Par un après-midi, un mariage... (RP terminé)

Yaemgo avait réussi à convaincre l'infirmière de le laisser sortir un seul jour afin qu'il assiste au mariage d'Alatariel. La rêveuse, assez sentimentale pour accepter, avait tout de même été intraitable sur un point : elle l'accompagnerait. Le jeune homme se doutait que c'était autant pour veiller sur lui que pour assister au mariage.
Il avait reçues deux voyageuses et en avait donné une à la rêveuse : il trouverait bien un Dessinateur pour le ramener à l'Académie.

Le mariage se déroulait dans la cour de la Citadelle des Frontaliers, et logiquement le festin qui le suivrait se passerait dans la salle de réception. D'après ce que Yaemgo avait lu et entendu, surtout pendant les cours, c'était un endroit faste et magnifique.
Il cherchait déjà sa grande soeur des yeux, mais ne vit qu'Elera, Tifen, un bout d'Ena, et beaucoup d'autre personne qu'il ne connaissait absolument pas. Apparemment, Alatariel et Gelmir avait beaucoup de connaissances. Fugitivement, il se demanda s'il y avait des Sentinelles dans cette foule. Puis, par association d'idées, il frémit à l'idée que puisse s'y cacher des Mercenaires.
Le jeune homme eut un léger vertige et s'assit quelque seconde en fermant les yeux : il n'était pas encore tout à fait guéri mais allait beaucoup mieux.

Enfin, en cherchant des yeux, il finit par trouver Alatariel, et se dirigea vers elle. Elle était resplendissante dans sa longue robe noire, et sa chevelure était relevée élégamment. Son habit, étrangement, relevait l'exploit d'être à la fois abondant et d'une telle légéreté qu'on s'attendait à tout instant à le voir s'envoler comme un oiseau, emportant avec lui la jeune mariée.
La jeune mariée en question avait sur le visage un masque de bonheur et saluait de nombreuses personnes en disutant. Yaemgo fronça les sourcils : il connaissait suffisamment sa grande soeur de coeur pour savoir si elle faisait semblant ou pas. Et présentement, elle semblait apporter le plus grand soin à ce que tout le monde croit qu'elle allait parfaitement bien dans le meilleur des mondes.

Le jeune homme arrivait à sa hauteur et lui sourit. Devant elle, il l'admira quelques secondes.

- Tu es magnifique.

Sa voix avait un soupçon de froideur cachée au fond du réel bonheur qu'il éprouvait pour elle. Il savait que son mariage n'était pas de son plein gré, mais cela le mettait hors de lui que quelqu'un d'à peine trente ans soit obligé de se marier pour garder sa condition.

Alatariel saluant toujours ses invités, et qui avait forcément commencé par l'empereur, règle d'éthique obligeant, tout sourire. Bien que certaines personnes présente sachent que ce n'était que pure comédie que ce mariage fastueux qui avait été annoncer à travers tout Gwendalavir. La Sentinelle qui aurait voulut passer inaperçue et surtout ne pas se faire retrouver par certains mercenaires et mentaï ... Mais elle avait changer. Ces six années de fuites à travers tout le continent et ces cinq années passée à l'Académie l'avait marqué autant physiquement que mentalement. Enfuie à dix neuf ans de "chez" ses geôliers, Alatariel ne pouvait pas se vanter d'une vie à la cour comme ses collègues, ni d'une éducation faite par ses parents, car les siens avaient été tués devant ses yeux dans un véritable carnage alors qu'elle avait à peine trois ans ... Le reste de sa famille ... Enoriel, et Valen. Et elle se serait bien passée de découvrir ce qui la condamnerait à toute une vie de solitude ou du moins à une vie d'amour dit honteux. Elle avait honte et savait qu'elle ne pourrait jamais offrir une vrai vie de famille à l'enfant qui allait naître. Et ne pourrait sans doute jamais lui présenter son père biologique.

La journée promettait d'être fatigante. Tout ces fastes l'ennuyait profondément. Alatariel chercha du regards les rares personnes qu'elle avait invité et trouva Elera, à qui elle devait parler, Yaemgo et Tifen.
Celui qu'elle considérait comme son frère, se dirigea vers elle et les seuls mots qu'il prononça lui glacèrent le sang. Une ombre passa sur son visage et dans ses yeux.

- Yaemgo ... Alatariel déposa dans la main de son ami une clochette attachée à un lien en cuir, qui était, en des jours plus ordinaire, attachée dans ses cheveux. S'il te plais garde la ...

Elle était malheureuse, il le savait et n'approuvait absolument pas ce mariage dont elle se serait bien passé. La future mariée voulut le serrer dans ses bras, mais même cela lui était interdit. Maudites règles de convenances ! L'entraînant donc dans un coin à l'abri des regards, elle ne put résister. Alatariel pris Yaemgo dans ses bras.

- Tu m'as manquer ... tu me manques.

Sur ces entrefaits Gelmir arriva et les regarda fixement une étrange lueur dans les yeux. Pour lui ce mariage n'était pas vraiment une contrainte, vu qu'il aimait Alatariel. Mais il savait parfaitement que ce n'était pas réciproque. Il s'en voulait ...
Alatariel ne l'avait pas encore vu et aurait pu tout donner pour revenir dans le passé. Mais le mal, ou le bien, avait été fait, impossible de revenir en arrière.

Si le voyage qui les avait mené jusqu'ici avait été une épreuve et un combat à chaque instant, la marchombre s'était apaisée peu à peu quand ils avaient gagnés la citadelle. En l'absence de Valen, elle devait le représenter, assurer à la fois la protection durant le trajet et symboliser la présence du Chantelame. Elle était heureuse d'avoir pu compter sur les talents du bourru Silind, et ainsi placés dans la citadelle, rien ne semblait pouvoir les inquiéter. Elera, Yaemgo, Tifen et Silind semblait désaxés dans cet univers de joie factice et de fête époumonnée sans véritable force. Elle ne connaissait pas Gelmir, et en réalité, peu lui importait. Elle ne faisait cas du mariage et de l'agitation qui la mettait mal à l'aise et s'était enfermée bien au delà des discussion animées et criardes. Elle observait la citadelle avec une attention accrue, étudiant dans les moindres détails chaque aspérité des pierres, chaque crénaux, chaque pied de tour, chaque fenêtre. Voila sans doute une raison d'être venue. La merveille architecturale s'étendait devant ses yeux et le soleil la colorait de milles éclats folatres. Elle aurait voulu s'échapper, goûter les murs sous ses doigts, sentir la pierre sous sa joue, courrir sur les fils des tours, tendue vers le ciel. Mais il y avait Valen. Elle retomba brusquement dans la réalité, et l'image du Maître d'Arme s'afficha à elle, comme prêt à lui assener une leçon de morale. Elle l'effaça et regarda tour à tour chacun des académiciens. Elle aperçut Silind que les pas menaient au loin. Elle hésita longuement, puis se glissa à sa suite, évitant les corps lancés dans des danses endiablés, se pliant aux obstacles qui barraient son chemin sans en tenir vraiment compte. Quand elle arriva à sa hauteur, elle posa délicatement la main sur son épaule, la pressant légèrement afin qu'il s'arrête. Il stoppa et elle plongea ses yeux ardents dans les siens, nimbés d'une ombre au nom qui lui semblait familier. Elle laissa échapper un murmure:

- Silind...Faites-le pour Celebriän...

Elle se tut, puis reprit, plus fort, d'une voix nette et calme:

- ...Et en digne représentant de l'Académie.

Elle lâcha son épaule, et lui laissa alors le choix. Devant lui s'étendait un retour et une fuite, et derrière eux restaient l'avancée et le défi de la fête se déroulant sous les nouveaux nuages moutonneux.

Alors que la jeune femme pensait qu'elle n'allait pas pouvoir survivre a cette réception longue et ennuyeuse a mourir qui n'amusait que les gens de la cour en réalité; en fait plus exactement ceux qui était au courant des raisons du mariage et les amis d'Alatariel qui savaient pertinemment que Valen était le seul qu'elle aimait et qu'elle aimerait toujours, la Sentinelle fraîchement mariée vit un géant passé en pleine foule se dirigeant droit vers elle, Yaemgo et son mari. Ena s'était de nouveau fondue dans la masse. Un véritable sourire se peint alors sur ses lèvres, ils étaient tous là. Quand le forgeron fut arriver à sa hauteur les yeux de la jeune femme contenaient une véritable joie. Pas à cause du mariage, mais parce que lui, celui qui aimait toujours Celebriän même si elle était morte, se tenait droit devant elle. Elle lui aurait sûrement sauté au cou tellement ses émotions étaient fortes si seulement il n'y avait pas eu toute cette foule. Toute cette foule à cause de laquelle elle devait se marier.
Son sourire s'amenuisa quand l'homme commença à parler. Visiblement Gelmir et Silind n'allaient pas beaucoup s'entendre.

- Silind ! Je suis si contente de te revoir ! Ça faisait si longtemps !

Elle avait décider de couper court à leur discution car bien que Gelmir soit attentioné et "gentil" il ne savait pas du tout quels pouvaient être les réactions du forgeron sur certains sujets jugés sensibles.

Locktar était encore un guerrier voyageur quand il décida d'aller à la Citadelle des Frontaliers. Il aurait tout le temps d'aller s'inscrire à l'académie de Merwyn par la suite. Il n'était jamais venu aux Marches du Nord mais il connaissait la réputation des guerriers qui habitaient la Citadelle. Avec un peu de chance, il aurait l'occasion de voir des entraînements des Frontaliers, des modèles pour tout combattant de Gwendalavir. Aux abords de la Citadelle, Locktar remarqua une étrange affluence.

"C'est peut être habituel, pensa-t-il"

Résolu de rester sur son idée de visite, il s'approcha des Marches du Nord. Il fixa les rênes de son cheval sur un anneau de fer et il pénétra dans la cour de la Citadelle. La cour était remplie de personnes de toutes sortes. Il reconnut des Légionnaires noirs à leur armure de vargelite. Il remarqua également des guerriers solidement battit, il supposa que c'était des Frontaliers. Il y avait aussi des marchombres et très certainements des dessinateurs. Locktar remarqua également une femme habillée d'une robe aux couleurs vives. Etant lui-même vêtu d'une armure de vargelite, Locktar savait qu'il pouvait être considéré comme un Légionnaire noir. De nombreuses personnes étaient armées, son épée fixée dans son dos ne faisais donc pas tâche avec le paysage. Le guerrier ne comprenait vraiment rien à ce qui se déroulait aux Marches du Nord. Il n'avait jamais entendu parler que des Légionnaires noirs ou des marchombres vivaient dans la Citadelle des Frontaliers. Il resta à l'entrée de la cour en observant les personnes réunies sans comprendre.