[Répartition] Brenkyn Derkas (Corbac)

[Désolé, c'est un peu trop court à mon goût mais je ne savait plus trop quoi dire et j'était pressé d'être répartis]

Une magnifique journée, d’immenses murs de pierres. Entre ces murs, une foule de personnes discutant et se déplaçant entre les différents bâtiments. Parmi ces bâtiments, entre une tour, des écuries et une cabane, une immense bâtisse de pierres grises avec à l’entré, un simple panneau : Académie de Merwyn, Aile principale. Devant ce panneau, un jeune homme dans la vingtaine, habillé comme un voyageur, avance, l’air sombre et peu avenant.
Ce jeune homme, c’est Brenkyn Dercas, jeune aspirant au titre de Marchombre qui se rend voir l’intendant de l’académie pour finaliser son inscription. Brenkyn avait eut l’occasion de comprendre ce qu’on attendait de lui en accomplissant les Quatre Défis et se sentait prêt. Il avait été convoqué au bureau de l’intendant pour être répartis mais avait deux problèmes : il ne savait ni en quoi consisté la répartition, ni où se trouvait le fameux bureau !
Il avait déduis que l’intendant étant quelqu’un d’important, son bureau devait être dans l’aile principale et il s’aperçût en entrant qu’il ne s’était pas trompé. Face à lui se tenait un immense escalier et un panneau d’or indiquait : Bureau de l’intendant, le formidable Jehan Hil’Jidwin.
*En voilà un qui à l’air modeste*,
ironisa mentalement Brenkyn.
Il suivit toute une série de panneaux de ce genre et arriva enfin, après plusieurs séries de marches, de long couloirs et de portes, en face du bureau du fameux Jehan Hil’Jidwin. Il s’apprêtait à frapper quand il eut soudains une étrange pensée :

*Et si je m’étais trompé ? Et si on ne m’acceptait pas à l’académie ? Que ferais-je ?*


Mais il repoussa bien vite ces idées et se prépara à un long dialogue, chose pour laquelle il était tout sauf doué ! Après une hésitation, il se composa un masque qui ne laissait pas filtrer ses émotions et tenta de produire, sans grand succès, un sourire courtois. Il frappa ensuite, trois coup, et entra. Il se retrouva dans une grande salle. Sur les murs étaient accrochés de nombreux tableaux représentant l’académie et son histoire. Une armure était placée à sa droite, comme un garde. De nombreux costumes
rouges trainaient dans un coin. Face à lui, un bureau. Derrière le bureau dans lequel était gravé quatre symboles, une loutre, un chat, un loup et un corbeau, devant un mur frappé aux armoires de l’académie, se trouvait un homme tout de rouge vêtu. Brenkyn déclara la phrase qu’il avait préparé, rapidement, trop à son gout d’ailleurs :

-Bonjour Sire Hil’Jidwin ! Je me nomme Brenkyn Dercas et je viens ici pour me faire répartir. D’ailleurs, que veut dire répartir ? Je veux aussi devenir Marchombre ! Comment dois-je procéder ?

Le jeune homme repris son souffle en attendant la sentence. Ces quelques paroles lui avaient coutées bien plus qu’on aurait put le croire et il était très inquiet de l’effet qu’il avait produit. Il ne tarda pas à avoir la réponse.

" Non, Non ma fille, tu n'iras pas danser, non non ma fille, tu n'iras pas daan ... "

Le Sieur Hil'Jidwin travaillait depuis tôt ce matin à déclasser des feuillets d'inscriptions, des dossiers de passages, des registres. Il travaillait, oui, depuis que le soleil avait atteint son zénith, soit depuis une petite heure et demie. La sueur faisait briller son front comme une pluie de petites étoiles. Là, il se trouvait installé sur sa chaise, dissimulé derrière son bureau, lui même rendu invisible par les détritus posés dessus, dont le vélo à roulettes de l'intendant, une baguette magique qu'il avait confisqué au détour d'un couloir, une lampe magique dont le génie n'avait pas daigné réaliser ses voeux, une table à repasser dont il n'était pas parvenu à se servir. Deux-trois autres choses inutiles s'y ajoutaient, tel un liner de piscine, une tronçonneuse qui avait bien failli lui couter un doigt, et ... Ah ! Oui, une boite de chewing-gum qu'il venait tout juste de voler, et qui trônait au haut de la pile. Les yeux de l'intendant le caressaient depuis un moment, mais il n'osait s'en approcher, préférant faire durer le plaisir contemplatif.

Il approchait donc la fin de sa seconde demi-heure de pause lorsqu'un jeune homme tout à fait adorable, avec un affreux petit sourire niais mais de charmants yeux sans fond ébranla légèrement sa porte. Il parut émerger d'une sorte de transe lorsque le petit homme entra et eructa son discours. Il parlait vite, avec un petit ton angoissé. L'intendant se leva lentement, avec toute la grâce due à son rang, et ce petit air précieux qu'il affectionnait tant. Il plissa les yeux, avant de prendre la parole, d'une voix lente et profonde.

" Monsieur, pour commencer, je vous prierai de prendre soin du matériel mis à votre disposition. Vous serez bien agréable de frapper la porte de ce bureau en mesurant votre force, la prochaine fois que vous désirerez y entrer."

Il fit mine de se détourner, mais se ravisa brutalement, les yeux fixés sur les bras du jeune homme.

" Etant donné la fondue savoyarde qui semble composer vos muscles, j'ai du me tromper, vous n'avez nécéssairement pu ébranler cette porte. Excusez-m'en."

Il regagna son fauteuil en dissimulant son rire narquois, et s'installa, faisant voleter sa longue cape vermeille posant ses deux mains jointes sur le bureau. Il saisit de ses longs doigts le paquet de Chevin-Gomme, faisant glisser deux petits cachets dans sa main, avant de la tendre à son interlocuteur, qui ne bougea pas.

" Vous n'en voulez pas ? Vous devriez, ça pourrait vous consoler de ne pas être accepté ici. "

L'autre ouvrit de grands yeux, estomaqués, et le Maître ne put retenir son large sourire, ravi d'avoir aussi bien réussi son effet. Effet quelque peu terni quelques secondes après, lorsqu'il ingurgita, avec un grand geste, les deux pastilles de Chevin-Gomme. Se battant toutes deux pour atteindre son gosier, elles se coincèrent dans sa gorge et l'intendant s'étouffa, en bonne et due forme, avant de les recracher. Les yeux emplis de fureur, il dégobilla les mots suivant.

"Ah!-vous-avez-essayé-de-me-tuer-je-le-vois-bien. La-répartition-consiste-à-attribuer-à-chacun-une-maison-en-tenant-compte-de-son-tempérament-et-je-vous-envoie-à-Corbac-cette-bande-d'assassins! Là !"

Et il courrut à toutes jambes au dehors de son bureau.