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 [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]

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Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMar 10 Aoû 2010 - 23:57

Comment décrire ?

Exaltation. Angoisse, sourde mais excitante. Depuis deux saisons, déjà, elle ne vivait que pour cette nuit.

La lune s’était lentement levée dans le ciel, et Elera ne s’était pas couchée de la nuit, appuyée à la fenêtre des dortoirs de Lotra à regarder l’astre monter pour caresser de ses doux rayons lumineux le voile nocturne. Encore un peu, se disait-elle en suivant la courbe souple du croissant de lumière. Il n’est pas encore assez haut. Puis elle  s’éloigna soudain de la fenêtre, comme si le lent mouvement de la lune pour atteindre le toit avait été pour elle un message clair et rapide, comme l’aurait été pour un autre le son d’une cloche. Ses pieds frôlèrent le sol, et personne ne vit la porte s’ouvrir ni se refermer. Bientôt, les pas résonnèrent derrière la jeune marchombre ; et pour la première fois, Elera les attendit, au lieu de les ignorer. Hésitants, les pas se turent eux aussi, et il n’y eut plus un seul bruit.

Jusqu’à ce que le corps glisse au sol, après que le coup sourd d’une arme sur un crâne se fit entendre. Elera ouvrit un placard, et y fourra tant bien que mal le mercenaire, entre un balai et un baquet encore remplie d’une eau sale. Celui-ci ne se réveillerait pas avant la fini des hostilités ; caché, il ne risquait pas de donner la puce à l’oreille à un membre du Chaos qui ferait un tour dans ce couloir, et les résistants finiraient bien par le trouver, si leur attaque réussissait… A moins qu’il ne se réveille et réussisse à fuir avant. Elera ne se sentait pas très concernée ; ce n’était pas à elle de choisir qui vivait et qui mourrait, et elle laissait les circonstances décider du sort de son garde. Bien d’autres choses reposaient entre ses mains, à présent…

Son cœur avait sauté un battement lorsqu’elle avait reçu le message de Khelia, lui précisant l’heure et le jour de l’action. Elle savait ce qu’elle devait faire, s’était préparée à cela pendant des mois entiers ; et pourtant, maintenant que le jour arrivait, elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver multiples raisons que cela ne fonctionne pas, qu’elle échoue dans sa tâche, comme elle avait échoué six mois auparavant. Elle devait agir, pourtant. Elle ne laisserait pas cette occasion filer, après tout ce temps d’espérances ruiné à chaque seconde égrenée, alors que rien ne venait, et que ses chaînes devenaient de plus en plus lourdes. Elle devait avoir confiance en Khelia ; si elle avait dit aujourd’hui, c’est qu’ils étaient tous prêts aujourd’hui. Elle se contenterait de sa tâche ; rejoindre les cachots, où Beitiris les retrouverait et les mènerait à la salle des secrets, puis délivrer les prisonniers, ou si cela s’avérait impossible, empêcher, au moins, les mercenaires du Chaos de s’en prendre à eux, le temps que le Chaos puisse être mis hors d’état de nuire à l’Académie. Comment la résistance comptait-elle faire cela ? Avait-elle vraiment assez de noms de mercenaires du Chaos pour pouvoir s’attaquer à eux ? Comment Khelia, Silind et les autres avaient-ils organisés cette attaque ? Elle n’avait aucun moyen de répondre à ses multiples questions, n’ayant pas participée à l’élaboration de cette stratégie. Et pourtant, malgré les risques décuplés et ses lacunes importantes sur le déroulement de l’action, ou plutôt grâce à eux, l’adrénaline coulait dans ses veines avec une rapidité rare pour la jeune fille habituellement si calme.

Les cachots étaient plongés dans la pénombre, pénombre qui ne reculait que rarement, les boules de lumière Dessinées au coin de chaque couloir ne vibrant que faiblement. Elera s’immobilisa le long du mur ; elle ne voyait personne, et pourtant, elle savait qu’ils étaient là.

Ena, d’abord, assise au bord d’une niche creusée dans le mur, un pied pendant dans le vide, l’autre jambe repliée contre elle. Elera l’avait vue tellement de fois dans cette position que, même sans la discerner, elle pouvait l’imaginer comme si les cachots avaient baigné en pleine lumière. Elle l’avait cherchée tellement de fois, aussi, avait passé tellement de temps en sa présence, qu’elle avait su qu’elle la trouverait là avant même d’entrer dans la salle… Ce fut Arro qu’elle remarqua ensuite, quelque part là-haut sur les poutres au plafond. Il lui fallut plus de temps pour comprendre qu’Anaïel était présente, elle aussi, sa paume une extension du mur dont elle écoutait sûrement la douce vibration des pierres. Un sourire se forma sur le visage de la rouquine ; Marchombres. Khelia avait envoyé les marchombres pour infiltrer les cachots. Ils devraient être discrets aussi longtemps que possible, s’ils ne voulaient pas que l’alarme soit sonnée trop tôt, avant que le reste de la résistance ne soit prête…

Ils n’attendirent pas longtemps leur guide ; ils l’entendirent, tous, bien avant que le Dessin qui illuminait son chemin n’apparaisse au bout du couloir, et le visage de Slynn – ou Beitiris, plutôt – apparut devant eux. Elera s’avança ; aucun mot ne fut échangé. Ils savaient tous pourquoi ils étaient là, et l’heure n’était pas à la conversation. Elera recula à nouveau, laissant Beitiris marcher de l’avant, de manière à ce que l’observateur impudent n’ait l’impression de ne voir qu’une personne marcher seule. C’est sûrement ce que fit le garde nonchalamment appuyé contre le mur ; c’est devant lui que s’arrêta la Magister de l’Académie. L’entrée secrète vers les cachots devait se trouver là, quelque part derrière ce mur…


Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeJeu 12 Aoû 2010 - 19:17

C'était pour cette nuit. Le message, bref et truqué, voilé, lui avait alors fait l'effet d'une petite bombe. Cela faisait bientôt un mois. Les lettres lui avaient explosé en plein visage, noyant ses pensée d'un carmin sanguin. Cette nuit, elle allait sauver Elera. Un mois d'attente languissante, de traumatismes multiples, de courage et d'obstination à lutter contre ce qui se tramait avaient noircit l'esprit de la marchombre, lourdant ses pas d'un sentiment stupide mais on ne peut plus poignante : l'impatience. Elle voyait tous les jours les visages hagards, joyeux, tristes, obstinés, vibrants d'une énergie voilée, comme si le chaos étendait ses tentacules jusque dans l'âme des nouveaux esprits pourtant sains. Mais ce n'était qu'une de ses vaines idées, son cerveau cherchant les traces, même infimes, de l'ignoble monstre, afin de ne pas perdre, de ne pas sauter sur l'impulsion d'aller le trouver pour l'affronter face à face. Que tout cela soit fini.

Enfin.

Elle se leva, épousseta les feuilles et autres brindilles qui maculaient ses vêtements, puis regarda la lune déchirer de son sourire la nuit violette. Elle se pris à imaginer, un instant, si les canines de l'astre se révéleraient un jour, si le sang en tacherait les pointes comme elle rêvait de voir les siennes maculées de celui des mercenaires qui avaient ravi le sourire d'Elera. Son cœur pris un rythme sourd et puissant, distillant dans tout son être la chaude sensation de liberté qui parcourait ses veines chaque matin. Elle était en vie. Elle se mit en marche,caressant les graviers et brindilles de ses pieds sans faire un seul bruit. Elle sourit en repensant à l'étrange théorie qu'elle mettait en pratique chaque jour pour se déplacer silencieusement. Son idée était la suivante, chaque chose avait envie de vivre, et de perpétuer son espèce. Seulement les objets n'étaient pas vivant, mais Anaïel pensait dur comme fer que chaque chose avait une âme, quelque chose qui le définissait par rapport à ses semblables. Et chaque objet voulait qu'on le remarque, qu'on s'aperçoive de sa présence. Ainsi, les rochers, les montagnes étaient volumineuses, portaient sur le monde un regard empreint de vieillesse, et personne, pas même l'auto-persuasion elle-même, ne pouvait nier leur existence. Mais qui faisait attention aux graviers ? Aux brindilles et feuilles mortes qui n'avaient plus aucune utilité une fois tombées de leur arbre ? Le seul moyen pour se rendre vivant serait alors de faire du bruit, de rouler sous les choses qui leur passaient dessus, pour leur rappeler leur existence. Alors Anaïel pensait à elles, à toutes ses petites choses sous ses semelles qui souhaitaient se faire entendre. Inconsciemment peut-être, elle distillait sa compréhension du monde par chaque pore de sa peau, et elle les reconnaissaient. Pensait à chacun d'eux comme autant d'individus particuliers. Et les cailloux, les brindilles l'écoutaient, en oubliaient même de rouler. Que l'on pense à eux, et ça leur suffisait. La lune sourit bien lorsqu'on la regarde.

Parvenue devant l'entrée imposante du bâtiment, elle posa la main sur la lourde porte qui lui barrait le passage. Ce soir, elle passerait par l'entrée principale. La chanson du boit lui déplut, à cause des innombrables dessins qui la constituait, mais l'information était présente, c'était ce qu'elle recherchait. Elle attendit que le garde finisse sa ronde dans le hall intérieur, puis entrouvrit le battant, susurrant des mots doux au bois originel qui malgré tout restait bien présent dans toute cette magie. Comme une ombre, elle rejoignit la salle de l'oubli.

Ena était là. Seule. Elle ne fit pas un mouvement, hormis ses prunelles qui s'éclairèrent un instant, peut-être. Une sorte de complicité macabre s'était établie depuis qu'elle lui avait annoncé la mort d'Elhya. Anaïel lui lança un sourire triste en se remémorant son maître, mais elle la chassa bien vite de ses pensées. Pour se concentrer sur ce qui allait se dérouler. L'ombre tapissant ses pas et frangeant ses gestes, elle se plaça face au mur qui courait le long de la galerie en boursouflures et arrêtes vives. Il lui fallait se concentrer, à présent. Oubliant le monde qui l'entourait, un instant, elle accorda sa confiance à Ena pour la protéger. Ses mains chauffèrent, devinrent flammes ardentes, lorsqu'elle les posa sur la parois humide, et chaque granulosité parcourut ses sens comme s'ils s'étaient agis d'aiguilles. Les vibrations de la pierre lui offrirent la vision qu'elle ne pouvait avoir, et lorsqu'elle retira ses mains, ses prunelles s'étaient embrasées. Elle laissa trainer une paume sur le mur, la respiration légèrement saccadée après l'ouragan d'émotion qui, à chaque fois la balayait. Elle était le lien qui les uniraient à leur environnement.

Puis un homme arriva, mais sa démarche silencieuse comme celle d'un chat ne laissait pas de doute sur ce qu'il était. Les sens de la marchombre s'étendaient progressivement à travers la trame de l'atmosphère et, s'il lui fallait tout de même un certain temps, elle laissait le monde entrer en elle par le biais de tout ce qu'elle représentait. Elle avait "vu" le marchombre avant qu'il n'apparaisse. Tout comme elle sentit Elera, la flamme vacillante mais lumineuse de son âme qui crépitait à quelques mètres de là. Leurs regards se croisèrent, et un même sourire vint trancher leur visage. Un sourire de complicité et de sang. Après tout, Anaïel était la pour elle.

Lorsque tous emboitèrent le pas de l'inconnue, elle fit de même, se coulant dans l'obscurité, jouant avec la musique du sang qu'elle s'apprêtait à faire couler. Elle défit la fronde de ses cheveux d'une main, tout en piochant un galet bien rond du petit sac qu'elle ne quittait pas. Bien lui en pris. Lorsque tous s'arrêtèrent, elle avait aussi sentit le souffle rauque de l'homme qui se déplaçait rapidement. Avisant un renfoncement de roche, et la texture de sa respiration, elle fit tournoyer sa lanière. Le bruit sourd de la pierre fut suivit de celui plus marqué du corps de l'homme qui gisait maintenant à terre. Au regard des autres, elle murmura :


- S'il avait une information à transmettre, il ne le fera pas. Et nous n'avons pas le temps de l'interoger.

Avec l'aide de l'homme, elle déplaça le corps dans la niche qu'elle avait repérer et le recouvrit de poussière. Dans la lumière presque inexistante et sous les gravas, il était invisible. Elle repris sa place dans la file, et, sans un mot, la nuit commença.



[ Editage à volonté bien entendu, si le garde vous gène ^^']

Arro Skil'Liches
Arro Skil'Liches

Maître Marchombre
...Je crois?
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMar 17 Aoû 2010 - 21:05

Ce soir, tous changerais, ce soir et pas un de plus. Ce soir commençait le début d'une grande attaque. Arro le savait simplement, car le signal avait été donné pendant son tour de garde. Alors qu'il marchait avec vigilance sur le chemin, il comprit et son coeur s'arrêta trois seconde. A ce moment, le jeune homme était mort à cause d'un sursaut de son organe vitale. Non pas que ce soir était le grand soir, non, mais parce qu'il allait sauver sa femme ce soir et après, ils seraient ensemble, en toute tranquillité.

Lorsque le temps fut venu, Arro s'enfuit parmi les ombres, se demandant qui serait avec lui. Quel est le groupe de choc que lui avait concocté Khelia ? Il arriva sautant avec légèreté sur une poutre transversale. Il remarqua un pied dans l'ombre, appartenant à Ena surement, une autre fille attira son attention... Il ne la connaissait pas, son teint était légèrement halé, humaine... Ou pas... Faël... Ou pas... Bref très très très très très très très très étrange. Si Arro l'observait bien, elle semblait sourire vers la direction d'Ena... Et assez complice... Elles avaient dû avoir vécu quelque chose ensemble. En tout cas Elera ne lui laissa pas le temps d'y réfléchir, Elle arriva quelques minutes plus tard. Khelia lui avait envoyé tous les marchombres confirmés... Bien bien... ça promettait d'être fun.

Beitiris arriva enfin, vraiment le même visage que Slynn... Ca sert d'être soeur jumelle et d'avoir le même tempérament a quelque point près... Bref ils continuèrent vers l'entrée des cachots, qu'il connaissait déjà. Il y avait un garde... Evidemment, mais il fut rapidement mis K.O. par la demoiselle inconnue et étrange. Ils continuèrent tous le plus silencieusement possible, les murs étaient toujours aussi sombres et suintants d'humidité. Beitiris avançait surement dans un couloir noir, au fond une porte en bois signalait le véritable début des cachots. Un garde faisait son travail habituel : Garder ! Avant que la Mentaï ai atteint la porte Arro l'avait dépassé. Bien sûr l'homme voulut donner l'alerte, mais sans comprendre pourquoi aucun son ne sortit de sa bouche. Le marchombre lui avait donné un coup à la gorge. Ensuite le garde tomba dans les pommes, dut au coup rapide sur ses tempes, par la suite il fut caché dans un coin sombre invisible. Le jeune homme passa derrière la file et souffla :

-Continuons...

Et le groupe de marchombre s'avança vers les cachots pour tous les délivrer.

Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeJeu 9 Sep 2010 - 15:46

Elera resta à l’arrière du groupe, laissant Arro et Anaïel s’occuper des gardes qu’ils croisaient, ses sens en alerte, ouverte à tout ce qui l’entourait. Elle sentait les Marchombres autour d’elle, comme s’ils étaient l’une de ces volées d’oiseaux qui, êtres uniques et séparables, volent ensemble comme s’ils n’étaient qu’un seul organisme, trouvant toujours leur place dans la formation sans s’en détacher une seule seconde. Liés. Harmonieusement. Leur être avait une différente mélodie, leurs mouvements silencieux, leurs corps ombres, et ils ne dérangeaient ni les pierres qu’ils frôlaient ni l’air qu’ils traversaient. Suivant les courants du monde, jouant avec les forces, leur respect pour l’univers suintant de tous leurs pores. Marchombres. Et face à eux, la maladresse et le manque d’attention des gardes, corps indolents et patauds qui prenaient toute la place sans même prendre conscience de leurs gestes insolents, semblaient se décupler encore, là où ils auraient pu passer pour habituels lorsqu’ils n’étaient pas comparés aux mouvements mélodieux d’Anaïel, aux gestes précis d’Ena, à la fluidité d’Arro.

Sauf lui.

Elera s’immobilisa dans le prolongement de sa course, la paume de ses pieds fixée au sol alors qu’elle le regardait sans comprendre. Il n’était pas habillé en garde, et pourtant, il discutait avec l’un d’entre eux, et avait visiblement le droit d’être là. Derrière lui, une porte, encore, et derrière cette porte, des rires gras, des dés qui roulent, des choppes qui se posent bruyamment sur la table, des frottements de cartes que l’on sort de son jeu. Derrière cette porte, les derniers mercenaires du Chaos à protéger les cellules, et ensuite, les couloirs qui menaient aux prisonniers. Ils atteignaient leur but. Mais avant la porte, un garde à l’air dépité, qui aurait visiblement préféré s’amuser à l’intérieur plutôt que de rester dans le couloir, et qui se distrayait comme il pouvait en parlant à l’homme. L’homme qui avait figé les pieds d’Elera.

Elle le connaissait, de vue, comme le Trésorier de l’Académie ; elle le connaissait, de nom, comme Varsgorn Ril’ Enflazio, l’un des mercenaires du Chaos dont elle devait se méfier. Et pourtant, son âme ne dissonait pas comme celle de celui à qui il parlait. Elle ne crissait pas, elle ne contrastait pas violemment avec celles de ses compagnons… Comme s’il n’était pas l’un de leurs ennemis.

Ils tournèrent la tête, lui et le garde, en voyant Beitiris, leur supérieure, s’approcher. C’était à ce moment là qu’ils agissaient, habituellement, mais Elera lança un regard plein de doutes aux autres, essayant de savoir s’ils avaient ressenti la même chose qu’elle, ou si son instinct trop confiant la trompait ; à moins que les autres sachent quelque chose qu’elle ne savait pas ? Mais Ena restait aussi imperturbable qu’habituellement, et elle ne put interpréter les impressions d’Arro. C’est sur Anaïel que s’arrêta son regard, et sur son corps qu’elle y trouva les réponses qu’elle cherchait. Elle connaissait l’homme à la capuche, aucun doute possible là dessus. Restait à savoir s’il était allié, ou ennemi… A nouveau, elle resta en arrière. Faisant confiance en Anaïel pour agir, dans un sens ou dans l’autre, et la sauver.


Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeJeu 9 Sep 2010 - 21:25

Comme d'habitude quand le soleil descendait à l'horizon, Varsgorn sortit de ses appartements et il se dirigea vers les cachots. C'était devenu une routine depuis qu'il avait parlé de l'endroit où les prisonniers étaient détenus à Anaïel. Les élèves qui trouvent le moyen de discuter avec les prisonniers, Anaïel qui s'informe du chemin pour aller voir les captifs. Le trésorier n'était pas dupe. Il savait que le temps où l'académie était plongée dans le Chaos est terminé. La résistance s'organise et Varsgorn espèrait bien en faire partit. Donc depuis qu'il avait indiquer l'endroit de détention des prisonniers, Varsgorn descendait chaque soir pour passer du temps avec les gardes en attendant que les résistants viennent dans les cachots. Au départ, l'arrivée du trésorier avait surpris les gardes en place mais ils l'avaient rapidement accepté quand ils ont remarqué que Varsgorn était venu avec une bouteille de vin, venu tout droit des caves de l'académie. Le trésorier s'était arrangé pour qu'elle disparaisse mystérieusement de ses livres de comptes. Ils étaient venus ainsi pendant plusieurs jours. Il ne venait pas toujours avec des bouteilles, au bout d'un moment, ses chapardages se seraient fait remarqués. Toujours aucun signe d'un quelconque résistant. Avait-il renoncer à leur projet?

Un soir, finalement, il eut des nouvelles des résistants. Ce soir-là, il avait apporté une nouvelle bouteille et il avait entamé la discussion avec l'un des gardes. Ils avaient alors commencer un jeu de cartes. Le jeu et la discussion avait commencé depuis longtemps quand quelqu'un arriva dans la pièce où ils se trouvaient. Beitiris Ar'Kriss. Au début, Varsgorn ne vit qu'elle puis il remarqua la présence des autres. Une rousse qu'il ne connaissait pas. Anaïel. Ena Nel'Atan et un jeune garde du nom d'Arro Skil'Liche que Varsgorn avait connu quand lui-même était encore garde. Les voilà enfin. Rapide comme l'éclair, le trésorier lâcha ses cartes, sortit ses lames de ses poignets et il les planta dans la gorge de son compagnon de jeu. La scène n'avait duré que quelques secondes et le garde était mort, son sang colorant la table et les cartes d'un rouge vermillon. Varsgorn rétracta ses lames couvertes de sang, le sang de l'ennemi se mêlant ainsi au sien.

- Je vais avoir besoin de vous pour me débarasser de tout le monde dit Varsgorn en se levant.

Sans attendre la réaction des autres, il se jeta sur le garde le plus près de lui. Un coup dans le ventre pour sortir son épée. Le garde en eu le souffle coupé. Varsgorn l'acheva sans difficulté. Maintenant le vrai combat allait commencer. L'effet de surprise était terminé. La concentration et la détermination de venger leur compagnons se lisaient sur le visage des autres gardes.

Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeLun 13 Sep 2010 - 23:47

Elle caressait l'animal. Son instinct luisait, pulsait en elle de lourdes fragrances, mais l'harmonie liait les pulsions aux impulsions pour apaiser le souffle violent, le transformant en un vent puissant, limpide et dévastateur. Chaque mouvement trouvait sa résonance dans le suivant, dans le pas du voisin, dans le souffle de l'autre, et la trame glissait, froide et déterminée, l'intensité des gestes leur rendant une grâce plus affutée, plus vive que jamais. Chacun était différent, pourtant chacun s'épanchait vers l'autre en une valse claire et acérée. Cette danse serait la farandole du sang, de la vengeance du chaos, cette danse serait mortelle. Glissant aux côtés d'Elera, Anaïel laissait son esprit vagabonder vers la seconde suivante, marquant le pas, la main greffée à la parois, et le carrefour qui approchait à l'absence de leurs pas. Était-ce la soirée, ou la concentration, les deux ? Avant même le tournant noyé d'obscurité, elle détecta les deux présence avec une précision qui fit chanceler son esprit. Varsgorn était de la partie aussi, ce soir. Cette évidence glaça ses veines sans pour autant déclencher les violents sentiments qui, d'ordinaire, la harcelait. Ce soit, il était la pour les aider, comme elle était là pour Elera.

Sentant une fluctuation, quelque chose d'éthéré, d'intangible, comme un frisson sur la nuque, elle glissa un regard en coin à la jeune fille, dont la chevelure parvenait même à flamboyer dans ce lieu si sombre. Elle remarqua le regard incertain qu'elle posait sur l'homme, sur Varsgorn, puis l'interrogation muette qu'elle lui destina ensuite. Anaïel lui fit un clin d'oeil, juste avant que l'ancien mercennaire ne tue le garde dans une gerbe d'éclaboussure qui fit grimacer la marchombre. Le bruit sembla résonner longuement dans son cerveau adrénaline, et chaque bruit perforait le silence autour d'elle avec une précision et une puissance chirurgicale. Aussitôt, la haine parchemina les prunelles des autres hommes de cet éclat de cendre mêlé au sang qu'ils souhaitaient voir couler des gorges de leurs ennemis. Sans se concerter, chacun choisit sa cible, ensemble parfaitement synchrone d'ombres cadencées, rythmées par un objectif plus important que les habituelles limites établies.

Ena se retrouva comme par miracle derrière un des gardes ayant déja tiré son épée et, tandis qu'elle posait ses mains fines sur ses tempes, il s'effondra comme une masse. Arro ne s'embarrassa pas de fioriture et se permit une petite pirouette avant d'assener un coup de pieds dans la mâchoire d'un autre dans le même mouvement qu'il mis à profit pour lui trancher quelques veines. Alors qu'Elera s'assurait que son adversaire était inconscient suite à la tranche de ses mains sur son coup, Anaïel avait tiré sa fronde de ses cheveux puis, d'un geste diabolique, l'avait fait tournoyé un instant avant que la pierre ne décolle pour frapper entre les deux yeux le garde le plus en retrait, lui interdisant toute fuite, d'ordre salvatrice ou vengeresse. Le dernier garde s'affala lourdement contre le mur. Un silence incertain plana un instant, chacun veillant à ce que l'autre le perçoive puis, d'un même mouvement, les marchombres se remirent en position. Anaïel resta en arrière, sachant pertinemment que son efficacité en combat rapproché était loin d'égaler son adresse à la fronde. De plus, instinctivement, elle percevait les vibrations l'entourant. Le danger viendrait de l'avant, chacun le savait, et donc chacun le cherchait. Ses main virevoltèrent, captant les signaux, la douceur de l'air lui envoyant cette musique myriade qui la tiendrait informée d'un danger potentiel venant de l'arrière de la troupe.

Dans un ensemble parfait, le groupe se remit en marche, quelques gestes superflus en plus, peut-être - l'essuyage d'une lame, le mouvement d'une épaule, la respiration plus ample. Anaïel voyait le groupe comme un amas de luciole, chaque âme se détachant du lot pour mieux s'y fondre, dessinant d'élégantes constellations sous sa perception hypertrophiée. Seules deux présences échappaient à l'harmonie. Beitiris, bien entendu, mais aussi Varsgorn qui, sans pour autant lui faire perdre de son efficacité, ne participait pas à la communion des mouvements. Anaïel sourit tristement en se remémorant le visage d'Enelyë.

D'une torsion de hanche, elle se permit un petit arc de cercle pour se placer dans le dos d'Elera qui ne modifia pas son allure. Anaïel sourit, puis ses yeux flamboyèrent lorsqu'elle posa des mains aussi légère que le vent sur les deux omoplates de la jeune fille. Elle se pencha dans son cou, sachant que les combats ne le permettraient plus, savourant les quelques secondes de calme qui leur restaient pour lui susurrer, doucement, comme on sifflote pour une étoile :

- C'est ici qu'elle repousseront, les ailes de ta liberté.

Elera
Elera

Marchombre
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMer 15 Sep 2010 - 15:00

Les mains, comme les mots, étaient douceur à son âme. Comme une promesse, sur le point d’être donnée. Anaïel s’apprêtait à lui faire un cadeau incommensurable, sa liberté pelotonnée au creux de ses paumes, ouvertes sur ses omoplates, ouvertes comme les mains d’un enfant qui s’apprête à laisser s’envoler la luciole qu’il vient d’attraper. C’était pour elle, que l’ange de feu était venu entre ces quatre murs. C’était pour elle, encore, que la fiancée du vent se battrait aujourd’hui. Et Elera ne pourrait jamais lui faire ressentir toute la gratitude qui emplissait l’essence même de son être, coulant infiniment avec chacune de ses gouttes de sang, comme un souffle d’air qui jamais ne se tarit, parce que nul ne saurait jamais capable d’éteindre le vent, et que nul ne pourrait jamais étouffer sa gratitude.

Elle avait tant à dire, qu’elle ne prononça d’abord pas un mot, se contentant de lever sa main gauche et de la passer par-dessus l’épaule opposée pour effleurer les doigts d’Anaïel, sentant la paume de l’ange de feu épouser la nouvelle forme de son omoplate, et de tourner légèrement la tête vers la droite, frôlant son nez, à défaut de pouvoir se plonger dans ses yeux de feu. Peut-être gardait-elle le silence, aussi, parce que cette promesse sur le point d’être accomplie avait un arrière goût de nostalgie. Les mots et les mouvements d’Anaïel étaient le calme avant la tempête, la finesse avant la violence, la fraîcheur qui précède la douleur, et le sang brûlant. Dans quelques instants, l’apocalypse allait commencer. Mais ce n’était pas même ce cataclysme, qui mélancolisait son âme ; Anaïel avait utilisé le futur de la certitude, et Elera ne doutait pas de ses mots. Elle lui rendrait sa liberté, et cette nuit, avant l’aube, ses ailes repousseraient. C’était l’après, la liberté qu’elle attendait tant et depuis si longtemps, qui l’étranglait d’inconstance. Parce qu’une fois qu’elle serait libre, Elera pourrait s’éloigner, sans regarder en arrière, le ciel se reflétant à l’infini dans ses prunelles. Parce qu’une fois qu’elle serait libre, Anaïel pourrait étendre à nouveau les ailes qu’elle avait si gentiment repliées momentanément pour pouvoir sauver Elera. Ce n’était qu’un soupçon, sans valeur, et pourtant, l’impression qu’elle ne reverrait peut-être pas l’ange de feu après la bataille était tenace, comme les pattes de l’araignée qui s’accrochent à la peau.

- Et nous nous envolerons.

Ce n’avait été qu’un murmure, chuchoté pour un ange comme Anaïel susurrait aux étoiles, emplie elle aussi d’un avenir certain, malgré l’ambiguïté de sa phrase. Parce que que signifiait « nous », au fond ? Elles auraient beau agir de la même manière, avaient beau être désignées par le même mot, elles pouvaient tout aussi bien s’envoler chacune de leur côté, et ne plus puiser dans l’autre ce qu’il leur manquait ; le ciel était bien assez grand pour se perdre de vue, petit point noir sur la palette azure. Et c'était mieux ainsi ; oiseaux de liberté, que plus aucune cage ne pourrait limiter. Et pourtant, elle ne pouvait pas empêcher une douce tristesse de chambouler les fibres de son être.

Beitiris fit claquer une porte, et dans un sursaut, leurs doigts se délacèrent, le moment de paix irrécupérable, alors que la roue des événements se mettait à tourner, inexorablement, les forçant à l’action. Un cri déchira l’air ; un cri de haine, de volonté, de douleur camouflée trop longtemps, un cri de vengeance à accomplir, et l’ancienne Mentaï sortit son sabre, sortant en même temps de sa torpeur pour la première fois depuis qu’elle les guidait, l’approche de sa jumelle déréglant le peu d’équilibre mental qu’il lui restait. La danse de son sabre était mortelle, beaucoup plus chuintante que les morts discrètes des marchombres, et plus rien ne semblait avoir d’importance pour elle que d’atteindre le cachot où gisait Slynn Ar’ Kriss. Ils n’auraient pas pu obliger au silence tous les mercenaires qui se trouvaient là discrètement, de toute manière, et Elera se contenta de s’approcher de la première cellule, sachant que le temps était maintenant contre eux ; mieux vaudrait pouvoir mettre les rescapés à l’abri avant que des renforts ne viennent leur bloquer la sortie. Anaïel s’était placée à l’entrée du couloir, utilisant sa fronde pour clairsemer les rangs de leurs ennemis ; Beitiris était entrée dans la cellule de sa sœur, sans plus s’occuper du reste des mercenaires du Chaos et du groupe des résistants ; restait Arro, Varsgorn, Ena, et une poignée de mercenaires, pas assez nombreux pour rendre le combat inégal, trop pour ne pas les affronter. En une seconde, la décision d’Elera fut prise, et elle laissa sa vie entre les mains de ses compagnons, leurs faisant confiance pour protéger son dos – même Varsgorn. Si son aide dans leur combat n’avait pas suffit, le clin d’œil d’Anaïel la rassurait entièrement sur sa position. Elle, elle se contentait d’ouvrir chacune des portes des cellules, à l’aide du trousseau de clé qu’elle attrapa en passant dans le couloir - trop facile 8 ).

- Vous êtes libres, elle murmura aux premiers. Tournez à droite, attendez nous dans la salle, là-bas, que nous puissions vous protéger…

Certains obéissaient, ébahis, plissant les yeux à la lumière des torches dans le couloir, le regard hagard, la voix rauque, la douleur de deux saisons d’emprisonnement marquant leur visage pour le reste de leur vie. D’autres, loin de se mettre à l’abri, attrapait une torche ou demandait une arme, et se plaçaient aux côtés des autres combattants, pour pouvoir les aider, mais ils étaient peu nombreux à en avoir encore la force, et Elera força gentiment certains d'entre eux à faire demi-tour, certaine qu'il serait plus une gêne qu'autre chose s'ils restaient en plein milieu. Et puis Elera ouvrit la quatrième porte, et se figea dans l’entrée.

- Ena.

Elle n’avait pas parlé fort, ni donné une particulière intonation au nom de son maître, mais malgré les combats qui avaient lieu dans son dos, elle savait que son maître l’entendrait. L'entendrait et comprendrait ; leurs esprits étaient trop liés pour que cela ne soit pas le cas.

Anael était là.


[Si vous trouvez que ça va trop vite ou que quelque chose vous gêne, j’édite, prévenez-moi =)]

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 18:13

La nuit de veille était, pour les Mercenaires chargés des cachots, une nuit de veille des plus normales. Les couloirs puaient, il fallait se déplacer à la bougie, ceux qui savaient dessiner n’avaient pas accès aux Spires à cause du hiatus posé par le fondateur timbré accros aux champis, les heures s’écoulaient lentement, et en plus les réserves d’alcool étaient rationnées. ‘Paraissait que c’était à cause des Mentaïs du haut, qui avaient interdits aux hommes l’alcool pendant les tours de garde au cas où il se passerait quelque chose…
Mais il ne se passerait rien, de toute manière. Les hommes erraient ou jouaient aux dès sur les tables branlantes ; parfois, un qui s’ennuyait particulièrement allait faire le tour des geôles en raclant une matraque contre les barreaux de fer. Dans les nuits vraiment longues, on sortait certains otages et on leur tapait dessus, mais même ce petit jeu avait fini par lasser les hommes. Les prisonniers ne se défendaient même plus, ne tentaient plus de s’échapper et la seule manière d’avoir un peu de vivacité était le jour où ils avaient droit à un seau d’eau dans la tête pour se décrasser. Lassant, terriblement lassant pour les suppôts du Chaos qui rodaient dans les couloirs mal éclairés.

Cette nuit donc, était aussi lassante et ennuyeuse que les précédentes : ils allaient finir par être tous champions de Gwendalavir aux osselets, aux cartes, aux dès, voire au Haman-Lô pour les plus vifs d’entre eux. Plus le temps passait, moins ils faisaient de rondes dans les couloirs et moins ils prenaient l’habitude de prendre leurs armes : les épées restaient sur les râteliers.

Erreur fatale pour qui savait qui avançait lentement dans les couloirs, guidés par des traîtres de la Guilde. Mais ça, aucun des hommes de basse besogne qui gardait les cachots et la salle de l’Oubli ne pouvait le deviner. Les Mercenaires n’avaient même pas fait attention que certains n’étaient pas revenus de leur ronde : ils devaient s’être endormis contre un mur, les poivrots, ou avaient pris la gauche et étaient partis se recoucher pour éviter d’avoir à terminer la garde.
Aussi, quand la porte s’ouvrit brusquement et déversa flèches, projectiles et ennemis aiguisés à grand bruit, Les Mercenaires n’étaient pas encore debout que certains étaient déjà morts. La surprise en paralysa d’autres quand la dernière chose qu’ils virent fut le visage de leur supérieure, Beitiris Ar’Kriss, ou d’un de leurs agents, Varsgorn Ril’ Enflazio.
Les survivants –ils étaient encore assez nombreux pour avoir une chance – se jettèrent vers les rateliers et s’armèrent pour tenter de repousser cette invasion soudaine. Le lieutenant de garde, Azdak, criait des ordres à ses hommes, autant pour éviter de les faire massacrer que pour éviter l’avancée des attaquants. Devant la folie furieuse d’Ar’Kriss, il n’avait eu d’autre choix que de battre en retraite, la main pressée sur son bras gauche salement amoché par la Mercenaire folle. Si des renforts n’arrivaient pas rapidement, les prisonniers seraient libérés en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire.

Aux cris d’agonie qu’il percevait dans la salle principale, sa garnison allait bientôt être réduite à néant. Sa seule solution était d’atteindre un endroit non-compris dans le hiatus pour hurler de l’aide dans les Spires à n’importe quel Mentaï haut gradé se trouvait dans le coin et pouvait lui envoyer des renforts. Ni une ni deux, Azdak courut dans les couloirs, une torche dans la main, l’épée dans l’eau malgré la douleur qui élançait son bras, et déboucha dans une salle où les otages avaient déjà commencé à se réfugier. Et où il avait déjà certains des attaquants. Heureusement pour lui il était doté d’un peu plus d’intellect que ses hommes : s’il continuait à courir, il allait être tué de dos et n’aurait pas fait trois pas avant d’expirer. Les yeux aveuglés par la rage et la crainte de la mort, le lieutenant du Chaos saisit par le bras une des otages –il ne connaissait pas son nom, ne voyait pas ses traits et n’en avait sur le moment rien à cirer- et la tint fermement devant lui comme bouclier humain. D’une voix rauque, il aboya, son épée posée contre la gorge de son otage :

- Vous faites un pas vers moi, et je la tue ! Reculez !


Rasant les murs pour éviter d’avoir le dos exposé, Azdak retourna dans le couloir des geöles où se trouvait la majorité des attaquants ( il remarqua que presque tous ses hommes étaient morts ) et continua de crier des « Reculez, ou elle meurt !! » d’un ton désespéré.
La porte n’était pas loin. Il lui suffisait de survivre encore quelques pas pour avoir accès aux Spires… Sa main, serrée comme un étau sur le bras de son bouclier humain, était moite de sueur : il savait que déclencher l’alerte serait la dernière chose qu’il ferait avant de mourir.



Arro Skil'Liches
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Maître Marchombre
...Je crois?
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 23:42

Arro, naturellement, se battait, glissant entre les adversaires, tuant sans regarder le visage des hommes morts par sa lame. Tentant de n'avoir que de la haine pour ces hommes qui gardaient ces geôles. Mais rapidement ce n'est plus des hommes effrayés et désarmés qu'ils tuaient, c'était des hommes qui tentait de résister avec des armes. Mais rapidement le groupe de marchombre surpassa les subalternes survivants. Mais il fallut d'un seul homme, assez intelligent, pour mettre en pause la libération.

-Vous faites un pas vers moi, et je la tue ! Reculez !

Un putain de garde avait pris en otage un des prisonniers libérés. Il regarda l'homme, son bras gauche était blessé et était mal assurée. Doucement Arro passa devant le groupe de marchombre, le soldat raffermi sa prise. Le jeune homme lâcha sa dague, comme s'il se rendait. Mais sa main rentra dans sa veste. Bien sûr, inquiet, croyant que le marchombre allait sortir une autre arme. En fait non... c'était une flute de pan, ce qui surprit Beitiris, Varsgorn, peut être Anaïel, même si elle ne le montrait pas, peut être aussi Elera, mais en tout cas, ce qui fit se questionner le Lieutenant sur l'intelligence du jeune homme. Allait-il l'attaqué a coup de son terrifiant. Il se mit à rire :

-Hey, mon gars, t'es d'venu aussi fou qu'Ar'Kriss ? Tu crois m'faire peur avec ton putain d'instrument ?

Sans répondre il porta son instrument à ses lèvres. Une musique encore inconnue du répertoire d'Arro sortie de l'instrument, l'homme sentait ses membres se paralyser, ne lui laissant que la vue, il ne pouvait même plus parler. Le chant marchombre n'était peut être pas qu'un chant. Tous en continuant de jouer, il s'approcha et lorsqu'il fut à porter pour le tuer, il murmura un "désolé, mais vous êtes là au mauvais moments" et le tua, sans tristesse sans haine, avec juste un regret inexplicable. Le corps du garde s'écroula sans un bruit. L'otage était tremblante de peur, Arro s'approcha d'elle.

-C'est bon, c'est fini, calme.

Il la prit dans ses bras et la câlina doucement. Puis elle repartie avec les autres ex-otages.

-Allez, on continue. Y'a d'autre prisonnier à chercher.

Arro se tourna sans regarder vers les élèves qui s'enfuyaient.


Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeDim 10 Oct 2010 - 17:12

Le combat faisait rage. Les gardes avaient vu leur rang se réduirent suite à la surprise de voir débarquer des ennemis. Certains n'avaient même pas leurs armes près d'eux. Varsgorn n'avait pas commis cette erreur. Le trésorier retrouvait le bonheur de la guerre. Il frappait, donnait la mort sans ménagement. Il aperçut soudain que l'une des marchombres s'était éloignés pour ouvrir les cellules. Mais quelle idiote! Ca pouvait attendre qu'il n'y ait plus d'ennemis quand même. Et le pire, c'est qu'elle ne s'occupait même pas de ce qui se passait autour d'elle. Un mercenaire pouvait très bien lui sauter dessus et la tuer sans qu'elle s'en rende compte. D'ailleurs, il n'était pas le seul à l'avoir remarquer. L'un des gardes s'approcha de la jeune rousse une arme à la main. Varsgorn s'empara de l'un de ses couteaux et il l'envoya en direction de l'ennemi. La lame s'enfonca dans les côtes du mercenaire. Le trésorier en fut navré, c'était pas là qu'il avait visé. Il voulait le tuer directement mais là, il avait mal visé. Le garde blessé poussa un cri de souffrance quand le couteau lui transperça la peau. Il stoppa son avancée. Bon, même s'il avait mal visé, il avait atteint son but: protéger la rousse qui commettait des imprudences. Varsgorn acheva le garde sans trop forcer. Le trésorier était déjà plus doué que le garde, donc si ce dernier était blessé, c'était encore plus facile.

Pendant que le corps de son ennemi s'effondrait, il jeta un regard noir à la marchombre rousse. Quelle idée de tourner le dos à l'ennemi. Qu'est ce qu'elle avait en tête? Qu'on la protégerait? Il ne fallait compter que sur soi, on était sûr de ne pas être décu ainsi. Varsgorn détourna le regard et il retourna au combat. Combat qui ne dura pas longtemps d'ailleurs car les marchombres avaient fait leur office et il ne restait plus qu'un seul garde. Pas des moindres d'ailleurs. Varsgorn le reconnaissait: Azdak, le lieutenant de la garde. Il tenait une prisonnière en otage. Elle par contre, le trésorier ne la reconnaissait pas. Varsgorn, instinctivement, s'empara discrètement de l'un de ses couteaux, l'un des derniers d'ailleurs. Il avait épuiser son stock en tuant les gardes. Avant de continuer la progression, il devrait les récupérer. Le trésorier n'eut pas à agir pourtant. Le marchombre, le seul homme de la troupe qui était venu dans les cachots s'avança. Il se désarma volontairement. Mais quel idiot! A quoi ils jouaient ses marchombres? Une tournait le dos à l'ennemi, l'autre s'approchait sans armes, une belle bande d'imbécile!

Pourtant, Varsgorn reconnut qu'il commettait une erreur en le jugeant trop rapidement. Le marchombre sortit une flute et il se mit à jouer les premières notes d'une musique qui ramenait de lointains souvenirs à Varsgorn. Le chant marchombre! La musique qui paralyse l'ennemi. Le trésorier sentit d'ailleurs son corps se figer un peu. Il pouvait encore bouger mais plus lentement. Etait-ce le souvenir de sa vie de marchombre qui restait imprégner en lui? Le chant avait ainsi moins d'effet, c'était sûrement cela. Le marchombre termina son chant avec la mort. Azdak s'effondra sans un bruit.

Retrouvant la liberté totale de ses mouvements, Varsgorn récupéra ses lames sans prendre le temps de les essuyer. Il se tourna vers le reste du groupe:

- C'est par là. Les autres prisonniers sont moins protégés. La plupart des gardes était rassemblé içi. Personne ne pensait que quelqu'un arriverait à se débarrasser de tous les gardes.

Elera
Elera

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeDim 14 Nov 2010 - 15:03

Elera laissa son maître seule, et détourna le regard de la cellule où se tenait l’enfant ; il restait d’autres portes, encore, d’autres prisonniers assoiffés de lumière après leur long séjour carcéral. La déstabilisation brillait dans tous les regards, alors que les otages titubaient un à un dans le couloir, perdus, leurs mains s’accrochant à des murs différents pour la première fois depuis des mois. Elle entendit le soldat derrière elle, et sa main alla voler au dessus du manche de sa dague, par précaution, mais au cri du garde, elle continua sa course sans un regard en arrière, comme s’il n’avait jamais été un danger à sa vie. C’était Varsgorn, qui l’avait protégée, et qui continuait à protéger sa course intrépide de cage en cage. Varsgorn, qui ne lui devait rien, ne la connaissait pas, et envers qui elle aurait été emplie de la méfiance la plus vive, si ce n’avait été pour le clin d’œil rassurant d’Anaïel. Elle le remercierait, plus tard, de lui avoir prouver qu’il y avait encore un peu de bonté dans le cœur des hommes, et que ce n’était pas à tort qu’elle continuait à croire, obstinément, pusillanimement.

Elle eut un geste de recul, en reconnaissant son premier apprenti, parangon de son échec, dans le cachot suivant. Elle resta là, immobile, à chercher de ses améthystes un indice sur ce qu’il avait pu subir, par sa faute, par sa faiblesse. S’il la haïssait, elle qui avait permis qu’on lui vole deux saisons de sa vie, à ne voir que le noir et à n’entendre que les cris de la torture et les gouttes d’eau glissant sur les pierres humides. Elle avait eu le temps de gonfler, sa haine, de remplir le moindre espace de sa prison, les moindres fissures dans les murs, à la recherche d’une sortie, pour que ses mots puissent l’atteindre et lui faire payer le poids de sa culpabilité. Il avait maigri, énormément, et ses mèches colorées avaient repoussées pour encadrer son front. Il était sale, la crasse maculant ses vêtements et jusqu’à l’ombre de ses ongles, et plissait les yeux sous la lumière pourtant blafarde des torches le long du couloir. Et pourtant… pourtant, il ne semblait pas aussi faible que certains élèves titubants qui n’avaient pas réussi à sortir sans l’aide du mur pour supporter leurs armatures squelettiques.

Elle comprit en remarquant enfin sa compagnonne de cellule ; Halina. Guerrière, et en bien meilleure forme que lui. Sûrement l’avait-elle fait s’entraîner ces derniers temps, lui donnant non seulement un moyen de garder son corps dans une forme passable, mais donnant aussi un point de concentration à son esprit, quelque chose à faire dans cette cellule où il était seul avec lui-même, de la compagnie, et de l’espoir, aussi.


- Je suis venue, j'ai vu, j'ai vaincu.

Ce fut la seule chose qu’elle réussit à dire à Kirfdéin. Elle était venue. Elle avait échoué à le protéger, elle avait échoué à le libérer jusqu’ici, mais elle était ici, à présent. Même si cela ne changeait rien à ce qu’il avait dû subir… Puis, s’approchant d’Halina, elle glissa sa main dans sa poche, avant de placer le morceau de chocolat entre sa paume, resserrant les mains de la guerrière autour de la sucrerie. Elle comprendrait.

- Si vous avez la force de vous battre, vous pouvez nous aider, les mercenaires du Chaos sont partout… Sinon, nous vous mènerons en sécurité, le temps de la bataille, que l’on puisse vous soigner, et être certains que vous ne retomberez pas entre leurs mains…

Elle sortit à nouveau ; juste à temps pour voir Beitiris, tombée dans une folie meurtrière au sens propre du terme, tuer les gardes qui l’entouraient avant de succomber à son tour. Son regard s’emprunt de tristesse, mais elle ne s’arrêta pas ; ils n’avaient pas le temps pour les morts, et trop de vivants à sauver. Khelia avait dit qu’elle enverrait du renfort pour s’occuper des captifs, et il n’y avait plus grand monde dans les cachots, peut-être était-il temps de remonter, ou qu’ils allaient arriver ? Elle chercha les autres du regard, incertaine sur la marche à suivre.

Kirfdéin Starkhoz
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeLun 15 Nov 2010 - 7:26

Comme toujours depuis qu'halina était arrivé dans la cellule de Kirfdéin, les deux compatriotes de galère discutaient ou s'embrassaient. Depuis combien de temps la guerrière était-elle présente? Difficile à dire. Le jeune apprenti marchombre n'aurait même pas su dire le nombre de "nuit" de sommeil ils avaient passé, donc vu qu'ils ne voyaient pas l'extérieur depuis la cellule, impossible de compter le temps en jour. En tout cas, ça faisait pas mal de temps qu'elle était là et avec elle à ses côtés, Kirfdéin vivait bien mieux son enfermement même s'il aurait forcément préféré être dehors. Cette journée, ou plutôt ce moment d'éveil, aurait pu se passer comme ce qui se passait précédemment mais pourtant, ça ne se passa pas exactement pareil.

Alors qu'ils étaient tendrement enlacés, un terrible fracas se fit entendre à l'extérieur de leur cellule. Parfois, il arrivait que de grands bruits se fassent entendre qui étaient souvent synonymes de tortures et de souffrances mais là, c'était vraiment différent. Le bruit était plus près, beaucoup plus près. Kirfdéin aurait même parié qu'il se trouvait dans la salle devant la cellule des deux prisonniers. Des bruits métalliques, des cris et des chutes. Pas de doute, c'était un combat qui se déroulait à l'extérieur. Ce n'était pas une simple bagarre entre soulards, il y avait trop de bruits pour ça et puis, c'est plutôt rare de se battre avec des armes dans une querelle de bourrés. Non, ce combat était différent. Deux forces armées qui s'affrontaient. Deux ennemis. Kirfdéin n'était pas dupe, il savait ce que ça signifiait. On était venu les chercher. Un groupe de combattants s'était enfin créé pour venir les libérer. Le marchombre ne put s'empêcher de sourire. Une joie intense l'emplissait. Il avait envit d'hurler, de crier, de sauter de joie. Il se tourna vers Halina:

- On est venu nous libérer, on va enfin sortir de ce calvaire.

Se réjouir d'entendre des hommes mourir n'était pas vraiment correct mais Kirfdéin s'en moquait bien. Ces ordures de mercenaires l'ont tellement fait souffrir qu'ils méritaient bien pire que la mort. Il avait subit de terribles tortures maintenant, c'était au Chaos de payer.

Mais allait-il vraiment payer? Oui, on se battait devant la cellule mais qui dominait? Le Chaos ou ceux qui étaient venus libérer les prisonniers? Pourtant cette joie qui le submergeait, était-ce simplement un faux espoir? Il y croyait dur comme fer. Il était certain qu'il allait sortir dans peu de temps. Il le sentait en lui. Oui, c'était évident. Il ne voyait pas ce qui se passait, mais il était certain que le bien gagnait. Il attendit dans le silence, écoutant le combat qui se déroulait.

Encore une fois le temps lui fit défaut. Il ne put savoir combien de temps il attendit. De toute manière, quand on attends, c'est toujours plus long. Mais ce qu'il attendit arriva. La porte s'ouvrit.... sur une personne qu'il n'attendait plus. Elera! Sa maître marchombre! Il n'aurait jamais cru la revoir ici. Il avait tellement espérer la revoir dans les premiers moments de son enfer. Avec le temps, il avait cru qu'elle l'avait oublié. Qu'elle était passé à autre chose. Après tout, ils se connaissaient seulement depuis trois jours, c'était très peu.

- Je suis venue.

Trois mots qui firent plaisir à Kirfdéin. Oui, elle était là et elle ne l'avait pas laissé tomber. Elle avait mis du temps mais elle était enfin là. La marchombre s'approcha d'Halina mais dans le noir, Kirfdéin ne sut ce qu'elle fit. En tout cas, elle ne lui parla pas. Le jeune marchombre vit Elera retourner vers la porte.

- Si vous avez la force de vous battre, vous pouvez nous aider, les mercenaires du Chaos sont partout… Sinon, nous vous mènerons en sécurité, le temps de la bataille, que l’on puisse vous soigner, et être certains que vous ne retomberez pas entre leurs mains…

Puis elle sortit. Quoi? C'était tout? Oui, d'accord, c'était pas vraiment le moment des longs discours mais quand même, il méritait mieux que ça. Il avait enduré l'enfer pour elle. Et même peut-être à cause d'elle d'ailleurs. Car lui, il n'était rien. Pas un noble, pas un grand marchombre. Un simple petit élève parmi tant d'autres. Mais Elera, elle, était puissante et surement célèbre. Il avait certainement était capturé à cause d'elle mais, ça, il l'avait accepté. Il n'en voulait pas à Elera, ce n'était pas de sa faute si les mercenaires étaient si tyranniques. Mais là, il aurait aimé qu'elle lui parle un peu plus quand même. Ce n'était rien de supporter le Chaos, la solitude, le noir, la torture, la folie....

Kirfdéin prit le temps d'étudier le peu de paroles de la maître marchombre. Se battre? Impossible pour lui. Il avait déjà eu l'expérience du combat. Il avait échoué lamentablement alors qu'il était au mieux de sa forme. Là, il était diminué physiquement alors inutile d'aller affronter les mercenaires. Il ne gagnerait qu'une chose: un autre séjour en prison. Pour lui, c'était la case sécurité qui s'imposait. Il se tourna vers Halina:

- Moi, je vais aller en sécurité auprès des blessés. J'ai pas forcément de soins immédiat mais je ne suis pas en mesure de me battre. Si tu vas te battre, je t'en supplie, sois prudente.

Il l'embrassa un court instant et il fit un geste d'une simplicité folle mais qu'il avait tant espérer sans pouvoir le faire auparavant: il sortit de sa cellule.

[FIN RP POUR KIRFDEIN]

Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeLun 15 Nov 2010 - 21:10

Halina se réveilla, la tête appuyée contre l’épaule de Kirfdéin. La raison de son réveil ? Ce n’était pas qu’elle était en pleine forme ou qu’elle avait mal quelque part. Non, elle avait l’habitude maintenant d’être faiblarde à longueur de temps ou d’avoir mal partout. Elle vivait avec et cela ne l’heurtait plus. Elle ne pouvait plus dire depuis quand ils attendait là tout les deux. Parce que oui, ils attendaient, de plus en plus résignés, le moment où on en aurait marre de s’occuper d’eux ou celui où on les libèrerait. Il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre. Ils s’entraînaient aussi. Elle avait réussi à re-motiver le jeune homme et des exercices simples les empêchaient de s’effondrer de faiblesse. La nourriture manquait ; ils avaient faim. Souvent. Par contre, ils avaient un moyen de lutter contre le froid que les autres n’avaient pas. Ils étaient deux. La chaleur humaine était le meilleur remède contre nombre de soucis. Bref. Revenons à nos moutons. La guerrière avait donc été réveillée par des bruits inhabituels au dehors : des piétinements d’abord, puis des coups, des cris, des portes qui claquaient. Le moment était-il arrivé ? Leur cachot allait-il enfin s’ouvrir ? Halina se sentit revivre ; elle se doutait que cela pouvait être un faux espoir mais au fond de son cœur elle savait. Elle regarda Kirfdéin et lui sourit. Il avait raison, le moment était arrivé ! Lui aussi était à présent parfaitement réveillé et aux aguets. L’attente ne fut pas aussi longue qu’ils auraient pu imaginer, proportionnellement à leur emprisonnement. Elle parut durer quelques minutes et puis vint le moment tant espéré.


La porte s’ouvrit sur une lumière trop forte pour leurs yeux habitués à l’obscurité. Une silhouette petite et fine aux formes féminine se tenait là. La jeune brunette ressentit une vague de gratitude et sentit son voisin se crisper près d’elle. Elle le regarda d’un air interrogateur et eut pour seule réponse une voix. Connue. Qui n’avait pas cet accent amusé qu’elle lui connaissait. Elera. Voilà pourquoi le jeune marchombre la regardait si intensément ; son maître tant attendu venait de le libérer. La petite rousse amatrice de chocolat était donc une résistante. Une résistante utile. Halina avala sa salive. Elle ne savait pas quoi dire, quoi faire. En fait, si, elle n’avait qu’une envie : courir hors d’ici et fuir cette geôle qui leur servait de maison depuis tant de temps et encore plus longtemps pour Kirfdéin. Elle rêvait d’un bain. Du Soleil sur sa peau. De son épée dans sa main. De ses couteaux de lancer à ses côtés. D’un lit. Elle soupira ; tout ceci était si près maintenant. Elle se leva et aida le jeune homme à faire de même. Il était mal en point ; les coups reçus avaient laissé des traces ensanglantées et il était très amaigri. Elle préféra ne pas penser à sa propre image. De toutes façons, quelle importance ? Ils ne devaient pas être les pires ; eux avaient encore des muscles.


Elera s’approcha et lui glissa quelque chose dans la main avec un infime sourire. Halina regarda dans son poing. Du chocolat. Une sucrerie dont elle avait rêvé et s’était finalement résignée à ne plus voir avant longtemps. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux ; ce témoignage d’amitié la touchait beaucoup. Elle se retint, le moment n’était pas aux larmes, même de bonheur. Elle partagea le morceau en deux ( avec une brève hésitation ) et en donna un au blond avant de suçoter lentement son propre chocolat. Elle savoura la saveur sucrée et amère qui se déploya dans son palais, il paraissait même meilleur qu’avant. La rousse leur parla : se battre ou être soignée ? Pour Kirfdéin, il n’y avait pas d’alternatives : il devait être pris en charge par un rêveur ou un guérisseur. Son état avait beau être meilleur que les autres, il était quand même salement amoché. De son côté, elle en avait marre de l’inactivité. Mais, taper sur un sac de sable et tuer était différent. Etait-elle en état ? Elle avait une revanche à prendre contre sa propre faiblesse, contre son impuissance. Alors qu’Elera sortait, elle regarda celui qui lui avait volé son cœur. Ce fut lui qui parla en premier.


-Je crois que je vais me battre un peu, j’ai besoin de vider cette colère qui flambe en moi. Ne t’inquiètes pas, je te rejoindrai vite si je sens que je deviens un boulet.


Elle lui prit la main et après un baiser, sourire aux lèvres, elle franchit la limite de ce qui avait été leur monde pendant plusieurs semaines pour elle et plusieurs mois pour lui. Dehors, ça courrait dans tous les sens ; ça se battait ; on soutenait les prisonniers libérés, en piteux état, qui tenait à peine sur leurs jambes mais qui souriaient, heureux et reconnaissants. Comme eux tous. Il faudrait qu’elle remercie les courageux qui avaient réussi l’exploit de les libérés. Mais tout n’était pas terminé pour l’instant, il y avait tant à faire encore. Halina regarda tendrement Kirfdéin, l’embrassa rapidement et lui lâcha la main. C’était maintenant qu’ils devaient se séparer. Elle se tourna vers le groupe de combattants, ramassa une épée au sol et commença à marcher vers eux avant de se raviser et de retourner en sens inverse, Elle serra fort le jeune homme dans ses bras et l’embrassa à nouveau mais plus longtemps. Elle lui adressa un dernier sourire et rejoignit Elera qui se battait contre un mercenaire. Elle resta en périphérie de la bataille. Elle n’était pas assez forte pour se mesurer au noyau central, à ceux qui l’avaient déjà vaincu un certain temps auparavant. Elle avait du mal à tuer ses ennemis et leur tournait longtemps autour, parant plus que nécessaire et tuant peu. Elle n’avait pas encore été touchée mais se doutait bien que ça ne durerait pas éternellement ainsi. Elle se retrouva juste à côté de la marchombre et lui souffla, entre deux coups :


-Merci.


Un seul et unique mot qui suffisait à dire ce qu’elle pensait, qui contenait tout ce qu’elle aurait voulu dire. Elle continuait, coups à après coups, esquives après esquives, petit à petit, elle fauchait des vies. Soudain, elle le vit, un des mercenaires qui l’avait enfermée, un des subalternes de la brune, un de ceux qui l’avait vaincue. Non loin d’elle, se tenait une des cibles de sa haine et de son ressentiment. Malgré le fait qu’elle savait qu’elle n’aurait aucune chance, elle faillit se ruer sur lui. Elle réalisa cependant, qu’il tuait des ennemis. Comment se faisait-il qu’il ne soit pas en train de combattre les marchombre comme un bon toutou de la Mentaï et qu’au contraire, il aide la libération des captifs ? Elle ne comprenait pas. Mais cela ne la regardait pas, tant qu’il ne s’approchait pas de trop près. Un combat la rapprochant à nouveau d’Elera, elle en profita pour lui glisser dans l’oreille :


-Méfis toi de l’homme là bas, c’est un mercenaire aux ordres d’une brune éborgnée. Surveilles tes arrières mon amie.


Varsgorn Ril'Enflazio
Varsgorn Ril'Enflazio

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMar 16 Nov 2010 - 7:05

Le combat avait continué. Une chaîne de mort qui affaiblissait grandement le Chaos. Offrir des âmes à la Mort, c'était l'un des passes temps favoris de Varsgorn. C'était donc avec joie qu'il tuait ses anciens alliés. Il avait passé trop de temps loin de l'odeur du sang. Il était un assassin, c'était bien une chose qui ne changerait pas chez lui. Son épée ruisselait de sang, ses habits étaient tâchés de rouge, ses couteaux étaient éparpillés parmi les cadavres étendus au sol. Un combat comme il les aimait.

Alors que le corps de sa dernière victime s'écroulait à terre, évacuant un flot de sang par sa gorge tranchée, Varsgorn jeta un regard aux alentours. Le combat se décantait. Plus qu'une dizaine de mercenaires encore debout et il n'en restait plus aucun dans les prochaines salles (Bah oui, ils sont pas non plus illimités les fils du Chaos ^^), le trésorier le savait très bien. A la rigueur, il y avait peut être un ou deux égarés qui s'étaient enfoncés dans les sous-sols en espérant que les attaquants de la nuit ne s'aventurent pas plus loin que la salle où il était à présent. C'était une victoire nette et sans bavure. Le Chaos venait de perdre une grande partie de ses fils dans les sous-sols de l'académie. Il avait dominé pendant plusieurs mois l'école de Merwyn mais aujourd'hui, c'était finit. Les mercenaires mourraient sous les coups des opposants.

Le regard du trésorier continuait de scruter la pièce. Il repéra soudain deux yeux tournés dans sa direction. Pas n'importe lesquels. Varsgorn connaissait ce regard pour l'avoir vu quelques semaines auparavant. Celui de la Felixia qui avait trahit si facilement ses amis alors qu'elle avait été interrogé par Marlyn. Elle avait donc eu beaucoup chance, cette petite élève. La voilà à l'air libre et tous les témoins de sa trahison était en train de mourir. Tous sauf deux: Marlyn et Varsgorn. Ce regard n'était pas du tout le même que lorsqu'il l'avait vu la première fois. Cette fois-ci, elle le regardait avec dégoût. Avec dégoût? Elle osait l'insulter par ce simple regard alors qu'il suffisait au trésorier d'ouvrir la bouche pour la traîner dans la boue. Elle n'allait pas s'en tirer ainsi. Varsgorn s'approcha d'elle et lui attrapa le bras alors qu'elle tentait d'abattre un mercenaire. Ce dernier ne comprit pas très bien ce qui se passait d'ailleurs. Quelques minutes auparavant, celui qu'on connaissait sous le nom de Fantôme trahissait le Chaos et là, il lui sauvait la vie? Un nouveau retournement de veste? Le fils du Chaos avait hésité sous l'effet de la surprise et c'est ce qui lui coûta la vie. Il aurait pu prendre les jambes à son cou et se sauver la vie mais là, c'était trop tard. De sa main libre, Varsgorn lui attrapa les vêtements au niveau du coeur. Il ne lui jeta pas un seul regard au moment fatidique. Le trésorier fit sortir la lame de son poignet, cadeau du Rentaï. Non, Varsgorn n'avait pas épargné le fils du Chaos.

La Felixia non plus n'avait pas regardé le mercenaire s'effondrer. Elle n'avait pas quitté Varsgorn des yeux, se demandant certainement si elle devait se sentir en danger ou non.

- Tu n'as rien à craindre de moi, pour l'instant. Je suis de ton côté. C'est d'ailleurs grâce à moi que tu es encore debout et en vie. Marlyn t'aurait sûrement tuée si j'avais pas décidé de t'envoyer en cellule. Alors évite de me regarder comme tu l'as fait. N'oublie pas que je connais ce que tu as fait il y a quelques semaines.

Il lui lâcha le bras.

- Garde bien ça dans un coin de ta tête, jeune fille. Demain, tu seras sûrement accueillit comme une héroïne qui s'est sacrifiée pour ses amis. Après tout, personne ne sait ce que tu as vraiment dit à Marlyn quand elle t'a interrogée. Personne sauf moi. Alors manque moi de respect une seule fois, regarde moi avec dégoût ou agit de manière insultante envers moi et je dirais ce que je sais. Tout le monde apprendra qui se cache vraiment derrière ton visage d'ange. Et l'héroïne deviendra une traître aux yeux de tous et tu retrouveras ta place en cellule.

Il tourna les talons.

- Maintenant, je te laisse t'amuser, j'ai mieux à faiire.

Puis Varsgorn s'éloigna de la Felixia. Ce n'était pas des paroles qu'un allié dirait en temps normal mais il n'avait pas supporté le regard que la guerrière lui avait offert. Maintenant, elle était prévenue. Qu'elle recommence une telle chose et il mettrait ses menaces à éxécution.

Il reprit le chemin que le petit groupe avait déjà prit, direction la surface.

[édition à volonté]


[FIN RP POUR VARSGORN]

Elera
Elera

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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMar 16 Nov 2010 - 22:58

Ena n’était plus en vue dans les couloirs, et Elera se doutait qu’Arro allait vouloir rejoindre Kushumaï. Varsgorn continuait à se battre ; la jeune rousse n’eut pas à réfléchir longtemps pour faire son choix. Protéger les anciens captifs, le temps de leur remontée. Le sang coulerait à nouveau. Elle n’eut pas le temps de discuter avec son apprenti ; plus tard. Ils auraient beaucoup, beaucoup de choses à se dire, mais la menace du Chaos était encore trop proche pour qu’ils en prennent le temps. C’est avec soulagement qu’elle le vit partir au fond du couloir, soulagement mélangé à une pincée de culpabilité, mais un mercenaire du Chaos lui faisait face et elle oublia tout. Ne restait plus que la lame, et le corps. Elle en fit pas l’erreur de le sous-estimer ; elle avait déjà échoué face à l’un de ses semblables, et savait qu’il était un véritable combattant, forgé à l’art de la mort, et que le moindre glissement pouvait changer la donne.

Mais ils n’étaient plus à l’époque des premières neiges et des derniers tourbillons de feuille, et l’homme qui lui faisait face ne portait pas ce masque lui renvoyant le reflet d’un sourire figé ; bientôt, il ne fut plus une menace. A moins qu’il n’en ai jamais été une ? La lisière de l’échec et de la victoire était tellement floue… Et puis il y eut un mot, et Elera sembla s’éveiller. Hoquet. C’était pour cela, qu’elle se battait. Pour Halina. Pour Kirfdéin. Pour Anael. Pour Ena.

Et puis pour elle. Elle, dont Anaïel défaisait le filet qui l’enlisait à chaque pierre traçant hors de sa fronde.

Depuis le début, elle était restée, pour pouvoir protéger toutes ses figures humaines dont elle ne connaissait pas toujours les traits, et les sauver de la brutalité de ceux qui, avides de contrôle, étaient prêts à payer n’importe quel prix pour détenir les brides du pouvoir. Et maintenant, elle le faisait. Elle le faisait, et on la remerciait. Pour cette douceur qu’elle leurs apportait, la douceur d’une friandise, et celle de la liberté… Enhardie d’une flamme nouvelle, elle dansa, aux côtés de la guerrière, n’hésitant plus à attaquer, se calquant sur le rythme de ses adversaires, et sur celui de son alliée. L’avertissement d’Halina reporta son attention sur Varsgorn ; il ne restait plus que deux ou trois hommes, ici, et ils ne tentaient plus de se battre, préférant apparemment la fuite salvatrice – ou presque, certains avaient visiblement des tendances suicidaires. Ou un esprit de dévouement parfait à la cause du Chaos, si cela était seulement possible…

Varsgorn s’approcha ; Elera ne réagit pas. Elle ne savait pas ce qu’il comptait faire, et si elle sentait de l’animosité, l’encapuchonné lui avait sauvé la vie, se battait à leurs côtés depuis le début des hostilités, et les rassurances d’Anaïel résonnaient encore en elle. Elle avait confiance en l’ange de feu. Les mots de Varsgorn, s’ils ne lui étaient pas destinés, assombrirent tout de même son visage séraphique. Lorsqu’il s’éloigna, Elera posa une main rassurante sur l’épaule de la jeune fille.

- Cet homme se bat à nos côtés ; mais je ne lui fais pas confiance pour autant. Pause. Tu n’es pas un traître, Halina, et ne le sera jamais à nos yeux. N’importe qui, capturé à ta place, aurait parlé aussi, ou sombré dans la folie… Personne ne te jugera pour ce que tu as pu faire dans ces circonstances. Quoique tu aies pu dire, accepte-le. Ne le laisse pas garder ce pouvoir sur toi, par peur du regard des autres… Tu as choisi la vie, et personne ne pourra t’en vouloir. Tu étais captive du chaos, et tu n’as pas perdu espoir. Je te respecte pour ça, et n’importe qui d’autre avec un brin de bon sens le fera aussi.

Elle fixa l’endroit où Varsgorn avait disparu, un certain temps, puis ajouta :

- Nous serons plus utiles là-haut qu’ici…

Pour raccompagner les apprentis, et pour protéger ceux qui se battaient au dessus de leurs têtes ; mais avant, il y avait une personne qu’elle voulait retrouver. Une enfant indigo, musicienne de l’air, qu’elle cherchait farouchement de toutes les fibres de son être. Pour rassurer ses yeux que sa fluide fée ne s’était pas encore au lointain envolée…

Anaïel
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeDim 21 Nov 2010 - 14:04

L'action battait son plein, les gestes se croisaient, se cherchaient, essoufflaient l'élan de ces autres, des non marchombres, leur volant leur mouvement, leur essence d'instantanée. Anaïel avait mit hors d'état de nuire 2 gardes, sectionnant maints tendons, quelques muscles, perforant les points d'énergie. Le coma les avait emporté, mais ils se réveilleraient. Essuyant une main éclaboussée de sang sur la parois, elle s'approcha doucement, tenant la position de l'arrière à mesure que le groupe avançait, sans perdre réellement de vue son Elera qui délivrait les enfants, qui trouvait encore le courage de leur sourire, ombré d'horreur le sourire, de leur chuchoter ce qui n'était pas l'évidence, que tout était fini. Non, ce n'était pas fini, mais sa force de croire brisait le présent et colorait l'avenir des couleurs qui leur avaient tant manquer entre ces murs. Anaïel restait à l'écart, carbonisée de haine envers les fous qui avaient osé s'en prendre à des hommes et des femmes mais aussi à des enfants. Ena semblait cloutée au sol, une fois n'est pas coutume, les yeux rivés dans une cellule, l'esprit tendu vers un fantôme de petite fille, maigre, le regard éteint. Varsgorn faisait chanter ses lames, tel un maestro, il fallait le reconnaitre.

L'atmosphère était poisseuse de sang, celui des nombreux gardes, morts ou peut s'en faut, la poussière s'insinuait dans les bronches de la marchombre. Anaïel cracha. Le ciel semblait si loin... Une sorte de transe s'empara de son esprit, l'éloignant de son corps, laissant les cadavres, les blessés, les tueurs, pour ne regarder que l'essentiel : le mouvement. Se raccrocher, à ses sourires, à ses grimaces de victoire, de liberté nouvellement acquise, de cette sortie, même si la vengeance tachait les dents de chacun des libérés. Le tourbillon inexorable de la sa lutte interne vint tordre ses traits. Une vague soulevait ses émotions, emportait ses actions, déclouait ses appuis, la rendant mobile, vivace, presque au delà des capacités de son corps taillé. Le vent jouait entre ses membres et elle volait, pirouettait, se rendait plus insaisissable qu'une ombre, insaisissable même pour son esprit qui ne supportait qu'à son extrême limite la violence qui l'entourait. Elera maintenait son coeur au bord de ses lèvres, sans qu'il lui échappe tout à fait. Sa liberté, elle la retrouvait dans le sourire des enfants et des adultes qu'elle libérait, tirant une force incroyable d'une bonté qu'Anaïel n'avait encore jamais retrouvé. Un sentiment de fierté puéril mais d'une puissance extrême vint faire briller ses yeux, alors qu'elle virevoltait et parait un poignard à la lame empoisonnée.

Le flux des fuyards devenait discontinu, alors que certains restaient pour combattre. Par un hasard tout à fait fortuit, elle se retrouva à portée d'oreille de son ancien ennemis, toujours arrogant, toujours mortel. Les paroles qu'il lança à la jeune fille firent bouillir son sang. Alors qu'il s'éloignait à grands pas, elle se glissa dans son dos, insaisissable et lui murmura :


- N'oublie pas non plus, Varsgorn, que ce que tu reproche à cette fille, tes menaces, je peux te les faire aussi. Soit encore une fois comme ça avec une personne qui a souffert, menace encore une fois quelqu'un pour qui la douleur a remplacé les prunelles, et je dévoile à tout le monde comment tu as essayé de me tuer, et que tu ne fais tout ça que pour ton apprentie. Aucune loyauté ne te sera plus acquise, dans ce cas.

Elle s'éloigna, para un coup qui fusait vers le mercenaire renégat, certaine que Varsgorn ne l'avait pas attaqué sciemment. Elle se débarrassa facilement de l'agresseur, et virevolta jusque dans la salle où se déroulaient la plupart des combats. Le sol pierreux s'imbibait de sang, rendant glissant le moindre mouvement, et les derniers combattants étaient les plus coriaces, ceux qui avaient résisté jusque là. Elle aperçu les flammes de la chevelure d'Elera, occupée à réconforter la jeune fille de felixia. Un adversaire s'approcha d'elles en catimini et, au moment où il s'apprêtait à poignarder le dos de son amie, Anaïel bondit. Mais Elera avait été la plus rapide, et lui avait planté sa dague en travers de la gorge, un rictus revulsé sur le visage.

Leurs yeux se croisèrent. Un instant, quelque chose de très important se matérialisa dans son esprit. Une boule montait dans sa gorge, et elle revoyait le regard d'Elera qui lui brûlait les rétines. Un tremblement parcouru son corps, alors qu'elle sentait la victoire lui échapper. Sa victoire à elle, la victoire de son corps. Elle s'approcha par saccade d4elera qui n'avait pas bougé, d'un pas rapide, déserté d'harmonie, de l'équilibre mécanique à l'état pur. Quelque chose se dressait en elle, et son choix fut d'une extrême rapidité. Elle n'hésita que le temps de se pencher dans le coup de la flamme qui illuminait les cachots, la flamme que représentait Elera, la flamme qui venait de vaciller par un regard de haine qui avait transpercé Anaïel même s'il ne lui était pas destiné. Elle ne voulait plus voir ce rictus. Alors elle murmura, dans ses derniers instants de conscience :

- Ne regarde plus jamais quelqu'un comme ça, Elera, c'est affreux mais ne haï plus, s'il te plait. Je te sauverais, je te l'ai promis. Regarde, regarde tout ce sang qui poisse et souille, les entrailles déchirées, la violence de l'horreur, mais ne haï pas. Tu es ce dernier ilot en lequel je crois, Elera, alors bat toi, ou ne te bat pas, mais n'oublie pas la couleur des étoiles pour l'âme souillée de ces détritus qui ont fait tant de mal. Si je dois mourir pour préserver ta bonté, alors je le ferais.

Elle se détourna alors, sans croiser le regard violet. Certaine que sinon, elle n'en aurait pas eu la force. Elle s'éloigna, et se retrouva face à un autre mercenaire, au pieds des escaliers. Elle ferma les yeux. Laissa sa conscience s'évaporer doucement. Sa violence et sa sauvagerie ressurgir. Certaine que l'image d'Elera la préserverait des dégâts qu'elle pourrait faire. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, son regard était immémorial. Le feu y bruissait comme un enfer et elle se jeta sur l'homme, les canines au vent, le corps empreint de cette sauvagerie qu'elle tentait chaque jour de juguler. En un instant, il mourut, la carotide tranché. Ce n'était plus un meurtre, c'était la mort d'une proie. Anaïel s'élança dans les escaliers, son cœur pulsait au gré de la violence de sa traque, la bète en elle se délectant du sang sur ses lèvres, sa haine culminant au sommet de ses actions, les rendant fluides et mortelles. Pas tout à fait. Ce qui lui permis de ne pas attaquer à mort un élève devant elle, il lui restait un sursaut de conscience dans ce maelström de sauvagerie. Quelques gardes moururent sous son assaut, jusqu'à ce que l'escalier soit libre d'accès. Pour Elera.

Elle se jeta de toute ses dents dans le combat qui avait lieu dans le ventre de l'Académie, chaque mort lui carbonisant un peu plus l'esprit, sans qu'elle soit capable de se retenir.



Halina Nilsan
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MessageSujet: Re: [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]   [Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé] Icon_minitimeMar 23 Nov 2010 - 21:06

Halina était en plein combat contre un mercenaire plus fort que les précédents. A force de parer, d’esquiver et d’attaquer, elle commençait à avoir mal aux bras et aux jambes. C’était une douleur qui lui faisait du bien. Elle se sentait mieux. Taper sur les autres plutôt que sur les cibles de sa colère n’était pas suffisant mais cela l’apaisait, la raisonnait. Si elle ne s’était pas entraînée pendant sa captivité, elle serait morte au moins une dizaine de fois depuis qu’elle avait mis les pieds dehors. Elle se re-concentra sur son duel, son épée commençait à être lourde, toute chargée de sang. Elle n’avait pas tant que tué que ça, elle passait beaucoup de temps sur chacun de ses adversaires, car elle était faible et gauche. Elle avait souvent laissé des ouvertures maladroites à ses ennemis et avait pris des coups. Mais là, il n fallait pas qu’elle échoue. L’homme balafré devant elle était un de ceux qui l’avaient vaincue et celui qu’elle avait blessé à la joue. Il y avait de la colère et de la moquerie dans ses yeux. Elle le parait, l’esquivait, elle feintait et elle l’attaquait. Elle utilisait toutes ses ressources, ne voulant pas perdre une nouvelle fois.


Alors qu’elle commençait à faiblir, l’Homme dont elle avait parlé à Elera s’approcha avec un air furibond sur le visage. Qu’est ce qu’il lui voulait ? L’enfermer à nouveau ? Elle eu un choc : il tua son adversaire de sang-froid, avec une telle facilité, profitant de sa surprise. Avec des lames qui apparurent dans ses mains par hasard. C’était effrayant. Puis il la saisit avec force. Elle ouvrit de grands yeux abasourdis : qu’est ce qui lui arrivait, tout à coup ? Elle essaya de se dégager mais la tenait fermement. Presque à lui faire mal. Halina commençait à avoir peur et sa main se crispa nerveusement sur l’épée, prête à s’en servir s’il représentait une trop grande menace.


Elle n’eut pas à s’en servir. Elle comprit dès qu’il parla. C’était donc ça son problème, pensa-t-elle quand il parla. Il n’avait pas tort. Elle faisait la forte, se pâmant de son sacrifice mais en réalité, elle n’était rien d’autre qu’une traître. Juste pour que la borgne ne la fasse pas souffrir. Elle réalisa qu’elle n’était qu’une égoïste. Elle avait donné ses amis sans lutter, elle s’était imposée dans la vie de Kirfdéin à un moment où il était faible… Elle se sentait coupable. Personne d’autre que la brune et l’inconnu savaient ce qu’elle avait fait. Ce pendant, elle avait juré de le dire à Ichel quand elle la verrait. Elle lui devait bien ça. Elle ne pouvait se faire passer pour une héroïne alors qu’elle n’en avait pas l’étoffe. Elle se dégoûtait. Mais lui était trop excessif… La menacer pour un simple regard. Il était lui aussi un traître. Il avait trahis Marlyn et abandonné sa cause. Il ne valait pas mieux qu’elle.


Retourner dans sa cellule ? Jamais. Elle fuirait. Au pire, elle se tuerait. Elle ne pourrait jamais supporter un nouvel enfermement, seule. Elle avouerait sa trahison à Ichel. Et à Kirfdéin. Qui avait été torturé alors qu’elle y avait échappé. Ils avaient le droit de savoir. Mais merde, qu’est-ce qu’elle avait eu dans la tête ce jour-là ? Elle aurait pu lutter un peu… Etre plus courageuse que ça… Combattre sa peur. Elle eu un flash. Le visage sévère et fermé de la Mentaï. La menace qui émanait d’elle. Sa haine envers la brune. Sa peur. Son incapacité de lutter. Sa peur. Encore et toujours. Elle revint à elle. Elle s’était soi disant sacrifiée mais en fait elle n’avait servie à rien. Et merde ! Qu’est ce que les autres allaient en penser ? Elle passerait pour quoi ? Elle entraperçut Elera non loin. Vu le bruit que l’encapuchonné avait fait, elle avait du l’entendre. Elle allait lui en vouloir. Ne plus avoir envie de jouer à l’Haman-Lô avec elle. L’exclure du club des mangeurs de chocolat. Halina se dégoûtait. Il disparu dans le couloir, laissant ses menaces planer au dessus d’elle. Assombrissant son ciel qui s’était éclairé avec l’ouverture de la porte. Il lui paraissait bien trop sombre cet univers. Si sanglant. Tant de menaces, de haine, de douleurs. Où était la vie ? Comment avancer dans un tel monde ? Elle serra sa main sur l’épée. A s’en faire blanchir les jointures. Elle se sentait vidée, sale et seule.


Il y eu une voix qui brisa ses ténèbres. Son contact était rassurant. Avait-elle rêvé ? Non. Elle ne la considérait pas comme une traître, elle ne lui en voulait pas, elle ne la jugeait pas et même… elle la respectait. C’était une lumière dans son cœur. Qu’une amie la soutienne la rendait heureuse. Vivante. La petite marchombre se rendait-elle compte de ce qu’elle venait de faire pour elle. La sauver. Par deux fois en une journée. Sauver était un terme fort pour des paroles rassurantes mais c’était ainsi qu’elle les ressentait. Comment pouvait-il exister sur cette terre des esprits si différents ? Elle lui sourit. Un sourire pâle et fatigué mais un sourire tout de même. De gratitude. De soulagement. Halina observa les alentours. Les mercenaires avaient fuis où se tenaient étendus au sol. Morts ou mourant. C’était un spectacle macabre et étrangement désespérant. Ceux-là s’étaient sacrifiés pour ce qu’ils croyaient. Il en avait payé en prix de leur vie. Elle se détourna.


-Tu as raison, Allons-y.


Elles furent attaquées par derrière et ce fut son amie qui réagit le plus vite, pour l’empêcher d’agir. Définitivement. Visiblement, Elera n’aimait pas tuer. Ca se lisait sur ses traits. Puis elle parla avec une femme étrange, à la démarche dansante. La jeune guerrière s’écarta, cela ne la regardait pas. Elle se dirigea vers les escaliers où la bataille continuait, d’intensité moins forte que dans la salle. La marchombre la rejoindrait plus tard si elle le désirait. Elle n’eu pas grand-chose à faire, la femme passa devant elle, fauchant les vies sur son passage. Avec une force sauvage et puissante. Effrayante aussi. Lorsqu’elle fut moins sonnée pour réagir, elle avait disparu dans le combat. Halina remonta les escaliers jusqu’à l’air libre. Etrangement, la voie était libre. Elle bifurqua vers une fenêtre donnant sur la Cour d’où semblaient provenir des bruits de bataille. Elle marqua un temps d’arrêt devant le ciel. Noir tirant sur le gris. Le matin allait arriver. Elle voyait les étoiles et la Lune encore visibles. Elle réalisa que ça lui avait manqué. Puis ses yeux furent attirés par les mouvements dehors. C’était la cohue, ça ferraillait, ça saignait, ça hurlait. Des morts au sol. Elèves et mercenaires. Elle recula d’un pas. Elle n’en serait pas capable. Il lui serait impossible de se battre dans son état dans une bataille de ce genre. Elle serait plus raisonnable de rejoindre le bureau de Duncan et de se reposer. Peut-être pourrait-elle aider plus tard. Elle attendit un peu là avant de se décider et de partir vers l’havre de paix que devrait être le bureau du maître des Légendes. Priant pour que son amie aille bien. Elle se douterait où la trouver.


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[Reprise de l'Académie] Libération des prisonniers [Terminé]
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