Repas entre amies [Inachevé]

Halina courut dans les escaliers à la suite de son amie. Leurs pieds ne faisaient pas de bruit. Elles s'applatirent plusieurs fois contre un mur pour éviter des elèves ou professeurs qui se rendaient manger. Son estomac gargouilla et elle alongea ses foulées. Ichel s'était dirigée vers les écuries. Elles entrèrent discretement et Halina laissa la jeune femme préparer son cheval. Elle haletait pour reprendre son souffle. La peur la gagna quand elle vit la taille de la jument de son amie. Elle n'avait jamais autant approché ses créatures. Graciles, belles, endurantes, robustes, gracieuses mais pourtant si effrayantes... Halina sentit son rythme cardiaque s'accelérer et elle recula. Ichel ne faisait pas vraiment attention à elle, plongée dans ses pensées. Les genou de l'apprentie guerrière se mirent à trembler et de la sueur lui coula dans le dos et sur le front. Il y avait trop de chevaux ici et cela la faisait trembler de peur. De tout ses membres...

Elle recula encore, jusqu'à avoir la porte de l'écurie dans le dos. Soupira de soulagement quand Ichel sortit, tenant son cheval par les renes. Elle la suivit de loin. Les deux jeunes femmes avançaient discretement: L'une à cheval l'autre à pied. Elles durent plusieurs fois éviter des groupes de jeunes gens ou de gardes pour enfin sortir de l'Academie. Cela commençait à ressembler à une évasion de prison... Une fois dehors, Halina suivait Ichel en courant. Ses longues enjambés lui permettait de ne pas prendre trop de retard. Ichel lui proposa une course mais Halina la regarda en souriant et répondit :

-Comme tu vois, je suis déjà en train de courir. Pour défier un cheval à la course il faudrait que je sois cinglée ! Si tu veux, je t'expliquerai tout à l'heure pourquoi je me fatiue à courir plutôt qu'à monter sur un destrier.

Elle repartit en courant, les lumières des maisons se découpaient dans la nuit et elles allaient bientôt arriver en ville. Elle ralentit quend la rue devint plus étroite. Il ne fallait pas attirer l'attention. C'est à ce moment qu'Halina se rendit compte qu'elle portait encore l'uniforme de l'Academie. Elle resserra les pans de son manteau en espérant que personne ne verrait qu'elles avaient violées le couvre feux... Tout en marchant silencieusement, le jeune femme pesta alègremment contre ces mercenaires qui transphormaient l'Academie en une prison.

Elles arrivèrent enfin devant l'auberge. Un garçon d'écurie recupéra le cheval d'Ichel et elles entrèrent dans la pièce. Une aubergiste un peu rondouillarde les salua puis les guida à une table vide. La jeune guerrière soupira de bonheur quand elle s'assit sur la chaise. Une petite douleur se fit sentir mais s'était suportable. Elle demanda à son amie:

-Qu'est ce que tu veux prendre ?

Ichel avait proposé la course sans avoir regardé Halina et quand elle compris que son amie n'avait pas prit de monture, elle sentie le rouge lui monter au nez. Elle avait tellement été absordé par leur sortie en douce qu'elle n'avait pas une fois tourné les yeux pour voir si son amie avait pris un cheval. C'était du Ichel tout craché, dans ses moments là elle n'avait qu'une seule phrase en tête : *Mais quelle cruche !*. Halina reparti après avoir dit qu'elle préférait courir et la jeune fille lui emboita le pas. Elles continuèrent ainsi pendant un petit moment, puis la rue devint plus étroite alors Ichel passa derrière son amie de peur de la distancer si elle se trouvait à l'avant. Elle vit que la guerrière ressera son manteau et elle se souvint qu'elles avaient encore leurs uniformes. Elles qui voulaient être discrètes, c'était un peu raté. Ichel fit de même avec son manteau.

Quand les deux jeunes filles arrivèrent elle laissèrent le cheval d'Ichel à un garçon d'écurie et se dirigèrent dans l'auberge où elles trouvèrent une table à leur convenance. Halina lui proposa gentillement se qu'elle voulait. Le garçon qui prenait les commandes arriva à cet instant pour leur tendre deux cartes et reparti directement. La marchombre l'ouvrit. Que choisir quand la carte est recouverte de mets plus appetissant les uns des autres ? Ichel était indécise, elle mettait presque jamais les pieds dans une auberge, généralement elle se contentait du repas qu'on leur servait à l'Académie. Donc le choix s'avérait encore plus difficile, car tous ces plats avaient l'air si délicieux. Elle se résout finalement à prendre quelque chose au hasard.

- Je crois que je vais prendre un filet de siffleur aux champignons, ça à l'air plus ou moins bon. Et toi ?

Ichel, attendant la réponse de Halina, scrutait la salle. Il n'y avait pas grand monde et les quelques personnes qui étaient présentes mangeaient tranquillement dans leur coin, à part trois d'entre eux. Au fond de la salle se trouvait un groupe de trois ivrognes qui avaient l'air d'avoir passé leur soirée à boire. Ils se tapaient sur leur dos, s'insultaient de temps à autre et continuaient à ingurgiter une quantité impressionnante de bière. Mis à part ces hommes, il régnait une atmosphère de détente dans la pièce. Halina répondit à Ichel et comme s'il avait deviné qu'elles avaient choisi, le serveur arriva. Les deux félixias commandèrent et le garçon retourna vers les fourneaux. La jeune marchombre se souvient alors que Halina lui avait dit qu'elle lui expliquerait pourquoi elle n'avait pas prit de monture. Alors, dans sa nature de curieuse accomplie, Ichel lui demanda :

- Alors, pourquoi t'être fatigué à courir plutôt que d'avoir pris une monture ?

Halina était perdue dans la carte plus que complète de l'auberge. Elle observa attentivement les plats proposés, se rappelant de la saveurs de certains d'entre eux, se demandant s'ils seraient bons ici... Elle finit par choisir une brochette de viandes grillées et un pichet de cidre. Ichel prit du siffleur. Bon choix, commenta-t-elle. Elle se surprit à observer la salle et les gens présents: plusieurs marchands, des voyageurs et un groupe de trois ivrognes. Elle se surprit même à chercher des yeux les sorties possibles. La principale et une à l'arrière. Elle se rendit compte que son amie faisait de même. Elle sourit. Elle vit qu'Ichel se sentait un peu honteuse de ne pas avoir remarquer qu'elle ne la suivait pas à cheval. Elle allait pour lui expliquer quand Ichel la devança en lui demandant pourquoi. Halina répondit, un peu génée d'avouer sa peur:

- En fait, j'ai une peur viscérale des chevaux. J'sais pas pourquoi mais dès que je suis trop prêt d'eux j'ai l'impression qu'ils vont me mordre... Donc je préfère courir ou marcher, ou encore en chariot quand je ne conduit pas. Bon, t'es une des seules personnes à qui je l'ai dit donc j'apprécierai que... ça reste entre nous...

Elle regretta sa dernière phrase, regretta de douter de la discression de son amie, de son amitié. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle se confiait ainsi et ça lui semblait bizarre.

-Bon, parlons d'autre chose, de toi par exemple, tu veux faire quoi après ta formation? Voyager, enseigner?

Ensuite. Ichel n'y avait pas tellement réfléchi. Le futur lui importait peu, mais elle devait bien y penser un jour. Quand elle était petite elle voulait parcourire le monde avec son grand frère qui était pour elle son modèle, mais maintenant cela devenait égal à demander à une goule de vous épargner. Elle avait donc décidé de suivre la voie des marchombres et de voir où cela la mènerait, peut-être bien qu'un jour elle aura à son tour un apprentie et qu'elle se retrouvera à la place de maître. Elle se rendit compte qu'elle faaisait attendre son amie en réfléchissant dans sa tête sans lui faire partager ses idées.

- Ben, je n'y ait pas trop réfléchi. Je pensais laisser la voie du marchombre me guider jusqu'à ma destinée, mais je n'en sais rien.

Le ventre de la marchombre gargouilla, la faim commençait à se faire sentir.

- Je ne sais pas si je prendrais un élève, je le verrait sur son visage quand je le croiserais, après que ma formation soit terminée. Je pensais...

Ichel vit du coin de l'oeil les trois ivrognes qui continuaient à boire, se qui lui rappellait les soirées qu'elle passait à servir des gens comme eux quand elle avait près de douze ans. Elle n'avait jamais vraiment compris se qui les motivait à se souler comme cela, pour elle boire n'avait vraiment aucun intéret. Les hommes étaient vraiment trop compliqués. Elle revint à leur discution.

- ... plutôt attendre se que la suite me réserve en fin de compte.

Sa dernière phrase fut prononcé avec un grand sourire qui fit resortir ses dents blanches. Les plats arrivèrent enfin, les deux jeunes filles remercièrent le garçon qui les avait si gentillement servi et il reparti en cuisine. Pendant qu'il était présent elles s'étaient toutes les deux tuent, attendant son départ pour poursuivre.

- Et toi alors, t'as prévu quoi pour la fin de tes années d'enseignement ?

La salle était remplit de bruits. De sons qui enflaient, roulaient, comme une vague. Des conversations, des rires, des disputes, des injures et les couverst contre les assiettes se confondaient dans une cacophonie étrange. Un son appelait à un autre et Halina ne pouvait pas tous les comprendre. Elle aurait aimé savoir de quoi parlaient le couple de voyageurs, immergés dans leur bulle. Ou bien la cause de la dispute du groupe de marchand au fond de la salle. Elle laissa du temps à son amie pour répondre, la laissa reflechir à son avenir, à sa vie. Laissa le temps égrainer ses secondes et les souvenirs reflouer. Cette atmosphère faisait revenir un des magnifiques moment de sa vie. Une auberge pleine de monde, un compagnon fidèle...

***

Sourire.

La cuisse de siffleur avait depuis longtemps quitté l'assiette de la jeune femme et elle observait son compagnon. Dans le clair-obscur de la salle, ses cheveux blonds semblaient avoir foncés. Elle amait ce sourire qui lui faisait tout oublier. Oubliés l'auberge et les hommes qui la regardait avec envie. Oubliées les angoisses de savoir son frère en train de lutter contre les Raïs. Oublié le garçon qui allait bientôt leur amener les desserts. Oubliée la douleur dans sa jambe.
Il n'y avait rien à dire, ne pas briser cet instant de félicité qui les entourait. Ils reprendraient dans quelques heures leur route vers l'inconnu. Il lui apprendrait à manier le couteau, à survivre sur les routes. Il lui dirait son amour et sa chance et une fois de plus elle ne réponderait pas. Incertitudes. Mais pour l'instant, le temps se diluait dans ses yeux perçants.

Lian Jiwal.

Amour.

***

Ce souvenir, ces souvenirs qu'elle cachait dans son coeur depuis un an revenaient toujours lorsqu'elle s'y attendait le moins. Elle se rendit compte qu'elle voulait le voir, le serrer dans ses bras. Il lui manquait tellement... Ce jeune homme qui avait fait d'elle un être indépendant, une femme et une guerrière, elle aurait voulu le remercier, fixer son regard dans ses yeux et tout oublier. Son coeur rata un battement. Etait-ce ça l'amour?

Un éclat de voix plus fort que les autres la tira de sa torpeur, les ivrognes commençaient vraiment à s'énerver, à propos d'une bière semblait-il. Ichel lui répondit alors. Laisser sa voie la guider et vivre sa vie. Cela semblait être une bonne philosophie marchombre. Elle sourit, à nouveau. Le garçon apporta le plat, la faisant saliver. Elles le remercièrent chaleureusemant et lorsqu'il partit, Ichel lui retourna la question.

- Il faudrait déjà que j'y arrive au bout ! Mais si j'arrive à devenir une guerrière à part entière, je me donne un ou deux ans pour voir le monde, retrouver le plaisir de marcher sur les chemins poussièreux et de dormir à la belle étoile. Après, je m'engagerai sûrement dans la légion. Enfin, tout ça n'est qu'idées, peut-être que la vie et mes pas me porteront ailleurs.

Elle se mit ensuite à manger, savourant le plaisir de la viande cuite à point dans sa bouche. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas parler de son frère et de Lian. Jamais. A personne dans l'Académie. Pourtant, son frère était soldat, guerrier, comme ce qu'elle souhaitait devenir et Lian, c'était un voyageur, un vagabond. Enfin, c'était ce qu'il disait. elle reprit:

-Mon grand frère est soldat dans la légion Noire. Je t'avoue qu'il m'inspire depuis toujours. Ma mère est morte de maladie quand j'avais six ans et mon père peu après mes seize ans. Ils me manquent tous les trois. J'ai connu l'amour grâce à eux et à Lian. Un jour je te parlerai de Lian...

Elle soupira, elle espérait qu'Ichel comprendrait qu'elle n'en parle pas. Ca y est, elle avait déballé une partie de sa vie et en déballerait le reste plus tard. Elle le savait. Elle sourit et demanda:

- Et toi, tu as des nouvelles de ta famille?

Halina ne voulait pas être trop curieuse, ne pas s'immicer dans la vie des autres. Sa questions n'attendait, si Ichel ne voulait pas parler, qu'une réponse vague.

Sa famille. En parler lui faisait mal, mais le garder pour elle était encore plus douloureux. Halina venait de se confier à elle, elle devrait en faire autant. C'était beaucoup que la confiance d'une amie, elle la gratifiait de la lui offrir à peine quelques heures après s'être connue. Elle ne savait pas si elle avait envie de parler, ça lui ferait du bien, mais elle n'aimait pas trop parler de son passé. Sa famille. Son père et sa mère étaient de simple gens qui vivaient dans une maison à côté d'Al-Chen, ils lui avaient tout appris. Son père à tirer à l'arc et sa mère à grimper sur tous les objets grimpable. Mais celui qui lui avait appris vraiment tout appris était son grand frère. Il avait toujours été là pour elle, dans les moments de joie et de tristesse, ils avaient tout traversé ensemble. Elle se rappellait du jour où il lui a offert l'objet que maintenant lui fait le plus peur.

***

Le jour venait de se lever. Les oiseaux chantaient et on pouvait entendre l'agitation dans la cuisine. La petite fille se leva péniblement de son lit, la veille elle avait joué à cache-cache et était resté longtemps caché dans une petite malle en attendant qu'on la trouve. Ils avaient mis un bout de temps à la retrouver. Maintenant elle avait des courbature dans toutes les articulations, elle était cependant heureuse de sentir la douleur affluer, elle se sentait vivante. Elle s'approcha de la fenêtre, l'ouvrit en grand, respira un bon coup et fit signe à un homme et un garçon arrivant à cheval. Elle déscendit rapidement le grand escalier qui la mena droit à la porte d'entrée qu'elle ouvrit d'un coup. Elle se précipita dans les bras de l'home pour ensuite faire un bisou sur la joue du garçon. Son frère. Il tenait dans ses bras un gros paquet emballé dans du papier. Ils ne tardèrent pas à aller déjeuner, puis ne voulant pas attendre d'avantage, le jeune garçon donna son cadeau à la petite fille. Elle déchira sauvagement le papier toute exitée. Sous les tonnes de détritus, elle trouva un magnifique instrument. Un luth brun foncé décoré d'un arbre et de quelques oiseaux taillé dans le bois. La fillette se jeta dans les bras de son frère manquant de l'étouffer.

- Cadeau !

Avait-il dit un grand sourire aux lèvres.

- T'es le pus gentil des frères !

Lui avait-elle rajouté en lui administrant un baiser sur la joue. Elle ne tarda pas à l'essayer. L'objet avait un sons tout droit déscendu des étoiles. La famille était réunie dans le salon, écoutant la petite fille jouer de son instrument à cordes.
Famille heureuse.
Famille épanouie.
Famille unie.

***

Ichel senti les larmes arriver, mais elle n'atteignirent pas la sortie. C'était la dernière fois qu'ils avaient été tous ensemble. Ce luth, aujourd'hui, elle le laissait dans un carton qu'elle n'ouvrait sans aucun prétexte, il devait d'ailleurs être dans cette boite depuis bien trop longtemps comme ces souvenirs. Elle se lança donc.

- Eh bien pour tout te dire... je ne sais pas si mes parents et mon frère sont encore en vie. Mes parents ont disparus quand j'avais neuf ans et mon frère, qui est un guerrier d'exeption, est parti à leur recherche quand je n'avait que douze ans. La seule chose qu'il m'ai laissé c'est mon aigle.

Elle s'arrêta, regarda son assiette, puis releva son regard pour le diriger vers son amie. Elles avaient toutes les deux des passé lourd de sens et ne voulaient pas trop en parler.

- Ils me manquent tellement. Mon but principal en m'inscrivant à l'Académie était de devenir plus forte et de les retrouver, mais maintenant j'ai une autre vision du monde.

Un soupire, une pause.

- Je te confierais peut-être plus tard les circonstances de leur disparition, pour le moment je m'en sens pas... vraiment le courage.

Elle en avait fini avec les déclarations pour se soir, maintenant elle voulait passer à autre chose, quelque chose de moins triste, qui n'ouvrirait pas à nouveau ses blessures. Son attention fut attiré par les bruits des hommes qui se faisait de plus en plus dense. Ils commencaient vraiment à la mettre en rogne, mais quelque chose la calmait. Elle était avec une amie, Halina, elles se comprenaient et allaient devenir au fil du temps de vrai complices.

- Ils commencent à me taper sur le système eux ! J'étais serveuse étant petite et je les connais ces gaillards. Quand ils auront fini leur beuverie, ils vont sortir et s'attaquer à la première femme qu'ils croiseront. Ils vont se croire tout puissant et lui demander de leur faire... euh tu vois ce que je veux dire... Il a failli m'arriver quelque chose du genre, mais heureusement qu'ils ne savent pas courir droit et vite quand ils sont comme ça.

Elle les toisa une dernière fois pour reprendre.

- J'espère qu'ils ne vont pas rester là encore longtemps, pour qu'on puisse parler en paix.

Qu'Ichel lui parle de sa famille à coeur ouvert remplit Halina de sollicitude. Elle se rendit soudain compte qu'elle ne connaissait son amis que depuis quelques heures et qu'il leur faudrai du temps pour devenir vrament complices et réussir à se parler de leurs douleurs mutuelles. Elle compatissait à la douleur de la jeune marchombre.

Alors comme ça, elle avait elle aussi un frère qu'elle chérissait et dont elle n'avait pas de nouvelles... L'histoire d'Ichel était cependant plus triste que la sienne. Malgré la mort des parents d'Halina, la jeune femme avait réussi à apaiser sa douleur et à se projeter vers l'avenir. Alors que son amie ne connaissait pas le destin de sa famille... Elle devait se sentir vraiment mal. Dans ses mots l'apprentie guerrière sentit beaucoup de tension et de douleur. Des émotions qui semblaient avoir longtemps été camouflées et qu'elle ressortait maintenant. Parler fait souvent du bien disait-on. Elle sentit qu'elle aurait pu ou du dire quelque chose pendant les silences d'Ichel mais préféra la laisser aller à son rythme, refléchir à ce qu'elle souhaitait aborder ou pas. Elle se contenta donc de lui adresser un long regard. Un regard chargé d'amitié, de soutient et de compassion.

Ichel ne s'éternisa pas. Fin de la séquence émotion, rangez vos mouchoirs et sortez vos poignards... Elle s'énerva contre les ivrognes qui beuglaient dans la salle. Ils beuglaient contre la serveuse qui n'allait pas assez vite selon eux, contre les clients qui les regardaient de travers et même entre eux. Elle sourit et déclara:

- Moi aussi j'ai eu des altercations avec ce genre de personnes. La première c'était au début de mon voyage et j'étais seule, trois d'entre eux m'ont suivi lorsque je suis sortie de la tarverne et ont tenter de m'agresser. C'est Lian, que je rencontrai seulement, qui m'a sauvé avec un simple bâton. Je te parie qu'ils nous ont remarquées et qu'ils nous attendront dehors... Ou alors la serveuse... Ces gars-là me repugnent...

Elle grimaça et cessa de les regarder, se concentrant sur son cidre brut.