Comme c'était étrange... Les dimensions, tout était différent après tout ce temps, comme revenir dans un lieu que l'on avait beaucoup fréquenté tout petit, puis se rendre compte que finalement ce n'était pas aussi fantastique au premier coup d'œil... Mais évidement, c'était l'Académie, son premier vrai foyer, alors le fit que tout était fantastique s'était profondément ancré dans son cœur. C'était sans doute pour ça qu'elle avait eu besoin de revenir, après tout ce temps, un petit instant de nostalgie l'avait prise, alors elle était revenue. Tout avait changé. Mais l'essence même de l'Académie pulsait cependant sourdement, gommant sans trace les souvenir pour ne laisser que le principal transparaitre au travers du spectre flou du temps passé. Anaïel était donc revenue, depuis Al Vor, où elle avait accomplit une mission lui permettant avec l'argent gagné de se racheter quelques armes. Trajet bien sur à pieds, quelques semaines à voir, tout regarder, tout contempler et se repaître des paysages tous aussi sublimes les uns que les autres. Quel bonheur, être seul, décider à tout moment de la direction à prendre, s'arrêter en plein après midi et se baigner pendant des heures, sortir de l'eau et bronzer un peu au soleil, puis chasser un peu, un peu, juste de quoi se nourrir, ou observer les autres, avec la discrétion qui la caractérisait et surtout éviter les humains, instinctivement...ou pas.
La voila donc arrivée aux portes de la de plus en plus célèbre Académie de Merwyn même si Merwyn ça fait longtemps qu'il a pas posté >.<. Deux gardes à l'entrée, depuis ces temps troublé il fallait effectivement assurer la sécurité des élèves... Alors elle traversa la place, comme une once de fumée, afin de ne pas se faire questionner sur ses intention, qu'elle ne savait pas vraiment très claires en fin de compte... Et puis, après tout ce temps à voyager pour revenir, il fallait avouer qu'elle ne se sentait pas vraiment à parler avec qui que se soit, surtout à deux gardes qui risquaient d'être malheureusement un peu trop regardant... et qu'elle ne connaissait pas du tout. Le hall d'abord, étrange d'ailleurs, personne nul part, sans doutes les élèves était-ils en cours, dehors ou dans les salles... Une obscure intention, petite pensées instinctive guida ses pas le long des couloirs, caressant du bout des doigts les murs qu'elle longeait, sentant au plus profond d'elle même la mélodie de ce bâtiment magique, ses pas la conduirent au seuil de la salle d'arme. La salle où, un jour, elle s'était battue avec Marlyn?
Elle était la maintenant, debout et immobile au beau milieu de la pièce, les yeux perdus dans le vague mais enregistrant le moindre détail de se qui avait changé, de se qui était toujours à se place... Tien des armes en plus, présentées contre le mur du fond, des épées, beaucoup plus d'épées que la dernière fois, mais toujours les mêmes murs nus, sans ornements et les tapis qui couvraient la moitié de la pièce tandis que l'autre permettait de plus profonds combats... Elle leva alors le regard, et remarqua qu'elle était pile sous la poutre centrale. Un fin sourire étira ses lèvres et découvrit ses dents, deux canines pointues étincelèrent tandis qu'elle contemplait la légère entaille patinée par le temps du poignard qu'elle avait un jour planté ici. Une franche hilarité d'ailleurs la saisit alors qu'elle se souvenait comment elle avait réussi à le récupérer, les deux pieds contre le bois dans une posture stupide... qui lui avait permis de comprendre comment les chats retombaient sur leurs pattes.
Elle sortit un poignard neuf de sa bote, un poignard assez trapu mais terriblement aiguisé qu'elle avait trouvé parfait pour le lancé. C'était la première fois qu'elle le testait. Se reculant rapidement, elle jaugea d'un rapide coup d'œil la distance de la poutre, visa, puis lança le couteau en le tenant par la lame. Il ricocha, effleura la poutre de son manche, puis tomba dans les mains de la jeune femme qui se trouvait déjà en dessous. Il fallait apparemment s'habituer au poids de l'arme... Elle se recula derechef. Relança le couteau qui, en tournoyant, faillit se planter, resta en équilibre sur sa pointe puis retomba. Un froncement de sourcil. Anaïel contempla l'arme, la tête légèrement penchée sur le coté. La lame tait large, mais courte, le manche en bois sculpté grossièrement possédait néanmoins une sorte de beauté brute. Entachée par la lanière enroulée autour et qui laissait un bout de tissu pendre en une sorte de dragonne. Avec un sourire, elle la déroula puis attacha ses cheveux avec. Sans un regard, elle lança l'arme une dernière fois sur la poutre. Le bruit mat du métal pénétrant le bois lui tira un autre sourire, contente d'elle même, elle couru dessous la poutre, sauta, saisit le couteau et, étonnée de la profondeur avec laquelle il avait entamé le bois, l'utilisa pour gagner un peu d'élan et crocheter la poutre pour se mettre à califourchon dessus.
Marchombre Éprouver son corps comme elle le faisait faisait ressortir ses instincts les plus profondément ancrés en elle. Elle se leva, les yeux fermés, la silhouette irradiant d'une tension contenue, elle fit un étirement arrière qui se termina sur un équilibre parfait. D'une détente elle se propulsa en arrière et retomba sur ses pieds, se baissa et posa tout doucement, presque tendrement, ses paumes contre le bois. C'est dans cette étrange position qu'elle ferma de nouveau les yeux. Violent. Son sang bouillonnait. Les intérieurs lui faisaient ce genre d'effet, elle voulait bouger, prouver que rien ne pouvait lui être prison, contrer les murs en pierre qui la privaient de soleil, bouger pour sentir son corps fluide jouer avec la perfection due à son entrainement, et renouer avec la nature animale qui habitait son être en profondeur. Les paumes comme rivées au bois, elle ouvrit les yeux. Son regard flamboyait d'une lueur profonde et terrifiante. La porte coulissa sans bruit et une personne entra. Immobile, elle planta son regard enflammé dans celui de l'intrus.
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