resta donc debout au milieu de la pièce attendant la réponse en se recroquevillant visiblement.
AutresComment avez-vous connu ce site ? Je dois avouer que même pour moi cela reste un complet mystère. Je me promenais sur cette fabuleuse toile que constitue internet, vacant à mes occupations habituelles (futiles ? non voyons !) et puis cette page m’est apparue comme une lumière dans l’obscurité, comme un reflet de tout ce que j’aurais pu avoir commencé bien plus tôt mais que je ne découvre pleinement que maintenant et malgré mon âge avancé j’ai décidé de m’y mettre. La vie est faite de surprises mais la mienne en particulier est faite de plein de moments où j’ai besoin d’excuses pour ne pas travailler (voilà c’est dit !).
Autre chose à nous dire ? Je conçois parfaitement que mon personnage ne semble en rien rattaché au merveilleux monde qu’est le Gwendalavir. Il représenterait même plutôt un cliché de la jeune fille noble du Moyen-âge qui se retrouve dans la mouise à être obligée de travailler. En guise d’explication (bien qu’aucune ne m’ait en fait été demandée et que je doute qu’elle soit d’une grande importance à vos yeux mais j’aime écrire juste pour rajouter des lignes) je confierai que ceci est le premier forum auquel je participe (oui j’ai mis le temps mais il faut un début à tout) et je me suis donc décidée pour un personnage simple qui me permette de participer à un forum sans finir complètement perdue. Voilà !
Désolée pour le style vaguement pompeux par moment mais… je sais pas ! Ca me fait tripper, un truc de malade ! J’vous raconte pas !