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| Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] | |
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Messages : 231 Inscription le : 30/07/2008
| Sujet: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mer 27 Jan 2010 - 23:05 | | | Tout était blanc. Blanc et poudreux. Neige. Neige infinie, qui s’étend à perte de vue, sans aucune nuance de couleur, sans aucun arbre, sans aucun rocher, sans aucun signe de vie. Rien d’autre qu’un parterre se confondant au ciel. Blanc. C’était donc ça le grand tunnel et la lumière de la Mort ? Amarylis ne retrouvait pas la comparaison habituelle de ceux qui en parlait. D’un côté, qui pouvait vraiment parler de la Mort, alors que personne ne la connaissait ? La rêveuse mourait. Elle le savait, ou plutôt le sentait. Mais elle était encore vivante. D’abord parce qu’elle pensait encore, et supposait qu’une fois morte elle ne serait plus en mesure de penser de cette manière, mais surtout parce que la douleur était toujours bel et bien présente ! Son flan perforé devait lui faire perdre énormément de sang, car elle était incapable d’ouvrir les yeux, et de se concentrer sur la situation actuelle ! Qui la portait ? Où était-elle ? Où étaient les attaquants ? Pourquoi ce silence soudain ? Valen était-il mort ?
…
Les questions ne fusent même plus. La douleur a disparu. Les persuasions d’être en vie ou de mourir aussi. Seul le blanc reste.
…
La neige. Encore et toujours la neige. La Mort devient douce et les flocons se mettent à tomber, comme si le ciel se mettait à pleurer.
…
Il n’y a plus rien. Plus de vie. Plus d’espoir. Plus d’humain. Plus d’amour. Plus de rêve. Juste la Mort et ses flocons blancs.
…
Que la Mort est longue ! L’éternité l’emporte. Mais il semble y avoir une attente. L’attente que tout soit fini. Parce que tout n’est pas déjà fini ?
…
L’attente commence quand il n’y a plus rien à attendre, ni même la fin de l’attente. L’attente ignore et détruit ce qu’elle attend. L’attente n’attend rien. (Maurice Blanchot)
…
Il y a un cheval qui marche au loin. Le ciel pleure toujours, ne s’arrête-t-il donc pas un jour ? Ses larmes sont épaisses tout de même…Mais douces et fraiches…Comme la neige d’Ondiane en Hiver…
…
Une fleur se fanne. La fleur d’Ewen. La Fleur des Neiges.
…
Un cri résonne dans le silence de la Mort.
-Amarylis !!!!
Elle ne répond pas. Comment pourrait-elle répondre ? Elle n’existe plus. Ou peut-être que si. Encore un petit peu.
Un autre cri retentit. Mais il n’est pas humain. C’est un hululement. Un écho lui donne la réplique. Plus aigue, cependant. Femelle ?
Deux chouettes des neiges apparaissent dans le ciel maussade. Leurs plumes resplendissent de pureté, pour l’une immaculée, pour l’autre tachetée. Dans une sarabande avec les flocons elles planent au dessus d’un groupe. Au dessus de la Mort, la défiant de cette liberté sauvage. Tournoyant elles chantent la mélodie mortuaire. A moins que ce ne soit un appel.
…
-Vite, rentrez-la ! Allongez là dans un lit !
-Non ! Non, ne bougez surtout pas son corps !
-Son corps ? Tu parles comme si elle était…comme si elle n’exist…
-Taisez-vous donc et soignez-la, je dois partir !
-Non…
La voix brisée et faible d’Amarylis fit sursauter le groupe qui l’entourait. Ouvrant les yeux avec difficulté, elle put voir celui qui l’avait porté : Valen. Il était donc vivant, elle soupira. A ses côtés deux rêveurs : Eliot et Jùn. Eoliane, elle soupira de nouveau. Aussitôt la douleur revint. Soudaine et lancinante. La rêveuse poussa un cri d’agonie, prête à retomber dans l’inconscience. Elle se retint.
-Restez…Seulement…quelques…secondes…
Reprenant son souffle sous les regards inquiets, elle poursuivit, au bord du gouffre que tant d’effort que demandait le simple fait de parler :
-Soignez-le…minimum...
-Mais et vous ?
-Chut Eliot !
-Après…Mael…Lui…personne…le voir.
Le timbre de sa voix faiblit, et d’un geste avorté de la main elle fit comprendre au magister de s’approcher, afin qu’elle puisse continuer. Et pour lui, exclusivement pour lui, tandis que les deux rêveurs s’occupaient de ses blessures les plus graves.
-Valen…Mer…Merci…
Un râle en distorsion avec son ton d’ordinaire cristallin la prit, la secouant d’un spasme, tandis que la douleur lui rongeait le flan et d’autres parties du corps qu’elle n’arrivait même plus à distinguer.
-Eoliane…moi…à jamais…reconnaissante. Abri pour vous…toujours…Je…
La sueur coulait sur son visage pale, et la Mort allongeait ses pas vers la destination finale. Les yeux de la Primat de Lotra se levèrent alors vers le ciel, et elle vit les deux chouettes.
-Héol…Gladyss…
Elle se retourna vers celui qui avait failli la sauver, riant à moitié, pleurant de l’autre. Elle délirait, mais semblait toutefois on ne peut plus sérieuse :
-Ewen…trouvez Ewen…
Puis tout redevint floue, elle entendit du bruit dans le hall d’Eoliane, et crut voir Valen partir en courant, laissant derrière lui un mot, ou une phrase peut-être. Eliot et Jùn le soigneraient, dehors, cachés…
-Amarylis !!!
Le hurlement trouva ses frères dans d’autres voix, mais la rêveuse ne put dire qui et où. Une violente convulsion la prit, la faisant ployer sous la géhenne infâme, lui extirpant un gémissement sourd. Les deux chouettes des neiges fut la dernière chose qu’elle vit.
[ps : veuillez attendre que Valen réponde, ce sera son seul post ici ^^ Etendue des dégâts chez Ama : le flan droit a été poignardé, il est complètement ouvert et la plaie est profonde, puisque les attaquant se sont amusés à refrapper dessus à coups de pieds ! (c’est la blessure la plus grave, et celle qui fait qu’elle se meurt.) Ils l’ont également battu à de nombreux endroits, ventre, jambes, et surtout visage ! Le poignard lui a laissé une marque rouge sur la gorge et à percé légèrement l’entre-poitrine et le « décolté » Voilà, bonne chance aux rêveurs, et au travail Pour Valen ce sont Eliot Et Jùn, (deux rêveurs que j’utilise avec Ama comme persos imaginaires) qui le soigneront en vitesse. Histoire qu’il revienne vivant à la grotte chantelame ^^] |
| | Messages : 1460 Inscription le : 25/04/2007
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mer 24 Fév 2010 - 13:00 | | | Blessé à la jambe et au flanc, ayant une pointe de flèche enfoncée dans son épaule, Valen Til' Lleldoryn avait perdu beaucoup de sang, d'autant plus qu'il n'avait pas pu panser ses blessures. Pratiquement exsangue, il s'était écroulé une fois qu'il eut confié Amarylis entre les mains des rêveurs, tel un destrier de guerre blessé qui aurait lutté et porté son maître fidèlement jusqu'à la fin de la bataille. Sans l'intervention des rêveurs, le demi-Faël serait probablement mort, succombant à ses blessures qu'il n'avait pas soignées. Il avait pris un risque mortel, mais sa décision avait néanmoins porté ses fruits. Le temps que deux rêveurs inconnus s'occupent de lui, il s'était déconnecté de la réalité, le monde était devenu flou, il voyait les astres. Sortant de cette étrange rêverie, il se releva, ou du moins essaya, il était affaibli et avait du mal à se remettre debout. Il lui faudrait du repos, mais pas ici, il ne pouvait pas mettre la confrérie en danger. Faiblement, il entendait la voix d'Amarylis qui avait ordonné aux deux rêveurs de s'occuper de lui en priorité : l'idiote, son altruisme la tuerait dans son état! Elle était bien trop jeune pour déjà s'en aller sur les sentiers de la mort, contrairement à Valen qui les avait arpenté sa vie durant. C'est ce qu'il appelait le destin du guerrier : vivre, pour mieux mourir. La mort est une vieille compagne que l'on brave et que l'on retrouve sans cesse, jusqu'au jour où on ne la quitte plus.
- Taisez-vous donc, rêveuse, vous vous épuisez quand il ne le faut pas! Et vous, occupez-vous d'elle par la Dame, elle agonise entre vos mains!
Valen se répandit en imprécations et voulut bondir pour s'occuper d'Amarylis. L'un des rêveurs s'interposa et s'efforça de le calmer, ne faisant visiblement pas grand cas du flot des paroles du demi-Faël. Parvenant finalement à expliquer que la jeune rêveuse avait simplement sombré dans l'inconscience et qu'elle s'en remettrait, le Chantelame cessa de lutter et retrouva son calme, presque instantanément, comme si cette seule nouvelle avait suffi à l'apaiser. En vérité, la raison venait de l'emporter sur les sentiments : si doué soit-il, Valen n'était pas un guérisseur aussi compétent que les rêveurs et il reprenait conscience du danger qu'il leur faisait encourir.
- Veillez sur Amarylis pour moi et faites-lui savoir que je reviendrai m'enquérir de son état. Un conseil, rêveurs, ne quittez plus la confrérie sans disposer de la protection d'hommes d'armes que vous estimez loyaux, les terres de l'Académie sont dangereuses désormais et elles risquent de le rester un temps, ne vous y trompez pas.
En dépit des protestations des rêveurs qui affirmaient qu'il était trop faible pour déjà rapartir, Valen se releva et se mit péniblement en selle. Il était parfaitement conscient du bon sens de leurs paroles, mais il ne pouvait simplement pas rester, le risque serait aussi grand que ce qu'il entreprenait à présent, mais il ne mettrait pas que sa personne en danger. S'efforçant de tenir en selle, il s'éloigna immédiatement au petit trot. Le chemin vers la Grotte des Chantelames étant trop long à parcourir dans son état, il irait se reposer dans une grotte qu'il connaissait non loin, sur la chaîne du Poll. Il prendrait le risque d'y rester un jour entier pour retrouver quelques forces avant de revenir auprès de ses compagnons.
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| | Messages : 288 Inscription le : 01/06/2007
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mer 24 Fév 2010 - 17:16 | | | Une ombre se faufila entre les arbres, une main sur ses côtes cassées, retenant tant bien que mal le sang qui s’échappait de son corps blessé. Les branches essayaient de la retenir de leurs doigts crochus, agrippant les loques de ce qui avait été l’uniforme de l’Académie. Elles la fouettaient pour la ralentir, lui lacéraient les bras, les jambes et le visage de petites coupures superficielles mais douloureuses. Elle devait atteindre Eoliane. C’était son seul objectif, le seul moyen qu’elle survive à cette rencontre incongrue qu’elle avait faite. Mais allait-elle dans la bonne direction ? Se dirigeait-elle bien vers la confrérie ? Etait-ce encore loin ? Il lui semblait qu’elle marchait depuis des jours, alors qu’à peine quelques heures devaient s’être écoulées.
Easlya errait dans les bois, telle un animal égaré. Elle s’arrêta un instant et explosa de rire ; un rire dément qui laissait entendre une voix enrouée de n’avoir pas servit depuis des semaines. Elle se tut soudainement, la mine sombre. Elle savait bien ce qui se passait. Depuis des semaines, elle errait dans ces bois, la plupart du temps sous sa forme animale, survivant comme elle le pouvait. Juste guidée par sa haine. Elle avait vu son reflet. Crasseuse, ses cheveux noirs qui avaient repoussé emmêlés et sales, amaigrie. Elle ressemblait à un animal sauvage. Marlyn avait raison, elle devenait folle et allait errer jusqu’à sa mort, abandonnée. Elle se rendait compte que c’était la vérité, aussi douloureux fusse-t-il. Mais elle ne voulait pas sombrer dans cette folie dont elle ne pourrait jamais sortir. Elle ne voulait pas, comme elle l’avait dit, se transformer en loup et le rester toute sa vie sans se rappeler avoir un jour été humaine.
Alors pourquoi ne réagissait-elle pas ? Etait-elle déjà trop enfoncée sur ce chemin pour faire demi-tour ? Elle ne voulait pas le croire, mais elle serait bientôt obligée de demander de l’aide pour se sortir d’une telle situation, si elle le voulait vraiment.
La jeune fille était exténuée, son combat l’avait vidée de ses forces, et ce qu’il lui en restait s’échappait par la plaie à son côté. Son regard se posa sur le sol. De la mousse recouvrait le pied d’un arbre. Cela lui semblait si confortable, tout d’un coup. Elle rêvait de s’allonger sur ce lit naturel et de dormir le temps que ses forces lui reviennent. Mais elle savait que, si elle se laissait aller à cette envie, elle ne se relèverait pas. Chancelante, elle fit un pas, puis un autre, s’appuyant aux arbres. Quelques mètres plus loin, elle s’effondra. A quoi bon continuer, si elle ne tenait plus sur ses jambes ? Résignée, elle s’adossa au conifère le plus proche. Autant se reposer un peu. Easlya ferma les yeux et se sentit aussitôt mieux. Elle s’imaginait sur la plage avec ses parents adoptifs, sur l’Archipel des Alines, l’écume leur fouettant le visage. Elle se souvenait de tous ces moments passés de son enfance. Elle aurait voulut y être de nouveau, que ses parents soient toujours en vie. Elle aurait voulut ne jamais être partie à la recherche de ses véritables parents… Alors qu’elle sombrait dans le sommeil, un cri la tira de sa rêverie. Alertée, la jeune fille ouvrit les yeux, balayant les alentours du regard dans l’attente de voir un potentiel danger apparaître. Mais rien ne se passa et, bientôt, le cri retenti de nouveau. Cette fois-ci, elle en identifia la source. Il venait d’un arbre, à quelques vingt mètres. C’était le cri d’une grive, ou de tout autre oiseau de proie, en chasse. L’animal s’envola et plana un instant dans les airs, avant de prendre un courant ascendant et de s’éloigner vers une destination connue de lui seul.
Easlya se surpris à l’envier. Il était libre de faire ce que bon lui semblait, n’obéissant à aucune loi. Il allait où il le voulait sans être jamais réprimandé. Sans obligation. C’était quelque chose qui l’avait toujours attirée, de pouvoir agir à sa guise. C’est ce qui l’avait poussée à passer le plus de temps possible sous sa forme lupine et à devenir ce qu’elle était désormais. Ce qui l’avait poussée à sortir de l’Académie en pleine nuit, le jour ou les Mercenaires en avaient pris le contrôle. Maintenant, au moins, elle était sûre que le Chaos était bien présent dans ce lieux qui avait pendant plusieurs années été un refuge pour elle. Les rouages de son cerveau se mirent lentement en route, une idée germant doucement dans son esprit.
Le Loup ! Si elle se transformait, elle arriverait beaucoup plus vite à Eoliane, et elle aurait plus de chances de ne pas perdre sa route. Avec son flair et son instinct, elle trouverait le bon chemin et n’en dévirait pas. Oui, elle allait se transformer. Tremblante, elle passa sa main ensanglantée sur son visage, y étalant du sang sans s’en rendre compte. Elle plongea au fond d’elle-même. Sa vision devint floue un instant avant de redevenir nette, lui permettant de voir chaque détail. Ses dent s’allongèrent, plus coupantes et pointues que jamais. Son corps la démangea quelques secondes avant de se couvrir de poils drus et noirs. Elle eu l’impression de perdre connaissance, puis tout redevint net autour d’elle.
Le loup s’ébroua et, après avoir fait le tour d’un bosquet d’arbre pour se dégourdir, il s’élança sans hésitation dans la direction d’Eoliane. A chaque foulée, ses flancs le faisaient souffrir. Même sous sa forme la plus endurante, la jeune fille peinait et souffrait. Mais au moins, les branches d’arbre ne lui déchiraient plus la peau et, si l’animal laissait des touffes de poils sur son passage, il ne le sentait pas. Il courait de façon régulière pour ne pas se fatiguer trop rapidement. S’il tenait le rythme jusqu’à Eoliane, cela relèverait déjà du miracle, vu son état. Mais la motivation peut faire beaucoup de choses, et le loup, ne perdant pas l’espoir d’arriver en vie, ne ralentit jamais sa course. Après près de deux heures, il sentit l’odeur de la chaleur humaine. Peu de temps après, des bruits lui parvinrent à leur tour. Il sentait une agitation certaine, ainsi que l’odeur du sang. Il accéléra. Si la Confrérie était, comme l’Académie, mise à feu et à sang, il avait l’espoir de pouvoir aider malgré ses blessures. Lorsqu’il aperçu les murs de la petite cité, il ralentit. Maintenant qu’il entendait les gens parler, il savait que rien de si grave n’était arrivé. Il compris que Valen, que tout le monde croyait mort, était là, la rêveuse en chef sur son cheval, et que tous deux étaient gravement blessés. L’agitation venait donc de l’arrivée d’Amarilys et du magister. Rien de très inquiétant pour le loup. Cependant, il hésita un instant avant d’entrer dans l’enceinte du bâtiment. Pouvait-il rester sous cette forme ? Ou valait-il mieux redevenir la jeune fille crasseuse et presque morte ? La bête jugea préférable de rester ainsi, et entra par la porte ouverte. Il vit les regards étonnés de quelques personnes se poser sur lui, puis sa vision vacilla. Des points noirs apparurent devant ses yeux et commencèrent à danser. Il sentit ses forces le quitter et la jeune fille reprendre un semi contrôle. Contrôle qu’elle perdit aussitôt, sombrant dans le néant de l’inconscience. Dans la cour d’Eoliane, à quelques mètres de la rêveuse blessée, un loup venait de s'effondrer, sous le regard ahuri des rêveurs, laissant place à une jeune fille à l'aspect sauvage, elle aussi inconsciente.
[Je précise juste qu'Easlya a passé quatre mois dans les bois, survivant on ne sait pas trop comment; donc elle est dans un état un plutôt pitoyable (au sens propre). Elle souffre de multiples coupures un peu partout, à probablement des côtes cassée, et une plaie béante au flan gauche due à une dague (dague de Marlyn). Pour faire court, elle est en train de mourir...]
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| | Primat de Teylus et Maître d'Armes Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Ven 26 Fév 2010 - 19:36 | | | Trois Jours! Ca faisait trois jours que Locktar avait fuit l'académie avec Winry dans ses bras. Ses blessures étaient très superficielles. Il avait été soigné en une nuit. Il ruminait sa rancoeur d'avoir été si bête d'être partit de l'académie. Il aurait pu envoyer une autre personne pour amener Winry à Eoliane, mais non, il s'était inquiété alors il avait oublié de réfléchir. Depuis son retour, Locktar ne faisait rien. Mais alors rien du tout. Il se levait tard et il restait à Eoliane durant toute la journée. Il aurait pu rentrer à l'académie mais il était honteux et il préférait rester caché jusqu'au retour d'Amarylis. Après, il verait bien. Ce matin-là, il s'était une nouvelle fois relativement tard. Il s'était habillé avec ses vêtements abimés par la bataille contre les Raïs. Il n'avait pas eu le temps d'en acheter d'autre mais il s'était promis de le faire avant son voyage à Al-Jeit. Alors qu'il terminait de se vêtir, Locktar entendit énormément de bruit à l'extérieur. C'était rare d'entendre de l'animation dans ce havre de paix qu'était la confrérie d'Eoliane. Le guerrier, depuis la chambre qu'il occupait, écouta ce qu'il se passait. Ce n'était pas des cris de joies. Il y avait un problème. Sans attendre, Locktar s'empara de son épée et il fonça dans la cour. Il devait bien être le seul combattant présent dans la confrérie, s'il pouvait servir à défendre les rêveurs, il n'allait pas se gêner. Quand il arriva dans la cour, il se rendit compte qu'il n'y avait pas de danger. Pas de bousculade, pas de combat. Un simple attroupement. Locktar rengaina son arme et il se fraya un chemin pour voir ce qu'il se passait. Il y avait deux jeunes femmes étendues au sol. Les deux étaient bien amochées. Il y avait une brune totalement inconnue de Locktar et ...... - AMARYLIS!!!!! Locktar bouscula les derniers rêveurs présents devant lui et il se pencha vers son amie. Elle respirait mais très faiblement. Les rêveurs ne réagissaient pas, comme quand il était arrivé avec Winry. Avait-il vraiment besoin qu'on leur donne des ordres pour se bouger? Locktar n'arrivait pas à y croire. Une nouvelle fois, il fit entendre sa voix. - Mais bougez-vous! Vous ne voyez pas qu'elles ont besoin de soins? Vous êtes des rêveurs alors soignez-les. Mael! Mael ou Elisha! En eux, il savait qu'il pouvait avoir confiance. Mais où étaient-ils? Le guerrier ne les voyait pas dans l'attroupement. Il ne savait même pas s'ils étaient à la confrérie. Pourvu qu'ils soient là et qu'ils aient entendu ce qui se passait dans la cour. - Maël! Elisha! Amarylis a besoin de vous! VITE! Il avait hurlé pour bien se faire entendre. C'était la seule chose qu'il pouvait faire. Il était incapable de soigner les jeunes femmes et il savait qu'il ne fallait pas bouger les blessés sous peine d'agraver les blessures.
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| | Rêveur du Cinquième Cercle Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mer 3 Mar 2010 - 17:44 | | | Mael était en état de planement sur le vide. Depuis quelques l’arrivée de Locktar et Winry à Eoliane son regard était mort. Les cernes se creusaient sous ses yeux, il semblait fatigué, plus vieux aussi lui avait fait remarqué Eliot, (un élève rêveur dont la diplomatie et le tact commençai à se faire un nom à Eoliane).Plusieurs raisons à cet état. D’abord, il y avait qu’Amarylis ne revenait pas, le laissant avec cette trop lourde responsabilité de diriger Eoliane. Ensuite il y avait l’académie. Quotidiennement, il y décendait pour soigner les blessés et malgré la reconstruction des parties détruites de l’école, il y planait une espèce de mal-etre inssuportable. Et enfin, il y avait Julia.
Il ne l’avait pas revu depuis leur entrevu. Elle était partit. Il ne reverrait jamais. Cette culpabilité de ne l’avoir pas retenu le rongeait. Il se sentait entièrement responsable de son départ et oublier la jeune femme lui semblait impossible. Il se souvenait de leurs derniers échanges. De mots, de gestes. Il devait repartir. Continuer sa vie sans elle. Cette résolution étirait son sourire habituel sur ses lèvres. Mais pale imitation d’un vrai bonheur, n’importe qui pouvait déceler, sous cette grimace fétiche, une tristesse profronde. Alors qu’il marchait dans un des couloirs d’ Elione, un détail, à le fenêtre accrocha son regard.
Il y avait un loup.
Pendant une fraction de seconde, Mael se referra aux seules bêtes de cette espèce qu’il connaissait dans les environs. Les loups de Julia. Blanche et Lupus. Pendant une fraction de seconde il cru qu’ils étaient revenus. Qu’elle était revenus. Avant que la réalité ne le frappe . Le loup ne ressemblait en aucun cas, ni à blanche, ni à Lupus. Pourtant le comportement de la bête l’étonna. Elle se dirigeait vers le portail d’Eoliane! Mael s’approcha de la fenêtre et les visages tellement familier le frappa. Le magister en personne semblait parler avec grand gestes et cris à Eliot et à coté de lui, Amarylis!
La rèveuse était couchée sur le flanc et à coté d’elle, sous les yeux ébahi du reveur, le loup tomba, laissant place à une jeune fille au cheveux aubruns. Trop d’evenements, trop d’informations pour que le rèveur réagisse immédiatement.
Le cri de Mr Muscle ou celui-qui-tournait-en-rond depuis qu’il était arrivé ici, le fit réagir. Amarylis devait etre gravement blessée. Prenant conscience de la situation, il se mit à courrir dans le couloir, descendit quatre à quatre les escaliers et pénetra dans les jardins.
Là, Locktar desespéré parut soulagé de le voir, il n’eut pas à lui expliquer la situation, Mael avait comprit. Il constata l’état des corps sans vie des deux jeunes filles. Les blessures étaient profondes dans les deux cas. Dans les deux cas, elles frôlaient la mort. Pourquoi Mael devait-il toujours affronter ce genre de dileme? Soigner l’une? Soigner l’autre? Sa préférence aller bien sur à Amarylis mais même envers une inconnue, il ressentait de la culpabilité à l’abandonner à son sort…
A son sort, pas tout à fait. Jun et Eliot étaient là. Mais Eliot avait fais sa rentrée à Eoliane, 1 mois auparavant! De quoi soigner 1 égratinure! Jun venait de passer en deuxième cercle et c’était sur lui qu’il devait se reposer. Il semblait en état de fatigue comme s’il venait de rêver. Le magister avait mystérieusement disparu…
« Jun, je m’occupe D’Amarylis. Maintiens l’autre en vie, referme ses blessures les plus graves si tu le peux…Quand Elisha arrivera,elle prendra le relais. »
Il avait confiance en l’apprentie d’Amarylis et Jun ne semblait pas assez en forme pour rêver bien longtemps. Elisha referrait peut-être un miracle…
« Locktar, nous aurions besoin de quoi faire des pansements et nettoyer les plaies. Fit-il posément en se penchant sur le corps de la rêveuse….Et d’Elisha, aussi… »
Il ne pensait plus au guérrier, il ne pensait plus à rien, l’esprit totalement accaparé par l’état désastreux de la reveuse. Et son visage, comme il avait été griffés. Plusieurs coups de poignards. D’importants hématomes, une blessure gravissime sur le flan droit. Que lui était-il arrivé? Elle avait trouvé le Magister! Elle l’avait rammener. Que c’était-il passé? Il chassa les questions de son esprit, et se concentra sur son rêve. Il sentait les responsabilités peuser. Il était en train de tenter de sauver sa supérieure…
« Ne mourrez pas Amarylis, Eoliane à encore tellement besoin de vous ».
Le fantôme bleuté avait perdu conscience, resta muet.
Deux chouettes sautillantes observaient la scène.
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| | Messages : 431 Inscription le : 09/05/2009 Age IRL : 29
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Sam 17 Avr 2010 - 11:06 | | | Bousculée. Bousculée par une personne invisible, Elisha s’appuya contre le mur pour mieux se tenir, de peur que ses jambes de cotons ne tiennent pas le choc et s’écroulent sous elle. Elle se retint ainsi durant quelques minutes. Tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées. De réfléchir enfin à tout ce qui s’était passé ses derniers jours. Elle était crevée, et n’imaginait même pas l’état de Mael qui devait subir bien plus de pression qu’elle. Alors de quoi se plaignait-elle donc ? Elle n’était que du premier cercle et n’avait donc pas tant de travail. Par rapport à son ami qui était, lui, du troisième siècle, et qui, par-dessus tout avait dû prendre les rênes de la confrérie durant l’absence imprévue d’Amarylis. Elle ne tenait décidément plus sur ses jambes.
Le poids des événements et autres péripéties la tirait littéralement au sol. Elle devait avoir l'air bien folle, ainsi, petite rouquine aux cheveux emmêlés qui s'accrochait inutilement à un mur parfaitement lisse. Elle s’y accrochait pourtant, du mieux qu’elle pouvait, s’arrachant presque les ongles sur ce mur d’un lisse incroyable. Elle s’y tenait comme si c’était sa seule et unique bouée. Comme si, seul ce mur la retenait à la vie. C’était totalement faux, elle n’était pas tant à plaindre et le savait parfaitement. Elle le savait parfaitement mais ne pouvait s’en empêcher, comme si les membres de son corps décidaient d’eux-mêmes, sans que la propriétaire n’eu son mot à dire.
Oh, pauvre petite fille, nouvelle rêveuse, qui devait soigner un mourant alors qu'elle n'avait même pas dépassé le premier cercle.
Qui avait du était plus exact. Etant donné que Locktar était désormais guéri. Et qu'elle avait failli en mourir. Il est des choses que l’on n’oublie pas. Celle-là en faisait parti. Comme la rencontre avec sa cousine inconnue. Elisha avait longtemps cru que sa mère était fille unique. Mais sa "cousine" portait le même nom que sa bien aimée môman. Et puis cette Enelyë ressemblait tant à Ael qu'elle n'avait pu nier l'horrible vérité. On lui avait menti, ainsi qu'à sa petite sœur adorée, durant toute son enfance. Cachant l'existence d'une autre branche de la famille. C'en était trop. Trop de mensonges à répétitions. Trop de masques découverts et tant d'autres encore à découvrir. Trop de trop. Bien qu'heureuse d'avoir fait la connaissance, la découverte d'Enelyë, elle avait abrégé leur rencontre.
C'en était trop. Sur les dalles glacées de la Confrérie, elle s'écroula.
Sans pouvoir se retenir elle s'effondra. Elle n'avait que quinze ans par la Dame ! Et elle tomba. Littéralement. Comme une simple poupée de chiffons, abandonnée à son sort de pantin sur le sol glacé.
Pauvre petite fille. Elle se releva, quelques instants plus tard toute honteuse de s'être écroulée. D'avoir failli. Elle devrait être plus combattante si elle souhaitait devenir rêveuse et non pleurnicharde. Du moins c'est ce qu'elle pensait. A l'avenir elle devra être moins... Fragile.
Elle n'eut pas le temps de se poser d'autres questions qu'un cri attira son attention. Locktar. C'était Locktar qui venait de crier le nom d'Amarylis. Son ton était étrange. Inquiet peut-être ? Elisha n'eu pas le temps de se poser d'autres questions que ses jambes la portait en courant vers la voix de son ami. Vers les jardins.
Pour arriver sur un véritable attroupement. Une inconnue totalement blessée, Amarylis dans un état bien pire, Locktar, un homme qui s’éloignait. Deux rêveurs qu’Elisha connaissait plus ou moins, Eliot et Jùn. Mael était déjà là et s'occupait d'une Amarylis agonisante. Jùn était penché sur une inconnue qui n'avait pas l'air en très bon état. Remise de sa surprise Elisha se précipita vers l'inconnue. Elle se pencha vers elle, tout en disant :
- Merci Jùn, je m'en occupe désormais.
Elle semblait couverte de blessures. Mais la pire semblait être la plaie béante qu’elle avait au flan gauche. Comment avait-elle donc survécu jusque là ? Elisha n’en savait rien, et franchement elle s’en fichait pour le moment. L’important était de la guérir. Simplement de la guérir. Elle ne devait pas paniquer. Elle ne devait pas faire comme lorsque Locktar était arrivé. Les circonstances étaient différentes, cette fois elle avait déjà rêvé pour des blessures presque aussi graves. Autant elle ne pouvait pas le croire. Personne ne pouvait tant se blesser et survivre. Personne sauf Amarylis qui semblait dans un état bien pire. Mais Mael s’occupait d’Amarylis. Et Elisha avait confiance en Mael, bien plus qu’elle n’avait confiance en son don... Pourtant elle se devait de soigner cette parfaite inconnue. Alors elle s’appliqua. Se calma et se concentra. Sans que Mael n’est eut besoin de la rassurer comme la dernière fois...
[Bon, pas très long et j'fais pas trop avancer le RP mais j'ai répondu ! Enfin !]
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| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mar 25 Mai 2010 - 22:23 | | | Une petite fille d’une dizaine d’année coure dans la neige. Ses longs cheveux bleus dansent avec le vent, tandis que des pieds nus foulent le sol poudreux. Elle n’est guère vêtue, une simple robe d’été qui lui couvre tout juste son corps frêle à la peau blanche. Elle jette ses petons dans le vide, faisant virevolter autours d’elle des flocons. Ses lèvres rosées s’entrouvrent pour laisser s’échapper un rire de clochette, résonnant dans l’immensité des plaines d’Ondiane. Ses petits yeux gris, aux reflets bleutés, parcourent le paysage avec curiosité, dévorant avec gourmandise la magnificence de ce lieu encore inconnu pour elle. Du moins à cette saison. C’est curieux comme l’hiver peut rendre magique chaque parcelle de sol, chaque arbre se dévoilant enfin de son feuillage étouffant, chaque bâtiment se revêtant d’une robe enchanteresse. Elle rêve. Oui elle rêve. Elle rêve éveillée, comme un conte de fée. Mais c’est beaucoup plus puissant : c’est réel. C’est un rêve réel, que demander de mieux ? Ewen a cru en elle et il a eu raison. Elle a le don. Son examen d’entrée à Ondiane a été un succès ! Les professeurs l’ayant testé étaient impressionnés par un talent de rêve perçu dès ce jeune âge. Et la fillette en était fière, très fière. Elle allait pouvoir guérir le monde entier, les faire rêver, et empêcher le monde de basculer dans le Chaos ! Plus personne ne pourrait mourir, les enfants pourraient naitre en sécurité, même dans des caravanes, le monde cesserait même peut-être de se battre un jour sous l’influence de sa nouvelle famille ? Il lui semblait posséder le plus merveilleux de tous les dons. Plus que celui du dessin, qu’elle ne comprend pas vraiment. L’autre jour une fille est venue se faire soigner et elle possède ce truc. C’est étrange, cette particularité de faire basculer à la réalité ce qu’elle imagine dans sa tête. Amarylis sentait son pouvoir tout proche du sien, mais tellement différent à la fois. Elle, peut faire des rêves une réalité. Oh, elle ne peut pas rêver tout ce qu’elle veut, mais que rêver de plus que soigner petit à petit la plaie béante du monde ?
Un bruit attire soudainement son attention, laissant ses pensées s’échapper au loin. On dirait un battement d’aile. Plusieurs battements d’ailes. L’apprentie rêveuse lève les yeux au ciel. Deux chouettes planent avec élégance, en duo. L’une est d’un blanc éclatant, l’autre est tachetée de gris. La fillette sourit, le spectacle offert est sublime et la pousse à émettre un chant dans un murmure. Puis ses lèvres s’entrouvrent et sa voix de clochette se transforme en une mélodie cristalline, berceuse que lui chantait sa mère, petite. Berceuse qu’elle chantait à sa sœur il n’y a pas si longtemps. L’animal majestueux au pelage tacheté fonce alors sur elle. Elle fait un pas en arrière, pas vraiment effrayée, mais intriguée. La chouette ne l’attaque pas. Elle tombe. Elle s’écrase sur le sol enneigé. Amarylis ne retient pas son cri et court jusqu’à la pauvre victime. La compagne ailée blanche descend également, se pose près du corps inerte de sa semblable et fixe de ses yeux jaune l’enfant qui lui fait face, sans faire le moindre geste. L’élève d’Ewen n’ose pas bouger dans un premier temps. Puis, elle pose avec délicatesse la paume de sa main sur le corps de la chouette blessée. Elle respire, à sa plus grande joie. Que faire ? Aller chercher Ewen ? Non. Il serait peut-être trop tard à son retour et quelque chose lui disait que les animaux ne resteraient pas en la présence d’un adulte. Surtout son maitre avec son visage ténébreux et ses yeux verts inquisiteurs. Alors elle ausculte elle-même son patient. Elle l’a déjà fait avec des animaux, souvent sous les yeux de sa petite sœur. Elle peut le refaire, surtout avec son don, même encore nouveau. Le diagnostique est vite fait : l’aile est cassée, du sang s’en écoule au dessous. Amarylis grogne : touché par un projectile, sûrement une pierre lancée par un humain cherchant un divertissement dans la violence. Ses doigts frêles et pâles parcourent la plaie. Elle n’est pas grave, mais ouverte depuis plusieurs jours, et le froid de l’hiver n’aide pas la cicatrisation.
*Concentre-toi. Comme à ton examen. Comme quand tu veux montrer à Ewen que tu es la plus forte.*
La jeune rêveuse ferme les yeux, reprend son murmure chanteur, et fixe son attention sur la blessure. Elle ne sait combien de temps elle reste ainsi, c’est un hululement qui la ramène à la raison. La chouette reprend conscience, s’envole alors en vitesse, ne laissant pas le temps à Amarylis de la toucher plus. Seul celle au pelage blanc reste, toujours immobile. Sa tête s’incline légèrement sur le côté face à cette espèce qui fait ordinairement peur à ses semblables. Cette espèce qu’ils ont l’habitude de ne pas approcher. Cette espèce qui les blessent, et non les soignent. Est-elle vraiment de cette espèce ? Elle a la peau très blanche, un peu comme la neige, un peu comme son pelage…Et un air très doux, cachant toutefois un esprit fougueux. Pouvait-il y avoir l’âme d’une chouette des neiges dans le corps d’un humain ? D’une enfant ? L’animal tacheté redescend auprès de sa compagne, se pose à ses côtés et de son bec lui caresse le cou. La fillette aux cheveux bleus sourit. Un couple, sans aucun doute. Le mal est le blanc et gris, on voit la douceur maternelle dans les yeux de la blanche et la méfiance dans ceux de l’autre. Alors, elle ne s’arrête pas de chanter, comme pour essayer de leur parler. La femelle s’approche, l’enfant offre sa main, le mâle ouvre grand ses ailes, comme pour prévenir son aimée du danger auquel elle s’expose. La femelle pose sa tête dans le creux de la main humaine, qui doucement remonte sur le dessus de son crâne pour lui offrir une caresse. Le chant se fait muet. Plus aucun son ne leur parvient. L’instant est trop magique pour qu’il y ait besoin d’une bande son. La chouette anciennement blessée se calme alors, s’avance, et donne un coup de bec gentil au bras de sa sauveuse. Elle rit.
-Je suis rêveuse. Se présente-t-elle dans un murmure.
Les deux volatiles déploient leurs plumes, s’envolent, et tournent autours de leur nouvelle amie, avant de la quitter définitivement, défiant le ciel de leur danse royale. Elle est des leurs. Elle n’est pas comme les autres. Elle a juste perdu ses ailes.
Une vague chatouilleuse et fraiche se déversa dans son abdomen, rendant un semblant de lucidité à la maitre rêveuse. De même que le retour d’une douleur lancinante. Un râle s’échappa de ses lèvres blanchies et arides.
« Ne mourrez pas Amarylis, Eoliane à encore tellement besoin de vous ».
Eoliane ? Où était-elle ? Elle vivait à Ondiane. Le souffle de la bise traversant les fenêtres lui indiqua qu’elle était bel et bien en hiver. Alors pourquoi n’était-elle pas dans la neige à danser et chanter avec Héol et Gladyss ? Héol et Gladyss…Il lui avait fallu du temps pour leur donner un nom, tout comme pour les apprivoiser au fur et à mesure. Et encore, le couple était libre, sauvage, elle ne pouvait les voir qu’en hiver, ils ne rataient jamais leurs visites à Ondiane. Un hululement confirma ses pensées. Ses amis étaient là. Alors pourquoi le jeune homme parlait-il d’Eoliane ? Etait-ce une personne pour qu’elle ait besoin d’elle ? Et… « Ne mourrez-pas »…
*Je meurs ?*
Non. C’était impossible. Ewen ne lui avait pas encore tout appris. Et il pouvait la soigner. Et puis, que pouvait-il bien lui arriver à Ondiane ? Plus en sécurité on ne pouvait pas. Pas si elle avait renoncé à son besoin d’aventures. Mais elle l’avait fait. Elle avait renoncé à cette envie pour rester auprès de son maitre, à sa place dans la Confrérie. Alors pourquoi Ewen n’était-il pas là ?
-Ewen ? grogna-t-elle.
Elle sentit de l’agitation soudaine autours d’elle. La douleur s’estompait. Un rêve. Un rêve coulait en elle. Comment avait-elle pu douter de l’absence de son mentor. Il était là, bien évidemment. Sinon, jamais les deux chouettes des neiges n’auraient approché d’aussi près les bâtiments. Elles avaient appris à le connaitre et à ne pas en avoir peur, à le respecter pour ce qu’il avait fait d’Amarylis. Une rêveuse. Avalant avec difficulté sa salive, n’ayant pas encore la force d’ouvrir les yeux, elle fit de son mieux pour s’exprimer.
-E…Ewen…Prenez…main…mienne…
Et sur ces mots elle agitait ses doigts, seul geste dans la mesure de ses forces physiques. Que faisait-elle allongé ainsi, à souffrir, à Ondiane ? Que s’était-il passé ?
-Pourquoi ?...Que…passé ?...Où…
Son front dégoulinait de sueur, la folie l’emportait sous les regards inquiets des personnes qu’elle ne pouvait pas voir.
-Ondiane…Maitre…
Si le rêve soulageait son flan, sa température augmentait et son état ne s’améliorait pas vraiment. Elle allait replonger dans l’inconscience. Elle ne le sentait même plus. Son délire augmenta. Elle n’était plus à Ondiane, mais sur une route, dans la caravane de ses parents…
-P’pa…Lys’ tu joues avec moi ?
Une main douce passa sur son visage.
-Arrête m’maann…ça va, j’ai rien…
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| | Rêveur du Cinquième Cercle Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Mer 9 Juin 2010 - 17:31 | | | Mael oublia le temps pendant un instant, puisant sa concentration dans cette déconnexion de la réalité. Il empécha littéralement son esprit de se détourner de sa tache pour s’apercevoir de l’arrivée d’Elisha et des difficultés qu’elle avait pour refermer à la suite de Jun, cette multitude de plaies ouvertes dans le corps de la jeune fille loup. Mael, de son coté, avait d’abord nettoyé scrupuleusement toute les blessures, sortant Amarilys de son carcan de sang séché mélé à la boue…Certaines de ses plaies commençaient même à s’infecter malgré le court laps de temps qui s’était déroulé entre l’attaque et l’arrivée à Eoliane. Quand il fallut commencer à rêver, il en trembla presque. Mais sa sérénité finit par reprendre le dessus et il posa délicatement ses mains sur le flanc droit malmené de sa supérieure hierarchique. Découvrant une fois encore le désastre du métal tranchant sur les chaires. La nature mettait tellement longtemps à constituer la peau, les organes…Il fallait que l’homme détruise tout ça. Lui-même quand il reconstituait un épiderme, connectait les veines et les vaisseaux sanguins se sentait bien piètre immitateur, et il était prouvé que tout ne retrouvait pas sa solidité innitiale…LE corps comme l’ame mettait bien longtemps à guerrir… Amarilys frémit. Ses membres bougèrent faiblement et sa bouche s’ouvrit pour inspirer un peu d’air, provoquant une sorte de déglutissement. Elle semblait délirer, ses lèvres seches crachèrent quelques mot que Mael ne comprit pas.
« Ama »
Ses doigts se tordirent, suppliants, dernier appel à l’aide de celui qui souffre. Mael comprit enfin les mots, révélant des troubles de la mémoires
« Non, pas Ondiane, Eoliane…Amarilys…C’est moi, Mael. »
Était-elle devenue folle ou était-ce seulement un effet du choc? Mael passa doucement sa main sue le front brulant. La fièvre…Elle avait beaucoup trop de fièvre! Le reveur alla chercher un bout de tissu propre, le trempa dans l’eau glacé et tamponna délicatement le front de la reveuse…Il se sentit tout d’un coup très las, contrecoup du rêve et se rendit compte qu’il ne pourrait pas tenir bien longtemps eveillé…La survie d’Amarilys devrait dépendre d’autres mains. Un regard vers Elisha, enfin, qui semblait exténué par son rêve . La poitrine de la jeune fille aux cheveux aubruns se soulevait lentement mais assez régulièrement pour ne pas inquieter Mael. Un petit éclair de lucidité au fond de sa conscienc lui fit remarqué qu’Elisha tenait du génie…A son age. A son niveau, soigner une blessure de cette envergure était étonnant, voir stupéfiant.
« Locktar, Jun, Eliot, Il faut transporter les deux blessés dans des lit…Et pour Amarilys, laissez une compresse d’eau froide sur son front…Au pire la plonger dans l’eau glacé si la fièvre à tendance à monter. Il ne faut surtout pas qu’elle augmente, noubliez pas. »
Il espérait qu’Elisha trouve la force d’aller jusqu’aux dortoir pour s’y reposer. Il pouvait encore la soutenir, mais l’effort lui en aurait demander beaucoup…Il se tourna vers le corps près de la jeune reveuse pour vérifier que le rêve avait été bien déroulé.
"Beau travail"
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| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Jeu 8 Juil 2010 - 15:31 | | | Le corps de la rêveuse était balloté. Elle flottait. Elle volait. Etait-ce possible ? Sa mère la regardait, souriant, passant sa main dans ses cheveux trempés par la transpiration. Elle aussi elle semblait voler. Elles étaient entourées de vide. La femme, qu’elle savait être sa matrice, était pourtant aussi jeune qu’elle. Une chevelure blonde lisse et fine lui tombait sur ses épaules. Son corps, frêle, trop maigre, faible d’avoir survécu à deux accouchements en milieu non sécurisé, ne portait aucune forme. Des lèvres rosées lui offraient un sourire rassurant, maternel. Même expression que la rêveuse donnait à ses patients.
-M'man?
Etait-ce vraiment sa mère ? Pourquoi avait-elle plus ou moins son âge ? Amarylis tourna la tête avec effort, cherchant une aide. Elle croisa le regard d’un homme. La trentaine également, il possédait une crinière courte, et d’une couleur familière. Bleue. La rêveuse fronça les sourcils. Massif, on devinait que la rudesse de la vie ne faisait pas peur à cet homme.
-P'pa?
Elle ferma les yeux. Le ballotement était-il un rêve ? Ou la caravane partant pour un autre village, un autre marché ? Oui, ils devaient partir pour une foire, et le transport ou une mauvaise herbe infusée avait du la rendre malade. Ses parents étaient auprès d’elle pour la soigner. D’ailleurs sa sœur ne devait pas être loin.
-Lys'?
Mais elle ne vit pas sa benjamine. Elle n’avait pas la force de se lever pour la chercher. Elle devait jouer ailleurs. Ou alors on lui interdisait de la voir, par peur de contagion. Mais…Personne n’avait jamais été malade à ce point dans l’embarquement. Il y avait toujours ce foutu rêveur pour se mêler de tout. Amarylis ne l’appréciait pas. Certes il était utile, il avait sauvé par deux fois sa mère, et nombre de la Famille d’itinérants, mais il était trop curieux. Il l’observait toujours avec une intention secrète. La surveillant, la ramenant au camp quand elle s’éloignait trop dans les bois, à la recherche d’aventure et d’action. Il ne parlait guère. Son regard suffisait. Son regard. Voilà ce qu’elle n’aimait pas du tout chez lui. Ses yeux verts inquisiteurs, la sondaient sans cesse et la mettaient mal à l’aise. A ce qu’elle sache, on ne lui avait pas confié le rôle de nourrice, si ? Et où était-il à présent ? Pourquoi ne la soignait-il pas ? Elle voulait rejoindre Lyssandréa et s’amuser ! Lui en voulait-il de le détester ? Se vengeait-il ? Avait-il quitté la caravane ?
-Ewen...
Une compresse humide et fraiche fut déposée sur son front, ce qui la soulagea un peu. La douleur au flanc se faisait moins lancinante. Mais la fièvre était toujours présente. Elle voulait dormir, ne plus rien sentir. Mourir s’il le fallait. Soudain sa vision se brouilla. Sa mère se désintégrait, disparaissait.
-NON!
Des rides apparaissaient sur son visage, tandis qu’elle s’effaçait. Elle ne connaissait pas d’autre image d’elle. Elle fixa son père. Lui aussi la quittait, de la même manière.
-Revenez!
Elle était à présent seule, flottant toujours dans les airs. La dernière image de ses parents venait de s’envoler.
-Lys'!
Où était-elle ?
-Amarylis, calmez-vous!
Elle ne connaissait pas cette voix. Elle s’agitait, se débattant contre un ennemi invisible.
-Ewen! Par pitié!
-Elle délire. Que fait-on ?
-Ama...
Ama ? L’homme devait la connaitre pour l’appeler ainsi. Mais ce n’était pas Ewen. Ni Lyssandréa. Alors qui ? Elle s’efforça à regarder le jeune homme qui lui parlait. Les jeunes hommes. Ils la portaient. Elle ne volait pas, ils la portaient. Quelle idiote, voler ne lui était pas accessible. Elle n’était pas une chouette des neiges ! Alors elle commença à comprendre. Voilà des années qu’elle était partie. Elle n’avait plus jamais vu sa sœur, ni ses parents. Elle ne pouvait donc pas les voir, puisqu’elle ne serait pas même capable de les reconnaitre. Ses parents étaient-il seulement encore en vie ? Elle était partie. Mais avec qui ? Et où ? Une main s’empara de la sienne. Elle la serra avec force. Son corps fut alors posé avec douceur sur un lit et les jeunes hommes l’entourèrent, l’un d’eux tenant toujours sa main moite.
-Où suis-je partie? Articula-t-elle.
Un silence gêné lui répondit.
-Et avec qui?
Elle ne comprenait plus rien. Pourquoi avait-elle quitté sa famille ? Sa sœur ? Jamais elle ne l’aurait abandonné ! Pourquoi sa vision de sa famille lui paraissait si floue ? Ne l’avait-elle donc pas connue ? Et ce nom…Ce rêveur qui lui revenait sans cesse en tête. Elle le détestait. Alors pourquoi s’avérait-il si présent en son esprit ? Comme si elle le connaissait, comme si elle avait passé des années à ses côtés…C’était impossible. Elle voulait des réponses. Mais elle ne se sentait en état de les écouter. Ou du moins de les comprendre. Où le temps avait-il filé ? Depuis quand les avait-elle quittés ?
-Quel âge...quel est mon âge?
Elle avait peur de comprendre.
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| | Primat de Teylus et Maître d'Armes Messages : 634 Inscription le : 26/11/2008 Age IRL : 35
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Dim 25 Juil 2010 - 17:59 | | | Locktar ne savait que faire. Amarylis perdait l'esprit et il était dans l'incapacité d'agir. Le guerrier avait déjà connu des hommes qui perdaient l'esprit suite à de trop lourdes blessures. C'était quand il était soldat. Locktar n'avait que 17 ans à l'époque. Subir de telles choses si jeune, ce n'était pas simple. Il n'avait jamais su comment réagir. Il avait tenté de leur parler mais sans succès. Il avait mis ça sur le coup de sa jeunesse. Pourtant, aujourd'hui, il se rendait compte que même s'il avait veillit, il ne savait toujours pas comment réagir. Amarylis saignait, sa blessure était indébiable. Mais qui avait osé? Qui avait levé la main et l'arme sur une rêveuse? Le guerrier restait aux côtés de la reveuse. Peut-être qu'elle sentait sa présence après tout. Il voulait faire plus mais il ne savait que faire pour celle qu'il l'avait tant aidé quand lui même était blessé. Mael lui donna des directives à suivre. Porter Amarylis à l'intérieur. Très bien. Il transporta la blessée. Il se fraya un chemin parmi la foule. Alors qu'il allait entrer dans la confrérie, Amarylis tendit la main, qu'il serra sans hésiter. Ce contact ramènerait peut-être la reveuse à la raison. Locktar déposa son amie sur un lit et il laissa le dénommé Jun déposer une compresse d'eau sur le front d'Amarylis. La reveuse tenait toujours la main du guerrier qu'elle serrait fort. Amarylis semblait s'éloigner de la folie qu'il l'avait prise. Elle ne parlait plus de son enfance. Ceci fut confirmé quand elle se leva d'un bond, faisant tomber la compresse et lachant la main de Locktar. -Quel âge...quel est mon âge? Oh la, bon là, c'était certain, elle était de retour dans la réalité mais elle était encore perdu. - Tu as 35 ans et tu te trouves avec tes amis à la confrérie d'Eoliane. Comment te sens-tu? Tu as subit de lourds dommages. Il s'inquiétait vraiment pour elle. Elle était consciente certes, mais elle saignait encore. On ne se remettait pas aussi rapidement de si lourdres blessures. Elle devait y aller doucement pour ne pas sentir de douleur.
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| | Rêveur du Cinquième Cercle Messages : 132 Inscription le : 15/06/2008
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Jeu 19 Aoû 2010 - 18:58 | | | Que ce passe t-il si la superieure d’une confrérie est déclarée inapte à assummer ses fonctions? Le cas s’était présenté à Ondiane alors qu’il venait de passer au second cercle. Le précédent maitre n’ayant pas désigné de successeurs, Il y avait eu un vote de toute la confrérie pour désigner le supérieur parmis tout les 6eme cercles. Même lui, 13 ans tout juste, avait eu droit à la parole. Il en avait même tiré une sorte de fierté, dans ces souvenirs. Mais à Eoliane, la confrérie venait juste d’éclore et il n’y avait guère de 6eme cercle pour assumer la fonction. Etant le plus avancé après Amarilys, devrait-il reprendre les rennes ? Ou y aurait-il une bonne ame de Fériane ou Ondiane pour venir remplacer la reveuse? Non. L’allégence que prêtait les reveurs à leur confrérie était trop forte. Changer de confrérie…Comme amarilys ou lui avait fait était un concept trop nouveau, trop réfractaire au traditions. Et alors, si il refusait. Eoliane fermerait? Mael secoua la tête pour sortir de ses divagations hâtives et franchement égoistes. C’était sur le sort d’amarilys qu’il devait se concentrer, pas sur des problèmes hypothétiques égocentriques.
Elle répétait des mots qui semblait être des noms. Le rêveur réussit à distinguer papa, maman. Lui donnant une idée des délires de sa supèrieure. Pourquoi, maintenant, revait-elle de son enfance? Mais l’heure des question n’avait pas encore sonnée, du moins pas pour lui car amarilys sembla sortir de son délire pour demander la base de son identité. Son age? Se croyait-elle encore petite fille. A appeller, papa? Maman? Et sa mission. Le pourquoi elle était partie. Mael ne savait rien de ce qui s’était passé mais la missive qu’elle lui avait laissé indiqué un rapport avec l’attaque du chaos . Était-il prudent de l’évoquer ici. Devant Locktar ,les jeunes reveurs encore peu habituaient aux secret d’une confrérie et même cette inconnue aux cheveux aubruns qui semblait dormir quelques lits plus loin. Mael était pacifique et n’avait pas le droit toucher à une mouche. Pourtant, il s’était toujours senti relativement en sécurité. Aujourd’hui c’était autre chose. Quelqu’un, un être plus abject qu’un rai avait osé s’attaquer à une rêveuse! Aujourd’hui il était le seul à connaitre a peu près le motif du départ d’amarilys. Motif qu’elle-même avait oublié. Aujourd’hui il se trouvait en présence d’un cas d’amnésie, c’est-à-dire que si rêve il devait y avoir, il serait ciblé sur le cerveau. Guérison qu’il était incapable d’éfectuer.
Le bon point, peut-être, histoire de relativiser. C’est qu’elle semblait retrouver quelques notions. Elle ne lui demanda pas qui elle était. Elle avait conscience de son corps, de ses mouvements. Elle s’était peut être souvenu que les rêveurs était catalogué comme l’entité amie. La réponse de Locktar le surprit. Il n’utilisa pas le vouvoiement comme s’il existait un lien entre lui et amarilys. Était-il vraiment digne de confiance?
« Vous venez d’une famille d’itinérant puis vous êtes entré à Ondiane sous la tutelle de votre maître…Ewenn, je crois -il fit soudain le raprochement entre le soupir laché dans le coma et le guide d’amarilys- Puis vous avez pris la décision de rebatir Eoliane près de l’académie de merwyn. J’étais avec vous en ses temps là. Elliot Jun et Elisha sont arrivé ensuite. Locktar est resté avec nous le temps d’une conlvalescence.-Il désigna les personnes les unes après les autres- Vous étiez parti le soir de l’attaque de l’académie par des mercenaires…En me laissant un message. Rien d’autre. Ce soir vous êtes revenu. »
C’était à peu près tout ce qu’il connaissait de la vie d’amarilys. Il espérait que cette petite chronologie lui remette les idées en place même s’il doutait que cela suffirait. Essayant de croiser son regard déboussolé pour l’apaiser, qu’elle se souvienne aussi. Il pria la dame de lui rendre Amarylis.
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| | Messages : 231 Inscription le : 30/07/2008
| Sujet: Re: Tant qu'il y aura de la neige... | Retour d'Amarylis [Terminé] Lun 30 Aoû 2010 - 22:29 | | |
-Tu as 35 ans et tu te trouves avec tes amis à la confrérie d'Eoliane. Comment te sens-tu? Tu as subit de lourds dommages.
Trente-cinq ans. La réponse de l’homme aux cheveux noirs, à présent que les ombres devenaient des contours nets, lui fit l’effet d’une massue sur son crâne déjà douloureux et chamboulé. Trente-cinq ans. C’est comme si vous vous réveilliez d’un mauvais rêve, et qu’on vous annonçait qu’une vingtaine d’année venait de passer, sans que vous ne le sachiez. Trente-cinq ans. Elle venait de perdre la moitié de sa vie. Trente-cinq ans. Mais qu’avait-elle donc fait de ces trente-cinq années ?
Elle levait un visage terrifié vers le groupe d’hommes qui l’observait, avec inquiétude. Un autre homme prit la parole, plus jeune, plus fin aussi. Amarylis cligna des yeux, se les frotta, déclenchant de ce fait la douleur au flan et d’autres moins importantes. Elle poussa un cri, mais sa vue s’éclaircit, et elle put distinguer à présent ceux qui l’entouraient. Le jeune homme avait des cheveux en bataille, noirs, et de grands yeux bleus. Son visage lui était familier, elle en était sûre. Mais d’où ? Une famille d’itinérant. Cette information ne lui posait pas de problèmes, tant elle revoyait les visages passés de sa famille. Voilà pourquoi elle ne parvenait pas à les voir plus vieux. La dernière fois qu’elle les avait vus, elle avait dix ans ! Ondiane. La Cité des rêveurs ? Bon. Elle était donc rêveuse. Curieusement cela ne la surprenait pas, comme si l’évidence même voulait qu’elle soit rêveuse, depuis toujours. Ewen. Par contre, là elle avait du mal à l’admettre ! Ewen, le rêveur qu’elle ne pouvait pas supporter, serait devenu son maitre ? Comment aurait-elle pu l’accepter ? Mais, cette sensation, ce besoin de lui, de sa présence, cette importance qu’il avait en elle, elle le sentait ! Quel était ce sentiment ? De l’amour ? Ou de la simple reconnaissance ? Non c’était plus fort…Les choses auraient-elles tant changées ? Eoliane. Eliot. Jùn. Elisha. Locktar. Tous ces noms lui étaient plus que familiers ! Elles les savaient, là, dans un coin de sa tête, mais ne parvenait pas à mettre la main dessus. Alors elle détailla chacun d’eux.
Un jeune homme, la vingtaine tout juste, roux, le visage inquiet, bouleversé, parsemé de taches de rousseur, transpirait à grosses gouttes. Assez petit, avec des formes rondes, il semblait vraiment soucieux. Et fatigué. Il avait du rêver, trop rêver, le fatiguant. Elle le savait, sans savoir vraiment pourquoi.
-Eliot. Articula-t-elle avec énormément de mal.
En réponse il lui offrit un sourire d’espoir, en hochant la tête. Puis elle tourna la tête vers un autre homme, plus vieux, vingt-cinq ans à peu près, voire peut-être plus. Plus mûre, le visage aussi ravagé par la fatigue et le soucis, mais plus sombre, et triste, droit aussi à la fois. Ses cheveux mi-longs à la couleur de l’ébène, lui tombaient avec grâce sur un visage pâle et de doux yeux gris. Un corps élancé et musclé offrait une vue plutôt agréable, et il dégageait une force un peu contradictoire à celle d’un rêveur.
-Jùn ?
A son tour il sourit, tendrement, et cligna des yeux. La jeune fille, pas de doute. D’une c’était la seule fille. De deux elle se souvint l’avoir comparé au visage de sa jeune sœur. Quand et où, elle ne savait pas, mais elle en avait le souvenir.
-Elisha.
Elle n’attendit pas sa réponse, la pauvre, affalée contre un mur, semblait plus faible que les autres.
*Elle est plus jeune, et moins expérimentée dans le Rêve.*
Puis l’homme massif, aux cheveux noirs. Ce n’était pas un rêveur, mais un guerrier, ou un garde, quelque chose dans le genre. Que faisait un homme d’arme à Eoliane ?
-Locktar.
Il répondit par l’affirmative. Que faisait un homme d’arme, non blessé, à Eoliane ? Elle se souvint l’avoir entendu lui parler familièrement. Ils devaient se connaitre. Le jeune homme aux yeux bleus, celui qui venait de lui apprendre qui elle était, la fixait.
*Et lui ?*
Le nom lui vint alors naturellement, instinctivement.
-Mael ?
Il sourit, apparemment ravi de voir la mémoire de la rêveuse s’améliorer. Amarylis baissa la tête, la calant entre ses genoux qu’elle replia contre son corps. Elle voulait tant débloquer cette zone, son passé. Retrouver les trente-cinq années de sa vie.
Ce fut brusque, soudain. Le visage d’Ewen, son regard sur elle, lui revint. Son apprentissage à Ondiane. La reconstruction de la Confrérie. De sa Confrérie. L’arrivée de Mael et Elisha. Puis des autres rêveurs. L’agression, avortée par Locktar et Julia. La venue de Valen dans ses appartements. Enoriel dans la grotte. Le retour. Son retour et l’attaque.
Un cri désespéré sortir de ses lèvres blafardes. L’attaque. Elle voulut bouger, mais son flan la maintint en place, par la douleur occasionnée. Les yeux embués de larmes, elle releva la tête, trop lourde à son goût. Jùn s’avança, et lui prit la main qu’elle avait enlevée de celle de Locktar.
-Amarylis…
Elle lui sourit, du mieux qu’elle put.
-Jùn…Comment va-t-il ?
Elle parlait de Valen, disparu. Caché. Jùn et Eliot seuls l’avaient vu. Et eux seuls devaient le voir. Tant pis si les autres la croyaient encore folle.
-Il s’en remettra. Il est sain et sauf, n’ayez crainte.
Elle hocha la tête, satisfaite de la réponse. Un détail lui revint alors, juste avant son inconscience. Elle se força à quitter son lit, mais retomba de suite, trop faible. Jùn et Mael la rattrapèrent de suite, l’installant de nouveau sur son lit.
-Vous êtes encore trop faible Mademoiselle Luinïl.
Elle grimaça. De ce lit elle ne pouvait pas voir la fenêtre.
-Jùn, appelle-moi Amarylis, je te l’ai déjà dit !
Elle constata alors la joie générale peinte sur les visages anxieux de ses amis. Tous venaient de comprendre qu’elle avait retrouvé la mémoire, et que la folie cessait. Elle avait toutefois encore de la fièvre.
-Approchez. Tous.
Ils lui obéirent. Même Elisha, et la rêveuse s’en voulut d’avoir omis l’état de grande fatigue de la jeune fille. Elle passa donc une main tremblante et faible sur son visage.
-Va te reposer, Elisha.
Puis elle s’adressa à tous, avec son sourire habituel, doux et maternel, bien qu’épuisé et souffrant.
-Reposez-vous tous. Je suis fière de vous…
Ce soir elle était revenue. Les brides de souvenirs formaient à présent un tableau presque complet. Mais elle était trop fatiguée pour y penser réellement. Jùn passa une dernière compresse glacée sur son visage, afin d’empêcher la fièvre de faire elle aussi son retour, puis ils la laissèrent se reposer, chacun vacant à ses occupations, certains se dirigeant vers la jeune fille trouvée aux côtés d’Amarylis. Elle leur adressa un dernier « Merci », puis sombra dans un lourd sommeil réparateur, en regardant une dernière fois la fenêtre tant éloignée. Jamais elle ne saurait si l’apparition d’Héol et Gladyss était du à son délire ou bel et bien réelle.
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