Une épée est plus utile quand elle est aiguisée [Terminé]

Locktar s'était tenu loin de la forge, ne trouvant pas l'utilité d'aller visiter ce lieu. Ne sachant pas très bien s'occuper de son épée, elle était loin d'avoir conserver la beauté qu'elle avait connue. Il s'approchait d'un bâtiment extrêmement bruyant. Il était sûr que c'était la forge, le bruit du marteau qu'on abaissait sur l'enclume était facilement discernable. En entrant, il ressentit immédiatement la chaleur de la pièce. Au centre de la pièce, un homme massif et de grande taille se tenait devant l'enclume. Il abattait son marteau dans une cadence lente. Il était dôté d'une force incroyable. Son morceau de fer prenait rapidement forme. Le bruit étant infernal, le forgeron n'avait toujours pas remarqué la présence du guerrier, qui n'avait pourtant pas cherché à se cacher.

- Bonjour, dit Locktar, vous êtes bien maître.......

Mince! Quel nom lui avait-on dit déjà? Il avait pourtant bien fait attention de noter le nom du forgeron dans son esprit mais il avait oublié. Ah si! Il s'en souvenait.

-...... Frandrich, c'est bien cela?

En entendant le forgeron parler de la Lotra, Locktar se retourna. Il n'avait pas entendu qu'il avait été suivi. La force du forgeron ne l'avait pas tellement étonné. Ayant rodé ses muscles à un entraînement quotidien, il pouvait certainement faire comme le forgeron, à moins grande échelle tout de même car Silind était vraiment impressionant.

- Bonjour à vous, Maître Frandrich, dit Locktar. Ayant beaucoup voyagé et n'étant pas très doué pour l'entretenir, mon épée commence a faire pâle figure.

Il la sortit. La poignée en or en forme d'aigle brilla à la lumière de la forge.

- Elle a été forgée à Al-Jeit par des amis de mon père. J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, j'espère que vous ne l'abimerez pas en lui rendant sa beauté.

Il se tourna ensuite vers les épées entreposées et il dit:

- Ne possédant que cette longue épée, j'aimerais savoir s'il est possible de me créer une épée courte à l'image de cette arme. Evidemment, s'il faut, je suis en mesure de payer. Mon travail de garde du corps m'a apporté beaucoup d'argent.

Isha regardait le forgeron travailler avec admiration. Son mouvement était régulier et fort à la fois. Il se présenta, et demanda ce qui lui valait le plaisir d'une jeune Lotra et d'un jeune Corbac. Le Corbac, Loktar, sortit une épée, et dit qu'elle avait besoin d'être aiguisée. En le voyant sortir son épée, Isha ne put s'emêcher d'voir un léger mouvement de recul. Elle savait, que les épées, ça coupe. Et même si desfois, elle aurait aimé être une guerrière accomplie, et savoir manier le sabre et l'épée, elle ne pouvait s'empêcher de penser que c'était des objets conçus pour tuer. Elle chassa vite cette idée de la tête pour se concentrer sur la beauté de l'objet: sa poignée en forme d'aigle en or sur la poignée était vraiment stylisée! Le jeune Corbac dit ensuite que cette épée avait été forgée à Al-Jeit par des amis de son père et qu'il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Isha ne put s'empêcher d'voir un petit sourire. Elle n'avait jamais tenu à quelque chose comme à la prunelle de ses yeux...surtout pas un objet! Puis, elle se dit que c'était possible. Cette épée avait peut-être une importance particulière, et le fait d'avoir un objet auquel on tient sur soi est toujours plus rassurant! Il désigna ensuite une arme entreposée sur l'établi de Silind , une jolie épée (bien sûr, Isha ne pouvait pas qualifier cette épée d'efficace ou autre chose, elle n'y connaissait rien). Il fit savoir à Silind Frandrich qu'il avait les moyens de payer. La jeune Lotra se tourna ensuite vers Silind:
-Je me promenais, je visite un peu l'académie! J'aimerais bien rester un peu là pour voir comment vous travailler! Si ça ne vous dérange pas bien sûr...
Isha était vraiment intéressée, et le bruit du marteau retombant à rythme régulier calmait son coeur...

Locktar écouta le forgeron avec attention. Il avait toujours voulu apprendre à entretenir sa lame mais il n'avait jamais prit le temps de le demander à un forgeron. Quand il présenta la pierre sur mesure, il ne prit pas le temps de réfléchir. Qu'importe le prix, c'est ce qui lui fallait. Pour l'instant, il avait la chance de ne pas avoir de problème avec l'argent. Lors de son voyage, il avait enchaîné les travails de protection auprès des nobles de Gwendalavir. Il avait ainsi amassé une petite fortune. Il suivit le forgeron dans l'arrière boutique. Il y avait des centaines d'épées entreposées dans tous les sens. Un bric-à-brac d'armes de toutes tailles. En prenant bien soin de ne pas faire un geste de trop qui pourrait faire chuter toutes les armes entreposées, Locktar fouilla pour trouver une épée qu'il utiliserait pendant le laps de temps que le forgeron mettrait pour forger sa prochaine arme. Il en trouva une qui ressemblait à la sienne. Evidemment, elle n'avait pas la poignée en forme d'aigle et elle n'était pas constellé d'or mais quand Locktar la prit en main, il eu la même impression que quand il portait sa propre épée.

- Je vais prendre celle-ci, dit-il. Je vais également vous commandez une pierre à affuter pour mon épée actuelle ainsi que celle que vous me forgerez. Prenez votre temps, je repasserais quand tout cela sera prêt.

Locktar était revenu à la forge pour voir l'avancée de la création de son épée. Le délai de cinq jours était passé et il espérait vraiment que le forgeron avait terminé. L'épée qu'il utilisait pour compenser était de très bonne qualité mais elle ne lui convenait pas trop. En approchant de la forge, le bruit assourdissant commençait à se faire entendre. Locktar se demandait vraiment comment Silind Frandrich pouvait vivre à temps plein dans ce boucan. Le silence faisait le plus grand bien à tout homme et le forgeron ne devait pas avoir le droit à ce silence. Bien sûr, il y avait la possibilité que Silind Frandrich n'appréciait pas le silence. Il entra dans la forge. Parmi le capharnaüm qui régnait dans la forge, Locktar remarqua deux sacs. Il s'approcha. Le guerrier n'avait pas vu le forgeron mais il supposait qu'il ne lui en voudrait pas si Locktar fouillait un peu. Deux lames sortaient du premier sac. Il l'ouvrit et il sut tout de suite que c'était pour lui. Il reconnut tout de suite la poignée en or en forme d'aigle de sa propre épée. Il empoigna la deuxième qui était beaucoup plus courte et bien plus légère. Le manche était reproduit à la perfection. Il essaya quelques mouvements avec. Elle était parfaite. Silind avait fait un excellent travail. Le forgeron s'approcha de lui.

- Vous êtes un véritable artiste. Cette arme est parfaite. Vous avez un talent immense.

Locktar mit la main dans la poche et il en ressortit un petit sac plein qu'il lança en direction du forgeron. Silind l'attrapa.

- Voilà ce que je vous dois. S'il y a trop, gardez la monnaie. L'épée est tellement bien réussit que vous méritez bien cela.