Rencontre nocturne

Un guerrier veillait une blessée dans une petite chambre d'une auberge d'Al-Jeit. Le guerrier, c'était Locktar Guidjek, la blessée, elle, se nommait Winry Rimalda. Les deux personnes avaient essuyé un revers en recontrat un Mercenaire peu de temps avant. Winry avait été lourdement blessée et depuis Locktar s'en voulait. Il n'avait pas repoussé l'idée de Winry de partir pour Al-Jeit, au contraire, il avait insisté pour qu'ils y aillent. Le Corbac luttait contre le sommeil, il n'avait pas le droit de dormir. Ses yeux se fermaient peu à peu. Locktar se secoua. Il devait agir, se bouger pour ne pas dormir. Il sortit de la chambre puis de l'auberge. La nuit était noire et fraîche. Le guerrier s'enroula dans sa cape de voyage et il s'asseya un moment sur un banc.

Locktar savait qu'il leur restaient encore trois ou quatre jours pour rentrer à l'académie. Il ne pourrait bien sûr pas tenir pendant tout ce temps sans dormir. Il faisait suffisamment confiance à Pur-Flocon, son cheval, pour somnoler pendant la chevauchée. Il l'avait déjà fait durant ses nombreux voyages. Ces petites périodes de semi-sommeil ne lui permettrait pas d'être en pleine forme mais grâce à elles, il pourrait rentrer à l'académie sans devoir demander à Winry de veiller la nuit.

Locktar fixait l'auberge devant lui en repensant à la rencontre avec sa famille. Voilà 10 ans qu'il n'avait pas mis les pieds à Al-Jeit. 10 ans sans voir ses parents. Le guerrier avait pensé qu'ils lui en voudrait de ne pas avoir donner de nouvelles mais c'était tout le contraire. Sa mère avait fondu en larmes en le reconnaissant. Locktar avait raconté son périple à travers le Gwendalavir et il avait pris des nouvelles de ses parents. Il aurait pu prolonger en s'installant définitivement à Al-Jeit mais il partit tout de même. Il devait retourner à l'académie de Merwyn pour plusieurs raisons. La première, c'était pour ramener Winry là-bas. La deuxième, c'était pour retrouver ses amis qu'il avait laissé au sein de l'académie. Il était donc partit avec difficulté et il avait rejoint Winry.

Locktar caressa sa barbe. Jamais il n'avait porté de barbe avant ce voyage. Il se la raserait dès son arrivée à l'académie mais pour l'instant, il était bon de garder ce côté discret pendant le voyage du retour. Le guerrier avait sortit son épée de son fourreau, ainsi, il serait plus rapide pour se défendre et abattre quiconque s'approchait du feu. Même fatigué, il était capable de se défendre. Soudain, un bruit le fit sursauter. Aussi rapidement qu'il pu le faire, il se leva, épée au creux de son poing serré. Il scruta les alentours mais la nuit était si noire qu'il n'avait pas un champ de vision très étendu. Un archer pouvait très bien le prendre pour cible qu'il ne le verait pas. Il attendit tournant son regard dans toutes les directions sans rien voir. Avait-il rêvé? Ce bruit était-il un effet de son imagination? Il ne pouvait pas se permettre de replonger dans sa torpeur sans être sûr qu'il n'y avait aucun danger et il ne pouvait se permettre de s'éloigner de Winry et de l'auberge. Il n'avait qu'une chose à faire attendre: que la source du bruit se montre.

- Qui que vous soyez, montrez vous! lança le guerrier. Si vos intensions ne sont pas malseines, je vous laisserais la vie. Maintenant, montrez-vous.

Courir, c’était ce qui venait de passer maître mot dans sa tête. Edel était complètement perdu, dans ces rues sombres, dans son être, dans sa douleur. Hélène venait de mourir à son tour… au fond d’une rue noir d’encre et glaciale, dans ses bras... Elle n’avait pas tenu, sa blessure était trop grande, la femme avait perdu trop de sang et le froid avait eut raison d’elle… mais par dessus tout, elle n’avait pas été assez forte pour porter son amie plus loin, jusqu’aux secours. Elle n’avait rien put faire, comme ça avait été le cas pour tous les autres ! Et ses chiens qui étaient revenu à la charge ! Elle aurait peut-être du rassurer Hélène beaucoup plus… peut-être que si elle avait réussis à la porter jusqu’à un lieu sûr… mais quel lieu sûr ? Il n’y avait pas de lieu sûr, il n’y en avait plus…

Essuyant les larmes qui coulaient dru sur son visage, Edel sauta de la passerelle en bois où elle courait depuis un moment, ne faisant même plus attention ni au malaise que la hauteur lui inspirait, ni à la pluie qui battait son plein. Elle avait l’impression d’avoir un poignard planté dans le cœur et le désespoir broyait tout son être. Se réceptionnant comme elle put, la jeune femme poursuivit sa fuite dans une ruelle choisie au hasard comme elle le faisait depuis le début, avant de se mettre précipitamment dos à un mur, haletante.
Elle ne pourrait plus courir longtemps, elle était essoufflée et pas du tout en état de se battre en plus. Respirant difficilement, Edel s’écroula au sol, en larme. Se mordant violement un doigt pour ne pas hurler la douleur qui lui étreignait les tripes, la jeune femme se replia un instant sur elle-même, essayant vainement d’étouffer ce qui était en train de la submerger.

Une pluie froide comme la mort avait suivit son arrivé précipité à Al Jeit, comme si elle l’avait attendu, tel un mauvais présage attendant sa victime au tournant… elle n’avait même pas daigner faiblir un seul instant, comme dans une volonté malsaine de s’établir à l’image de la douleur qui déchirait son cœur depuis que le premier membre des son détachement était tombé. Trempée, le froid n’avait plus qu’à faire son lent et tortueux travaille, elle ne sentait même plus ses mains et sa cape de voyage ne la protégeait plus d’aucun courant d’air. Le seul sac qui lui restait et qui était accroché à son dos était trempé et elle pouvait bien imaginer que c’était aussi le cas de ses maigres réserves et de ses vêtements de rechange se trouvant à l’intérieur.

Elle ne pouvait ni continuer à s’enfuir ainsi, car elle mourrait d’épuisement si elle continuait comme ça, ni se décider à affronter ses poursuivants cette nuit. C’était l’une des règles d’or si on voulait avoir un minimum de chance de survit lors d’un combat: ne jamais se battre sous la domination de ses sentiments. Et sous leur domination elle y était précisément plus que jamais. Elle ne devait pas se battre ce soir, ou elle perdrait irrémédiablement, ses sentiments la dominaient en maître, elle ne devait même pas effleurer l’idée de faire volte face et affronter ses ennemis nocturnes, à moins d’y être forcée. Au bruit de pas précipité qui se rapprochaient, Edel se releva tant bien que mal et retrouva enfin une rue fréquenté malgré l’heure tardive.

Rabattant sa capuche au maximum pour dissimuler son visage, elle se fondit le cœur battant, dans la masse sans plus réfléchir après s’être de nouveau séché les larmes. Ils n’oseraient pas l’attaquer au milieu de tous ses gens, pas sans Meryndre qui n’était pas avec eux cette foi-ci, elle devait regagner la sortie de ville, mais avant il fallait disparaître pour qu’elle ait une chance de les semer.
Sur son passage elle bouscula plusieurs personnes, jeta un regard en arrière, vit les quatre hommes la poursuivant à un bon rythme, déboucha dans une rue adjacente sans vraiment savoir comment, accéléra le rythme, l’horreur la saisit quelque secondes.
Plus loin devant elle, un autre homme avait fait son apparition, comme si il l’avait attendu le fourbe ! L’arme à la main, il prononça quelque chose, alors qu’elle approchait sans ralentir, mais elle ne comprit pas un seul mot. De toute façon il était seul face à elle et derrière elle, ils étaient quatre, le choix d’itinéraire était naturellement déjà tout trouvé.

Edel força l’allure et dans un chuintement net et propre, dégaina son sabre qui étincela à la faible lumière d’une fenêtre encore éclairé. C’était décidé, elle passerait par le chemin le moins encombré. Arrivant sur l’homme qui avait déjà adopté sa posture de combat, Edel accélérât un peu plus sa course, posa un pied ferme sur le petit muré sur lequel il avait attendu jusque là, s’éleva dans les air au dessus de son adversaire, fit mine de l’attaquer de front avec son sabre, qui fut immédiatement dévié par une défense sévère qu’elle ne reconnu pas. Ne se laissant pas déstabiliser par se détaille, la jeune femme enchaîna sa parade en posant une main ferme sur l’épaule de l’individu pour terminer sa roue aérienne, lui écorchant profondément le bras au passage, d’une autre lame que l’homme n’avait pas vu venir ; trop occupé à lorgner la lame de son sabre qui se faisait plus menaçante.

Retombant souplement sur ses pieds, Edel jura de l’avoir manqué aussi bêtement. Elle fit volte face, s’apprêta à reprendre sa course de plus belle, mais une main autoritaire la bouscula sans ménagement, de façon tout à fait inattendu. Sa capuche glissa et sa longue chevelure dorée fut libérée. Se retournant violemment vers l’individu dans la ferme intention de l’achever, la jeune femme leva son sabre, mais ne l’abaissa pas, frappée par la stupeur qui se lut dans les yeux de son ennemi. De toute évidence, celui là n'était pas très informé sur sa cible. Ces pauvres idiots se laissaient embarquer dans des quêtes dont ils ignoraient tout de l'ampleur, comme de ce qu'ils poursuivaient. Une chose bien absurde et totalement suicidaire. Mais ce n'était pas elle qui en serait gênée, c'était un avantage non négligeable. Ils lui faisaient juste pitié, de prendre ainsi le risque de perdre la vie à cause de leur ignorance.
Profitant de ce moment de flottement qui emplissait la tête de ce débile barbue ( c’est pas contre toi hein ) Edel n’insista pas sur l’affrontement et repris sa fuite avant que les autres ne rejoignent leur compère qui visiblement, ne comprenait pas bien ce qui se passait. Elle aurait tout le temps de le tuer plus tard si là était son destin.
Elle accélérât l’allure en voyant les quatre hommes se rapprocher et apercevoir l’autre qui ne bougeait toujours pas. Ça devait être le plus idiot des cinq, c’était peut-être pour ça que lui devait attendre quelque part au lieu de la poursuivre comme les autres, car pas assez intelligent. Une chose était sûre, il allait sérieusement se faire rabrouer par ses comparses en plus de perdre tous le sang de son bras.

Une furie avait surgit de l'ombre. Elle courait sans vraiment regarder où elle allait. Locktar la vit tout de même sortir un sabre. Voyant le danger venir, le guerrier adopta immédiatement une posture de combat. La furie fut d'une rapidité déconcertante. Elle sauta, prenant appui à l'endroit où Locktar s'était installé quelques minutes plus tôt. Elle attaqua et le guerrier dévia l'arme. C'était plus un réflexe d'homme aguérrit par le combat plutôt qu'une défense prévue et préparée. Le Corbac avait laissé un libre accès à son côté gauche mais il n'avait vu qu'un sabre dans la main de son adversaire. Il n'avait donc pas de raison de s'inquiéter de laisser son flanc sans défense. Sa surprise fut intense et la douleur fut vive quand il reçut une attaque sur son bras gauche. La furie possèdait donc une autre lame cachée. Cette pourriture avait eu la chance de s'en prendre à son bras gauche qui n'était pas celui avec la protection de fer.

Après son attaque, elle atterit souplement derrière lui et elle continua sa course. Peu de temps après, ce fut trois hommes qui dépassèrent Locktar à la même vitesse que la furie. Elle était poursuivit, ça ne faisait aucun doute. Avec ce qu'il avait vu des trois hommes, c'était certainement des tueurs payés pour liquider les ennemis sans se salir les doigts. La jeune fille avait-elle pensé qu'il était lui même à sa poursuite? C'était peut être pour cela qu'elle l'avait attaqué. Locktar n'attendit pas plus. Il agrippa le dernier homme, celui le plus prêt de lui, par la chemise et il l'envoya à terre. L'homme se débattit mais Locktar n'était pas un simple soldat qui débutait. Il le tua rapidement. Il déchira ensuite un pan de la chemise de sa victime et il se fit un pansement autour de sa blessure.

La furie et les deux autres hommes avaient continué leur course et ils étaient déjà loin. Bon, Winry était en sûrement en sécurité dans cette auberge. Locktar pouvait se permettre d'aider la jeune fille. Si jamais elle était une mercenaire, il la tuerait aussi. Le guerrier se mit à courir dans la direction que les trois personnes avaient prise. Le Corbac souriait. Lui qui voulait de l'action, il était servit.


[C'est court, je m'en excuse, mais je me suis dit que c'était pas trop logique qu'il te rattrape alors à toi de voir pour la suite ^^]

Virant subitement sur sa gauche, Edel s’arrêta pour reprendre son souffle. La gorge et les poumons en feu elle posa un moment sa tête contre le mur où elle s’était adossée, rabattant sa capuche sur la tête. Elle était dans un petit chemin, dont la largeur ne dépassait pas le mètre soixante environ et qui passait entre deux habitations, reliant deux ruelles entre elles. Il faisait si sombre qu'elle avait du mal voir avec certitude ce qui l'entourait.
L’angoisse lui tenaillait le ventre et une boule dans la gorge l’empêchait d’inhaler convenablement l’air glacial qui se refermait sur elle. Son instinct de survit était en pleine lutte avec ce que sa raison réalisait peu à peu. Elle allait mourir. Oh bien sûr qu’elle se battrait à en faire regretter plus d’un, et peut-être même qu’elle pourrait les tuer tous, mais pas sans qu’elle même puisse survivre au finale. Elle était trop épuisée, elle avait trop froid, elle ne survivrait pas… de plus la perspective d’un combat à cinq contre un, ne donnait pas plus de couleurs au tableau. Elle devait à tout prix les prendre un par un, si elle voulait avoir toutes ses chances, en admettant bien sûr qu’elle en ai.

Lentement la jeune femme risqua un regard dans la ruelle qu’elle venait de quitter, deux de ses poursuivants ratissaient prudemment la rue en se rapprochant du lieu où elle était. Revenant à sa position initiale, la jeune femme tourna la tête vers le bout de l’étroit chemin où elle se trouvait, afin d’évaluer si quelque chose pourrait servir soit à sa fuite, soit à un affrontement. Son cœur s’arrêta subitement de battre quand ses yeux se posèrent sur l’homme barbu qu’elle avait blessé un peu plus tôt, juste là à sa gauche, comme si il attendait lui aussi quelque chose.. Il lui fit signe alors de garder le silence. Etait-elle à ce point diminuée pour ne pas avoir entendu un guerrier de cette corpulence ?
Envahi d’horreur, Edel porta sa main à sa courte lame qui lui permettrait une plus grande aisance dans un espace aussi réduit, une main qui fut de suite immobilisée par une poigne de fer. Se ressaisissant de la surprise créé par cette apparition soudaine, la jeune femme poussa violement son adversaire contre la paroi opposé à la leur, lui assénant un coup de tête qu’il parvint à bloquer et qui la sonna plus qu’autre chose, essaya de nouveau de dégainer, en fut empêchée, enchaina une frappe à l’abdomen et au visage, fit tournoyer une de ses fines lames entre ses doigts et… un bruit survint sur la droite, et elle se retrouva brutalement dos contre mur, une main plaquée sur la bouche et l’autre lui broyant presque la sienne armée.
Le guerrier aussi avait entendu et observait l’extrémité de la petite rue, par où pouvait surgir à tout moment ses compagnons. Mais en ce cas pourquoi l’empêchait-il de faire du bruit ? Surement pour ne pas attirer l’attention des occupants des maisons environnante… elle n’attendrait surement pas les deux autres en tout cas et… les deux homme passèrent devant l’étroit embranchement sans même les voir. C’est alors qu’Edel réalisa que la lutte qui avait précédé leur arrivé à son niveau, les avait pousser plus loin dans l’étroit chemin, où aucune lueur permettait de les discerner.

Observant attentivement l’individu qui lui faisait face et qui lui aussi ne fit aucun bruit au passage de ses comparses, un feu de méfiance embrasa le regard saphir de la jeune femme. Elle ne savait pas pourquoi il avait laissé allé les hommes avec qui il travaillait, mais elle n’était pas non plus certaine de vouloir vraiment savoir. Une chose était toutefois d’une certitude incontestable, une autre vie prendrait très bientôt fin, là dans cet étroit chemin sans lumière, et ça ne serais pas la sienne.

Bah, tu pouvais quand même broder un peu plus non?

Locktar avait finalement réussit à retrouver la jeune fille. Elle avait échappé au regard de ses poursuivants mais les deux hommes étaient toujours là, tentant de la retrouver. Elle était doué, cette furie. Etait-elle une marchombre? Si Locktar choisissait l'affrontement plutôt que la fuite, c'était qu'il était très peu doué pour se dissimuler. Heureusement, là, il n'était pas la cible des deux hommes qui cherchait la jeune fille. Il avait donc pu sans trop de difficultés à se cacher.

Le guerrier surveillait la furie du regard. Il se doutait bien qu'elle ne tarderait pas à le repérer. Dès que Locktar croisa son regard, il mit un doigt sur sa bouche en signe de silence. Ils devaient surtout pas dévoiler leur présence aux deux hommes. Il était tout près d'elle et il vit immédiatement qu'elle chercha une arme. Ah non, il n'allait pas encore être blesser. Une estafillade sur le bras, c'était largement suffisant. Il l'immobilisa sans attendre. Elle se débattit, cherchant à fuir. Locktar ne voulait surtout pas lui crier qu'il ne lui voulait pas de mal, ils auraient été repéré par les deux tueurs qui recherchait la jeune fille. Le combat faisait bien assez de bruits pour ne pas en rajouter d'autres. Elle arriva à s'échapper de nouveau mais elle n'alla pas bien loin.

Comme Locktar s'y était attendu, les deux hommes avaient entendu le combat. Ils devaient se dissimuler le plus rapidement possible et le plus silencieusement possible. Il plaqua la jeune fille contre le mur. Cette fois-ci, elle ne pourrait rien dire, Locktar avait prit soin de mettre une main devant la bouche de la jeune fille. Les deux hommes passèrent non loin d'eux sans les voir. Le guerrier poussa un soupir silencieux. Heureusement que la furie s'était quelques peu échapper sinon, ils auraient du combattre.

Le Corbac tourna son regard vers la jeune fille. Elle était très belle avec ses magnifiques cheveux blonds. Le jeune homme en était assez troublé mais il n'oublia pas le danger pour autant. Ils devaient aller à l'auberge, là-bas, ils seraient en sécurité.

- Vas-tu enfin te monter raisonnable? Je ne suis pas là pour tuer. J'essaie de te sauver la vie. Ne me demande pas pourquoi, je ne sais pas. Maintenant, je vais libérer mon emprise sur toi. J'ai une chambre dans une auberge non loin de là. Suis moi et tu seras en sécurité.

Locktar réalisa que même avec ce discours, il avait peu de chance d'être cru. Après tout, elle était poursuivit par des tueurs et il pouvait tout aussi bien l'emmener ailleurs pour la tuer seul et récolter la récompense qui devait normalement accompagné le contrat d'assassinat. C'est pour ça qu'il ajouta une chose avant de la libérer:

- Si tu veux une preuve de ma bonne foi, compte le nombre de tes poursuivants et tu veras qu'il y en a un de moins. Je l'ai tué. Ces hommes ne sont pas mes comparses.

Le guerrier lâcha la jeune fille. Locktar avait évidemment parlé à voix basse pour ne pas se faire repérer par les deux tueurs qui devaient pas être très loin. Il risqua un coup d'oeil à l'extérieur de la ruelle. Personne. C'était pas vraiment une bonne chose. Il aurait aimé voir les deux hommes. Là, ils pouvaient être n'importe où. S'ils sortaient, ils pouvaient très bien surgir d'une de nombreuses ruelles qui se trouvaient non loin. Il n'était pas contre l'idée de se battre mais il ne connaissait pas la force des hommes qu'il devrait affronter. La mort n'était pas dans ses plans actuels. Devant l'inconnu, mieux vaut passer son chemin.

Il se retourna vers la jeune fille. Elle n'avait pas fuit et surtout, elle n'avait pas encore renouvelé sa tentative de tuer Locktar, tant mieux pour le guerrier.

- Tu as une idée pour retourner à l'endroit où j'étais assis tout à l'heure? demanda tranquillement le jeune homme. J'ai l'habitude de me battre, mais je ne pense pas que ça soit la meilleure solution. A moins que tu ne veuilles mettre un terme pour de bon à la vie de tes poursuivants. C'est à toi de voir.

Locktar avait adressé un de ses plus beaux sourires à la jeune fille. Peut être que ça finirait de la convaincre après tout.

Une preuve de bonne foi ? D’avoir tué l’un des quatre autre ? Ses chiens ne valaient rien, ils n’avaient aucune compassion ou remord pour ceux qui les accompagnaient. Ils opteraient pour n’importe quelle ruse pour pouvoir accomplir ce qu’ils avaient à faire, que ce soit devoir tuer les autres, les trahir ou même à se montrer aussi compatissant que se montrait étrangement cet homme en face d’elle. Ils feraient n’importe quoi pour leur récompense. Ils savaient qu’elle était seule maintenant et qu’elle serait en quête d’une aide, n’importe laquelle pour leur échapper. Se présenter les premier à ce post était donc une manœuvre fort sournoise mais qui pouvait porter bien des fruits. Mais ce qui la frappa le plus ce fut le tutoiement. Il n’y avait que ses frères qui la tutoyait ou bien Meryndre et cet homme était bien plus proche du dernier qu’il ne l’était des autres.

_Si tu crois que je vais croire ton petit manège ! –murmura-t-elle le regard sévère et la voix menaçante - t’isoler avec moi et me proposer une sois disant chambre dans une dite auberge, n’était peut-être pas ta meilleure carte à jouer. Dans quel monde as-tu déjà vu une femme sensée suivre un inconnu dans une auberge ?

Rangeant sa fine lame d’un geste habitué, elle ne quitta pas l’homme des yeux.

_Je te laisse pourtant ta chance –fit-elle sans ciller – car ton art n’est pas si différent du mien. Bas-toi comme un véritable guerrier pour au moins réparer ta traîtrise envers les tiens. Peut-être seras-tu alors pardonné par tes ancêtres.

Edel n’était pas folle non. Mais elle avait eut ce qu’elle voulait, un de ses poursuivants, isolé du reste du groupe, totalement seul, elle ne pouvait pas rêver mieux. En ce cas autant tenter de faire que cet homme ait au moins une mort digne, puisque sa vie ne l’avait sans doute jamais été.

Dégainant lentement sa courte lame, la jeune femme prit progressivement ses marques de combat, le dessin s’animant de façon atypique sous son Gant, comme à chaque foi que son cœur se mettait à battre au rythme d’un affrontement. Régulant sa respiration, elle se promit de faire le plus vite possible pour pouvoir enfin se réfugier ailleurs. Car si son visage ne laissait rien paraître, elle était véritablement terrifiée. Elle n’était toujours pas en état pour combattre et son adversaire n’était pas le plus faible des cinq… ça main était encore engourdi par la poigne dernièrement subit, mais maintenant qu’elle y était, elle ne pouvait plus reculer. Elle devrait entièrement compter sur sa capacité à viser juste dans les plus bref délais. Mais plus déstabilisant encore, bien que largement angoissée, elle ne se sentait pas vraiment en danger avec cet individu. Fait tout à fait inquiétant paradoxalement, puisque l’autre détenait tout ce qui fallait pour semer l’inquiétude dans n’importe quel esprit. La fatigue commençait sérieusement à erroné ses discernements, décidément. Ce n’était pas du tout une bonne nouvelle en plus du fait qu’elle ne savait absolument où elle irait après s’être débarrassé de celui là.

Bien sûr que non elle ne savait pas comment retourner là où elle avait croisé cet homme, comme elle était incapable de revenir où que ce soit. Elle ne connaissait rien, n’avait jamais rien vue de cette ville, et ce n’était pas dans ses propriétés de pouvoir voir aisément dans le noir. Elle ne savait donc pas où elle irait, mais peut importait elle devait déjà en finir ici, avant de se concentrer sur autre chose.


A toi de chercher un peu la suite maintenant

Et voilà, cette imbécile ne le croyait pas. Si Locktar avait vraiment voulu la tuer, il l'aurait fait quand il l'avait maitrisé peu de temps auparavant et s'il avait voulu l'enlever, il l'aurait d'abord débarasser de ses armes. Cette jeune femme était-elle suffisamment stupide pour continuer de croire en la mauvaise foi de Locktar? Apparemment oui. Il s'était embarqué à suivre une peste non reconnaissante. Mais pourquoi avait-il était si bête pour poursuivre cette fille qui l'avait blessé sans même ouvrir la bouche? Son bon coeur et son âme galante le perdra, c'était certain.

Très bien, si cette blondasse ne voulait pas le suivre, il n'allait pas rester 107 ans à discuter.

- Mais quand vas-tu ouvrir un peu tes mirettes? Je ne suis pas venu pour te tuer ou te kidnapper. Je n'ai rien contre toi. Mes seuls ennemis sont les mercenaires du Chaos. Alors si tu fait partie de cette noire guilde alors oui, je te tuerais mais sinon, je ne chercherais pas à te blesser. Maintenant, peu importe si tu souhaites croupir dans cette ruelle pendant que les types te cherchent. Ils tomberont sur toi d'un moment à l'autre. Je ne souhaite pas ta mort mais c'est à toi de faire les choix concernant ta vie. Je sais une seule chose, c'est que demain, je prendrais la route pour l'académie de Merwyn. Tu peux venir avec moi si tu le souhaites mais je ne te forcerais pas.

A la fin de sa tirade, Locktar remarqua une chose. Il s'était laissé emporter par sa colère vis-à-vis de la jeune femme et il avait fort, beaucoup trop fort. Sans attendre, il se retourna pour voir où les tueurs se trouvaient. Il ne les voyait toujours pas. Mais où étaient-ils? Soudain, Locktar les vit et surtout, les hommes le virent également. Ils foncèrent vers la ruelle où le Corbac et la jeune femme se cachait. Le guerrier ne voulait pas fuir. Il n'était pas très porté sur la course à pied. Il préférait se battre. Locktar sortit de la ruelle, l'arme à la main. Se battre dans un endroit si étroit était une très mauvaise idée. Plus il y a d'espace, mieux c'est. En se lançant dans le combat, le Corbac espérait une chose: que son action fasse changer la jeune femme d'avis.

Pendant sa course, Locktar analysait rapidement ses ennemis. Il n'était pas un guerrier qui fonçait sans réfléchir. Certes, il se battait souvent sans de vraies raisons mais il observait toujours ses adversaires avant l'affrontement. Trois ennemis qui semblaient peu doués pour le combat au corps à corps. C'était visiblement des tueurs qui misaient sur leur nombre et pas sur leur talent au combat. Tant pour Locktar. Le Corbac était un guerrier avec dix ans d'expérience derrière lui. Il avait été soldat pour l'empereur dans cette même ville. Trois ennemis ne lui faisaient pas peur. Il avait connu bien pire. Voir une masse d'ennemis arrivée en face de vous était bien plus inquiétant car, lui, tout jeune soldat qu'il était, il savait que l'affrontement se solderait à dix contre un minimum. Jamais il ne redeviendrait un soldat, Locktar se l'était promis. Il ne voulait plus être un pion déplacé selon les bons vouloirs de l'empereur. Il menait sa vie comme il l'entendait désormais.

En un rien de temps, Locktar fut au contact avec les trois hommes et rapidement, les bruits de choc entre métaux se firent entendre. Lame contre lame. Les trois tueurs étaient finalement de bons bretteurs. Ils attaquaient de concert, obligeant le guerrier à pousser son art au maximum. Le Corbac ne pouvait porter d'attaques sur l'un ou l'autre de ses adversaires. Chacun des tueurs paraient à merveilles les erreurs de ses compères. Un combattant de piètre niveau aurait immédiatement paniqué devant le peu d'issue que le combat offrait mais Locktar n'était pas de ceux-là. Il y aurait bien une issue qui s'ouvrirait devant lui à un moment ou à un autre. Il avait connu des situations bien pires et il s'en était toujours sortit, blessé certes mais en vie. Ce soir-là, il ne pouvait mourir. Winry dormait tranquillement dans une auberge de la vie et il ne pouvait quitter cette vie en la laissant seule dans l'état où elle était.

Soudain, un des tueurs commis une erreur. Déséquilibré par une attaque manquée, il avait ouvert ses défenses. Locktar n'attendait que cela pour attaquer. Sans s'occuper des deux autres, il fonça. Malgré que sa lame fut repoussée, le guerrier blessa son adversaire au bras gauche. Un sourire se dessina sur le visage du Corbac.

- Vous allez mourir, tous sans exception. Profiter de vos derniers instants car ce soir, votre vie s'achève.

Arrogance. Certitude. Tout pour déstabiliser l'adversaire. Frapper le moral pour ensuite frapper le physique. Cette technique a porté ses fruits bien souvent. En pleine panique, les erreurs se montraient plus nombreuses. Locktar venait de le prouver, il guettait la moindre erreur. Dans ce combat, erreur signifiait blessure.

Il était fou ! C’était un fou ! Il ne la connaissait même pas et voilà qu’il lui hurlait presque dessus comme un dément. Edel en fut d’abord, à la foi surprise et légèrement effrayée, mais aussi très vite, totalement outrée. Personne ne lui parlait comme ça, jamais ; c’était un très grand manque de respect et aucun de ceux qu’elle connaissait, ne se serais jamais permis de s’exprimer ainsi. Aussi fou que celui là pouvait l’être cependant, il n’en était pas moins odieux et complètement dérangé.

Même en admettant qu’il ne soit pas avec ces hommes, pourquoi l’avait-il suivit ? Elle pouvait aussi bien être la « méchante » et les autres les « gentils ». Elle pouvait être considéré comme particulièrement dangereuse pour être ainsi poursuivi non pas par un seul, mais bien par quatre à cinq à la foi. D’ailleurs dangereuse elle l’était bien au fond, c’était bien pour ça qu’ils l’attaquaient toujours en groupe. Décidément cet inconnu était bien naïf et complètement incapable d’avoir ce genre de réflexion… un bel imbécile en somme. Il ne savait pas dans quel genre de plat il venait de mettre grossièrement les pieds.
Cela dit, il ne l’avait pas encore tué, même si elle doutât fortement qu’il en fut véritablement capable dans un affrontement à un contre un. Mais du moins n’avait-il rien essayé de stupide jusqu’ici.
Ce fut l’évocation de la fameuse académie qui ébranla sérieusement ses doutes quand à l’appartenance de cet homme, au groupe qui l’a poursuivait depuis quelques jours. En même temps cela pouvait être aussi une mascarade, ils n’ignoraient certainement plus ça destination à présent qu’elle en était si proche…

Edel se retrouva dans une position délicate et pesta contre elle-même de permettre autant de temps à l’indécision. Que devait-elle croire ? Devait-elle y croire d’ailleurs ?
Sa respiration resta bloqué dans sa gorge quand elle vit ses poursuivants déboucher au bout de la rue et se diriger vers elle. Ce qu’elle redoutai était venu… peut-être n’était-elle pas si mauvaise que ça, au combat sous l’emprise de ses émotion finalement ? Elle l’ignorait totalement, avant chaque combat elle avait toujours réussis à faire le vide avant.
Les rythmes de son cœur s’accélérèrent à nouveau, soulevant sa poitrine à un rythme irrégulier. Dégainant sa courte lame de nouveau, elle resta à distance respectueuse de l’individu qui s’était lui aussi retourné vers le bruit, sans pour autant quitté les autres des yeux. Elle y était maintenant, elle verrait bien si… sans prévenir, l’homme qui l’avait surprise un moment plutôt se lança à la rencontre des trois autres qui arrivaient sur eux à vive allure.

Stupéfaite, Edel en resta sans voix et tout à fait sans réaction. Durant un moment elle observa ce qui se passait, restant prudemment dans l’ombre. Il ne servait à rien d’allé à la rencontre de l’affrontement, puisqu’elle n’était pas encore certaine du nombre de ses adversaires.
Attendant le moment, elle observa attentivement tout ce qui se faisait. Cela ne semblait pas être une comédie et rien dans le visage de chacun de ses poursuivants n’indiqua la surprise que l’on pouvait avoir face à un imprévu ou une trahison inattendu. La jeune femme en fut soulagée, s’était bien sa bonne étoile qui lui avait envoyé cette personne ! Rengainant son arme, elle voulu s’élancer pour allait aider la providence mais se ravisa finalement. Après tout il se débrouillait pas mal tout seul.
Un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres et elle décida de s’installer un moment en spectatrice, appuyé contre le mur où elle était resté. Ça lui servirait peut-être pour plus tard après tout, de regarder comment la providence se bougeait. Et d’ailleurs elle se bougeait appréciablement, mais le combat commençait à s’attarder de façon gênante. Ce n’était pas tout de prendre des notes sur la façon dont son futur nouvel allié se débrouillait, mais d’autres ennuis pouvaient arriver à tout moment, il fallait écourter ! Et ça ne serais pas bien compliqué, maintenant que celui que sa bonne étoile avait envoyé, les avait tous bien amoché. De plus, elle avait prit sa décision de toute façon.

S’élançant vers le petit groupe qui se chamaillait frénétiquement, Edel arriva rapidement au centre du conflit, entre celui qui devait rallier l’académie et les trois autres. Tout à fait surpris de voir soudain leur cible surgir juste en face d’eux, Edel n’eut aucun mal à parer les attaques destiné à l’autre derrière elle. Elle riposta immédiatement. Son sabre quitta son fourreau en décrivant un arc de cercle parfait, et sa courte lame alla s’enfoncer sauvagement entre les côtes de l’homme qui était le plus proche. Ce dernier vit du coin de l’œil, ses deux acolytes s’effondrer, mort avant même d’avoir touché le sol, une coupure propre et net leur ouvrant la gorge. Retirant sèchement sa courte lame, Edel ferma un instant les yeux alors que l’homme allait rejoindre ses complices au sol. C’était fini pour cette foi, ou presque.
Se retournant enfin vers l’inconnu qui n’avait pas bougé, Edel ne rengaina pas ses armes. Il pouvait encore changé d’avis maintenant qu’il venait de voir ça. Il valait mieux être prudent.

_Je te suivrais. – lui dit-elle seulement -