Mauvaise rencontre... (RP terminé)

Ichel avait à peine finit de parler à l’intendant, qu’elle se dirigeait déjà vers la volière. Windfire s’était envolé et maintenant faisait des cercles dans le ciel. Elle arriva devant le bâtiment. Il était très haut et, un jour, elle se ferait un plaisir de la montée. Enfin. D’abord elle voulait aller visiter la future maison de Windfire. L’aigle fit une dernière boucle dans le ciel, puis un piqué pour rentrer dans la volière. Elle adorait quand il faisait ça. Un spectacle rien que pour elle et il la faisait rire. Ichel décida de rentrez à l’intérieur. Toutes sortes d’oiseaux étaient sur des perchoirs ou en train de voler. Elle se demanda qui pouvait bien s’occuper d’autant d’oiseau, sûrement pas quelqu’un comme cette femme, Vivyan. Elle se promit de rencontrer cette personne le plus vite possible. Pour le moment elle allait visiter la volière et ses habitants. Faucons, aigles et pleins d’autres oiseaux étaient réunies. Ichel chercha des yeux Windfire, mais elle ne le trouvait pas. Elle commençait à s’inquiéter. Elle cria son nom, siffla, mais personne ne répondit. Elle regarda derrière une cage, et encore une autre, mais toujours rien. Elle observait tout. Le haut, le bas et la tête de tous les aigles qu’elle croisait dans la volière. Mais toujours rien. Rien que des volatiles, stupides, qui faisait que de roupiller ou de bouffer des graines. Quand son aigle disparaissait, quand elle ne savait pas où il était, elle était de très mauvaise humeur. Elle était capable de mettre une bonne raclée à la première personne qu’elle croiserait. Elle cria, exaspérée, dans toute la volière :

- Windfire, c’n’est pas drôle, reviens tout de suite !

Une main se posa sur son épaule. Celle-ci déclancha la colère d’Ichel. Elle prit la main du malheureux, la tira en avant, la personne tomba à terre, sur le dos. Elle fit un saut et se retrouva sur le jeune homme qui avait osé poser sa main sur son épaule. Car, oui, c’était un jeune homme. Entre temps elle avait sortie un poignard de sa ceinture et l’avait posé sur la gorge du garçon. Il avait l’air très surpris. Elle observa sa tête. Les cheveux jais ébouriffer, aucune barbe ou bouc comme les autres, des yeux terre. Elle trouva ses yeux particulièrement magnifiques. Elle le trouvait assez séduisant, mais elle voulait savoir pourquoi il l’avait touché. Elle lui dit :

- Alors, qui es-tu et qu’est-ce que tu veux ?! Est-ce que tu me suivais, ou alors tu venais juste ici pour voir un stupide volatile ?! Est-ce que tu sais où est passé mon aigle ou tu veux simplement je te mette une bonne raclé et qu’après je te jette dehors ?! Ou alors tu matais mon cul ?! Alors tu répond ou t’as perdu ta langue ?!

Le caillou alla se perdre dans un dénivelé, là où il serait impossible d’aller le rechercher sans s’aider de multiples acrobaties toutes aussi dangereuses qu’inutiles. Il en trouverait un sur le chemin pour amuser sa semelle ; la caillasse semblait être la seule chose qui poussait sur les chemins plus ou moins bien entretenus des limites de l’Académie. Une dizaine de minutes de marche avait valu à Einar de se retrouver sur le sentier qui menait à la volière, ce grand bâtiment difforme aux multiples meurtrières, perché sur sa colline difficile d’accès à tout promeneur peu enclin à fournir l’effort nécessaire. Des cercles de rapaces diurnes en formaient le panache ; dans le contre-jour de cette après-midi clémente, la volière ressemblait à un vieux tonneau percé que l’on aurait enguenillé de cris et de plumes.
N’ayant rien à faire en cette après-midi oisive, que de décortiquer chaque sentier et contrefort du parc, le Lupus dirigea ses pas vers la tour précaire ; il aimait encore bien les oiseaux, et leurs cris avaient l’avantage d’emplir d’écho l’habitat de pierre, véritable symphonie emplumée. Mais trêve de poésie, l’heure était à l’escalade, ardue et périlleuse : les pierres roulaient sous les semelles des bottes d’Einar et le chemin prenait une pente audacieuse où il était difficile de se tenir.

Après quelques efforts qui le rassurèrent sur sa condition physique et ses talents de randonneur, le jeune homme remit les mains là où elles étaient depuis quelques heures avant d’être délogées, à savoir les poches de ses braies. Puis il entra dans la volière, les yeux passant d’une niche à un étai sans ordre particulier. Quelques pas, et il s’aperçut enfin de la présence, un peu plus avant, d’un bipède. Un être humain, qui plus est, et féminin par la longueur de ses cheveux et l’odeur qui en émanait. A première vue, pas d’hostilité. Sans dire un mot, Einar s’avança, pensant faire connaissance amicalement, en l’avertissant de sa présence par une tape sur l’épaule…

Ce qu’il n’aurait pas dû faire. Son manque de vigilance l’envoya promener sur le sol, n’ayant aucune idée de ce qui lui était arrivé ; une seconde de plus, et il se retrouva menacé par un couteau à la lâme affutée, et, dans la prolongation du bras qui tenait la dite-arme, une jeune fille hostile. La situation eût pu être comique, s’il n’y avait le danger de mort qui planait sur sa pauvre tête surprise.. Oh, il aurait pu se défendre, mais son empathie naturelle était trop forte pour qu’il choisisse cette voie.
Bientôt, Einar se retrouva noyé sous un flot de questions, dont certaines à la politesse plus qu’inexistantes. L’inconnue ne lui laissait d’ailleurs pas le loisir de répondre, posant un autre flot de questions. Tentant d’arrêter cette vague ininterrompue de mots et de phrases, Einar leva une main, un air à la fois surpris, inquiet, et supplicateur sur le visage. Mais qu’elle s’arrête de parler, que diantre !

- J’aimerais te répondre, mais laisse-moi le temps de songer simplement aux réponses en elles-même, s’il te plait..

Peut-être était-ce dû à son ton de petit chiot battu qui faisait invariablement craquer toutes les filles, mais l’étrangère se tut enfin, et il put reprendre :

- J’vais répondre à chacune de tes questions les unes après les autres, d’accord.. ? Mais ne me tue pas entre temps, j’aimerais pas mourir la tête dans la paille.. J’m’appelle Einar, et j’suis aussi un élève de l’Académie, ok ?

La tension était encore grande entre eux, et elle n’allait certainement pas le lâcher sur cette réponse sommaire. Pour montrer qu’il n’avait aucune intention belliqueuse, il montra ostensiblement ses mains, paumes vers le ciel, un air désolé sur le visage.

- J’ai pas eu le temps de savoir ce que je te voulais, avant que tu ne tentes de m’égorger.. J’te suivais pas, j’viens ici parce que mes pas m’y ont mené.. J’n’ai pas touché à ton aigle, promis, il a peut-être simplement pas envie de venir ? Et en aucun cas j’suis pas là pour mat… enfin, tu vois.

Ces mots crus avaient fait rougir ses oreilles, parce qu’une telle idée lui semblait incongrue, surtout en présence d’une fille qui tenait un couteau sous sa gorge..

- Si tu pouvais éviter de me trancher la gorge, ce serait sympa de ta part… ou dis-moi ton nom avant de m’envoyer dans la tombe, j’n’t’ai encore jamais croisée en cours.

La facon dont il répondit à ces question lui avait plu. Arrogance et détermination. Ichel n'avait eu aucune raison de lui sauter dessus, mais elle avait vécue trop longtemps seule pour que ses vieilles habitudes disparaissent d'un coup. Quand Ëinar rougie, elle en fit de même, car la question qui provoqua cette réaction était un petit peu stupide. D'un coup, elle se rappella le couteau qui menacait de tranché la gorge du jeune homme. Elle rougie de plus belle. Elle se leva, recula. Cette fois elle pouvait le voir en entier, c'est à dire, pas juste sa tête, elle assise sur son torse. Elle le jaugea et la facon dont il se leva la fascina. Souplesse et élégance. Elle voyait en lui tout ce qu'elle recherchait chez un homme. Souplesse, beauté, puissance. Il avait l'air de quelqu'un de très gentil (mais quand même pas trop -__-). Ses cheveux faisait de lui une personne sauvage, mais qui est très sociable. Elle aimait bien ca, le style sauvage. Ses mèches folles qu'il recoiffait sûrement en deux seconde. Juste avec sa main. Ses mains. Il avait l'air d'être gaucher, car la gauche avait l'air d'être plus entraînée que l'autre. Il essayait tant bien que mal de se masser le cou, alors son attention arriva sur ses yeux. Son regard. Le mélange des couleurs de l'iris avec la couleur terre de son oeil. Elle trouvait ca magnifique. Ichel n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Elle avait déjà vu un regard comme celui-là. Un regard plein d'assurance, mais en même temps une pointe de méfiance. Oui, ce regard. Elle le connaissait. Ce regard qu'elle avait vu dans les yeux de son frère. Les même yeux. Elle eu tout de suite un petit moment de tristesse. Une très grande tristesse. C'est une cicatrice qui ne s'éffacera jamais. Le moment où pour la dernière fois elle vit ses yeux. Elle regarda encore les pupilles d'Einar. Elle le trouvait séduisant. Très séduisant. Là tout de suite, elle voulu prendre son petit air de séductrice, mais elle ne voulait pas en faire trop. Surtout qu'elle venait de plaquer son poignard sur la gorge d'Einar. Ca aurais fait bizarre. Pour lui surtout. Elle vit qu'il faisait un peu plus attention, maintenant qu'elle venait de le menacer, alors elle lui dit :

-Je suis désolé, pour le poignard. Je m'appelle Ichel et je viens d'arriver dans l'académie. Et excuse moi pour toutes ces questions, tu es le premier élève à qui je parle et je n'ai pas l'habitude de cotoyer des gens. En tout cas pas plus que deux ou trois par jour.

Il y avait de la gène entre les deux adolescents. Ichel repensait à la facon dont elle l'avait éjecté par terre. Ca n'avait pas été très sympas de sa part, surtout qu'il ne voulait pas lui faire de mal. Elle voulu changer de sujet, mais cette fois, elle ne voulait pas trop le bombarder de question. Il pouvait devenir son premier ami de cette foutue académie. Alors elle continua :

-Alors, tu fait quoi dans l'académie, tu es dessinateur, légionnaire ?

Ichel se ressaisi. Non elle était stupide, elle arrêta cette position horrible qu’elle n’avait pas l’habitude de faire. Ce n’était pas elle, car Ichel n’aurait jamais fait ça de sa vie, elle ne voulait pas, alors, pour se rattraper, elle commença :

-Je suis vraiment désolée. Vraiment. Elle se racla la gorge, puis repris plus détendu. Je suis apprentie marchombre, enfin, je compte l’être parce que je n’ai pas encore de maître, mais ça va venir. Et moi j’utilise plutôt les poignards et je tire assez bien à l’arc à ce qu’on dit, mais bon je croit que tu as deviner que je m’débrouillais pas mal à main nue aussi, mais c’est pas mon point fort.

Elle en avait assez d’être méchante et arrogante avec tous les gens qu’elle croisait. Elle ne faisait que ça, pensant que ça la protégerait et qu’elle ne souffrirait plus de perte comme ses parents et son frère. Elle en avait assez.
Assez de se comporter de cette manière envers toutes les personnes qui lui voulaient du bien.
Assez d’être seule.
Assez de tout.
Ichel le regarda encore, et elle s’aperçu qu’il avait pris un rapace et il était en train de le caresser. Il avait l’air de bien s’en sortir avec les oiseaux, elle aimait bien ça. Ça lui rappela qu’elle n’avait toujours pas retrouvé Windfire, alors qu’elle s’apprêtait à l’appeler, elle se souvint d’une phrase qu’il avait dit :

« Peut-être que.. peut-être que ton oiseau, il voudra revenir quand tu lui montreras qu'il te manque et que tu tiens à lui. J'pense pas qu'ils aiment qu'on leur crie dessus avec colère.. J'peux essayer de le rappeler, si tu veux. »

Elle se souvenait surtout de ses derniers mots. Elle voulait savoir s’il était vraiment capable de le rappeler, comme elle le faisait. En même temps Ichel voulait qu’il n’y arrive pas, mais d’un autre côté, elle espérait qu’il y arrive. Mais à son avis, il en était capable, car l’aura qu’elle voyait se dégager de lui prouvait qu’il pouvait faire beaucoup de chose, et que dans ce cas là, il en était sûrement capable. Elle se tourna pour voir si son aigle n’était pas revenu, et comme elle le pensait, se n’était pas le cas. Alors elle fit demis tour et alla jusqu’à lui pour le lui demander, elle se planta devant Einar et avec son plus joli sourire, elle lui dit :

-Alors. Je te propose quelque chose. Tu me fais visiter l’académie et on oublie tout se qui vient de se passer. Quand on aura fini, peut-être qu’on se croisera de temps en temps dans les couloirs et si on a de la chance, on pourrait devenir amis, qui sait. Mais avant toute chose, vu que tu me l’as si gentiment proposer, tu pourrait me rappeler Windfire, en sifflant bien sûr, parce que sinon il ne répondra pas. Alors, tu es partant ?

Einar avait fait preuve d’une grande patience en appellent Windfire et en le déposant sur l’épaule d’Ichel. Elle n’en revenait toujours pas, il avait sifflé et sifflé, jusqu’à se que l’aigle montre ses ailes. Il n’avait pas bronché par son premier échec, il avait continué une deuxième fois, puis une troisième, et au bout de la sixième fois, il avait enfin réussi. Quand Windfire était apparu dans la volière par une meurtrière ouverte dans le toit, elle fut surprise et étonnée. Le Lupus avait tendu le bras, l’oiseau voulu se posé, puis Einar avait soudain enlevé son bras pour le diriger vers l’épaule de la jeune Félixia, afin que l’aigle se pose. Pour peu de temps certes, mais il avait réussi, c’était l’essentielle. Elle fut pétrifier pendant une fraction de seconde, Einar était vraiment spécial, il lui rappelait beaucoup son frère qui lui aussi arrivait à faire venir l’oiseau. Elle failli, encore une fois, fondre en larme devant le Lupus et se précipiter dans ses bras pour lui murmurer à l’oreille le nom de son frère et des mots doux pour le rassurer, lui dire qu’ils retrouveront leur parents un beau jour et que se sera le plus merveilleux des instants qu’ils aient jamais vécu. La blessure de cette séparation n’avait pas encore cicatrisé et à chaque fois qu’elle y repensait, elle voulait vider son corps de larmes, mais la plupart du temps elle se contrôlait et ne pleurait pas. Elle craignait que quelqu’un l’apprenne, sinon son monde s’effondrerait et l’Ichel qu’ils connaissent ne serait plus pareille, plus jamais. La Félixia se ressaisi, éloigna ses pensées qui avaient réussi à laisser échapper une larme sur une de ses joue et elle priait pour que Einar n’ait rien remarquer. Elle se calma et se concentra enfin sur les paroles du garçon.
Ichel ne connaissait aucun endroit de l’Académie et elle n’avait surtout pas envie de se reperdre dans se labyrinthe de couloirs. Il pourrait sûrement lui montrer le chemin de la maison des Félixia pour qu’elle fasse connaissance avec les autres, mais elle avait plutôt envie de parler un peu plus avec lui, le connaître et être ami avec lui, le premier élève qu’elle croisa dans l’Académie. La petite phrase, sur les experts des oiseaux, du garçon la fit sourire et elle n’avait pas trop aimé les derniers mots. Inférieur, humble, en dessous. Elle ne les utilisaient pas souvent, car elle soutenait le droit que tous le monde soit à la même hauteur, aucuns soumis, aucuns maîtres, à l’exception de l’enseignement marchombre, auquel elle tenait vraiment. *D’ailleurs, je devrais aller demander à Ena Nel’Atan pour ma répartition avec un maître * pensa-t-elle. Après avoir rencontrer l’Intendant, elle c’était directement diriger vers la volière, sans détour vers les endroits les plus important, alors qu’elle aurait dû d’abord aller voir le maître marchombre et les quartiers des Félixia. Non, elle, elle préférait aller voir la maison de son fidèle ami, Windfire. D’ailleurs, elle devait aussi voir où se trouvait le box de son cheval, pour pouvoir aller galoper si l’envie lui prenait. Ichel adorait ça, galoper, ses longs cheveux bruns au vent, celui-ci lui fouettant le visage. Ah, vraiment, elle avait hâte de commencer les cours et de ne plus être la petite nouvelle à qui l’on doit expliquer tout sur tout. Mais pour le moment, elle devait réfléchir à quels endroits elle voulait voir. Elle ne savait même pas de quel côté de l’enceinte elle se trouvait, elle n’avait jamais été doué pour l’orientation, une fois elle avait même réussi à se perdre en cinq minutes, ça l’avait choqué, la rapidité avec laquelle elle c’était perdue, mais elle avait rencontré un homme qui lui avait gentiment montré le chemin. Bon, ensuite elle c’était reperdue deux kilomètres plus loin, mais bon, elle avait essayer de résoudre se problème et maintenant elle maîtrise un peu mieux. Il lui demanda ce qu’elle voulait visité et elle fut surprise du geste qu’il fit, il lui tendit sa main. Après qu’elle l’ait totalement mit à terre, il lui tendait sa main. Ichel vit les oreilles d’Einar rougir et bientôt se fut à son tour, ses joues étaient écarlates. Elle se passa les doigts dans ses boucles et commença en bégayant un peu :

-Bon... Je... je connaît pas du tout l’école, mais je sais qu’il y a une tour marchombre et j’aimerais bien la visiter, si tu es autoriser à entrez dedans. Sinon, j’voudrais bien voir les écuries et la salle commune des Félixia, mais tu peux y aller, au moins ?...


Elle n’avait pas l’habitude de rougir autant, surtout dans des cas comme celui-ci, mais elle prit volontiers la main du jeune Lupus et elle l’entraîna dehors. Il marchaient sur le santier qui les menaient jusqu'à la volière. Elle émie un petit sifflement doux et agréable à l’oreille, dos à la volière. On vit bientôt apparaître un oiseau qui filait droit vers le grand bâtiment, l’Académie, puis revint se posé sur l’épaule de son maître.

- J’ai pas le droit d’aller dans les dortoirs des autres maisons, et j’ai pas le droit de savoir où ils sont… Mais j’peux te montrer la tour Marchombre et les écuries, j’y suis déjà allé, lors d’une promenade solitaire.

Einar baissa les yeux, ou plutôt, les glissa vers le faucon qui s’était perché de nouveau sur l’épaule d’Ichel ; elle avait compris vite, et le volatile avait accepté de rester avec l’humaine qui le nourissait. Ca le fit sourire mentalement, car le faucon le fixait de son œil agathe, comme une duègne surveillait la jeune fille dont elle l’avait la garde. Ca rendait le jeune homme mal à l’aise, car il sentait encore la main d’Ichel dans la sienne, et malgré le fait que ce soit en tout bien tout honneur…
Alors qu’ils descendaient le long du chemin tortueux de la volière, Einar repensa à un moment où il avait tenu silence, quelques minutes plus tôt. Il n’était pas sûr de lui ni de ce qu’il avait vu, mais il avait cru voir Ichel verser une larme. Pourquoi.. ? Sa discrétion lui commanda de ne rien demander pour le moment, et d’attendre le moment propice pour aborder le sujet. Le soleil brillait encore haut et puis, elle avait repris une expression neutre qui signifiait qu’elle cachait sa faiblesse, donc n’avait pas envie d’en parler ; et ce n’était pas le jeune Lupus qui allait la harceler avec ça.

- On va d’abord à la tour marchombre ? Elle est plus proche, et elle est plus intéressante à voir que le foin des écuries.

A cette question réthorique, le descendant des Soham obliqua légèrement à droite, coupant à travers l’herbe pour arriver plus vite et ne pas faire perdre trop de temps à la Félixia. Il avait lâché sa main mais restait proche, sous l’œil accusateur du faucon, fiché sur l’épaule. Il aimait bien la compagnie de la nouvelle élève, elle avait une certaine présence ; et puis, il devait se l’avouer, il n’aimait pas trop la solitude. Pas à outrance en tout cas. Habitué à cohabiter avec trois frères dans une petite chambre au-dessus de l’auberge de ses parents, il appréciait l’intimité, mais préférait malgré lui la présence. Pour une fois qu’il était celui qui guidait et non celui qui était guidé…
La poterne Est de l’Académie franchie, la Tour Marchombre projeta sur eux son ombre bancale et tordue, à leur gauche, clef de voûte des remparts, angle des murailles. Absorbant la lumière sans la recracher, elle personnifiait l’esprit secret des marchombres par sa sombre rayonnance et son aspect mystérieux et élancé. N’étant jamais allé à l’intérieur, Einar n’aurait pas su dire quelles pièces se trouvaient derrière les vitres dépolies qui perçaient la pierre ; Ichel lui dirait un jour, peut-être…

- Elle est jolie, cette tour, tu ne trouves pas ? On doit pouvoir aller à l’intérieur par la porte en bois, à son pied. Enfin, les marchombres préfèrent passer par la fenêtre..

Einar préféra se taire, attendant la réaction et la décision de la Félixia à son côté. Windfire s’était à nouveau envolé, enroulant son cri et ses plumes autour du bâtiment, qu’il gratifiait de cercles aériens. Son ombre faisait des cercles dans la pelouse, inconsciente de son inexistance. Le Lupus trouva cette ombre vraiment étrange et onirique..
Etrangement, il trouvait que le moment était bon pour réaborder le sujet qu’il taisait, cette gêne qui existait encore entre eux parce qu’elle avait gardé son masque et qu’il avait peur de regarder dessous. D’une voix peu assurée, il reprit, les yeux tournant avec l’ombre sur la pelouse :

- Dis… T’es pas obligé de répondre à ma question mais.. Pourquoi tu pleurais tout à l’heure ?

[ Il vaut mieux que tu ailles mettre ton prochain post dans un nouveau sujet à la Tour Marchombre, non ? ]