[Répartition] Loran Al-Kukan (Corbac)

Elle se tenait de nouveau devant les portes de l'académie.
Son cœur se serra tant l'émotion qui la submergeait était forte.
Enfin. Enfin elle était de retour ! Ses yeux brillaient de joie, mais aussi des débuts de larmes qui perlaient. Elle en avait rêvé depuis tant de temps … revenir dans cet endroit qui était devenu sa nouvelle maison. Retrouver ses anciens amis, ses anciens professeurs. Quelle stupide erreur elle avait faite en les quittant tous. Idiote comme elle était, elle avait cédé devant ses parents qui refusaient de la laisser une seconde de plus dans un endroit qui venait de se faire assaillir et où elle risquait apparement sa vie.

Mais maintenant, bien des mois après, Loran venait de reprendre sa vie en main. Quoi que ses parents disent ou fassent, c'était ici sa place. Son chemin brillait d'une lueur nouvelle, renforcé par cette prise de consience. Mort ou vie, elle resterait là … si on voulait bien d'elle. C'était ce qu'elle espérait, et c'était ce pourquoi elle avait parcouru tout ce chemin seule, avec pour seule protection cette petite dague qui la rattachait toujours à sa vocation.
Marchombre.
Ce simple mot était chargé d'espoir, d'apaisement, de joie et de tant d'autres choses inqualifiables.
"continue sur cette voie". Oui, elle allait obéir au commandement du premier marchombre qui lui avait parlé. Elle ne laisserait plus rien entraver sa route, et ça, elle venait de le prouver.


Flash back on

-Je repars à l'académie demain.
- …
Le visage de son père et celui de sa mère étaient brusquement passé de leur joie habituelle à une triste froideur.
-Non. C'est trop dangereux. Ton oncle n'était qu'un fou de vouloir "t'éduquer". On a juste voulu t'apprendre à mourir pour ton pays, comme un gentil petit pion à l'esprit formaté. Tu n'y retourneras pas.
Son regard avait foudroyé sa fille, plus clair que ses paroles. Par tous les moyens, il la retiendrait.
-Qu'importe. Je pars.
La gifle d'Aoshi Al-Kukan avait fusé, atteignant la joue de Loran, qui avait à peine cillée sous le choc.
Il ne comprendrait pas, il ne pouvait pas comprendre, que la voie du marchombre est, entre autre, une voie de liberté. Quel que soit le règlement de l'académie, elle ne serait jamais un "vulgaire pion". Si elle le désirait, elle n'hésiterait pas à obéir à ses propres commandements, obéissant à la loi O : "en cas exeptionnel, l'élève suivra la voie que lui indique son cœur".
Désobéir à ses parents n'était qu'une formalité, prémice d'une hypothétique révolte contre des ordres stupides d'un directeur idiot.
Saut que Merwynn était tout sauf idiot. La preuve : il l'avait laissée partir sans protester. Au début, Loran l'avait très mal pris, croyant qu'elle était inutile et nulle aux yeux de son supérieur, mais avec le temps, elle avait compris : Merwyn l'avait laissée partir, car il savait que tôt ou tard, elle reviendrait. Plus que quiconque, il était apte à lire dans l'esprit des gens. Même sans l'art des dessinateurs, il arrivait à comprendre les gens.
Y compris Loran.
C'était aussi ça qui avait décidé la demoiselle à retourner à l'académie : elle était certaine que le directeur la laisserait reprendre cette place qui était la sienne au sein de l'école.

Après le cours échange avec ses parents, elle n'avait plus pipé mot. Ils étaient prévenus. Elle n'avait plus aucun poids sur la conscience.

Le soir, elle avait discrètement versé une poudre dans les verres de ses parents.
Les cours de botanique à l'académie lui avaient servi. Une herbe commune séchée et concassée venait de donner un somnifère suffisamment puissant pour lui laisser une heure pour partir.
Ils s'étaient endormis comme des masses.
Alors Loran avait fait un petit sac et avait quitté le campement, sans que les chiens n'émettent un murmure à son passage.
Les nourrir tous les jours lui avait permis de leur apprendre le silence.

Flash back off


Et après des jours elle était arrivée. Ces portes massives lui ouvriraient la voie de ses rêves.
La demoiselle poussa un battant et pénétra dans l'académie. Là, des élèves s'agitaient en tous sens, tentant de rejoindre des cours, leur dortoir, ou simplement l'extérieur.
Ce petit bain de foule fit sourire Loran. Ca c'était la vraie vie ! Tout ces bruits lui avaient manqués ! C'était si différent des bruits de la caravane qui avaient rythmés ses journées depuis des mois !
Un nouveau pincement lui serra le cœur quand elle réalisa que tous les visages qu'elle croisait étaient nouveaux pour elle. Où en était Marlyn ? Yaemgo ? Arro ? Les autres ? … ils avaient pris une énorme avance sur elle. Elle allait devoir travailler deux fois plus si elle voulait regagner l'expérience qu'ils avaient gagnés. Mais qu'importe. C'était un défi qui lui plaisait. La voie du marchombre doit se tailler à travers la vie.

D'un pas décidé, Loran avança et atteignit l'escalier principal qu'elle emprunta pour rejoindre le bureau du directeur.

*Maitre Merwyn, me revoilà !*

Elle frappa deux coups sur la porte admirablement décorée du bureau et entra dès qu'une voix se fut faite entendre de l'intérieur.
Elle entra aussitôt, pressée de se retrouver face à cet homme qu'elle devait convaincre de la reprendre. Elle savait qu'il allait tester sa motivation, mais ce ne serait qu'une étape pour vérifier qu'elle était toujours apte à être élève de l'académie.
Un sourire sincère aux lèvres, Loran s'adressa à la personne qui occupait le bureau du directeur.
Ce n'était pas Merwyn. Tant pis, elle le convaincrait quand même de la reprendre.

"Bonjour Dame Nel'Atan. Je suis de retour dans l'académie, et je désirerai revenir ici en tant qu'étudiante, si vous me le permettez."

Tomber sur la maitre marchombre dès son arrivée à l'académie … un sacré hasard pour Loran. Si ça pouvait tourner en sa faveur …

[Niveau longueur...C'est même trop long^^En voyant ça, on a pas le coeur à bacler notre post...Mais avec toutes les fiches qu'on a a faire, on manque d'inspi --']

Elle avait fermé les yeux, doucement, et au lieu de chercher cette transe dans laquelle elle se plongeait habituellement, elle avait simplement détendu ses épaules et relaché son corps. Elle avait fluidifié sa respiration, et,au lieu d'essayer en vain de se vider l'esprit, elle avait fait une barrière pour refouler les problèmes et s'interdisait de regarder derrière. Lentement, son souffle ralentit, jusqu'à devenir imperceptible. Ses doigts, posés sur le bureau s'étaient peu à peu allongés, et ses paumes avaient pu caresser le bois veineux. Au bout d'un long moment, son visage sembla se décrisper, ses traits se détendirent. Ses paupière s'était apaisée, abandonnant leur tressautements habituels. Elle sentit mêmela circulation de son sang ralentir, et les battements de son coeur s'espacer.

La première image qui revint fut celle de Nathaël. Elle la chassa avec force, et se força à maintenir la barrière de fortune. Elle força contre les image d'Isaï et de Yew, et dut faire face à l'Académie.
Ils avaient voulu offrir un havre sur aux élèves. Abandonnés, victimes de la grande guerre contre les Ts'Lichs, fuyards et fugeurs...Et voila que maintenant, leur belle façade, leurs belles protections, toutes leurs promesses étaient mises à l'épreuve par de vulgaires Hommes du Chaos. C'était dans l'ordre des choses, d'être testé...Mais...
L'image de Marlyn s'imposa à elle. Au Lac. Sÿa, Kyla...Elle se souvenait bien. Et Valen, jouant son numero...Une bouffée de Haine l'envahit, qu'elle s'empressa d'effacer. Ce n'était pas le moment. Plusieurs élèves déja, rappelés par leurs parents, apeurés ou déçus avaient déja quitté l'Académie...

Elle ouvrit les yeux brusquement, quand elle entendit des pas, dans le couloir. Des pas légers, posés, résolus. Silencieux aussi. Calmes. La marchombre fit mine de fourailler dans les papiers quand la porte s'ouvrit. Elle savait qu'elle ne faisait pas illusion, mais dans ces circonstances, cela lui donnait une certaine contenance. Une jeune fille entra. Loin d'être inconnue.

Quelques images lui revinrent. Une Facade, des cheveux noirs qui tentaient de descendre. Soudain relâchement. Chute. Infini aussi...

-

La marchombre resta impassible. Elle tentait tout de même de masquer la fatigue, l'angoisse et le harassement qui allourdissait ses épaules et son visages, en ayant de nouveau l'impression de ne pas faire illusions. Elle sourit enfin, doucement.

-Loran...Je suis heureuse de te revoir...

Elle esquissa une grimace qui jura étrangement avec la phrase qu'elle venait de prononcer. La blessure de sa comissure des lèvres n'était pas encore cicatrisée.
La jeune fille avait quitté l'Académie. Ena aimait bien cette jeune fille à la volonté de fer, qui avait tant à apprendre mais une soif insatiable...Elle l'avait vu partir à regret, mais avait toujours gardé, secrètement, un espoir. Une élève pareille ne pouvait pas s'éloigner de la voie. C'était une évidence.

-Tu veux réintégrer l'Académie...Même dans les circonstances actuelles?

De nouveau, une grimace en guise de sourire ironique. Elle se résolu à ne pas bouger les lèvres plus que nécessaire. Le vent s'engouffra par la fenêtre ouverte. Des papiers volèrent maisla marchombre n'y fit pas attention.

Loran était à la fois triste et heureuse de se retrouver face à Ena au lieu de Merwyn. Avec le directeur, elle était sure qu'elle pouvait revenir sans problèmes, car c'était un homme intelligent. Avec Ena, elle était moins sure à propos de son futur : la jeune femme avait l'art de poser des questions à problèmes (et à réflexion) qui donnaient toujours l'impression à la demoiselle de répondre un truc nul et insatisfaisant. Comme avec Slynn Ar'Kriss la dessinatrice.
En moins pire heureusement.
Mais là, la maître marchombre allait mettre à rude épreuve la volonté de son ex-élève.
D'un autre coté, Ena était le professeur pour qui Loran avait le plus d'estime et devant qui elle devait faire ses preuves si elle tenait à devenir marchombre à son tour. Ce jour là, rien ne pouvait lui faire changer d'avis. Elle resterait à l'académie ou …
Elle y resterait.
Vive.
Morte.
Son destin passerait par là, par ce tremplin vers sa Voie. Ce n'était pas une personne, aussi importante soit-elle, qui se dresserait en mur devant ses pas.

Soutenue par ses convictions, Loran fit face à son ex-professeur, son sourire toujours aux lèvres.
La jeune femme laissa passer un court silence après l'introduction de la demoiselle, l'examinant comme une revenante, avant de sourire faiblement. La miss fit de même discrètement, ne pouvant s'empêcher de s'inquiéter intérieurement pour son aînée qui avait l'air fatiguée. Quels soucis s'étaient encore abattus sur l'académie pendant ces mois d'abscences ? Une nouvelle attaque ? Un nouveau danger ? Ou simplement des ennuis personnels qui lui minaient le moral ?
Dans tous les cas, elle avait pris du vieux. Les mois avaient comptés pour des années sur son beau visage, y tracant quelques rides prématurées.
La pauvre … Loran avait là un parfait aperçu de l'ambiance qui régnait dans les hautes sphères de l'académie et qui refletaient surement un malaise palpable chez les élèves. Elle allait devoir se renseigner sur les récents évènements au plus vite … peut-être pas auprès de son aînée qui avait autre chose à faire que perdre son temps avec elle.
Quoi que …

Les examens superficiels terminés, la marchombre se décida à prononcer quelques mots de bienvenue, les accompagnant d'une grimace. Cette action attira le regard de Loran vers la bouche de la femme.
Une cicatrice.
Trop récente pour dater de la bataille qui avait entrainé son départ de l'académie. Alors l'école était toujours en conflit ? Cool … elle allait pouvoir s'immerger dans l'action et rattraper le temps perdu.

La question qui suivit n'en était pas une pour Loran. Elle ne savait pas trop ce qu'Ena entendait par "circonstances actuelles", mais si c'était à peu près la même chose que lors de son départ, alors la réponse ne demandait pas de réflexion. Ca, elle l'avait bien assez fait pendant ses "vacances" chez ses parents.
Sa vie serait trop morne si elle retournait maintenant chez elle … non ce n'était plus "chez elle". Sa nouvelle maison était là. Et elle s'appelait Corbac.
Elle avait connue la vie palpitante de l'académie et ne pouvait plus s'en passer. Et puis, vient un jour où les enfants doivent quitter le nid douillet de leur famille. Pour elle, ce jour était venu.
Alors elle répondit à son aînée, d'une voix dépourvue d'hésitation :

"Oui. Quelles que soient les circonstances, je veux avancer dans ma vie. Et ma vie, c'est ici qu'elle va se construire, pas dans l'insouciance d'une famille de voyageurs."

Ces derniers mots ne portaient aucun mépris. Elle avait abandonné sa famille, mais elle devait trop à ses parents pour leur en vouloir un jour. Même son retrait de l'académie partait d'un bon fond.

La fenêtre s'ouvrit alors, comme un signe appuyant sa décision. C'était aussi un oui que chantait le vent, d'unissant à sa décision, aussi ferme qu'irrémédiable. Maintenant, elle ne changerait plus d'avis. Ce n'est pas en reculant que l'on avance.

Un court instant plus tard, d'une voix presque timide, Loran demanda à tout hasard : "Maintenant que vous avez ma réponse, pourriez vous me dire quelles sont ces "circonstances actuelles" ? J'aimerais éviter d'agir inconsciemment …"

Ena allait la trouver irréfléchie. Poser une question pareille APRES avoir fait un choix, cela pouvait paraître un poil irresponsable. Mais au moins, le doute qui pouvait arriver avec la réponse n'aurait pas de prise sur l'esprit résolu de l'étudiante.

[J'ai l'impression de me répéter un peu par moments ><, désolée si c'est le cas.]

[Désolée pour la longueur]

Les premiers mots de Loran brisèrent enfin une attente courte mais rude. Ena remarqua seulement à ce moment là sa respiration bloquée. Elle se laissa de nouveau inspirer, puis attendit. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais elle avait bien sut peur, une demi-seconde, que la jeune fille ne fasse demi-tour.
De nouvelle images la frappèrent.

Une jeune fille aux yeux clairs. Un visage serein. Des traits ressemblant vaguement à une toile peinte. Un corps d'enfant mais déja des bras longs et fins. Des mouvements doux mais maladroits.

Elle chassa l'image rapidement. Ces temps-ci, elle avait l'impression qu'une frontière délimitant passé et présent s'était éffondrée. Les temps s'étaient mélangés, les souvenirs étaient présent et les gestes passés. Elle se laissa aller quelques instants à cette douce mélancolie, puis revint à elle.

-

Elle commença à sourire, puis s'arretta. Non, ne pas sourire. Elle fixa le jeune fille, puis se pencha en avant, calmement.
Elle chercha des mots pour sa réponse. Aucun ne lui vint à l'esprit. Alors, sans chercher vraiment, elle murmura:

-Le Chaos a décidé de jouer avec l'Ordre et le Néant le subit...Nous diront que l'Académie n'est plus en sécurité...

Elle n'avait pas le droit de révéler la coalitiond emercenaires, l'infiltration au sein même de l'Académie, et la situation réelle et critique de celle-ci. Elle laissa le temps filer. Mais la jeune fille ne parut pas changer davi. Son visage, paisible bien que légèrement impatient ne paraissait pas moins detérminé. Elle se surprit à parler de nouveau:

-Ce soir, c'est la fête, à l'Académie...Le Bal! Prends-le comme une offrande personelle! Cadeau pour ton retour parmis-nous!

Elle tenta un clin d'oeil et stoppa immédiatement. Pas les clins d'oeil, non plus. Elle se leva et conduisit Loran à la porte. Elle sortit à son tour et ferma le bureau.

-La Salle Commune des Corbacs t'attends...Tu n'as jamais perdu ta place ici...

Et elle disparut.

En réponse à Loran, un léger sourire éclaira le visage de la marchombre, fugace comme un rayon perçant entre deux nuages. Ces nuages étaient-ils si importants pour empêcher la primat d'être contente ? Ou alors étaient-ils la simple preuve qu'Ena ne voulait montrer à son élève qu'un visage impénétrable, évitant ainsi de présenter des failles si jamais … si jamais quoi ? Loran eut un peu de réponse dans le briefing de son ainée sur la situation actuelle.
Chaos.
Un mot terriblement vague mais terriblement haïssable, exécrable et aussi terrifiant. Quels ennuis étaient synonymes d'un tel mot ? Attaque ? Forcément. Mais encore ? Qui étaient les principaux représentants de ce mal ? Comment avaient-ils ébranlés l'académie ? Tant de questions auxquelles Loran aurait aimé avoir une réponse.
Ena ne lui en fournit aucune.
Les meilleurs marchombres parlent souvent par un moyen détourné appelé poésie. Ena devait en faire partie car elle laissait à l'étudiante le plaisir de lire entre les lignes. Une chose était sure : le danger obscur qui planait sur l'académie était assez lourd pour avoir offert des années de plus au visage de la primat et était trop compliqué pour que celle-ci prenne la peine de l'expliquer clairement à son élève, lui laissant la joie (><') de découvrir par elle-même, et le plus tard possible, les ennuis qui se tramaient à l'ombre.
Un programme fort appétissant en perspective !

Ena laissa passer un long silence, regardant Loran et attendant peut-être un mot … mais l'étudiante ne bougea pas les lèvres. Non elle n'allait pas changer d'avis après une telle annonce. Au contraire, elle accueillait cela comme un cadeau lui étant fait. C'était peut-être paradoxal avec une attitude raisonnable, mais ainsi elle allait pouvoir servir sa maison. Ses choix la mèneraient peut-être à quitter l'académie … mais ce ne serait pas en traitre, sans avoir été prête à partir, ou sans avoir eu une bonne raison.
Maintenant qu'elle était revenue, elle comprenait mieux que quiconque ce qu'impliquait un départ.

Comprenant que Loran ne reviendrait pas sur ses paroles, la maitre marchombre se décida à enchainer sur une annonce joyeuse.
Un bal !
L'étudiante ne put retenir une moue étonnée : elle n'avait pas remarqué que l'académie se préparait pour une grande fête … elle avait mis l'agitation sur le compte de … de rien en fait. Pour elle la vie était naturelle dans cet établissement.
Son étonnement l'empêcha de saisir le clin d'œil de son ainée, mais cela vallait peut-être mieux au goût d'Ena.
Tout ce que vit Loran, ce fut une marchombre se levant, ne lui laissant pas le temps de montrer de la joie, ou un autre sentiment semblable qui aurait succédé naturellement à la surprise.
Le duo se dirigea vers la porte, l'attitude d'Ena montrant que l'entrevue était terminée.

-La Salle Commune des Corbacs t'attends...Tu n'as jamais perdu ta place ici...

-Merci.

Un mot tout simple. Plus que n'importe quel autre, il exprimait tout ce que pensait l'étudiante. C'était bien plus que de la simple gratitude pour lui avoir permis de rester à l'académie. C'était aussi la joie d'avoir retrouvé un guide sur la voie. C'était ce qu'exprimait son cœur, touché par les dernières paroles de la marchombre. C'était … c'était un mot sur lequel on pouvait mettre des choses inécrivable …

Ena l'entendit-elle ? A peine avait-elle fini sa dernière phrase qu'elle disparut, s'éloignant pour aller superviser la décoration … ou alors pour se reposer.
*Elle en a bien besoin.* pensa Loran avant de s'éloigner pour profiter de sa journée de pause.