Rêverie astrale [PV Lothan]

L’horizon commençait à s’assombrir et quelques étoiles apparaissaient petit à petit dans le ciel. Le crépuscule s’offrait aux regards des rêveurs, qu’ils soient joyeux, mélancoliques, la beauté ne faisait aucune exception, aucune préférence et se dévoilait aux yeux de tous.

Ereïne inspira à fond. C’était l’heure où les Académiciens commençaient à retourner à l’intérieur des bâtiments de l’Académie, mais elle préférait goûter aux frissons du soir perchée à califourchon sur une branche d’arbre, et puis de toute façon elle avait encore un peu de temps devant elle. Dissimulée par les feuilles, elle était presque invisible pour quiconque regardait en direction de l’arbre, sauf si quelqu’un se mettait en dessous des branches et regardais vers le haut. L’obscurité qui s’installait progressivement aidait au camouflage de la Lupus. Ses yeux étaient dirigés vers la voûte céleste et son esprit avait quitté son corps pour entamer un voyage au cœur des étoiles.

Son âme errait au milieu des corps célestes, dans le néant du ciel. Les cinq sens de la meneuse de loups ne lui étaient plus d’aucune utilité, aussi l’âme les avait-elle laissés au corps. Ereïne ne voyait plus rien, ne sentait plus rien, n’entendait plus rien, elle ne faisait que ressentir la beauté magnifique et la présence sage d’entités qu’elle supposait être des astres, mais elle ne pouvait avoir de certitudes précises à ce sujet. Ce pouvaient tout aussi bien être des esprits en vadrouille, tout comme elle. Beaucoup n’aurait pas supporté de ne pas savoir. Mais Ereïne ne ressentait pas cette curiosité qui habitait les êtres humains normaux. Elle se contentait d’apprécier l’instant qu’elle vivait sans vouloir pénétrer l’intimité des Présences. Peut-être était-ce pour cela qu’elle pouvait ressentir toutes ces choses – qu’elle ne faisait peut-être qu’imaginer, c’était tout à fait possible après tout – alors que les autres humains ne semblaient pas percevoir la magnificence et l’attirance du ciel.

Et les loups, qui étaient si loin ? Vent de Brume et les autres avaient-ils eux aussi les yeux rivés au ciel, en attendant que l’astre lunaire daigne faire profiter le monde de son éclat ?

La conscience d’Ereïne revint enfin de son voyage et réintégra son corps. Le retour à la perception du monde qui l’entourait était toujours spectaculaire. Le monde lui semblait soudain plus intense. Ses sens se trouvaient considérablement amélioré. Elle sentait toutes les nervures du bois sous ses doigts, percevait jusqu’au plus léger parfum dans l’air, distinguait chaque brin d’herbe. Mais elle se sentait également lourde d’avoir réintégré ce corps gourd et malhabile. Elle soupira. C’était là le grand danger de ces voyages : ne plus vouloir se voir cloué au sol par un corps de chair et de sang. Une fois un loup, un vieux loup, était resté plongé toute une nuit dans les astres. Au matin, la Meute avait retrouvé son cadavre gisant dans la neige, froid et dur. Son âme était restée dans le ciel et avait refusée de revenir dans son corps. Le corps était mort. L’âme vivait désormais dans les étoiles, et Ereïne ne manquait jamais de s’adresser à lui lorsqu’elle en éprouvait le besoin. C’était la plus douce des morts, pour un loup. Pour les loups, on devait le respect à un corps car sans lui on ne pouvait apprécier le monde terrestre, mais on ne devait jamais tourner ce respect à l’obsession. Un corps était un véhicule, sans plus.


*****

« Ereïne, on va mourir aussi, n’est-ce pas ?
Comme tout le monde Kael. Mais pas maintenant.
Si je meurs, tu feras quoi ?
Si tu meurs, je voudrais mourir aussi.
Pour être avec moi ?
Oui. Pour être avec toi.
Et les loups, ils vont mourir ?
Comme toi et moi. Comme Elear aujourd’hui.
Tu peux pas mourir comme ça.
Ah non ? Et pourquoi ?
Parce que tu m’as promis de venger papa, maman et Eran.
C’est vrai, tu as raison.
J’oublierais pas.
Je sais. Dors maintenant. »

*****


La jeune fille repéra soudain une présence, en bas de l’arbre, arrêtant le souvenir qui se déroulait dans sa tête comme un film. Elle se pencha, tel un serpent qui ondule, juste au dessus de l’individu, qui, s’il l’avait remarquée, ne le montrait pas. Sans descendre de l’arbre, la jeune fille approcha sa bouche de l’oreille qu’elle distinguait dans les ténèbres. Puis, sans intonation particulière, elle prononça :

« Salut. »



[Pas très long... sorry]

- Mais tu es folle de me faire peur ainsi? Pourquoi tu as fait ça? On est en pleine nuit, tu l'as oublié? Je t'ai pris pour quelqu'un qui voulait me tuer. Tu aurais pu te retrouver dans un sale état, si ma peur m'avait fait faire perdre le contrôle de......

Ereïne reconnut avec un certain plaisir un de ses camarades Lupus, Lothan Fil'Peltrow. Assis par terre après un sursaut relativement impressionant, ses yeux se mirent à briller de colère. Mais Ereïne avait déjà expéimenté la mauvaise humeur de Lothan et savait qu'il était capable de se reprendre rapidement. Par contre, de quoi parlait-il lorsqu'il disait "perdre le contrôle de..." ?

La meneuse de loups le regarda d'un air suspicieux et allait lui demander de s'expliquer lorsqu'il se releva et la regarda dans les yeux.

- Salut, qu'est ce que tu fais ici? Tu dors pas?

Lothan semblait s'être un peu calmé. Ereïne se redressa sur sa branche et s'adossa avec un soupir au tronc de l'arbre. L'écorce rugueuse en contact avec sa peau lui donnait la sensation d'être pleinement en vie.

- Salut, le nobliau ! Heureuse de te revoir. Rassures-toi, je n'ai nullement envie de t'assassiner... pour l'instant tu n'es pas trop désagréable. De toute façon tu n'as pas à craindre spécialement la nuit... Si je voulais te tuer je le ferais de jour comme de nuit. Mais il faudrait vraiment que tu sois abject pour cela.

Elle sourit et bondit souplement à terre, puis se redressa pour faire face à Lothan. Le garçon, un peu plus petit qu'elle, ne l'impressionait pas vraiment, mais elle espérait qu'il comprendrait qu'elle plaisantait et qu'il ne se mettrait pas en colère.

- Quand à ce que je fais ici et pourquoi je ne dors pas... Je te signale que tu ne dors pas vraiment non plus, là. Je pourrais donc te retourner la question. Mais je préfère te demander comment serait-il possible de dormir et de passer à côté des beautés célestes ? Tu n'as jamais levé les yeux vers la voûte étoilée ? Cette nuit, la lune est belle, presque pleine, elle embellit ce parc en le nimbant de lumière. On dirait que les végétaux sont couverts d'un linceul d'étincelles pâles et blanches. J'aime la lune, pas toi ?

La meneuse de loups ferma les yeux, puis les rouvrit. Dans ses iris brillaient des étincelles de rêve, pareilles aux étoiles qui illuminaient la noirceur de la nuit.

- Mais la Lune est un joyau que jamais personne ne pourra acheter, quel que soit sa richesse ou son rang. L'empereur lui-même est incapable de posséder le ciel étoilé. C'est un espace de liberté sans nom... Un Paradis qui n'ouvre ses portes qu'à ceux qui sont capables d'en apprécier la beauté et la nature profonde, ceux qui ne veulent pas le posséder, le dominer, ceux qui restent humbles dans son immensité...

Ereïne se mit à rire.

- Excuses-moi, la Lune a toujours un effet incroyable sur moi. Et toi, que fais-tu dehors à cette heure tardive ?

Elle ne voulait pas l'assassiner? Tant mieux. Au moins, il allait pouvoir discuter avec elle sans voir une lame lui traverser le ventre. Mais Lothan ne put retenir un petit sourire sarcastique. Ce n'était pas d'elle qu'il parlait. Il avait entendu une voix dans la nuit. Il avait eu peur. Ca aurait pu être n'importe qui et qui dit n'importe qui, dit aussi assassin ou kidnappeur. Après tout, sa famille était riche, le père de Lothan serait prêt à payer une forte somme pour récupérer son fils en un seul morceau. Quand il avait vu que c'était Ereïne, sa peur était retombée.

Quand Ereïne parla de la lune, ce n'est plus un sourire qui éclaira son visage mais carrément un éclat de rire. Comment pouvait-on parler ainsi d'un simple disque dans le ciel? Elle ne servait que de lumière pour la nuit. Tout comme le soleil en plein jour. Pas besoin d'acheter ce bille de lumière? Elle était beaucoup trop éloignée de l'endroit où ils vivaient. L'empereur n'avait pas besoin d'une telle possession dans son empire. L'empereur adorerait mettre la main sur le territoire des Raïs, c'était quasiment certain mais la lune, il n'en avait certainement pas besoin. S'émerveiller autant face à la lune, mais quelle stupidité. Elle n'était qu'une source de lumière pour Lothan. Comme le feu dans une cheminée. Seuls les animaux restaient à fixer la source de lumière. Ereïne était très étrange de penser que la lune était un Paradis secret.

-Pourquoi je suis sortit? Parce qu'un stupide Lupus de mon dortoir n'a rien trouvé mieux que de ronfler. Il m'a réveillé et je n'entendais plus que ça. J'ai préféré sortir, il m'insupportait au plus haut point.

Lothan détestait vraiment cette académie. Où était le confort de sa grande demeure? Où était donc tous ses serviteurs? Pourvu que les cours de Dessin rattrapent tout cela.

-Dis-moi, qu'est ce que tu es devenu depuis la dernière fois? Tu as rencontré tes maîtres? Tu as progressé?

Si Lothan se posait cette question, c'était surtout pour se renseigner sur les professeurs de l'académie. Il en avait pas croisé beaucoup depuis son arrivée. Il s'était toujours arranger pour éviter les cours. Il n'en avait pas besoin et ainsi, il marquait un peu plus son désaccord avec son père. Le Magister de cette académie avait peut-être prévenu le père de Lothan d'ailleurs. Le jeune noble aurait aimé qu'il le sache d'ailleurs, pour qu'il voit qu'il s'est trompé sur l'avenir de son fils.


[c'est court, désolé]

[Pas grave pour la longueur ^^ Moi ce n'est pas très long non plus]

Elle avait bien vu l'éclat de rire qui jouait sur le visage de Lothan. Elle ne lui en voulait pas. La meneuse de loups avait bien conscience que la beauté de la Lune échappait au commun des mortels. Elle plaignait plutôt Lothan, aveuglé par son statut de noble, insensible aux splendeurs du monde qui l'entourait. Il devait penser qu'Ereïne était étrange. Quoique, il n'avait pas vraiment tort...

-Pourquoi je suis sortit? Parce qu'un stupide Lupus de mon dortoir n'a rien trouvé mieux que de ronfler. Il m'a réveillé et je n'entendais plus que ça. J'ai préféré sortir, il m'insupportait au plus haut point.

Cette fois-ci, c'est Ereïne qui dut se mordre la joue pour ne paslaisser échapper une remarque moqueuse. Cela insupportait Lothan qu'un garçon ronfle dans son dortoir ? Eh bien, elle espérait que le garçon n'allait jamais rencontrer de problèmes plus graves !

-Dis-moi, qu'est ce que tu es devenu depuis la dernière fois? Tu as rencontré tes maîtres? Tu as progressé?

Ereïne soupira et resta un instant silencieuse.

- Je n'ai pas encore fait la connaissance des professeurs de l'Académie. En revanche j'ai fait la rencontre d'une Lotra qui m'a aidée à progresser. A présent, je sais au moins comment tenir une épée. Avant, le maniement de cette arme m'était totalement inconnu. Je suis bien contente, je deviens de plus en plus forte à chaque rencontre.

La meneuse de loups afficha un sourire malicieux.

- Mais dis-moi Lothan, tu es bien courageux ! Aller affronter les dangers de la nuit, les assassins et tout ça, juste parce que tu ne veux plus entendre un pauvre garçon qui ronfle ? Soit c'est du courage, soit c'est de la stupidité. Ou alors tu as tant progressé que tu es devenu un foudre de guerre. Ce qui m'amène à cette question : et toi, as-tu fait des rencontres intéressantes, qui t'ont permis d'avancer sur ta voie ?

Elle avait bien perçu un changement chez Lothan. Mais la nature de ce changement, elle n'en avait aucune idée...

Une Lotra lui avait appris à tenir une épée? Mais c'était quoi cette académie? C'était les élèves qui donnaient les cours maintenant? Elle était vraiment étrange cette académie. Dire que son père l'avait décrite comme la meilleure de Gwendalavir. Finalement, est-ce que son père l'avait vraiment envoyé dans l'académie pour qui apprenne à se battre ou simplement pour se débarasser de son fils pendant quelques temps? S'il comptait vraiment que son fils devienne un légionnaire noir, il s'était trompé d'endroit. Jamais il ne deviendrait un grand combattant s'il devait demander de l'aide à des élèves.

Si Lothan était sortit de sa chambre, ce n'était pas du courage, c'était certain. Le courage ne pouvait s'associer au jeune noble. Il était un véritable poltron. S'il était sortit, c'était sûrement par pur stupidité. Lothan aimait son petit confort. Une petite chose qui le gênait et c'était comme si un monde s'écroulait. Il entendait les ronflements et ça lui tapait sur les nerfs. Il n'avait plus en supporter plus, il avait donc préféré sortir. En quittant son dortoir, il n'avait pas penser aux dangers de la nuit. La peur des assassins "et tout ça", il y avait pensé seulement quand il avait entendu une voix. En tout cas, il n'était pas sortit dehors car il était devenu un foudre de guerre. Il ne savait absolument pas ce que c'était mais, le mot "guerre" lui penser qu'il n'était pas une telle chose. La guerre, c'était comme le courage, un mot à ne pas associer à Lothan. Le courage et la guerre, c'était pour les combattants. Lothan n'en était pas un.

- Oui, j'ai fait une rencontre qui m'a un peu bouleversé. Il y a quelques jours, je me suis retrouvé dans le bureau de l'analyste de cette académie. Il m'a avoué que je possédais le Don des dessinateurs. Je n'arrivais pas y croire. Je l'ai traité de fou, d'incompétent. Finalement, je crois qu'il n'avait pas tord. J'ai imaginé un feu et il est sortit de nulle part. C'est totalement fou. Je n'arrive pas encore à y croire. C'est une chose insensée et nouvelle qui m'arrive dessus.

Il espérait rencontré rapidement la maître dessinatrice de l'académie pour qu'elle juge elle-même du talent qu'il avait. Pour l'instant, il était encore dans l'incertitude.

Il n'avait pas le côté "brute" des guerriers? C'était pas à lui qu'il fallait dire une telle chose mais à son père. Lothan savait très bien qu'il n'était pas une brute. Il était bien trop peureux pour cela. Ereine l'avait remarqué en une seule rencontre et son père qui le connaissait depuis presque 18 ans n'était même pas capable de voir que son fils n'était pas fait pour les armes. Il s'obstinait à le voir combattre. Finalement, le Don, c'était une bénédiction. Le père de Lothan devrait se faire à l'idée que son fils ne suivrait plus la voie des guerriers. Le Dessin, ça signifiait que le jeune noble tirait un trait sur les lourdes épées et sur les combats. Il allait se concentrer sur cette nouvelle chose qui arrivait devant lui sans crier gare. Dessinateur, voilà ce qu'il allait devenir. Il ne deviendrait peut être pas un héros de guerre mais au moins, il n'allait pas risquer sa vie en affrontant, arme au poing, les armées de Raïs venues envahir l'empire.

Ereine lui ébouriffa les cheveux et Lothan eut instinctivement un geste de recul. Mais qu'est-ce qui arrivait à cette fille? Qu'est-ce qu'elle espérait en faisant une telle chose? Il la trouvait sympathique certes mais ce n'était pas une raison pour le décoiffer. Elle était qu'une simple roturière après tout et lui, il était un noble, elle n'avait pas à se permettre de telles choses. En plus, Lothan interdisait même aux nobles de toucher à ses cheveux, ce n'était pas pour qu'une roturière, une sans-particule, vienne le décoiffer sans aucune raison. Lothan se recoiffa rapidement et il ne fit aucune réflexion. Il ne voulait pas être désagréable et surtout, il avait peur de la réaction d'Ereine. OK, ils s'entendaient plutot bien mais qui dit que l'espèce de bête sauvage ne refasse pas son apparition si Lothan contrariait la Lupus? Il gardait un mauvais souvenir de leur première rencontre. Cette montée de la colère chez Ereine lui avait fait trembler de peur. Il n'espérait surtout pas la revoir dans une telle situation. Il n'avait pas envie d'être tué non plus. S'il ne voulait pas risquer sa vie sur les champs de batailles, ce n'était pas pour la perdre bêtement en fâchant une roturière.

- Un camarade dessinateur? Mouais. Je suis même pas sûr d'être quelqu'un de doué. Selon l'analyste, il n'y a pas de doutes là-dessus. Pourtant je reste prudent. Le vieux fou que j'ai rencontré n'avait pas l'air très doué alors j'attends vraiment de rencontrer la maître dessinatrice. Je prendrais ma décision seulement en suivant l'avis de Myra Ril'Otrin.

La maître dessinatrice tardait à lui proposer un rendez-vous d'ailleurs. Il attendait avec impatience le jour où il allait la rencontrer. Il en avait marre d'être dans le flou. Son avenir était vraiment incertain. Foutue académie! Avant d'entrer içi, il se voyait déjà à la place de son père, dirigeant l'empire commercial qu'il avait créé. Maintenant, il ne savait même pas ce qu'il allait faire. C'était énervant.

- je n'arrive pas à comprendre ce désir de combattre. Comment peux-tu vouloir risquer ta vie? Le pire, c'est que tu te combats pour sauver des personnes que tu ne connais pas. Mon oncle avait fait le choix de se battre pour l'empire. Maintenant, il repose six pieds sous terre et il a laissé sa femme et son fils seuls. Tu trouves ça malin? Être soldat, c'est pas une vie. Tu ne vas gagner qu'une chose: rendre malheureux les personnes qui t'aiment. Dans quelques années, tu auras rejoins mon oncle, j'en suis certain. Faire le choix des combattants, c'est choisir de mourir avant ce que le destin avait predit pour nous.

Silence

- Voilà pourquoi je ne veux pas être soldat. Je veux vivre le plus longtemps possible. Je ne veux pas perdre bêtement la vie en combattant les horribles Raïs.

La vengeance! Quelle idée stupide! Pourquoi les guerriers voulaient-ils tous se venger? C'était ridicule. Lui aussi, il aurait pu avoir envie de se venger, de prendre les armes pour tuer tous les raïs qu'il rencontrait sur sa route. Mais il n'avait rien fait de tel. Tout d'abord par peur, mais aussi pour éviter une nouvelle peine à sa famille. Il avait préféré resté chez lui pour pleurer la mort de son oncle. Ereine aurait du faire de même. Faire le deuil de sa famille et continuer de vivre malgré tout. Ce n'était pas simple, c'était même encore plus difficile que de vouloir se venger. De toute manière, la Lupus devrait passer par là. Pour l'instant, elle concentrait ses pensées sur cette vengeance. Elle en oubliait presque sa peine. Mais après? Qu'est ce qu'il allait se passer quand elle aurait tué les assassins de sa famille? Elle n'aurait plus personne vers qui tourner sa colère et sa peine reviendrait la submerger. Elle ne faisait que repousser le jour où elle devrait faire face à ces morts. Lothan avait difficilement fait son deuil mais il y était parvenu. Il n'avait pas oublié son oncle, loin de là. Il portait d'ailleurs un anneau lui rappelant en tout temps son défunt oncle. Non, il ne l'avait pas oublié mais il continuait de vivre, même s'il était mort.

- La vengeance est une action ridicule. Tu concentres tes pensées vers ceux qui t'ont causé une lourde peine pour ne pas pleurer la mort de ta famille comme il le faudrait. Mais tu devras passer par là un jour ou l'autre. Quand tu les auras tuer, comment fera-tu pour avoir un projet dans ta vie? La seule chose qui t'intéresse, c'est cette vengeance qui t'empoisonne la vie.

Silence

- Penses aussi à ce que tu es en train de faire! Tu veux tuer des assassins mais n'oublie pas que ces hommes ont eux aussi une famille. C'est toi qui deviendra une horrible tueuse à leurs yeux et certains voudront peut-être prendre les armes pour te tuer toi aussi. La vengeance, c'est une chaîne de mort sans fin. Ne soit pas égoïste pense aux personnes qui te sont proches et imagine la peine qu'ils ressentiront quand ils apprendront ta mort.

Lothan marqua un temps d'arrêt pour laisser la Lupus réfléchir à ce qu'il venait de dire. Il espérait la détourner de cette voie de vengeance qu'elle avait prise.

- Je t'ai dit ce que je pensais maintenant, c'est à toi de voir ce que tu désires faire. Je me moque bien que tu continues sur ton idée de vengeance ou non. Réfléchis bien à tout cela. Peut-être que j'aurais pas utiliser ma salive pour rien.

Lothan tourna les talons pour retourner vers son dortoir. Il ne voulait surtout pas finir dans un sale état après ce qu'il venait de dire. C'était tout à fait possible qu'Ereine le prenne le mal et qu'elle se remette dans son état de bête sauvage. C'était mieux de fuir avant qu'elle ne se décide à lui sauter à la gorge.

- La vengeance est une action ridicule. Tu concentres tes pensées vers ceux qui t'ont causé une lourde peine pour ne pas pleurer la mort de ta famille comme il le faudrait. Mais tu devras passer par là un jour ou l'autre. Quand tu les auras tuer, comment fera-tu pour avoir un projet dans ta vie? La seule chose qui t'intéresse, c'est cette vengeance qui t'empoisonne la vie.

Ereïne ferma les yeux. Des projets, elle n'en avait pas et n'en aurait jamais. Tout ce qui l'intéressait, c'était sa vengeance, un point c'est tout. A ce niveau, Lothan avait raison. Que sa vie soit empoisonnée ou non par ses idées, Ereïne s'en fichait complètement.

- Penses aussi à ce que tu es en train de faire! Tu veux tuer des assassins mais n'oublie pas que ces hommes ont eux aussi une famille. C'est toi qui deviendra une horrible tueuse à leurs yeux et certains voudront peut-être prendre les armes pour te tuer toi aussi. La vengeance, c'est une chaîne de mort sans fin. Ne soit pas égoïste pense aux personnes qui te sont proches et imagine la peine qu'ils ressentiront quand ils apprendront ta mort.

Ereïne resta silencieuse, malgré son envie de hurler qu'elle s'en fichait complètement, que personne n'était vraiment proche d'elle, à part son frère. Et à ce niveau, elle avait donné des directives à ses loups. Ordonné qu'ils prennent soin de lui si elle mourrait. Mais discrètement, sans se montrer. Pour Kael, mieux valait qu'elle-même disparaisse. Qu'il tire un trait sur son passé et regarde vers l'avenir. C'était une des raisons principales pour lesquelles elle n'avait pas emmené Kael avec elle à l'Académie. La meneuse de loups voulait désormais avoir le moins de contact possible avec son frère, pour rendre moins dure la séparation qui adviendrait inéluctablement. Il devait mener sa vie en toute sécurité. C'était pour cela aussi qu'Ereïne voulait mettre un terme aux agissements des Mercenaires. Parce que s'ils apprenaient qu'elle et son frère étaient en vie, ils risquaient de vouloir terminer le travail. Et les tuer.

- Je t'ai dit ce que je pensais maintenant, c'est à toi de voir ce que tu désires faire. Je me moque bien que tu continues sur ton idée de vengeance ou non. Réfléchis bien à tout cela. Peut-être que j'aurais pas utiliser ma salive pour rien.

Ereïne resta encore silencieuse tandis que Lothan s'en allait. Elle le comprenait. Elle savait qu'elle était effrayante, que les gens la détestait. Elle était habituée à ce qu'ils la fuient. Tous. Sans exception. La Lupus ressentit juste un pincement au coeur. Qu'elle ignora. Elle leva à nouveau les yeux vers la lune et se mit à chanter. Puis repartit à son tour.

[RP terminé]