Aeylie Sil' Afian (Lupus)

**Aeylie S** Invité

Aeylie frappa trois coups à la porte, entendis une voix chaude lui dire qu’elle pouvait entrer et ouvrit doucement la porte.
En face d’elle, assit derrière un bureau ce trouvait le directeur de l’Académie. Merwyn R’il Avalon, l’un des hommes les plus respectés et plus estimé de l’Empire. Il lui sourit chaleureusement et la jeune fille lui rendit son sourire, elle n’était pas intimidée comme elle l’aurait cru mais plutôt confiante. Elle s’était préparée pour cette entrevue depuis de longues semaines.
Elle inspira profondément et entra, elle remercia d’un hochement de tête le siège qu’il lui proposait et se présenta :

-Bonjour Monsieur, dit-elle d'une voix assurée quoique, imperceptiblement tremblante. Je m’appelle Aeylie Sil’ Afian, je suis la fille de l’Empereur, Sil’ Afian, comme vous le savez. Je suis venue ici pour parfaire mes techniques de combats en vue de mon accession au trône. Et, bien évidement, étudier dans votre académie si vous m’acceptez.

Elle s’interrompit quelques secondes et remit une longue mèche blonde derrière son oreille. Ses cheveux blonds qu’elle portait jusqu’au milieu des cuisses contrastaient légèrement avec les vêtements de cuir sombre dont elle était vêtue. Une lame glissée dans sa ceinture et des bottes noires achevait sa tenue. Le seul signe de royauté qu’elle portait était les deux rangées de trois perles blanches dans ses cheveux, symbole de sa noble ascendance selon les vieilles coutumes de ses ancêtres, elle était assez grande pour ses seize ans et avait des yeux d’un bleu profond. Machinalement, elle croisa les jambes et continua :

-Autant vous avouer tout de suite que je suis venue ici contre le gré de mon père qui ne voulait pas vraiment. Il a gardé une sérieuse rancœur après votre refus pour poste de son maître d’arme. Mais qu’a cela ne tienne, j’ai fini par le persuader et me voici !

La jeune fille hésita puis recommença à parler, les mots semblaient être asse durs à prononcer. Finalement, elle sourit et ajouta d’un ton légèrement enjoué.

-Notez, je vous comprends parfaitement, que cela reste entre nous mais je le trouve ennuyeux ! En réalité, ma vie n’a été qu’une succession d’ennuis depuis la mort de ma regrettée mère, il y a sept ans. J’ai vécu à Al-Jeit entouré de courtisans plus fade les uns que les autres, le maître d’arme de mon père était, pour ainsi dire, incompétent ! Je n’apprenais rien et, élevé dans du coton, je n’ai jamais eu droit à un véritable duel ! Ce qui m’horripilait au plus haut point. Après tout, ne devrai-je pas mener de dures batailles contre les Raïs lorsque je serais Impératrice ?

Elle s’emballait un peu et rougit légèrement lorsqu’elle s’en aperçut. Elle sourit et adressa un regard interrogateur à Merwyn.

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En entendant les paroles de la jeune fille, les yeux de Merwyn se mirent à pétiller. Enfin quelqu’un qui ne sonnait pas tout à fait creux ! Et qui plus est, la fille de l’empereur, amenée un jour à gouverner Gwendalavir… Il y avait désormais une chance pour le gouvernement soit un petit peu nettoyé et que les vieux croutons incapables qui servaient de conseillés et se déplaçaient dans les hautes sphères du pouvoir soient éjectés sur l’orbite de Pluton !
S’il parvenait à lui enseigner l’art d’exercer le pouvoir correctement, il pourrait faire de grandes choses avec cette fille.
Il était impatient de voir ce dont elle était capable…

- Aeylie, je ne peux que te dire une seule chose… Bravo ! J’en connais peu, qui à ton âge, oseraient affirmer ainsi leurs convictions… je suppose que tu t’en doutes, mais c’est une énorme qualité, même s’il faut parfois aussi pouvoir faire preuve de tact…

Un sourire bienveillant s’étala sur son visage et c’est d’une voix chaleureuse qu’il poursuivit la conversation.

- Cela dit, je suis tout à fait d’accord avec toi, il est impératif que tu saches te défendre et te battre correctement… C’est bien la moindre des choses pour quelqu’un qui prétends au titre d’impératrice et qui sera de ce fait appelée à prendre la tête des armées. Mais ne t’en fait pas pour ça, l’académie sera surement à la hauteur de tes espérances… Le maître d’armes de ton père n’y est en aucun cas professeur !

Il passa une main sur sa mâchoire et gratta une barbe naissante, songeant avec plaisir aux choses qu’il pourrait enseigner à cette fille et à l’avenir politique de Gwendalavir, qui semblait se teinter doucement de couleurs un peu plus radieuses…

- Mais, dis-moi ? Possèdes-tu un certain don pour le dessin ou pas du tout ?

**Aeylie S** Invité

La jeune fille secoua la tête d'un air légèrement navré.

-J'en ai un, mais minime, il me vient de ma défunte mère qui...

Elle se tu quelques secondes, le souvenir de la mort de sa mère refit surface si brusquement, qu'elle retint un hoquet de surprise.

Elle avait neuf ans et était dans une salle assez vaste du palais d'Al-Jeit, sa mère était près d'elle, assise sur un fauteuil et montrait à sa fille, émerveillée, quelques tours de passe-passe en matière de dessin.
Quand, brusquement, un homme avait fait irruption dans la pièce. Il était armé d'une longue lame serpentine et en menacait la souveraine et sa jeune fille. L'impératrice s'était levée et protégeait de son corps Aeylie, qui, terrorisée, s'était acrochée à la robe de sa mère.
Jamais elle n'oublierait la voix de l'assassin, froide comme la mort et aussi tranchante que sa lame.
« Il est temps de dire adieu à votre empire, Majesté. »
Et aussitôt, il était passé à l'attaque, son coup avait été si rapide que l'impératrice n'avait pas eut le temps de se protéger.
Aeylie avait poussé un hurlement lorsque sa mère s'était effrondrée dans ses bras, sans vie, tandis que son sang maculait la tunique blanche de sa fille.
Ensuite, le mercenaire avait pointé sa lame vers Aeylie. La fillette avait cru sa dernière heure arrivée lorsque...
Son père était arrivé.
Il avait tué le mercenaire au cours d'un combat acharné...

Aeylie reprit contact avec la réalité sous le regard interrogateur de Merwyn. Elle fit un petit geste de la main pour le rassurer.

-Juste une pensée qui me traversait l'esprit. Affirma-t-elle.

Elle se tu quelques secondes, le temps de savoir où elle en était et reprit :

-Les ancêtres de mon père n'avaient aucun don, je suis, à ma connaissance, la première de la famille Sil' Afian à posséder un don, si petit qu'il soit.

Elle s'interrompit et ajouta avec une mine légèrement soucieuse :

-J'espère que je serais en sécurité dans votre académie. Pour ne rien vous cacher, j'ai déjà essuyé quelques tentatives d'enlèvement et d'assassinat...

Mais sa mine soucieuse s'effaca aussitôt, remplacée par un charmant sourire :

-Mais je suis sûre que je n'ai rien à craindre !

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Merwyn eu un sourire condescend envers la jeune fille. Il ne doutait en aucun cas que sa vie soit pour le moins originale, étant donné la position qu'elle occupait en Gwendalavir. Elle représentait l'avenir, la destinée de tout un peuple... et il ne faisait aucun doute que ce devenir ne devait pas enchanter tout le monde et que certaines personnes préféreraient la voir disparaitre.

- Ne t'en fais pas, lui dit-il pour la rassurer, je doute que quiconque vienne t'attaquer ici, tant que je suis dans l'académie. En plus, je suis sûr que d'ici peu, tu seras apte à te défendre toute seule sans aucun problème.

Il s'interrompit quelques instants, pour s'assurer qu'elle n'avait rien à redire, mais comme ça ne semblait pas être le cas, il poursuivit.

- Bon, reste maintenant à déterminer la maison dans laquelle tu poursuivra ta scolarité. Je dois bien avouer que j'ai un peu hésité, mais je pense que ta place est à Lupus.

**Aeylie S** Invité

Aeylie hocha la tête d'un mouvement gracieux pour remercier le directeur, ses perles cliquetèrent discrètement. Lupus. Ça lui convenait et de toute manière, il aurait été assez malséant de contredire Merwyn.
Elle attendit quelques secondes, comme si elle attendait qu'il ajoute quelque chose puis voyant que rien ne la retenait plus, elle se leva et esquissa une légère révérence.

-Je vous remercie, Merwyn, fit elle, j'espère est digne de votre Académie.

Elle réitéra sa révérence et sortit après avoir fait un dernier sourire timide au directeur.

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