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| [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] | |
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Messages : 56 Inscription le : 20/06/2008
| Sujet: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] Dim 28 Juin 2009 - 16:03 | | | Tout était de sa faute. La faute de son incompétence, de ses émotions. Tout... Sa faute. Yiewël était en train de se vider de son sang pendant que Brume gisait dans des buissons et c'était par sa faute.¤¤¤ Brume hurla. La jeune femme se retourna à une vitesse sidérante et contempla bêtement son renard blessé. Cette salope de gamine venait de blesser son renard noir. Elle trembla de rage et se prépara à décapiter la petite inconsciente, mais son compagnon lui fit signe d'arrêter, après tout, elle ne l'avait pas laissé tuer la fille de la Marchombre. Orfaria lâcha avec peine le pommeau de son épée et se dirigea d'un pas raide vers la boule d'encre autour du quel se formait une marre de rubis liquide. Elle porta son renard comme une mère porte son enfant prodige et l'emmena vers un buisson. Malheureusement, elle n'avait pas le temps de s'occuper de lui. Il ne l'y autoriserait pas. La jeune femme déposa délicatement son compagnon animal et le caressa en lui murmurant de douces paroles. Chose bien étrange venant d'une Mercenaire dont la réputation était de ne pas posséder de coeur. Ce qu'elle croyait elle aussi jusqu'au jour où elle avait rencontré Yiewël. Celui ci l'attendait, impatient de terminer le travail. Ils se dirigèrent vers l'Académie.
La bataille faisait rage. Elle s'était étendu plus que ce qui était prévu. Les deux Mercenaires et leur otage s'étaient retrouvés entraînés dans la bataille. Tranchant par si par là. Ne faisant pas vraiment la différence entre raïs et élèves. Orfaria ne voyait que du sang, partout. Vision délicieuse certes, et la jeune femme s'abîma un peu trop longtemps dans sa contemplation macabre. Un élève se jeta sur elle, un sabre en main, la jeune femme sortit de sa contemplation presque à regret et évita aisément la lame. Sans vraiment regarder le gamin, elle dégaina son épée à double tranchant et le sang éclaboussa ses bottes en cuir noir :- Pff. Saleté de mioche.La Mercenaire se rendit enfin compte que Yew n'était plus là. Il avait dû poursuivre son chemin sans l'attendre. Elle pesta contre son manque d'attention. Il pouvait très bien profiter de son absence pour tuer l'otage et par la même occasion, signer leur propre arrêt de mort. Un hurlement strident s'éleva dans l'air ensanglanté, il fut vite recouvert par le fracas des armes, mais Orfaria capta les dernières notes de rage mêlée de douleur. Elle se dirigea vers la source de ce son si mélodieux, sa raison lui murmurant qu'elle se laissait encore une fois distraire. Coup de chance ou du Destin, la Mercenaire déboucha dans le couloir où Yew et Anael se trouvaient. Mais, ils n'étaient pas seuls, Ena Nel' Atan, Marchombre expérimentée et dangereuse pour les Mercenaires, se battait avec rage contre le Mentaï. La fillette était étendue sur le sol dans une position qui évoquait plus un pantin désarticulé qu'une humaine. Yiewël se battait d'une manière étrange. Force brute et précision meurtrière se liaient, donnant au ballet d'armes un rythme envoûtant. Orfaria secoua la tête et se dirigea sans grande précaution vers le duo infernal. Elle sortit son épée dentelée de son fourreau couleur d'encre et transperça la peau et la tunique de la Marchombre. Une fois, deux fois, Ena allait se retourner lorsque Yew cria sauvagement :- La gamine, bordel. Prends-là !Orfaria se figea une seconde, ses sentiments lui interdisant d'abandonner le Mentaï. Puis, pestant contre ces satanées émotions, la jeune femme se dirigea vers la fillette. Elle la chargea sur ses épaules chancelant à peine sous le poids puis s'apprêta à disparaître dans la foule. Elle se retourna une dernière fois pour s'assurer du bon déroulement de la joute entre le Mentaï et la Marchombre. Elle se figea. Yew avait une lame enfoncée dans le coeur. Ses yeux se posèrent sur Ena qui avait elle aussi une lame plantée dans le corps. Les deux combattants s'effondrèrent en un seul mouvement. Annonçant la fin du ballet mortel. Orfaria lâcha la gamine qui s'écrasa lourdement sur les pavés souillés. La bouche légèrement ouverte. Yew ne pouvait pas tomber, il ne pouvait pas perdre. Pas lui. Le sang Chaotique rencontra celui Harmonieux, formant une seule et même couleur, mais deux essences différentes. La Mercenaire accourue aux côtés de son compagnon. S'agenouillant près de lui, elle caressa doucement ses cheveux de jais, frôlant sa peau translucide, son bandeau bordeaux. Elle se rendit enfin compte qu'elle baignait dans le sang de Yiewël. Regardant ses mains tremblantes imbibées du liquide rubis, elle hurla. Un voile de douleur enveloppa la Mercenaire. Sans vraiment s'en rendre compte, elle prit délicatement le corps du Mentaï et se dirigea vers les escaliers qui menaient au sous sol. Elle ne savait plus pourquoi elle devait aller là, mais quelque chose lui disait que Yew serait en sécurité là bas. Elle ne s'occupa plus de Anael, et ne fit pas attention aux cris de joie qui annonçaient l'arrivée des "renforts". Tout ce qu'elle voulait c'était mettre Yiewël à l'abri. Il allait vivre, il devait vivre. Sinon elle ne survivrait pas. N'essayant pas de repousser ses sentiments, Orfaria se rendit enfin compte de sa destination : La Salle de l'Oubli. Lorsqu'elle ouvrit la porte, sa capacité de raisonnement reprit sa place et elle eu l'impression de se réveiller d'un long rêve... Ou cauchemar... Qu'allait-elle faire maintenant ?¤¤¤ Seule... Toujours... Seule...
Yew gémit et elle se précipita à ses côtés. Elle l’avait installé sur une couche miteuse qu'elle avait dénichée dans un coin de la salle sinistre. Il gisait là, sa peau d'habitude translucide avait prit une teinte inquiétante se rapprochant du gris. Il respirait difficilement mais comparé à quelques minutes plus tôt, on pouvait dire qu'il était en forme. Car avant que la Mercenaire lui prépare quelques remèdes d'origine Chaotique, des spasmes le parcouraient et il crachait du sang un peu partout. Inquiète à s'en manger les mains. Orfaria avait d'abords veillé sur lui, puis n'y tenant plus, avait inspecté la Salle de l'Oubli, essayant ainsi de se calmer. Une pensée désagréable vint titiller l'esprit torturé de la jeune femme. Anael était restée en haut dans le couloir. S'ils ne ramenaient pas l'otage, ils allaient mourir tous les deux et dans d'atroces souffrances. Frissonnant et répugnant à laisser Yiewël seul dans cette salle austère, Orfaria décida enfin de remonter et de ramener la gamine.
La bataille continuait de se déchaîner, mais les cadavres d'élèves étaient de plus en plus nombreux malgré les efforts soutenus des guérisseurs. C'était vraiment pathétique. Anael était toujours au même endroit, inconsciente des morts qui l'entouraient. Orfaria se saisit du petit corps et disparut une nouvelle fois dans le sous-sol. Une fois la porte fermée et la fillette jetée par terre tel un chiffon inutile, la Mercenaire se dirigea vers son compagnon agonisant. Elle était encore seule... Seule face à la réalité... Sans Brume pour l'aider. Une larme perla, contrastant étrangement avec ses yeux d'encre. Le petit diamant éclata en plusieurs milliers de paillettes lorsqu'il entra en contact avec la joue blanche de Yew. Celui ci gémit une nouvelle fois et ouvrit lentement les yeux. La jeune femme n'osa pas respirer, de peur de briser ce fragile effort. Elle lui sourit, un sourire plein de douceur. C'était la première fois qu'il apparaissait sur le visage diaphane de la jeune femme. Elle caressa délicatement le visage si beau du Mentaï. Respirant à peine. Il était toujours en vie, et elle ferait tout pour qu'il le reste. Elle murmura d'une voix étranglée par le chagrin :- Désolée de ne pas avoir pu intervenir avant. Pardonne-moi.Une deuxième larme réussi à passer ses barrières et vint s'écraser sur son genou. Elle serra le poing et essaya de se ressaisir. Ce n'était vraiment pas le moment de s'adoucir. Il fallait qu'il vive. Sinon, leur mission était foutue... Et eux aussi par la même occasion. |
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| Sujet: Re: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] Lun 27 Juil 2009 - 21:18 | | | Le vide succédait au maelström de couleurs, des éclats : souvent du rouge, un peu de noir, du orange aussi. Des fragments d’images, floues et vivaces, les plus récurrentes et les plus nettes se disputant la place : Un baiser dans une rue grisâtre et sombre, un éclat de lune délicat. Et puis un cadavre proprement détruit, baignant dans des eaux claires, le visage brillant. Puis de nouveau le noir, des abysses, une chute sans fin, les bras écartés pour ralentir la descente inexorable, déjà trop lente. Ses yeux papillonnaient, peut-être, ses cheveux claquaient sur ses joues, de l’eau – carmin ? – coulait le long de ses jambes, son bandeau descendait sur ses yeux, essuyant la sueur poisseuse, son nez se fronçait sans raison, son menton vibrait. Puis son corps disparaissait, inconsistant, absent. L’espace latent l’envahissait. Il était poussière. Il était molécule d’air, peut-être, il était idée, pensée, il était odeur, il était sensation. Il était privé de sens, il était un sens. Une flèche se dessina dans son esprit à cette idée. Une double flèches : Il avait deux chemins à sa disposition « Tu as le choix, fais le bon ! » semblait lui clamer la flèche qui se transforma en bouche aux deux lèvres sombres, qui murmuraient. Les lèvres se firent nuages, qui se mirent à battre des ailes s’éloignant peu à peu. L’oiseau se mit à tourner, enroulant sans doute un thermique, puis perdit de sa consistance, se fit vent, tourbillon accélérant autour d’un axe hypothétique. Le cyclone dansait, sensiblement, ses jupons voletèrent, il sourit, ses cheveux fixés en hauteur brillaient, son corps ondula, elle entremêla ses doigts, le torse soulevé au rythme de sa respiration. Son rythme sembla baisser, elle ralentit son ballet endiablé, se figea lentement, se statufiant. La pierre était rutilante et délicate, aux arrondis exquis, un bras courbé au dessus de sa tête. Le marbre se ternit, perdit de son éclat, s’effrita et la statue tomba en poussière, glissant entre les deux mains unies qui semblait vouloir les retenir. Les grains tombèrent en tourbillonnant, se muèrent en gouttes d’eau qui tombaient sans cesse plus drus, avant de s’estomper. Puis le vide revint. Une dernière goutte tomba.
Il ouvrit les yeux, la joue brûlée par la goutte d’eau, croisa les yeux penchés sur lui, son cœur hurla. Tout lui revint, le frappant violemment et il referma un bref instant les yeux. Quand les images du couloir et du corps affalé contre le mur s’estompèrent, il fit un effort pour ouvrir les paupières, et tourna brutalement la tête. La gamine gisait là, imprudente et inutile. Il soupira, sa gorge le brûla. Il reposa ses yeux sur la mercenaire dont les doigts caressaient son visage, le gardant éveillé. Son menton tremblait légèrement, ses pommettes s’étaient effacées, de grandes cernes marquaient ses yeux, son front était plissé. Le mentaï leva lentement l’avant-bras, tentant d’atteindre le visage de la jeune femme. Ses doigts se posèrent lentement sur sa joue à laquelle il s’attacha, qu’il caressa, lentement, les yeux perdus dans ceux de la demoiselle. De son autre main, il atteignit les doigts posés sur sa joue. Il plaqua sa paume sur le dos de la main amie et entremêla leurs doigts. Un spasme souleva sa poitrine, et il ne manqua pas de voir l’horreur dans les yeux qui emplissaient son esprit. Son propre esprit était empli d’une terreur nouvelle, alors que la certitude était là. Ses dernières heures, minutes, secondes étaient là, goguenardes, riant juste au dessus de lui, calme épée de Damoclès. La souffrance semblait repoussée par la main froide posée sur sa joue, il se sentait vide, davantage que souffrant. La douleur piquetait chaque parcelle de son corps, mais il ne le sentait pas. Il tira un peu sur son bras, tentant d’attirer le visage de la dame à lui, et celle-ci s’exécuta. Leurs nez se frôlèrent, ils frissonnèrent à l’unisson. Sa vue se brouilla, humides, et il pleura pour la première fois de sa vie. Les larmes coulèrent sur ses joues et sur son cou, se figeant dans le creux de ses clavicules. Il tira de nouveau à lui le visage qui l’envahissait.
Leurs lèvres se caressèrent, doucement. Il ne mit que quelques secondes à se perdre dans le velours raffiné de sa bouche fine. Il se détacha d’elles, un bref instant, respira profondément avant de chuchoter, le souffle rauque.
« Promet-moi de la tuer. Dès que tu le pourras »
Inutile de préciser de qui il s’agissait, la gamine inerte au sol, derrière, alourdissait suffisamment l’air de sa présence. Il n’attendit pas son assentiment, le temps coulait trop vite, il lui semblait sentir le sable entre ses doigts, l’eau s’agiter. Encore quelques instants. Juste quelques secondes. Il amena de nouveau à lui le visage enchanteur, avala ses lèvres, respira son odeur. Sa main descendit le long du coup de la jeune femme, ses doigts se crispèrent sur la nuque gracile et il se perdit dans ses caresses. Sa tête retomba sur le sol. Il s’endormit.
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| Sujet: Re: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] Dim 20 Sep 2009 - 22:01 | | | Une douce caresse, une larme, encore. La jeune femme retint un hoquet de souffrance. Il souffrait et elle aussi. Leur sentiments et sensations partagés. Elle sentit ses doigts faibles se lier aux siens tremblants. Elle ferma légèrement les yeux et se mordit la lèvre pour ne pas fondre en larme. Pourquoi lui ? Pourquoi ? Yiëwel la regardait mais ses yeux rouge sang étaient lointains. Il se battait contre la mort et Orfaria ne pouvait rien faire à par attendre et regarder. Ses herbes médicinales ne suffiraient jamais à le sauver. La fin, c'était la fin du beau Mentaï. Comme une sinistre preuve à cette pensée, le corps du jeune homme se souleva brutalement. L'horreur envahit Orfaria et elle sera les poings. Une légère pression l'attira près du doux visage du Mentaï. Il respirait laborieusement, retenant son souffle pour économiser la vie qui s'échappait de son corps.
Elle était à l'agonie, jamais elle n'avait eu aussi mal. Jamais, et pourtant cette souffrance lui était familière, elle l'avait fait subir à nombre de personne, en tuant l'entourage de ses victimes. La souffrance qu'elle avait si longtemps infligée à autrui, aujourd'hui lui était rendue. Mal, elle avait si mal. Son aimé était entrain de mourir dans ses bras.
Frissonnant à l'unisson, leurs visages s'approchèrent lentement. Souffrance, le maître mot de leur vie. Agonie, dirigeant de ce monde. Un interminable flot de cristaux transparents s'écoula le long des joues diaphanes de Yew. Le Mentaï pleurait, admettant à son tour, la fin tout proche. Orfaria hoqueta et les larmes inondèrent à leur tour son visage creusé par le chagrin. Il allait la quitter, l'abandonner, il l'avait admit, signant leur arrêt. Car c'était aussi la fin de la Mercenaire, elle ne pourrait continuer seul. Elle s'était enfin rendue compte qu'aucun humain, qu'il soit Chaotique, Harmonieux ou banal, ne pouvait vivre seul sans succomber à la souffrance et à l'agonie.
Leurs lèvres se rencontrèrent, douces et pourtant avides, sachant que ce serait la dernière fois. La mort... Rien de plus qu'une étape dans la vie disait certains, malheureusement, elle ne s'en relèverait pas. Elle serait seule dans la noirceur oppressante de la solitude. Pour la première fois de sa vie, Orfaria avait peur de l'obscurité et de la solitude. Sans Yew, qu'est ce qu'elle serait ? Rien... Elle n'avait jamais été quelqu'un, une chose. Il lui avait donné quelque chose, des pensées, un avis, de la force, et la vie était en train de le quitter. Pourquoi lui ? Yew se recula légèrement et la regarda de ses beaux yeux rouges, les sourcils froncés sous l'effet de la souffrance et de l'effort. En un murmure rauque il dit :
« Promet-moi de la tuer. Dès que tu le pourras »
La force de son regard lui coupa le souffle. Il était au bord du gouffre mais il se battait, pour elle, pour eux, pour rester encore un peu. Et elle, se contentait de pleurait bêtement. Orfaria se retint de gémir, il avait si mal, elle avait si mal. Pourquoi tout ceux qu'elle aimait étaient voués à disparaître ? Elle, Orfaria Fil' Fanel, réputée pour son efficacité macabre, aimait quelqu'un. Mais qu'importait qu'elle soit une Mercenaire, une Marchombre, ou une simple Itinérante. Elle avait des sentiments, et ils s’éveillaient enfin. Trop tard, il la quittait, la laissait là, seule, abandonnée, perdue. Il voulait qu'elle tue Anael, bien sûr qu'elle le ferait, elle ferait tout ce qu'il lui demanderait, elle l'aimait. Mais elle ne pourrait pas le faire tout de suite, avant tout elle devait tuer cette salope d'Ena Nel' Atan, elle qui lui enlevait lentement son aimé. Si elle tuait maintenant la fillette derrière elle, Ils n’auraient qu'à claquer des doigts pour que la Mercenaire sombre dans l'oubli. Après, la mort d'Anael sera évidemment exécutée, mais plus tard. La jeune femme ne pouvait mourir maintenant, pas encore.
Sans attendre aucun réponse, Yiewël attira le visage de la Mercenaire au sien, plongeant dans un baiser ardant du feu du désespoir. Ils étaient désespérés, la fin. Toute proche, trop proche. Orfaria ne put retenir les larmes de reprendre possession de son visage. Pourquoi ?! Pas maintenant ! Elle n'aimerait plus, ne pourrait plus, ne voudrait plus. Trop dur. Les doigts de Yew se firent plus faibles, puis il sombra dans un profond sommeil, coma.
Orfaria serra tendrement le corps de son aimé, pleurant sans retenue. Se demandant même d'où pouvait venir toutes ces larmes. Un jour s'écoula sans que Yew montre le moindre signe de vie mise à part sa respiration sifflante. Le deuxième jour passa de la même manière, Anael toujours inconsciente dans son coin, et Orfaria de plus en plus faible. La souffrance et la solitude l'horrifiaient à mesure qu'elle sombrait dans cet univers de noirceur. A partir du troisième jour, la jeune femme perdit le compte des jours, s'enfonçant inexorablement dans les ténèbres. Sans Brumes pour adoucir cette lente agonie. Il la quittait, elle le sentait, Yiewël quittait ce monde lentement, et le renard ne devait pas être loin derrière lui. Tout était de sa faute, elle n'était qu'une incompétente. Un boulet. Les secondes s’écoulèrent, lentement, se riant d'elle et de ses malheurs, rallongeant le plus possible sa souffrance. Elle n'avait bougé que les bras pour faire des baumes et des breuvages pour Yew, mais elle sinon elle n'avait pas bougé d'un centimètre depuis le court réveil du Mentaï. Ses jambes la faisaient atrocement souffrir, elle avait faim, soif. Mais rien ne comptait à part Yiewël. Ainsi, s'écoula le temps pour Orfaria, misérable agonie, solitude.
Si seule...
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| | Messages : 31 Inscription le : 29/09/2007
| Sujet: Re: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] Dim 8 Nov 2009 - 12:52 | | | Le rideau voletait lâchement, le voile caressait ses épaules brunies par le sang coagulé. La lumière ici était trop vive, trop crue, mais la douleur qui enserrait chacun de ses membres n’avait plus de réalité. Elle s’exprimait de façon à ce qu’il fut certain qu’elle ait été présente, en une sorte de douce chaleur irradiant chaque parcelle de son corps lésé par son récent combat.¬ Seuls ses yeux étaient étreints par une douleur lancinante, la lumière brulant sa rétine à travers ses paupières pourtant closes. Le voile caressait de temps à autre son épaule. Il lui semblait que bientôt, il basculerait en arrière, traverserai le tissu et disparaîtrait à jamais. C’était immensément tragique et cela l’agaçait. Il modifia les images et les sensations, la lumière décrue, une ambiance crépusculaire s’installa. Une falaise s’ouvrait maintenant sous ses pieds. Deux pas exactement, et le plongeon l’emmènerait vers nulle part. Il fit une sorte de pas-de-deux, laissa glisser ses yeux sur le rebord élimé du rocher, puis se ravisa. Non, trop grandiose. Sa mort n’était pas de celle-là. Se succédèrent une dizaine de scénario. Avant que la voile doux ne revienne effleurer son épaule, lassement, avec un de ces sourires sensuels qui faisaient perdre la tête. Il eut alors un sursaut et ses paupières s’ouvrirent. Sur le visage enlarmé d’Orfaria.
Le regain de force qui animait tout son corps le brulait. La mort se faisait plus oppressante, mais avec elle, sa force grandissait.
« Je vais mourir »
Sa voix était éraillée, âpre et profonde. Ses idées étaient embrouillées mais parmi elles, ce qu’il avait à faire lui apparaissait clairement. Il se redressa sur ses coudes. La douleur n’était plus que cette vague chaleur qui l’avait habité dans son songe comateux. Il s’approcha du visage d’Orfaria, posa ses doigts sur ses joues glacées, en rapport à son propre épiderme brûlant.
« Mais avant, laisse-moi t’offrir quelque chose. »
Ses lèvres caressèrent celles, humides, de la mercenaire interdite. La froideur mouillée du visage de celle qu’il aimait lui procurait une sorte de patience tranquille, une assurance calme. Alors qu’il laissait ses lèvres couvrir le visage de la jeune femme, ses mains glissèrent sur ses épaules, crochetèrent sa tunique, qu’il ôta allègrement. Son nez suivit alors la courbe de son menton puis de son cou, et les dents de la mercenaire se refermèrent sur son bandeau, qui libéra ses cheveux sur son visage, alors que déjà ses lèvres se perdaient dans le creux de ses clavicules. Il sourit à sa poitrine fine, caressa lentement son ventre plat et strié de muscles. Dans son dos, les mains félines augmentaient encore la température déjà intenable de son corps, et déjà son souffle se faisait court. Il embrassa de nouveau chaque parcelle de sa peau nue, du front jusqu’au bassin. Elle avait ce goût vivace de sueur, de sang, de sale aussi. Un goût âpre et fort dont il se délectait. Le goût d’une femme qui n’avait que faire de ce qu’elle était si son amant se tenait sur son lit de mort. Il ôta sa cote, découvrant le bandage maldroit enserrant sa blessure. Il enserra alors la mercenaire dans ses bras. Les battements faibles de son cœur rimaient bêtement avec le tambour qui semblait habiter au sein de la jeune femme. Il se nourrit de sa peau. Ses doigts délicatement ôtèrent les braies de cuir, et ce qui gênait encore sa progression. Ses lèvres avait ce goût si âcre de l’unicité fatale. De l’ultime fois.
L’extase lui tordit les entrailles. Son corps se consuma à vive allure.
« Je t’aime »
Et ce fut tout.
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| Sujet: Re: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] Mar 10 Nov 2009 - 22:52 | | | Le corps sans vie du jeune homme dans les bras. Le visage inondé de larmes. Elle poussa un hurlement à faire pleurer un ts'liches.
Yiewël était mort. Orfaria était seule. |
| | | Sujet: Re: [Prise de l'Académie] Seule avec l'agonie... [Terminé] | | | |
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