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 Parce qu'on ne saura jamais si l'on rêve ou si l'on vit... [terminé]

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Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
Messages : 306
Inscription le : 06/02/2009

MessageSujet: Parce qu'on ne saura jamais si l'on rêve ou si l'on vit... [terminé]   Parce qu'on ne saura jamais si l'on rêve ou si l'on vit... [terminé] Icon_minitimeVen 16 Avr 2010 - 3:33


Un corps transi s’enfonça dans l’eau fumante. Les muscles se détendirent de ce début de nuit, bien trop agitée. Il était tard, ou plutôt tôt. La grande horloge de l’Académie annonçait une heure trente du matin. Les couloirs dénués de vies auraient pu jouer les rôles principaux des grands films d’horreur, et le silence des endormis pourrait passer pour le silence des morts. Mais Elio n’avait pas peur. Une ombre pouvait bien être tapie dans un coin non éclairée, et s’apprêter à l’attaquer sauvagement, il n’en avait que faire. Toutes ses pensées étaient tournées vers d’autres personnes. Vers une autre personne. Dormir lui était impossible, et cela depuis plusieurs nuits. Des cauchemars sans noms l’assaillaient et le plongeaient dans l’oubli à chaque réveil. Un bain calmerait sûrement le trop plein d’émotion qui l’envahissait.

Ses poils se hérissèrent au premier contact de l’eau, et une fine chair de poule vint granuler sa peau halée devenue blême en l’instant. Il fit quelques nages dans le grand bassin, fermant les yeux, tentant en vain de chasser ses pensées, puis prit place dans un coin, calant son crâne en arrière contre la pierre froide du bord. Soupirant il s’avoua perdant du combat contre ses réflexions.
Choisissait-il la bonne voie ?

Devenait-il l’homme qu’il voulait être ?
Ne prenait-il pas ce choix par désespoir ?

Que cherchait-il à prouver ? Qu’il n’était pas faible ? Il se le savait. Mais les autres ?
Etait-il réellement fier de ces actes ? Et dans ce cas, pourquoi ne lui en parlait-il pas ?
Parler n’avait jamais été son fort. Ou plutôt se confier n’avait jamais été son fort. Car parler il savait le faire, cracher des mots sur les autres ne lui posait aucun problème majeur. Leur dire ce qu’il ressentait, si. Et puis pourquoi leur dire ? Pour qu’ils y trouvent un moyen de le détruire ? Pour que ne soit peint sur son visage que ses misères et douleurs, et que l’on ait pitié de lui ? Un masque était tellement vital si l’on ne voulait pas souffrir. Marlyn avait raison. A trop s’ouvrir, à trop se dévoiler on se met à nu, faible et sans défense. Et alors on a mal, un jour ou l’autre. Quelle que soit l’intention de la personne en face.

Même les morts provoquent de véritables douleurs.
Des géhennes même.
L’absence pèse plus que la présence, c’est connu. Et puis, ce sont toujours ceux qui restent qui en pâtissent. C’est peut-être pour cela que le corbac se refusait d’en finir avec sa vie, lorsque l’idée l’effleurait. Pour ne pas satisfaire certain, et pour ne pas en abandonner d’autres.
Non. Il était trop égoïste, pour que ce soit cette raison là.

La vérité c’est qu’il était trop faible pour mettre un terme à sa vie, mais trop fatigué pour la continuer ainsi.
Une larme s’échappa de son œil, glissant avec lassitude sur le visage inexpressif du garçon.
La Mort…

Il y pensait souvent ces derniers temps. Parfois sérieusement, mais la plupart du temps juste en passant, histoire de ne pas oublier que tout homme est mortel et voué à disparaitre et à être oublié de tous.
Il ne voulait pas oublier sa mère. Il voulait la connaitre, mais cela lui était impossible.

Il ne voulait pas oublier Elera. Il voulait l’aimer et ne rien lui cacher, mais cela lui était interdit.
Il ne voulait pas oublier son père. Mais il devait faire comme si, car lui montrer de la haine serait lui montrer de l’amour. Et cela lui était insupportable !
Il aurait voulu ne jamais exister, ne jamais naitre. Il aurait voulu que ses parents ne se connaissent pas, ainsi Elle serait peut-être toujours vivante. Il aurait voulu ne pas sentir ce poids de responsabilité sur ses épaules et ce gout de vengeance sur la langue.
Vouloir…
Vouloir était un grand mot, à la taille des espoirs et des illusions de l’homme. Mais quel con l’homme !
La fierté d’appartenir aux faëls et son don pour l’arc l’avait quitté. Il n’était pas digne d’être des leurs. Il n’était pas même capable de savoir la vérité sur sa propre famille.

Sa famille…
Peut-être avait-il des oncles, des grands-parents, un grand-frère même !
Un grand-frère avec lequel il pourrait parler, se confier, s’entrainer, rire, partager ses repas, ses souvenirs sur leur mère…
Il divaguait. Pourquoi lui aurait-on caché un grand-frère ? Et pourquoi celui-ci ne serait-il pas auprès de lui ?

Pourquoi ?
Une question qui revenait sans cesse, et qui en englobait des dizaines d’autres.
Pourquoi ce silence, par exemple ? Pourquoi son père refusait-il de répondre à ses questions ?
Certains silences blessent bien plus que des paroles, aussi dures soient-elles…Et le pire c’est que face à ses silence on est impuissant.

L’apprenti guerrier s’immergea, noyant ses questions avec son corps. Ses membres demandaient grâce. Il ferait mieux de dormir, demain était encore un jour sans réponse, un jour comme parmi tant d’autres à endurer sur la grande scène du théâtre de la Vie. Peuplé d’acteurs masqués qui n’attendent eux aussi que le tombé du rideau pour qu’enfin cette mascarade cesse.

L’oxygène s’engouffra dans ses poumons, tandis qu’il se hissait hors du bassin. L’air frais de l’extérieur fit frissonner son anatomie nue. Il se formait, dévoilant à présent un aspect beaucoup moins enfantin qu’auparavant. Son visage changeait également, se durcissant au fil de son apprentissage. Son père ne le reconnaitrait pas.
Tant mieux.
Ou tant pis.

Il enlaça ses hanches d’une serviette, et s’apprêtait à sortir, habits en main, mais un vertige le prit soudainement. Sûrement du au changement de température et à la fatigue.
Elio dut toutefois s’appuyer contre le mur, fermant les paupières, il chercha à contrôler cette vague de malaise, cette montée désagréable au cerveau. Se croyant à même de sortir de la pièce et de retrouver le couloir frais de l’aile est, il lâcha prise et fit deux pas en avant.
Il n’en fit pas plus. Ses genoux fléchirent, et son corps chut au sol dans un bruit sourd. L’inconscience ne le garda pas pour elle longtemps, il reprit ses esprits presque de suite. Pourtant il fut incapable de bouger, et réalisa alors que ses jambes ne répondaient plus. Trop faible pour esquisser le moindre geste, il se laissa emporter par les bras de Morphée.







Tout est blanc. Blanc et vide. Dénué de meubles ou de quelconque objet. Pas même de sol ou de mur. Le Néant. Juste un homme, ou une femme, et moi. La silhouette s’approche, et je n’arrive toujours pas à savoir à quel sexe elle appartient.

-Qui êtes-vous ?

Pourquoi ma voix tremble-t-elle autant ?

-Et toi, qui es-tu ? demande en retour l’être androgyne.

Je reste pantois. Qui suis-je ? Je n’en sais rien. Je…Je ne sais pas qui je suis ! Quelqu’un doit me le dire, j’ai peur ! Si je ne le sais pas, qui le saura ? Ceux que j’aime me reconnaitront-ils ? Et eux, savent-ils qui je suis ? Et…qui sont ceux que j’aime ?
On rit à mes côtés.

-C’est normal que tu ne saches pas. Tu n’existes pas.

J’ouvre les yeux ébahis, mais je ne vois rien de plus.

-Tout ça n’est qu’une illusion, un grand rêve. Les hommes n’existent pas, l’Humanité n’existe pas. Ce n’est qu’une impression, un de tes rêves. Tu ne te réveilleras même pas !

Je veux hurler, mais je n’y parviens pas. Logique, je n’existe pas.
Soudain il y a des murs. Je ne les vois pas, mais je les sens. Le propriétaire de la voix a disparu. Les cloisons se rapprochent, m’acculent. Je suffoque, je suis incapable de bouger. Je vais mourir.
Ce n’est pas si grave, puisque ce n’est qu’un songe, et que je n’existe pas…
Je suis une illusion…une illusion qui se meurt entre quatre murs invisibles.

Puis plus rien. M’aurait-on ouvert une porte ? Il y a une grande plaine, longée par une rivière. Ce lieu m’est familier...
Sur l’herbe des corps. Des corps agonisants.
Je me précipite vers l’un d’eux. Maman ! Elle me regarde de ses yeux vides :

-Pourquoi ?

Je secoue la tête, je n’en sais rien. Je m’enfuis, c’est faux, ce n’est qu’une illusion, comme moi. Je découvre un autre mourant. Elera.

-Tu n’as pas sû me protéger.

Je crie, je cours au loin, les mais sur mes tempes. Je vais me réveiller !
Papa.

-Tu n’as pas sû m’aimer.

Nooooooon ! J’ai mal, j’ai le cœur qui saigne, on doit m’y planter des flèches là-dedans ! C’est un cauchemar, je vais me rév…

-Tu ne te réveilleras jamais. N’as-tu pas entendu ce qui t’a été dit ? Tu n’es pas réel, tu n’es rien. Il n’y a pas de fin à tout cela, pas même la mort puisque tu ne vis pas.

La voix provient d’un autre macabre. Marlyn.
Je regarde les éparpillés autours de moi. L’Académie entière trépassant et me laissant seul dans ma faiblesse…

Je tombe. Où ? Je ne sais pas. Je sais juste que je tombe. C’est sans fin, comme cette chimère. Je tombe.







Elio se réveilla en sursaut, avec pour seule impression de chuter de haut. Couvert de sueur, il glissa sur le côté, respirant avec peine.

*Ce n’était qu’un cauchemar…Je suis réveillé à présent, et vivant…*

Comme pour se rassurer il se toucha, puis se pinça le bras. Soulagé il se recroquevilla en position fœtale et se mit à pleurer. Tout était si…réel dans ses rêves. Il avait peur. Peur de refermer les yeux. Peur de revivre ce moment.
Peur que ce ne soit ce qu’il croit être la vie, le rêve et ce qu’il croit être le rêve, la vie…


 
Parce qu'on ne saura jamais si l'on rêve ou si l'on vit... [terminé]
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