Oubli, mais est-ce vraiment ça? (RP inachevé)

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Alunia courait dans le couloir à perdre haleine. Elle avait oublié son sac de cours dans la classe du professeur de Lettres. En fait, elle s'était dit inconsciemment que si elle laissait son sac dans la salle de classe, peut-être qu'elle pourrait parler au professeur, s'excuser de son manque de réactivité, et de sa volonté de ne pas coopérer aujourd'hui. C'est sûr, la prochaine fois, elle y metterais du sien. La jeune Lotra comprenait bien ce que ressentait le prof quand il était seul à parler et sentir que l'on ennuit ses élèves n'est pas un sentiment des plus encourageants pour un nouveau venu à l'Académie. Ce prof était nouveau, et Alunia s'en voulait de ne pas l'avoir mis plus en confiance, enfin d'une manière, elle aurait du participer. c'était dans son caractère, et puis le cours avançaient plus vite, et les professeurs avaient qu'une phobie, du moins Alunia le pensait, c'était de faire un cours soporifique. Quoique, certains ne se souciaient guère de l'aspect de leur cours. Mais M. Cil' Eternit, c'était différent, il avait la passion, on pouvait le sentir.

Enfin bref, ça ne résolvait pas le fait qu'Alunia avait laissé son sac en cours, plus ou moins consciemment.

* Mais quelle idée d'avoir des pensées pareilles! Et surtout de les mettre à exécution! En plus, y a mes dessins à l'intèrieur! Si le prof tombe dessus... il sera que je dessine en cours, et il va sûrement penser que j'écoute rien, mais c'est faux! J'peux faire les deux!*

En tout cas, une chose est sûr, le sac d'Alunia, on le reconnaissait d'entre tous. Il était très personnalisé, tout comme les vêtements de la jeune fille. C'était un sac en bandoulière, dont une rose, dessinée à la peinture rouge vermillon, semblait s'ouvrir à la rosée, d'où les gouttes qui s'accrochaient à la fleur. Il y avait auss des pendentifs, un oiseau qui ressemblait beaucoup à Windy, une ficelle d'un bleu, le même que la pierre vu en cours, un singe qui pouvait rappeler Piki, et un crocodile fait en perle. Alunia était très manuelle.

Mais revenons à notre quête. La sac, s'il était bien chez le prof, tant mieux, sinon tant pis. Sa véritable raison, c'était sa volonté de s'excuser. Elle ne faisait pas de lèche-botte au prof, mais tenait réellement à s'excuser car elle trouvait son comportement vraiment surprenant et d'une puérilité... Alunia arriva bientôt devant la porte des appartements du professeur. Elle avança sa main légèrement tremblante et toqua doucement.

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La journée avait été pour le moins chargée. Plusieurs cours à assurer, parmi ses premiers jours à l'Académie, et comme il s'y attendait, Duncan était harassé. Ce dont les élèves ne se doutaient jamais, c'était l'énergie requise pour tenir le dynamisme pendant tout un cours, toute une journée. Le professeur avait donc terminé son ultime cours de la journée fatigué, et était allé directement dans ses appartements, sans prendre le temps de descendre dans la grande Salle pour aller prendre son repas. Il suffisait qu'il aille sonner le cuisinier, et il pourrait avoir tout ce qu'il voulait dans ses appartements. Prendre un repas devant la cheminée, avec un ouvrage à lire, tranquillement.. Quoi de plus agréable après une journée éprouvante ?

Jetant un regard satisfait à l'aménagement de ses quartiers, qui lui convenaient à présent tout à fait, Duncan alla poser son sac à une patère prévue à cet effet, tenant dans l'autre main un sac qui ne lui appartenait pas. Il l'avait trouvé en fermant sa salle, et ne sachant pas à qui il était, le professeur avait pris le parti de l'emmener avec lui dans ses quartiers, en espérant que l'élève à qui ce sac appartenait prendrait le parti de venir le chercher.
Se posant, las, dans un fauteuil confortable en face de la cheminée, le sieur Cil' Eternit examina le sac d'un peu plus près. Il comportait beaucoup de fioritures personnelles, et les couleurs certifiaient qu'il ne pouvait appartenir à l'un ou l'autre des garçons de l'Académie. Ils avaient trop d'honneur pour cela ! Cependant, l'extérieur ne lui permettait pas de retrouver l'élève féminin, tant ils avaient de jeunes filles dans ses cours..
Avec recul, Duncan ouvrit alors le sac, tentant de trouver l'identité de l'élève en question. Sans toucher aux affaires personnelles, il se saisit d'un petit cahier d'écriture en parchemin, celui qu'il avait donnés aux élèves à la fin du cours de lettres de la journée. L'écriture était aisée. Dans sa mémoire, certains caractères lui rappellaient ceux de Mademoiselle Kaldi.

Ce sac était sûrement le sien, alors. Refermant tout et posant le sac sur une petite table basse qui jouxtait la porte d'entrée, le jeune homme alla se chercher une tisane. La soirée commençait, il neigait un peu dehors. Cette atmosphère était décidément très agréable. Il se prit à repenser à ses cours. Il avait réussi à attirer leur attention et les faire participer, seulement..
Quelques éléments n'étaient pas des plus joyeux. Se dérobaient à ses questions, ou lui lançaient des regards moins chaleureux. Il se passait donc quelques évènements malheureux à l'Académie.. D'un naturel optimiste et ironique, cela faisait un peu mal à Duncan de voir ces élèves dans un état de dépression chronique, sachant qu'ils refuseraient son aide. Après tout, pour eux, il n'était rien de plus qu'un de ces professeurs ennuyeux qui les obligeaient à suivre des cours au lieu de pouvoir penser à leurx problèmes.

Espérant qu'avec le temps, toute cette image s'effacerait, le professeur s'apprêtait à se lever pour aller demander un plateau repas au cuisinier, quand quelqu'un frappa à sa porte. D'ordinaire, peu de monde venait le voir, à part l'Intendant ou le Concierge pour les derniers réglements administratifs pour son adhésion à l'Académie de Merwyn.
Qui pouvait donc bien le voir à une heure aussi tardive ?
Duncan alla ouvrir, et eut la surprise -peu surprenante, en fait- de voir derrière sa porte la jeune mademoiselle Kaldi, qui semblait préoccupée. D'une voix claire et chaleureuse, il lui dit :

- Bien le rebonjour, Mademoiselle Kaldi. Vous venez sûrement chercher votre sac, je suppose ? Il est bien ici. Entrez un moment si vous le souhaitez.

Comment elle ne semblait pas refuser son offre, il referma la porte derrière elle, et lui désigna un fauteuil en face du sien, à côté du feu. Elle ne semblait pas aller vraiment bien, comme il avait pu le remarquer en cours, mais ne fit rien qu'elle ne voulût pas. Aussi, il prit le sac et le lui tendit tranquillement, puis alla se rasseoir.

- Je n'ai pas touché à vos affaires personnelles, si cela vous effrayait. Souhaitez-vous prendre le dîner ici ? J'allais justement me chercher quelque nourriture pour passer la soirée. Ou voulez-vous juste parler un peu ?

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Alunia s'assit à la place indiquée par le professeur. Elle se sentait étrangement bien dans cette pièce. L'homme émanait une grande joie de vivre, ou plutôt une gaieté peu appropié en ces temps sombres. Tout ces évènements ne semblaient pas l'avoir atteint. Ou peut-être n'était-il pas au courant de tout ce qui ce tramait en ces lieux, de toutes les tragédies? Marlyn... Pourquoi as-tu disparu? La jeune Lotra prit le sac que lui tendait le professeur, elle le posa sur ses genoux. Il n'avait pas touché à ses affaires. Et bien, certains ne se seraient pas gênés. Cet homme marquait encore un point dans l'échelle des sentiments d'Alunia, sentiment de respect, bien sûr.

Alunia se sentait bien sur ce fauteuil, cet endroit lui donnait envie de s'y reposer, elle avait les idées claires ici, elle le sentait. Et la bonne humeur de ce cher professeur semblait contagieuse. La jeune fille posa son sac au sol, et croisa les jambes. Il lui proposa de rester pour dîner. Alunia réfléchit un instant. Qu'est-ce que celà voulait dire? D'abord, le clin d'oeil, puis le dîner?!!!! La jeune fille était en train de se faire un film. Malgré tout, elle accepta :

- D'accord, je veux bien rester dîner.

Après tout c'était un professeur, et il savait sûrement que rien ne pouvait se passer entre un professeur et une élève. Et puis zut! Pourquoi avait-elle des pensées si bizarres d'un coup? Etait-elle en mal d'amour à ce point?

- Merci de ne pas avoir fouillé mon sac... Ce qu'il contient n'a pas d'importance mais...

Alunia ne finit pas sa phrase, au fond d'elle, elle savait que le prof comprenait.

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Alunia semblait tout de même un peu étonnée par cette proposition. Peut-être parce qu’elle venait d’un professeur adulte, et que les autres ne prenaient généralement pas sur le temps pour discuter un peu avec les élèves qui en avaient envie/ besoin. Duncan n’était pas de ces gens-là, et c’est bien pour cela qu’il proposait à Alunia de passer la soirée en sa compagnie ; espérant qu’elle n’irait pas de faire des idées sur lui, qui n’avait aucunement d’idées un peu déplacées et comptait seulement discuter, heureusement. De toute manière, il n’avait jamais vraiment pris en compte ses sentiments, étant plongé dans ses études, et ce n’était pas maintenant qu’il allait commencer.
Signifiant à la jeune Lotra de ne pas se formaliser de ses prochains gestes, Duncan se releva et alla à la porte, rattrapant le concierge qui venait de passer dans le couloir, et lui demandant avec toute la politesse dont il était capable s’il voulait bien apporter un dîner pour deux dans sa suite. Avec un rire goguenard que le professeur ne chercha même pas à décrypter, le dit-concierge partit pour accéder à sa requête. Duncan reprit alors place près de la jeune fille lui lui expliqua :

- J’espère que le ragoût de siffleur ne fait pas partie de vos plats de hantise, mademoiselle Kaldi ! Notre estimé concierge est parti nous apporter la pitance du jour, cela nous laisse un peu de temps pour discuter.

Le jeune homme prit une pause le temps d’écouter le soulagement d’Alunia quant à ses affaires, puis reprit :

- Mais il y a tout de même des choses personnelles que tu ne préfères pas voir étalées devant des membres du corps enseignant que tu ne connais pas, c’est cela ?

Il n’y avait absolument aucune accusation derrière ces mots, et un sourire vint accompagner les paroles que Duncan voulut rassurantes. S’installant tranquillement au fond de son fauteuil capitonné, se rapprochant un peu du feu pour se réchauffer les paumes, le professeur tourna les yeux vers Alunia, qui semblait mal à l’aise, et lui demanda :

- Mais vous n’êtes pas venue exclusivement pour votre sac, je me trompe ?

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