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| Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] | |
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Messages : 175 Inscription le : 08/12/2009
| Sujet: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mar 2 Mar 2010 - 22:36 | | | - Vingt-six pas sur la chaussée, ça use, ça use, vingt-six pas sur la chaussée, ça use les souliers ! Vingt-sept pas sur la chaussée, ça use, ça use, vingt-sept pas sur la chaussée, ça use les souliers… vingt-neuf… huit… Argl !
L’irritation resta deux secondes sur le visage de Shawna, puis elle haussa les épaules. De toute façon, elle avait fait beaucoup plus de vingt-huit pas. La chanson était mensongère et beaucoup trop lente pour suivre ses grandes enjambées. Elle s’arrêta donc de beugler aussi fort que ses poumons le lui permettaient, au grand bonheur du vieillard à dos d’âne qui était à ses côtés depuis le quatrième « pas » et n’en pouvait plus. Le son qui s’échappa des narines de sa monture semblait prouver que l’animal était aussi soulagé que le maître. Shawna faillit se remettre à chanter en voyant cela ; ce n’est pas comme si elle chantait comme un Raï étourdi, voyons, de quoi se plaignaient-ils ? Elle était Itinérante et le chant coulait dans ses veines. Bon, c’est vrai que brailler toujours les mêmes phrases en ne changeant qu’un simple chiffre pouvait devenir lassant, raison pour laquelle elle n’avait jamais réussi à passer la trentaine. Mais elle y était presque, cette fois !
- Au revoir Grandpa ! Bonne route à toi ! - Bon débarras, jeune impétueuse !
Et Shawna bifurqua vers l’Académie alors qu’il continuait vers les montagnes, sa main lui faisant un signe d’adieu joyeux alors que le vieillard bougonnait, visiblement heureux d’être enfin seul. Peu importait ; Shawna était de bonne humeur aujourd’hui. Elle détestait Al Poll, il faisait froid malgré le printemps, elle avait mal aux pieds et n’en pouvait plus de voyager, mais elle était heureuse. Le soleil avait daigné caresser les façades de ses maigres rayons, et plus que tout, aujourd’hui était le jour mythique où elle allait retrouver sa flûte ! Rien que cela méritait une danse, et c’est avec un grand sourire aux lèvres qu’elle s’adressa aux gardes de l’entrée :
- Je cherche le bureau de l’Intendant.
Ils la laissèrent entrer sans plus de questions, sûrement habitués aux nouveaux élèves – sauf qu’elle n’était pas une nouvelle élève, et elle ricana intérieurement. Elle aurait pu être une voleuse se faisant passer pour une apprentie qu’ils n’auraient pas réagis autrement – et si ce n’était pas le but de sa visite, il s’en approchait dangereusement. Pour une académie si digne de renom, la sécurité laissait à désirer… Elle trouva le bureau assez facilement, celui-ci étant placé dans le bâtiment principal pour que les nouveaux arrivants ne se perdent pas dans les ailes, mais ne sachant pas lire, elle dû tourner plusieurs fois avant de s’assurer que la porte majestueuse était la bonne. Elle resta dans les parages, tendant l’oreille pour s’assurer que la personne qui s’apprêtait à rentrer était bien une nouvelle élève souhaitant se faire répartir. Puis, satisfaite, elle se ficha au bout du couloir et attendit. Environ deux secondes.
Elle détestait attendre. Mais quel choix avait-elle ? Il lui avait fallu des mois avant de décider à venir ici. Sa mère avait été claire : l’Intendant ne devait lui rendre sa flûte que si elle acceptait de rester ici et d’apprendre le Dessin. Ce qui était absolument hors de question. Elle ne pouvait donc pas demander sa flûte, puisqu’il ne la lui rendrait pas sans qu’elle ne devienne prisonnière de cet endroit, et non, elle n’exagérait pas. Elle avait horreur qu’on lui dise non et n’était pas prête à recevoir un refus de cet homme qu’elle imaginait austère au possible et bien attaché à ses principes, ses parchemins tombant en poussière et son petit bureau, comme tous les Intendants. Il serait fier de savoir lire, en plus, et mépriserait la pauvre roturière qu’elle était. Ces nobles, tous prétentieux… Alors elle ne comptait pas perdre de temps avec lui. Il faudrait bien qu’il sorte de son bureau un jour ou l’autre, et elle en profiterait.
Heureusement pour elle, Jehan préférant vaquer à ses occupations d’Intendant en courant de salle en salle dans l’Académie et en s’occupant des problèmes sur place plutôt qu’en remplissant des papiers en attendant ses visiteurs, il partit assez rapidement avec la nouvelle apprentie et l’impatience de Shawna n’eut pas le temps de grandir assez pour lui faire faire quelque chose de regrettable. D’un pas assuré, elle avança dans le couloir, puis regarda autour d’elle. Deux amis discutaient mais s’éloignaient déjà, et une brune était adossée contre le mur. C’est à son intention que Shawna frappa trois coups rapides à la porte, avant de faire semblant d’attendre le « entrez » fatidique. Il ne lui vint pas à l’idée que Jehan étant sorti alors qu’elle était déjà là, la fille savait parfaitement bien qu’il n’y avait personne dans le bureau. L’Itinérante entra, simplement, puis poussa la porte derrière elle. Lorsqu’elle se retourna pour faire face au bureau, elle crut que son cœur allait s’arrêter.
Capharnaüm.
Non.
Apocalypse.
Shawna gémit. Elle ne trouverait jamais sa petite flûte de pan, pas dans tout ce bazar. Des objets de toutes sortes s’amoncelaient au sol, sur les étagères, et elle ne voyait même pas la couleur du bureau. Des plantes vertes bouchaient la vue et empêchaient la lumière du soleil d’entrer dans la salle. Même si elle trouvait sa flûte avant le retour du propriétaire des lieux, jamais elle ne serait dans l’état où elle l’avait perdue… Elle posa la main sur la porte pour se retenir, l’autre main allait se poser sur son front alors que, cherchant une solution, son esprit ne lui offrait qu’une page désespérément blanche. Lorsque le battement de bois se mit soudain à bouger, elle faillit tomber mais se rattrapa d’un pas en avant, écrasant des coquilles de noix qui craquèrent sous son pied au passage.
Quelqu’un entrait.
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 4 Mar 2010 - 20:33 | | | Lohan avait délibérément choisit de rater le cours de combat du matin. Pas qu’elle soit d’une nature rebelle et inflexible. Elle était plutôt du genre à se laisser entrainer dans un groupe et à se plier à la raison du plus fort sans se faire remarquer. Docile, bonne élève, dans le sens ou elle était consciencieuse et obéissante, elle se décourageait pourtant facilement quand elle ne voyait pas les résultats. Et là, les résultats ne suivaient pas. Le pire n’était peut-être pas dans sa médiocrité, mais plutôt dans le professeur qui avait remplacé les maitres d’armes après l’attaque de l’académie: Tarus Tal’Oursian. Si l’homme avait une qualité, c’était celle de viser juste. Et bien qu’il s’acharne sur à peu près tous les élèves combattants, il s’occupait avec d’autant plus de cruauté des plus faibles.
Etant donné que la majeure partie des dessinateurs et marchombres qui suivaient les cours de combat en option avaient désertés, peu désireux de suivre l’enseignement de l’ombrageux Tarus. Lohan s’était trouvé pile, dans sa ligne de mire, subissant constamment insultes et humiliations . Pas qu’elle soit faible dans tout les domaines, elle se débrouillait très bien dans les exercices de nuits, ou encore à l’épée, si celle-ci était d’un poid raisonnable. Mais elle restait vraiment une calamité en course d’obstacle (qui était devenu mystérieusement le jeu préferé de Tarus en quelques temps) et en épreuve de force brut, tel le corps à corps ou malgré une bonne technique, elle ne faisait pas le poids face à des Mr Muscles…Bref tout ça pour dire qu’elle avait décidé pour une fois d’éviter la voix tonitruante de Tarus Tal’Oursian, rien que ce matin et essayer d’écrire quelques mots à sa famille dont elle avait des nouvelles de plus en plus rarement…les conséquences, elle en tremblait, mais elle verrait demain…Une bonne maladie serait la meilleure excuse…
Lohan avait fini avec l’aide d’une de ses camarades dessinatrice qui lui avait preter main forte, par tracer quelques mots maladroits sur une feuille de parchemin et l’autre, compatissante avait completé la lettre, écrivant dans le meme laps de temps, vingt fois plus de mots que Lohan. La vie était injuste quelquefois. La novice avait remercié, puis s’était dirigée vers la volière pour envoyer sa lettre.
Arrivée au troisième étage elle avait stoppé brusquement juste en face du bureau de Jehan (ça elle le savait parce qu‘une élève venait de sortir du bureau avec l’intendant en question) et une révélation incroyable mais vrai était parvenue jusqu’à son cerveau: Elle s’était trompée d’aile.
Comment-était-ce possible? Depuis le premier jour ou elle était arrivée jamais elle n’avait eut de difficulté à trouver les salles. Elle disposait d’un bon sens de l’orientation, ce qui était heureux , avec sa cécité et jamais elle n’avait eu de problèmes dans ce sens là. La bizzarrie était assez choquante pour qu’elle s’arrete un instant et qu’elle se plaque contre la pierre froide du mur reprenant ainsi ses esprit.
C’est à ce moment là qu’elle débarqua. Lohan avait entendu son bruit de pas, en fond, sans se focaliser plus que ça sur le frottement de ses semelles. Elle savait vaguement que l’inconnue s’était arreter à l’entré du couloir, qu’elle trépignait (d’impatience?) sautillant d’un pied sur l’autre. Et ses détails lui revinrent en mémoire alors que la fille,( c’était une fille, l’odeur corporelle ne trompait jamais) lui passa devant le nez d’un pas assuré. C’était le genre d’individu qui aimait plus que tout, à se faire remarquer. La façon dont elle marchait, un pas régulier, aussi discret que celui d’un éléphant, prouvait une assurance certaine, voir de la prétention. En aucun cas une marchombre, une nouvelle combattante surement ou une dessinatrice…Quoiqu’il n’ai rien de noble dans la démarche de la jeune fille certain non-nobles avaient de puissants dons du dessin. C’était rare mais existant.
Ce raisonnement ne durait que quelques secondes dans la tête de la jeune fille, c’était devenu inné avec le temps, sans se poser réellement la question, du pas ou de l’odeur. Les informations s’étaient mélangée pour lui transmettre que c’était certainement une nouvelle combattante qui finirait à Felixia, ou à lupus éventuellement. Alors que l’autre frappait trois coups et entrait sans attendre de réponse. L’esprit de Lohan fit une acrobatie quasi-Alicienne pour s’apercevoir que quelquechose clochait. Clochait terriblement, même. L’intendant n’était pas dans son bureau. Elle l’avait entendu partir. Pourquoi l’autre s’introduisait, comme ça, sans autorisation…Et plus bizarre encore. En faisant semblant de frapper….Bah, ça devait être une Alice bis qui s’introduisait dans l’école…Bientôt l’invasion. Lohan n’eut pas plus le temps de s’interrogéait. Une voix résonna à l’autre bout du couloir. Une voix qu’elle connaissait bien.
Tarus Tal’Oursian.
Gloups.Meme pas un instant de réflexion quand à savoir ce qu’elle devait faire en se moment critique. Comme elle devenait réactive, sous la menace. La porte. Le bureau. La cachette. Parfait. Tout plutôt que l’homme la trouve là, en pleine forme, totalement apte à pratiquer un cours de combat. Elle aurait pu mentir. Mais sous l’aura écrasante de Tal’Oursian, elle ne pouvait pas mentir. Elle se trouvait dans un état de non-respiration quand elle allait à ses cours . Hors de question qu’elle se retrouve nez à nez avec lui. Mettant en œuvre ses paroles elle ouvrit doucement la porte pour ne pas faire trop de bruit et s’engouffra dans le bureau, refermant la porte le plus vite, sans la claquer, percutant dans le meme temps la jeune fille-entrée-dans-le-bureau. Pour l’instant elle ne s’en souciait guère, de l’inconnue, son plus gros problème se trouvait dans le couloir…Lohan intima d’un geste à l’autre de se taire, espérant presque qu’elle arrete de respirer (c’est qu’elle faisait du bruit,tout un régiment aurait pu débarquer dans le bureau!). Puis l’homme passa,dans le couloir, le bruit des voix s’estompèrent. Elle était sauvée.
Là, elle prit conscience de l’odeur de tout et n’importe quoi qui se mélangeait, une odeur rance de poussière et de sueur, de vieux parchemins moisi et d’encre vieillotte. Sans voir, elle sentait l’atmosphère lourde de la pièce, en faisant quelques pas elle sentit des objets, des bouts-de-tout et de rien sous ces pieds. Assez pour devinez l’ambiance générale de la pièce. Et dire que l’intendant ralait pour la moindre trace de boue déposait dans les couloirs! En tout cas, il y avait du avoir un réel changement dans la personnalité de l’intendant depuis qu’elle était arrivée ici…Sans être une pièce irréprochable, il y avait un minimum de rangement lors de sa répartition…
Brusquement, elle se souvint de la présence de l’autre.
« Euhm…Désolée, dans le couloir il y avait…Enfin ça n’a pas d’importance…Qu’Est-ce que tu fais ici? Tu cherche quelque chose dans le bureau de Jehan? «
Le ton était celui de la plaisanterie mais lohan se rendit vite compte que ça aurait très bien pu être le cas…
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Dim 7 Mar 2010 - 12:01 | | | La fille voulait faire foirer tous ses plans. Elle avait dû voir l’Intendant sortir, savait déjà que Shawna ne devrait pas être là, elle voulait la trahir, peut-être avait-elle déjà prévenu quelqu’un, elle était entrée pour être certaine que Shawna ne sortirait pas avant d’avoir été répartie dans et…
Et non.
Shawna ravala la rafale de mots qui s’apprêtaient à écraser la jeune fille par leur véhémence ; si c’était pour lui faire la morale, la brune n’aurait pas fermé la porte si vite, elle n’aurait pas eu l’air aussi terrifié, elle ne lui aurait pas fait signe de se taire en recherchant le silence. Non, la fille était là pour se cacher. Comme elle. Et en regardant le capharnaüm qui les entourait, elle ne serait pas étonné d’apprendre que l’Intendant, en plus d’être un noble austère, était un voleur indu de sa personne qui collectionnait les biens des apprentis – en apparence pour les punir, bien entendu, alors qu’il ne cherchait qu’à amasser une fortune d’objets tous plus inutiles les uns que les autres. C’était sensé être quoi, ce truc, un navire miniature ? Il y avait là une statue de chameau, un bouclier, une bouteille vide, un sablier…
Le bruit de deux hommes discutant dans le couloir la sortit de son énumération, et elle se souvint du geste de silence fait par la jeune fille collée à la porte. Shawna croisa les bras, faisant tinter ses bracelets au passage, un sourire ironique sur le visage. Même en situation d’urgence, elle n’aimait pas obéir. Surtout en situation d’urgence, en fait. Elle aimait voir la peur sur le visage des autres, et puis leur prouver ensuite d’un sourire moqueur que toute leur prudence était inutile… Et en effet, les voix passèrent dans le couloir sans s’arrêter. Entendre du bruit dans le bureau de l’Intendant n’avait rien d’étonnant, après tout… Qui à part elles savaient qu’il ne s’y trouvait pas, et pourquoi quelqu’un d’autre ne pourrait-il pas s’y trouver ? Et puis, les hommes avaient mieux à faire que tendre l’oreille vers toutes les salles qu’ils croisaient. La jeune fille, concentrée qu’elle était sur le couloir, ne sembla pas remarquer que Shawna avait fait exprès de faire du bruit. Peu importait. Elle au moins savait, et était satisfaite…
Les paroles suivantes l’exaspérèrent. Ne pouvait-elle pas s’occuper de ses affaires ? Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, qu’elle cherche quelque chose, et pourquoi serait-ce le cas ? Etait-ce si étrange que ça, de voir quelqu’un autre que l’Intendant entrer dans ce bureau ? Il n’était pas écrit « interdit d’entrer » sur la porte, à ce qu’elle en savait. Et même si cela avait été le cas, comme elle ne savait pas lire, l’ignorance était son meilleur bouclier. Quant à la fille… Elle avait évité de croiser qui elle ne voulait pas croiser dans les couloirs, elle pouvait maintenant sortir et la laisser fouiner en paix sans poser de questions indiscrètes. La voie était libre, elle n’avait plus rien à faire ici. Elle n’avait jamais eu quelque chose à faire ici. Qu’elle parte. Quoique, peut-être pourrait-elle l’aider. Shawna abhorrait demander de l’aide à qui que ce soit, mais ceci était un cas de force majeur. Elle ne savait absolument pas quand l’Intendant allait revenir, et il lui faudrait fouiller toute la journée et une bonne partie de la nuit pour avoir une chance de trouver quoique ce soit ici ! Elle marcha sur quelques feuilles de papier, s’approcha du bureau, ouvrit un coffret. Des bagues. Elle en attrapa une au rubis rouge, l’admira un instant puis la fourra dans sa poche, avant de refermer le coffret et d’ouvrir un premier tiroir. Pas de flûte. Le second s’ouvrit alors qu’elle répondait enfin :
- Je cherche une flûte de pan, et cette révélation vient de changer ta vie pour l’éternité. Ah, si tu ne l’avais pas su, tu te serais torturée l’esprit pendant des années avant de sombrer dans la folie, tellement cette question est importante !
Le troisième tiroir était bloqué, fermé à clef. Shawna s’énerva quelques instants sur la poignée puis laissa tomber. Elle fit le tour du bureau, piétina de nouveaux parchemins et leva enfin les yeux vers son interlocutrice. Lorsque la jeune fille tourna ses yeux vides vers elle, au cœur desquels la pupille noire s’était transformée en étoile blanche, Shawna comprit qu’elle était aveugle. Ah. Pas pratique pour faire la sentinelle à la porte, et la prévenir lorsqu’elle voyait quelqu’un arriver. Shawna lui fit un signe de main, puis une grimace, ses mains s’envolant autour de ses oreilles alors que sa bouche se tordait de manière comique. La fille ne réagit pas.
Bien aveugle, donc. Cela expliquait sûrement pourquoi elle avait continué à fixer le sol dans le couloir, tout à l’heure, alors que les gens avaient l’habitude de se tourner vers Shawna à son passage, étonnés de sa peau mordorée, confus par le tourbillon de couleurs qui formaient ses vêtements. Elle ne faisait plus attention aux regards, indifférente aux opinions écrites sur les fronts, mais l’absence de regard avec quelque chose de… troublant. Pénible, presque, paradoxalement. Elle se moquait de l’indifférence, la ressentant pour la plus grande partie de ses semblables, n’avait aucune envie d’être quelque chose pour eux, et se moquait entièrement qu’ils la méprisent, la vénèrent ou l’ignorent complètement. Et pourtant, le néant dans ses yeux avait quelque chose de terrifiant. Comme si elle n’existait pas, qu’elle n’avait jamais existé. Au moins, l’indifférence impliquait une reconnaissance de l’existence, avant de décider que celle-ci n’avait aucune importance. Mais là, il n’y avait rien. Les pensées de Shawna se tournèrent un instant vers son demi-cousin, puis elle haussa les épaules. Aveugle, pas aveugle, blond, grand, brun, petit, beau, riche, gros, quelle différence ? La fille lui avait parlé. Elle avait sûrement ses propres moyens de la faire exister. Sa cécité ne devint qu’un fait parmi tant d’autres, comme son nez arrondi, sa tête rentrée dans ses épaules, sa taille menue mais musclée, sa voix qui se voulait drôle mais où perçait l’incertitude sur la fin. L’itinérante fit un pas en avant.
- Visiblement, et Shawna se délecta de l’ironie de la situation, tu ne vas même pas pouvoir utiliser cette information cruciale pour m’aider à chercher. Ca fait longtemps que tu es aveugle ?
Elle avait lancé sa question sur un ton nonchalant, détaché, sans y mettre beaucoup d’importance, ses mains continuant à soulever des livres dans les étagères, et en faisant tomber un ou deux au passage. Tant pis, dans le bordel ambiant, l’intendant ne remarquerait même pas la différence. Ah, sa flûte serait dans un état lamentable… Faites en sorte qu’elle n’ait pas passer la dernière saison à moisir sous un pot de terre renversée pour devenir le terrain de jeu des termites. Enfin ; elle aurait pu ne pas tenir compte de la cécité de la jeune fille, mais celle-ci avait ouvert la conversation sur des excuses, notion abjecte, avant de continuer en se montrant indiscrète, ce qui la laissait manifestement au rang de « la brune du couloir. » Auquel cas, elle ne voyait pas de raisons de ne pas à son tour poser des questions mieux gardées sous silence, puisque cela ne dérangeait visiblement pas son interlocutrice. Et tant pis si la question blessait ; la réponse ne l’intéressait de toute façon pas. A quatre pattes, Shawna souleva une chose ou deux, grimaça, puis n’y tenant plus, se leva pour ouvrir la fenêtre. Peut-être qu’en aérant un peu, le vent balaierait cette odeur méphitique de grains de poussière figée.
- Il ne range jamais, votre Intendant ? On dirait que cela fait un mois que ses affaires s’empilent sans qu’il n’y touche, sauf pour rajouter une ordure à la pile… Pathétique. Je suppose que c’est un noble qui a l’habitude à ce que ses servants fassent tout à sa place, et qui a découvert ici la dure réalité de la vie… Il mériterait de mourir dans la porcherie qu’il s’est créé, ce fainéant.
Shawna plissa le nez, puis, incapable de rester immobile, le mouvement l’appelant toujours à fendre l’air, elle se remit à chercher, en profitant pour redresser une statuette, faire une pile nette de quelques parchemins, souffler sur la poussière qui recouvrait un coffret. Ses yeux cherchaient toujours sa flûte, mais ses mains s’agitaient face au travail qui attendait…
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| | Messages : 195 Inscription le : 27/05/2008 Age IRL : 32
| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Dim 14 Mar 2010 - 20:55 | | | Lohan entendit les différents meubles du bureaux s’ouvrir, la fille, fouiller dans l’un d’eux. Grace aux tintements des anneaux qui s’entrechoquait, Lohan su tout de suite que c’était celui ou l’Intendant rangeait les bagues qu’il distribuait en début d’année. Elle entendit la fille en prendre un, intercepta l’imperspectible froissement de la main dans la poche et L’autre se mit à farfouiller un peu partout dans le bureau, avec une nonchalance et un sans -gêne impressionnant…Lohan se demandait si elle ne rèvait pas. Déjà, rentrer dans le bureau de Jehan sans invitation, comme elle venaient toute les deux de le faire demandait un certain culot pour l’une, un certain niveau de terreur pour l’autre…Mais se mettre à chercher ainsi dans les affaires de L’intendant révélait carrément d’une intention suicidaire…Pour quoi…Une flute de pan. Enfin c’Est-ce que l’autre prétendait…Vérité, mensonge… Lohan était dubitative…Imaginer un mercenaire du chaos entrer comme ça , naturellement, sans subtilité ni délicatesses hypocrites lui semblait contraster trop avec l’image qu’elle avait des enfants du chaos. En meme temps venir s’introduire dans le bureau de Jehan pour rechercher quoi? Un flute de pan? Lui semblait une énormité trop grosse pour que quiquonque ose la proférer. L’idée que l’autre la prenne pour une idiote vint lui effleurer l’esprit.
La fille s’arreta subitement après avoir dévoiler l’objet de ses recherche. Lohan supposa qu’elle était en train de la dévisager. Pourquoi s’arretait-elle si longtemps sur l‘exploration de sa figure? Elle n’avait rien sur le visage qui pouvait éveiller l’attention: Les cicatrices du à l’attaque des mercenaires s’étaient maintenant completement refermées et il ne lui restait qu’un petit bout quasi-transparent d’hématome sur la joue droite qui disparaissait de jour en jour: Bref rien de remarquable, rien d’alertant. Puis les mains reprirent leur manège incessants de touche à tout, convainquant plus ou moins Lohan qu’elles étaient vraiment dans le but de chercher quelque chose. Quoi? Surement pas un instrument de musique, de son avis.
L’autre lança une petite réplique désinvolte lui faisant comprendre au meme moment qu’elle avait un sens de l’observation Oh combien devellopé. Sa phrases sonnait comme une provocation « regarde, je suis plus intélligente que tu ne le crois alors ne va pas me chercher ». Génial. Ne sachant pas quel comportement adapté face à ce genre de remarque. Lohan haussa les épaules à la provocation. les paroles la blessait un peu, bien sur. Elle se sentait mise à l’écard, placée en situation d’infériorité et n’avait pas le courage de répliquer quelque chose mais la jeune fille avait le mérite d’être franche et directe. Chose rare dans un monde d’hypocryte ou il fallait se méfier de tout calcul. Son indifférence l’agaça même si elle sentait que c’était exactement le but recherché. Elle n’en montra rien, ne répondit pas et se contenta de suivre des yeux la jeune fille en pleine recherche. Sans bouger. En l’observant, c’est-à-dire en mobilisant ses sens pour essayer de saisir sa personnalité en son entier.Elle entendit la fenêtre s’ouvrir et l’air s’engouffrer à l’interieur de la pièce, la faisant frissonner un peu. Certe l’hiver s’achevait doucement mais ces temps de printemps n’était pas les plus doux qui soient. Cela dit la fraicheur étaient toujours préférable au cloaque d’odeurs désagréables qui lui irritait le nez.
La jeune fille remonta un peu dans son estime quand elle lui parla des nobles. Le portrait dressé était si convainquant, qu’il faillit lui tirer un sourire. Mais encore intimidé et un peu craintive du caractère franc de la jeune fille elle préfera ne pas prendre le rique de subir une remarque caustique et répondre en vitesse.
-J’sais pas…La crise de la cinquantaine peut-être. Il n’était pas exactement comme ça quand je suis arrivée ici. Et oui c’est un noble qui prend un malin plaisir à traquer les élèves pour des traces de boue dans le couloir. Quand on voit l’état de son bureau…
Elle se décida de ne pas rester planter là à ne rien faire, comprenant que c’était le genre d’attitude que la sorte d’hyperactive ne supporterait pas longtemps et palpa avec douceur les divers objets entassés dans une grosse armoire branlante, les reconnaissant pour la plupart à un simple premier contact. Bon si elle trouvait la flute elle déguerpirait le plus vite possible d’ici et ce serait le meilleur des cas. Un détail lui revint soudainement en mémoire…Votre intendant…Elle avait bien dit votre intendant, elle n’était donc pas élève de l’académie, bien une intruse.
-Pourquoi le seigneur Hil’Jidwyl a-t-il ton instrument si tu n’est pas à l’académie? Tu sais, il n’y a rien a volé ici, rien n’a de valeur, je suppose qu’il n‘est pas assez naif pour laisser les comptes de l‘académie dans son bureau…Meme les bagues de répartition ne sont pas de vraies pierre. C’est du toc, j’ai vérifié. Ça ne te servirait à rien d’essayer d’en revendre une.
L’oreille aux aguets elle se méfiait du moindre mouvement suspect de l’autre et était prète à dégainer un poignard si elle se montrait trop aggressive. La jeune file ne paraissait pas animé de cruelles intentions mais sa présence ici était plus que suspecte. Lohan se baissa pour fouiller dans la partie inférieure de l’armoire et au moment ou elle ouvrit la porte d‘un tirroir, elle sentit le meuble vieillissant s’incliner imperspectiblement vers elle, comprenant que la lourde antiquité manquerait de l‘écraser. La lotra eut le temps de rouler sur le coté droit (merci aux entrainements) et de serrer les dents avant que l’armoir s’écrase dans un fracas assourdissants. Sa première pensée fut celle de déguerpir en vitesse parce que seul un sourd n’aurait pas pu entendre le bruit et que toute l’académie n’allait pas tarder à rapliquer. Sa deuxième pensée fut pour l’autre. Si elle se souvenait bien, elle l’avait entendu approxivement derrière elle avant que l’armoire se mette à pencher. Elle était peut-etre sous les décombre en se moment …
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Sam 20 Mar 2010 - 16:26 | | | Lorsque Shawna ouvrit la fenêtre, l’aveugle frissonna, et l’intruse se rasséréna un peu ; pas que le malheur de l’autre la satisfasse, mais simplement parce que découvrir que la fille n’était elle aussi pas du tout psychrophile, même si elle avait décidé de vivre dans la cité la plus glacée de l’Empire, la rassurait un peu. Shawna avait horreur du froid, et découvrir une similitude avec l’autre fille la rendait un peu moins aliène. La fille semblait elle aussi chercher des similitudes entre elles, malgré leurs comportements visiblement tout ce qu’il y a de différent, parce que les mots suivants acceptèrent implicitement son jugement de l’Intendant. Shawna s’arrêta pourtant un moment de farfouiller entre les hélianthèmes et autres plantes foliacées qui grimpaient et s’accrochaient partout sur et autour du rebord de la fenêtre pour la fixer, incrédule.
- La crise de la cinquantaine. Shawna resta dubitative un instant, une expression de pure scepticisme sur le visage, puis se remit en mouvement, visiblement exaspérée.
- Il ne devrait pas en faire toute une histoire. Tout le monde vieillit, il faudra bien qu’il s’y fasse. Un an de plus, un an de moins, quelle différence ? Sa vie était exactement pareille il y a un an, et si c’est pour regretter, il fallait se bouger bien avant… Et puis, il devrait se sentir privilégié d’avoir vu un demi-siècle de monde au lieu de les gaspiller en s’enfermant dans un bureau poussiéreux. M’enfin, s’il veut gâcher sa vie ici, c’est comme il veut…Le doigt de Shawna suivit les contours d’un crâne au prognathisme flagrant avant de se retirer avec une couche sablonneuse dissimulant toute la peau de sa première phalange, et l’Itinérante se demanda ce que ces os pouvaient bien faire ici. On aurait dit ceux d’un chevrotin, mais elle n’était pas sûre. Reconnaître un animal à son ossature n’avait jamais été l’une de ses passions, même si elle aimait savoir ce qu’elle mangeait, au moins. On trouvait vraiment de tout et de n’importe quoi dans ce bureau… Il y avait même un attrape-rêve pour éloigner les cauchemars. Cet administrateur fanfreluché et maniériste ne savait-il pas que ces objets conjuratoires devaient s’accrocher au dessus du lit, et qu’ils ne servaient à rien dans un bureau où le sommeil ne venait jamais ? A moins qu’il ne dorme ici, auquel cas Shawna ne voulait même pas savoir comment il arrivait à se caser au milieu de son antre. Bon, sa flûte n’avait pas l’air d’être de ce côté de la salle. Dommage qu’il n’y ait pas de traille pour passer d’un côté à l’autre de la pièce, elle en aurait bien besoin.
Aux questions de la jeune fille, elle eut un sourire ironique. Alors comme ça, l’autre pensait qu’elle était une voleuse. Elle accepta ses suspicions avec un mithridatisme acquis par des années d’indifférence et s’amusa simplement de la situation intérieurement, pas du tout vexée. Après tout, sa réaction était compréhensible ; elle voyait une fille entrer sans permission dans un bureau, l’entendait prendre une bague au hasard et fouiller à la recherche d’une flûte ; Shawna en aurait sûrement tiré les mêmes conséquences, et elle ne s’attendait pas à ce que la jeune fille comprenne à quel point son instrument lui était important. Avoir sa flûte pendante à sa ceinture, avancer avec un luth accroché sur son dos, c’était l’entéléchie pour elle. Elle dévia simplement la question, s’amusant de l’ignorance de son interlocutrice.
- Tu te permets beaucoup de questions, mon lapin, pour quelqu’un qui ne veut même pas répondre à la mienne.Elle parlait bien sûr de celle qui lui demandait depuis combien de temps elle était aveugle, puisque c’était la seule question personnelle qu’elle avait posé.
- Et tu n’as pas beaucoup d’imagination, si tu n’es même pas capable de trouver une seule explication sensée à ma présence à part « cette fille qui n’essaie même pas de se cacher est une voleuse professionnelle, qui n’a tellement pas assez d’argent pour s’acheter à manger qu’elle va d’académie en académie pour voler les bagues des futurs apprentis et les revendre sur le marché noir, mwahaha. » Est-ce que tu as seulement conscience de ce que tu impliques ? Ca me rend hilare. Elle allait continuer en lui demandant ironiquement si elle avait l’air d’une voleuse, mais sa question se transforma en une injure vociférée. Elle n’eut que le temps de lever les bras pour protéger sa tête et de se tourner à moitié avant que l’armoire ne lui tombe dessus.
Elle resta un instant sans bouger, avant de repousser les débris qui lui étaient tombés sur le corps. Heureusement, les portes de l’armoire étaient ouvertes puisque la brune cherchait dedans, et les étagères s’étaient déboitées lors de la chute ; au lieu d’être écrasée, Shawna se retrouva simplement bloquée à l’intérieur de l’armoire, avec les planches branlantes qui avaient servies d’étagères et les papiers ou objets qui les avaient fournies partout autour d’elle. Quelque chose de pointu lui lacérait les côtes, son pied gauche était écrabouillé et elle s’était cognée la tête, mais à part ça, elle était encore en un seul morceau. Après le fracas, le silence complet, et Shawna se demanda si l’apprentie l’avait abandonnée, bloquée là dessous et aux griffes de l’Intendant qui reviendrait bientôt. Le silence se brisa sous un chapelet d’injures et grossièretés, d’abord inintelligibles, puis plus compréhensibles.
- Ah mais c’est malin ! Elle ne pouvait pas faire attention cette idiote ! Elle ne pouvait pas rester tranquille ! Non, il faut qu’elle aille toucher à tout alors qu’elle ne voit rien ! Quelle maladroite alors... Non, je suis sûre qu’elle l’a fait exprès, « oh une voleuse j’vais la coincer comme ça je gagnerai des points pour ma maison, youhou, c’est l’objectif de ma vie ! » Mais qu’est-ce que les gens peuvent être… Raaaah ! Si tu es encore là, fillette, j’te signale que j’ai rien à me reprocher, moi, et qu’il va me laisser sortir sans problème, ton Intendant ! Vas-y, appelle-le, j’en ai rien à faire ! Ah mais non, ça voudrait dire que tu ais entrée sans permission dans le bureau de Môssieur l’Intendant, il ne faudrait pas devoir t’expliquer, ça pourrait briser ton image de petite fille sage et chétive, hein… C’est ça, abandonne moi, laisse moi là jusqu’à ce que l’Intendant revienne de lui-même, je prendrai le blâme pour la destruction de son bureau, toi tu n’es pas fautive, de toute façon. Vas-y, hypocrite !Elle leva un bras avec force, énervée, et se cogna brutalement les doigts contre le fond de l’armoire. Elle étouffa un nouveau cri, de douleur cette fois-ci, puis souffla violemment. Elle aurait pu entrer, prendre sa flûte, partir et tout était fini, mais non, il avait fallu que cette fille vienne compliquer les choses. Et bien, elle n’allait pas attendre là sans rien faire. Elle se sortirait seule de là, attendez voir ! Elle essaya de se tourner, mais son pied était bloqué, l’armoire beaucoup trop lourde, et n’importe quelle personne sensée aurait compris que mieux valait se résigner et attendre.
Shawna n’était pas une personne sensée, et n’avait pas une seule goutte de patience dans ses veines.[Pas taper pour le lapin Et j'édite si ça ne va pas Pour les mots : moire, stigmate, sycophante, ésotérique, salace, cresson, pusillanime, probité, obséquieux, carcéral] |
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mer 24 Mar 2010 - 20:05 | | | Lohan avait ignoré le coup du lapin. Mais relevé quand meme. Suspect…Deux fois qu’on la comparait à l’annimal aux grandes oreilles qui bondissaient dans les champs de cresson. D’où venait cette ressemblance? Ses oreilles étaient plutot petite, pas décollée, rien qui pourrait pousser à la comparaison. Son ouïe fine peut-être, ou alors la paleur de son teint qui ressemblerait éventuellement au pelage de l'animal...
La question ne se posa pas longtemps,puisque l’armoire choisit ce moment là pour tomber, coupant cours à ces hypothèses plus ou moins tangibles.
Lohan s’en voulait un peu. Au début. Puis La fille profita du moment de flotement qui suivit la cascade de l’armoire pour débiter un déluge de parôles acerbes, ne pensant nullement que le silence était de mise. Et quand l’autre eut terminé de deverser sa bile, tout sentiment de culpabilité s’envola. Presque. Parce que si Lohan n’était pas une sycophante véreuse, elle avait effectivement, pusalanime qu’elle était, eut la vague idée de déguerpir au plus vite.Bien sur, l'idée avait flotée quelque secondes tout au plus avant de disparaitre des ses pensées, mais c'était assez pour sentir un début de remord... La lotra se releva, ne réussit pas à en placer une et se résigna à chasser les quelques débris de bois pourris qui maculaient ses vêtement, un peu inquiète, guettant du coin de l’oreille un bruit suspect dans le couloir . Elle attendit patiemment que l’autre eut terminer sa harangue pour s’approcher de la fille et jeter ses yeux amblyopes sur l’endroit probable de la chute.
Tais Toi, moulin à paroles, ou j’t abandonne ici en bonne hypocrite .
L’autre ne répliqua rien surement trop concentrée à essayer de défoncer l’armoire . Lohan serait bien restée quelques minutes à admirer sa prise. Mais l’autre piaffant d’impatience, d’une incapacité apparente quant à rester calme sous la douleur, produisait un bouquant d’enfer. Lohan prit quelques seconde à analyser la situation ; la voix resonnait bizarrement, l’autre donnait des coups comme si elle était coincée dessous, et avait assez de force pour mener à bien un flot d’insultes provocatrice. Donc, Résultat, elle était coincée sous l’armoire, mais était heureusement tombé dans s’espace creux du meuble. Une chance. Un meuble de cette taille là aurait pu l’écraser facilement . Une mort innocente sur la conscience…Quoique pas si innocente que ça. La fille , si elle n’était pas une voleuse semblait au moins maraudeuse de taverne, gamine de la ville, au vocabulaire échauffé, à la limite du salace dans certaines de ses refléxions Le lapin peut etre.? En tt coup fallait que je case le mot alors =)…
D’autant plus que l’autre ne connaissait que trop bien le système de points de l’académie, elle l’avait quand meme supposé assez veule pour aller la dénoncer à l’intendant dans l’unique but de faire remporter des points à sa maisons. Interessant…Ce qui voulait dire deux chose. D’abord que la fille aurait fait exactement pareil (on ne prette aux autres seulement les intentions qui nous viennent à l’esprit) et ensuite qu’elle était renseignée assez exactement sur l’établissement pour savoir que les bagues étaient attribuées aux futurs apprentis, et qu’il existait un système de point au sein de l’école. Sa supposition, si incohérente que ça? Hum…Tout portait à la confirmer, pourtant…
"La dame devrait apprendre la patience, ça servirait, c’est sur…" lança-t-elle à l’empressée
Le sentiment de probité qu’elle avait sur la situation lui donnait le courage d‘affronter l‘ire probable de l‘intendant s’il retournait dans son bureau , et l’audace de défier la gamine pipellette coincée sous son meuble.
Lohan s’accroupit auprès de l’amoire et banda les muscles de ses bras pour essayer de la soulever. Le meuble la surprit. Bien plus pesant que ce qu’elle avait estimé aux départ. L’autre au lieu de l’aider donnait des coups de ci de là pour se libérer, désiquilibrant sa prise, et compliquant son épreuve de force. Alors que ses vertèbres criaient grace l‘autre dchargea un ultime coup de poingt sur le paneau de bois, ce qui lui fit lacher le meuble. Elle eut juste le temps de crier un « attention » à l’ égard de la fille avant que l’armoire retombe de ses quelques millimetres. La fille étouffa un cri de douleur quand le meuble se rabattit sur sa jambe. Pas que Lohan aima voir les gens souffrir, surtout quand c’était de sa faute, mais imaginer les stigmates de la douleur rabattre le caquet à la gamine lui procurait un sentiment de bienfait innimaginable.
La fille continua à se répendre en propos insultants, rendus ésotérique par sa colère et la raisonnance de l’armoire en bois…Lohan ne fit pas d’autres tentatives. Inutile de chercher dans les moires de son esprit une solution étudiée complexe et éfficace tant que l’autre ne se calmait pas. Profitant de sa supériorité, elle s’assit à coté de la fille, délibérément provoquante et attendit qu’elle veuille bien se taire pour essayait une nouvelle fois de la libérer de son milieu carcéral.
« J’suis désolée ma babilleuse adorée mais temps qu’tu’t tiendras pas tranquille je ne pourrais rien pour toi » fit-elle, obséquieuse.
Lohan s’impressionna à tenir de tels propos.
Elle tenta de se désinteresser de la scène et fixa de ses yeux vide le sol crasseux, commença à tracer des arabesques sinueuses, faisant abstraction du stress qu’aurait du provoquer une telle situation. Finalement les entrainements aidaient bien à quelque chose…
-J’vois pas très bien depuis que je suis petite, j’ai perdu la vue completement une première fois à 6-7 ans, je crois. Un reveur à réussi à m’la redonner un peu. Mais ça n’a pas très bien marché. Je suis de nouveau aveugle.
Son enfance n'était sans doute pas la principale préocupation de son interlocutrice, mais la lotra avait répondue à cette question, rendant la monnaie à celle qui lui avait posé,condescendante et moqueuse. La lotra avait prit son ton reveur, celui qui énervait le plus, celui qui donnait à croire à la transparence de la personne. Fière de sa petite victoire,ignorant toute récrimination, elle sortit de son observation du sol pour juger de l’état de nervosité de la roturière. Elle pourrait retenter quelque chose, si l’autre s’était calmée…
[ça m'va toujours quand c'est toi 'lera =) fin édition à volonté pour moi...t'as le droit de sortir de l'amoire pour le prochain ^^...Et les mots: abscon, contingence, spleenétique, adipeux, ténuité, connivence,prérogative, grivèlerie, jaspé, rutilence ]
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 15 Avr 2010 - 23:40 | | | Shawna faillit éclater de rire en entendant la menace de la jeune fille. Elle venait juste de lui dire de partir, qu’elle était hypocrite et que personnellement, elle se moquait bien d’être abandonnée ici, et la fille utilisait les mêmes faits pour la menacer ! Elle ne prendrait pas la peine de répondre à une idiote pareille, incapable de comprendre la ténuité de ses propos. Elle avait horreur du chantage, et si l’aveugle pensait que les contingences la forceraient à se rabaisser jusqu’à demander de l’aide à cette prétentieuse, forte de sa position du moment, il lui faudrait changer ses premières impressions ! Elle ne savait pas à quel point elle avait tort. Shawna sortirait seule de cette armoire, ou ne sortirait pas. En tout cas, si la fille pensait que Shawna se sentait inférieure à une élève aveugle qui avait peur d’un professeur dans un couloir, elle avait vraiment une cervelle de lapin. Alors elle continua à cogner contre le battant, ignorant tout autant la phrase suivante de son interlocutrice, ne se sentant pas concernée. D’abord, elle n’était pas une « dame », et ensuite, la patience était un accessoire sans intérêt dans une vie trop courte pour perdre son temps à attendre sur le bord de la route. Elle avait de l’énergie à revendre, ce n’était pas pour la gaspiller inutilement en se laissant glisser dans un état spleenétique et en geignant des difficultés de la vie. Elle avait horreur de ceux qui abandonnaient ainsi alors qu’il leur suffirait de se bouger un peu pour s’aider eux-mêmes. Et bien, elle ne se plaindrait pas d’être bloquée sous l’armoire ; elle se débrouillerait.
C’était sans compter la fille qui, jouant le rôle de la miséricordieuse, clémente et charitable alliée, essayait maintenant de l’aider, connivente. Encore une hypocrisie que Shawna ne lui pardonnerait pas. Elle continua à chercher à sortir en lui criant de toutes les manières possibles d’arrêter, qu’elle ne voulait pas de son aide et que puisque le moulin à paroles ne se taisait pas, elle n’avait qu’à partir comme elle avait dit qu’elle le ferait, ou n’était-ce que des menaces en l’air, se sentait-elle coupable à présent, la pauvre fillette ? Ses propos se perdirent sur les battants carcéraux et restèrent sans réponse, et pourtant, la fille lâcha enfin le côté de l’armoire qu’elle soulevait, coinçant du même fait la jambe de Shawna. Un cri de frustration et de douleur lui échappa, et elle se demanda un instant si la félonne n’avait pas fait exprès – elle en avait bien le caractère. Et puis elle commença à raconter sa vie d’un ton abscons, et Shawna leva les yeux au ciel, imitant en silence l’expression condescendante qu’elle imaginait devait avoir la lotra en ce moment même. Gna, gna, gna. C’était tout à l’heure qu’il fallait faire la conversation, pas maintenant qu’elle s’était définitivement aliénée Shawna. Elle avait horreur des gens qui prenaient les autres de haut, et se croyaient meilleurs que le commun des mortels. Autant qu’elle détestait être en position de faiblesse… Mais au moins, la fille ne tombait pas dans la pratique de la grivèlerie, et avait payé ses indiscrétions en répondant à la question de Shawna.
Bon. Sortir de là, à présent, si possible en ignorant l’autre fille, qui ne méritait définitivement pas son attention. Les mains de Shawna arrêtèrent d’aller s’écorcher contre le bois et fouillèrent à la place dans les multiples objets qui l’entouraient. Ses doigts s’enfoncèrent dans une substance adipeuse avant de s’éloigner de plus belle, dégoûtés, puis glissèrent sur une surface jaspée, pour se couper ensuite sur quelque chose de pointu. Elle porta son doigt à sa bouche, léchant le sang qui perlait sur son doigt et se délectant, carnassière, du liquide sanguinolent. Puis ses doigts repartirent dans leur danse frénétique, et un sourire s’étendit sur le visage de Shawna. Depuis tout à l’heure, elle s’énervait sur le côté du meuble tourné vers la fille et sur le dessus de l’armoire, puisqu’elle avait un meilleur accès à ceux là. Mais maintenant qu’elle cherchait et s’était dandinée pour se tourner vers l’autre sens, elle remarquait enfin que le bazar qui recouvrait le sol du bureau de l’Intendant avait empêché l’armoire de tomber de manière égale… Au lieu d’être enfermée à l’intérieur avec les deux côtés du meuble touchant le sol, l’armoire était penchée, un tabouret et un pot de fleur ayant empêché sa prison de se fermer complètement de l’autre côté. Si elle s’était retournée de ce côté plutôt que de s’énerver sur la fille, elle l’aurait tout de suite remarqué, et si elle avait réfléchit deux minutes, elle se serait demandée d’où venait le rayon de lumière qui l’éclairait quelque peu, au lieu de l’enfermer dans la pénombre… Elle pouvait ramper dehors.
Sauf que son pied était encore bloqué sous l’autre côté de l’armoire, depuis que l’autre avait essayé de l’aider, alors qu’elle n’avait rien demandé. Elle n’avait pas le choix. D’un ton faussement soumis, dans lequel perçait encore un brin de raillerie, elle minauda à l’égard de l’aveugle :
- Et bien, ta babilleuse adorée se tient tranquille, à présent.
C’était le plus près qu’elle pouvait aller d’une demande à l’aide. Ce n’en était pas vraiment une ; elle déclarait simplement un fait, sans rien impliquer derrière ses paroles, et si l’apprentie s’imaginait des conséquences en trouvant demandes, promesses et autres concessions imaginaires dans ses paroles, c’était son problème. Shawna n’avait aucun remord à profiter de ceux qu’elle n’aimait pas, et la brune en faisait définitivement partie. Elle se doutait que l’aveugle allait profiter encore un instant de sa position de supériorité, mais l’important était simplement qu’elle lève l’armoire, rien d’autre. Et c’est en effet ce qu’elle finit par faire… Shawna retira immédiatement son pied puis s’échappa par l’autre côté, sans prévenir la jeune fille qu’il ne lui servait plus à rien de porter l’armoire à présent – tant pis pour elle. Elle finit bien sûr par l’entendre et lâcher le meuble, mais pas avant que Shawna ne se soit entièrement libérée.
Elle épousseta ses vêtements habituellement rutilants mais à présent couverts de saletés, puis faisant le tour de l’armoire, elle s’approcha de l’autre fille. Pendant deux secondes, elle fixa son visage d’ange, ses yeux vides, ses mèches brunes qui la fondaient dans l’ordinaire, son expression sympathique. Puis la haine embrasa son corps et son poing s’écrasa brutalement sur la tempe de la jeune fille, lui amochant l’arcade sourcilière, Shawna n’ayant absolument pas retenu son coup. La fille ne s’y attendait visiblement pas du tout, ses yeux s’écarquillant alors que la surprise noyait son visage. Shawna respira un grand coup, essayant de se calmer et d’évacuer la colère soudaine qu’elle avait ressenti pour celle qui s’était ainsi moquée d’elle, d’abord en menaçant de l’abandonner, ensuite en se faisant passer pour la gentille en lui offrant son aide. Shawna ne supportait pas les hypocrites. Soit on était loyal et on aidait ses amis sans faire de remarques sur leur situation, épaule silencieuse, accolade amicale, aide pure et sans désirs égoïstes ; soit on était lâche et égocentrique, auquel cas on pouvait se permettre toutes les remarques que l’on voulait puis partir sans un regard en arrière. Mais profiter de la faiblesse d’un autre, pour ensuite faire semblant de lui tendre la main, était tout simplement méprisable.
- Je suis désolée mon lapin adoré, mais tant que tu agiras de manière aussi détestable je ne pourrai pas m’empêcher d’avoir envie de te frapper, et quand j’ai envie, je fais.
Obséquieuse à son tour en imitant et le ton et la phrase qu’avait utilisée la fille précédemment, de manière à bien appuyer sur ce point et de montrer à l’apprentie combien elle l’avait agacée plus tôt en parlant de cette manière, elle recula d’un pas, avant de reprendre sa voix habituelle.
- Tu me trouves vile, à entrer dans les bureaux des autres sans permission, tu me crois voleuse, tu me méprises parce que je suis vulgaire et sans gêne, que je parle trop, que je suis trop franche et que je n’ai pas peur d’être moi. Mais j’ai des principes, moi, au moins. Toi, pour les autres, tu es peut-être la petite princesse, les professeurs t’adorent parce que tu fais ce qu’ils demandent, que tu ne causes jamais d’ennuis et que tu t’adresses toujours à eux avec respect, mais au fond, tu es abjecte. Sans valeurs. A séduire pour réussir, à attirer la pitié des autres, à toujours paraître gentille en proposant ton aide, alors qu’au fond, tu n’es qu’une hypocrite qui n’en pense pas moins. Une menteuse. Je ne sais pas pourquoi tu évitais cet homme, dehors, mais je suis sûre que là aussi, c’était par hypocrisie. Il ne t’a pas vu, et la prochaine fois que tu le croiseras, tu mentiras, tu diras que tu n’étais pas là et que tu n’as jamais voulu l’éviter. Et puis quand l’Intendant reviendra et trouvera son armoire par terre et ses affaires éparpillées, tu auras encore une bonne excuse à lui sortir, pour paraître être l’innocente victime… Je parie que tu n’as pas beaucoup d’amis. Je suis peut-être tout ce que tu penses de moi, oui. Mais je ne suis ni fourbe, ni sournoise, et quand je décide d’aider quelqu’un je le fais vraiment pour eux, pas par égoïsme pour parfaire mon image et satisfaire mon amour propre, alors ne viens pas me donner des leçons.
Tournant le dos à l’aveugle sans faire attention à l’effet qu’avaient eu ses mots sur elle, elle laissa glisser ses yeux sur le carnage, se demandant comment elle allait bien pouvoir soulever l’armoire pour remettre les choses en place. Elle avait beau parler de sa désorganisation et de son mépris pour les nobles fainéants, elle n’avait rien contre l’Intendant personnellement et n’avait jamais eu dans l’intention de saccager son bureau. Elle ne se sentait pas responsable, bien sûr, et si l’une d’entre elles était à blâmer c’était bien l’autre apprentie, mais elle n’aimait pas les gens qui laissaient tout en plan derrière eux et laissaient les autres de nettoyer leurs erreurs ; elle ne voulait pas faire de même. C’est en contemplant la salle en réfléchissant à ça que ses yeux tombèrent sur la flûte de pan ; elle était par terre, simplement, sûrement l’un des objets tombés de l’armoire tout à l’heure. Une note de joie piqua dans l’air, et Shawna sautilla jusqu’à l’objet. Ses mains reconnurent de suite les rainures du bois, les ficelles de laine de siffleur, les défauts de l’instrument qui avait bien dix ans. Elle le porta automatiquement à ses lèvres, le bonheur dans ses yeux, puis après avoir laissé échappé trois notes, elle raccrocha sa flûte à sa ceinture, endroit qu’elle n’aurait jamais dû quitter, détachant d’un même mouvement l’autre flûte qu’elle avait acheté en remplacement. Celle là elle reposa à l’endroit où elle venait de reprendre la sienne; elle n'en avait plus besoin.
Et bien, une bonne chose de faite. Plus qu’à ranger un peu, en espérant que cette fois, l’autre fille n’allait pas tout faire foirer…
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 22 Avr 2010 - 23:22 | | | La douleur se fit adrénaline et elle sentit la colère lui battre dans les tempes. Que faire à ce moment précis, décrocher un autre coup de poing? Casser le nez à l’insolente? Celle qui avait eut le culot de la frapper alors qu’elle venait précisément de l’aider à sortir de sa cage de bois..;Pour l’instant, elle se tenait l’arcade sourcillière et se massait l’os en serrant les dents. Vengeance. Ecrasement. Ces idées jaillies de nulle part, ou peut-être, de cette partie d’histoire asservie par un mal qu’elle ignore, viennent la boulverser, interférer dans son cerveau. Le plus facile aurait été de renvoyer le poingt. Mais la main ne part pas, pas encore du moins. Shawna n’a pas finit. La violence verbale succède à celle physique, si douloureuse déjà .Un flot de parôle, balancé en lair, destiné à la rabaisser, émmiéte le bout de courage qu’il lui restait . Elle se contient tant bien que mal pour ne pas sombrer dans une violence Felixienne, ne pas céder à la vengeance qu‘encourage son égo blessé ou le sang de son arcade qui bat au rytme de la rage. Elle entends les tambour de ses tempes qui lui crient d’attaquer, d’écraser, d’en finir…La voix de Tarus qui rugit « écrasement, on va les matter »…Matter, asservir… Le pire peut-etre, est la part de vérité dans les réflexions sarcastique. Infime, transformé à la cause de la fille des rues , mais présente tout de même…
Lohan palit un peu plus à chaque argument, épine qui s’enfonce de plus en plus profond dans la chaire, la destabilisa pendant la tirade. Ést-elle vraiment la personne abjecte décrite ici …Monstre d’hypocrisie sous couvert de naïveté? Des argument plaident pour Shawna. Discretion, obéissance sont des termes qui la définissent bien. Non. Sur , elle ne dit pas toujours ce qu’elle pense. Oui, surement moins dans un idéal de respect de l’autre que pour ne pas se faire aggresse. Le monde n’était pas iddylique. Seul les plus forts dominaient. Des pions comme elle devaient simplement s’accomoder de ce régime se faire discret. Le doute commençait à envahir Lohan quand Shawna fit une découverte qui transforma son humeur.
D’un pas souple, et guilleret, comme dans une danse populaire, l’autre se détourna de la Lotra pour aller ramasser sa flute des pan. Sa réaction discrédita ses parôles. Comme si elle ne penser pas ce qu’elle disait…Peut-être avait elle déjà oubliée…La Lotra se calma. Doucement. Qu’Est-ce qui lui prenait de s’énerver ainsi? Souffla longuement mais imperspectiblement. Voilà. Elle avait retrouvé son calme. Pourquoi subitement, comme ça, des accès de colères? C’Est-ce qu’elle cherchait. La faire réagir. La meilleure solution aurait été de sortir pour ne pas s’enliser dans un conflit. Mais elle voulu répondre, prouver sereinement à l’autre qu’elle avait tort. Prouver sereinement à l’autre qu’imposer des opinions toute faites était tout simplement detestable. Prouver sereinement à l’autre qu’elle ne l’atteignait pas, qu’elle aussi elle réfléchissait.
« Hypocrite dit-elle doucement le regard dans le vide peut-être un peu…Pourquoi pas? (Elle sourit amèrement) On ne vit pas longtemps avec la franchise dans cette académie.Toute vérité n’est pas bonne à dire, le mensonge rêgne en maître.Chacun à ses moyens de survivre, ici. Je t’aide. (regard bref en direction du moulin à parôle) Pourquoi t’en plains tu? (Et ses doigts craquent méthodiquement dans sa main gauche) Beaucoup t’aurais laissé crevé là, tu serais toujours dessous à trouver un moyen de t’en sortir.(index) Que je le fasse pour avoir une bonne idée de moi-même (majeur) ou parce que je t’apprécie…De quoi te mêles-tu? (annulaire) Et si tu me méprise, pourquoi vas-tu te soucier de mes remarques et me frapper?(les idées germent lentement dans sa tête, les articuler lui semble surhumain) Si je t’ai aidé, c’est que je trouvais juste de te sortir de ton caisson étant donné que c’est moi qui t’y est fait entrer (auriculaire, après trois tentatives). C’est tout. (relachement des mains) Les petites piques, tu m’en as fait aussi et je me doutais que tu continuerais à m’en faire, tu n’a pas la langue dans tes poches, c’est le moins qu’on puisse dire…J’aurais pu m’enfuir directement sans avoir à affronter tes remarques… (elle cherche le mot, un de ses mots qu’on utilisait pas chez elle) Acerbes. Les mots n ‘étaient pas tout à fait surs, il se heurtaient entre eux quelques fois, pouvais plus rarement, être prononcé avec aplomb. Lohan commençait à construire en quelques bout de phrases les prémices d’une argumentation . Nouveauté. Etrange. Comme cette académie l’a changé . Elle a refusé de ce soumettre à cette claque injuste, elle l’aurait encaissé sans bronché il y a quelques années. Plus récemment, alors qu’elle commençait à prendre conscience de ses forces, de son amour pour le combat elle se serait jeté sur l’autre pour lui rendre la pareille. Aujourd’hui elle « argumentait ». Quel changement radical. Serait-elle en train de prendre la grosse tête? De ce prendre d’amour pour les mots, comme une noble. Amour, le mot était un peu fort. Non elle n’aimait toujours pas parler, evidement. Avoir une opinion….Voilà la nouveauté, voilà pourquoi elle utilisait l’outil, language.
Lohan s’approcha de la jeune fille qui avait fait siffler l’intrument. Une bonne musicienne, surement. C’était bien pour ça qu’elle était revenue alors, pour une…Flute? Elle était passée devant les gardes et était entrée dans l’académie pour cela seulement. Un tel attachement pour un objet était surprenant…A moins que ça ne soit un leure. Mais alors, pourquoi s’éterniser à le chercher pendant des minutes entière.. Rien n’avait de sens.
« Alors c’est pour ça que tu es ici. Vraiment. Pour une flute. Tu pénètre dans le bureau de L’intendant pour un morceau de bois, tu me frappe pour ces quelques notes. Je ne te comprends pas. On en vends pour quelques piécettes des objet comme celui-ci. Tu aurais payé moins cher la flûte que la colère de Jehan s’il nous trouve ici »
Un désir la pris. Brusquement de son bras droit , elle attrapa la cordelette ou était reliée la flute , avec son bras gauche elle retient les gestes de shawna pour protéger son bien. Sa main droite palpa le bois de bambou et elle serra doucement l’instrument pour l’avoir bien en main.
« Par contre, ta claque, je ne l’avais pas mérité et si je n’ai pas l’don de la parôle j’ai d’autre moyen pour me défendre. Tu m’as fait mal je devrait te le rendre. Le raisonnement est simpliste, idiot peut-être, mais pour l’instant c’est celui qui marche le mieux. Alors calme toi, arrete de t’énerver et de crier comme tu le fais. La moitié de l’académie, au moins doit être au courant de ton arrivée.. Sinon…tu as l’air de beaucoup tenir à ton instrument mais si c’est le seul moyen de t’aider à la fermer… »
Elle resséra un peu son emprise. Lohan n’avait pas envie de se battre, ravir à Shawna sa possession semblait la faire réagir plus qu’un coup de pied placé, pourquoi trouver une autre méthode.
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Dim 2 Mai 2010 - 18:32 | | | Shawna reporta son attention sur la brune, sa main continuant à caresser absentement le bois de la flûte. Elle était étonnée, sans que cela ne l’intéresse vraiment ; elle ne s’attendait pas à ce que la fille se défende. Ses mots avaient dû la toucher profondément, si elle ne l’ignorait pas et était prête à expliquer son point de vue à Shawna malgré le fait qu’elle ne supportait pas l’Itinérante… Un point pour elle. Elle écouta jusqu’au bout, se permettant de sourire en entendant les arguments structurés de son interlocutrice, ce qu’elle n’aurait sûrement pas fait si cette dernière n’avait pas été aveugle. Elle aimait les débats, aimait les mots, les certitudes qu’ils contenaient qu’une simple phrase pouvait faire effondrer. Mais si le point de vue de l’apprentie était parfaitement valable, Shawna ne pouvait pas acquiescer son attitude, et ne pouvait tout simplement pas être d’accord. Etre hypocrite, une nécessité pour survivre ? Laissez-moi rire. Au moins la fille avait elle accepté la possibilité que les mots de Shawna contenait peut-être du vrai...
- Et bien, s’il faut devenir une menteuse hypocrite pour rester ici, cette Académie est pourrie. Si j’avais encore le moindre doute, c’est bon, c’est fini, aucune chance que je vous rejoigne un jour. Vous êtes pire que les nobles d’Al Jeit... Je ne pensais pas ça possible mais vous brisez tous les records, et c’est pour dire que ça intrigue, dans la capitale. C’est pourtant pas compliqué, de dire la vérité. Et si elle n’est pas bonne à dire, tant pis, au moins on ne se pose plus de questions sur ce que pourrait ou ne pourrait pas penser la personne en face. Ca me donne mal au crâne rien que d’y penser.
C’était davantage l’hypocrisie elle-même que la jeune fille en particulier qu’elle condamnait, l’hypocrisie qui, selon l’aveugle, était partout entre ces murs. Mais la fille voulait des réponses, de vraies réponses, comprendre pourquoi Shawna refusait son aide là où, pour tous les autres, les efforts de la jeune fille lui avait sûrement rapporté des remerciements, et non un coup de poing dans la figure. Et Shawna les lui donnerait. Calmement. On aurait pu s’attendre à ce qu’elle choisisse les insultes, les cris ou le simple refus de répondre, méprisant trop pour perdre son temps à expliquer, haïssant trop pour être calme ; mais c’était sans compter le fait qu’elle se laissait toujours entraîner dans les débats. C’était un moyen de contrôler la colère, de laisser les opinions s’entrechoquer sans conséquences regrettables, d’élever la pensée, d’interagir avec les autres sans qu’aucun rapport personnel ne vienne tout gâcher. Alors c’est calmement qu’elle s’apprêtait à répondre, malgré les intonations toujours accusatrices, mais elle n’en eu pas le temps, bernée par le ton languissant de la jeune fille.
Elle venait de lui piquer sa flûte, et les gestes rapides de Shawna pour l’en empêcher ne servir à rien.
Shawna pâlit, sentant son visage se décomposer en silence, alors qu’immobile, elle ne sut d’abord comment réagir. Son cœur battait lentement dans sa poitrine, comptant les secondes qui s’égrenaient dans l’immobilisme le plus total. Les yeux fixés sur la main serrée de Lohan, c’est d’une voix blanche mais sans équivoque qu’elle parla.
- Rends-moi ma flûte.
Aucune réaction, mise à part les doigts qui se serrèrent plus fort. Shawna se sentit trembler. De colère, de haine, d’incrédulité, d’impuissance, elle ne savait pas trop. Demander ne servirait à rien. Et elle ne prendrait pas le risque de voir sa flûte cassée dans une bagarre éventuelle, la fille serait capable de la lâcher, voir jeter exprès contre un mur pour la casser. Ses mots furent hachés, accusateurs, brûlants quand elle continua, incapable de s’arrêter. Oubliés, les arguments soignés des débats, la joute amicale qu’elle s’apprêtait à lancer. Ce n’était plus sa tête, mais son cœur qui parlait. Inassouvissable.
- Tu veux des réponses ? Et bien j’vais te les donner. Je ne t’ai pas demandée de m’aider. Tu n’aurais pas été là, j’aurais trouvé ma flûte, j’aurais rien dérangé, je serais partie et personne ne se serait plaint. Mais tu es là, tu fous le bordel, tu questionnes ma venue ici sans savoir – qui es-tu pour décider si j’ai le droit d’être ici ou non, le magister ? – et après, tu veux en plus que je te remercie pour m’avoir fait tomber une armoire dessus et m’avoir pris de haut pendant que j’étais coincée ! J’aurais préféré crever plutôt que te demander de l’aide. Si je ne suis pas capable de me débrouiller seule, tant pis pour moi. Toi, tu rampes pour survivre, tu te considères comme un pion et tu te vautres dans ta faiblesse, flattant les forts pour t’en sortir. Je ne m’abaisserai pas à ça. J’aurais trop de mépris pour moi-même si c’était le cas, j’en ai déjà trop pour tes semblables. Et pourquoi est-ce que je ne te le dirais pas ? Si je te dédaignais en silence, qu’est-ce que ça changerait ? Je ne te demande rien – tu fais ce que tu veux, quand tu veux, comme tu veux. Si tu es heureuse de ce que tu es, très bien pour toi. J’te donne seulement mon opinion. J’te donne une chance, princesse. Une chance de te remettre un peu en question, pour savoir si tu es vraiment ce que tu veux être. C’est tout. Je suis trop insignifiante pour m’attendre à ce que tu changes, trop insignifiante pour croire que ma vision des choses est la seule qui soit bonne et que tout le monde devrait être moi. Je ne sais pas plus qu’un autre, et ce n’est pas à moi de te dire quoi être. Mais j’te donne une chance de choisir, toi. Mais toi, qui es-tu pour me juger ? Pour juger que je suis une voleuse, que je n’ai pas le droit d’être là, qu’acheter un bout de bois dans une rue tordue quelconque vaut mieux que de braver la colère de ton Jehan, qui qu’il soit, ou que je devrais la fermer ? Tu ne sais rien de moi. Rien. Tu ne sais pas pourquoi je tiens à cette flûte, tu ne sais pas pourquoi elle est là, tu ne sais pas pourquoi je me permets d’entrer sans permission. Mais tu te crois tellement meilleure, tu penses tellement que tu sais mieux que les autres ce qu’il faut faire. Tu dis que tu ne méritais pas mon poing, mais qu’est-ce que tu fais, maintenant ? Tu me piques ma flûte. Tu trouves ça mature, peut-être ? Tu trouves que c’est une marque de respect ? Parce que c’est pour ça que je t’ai frappée, je te signale. Même si ce n’était peut-être pas la meilleure réaction à avoir. Cette flûte, c’est un cadeau de ma mère, et ça fait dix ans qu’elle pend à ma ceinture. J’ai trouvé le courage d’entrer dans cet endroit dans lequel je m’étais promis de ne jamais mettre les pieds pour la retrouver, et toi, tu te permets de me faire la leçon. Et ben tu sais quoi ? T’as qu’à la garder, ma flûte, si tu tiens tant à me contrarier. Moi, j’m’en vais. J’ai plus rien à faire ici de toute façon.
Et elle marcha rageusement vers la porte. Avant de l’ouvrir, elle se tourna une dernière fois, moqueuse jusqu’au dernier moment :
- Je parie que tu ne sais même pas en jouer.
Elle fit un pas dans le couloir.
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mar 4 Mai 2010 - 20:49 | | | Encore des mots se déversant de la bouche trop vite pour qu’elle puisse tout suivre, qu’elle puisse tout comprendre, tout accepter. Plus de ton sarcastique, plus de hauteur feinte. Elle avait touché le point le plus sensible. Un relent de peine, une pointe de culpabilité vint tenter de lui rendre un souvenir d‘humanité. Mais elle chérissait trop ce sentiment de supériorité, trop peu familier pour prendre l’autre en pitié. A son tour, elle blémit. Sa main aurait tremblé si l’entrainement ne l’avait pas rendu sure. Attaque-la . Attaque là .lui hurlait le petit instinct derrière sa tête. Lohan avait peur de ce ton aggresif, de ces mots dévastateurs prêt à ébranler le trop peu de certitudes qu’elle avait réussi à joindre jusqu’ici. Tu veux me tuer avec tes mots? Que cherche tu donc à faire .Laisse moi tranquille! Laisse moi tranquille.
La flute entre les doigts devenaient comme lourde et la dernière réplique qui se voulait moqueuse n’arrivait pas à dissimuler l’amertume des mots.
Et la fille partit. Son pas dansant resonnait dans les oreille de l'aveugle.
« Arrete toi, arrete toi! Arrete de me dire des phrases insensée arrete de t’écouter parler. Je ne comprendrais rien, je ne chercherais pas à t’entendre. Oh que j’aurais aimé être sourde des fois plutôt que de subir tout ce que les gens me disent. Tu le sais. Tu l’as dis. Je suis faible. Je ne mâche pas mes mots, j’en suis sure. Tu me laisse une chance tu me dis . Quelle ironie, voleuse. Ne crois tu pas que d’autre ont déjà essayer « d’ouvrir mon esprit « comme tu dis! Mais j’ai appris quelque chose ici. Dans cette académie. Il est beaucoup plus dur d’avoir des certitudes que des doutes. Alors arrete! Arrete avec tes mots empoisés et dégage de cette école, dégage de ce bureau. Tout de suite. Ou je…
Elle avait mal au cœur, Elle avait envie de vomir en fait. De rejeter tout ce qu’elle avait garder depuis trop longtemps. De frapper un peu. de serrer un cou, déchiqueter la peau mordoré, et éteindre les pas. Pourquoi. Violence… Les yeux mis clos et la bile dans la gorge elle n’avait pas vécu ça depuis longtemps. Des élans sanguinaire comme maintenant, elle avait cru les apaiser. Elle avait cru les oublier. Un bref souvenir en direction de Nodoka et Loran. De la fois ou elle avait tué la première fois, du …plaisir qu’elle avait pris à l’acte…Elle respira. Souffla. Récupérer un self contrôl qu’elle avait cru acquis.
*Lohan *.
Trébuchement d’esprit, hésitation imprevue, regard vers le haut. Quelque chose lui parlait. Elle lui parlait. La Voix refaisait son apparition depuis …combien de temps déjà. Plus de quelques mois, plus d’une année en fait. Sa présence l’apaisa immédiatement, radicalement, comme pendant ses jeunes année quand elle la ressentait,sécurisante chaleur de l’esprit pendant des moments glaciales comme celui-ci. Elle revenait là maintenant que la fille à la flute venait de partir. Un mot. Un souffle. « Lohan« . Rien d’autre. Comme si elle surveillait les limites de son esprit, ses débordements et ses désirs absurdes.Toujours là, s’exprimant seulement quand elle le désirait. Lohan avait prit l’habitude de vivre seule et la réaparition du parasite protecteur faisait jaillir une multititude de doute et d’hésitations. Sur la conduite à tenir. Sur ses paroles agressives et la façon dont la roturière l’avait touchée avec ses mots poisons..
Attends Attends souffla-t-elle une dernière fois. Dernier recours.elle rattrâpa la jeune fille et lui saisit brusquement le poignet, l’obligeant à s’arreter. Attends. Ta flûte est la. Prends là si tu veux. Ce n’est rien pour moi. Seulement un motif pour t’aggresser, seulement parce que comme tu le dis je suis trop faible pour avoir le dessus. Tu as raison. Tu as raison. Tu es contente? Je te repete. Tu as raison. Oh ils sont beaux ses mots si c’est ceux là que tu veux entendre écoute les encore une fois. Tu as raison. Non je ne crois pas ce que je dis . Je m’en fou en fait , de qui à raison. Je n’ai jamais réussi à trouver la vérité durant toute ma courte vie. Je ne veux juste pas devenir comme ceux que je hais. Je ne suis qu’une négation mais c’est tout ce que j’ai trouvé pour vivre. Alors prends ton bout de bois, va t’en dans le couloir aligner tes notes de musique et laisse ma pauvre tête tanquille.
Ton fou, phrases sacadés comme si elle allait pleurer de rire ou de..Arrete . Arrete toi de cogiter. C’était à cause de tout! Cette ambiance detestable dans un jeu ou elle n’était pas la meilleure. D'être obliger de ce cacher pour survivre, d'avoir peur, tout le temps. C’était à cause d’elle-même aussi un peu.
Après une hésitation, elle déposa lentement l’instrument dans la main de Shawna .
« La musique est plus belle dans les mains de quelqu'un qui sait la faire chanter»
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mar 4 Mai 2010 - 22:05 | | | - Je ne suis pas une voleuse, marmonna Shawna avant que Lohan ne finisse sa première tirade.
Puis elle fit un nouveau pas dans le couloir et ne se retourna pas, trop blessée dans son orgueil pour écouter davantage. La brune doutait d’elle-même, ses certitudes s’effondraient, la frêle coquille derrière laquelle elle s’était réfugiée était tombée en morceaux, et tout ça par la faute de Shawna. Mais qu’est-ce qu’elle en avait à faire ? Shawna n’était pas responsable des états d’âme et des erreurs de Lohan. Elle n’avait que fait remonter à la surface ce qui bouillonnait déjà au fond de son cœur. Et maintenant, la fille n’avait plus qu’à se débrouiller. Elle voulait qu’elle parte ? Et bien elle partirait. Elle n’avait même plus l’envie ou la force de répondre par un « Ou tu quoi ? » provocateur. Elle détestait cet endroit. Elle ne savait pas où ses pas la mèneraient ensuite, mais en tout cas, ce serait loin d’ici.
Son père lui manquait.
L’évidence la fouetta avec force au creux du ventre, et Shawna accéléra. Elle n’eut pas le temps de se concentrer sur les ramifications de ses émotions ; les cris la suivaient, et instinctivement, la main de la lotra trouva son poignet pour le serrer, l’empêchant de partir. Shawna se glaça. Quelle inconstante ! D’abord elle la blessait, lui volait sa flûte, l’insultait, lui demandait de partir. Et maintenant, elle l’obligeait à rester, la suppliait d’attendre et lui donnait raison ! Ses yeux flamboyaient, un brasier d’étincelles noisette, alors qu’elle serrait le poing, tendue comme une corde de luth. Encore une ruse ?
Non.
C’était du remord qu’elle sentait dans sa voix. L’aveugle semblait complètement égarée, et c’était une supplication qui passait par ses lèvres. La main de Shawna retrouva le contact du bois, de manière absente, fantomatique. Comme si elle n’y croyait pas. Elle prit une longue respiration. Elle s’était résignée, comme une gamine qui boude et hurle à son frère qu’il peut garder le morceau chocolat qu’il vient de lui piquer, s’il y tient tant, causant une vive culpabilité pour le frère en question. Non, en fait, elle n’avait pas réfléchi, agissant sur le coup de la colère, sans penser aux conséquences et combien elle regretterait d’avoir laissé sa flûte à une inconnue, plus tard. Et maintenant qu’elle l’avait de nouveau entre les mains, elle hésitait. Elle pouvait partir, maintenant. Elle n’avait plus aucune raison de rester ici. Elle n’était venue que pour son instrument, qu’elle avait à présent, et plus rien ne la rattachait dans le coin, au contraire – mieux vaudrait qu’elle ait disparue avant le retour de l’Intendant. Même la fille voulait encore qu’elle disparaisse de sa vie, après y être entrée telle une tornade pour y semer l’apocalypse. Et pourtant, quelque chose la retenait. Peut-être ce regard vide et perdu qu’elle avait haï dès qu’elle l’avait croisé, ou cette main moite sur son bras.
Non, c’était pitoyable. La fille était folle, en plus. Deux trois mots un peu énervés, et elle se mettait dans tous ses états. Ce n’était vraiment pas possible d’être aussi sensible. Le silence s’étendait, doucement, alors que Shawna prenait sa décision. Elle ignora totalement la dernière phrase de Lohan, non pas par mépris cette fois, mais parce qu’elle ne savait que répondre à cette affirmation qui rejoignait tellement ses propres pensées. La musique était le sang dans ses veines, l’air dans ses poumons, la pulsion sur ses nerfs. Et approuver les paroles de cet être qu’elle avait d’abord haï était impensable. Elle ne la remercia pas pour la flûte ; cela aurait été un comble. Mais son silence, après toutes les insultes, était déjà assez révélateur. Elle n’aimait toujours pas Lohan – la fille était faible, pathétique, et même pas capable de rester ancrée sur ses convictions. Si elle n’avait pas rendu la flûte et n’avait pas écouté Shawna, elle aurait gagné ce combat invisible qu’elle menait ; mais elle ne l’avait pas fait, raison de plus de la mépriser. Et pourtant, quelque chose dans ses paroles la retenait, et elle n’était pas encore capable de mettre le doigt sur quoi exactement. Alors elle reprit sur les paroles précédentes, sans équivoque.
- La Vérité, personne ne peut la trouver, alors laisse tomber, ça vaut mieux. Comme ça, peut-être que tu ne te mettras pas dans tout tes états la prochaine fois que l'on te remettra en question, parce que je peux te le dire, je ne serais pas la dernière.
Puis elle dégagea sèchement son bras de la main de la jeune fille, avant de refermer ses propres doigts sur son poignet. Elle jeta un œil aux deux bouts du couloir, puis souffla :
- Viens. Je sais que tu voudrais que je parte, mais on a encore une armoire à remettre en place avant l’arrivée du monstre de service, je te signale.
Elle poussa la jeune fille devant elle et referma la porte du bureau avant qu’un importun ne vienne se demander ce qui se passait, puis fit le tour pour se placer devant l’armoire, et remonta ses manches. Ses doigts allèrent se crisper sur le bord du meuble, et elle tendit ses muscles pour commencer à la soulever. C’est seulement à ce moment là qu’elle lâcha entre ses dents :
- … Ceux que tu hais ?
C’était peut-être la seule phrase qui l’avait intriguée parmi la myriade de doutes et de certitudes qu’avait peint la lotra de ses mots. La seule, peut-être, qui l’avait décidée à faire demi-tour…
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mar 4 Mai 2010 - 23:20 | | | Un silence La respiration ralentit, les yeux dans la vague noire, Lohan se calma. L’itinérante finit par détacher sèchement ses doigts de son poignet. La lotra se rendit compte que ses doigts étaient humides, moites. Folie. Le mot était fort mais comment qualifier ce trop plein d’humeur qu’elle intériorisait et réussissait à dissimuler derrière une sérénité apparente jusqu’à ce que…Soit elle réussisse à évacuer sous forme physique, par un combat par exemple. Ou trèsrarement, qu’elle débite des phrases insensée et naïves comme celle-ci. Dans ces moments là elle se parlait à elle-même normalement. Il n’y avait personne pour assister à ses déboires d’hystériques. En même temps, la normalité se limitée aux quatre ou cinq fois ou l’évenement lui était arrivé dans la vie. Elle se rapellait parfaitement d’une, le jour même de son départ pour l’académie, ou sa mère adoptive lui avait raconter l’histoire de sa naissance. Elle était allée s’aérer un peu dans la forer et avait parlé aux arbres sans s’arreter, inlassablement. Tout les sons et onomatopés qui lui passait par la tête. Cri guttural de son cœur et harmonie de cordes vocales. Aux arbres. LA lotra n’en avait jamais était fière de ces sautes d’humeur. Rare certes, mais exacerbé, elles flétrissaient son égo à la taille d’un petit pois et elle en ressortait toujours, sinon libérée d’une charge mentale, avec une honte suplémentaire. Celle de ne pas savoir se controler. Elle n’était pas noble. Mais savoir se contenir, avoir un comportement à peu près civilisé, sns passer par une phase qui ressemblait fort à un comportement d’animal sauvage, lui semblait-t-il n’était pas une attittude réservée au noble. Une roturière comme elle aurait du potentiellement se foutre de l’image qu’elle pouvait renvoyer, mais l’académie tenter de donné une égalité des chances, une égalité des formation rt devait inculquer sans le vouloir, une certaine image de soi même à entretenir. Tous ça n’étaient que pensée sauvages dans un cerveau décadent et en phase de décompressage, lambeaux de souvenirs qui n’alterait pas la vision centrale de l’aveugle. L’autre. Sa réaction. Qu’allait-elle faire?Disparaitre dans le fond du couloir. Premier espoir de voir s’évanouir un des seuls témoins de sa fragilité. Rester. Le temps de silence permetter peut-être à son intelocutrice de trouver les mots bien placer à lancer en pleine figure. Cinquante points si tu r éussi à l’enerver, cent si elle te frappe, cent cinquante si elle se roule par terre en écumant de rage, deux cent si elle pleure .Mais non. Rien de tout cela. La fille la poussa simplement dans le bureau pour rejoindre le desordre de Jehan. Lohan obtempéra, un peu mécaniquement,comme un mouton. Alors qu’elle n’avait aucune envie de se retrouver dans ce maudit bureau. Avec ce maudit intendant qui risquait de débarquer à toute les minutes . Mais mécaniquement, aussi, elle se décida à soulever l’armoire avec shawna… Puis alors que l’armoire montait sous la pousée de quatre bras,retour à la réalité. A la fille qu’elle était sensée être. Raisonnée. Sereine. Sure. « Je ne comprend pas…Tu propose une version de ta façon de pensée aux autres. N’As-tu pas peur de tromper les autres, si même toi tu prétend ne pas savoir ou est la vérité » Le ton était doux comme si rien ne s’était passé depuis que Shawna était rentrée dans la pièce. « Ceux que je hais..Grimace…Il y a quelques académiciens qui pourraient répondre à cette description. Tu sais , le genre de personne qui vit pour dominer, écraser les autres sous leur talon sans autre raison valable qu’une force supérieure ou d’un rang plus élevé. Il y a aussi…Les mercenaires du chaos. Depuis qu’ils sont passés ici.L’école peine revivre et plus personne ne réussi à respirer. C’est comme ci…Ils avaient vicié l’air par tout les cadavres qu’ils ont fait tomber, par les cicatrices qu’il ont laissés sur les corps …Mais je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça… L’amoire enfin dans un dernier élan, se trouvait à la verticale.
« Je ne sais meme pas si il l’aurait remarqué si l’armoire était restée coucher ».
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mer 5 Mai 2010 - 0:20 | | | - Je m’en fous, de la vérité. Et encore plus de tromper les autres. Ce qui importe, c’est ce que JE pense, et ce que je pense, je le dis. Après, les autres peuvent bien en faire ce qu’ils veulent, ça n’a strictement aucune importance. Même si mes pensées sont fausses, qu’est-ce que ça peut bien faire ? C’est ainsi que je vois le monde, alors c’est ma vérité éphémère. Et quand j’vois que je me trompe, et bien je change d’avis, et voilà tout.
Elle était pratiquement certaine que l’aveugle ne serait pas d’accord. Elle qui ne pouvait pas regarder les autres, elle aurait dû comprendre que leurs regards n’avaient aucune importance, et pourtant, elle donnait un poids considérable aux avis de ceux qu’elle croisait. C’était comme si elle était formée par les mots et les actions de son entourage, au lieu de se définir elle-même et de s’imposer aux autres. Bizarre. Chacun interprétait l’Être par ses pensées, formant une image de l’autre, un morceau de vérité aux nombreuses pièces floues, comme un puzzle dont on n’aurait que certaines pièces ; celles que l’Être aurait bien voulu partager, consciemment ou non, lors de leurs rencontres. Ces puzzles incomplets pouvaient dévoiler des aspects de nous-mêmes auxquels nous ne faisions jamais attention, nous qui comprenions le puzzle en un tout sans faire attention à chacune de ses pièces. Mais qui pouvait affirmer en savoir assez pour imposer sa vision des êtres ? Les prétentieux, sûrement, et ils avaient torts. Shawna prêtait parfois attention à ce que l’on pensait d’elle, pour ne pas oublier sa faillibilité, mais étant son propre puzzle, elle plaçait ses opinions bien au dessus de celles des autres. Si la jeune fille faisait de même, peut-être qu’elle ne douterait pas autant, et ne serait pas si sensible aux accusations des inconnues… Encore, si Shawna avait été une amie, elle aurait pu comprendre que l’aveugle tienne à son opinion, puisqu’alors elle aurait été sensé avoir beaucoup plus de pièces, se rapprochant de l’image finale. Mais elles venaient à peine de se croiser, ne s’étaient jamais vues, avaient à peine partagé la moindre information sur leurs vies respectives. Alors pourquoi y tenait-elle tant ? C’était absurde.
Alors elle écouta, pour essayer de comprendre. Et faillit éclater de rire, mais se contenta d’un sourire moqueur et d’un bref son guttural. Elle haïssait ceux qui dominaient, et ne voulait pas être comme eux, et restait donc affable et faible. C’était ainsi qu’elle voyait les choses ? Shawna aurait plutôt pensé que le fait qu’elle soit faible l’aurait menée à haïr ceux qui écrasaient les autres. Elle se trouvait vraiment des excuses saisissantes.
- Donc selon toi, tout le monde devrait ramper dans la boue pour compatir avec ceux qui sont incapables de sortir du bas côté au lieu de pousser les autres pour avoir une chance de marcher au sec. Intéressant.
Shawna commença à ramasser des objets au hasard, incapable de savoir lesquels étaient dans l’armoire et lesquels étaient déjà par terre à leur arrivée.
- Et pour les mercenaires… Au lieu de les haïr parce qu’ils t’ont rendue malheureuse et ont attaqué ta précieeuse Académie, pourquoi tu ne passes pas à autre chose ? Te vautrer dans ta tristesse n’effacera pas le passé et ne ressuscitera pas les morts. Ceux qui aiment semer la pagaille et écraser les autres pour s’amuser, y en a partout. Tu auras beau t’accrocher à ne pas l’être – d’ailleurs j’te signale que si tu écrases tous les inconnus à coups d'armoires, t’es mal partie – ils ne disparaîtront pas. Alors fais avec, y a rien d’autres à faire. Se laisser écraser, c’est la seule chose qu’ils attendent. Et tu sais quoi ? Tu devrais me haïr, aussi, parce que je suis comme eux.
Elle la bouscula pour s’approcher de la porte, sans vouloir lui faire de mal mais sans y aller en douceur non plus, comme pour appuyer ses propos, mais naturellement, aussi.
- Dis, tu connais pas un endroit calme où je pourrais te montrer à quoi ressemble la musique entre des mains qui savent la faire chanter ? J’veux pas dire, mais ici, on risque d’être dérangées.
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Mer 19 Mai 2010 - 16:47 | | | Tu as dit essayer de m’apporter un autre point de vue, d’ouvrir mon esprit borné. Un tel but semble louable et très …Altruiste , venant d’une personne qui se fout royalement des autres. En fait tu essaye simplement d’imposer ton avis. De m’imposer tes points de vues. Mais si tu te fous des autres…Si tu pense uniquement à ton interet personnel avant l’interet commun comment se pourrait-il que ta vérité soit universelle…Ta vérité n’appartient qu’à toi, en fait …Elle t’arrange...Alors n'essaye pas me faire la morale,c'est bon. Arrete de sourire comme ça, descend de tes grands chevaux de moralisatrice et considère toi comme ce que tu es réelement. Une vagabonde qui n'est pas née pour gouverner le monde,et qui n'a pas la possibilité de faire ce qu'il lui plait mais seulement ce qu'on lui ordonne. Utopiste...Tu crois qu'une paysanne peut se faire une place...Chez les forts...Notre seule chance à nous, c'est dêtre protéger, respecter par les noble. Sinon, comment nous déffendre. Nous n'avons pas le don du dessin, ni les commande de l'empire...On pourrait faire une bouché de toi et de moi...Alors oui. je me vautre dans ma faiblesse, mais il est impossible de parvenir plus haut, malheureusement. JE l'apprends chaque jour. A mes dépends.
Lohan commença à ramasser une sculture informe tombée à terre pour la remettre dans l’armoire. Le ton sarcastique de shawna ne lui brulait plus les oreilles, et était distant. ses parôles n’avaient plus autant de gout que les premières, moins de vivacité, moins touchante…A trop parler, le discours perdait de la valeur, devenait tout de suite moins convaincant.
Ainsi la vagabonde, avait le culot de demander à être héberger dans l’enceinte même de l’académie…Elle était folle ou quoi. Si jamais on l’apercevait dans les rangs des élèves elle récolterait les foudre des dirigeants voir une amande pour avoir pénétré dans le batiment, au pire on pourrait même la transferrer à la prison d‘Al-Poll pour infraction dans un batiment privé. Et elle-même, Lohan, riquait de patir de cette conduite irresponsable. Mais en même temps, il y avait tellement peu de chance pour qu’elle se fasse rattrapper…Mélée à une centaine d’autres élève, l’itinérante pourrait surement ressembler à n’importe qu’elle étudiante chez merwyn. A moins qu’elles ne tombent sur un professeur qui avait une mémoire des visages particulièrement dévelloppé…Fort heureusement le cas était rare. Et il était plus facile à un maitre de prenoncer une dizaine de nom avant de qualifier le bon visage de son patronyme que de remarquer une personne externe à l’académie, rodant dans des couloirs . Et puis de toute façon, le bureau de Jehan n’était certainement pas le bon endroit pour songer à hiberner. Il fallait qu’elle quitte l’antre de l’intendant au plus vite, il risquait de revenir d’un moment à l’autre.
« ça devrait se trouver. C’est compulsif à ce point cette envie de jouer de la musique? Tu ne peut pas attendre d’être sortit du batiment? » demanda-t-elle calmement. « à moins que tu compte rester ici. »
Elle n’attendait pas de réponse. Elle fourra un tas de feuille de parchemin dans un des tirroirs de la grosse armoire ainsi qu’une pile de cahier de comptes pour se retourner vers l’autre, et alla ouvrir la porte pour esquisser un salut, à peine narquois.
« Après toi, je t’en pris.. Celle qui s’est invité toute seule reste une invité quand même…Damoiselle…Comment en fait? » Ou pourrait-elle conduire l'itinérante? La salle des loisirs, semblait appropriée...En espérant qu'il n'y est pas grand monde...
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 20 Mai 2010 - 18:09 | | | - Tu as tout à fait raison, princesse.
Un ton concédant de bonne grâce ; elle aurait pu s’arrêter là, satisfaire l’égo de la jeune fille, penser intérieurement que celle-ci était idiote et continuer son chemin. C’était ce qu’elle faisait, parfois, quand elle ne voulait pas perdre son temps à discuter avec ceux qu’elle considérait ignorants. Mais là, maintenant, elle avait envie de parler. Parler, argumenter, décortiquer. Se remettre elle-même en question à travers sa remise en question de l’aveugle, pas pour que celle-ci ouvre les yeux, mais pour qu’elle-même se comprenne mieux. Parce que si elle se comprenait, ses arguments n’en seraient que plus difficiles à contredire, et peut-être qu’un jour, elle aurait le dernier mot lorsqu’elle parlerait à son père. Jusque là, il se débrouillait toujours pour réussir à clôturer le débat et à lui donner tort, qu’ils parlent de musique, de l’Empereur, de principes ou de champignons. Oui, même sur les champignons, il avait le dernier mot. Ah, s’il avait été là, il aurait su lui donner la répartie… Mais la princesse ne s’en sortait pas trop mal non plus.
- Mon but n’est pas du tout altruiste. C’est le seul point sur lequel tu n’as pas tort, en fait. Dommage, la vérité vient encore de te glisser entre les doigts.
Elle s’appuya sur la porte pendant que la fille ramassait des papiers. Expliqua, encore.
- Je n’essaie pas d’imposer mon avis. Je m’ennuie, c’est tout, et jouer avec tes doutes est un moyen comme un autre de passer le temps. Comme je te l’ai dit, ce que tu fais de mes mots après, c’est ton affaire, et la vérité n'a aucune importance. Les vrais moralisateurs veulent conformer le monde à leur idée. Moi… Ca m’ennuierait encore plus, que tout le monde soit de mon avis. Plus de raisons de me moquer du monde, après.
Lohan avait vraiment une vision défaitiste de la vie. Pourquoi pensait-elle que les roturiers étaient forcément faibles, et les nobles forcément meilleurs ? Shawna avait appris à mépriser les nobles, incapables de survivre trois jours seuls, à penser que tout allait leur tomber dans les mains et qui ne vivaient pas la vie, mais laissait la vie les vivre. Au contraire, elle avait d’abord eu un certain respect pour les roturiers, qui eux n’attendaient pas que le Don leur tombe dessus ou que quelqu’un vienne servir leurs moindres désirs à un simple claquement de doigt. Et puis elle avait vu les roturiers se plier, comme le faisait Lohan, et elle les avait méprisés eux aussi. Pourquoi agissaient-ils ainsi ? Comme s’ils avaient une destinée immuable, et qu’elle était tracée dans la cendre, ligne droite vers la misère. Il leur suffirait pourtant de se bouger un peu pour l’éviter. Agir. Etre. Sans remords ni obéissance. Pourquoi étaient-ils si rares à ne pas laisser la vie les fêler en deux ? C’était aussi pour ça qu’elle aimait faire douter. Une prière, un espoir qu’un jour, elle trouverait quelqu’un de différent. Quelqu’un qui Vivait. Sans ramper.
- Tu pourrais essayer d’arrêter de lécher les bottes des nobles et de tout ceux que tu considères supérieurs, un de ces jours. Juste pour te prouver à toi-même que c’est possible. Je suis une vagabonde, mais je fais ce qu’il me plait, je n’obéis pas aux ordres. Je n’ai pas besoin de la protection des nobles, je m’en sors bien toute seule, et je n’ai que faire de leur respect. Je n’utilise pas le Dessin, mais j’ai des mains pour agir. Pas la peine de savoir Dessiner une flamme quand on a appris à faire un feu de camp. Je ne suis pas au commande de l’Empire, mais ça non plus n’est pas nécessaire pour aller où je le souhaite. On pourrait faire une bouchée de toi ou moi, peut-être… mais crois-tu que c’est différent pour eux ? Ton Intendant, il a aussi peu de chances de survivre face à un Tigre des Plaines que toi ou moi. En fait, j’crois que j’aurais plus de chance que lui ou toi de survivre.
*Parce que toi, tu trembloterais de peur et te laisserait bouffer, lui, il attendrait une aide qui ne viendrait pas et se ferait dévorer aussi. Alors que moi, j’trouverais un moyen de m’en sortir. N’importe lequel. Je lui ferai peur, au tigreau. 8 )*
Elle se tut. Un instant seulement. La brune lui avait dit d’arrêter de lui faire la morale, et en avait peut-être assez de ses tirades ; mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Voir quelqu’un de si défaitiste tiraillait trop les coins de son âme. La fille avait peut-être toujours échoué, chaque fois qu’elle avait voulu suivre ses désirs et non pas ceux des autres, mais elle avait laissé tomber. Comment changer les choses en abandonnant ?
- On peut, tu sais. Aller plus haut. Si moi je le peux, pourquoi pas toi ? Et tu l’as déjà fait, aussi. Tu as bien survécu à l’attaque des Mercenaires du Chaos.
Un espoir. Et puis, parce que Shawna ne pouvait pas se contenter d’être gentille un instant, elle se rattrapa dans la foulée.
- Quoique, j’ai rien dit, tu t’es sûrement cachée sous l’escalier en attendant la fin, te connaissant.
Elle sortit du bureau quand la fille lui ouvrit la porte, mais ne répondit pas immédiatement à sa question. Si elle devait rester ici quelques temps, que ce soit pour avoir une chance de croiser Edel ou pouvoir profiter d’un lit chaud et gratuit au moins cette nuit, elle ne tenait pas à ce que l’Intendant apprenne qui elle était. Il attendait son arrivée, sa mère lui avait donné son nom ; il saurait dès qu’il l’entendrait qu’il était la fille sensée apprendre le Dessin et qu’il ne fallait pas la laisser partir. Et elle ne voulait pas rester, ne voulait pas apprendre à utiliser son Don. Alors autant éviter que la lotra prononce son nom sans réfléchir, et lui cause toute une série d’ennuis.
- J’m’appelle Kou, et la musique est ce qu’il y a de plus beau au monde. Je suis étonnée que toi qui vis dans le monde des sons plus que des images, elle ne t’ait jamais marquée plus que ça…
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 10 Juin 2010 - 18:26 | | | « Tu devrais autant apprendre à te taire, que moi, à parler, je crois. Tu ne mesure donc jamais les conséquences de ce que tu dis? Et ne me répond pas, de toute façon ma question n’en était pas une…Je connais la réponse. » répondit Lohan, acide. La première tirade l’avait vaguement agacés par leur désinvolture, la façon dont elle se fichait éperdument des mots, des autres. Elle n’avait que ça à faire de se moquer des gens…De les faires douter encore plus . Le monde n’était pas certitude, et les gens qui croyait en quelque chose était rare. Le chaos, l’harmonie…quels préceptes absurdes. L’homme croyait en ce qui l’arangeait, finalement…Il ne croyait donc en rien. Non? Interrogations toujours divagantes, substituts d’idée qu’elle ne savait pas formuler correctement, pas assez clairs pour qu’elle en fasse une théorie. Mais avait-elle La seconde avait pour but de l’humilier, encore…Un peu de modestie ne ferrait pas de mal à Shawna, sur. Mais pour lui infliger une cuisante leçon il faudrait trouver meilleur parleur qu’elle…Malheureusement Lohan n’avait pas l’outil sous la main et il lui faudrait endurer les scarasmes de Shawna en évitant un affrontement physique pour ne pas attirer l’attention…La troisième était là gracieusement pour l’achever, et la réplique cinglante et moqueuse de Shawna lui tira un hausement de sourcil dédaigneux. Elle n’avait pas l’habitude de se comporter avec hauteur, mais là, plus d’autre solution que le mépris radical de la gamine aux grands mots… « Tu ne t’es jamais battu. Du moins pas ici, pas contre des rais et ces mercenaires. Tu serais plus…grâve. On ne plaisante pas avec ça ici. Il y a des personnes qui sont mortes, beaucoup. Et me traiter de lâche dans cette situation est pire qu’une insulte, d‘autre t‘aurais provoqué en duel pour moins que ça. Mais ça tu ne le sais pas. Tu as déjà vu la mort gamine. Elle pullule dans nos rues, mais ce n’est pas la même, ici. Chaque coup de métal que tu donne, tu sais qu’il va peut-être sauver une vie, en perdre une. Responsable. Tu ne connais pa le sens de ce mot, toi. Et bien ici. Tu sais qu’à chaque fois que quelqu’un tombe, c’est en partie de ta faute, alors arrète de te moquer de ce que tu ne semble pas comprendre… » Elle lui passa devant comme pour l’escorter et accelera le pas. « Et la musique, mademoiselle Kou, reste le cadet de mes soucis en ce moment précis. Apprécier la musique est une chose, la privilégier pour cause d’impatience, en est une autre. » Lohan aimait la musique, en vérité. Comment aurait-il pu en être autrement? Ses oreilles perfectionniste savait faire la différence entre le sond rond et la note tiré du bout des dents (ou des doigs), de l’amateuret du professionnel…Elle chantait certaines fois,les airs populaires. Sa voix n’était pas magnifique, c’était encore une voix de fillette, fragile et peu travaillée, mais la justesse de son timbre pouvait émouvoir les plus sensibles. Longemps, d’ailleurs, qu’elle n’avait plus chanté…L’académie se prêtait moins bien à ce genre de divertissement. « Couloir, tu continue tout droit, le hall…Mais tu connais le chemin sans doute puisque c’est par la que tu es entrée…La rue reste le meilleur endroit pour jouer, tu n’es pas d’accord? Je me ferais même un plaisir de t’accompagner jusqu’à la porte de sortie.. » Vérifier qu’elle ne fasse pas de bétises. On pouvait s’attendre à tout avec elle…Et elle n’avait pas interet à compliquer les choses. Lohan n’avait aucune envie de passer encore quelques heures recevoir des tirades sarcastiques en pleine figure et se retrouvait ensuite avec un intendant furieux sur le dos . Non merci . Pourtant croire que Shawna obéirait sans faire d’histoire était illusoire, elle en avait conscience, mais tentons, tentons…Faire mine qu’elle avait de l’autorité sur cette garce aux foulards, voilà tout ce qu’il lui restait.. « ça te conviens, n’Est-ce pas ? » Hypocrisie. Déguisée ses intentions sous une fausse bonté..L’habit était bien mal ajustée et trop grossier pour que Shwna tombe dans le panneau.
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Jeu 10 Juin 2010 - 21:43 | | | - Toi, tu as dû être la disciple de mon père, ce n’est pas possible de tenir des discours aussi similaires sans se concerter.C’étaient les mêmes leçons qui perçaient dans sa voix, la renvoyant loin dans le temps, dans le souvenir de cette première dispute qui avait pour la première fois ouvert un gouffre entre eux.
*** - Tu ne sais pas ce que c’est que de se battre, Shawna. Tu crois que les combattants sont des héros, des légendes, sans comprendre ce qu’ils font vraiment. Ils tuent, Shawna. Ils tuent des hommes pour en sauver d’autres. Ils côtoient la mort à chaque heure du jour. Toi, tu te dis que ça n’a pas d’importance, que la mort est naturelle ; mais c’est différent, une fois que tu as enfoncé une lame dans le corps d’un ennemi. Tu n’as aucune idée de ce qu’est une bataille. Aucune idée de ce que c’est, d’avoir du sang qui dégouline sur les doigts, des cris dans tes oreilles, des odeurs entêtantes des cadavres et de la peur. Tu t’imagines que tu peux traverser les champs de bataille sans une égratignure, et le sourire aux lèvres. Tu ne sais pas ce que c’est, que d’être là-bas, de ne plus savoir qui gagne et qui perd parce qu’il n’y a plus que la survie qui compte, tu ne sais pas ce que c’est, d’être responsable de ceux qui t’entourent. Parce que si tu tombes, ce n’est pas que toi qui meurs, c’est aussi tous ceux que tu protèges. Pour toi, ce n’est qu’un jeu, une ruée dans la rue avec plus de monde et des armes plus pointues. - Je crois que je sais mieux que toi ce que je sais et ce que je ne sais pas, Papa. Tu n’es pas dans ma tête.- Mais je te connais mieux que personne, et ça tu le sais aussi bien que moi. Je sais ce que tu t’imagines, je sais aussi que cela n’a rien à voir avec la vérité. Tu n’as aucune idée de ce que c’est que d’être combattant. - Parce que toi, tu le sais, peut-être ? Tu n’as jamais tenu une lame, si je me souviens bien. Tes descriptions sont aussi remplies d’imagination que les miennes pourraient l’être. Il avait accusé le coup sans broncher.- Tu ne seras pas combattante, Shawna. Je refuse que tu voies ces horreurs, je refuse que tu risques ta vie chaque jour pour des idéaux en lesquels tu ne croies pas. - Je sais ce que je veux, Papa.
- Et je sais que je ne te laisserais pas apprendre à te battre. Roc immuable. Elle avait su, en l’entendant, en le voyant, qu’il ne changerait pas d’avis, que pour une fois, elle ne l’amadouerait pas. Elle n’avait pas cherché à lui lancer d’autres vaines paroles. Il ne comprenait pas. Ne voulait pas lui laisser suivre la voie qu’elle avait choisie. Ne voulait pas qu’elle apprenne ce que c’était, être Combattant, ne lui laissait même pas une chance de voir, puisque selon lui elle ne savait pas. Et elle, à ses yeux, ne comprenait pas que c’était par amour qu’il lui interdisait cela. Elle s’était apprêtée à partir, mais encore une fois, il l’avait devancé – il la devançait toujours, était toujours plusieurs mouvements devant elle. Elle ne regardait pas assez loin dans le futur, il lui disait toujours après l’avoir battu au Haman Lô.
- Tu peux hurler ta colère autant que tu veux, Shawna, mais dehors, si tu veux bien. Je crois que ta sœur essaie de dormir. Alors elle l’avait regardé de son regard brûlant, les émotions s’entrechoquant dans ses prunelles de braise, frustrée que là encore, elle n’ait pas pu faire sa sortie comme elle le souhaitait. - C’est ça. J’vais passer la nuit dehors, ça vaudra mieux. C’est pas comme si on me voulait ici, hein ? C’est une petite fille obéissante, niaise et polie, que tu veux.
- Shawna ? Elle avait fait l’erreur d’attendre la suite avant de sortir. - Tu seras toujours ma petite Sha. La porte avait claquée. Fort. Puis il n’était resté derrière elle que le silence d’un père et l’écho de ses pas enragés…*** Shawna pinça les lèvres, perturbée. Ce n’était pas la première fois qu’elle pensait à son père en écoutant Lohan, et elle n’avait pas envie de penser à lui. Il lui manquait trop, et elle était trop en colère encore, même si cela faisait plus d’un an qu’ils avaient eu cette discussion. Tout le reste s’était construit sur cette simple argumentation perdue. Les escapades vers le clos d’exercice des gardes d’Al Jeit. Les mensonges. La découverte de son Don. L’envoi dans toutes les Académies possibles et imaginables de Gwendalavir. Et la trahison ultime, le vol de sa flûte.
Mais elle avait gagné. Elle avait récupéré sa flûte, elle n’avait pas appris à contrôler son Don, et elle avait appris à se battre mieux, même si elle était encore bien loin du niveau acceptable pour un véritable combattant. Elle n’aurait aucune chance, dans un véritable combat, mais elle en avait davantage que l’année dernière. Elle regarda Lohan en biais, l’idée d’accepter son duel se faisant un chemin sinueux dans ses esprits. Elle en décida autrement, pourtant. Elle avait déjà assez frappé les murailles mentales de la jeune femme sans en plus s’attaquer physiquement à elle. Et puis, il n’y avait aucune fierté à mettre à terre une fillette aveugle [Et c’est là que tu découvres que Shawna est l’incarnation même de la prétention ‘_’]. Et puis, Lohan n’aimait pas Shawna et ne la voulait visiblement pas ici. L’Itinérante ne voyait pas l’intérêt de perdre son temps avec elle alors que l’aveugle ne supportait pas sa présence respective, que chaque parole lui tirait une grimace, que chaque geste était un grincement à ses oreilles. Pas que Shawna s’inquiète habituellement des états d’âme de ses interlocuteurs, mais elle ne voulait pas jouer de la flûte à quelqu’un qui ne serait pas capable de l’apprécier. Ce serait insultant pour cet instrument auquel elle tenait tant…
- Cela me convient parfaitement. Cette Académie est tellement accueillante que je ne recevrais que des oreilles sourdes et indifférentes. J’espère seulement que les Al Polliens apprécient davantage ce qui importe vraiment dans la vie. Mais je ne vois pas pourquoi j’attendrais d’être dehors ; la musique est tout aussi belle à l’intérieur. Alors elle commença à avancer dans le couloir décrit par Lohan, et porta la flûte à ses lèvres. Les premières notes furent douces, le temps qu’elle retrouve ses marques, puis elles s’élevèrent, notes pincées, souffles aigus, piaillements des oiseaux au matin qui se répondent les uns après les autres. Pas une seule fois elle ne rata la note, pas une seule fois celle-ci ne s’échappa de la flûte en un chuintement caractéristique des amateurs. Elles étaient claires, limpides, vivantes. Elle accéléra, le bois se réchauffant sous ses doigts, et ses pieds avançaient avec la musique. Elle ne jouait pas seulement avec sa bouche ou ses doigts, elle jouait avec son corps entier. La respiration venait du creux de son ventre, l’élan était amplifié par son dos mouvant, le rythme porté par ses chevilles dansantes et ses genoux endiablés. Elle jouait des épaules, et ses coudes s’ouvraient et se fermaient avec la musique. C’était une danse qui n’en était pas une, un chant du corps, mais sans chorégraphie, sans les pas ni les mouvements qui composent une danse. Juste une extension des gestes nécessaires pour jouer de son instrument, une expansion du rythme. La plupart ne faisait que taper du pied pour battre la mesure, Shawna rythmait de tout son cœur. Les notes s’égrenèrent, pour finalement se tairent en arrivant devant les gardes.
- L’Intendant est occupé, je reviendrais une autre fois. Ils acceptèrent son explication sans plus de questions qu’à l’arrivée, et Shawna fit un clin d’œil à Lohan, avant de se souvenir qu’elle ne pourrait pas le voir et de lui donner un léger coup de coude à la place.- Nous nous reverrons donc bientôt ici même, à moins que tu n’aies changé d’avis et qu’un après-midi à écouter de la musique au lieu de déprimer sur la mort et la faiblesse te semble soudain être une bonne idée, même si pour cela tu te vois obligée de supporter ma présence. Le bon côté des choses pour toi, c’est que je ne sais pas encore parler et jouer en même temps. Je serais donc devant le Dragon Vert, si ça t’intéresse. Une chance. N'était-ce pas ce qu'elle essayait de donner à Lohan depuis le début, malgré la futilité que cela pouvait avoir pour l'une comme pour l'autre ? |
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| Sujet: Re: Tornade au coeur de l'apocalypse jehanien [Terminé] Sam 12 Juin 2010 - 16:28 | | | Quand la musicienne commença à jouer Lohan jeta des coups d’œil anxieux, ou du moins, guetta de toute son ouie l’arrivée probable d’un autre élève, d’un professeur, d‘un garde. Elle s’imagina un instant la tête de Tarus si il la découvrait là mais les notes firent sortirent doucement le mirage de son esprit. Lohan se trouva déconcertée par la musique de Kou…Elle ne s’était pas imaginée que la saltimbanque jouait si bien. Comme s’il y avait quelques chose en plus que d’habitude. Lohan s’était déjà promenée dans Al-Poll, avait déjà entendu des musiciens faires jouer leurs instruments, elle avait rarement trouvé ça laid. Mais là, était-ce, que chaque note était complête, jamais ébréchée? Était-ce les voutes qui projetait la musique plus haut encore? Était ce les pieds de la musicienne qui résonnait sur le sol, faisait vivre les notes, son corps, qui se mouvait en un doux froissement en rythme avec la mélodie? Quelque chose en plus… Ses sens auraient voulu ne jamais arréter la flute, pourtant son esprit lui criait de stopper coute que coute la fille du bureau si elle voulait garder un minimum de discrétion, un minimum de sécurité. Mais elle doutait de la réceptivité de Kou et, de toute manière sa musique méritait bien un petit risque. Lohan n’eut pas à garder le dilemme en tête bien longtemps puiqu’au moment de rentrer dans le hall, une dernière note résonna avant de s’éteindre dans les poutre du plafond. Lohan avait entendu quelques élèves dans le hall. Du coin de l’oreille, elle guettait anxieusement la petite question à laquelle elle n’aurait pas su répondre « Qui est-ce, elle? ». Mentalement, elle préparait une réponse toute faite, récitatif aussi recherchée que peu convainquant. « Euh c’est Kou, une amie elle vient assister Jaskier pour un de ses menuet ». Pourtant, les élèves semblaient avoir d’autre soucis que celui de dévisager l’inconnue sans uniforme et Lohan ne sentait aucune agitation autour d’elle ni de silence caractéristique de l’étonnement général. La lotra se détendit vite quand elle comprit que Shawna passerait facilement devant les gardes, la désinvolture de cette fille et l’assurance dont elle faisait preuve l’agaçait toujours, mais il fallait avouer que c’était bien utile quelquefois. Lohan était soulagée et son visage se détendit…Shawna n’avait fait aucune objection à son départ, et semblait même heureuse de partir. Elle ne s’y trompait pas pourtant, elle n’avait aucune autorité sur l’itinérante et si Kou avait voulu rester, elle n’aurait pas tenue compte de ses injonctions l’invitant à passer la porte. « Compte sur moi pour y être marmona Lohan » La phrase se devait ironique sur la forme, La Lotra n’avait toujours pas digéré les tirades cinglantes de Shawna et ne comptait pas laisser apparaitre que la musique lui avait plu. C’était injuste aussi, pourquoi avoir mis de la si bonne musique entre les mains d’une fillette sans scrupule qui n’avait aucune notion du respect de l’être humain? La dame aurait joué bien des tours à ce pauvre monde…En y réfléchissant, pourquoi pas..Un jour ou elle s’ennuirait vraiment…Il fallait qu’elle laisse de côté les petites blessures de son amour propre, montrer à Kou que ses remarques ne la blessait en rien. Elle aurait la musique. « Elle joue bien ton amie Lohan, elle veut s’inscrire à l’académie? » L’étudiant qui venait de lui adresser la parôle était un de sa maison, elle reconnue vaguement la voix et l’odeur sans toutefois se rappeller du nom. « Ah non, elle c’est Kou. Ce n’est pas vraiment mon amie…C’est une…Saltimbanque que j’ai rencontré sur un marché. Elle voulait avoir des informations alors je lui ai proposé de l’aide. Mais elle n’a pas était prise aux trois défis (petite vengeance de l’instant) alors… » « Dommage, se sont des gens comme ça qu’il nous manquerait ici. ça metterait un peu de joie dans les couloirs…Regarde ces têtes d’enterrement…Ah pardon. Oui tes yeux…j‘avais oublié. » « C’est pas grave, tu n‘es pas le seul. (moi j’ai même oublié ton nom, alors) Mais il faut que j’aille en cours de dessin, là . Bonne journée. » Moins d’une semaine après, happée par la vie de l’académie, Lohan aurait oublié cette rencontre…Cette musicienne et elle n’appartenait pas au même monde. Leur voix avait était tracée de telle manière qu'elles ne se reverraient sans doute jamais .
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