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| Pour deux renardeaux (RP terminé) | |
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Messages : 474 Inscription le : 21/04/2007 Age IRL : 94
| Sujet: Pour deux renardeaux (RP terminé) Mar 4 Mar 2008 - 13:55 | | | Alasa frissonnait. Mais ce n'était plus de froid..cet endroit lui rappelait des souvenirs aussi désagréables qu'imprécis. Les longs murs sombres, les fenêtres si rares, le silence si peu naturel et surtout le bruit de leurs pas sur le sol si lisse avaient quelque chose d'angoissant. Comme lors de son arrivée à l'académie, en fait.
Le gardien n'avait pas caché sa méfiance alors qu'il observait de loin ces deux adolescentes. Des élèves, vraiment ? Si tôt ? Il savait pertinnement que nombre d'entre eux s'éclipsaient à l'aube pour aller se perdre dans la forêt (rien d'étonnant, la moitié sont d'anciens vagabonds..bande de sauvages) mais d'ordinaire, ils s'arrangeaient pour éviter de le croiser. On n'était pas censé sortir avant les cours. Mais il avait compris en les détaillant un peu plus que ces deux-là n'auraient pas été en état d'escalader le mur: elles étaient sales, échevelées et l'une d'elle semblait boiter. L'homme avait froncé les sourcils. S'étaient-elles battues ? Il s'était approché, les yeux fixés sur le sang qui s'écoulait de la main de la deuxième, prêt à les réprimander, lorsqu'il l'avait reconnue. Il s'était calmé et avait repris son poste. Elera. Une brave gamine, celle-là. Calme, compréhensive, mais ne manquant pas de caractère, et intelligente. Ouaip. Très intelligente. Il savait qu'on pouvait lui faire confiance. Si elle semblait si pressée, il y avait une bonne raison. Alors il les avait regardé passer sans les apostropher.
La corbac s'aperçut avec agacement qu'elle marchait beaucoup trop près de Nirvelli; sans le savoir vraiment, cet endroit l'effrayait et la lotra y représentait la forêt, la neige, le vent, son seul point de repère. Quel comble. Pitoyable.. Le sol rutilant était d'une propreté telle qu'en s'y penchant, on aurait pu apercevoir son reflet et si Alasa l'avait fait, elle aurait constaté la pâleur inhabituelle de son visage. Elle n'en eut pas l'idée, trop occupée à surveiller chaque couloir en oiseau pourchassé. Comment Nirvelli pouvait-elle passer sans transition de l'un à l'autre de ces mondes ? Encore une qualité rare et étonnante à ajouter au singulier caractère de "la fille".
Je n'aurais pas dû venir. J'aurais dû l'attendre dehors. La prochaine fois, c'est ce qu'il faudra faire..par exemple, elle n'a qu'à déposer tous les matins un peu de nourriture à la grande porte, j'essayerai de m'en emparer avant un autre animal et je m'en servirai pour nourrir les bestioles. Tant que durera l'hiver. Oui, c'est ce qu'il faut faire.
Hum..tu devrais te demander ce qu'il ne fallait pas faire..
Je sais ! Ces foutus renardeaux..mais c'est trop tard, maintenant. Et je lui dois bien ça.
La rouquine poussa une porte et elles se retrouvèrent enfin dans les cuisines. Tout y était aussi impeccable que dans le reste du bâtiment: couverts, plats, torchons étaient rangés à leur place et paraissaient n'en avoir jamais bougé. On eut dit qu'une rivière en crue avait nettoyé la salle de fond en comble, une rivière qui, bien sûr, n'aurait pas amassé auparavant des tonnes de boue et de déchets. Impressionnée, la jeune fille tenta une approche timide. Elle commença par faire le tour de la pièce sans trop s'éloigner de sa camarade, puis s'enhardit et effleura assiettes et surfaces. Se retourna finalement vers Nirvelli, rassurée par le silence ambiant, sa détermination revenue.
Où est la nourriture ?
En effet, les placards étaient si bien fermés que pas un arôme ne s'en échappait. Et la cuisine était si grande..inutile de fouiller partout pour se faire chasser trop tôt, mieux valait partir le plus tôt possible: il était probable que l'administration de l'académie ne voit pas d'un bon oeil que le contenu de leur garde-manger serve à nourrir deux petits animaux privés de mère. L'apprentie marchombre semblant chercher quelque chose du regard, Alasa prit l'initiative d'avancer vers un meuble aussi banal que les autres. Elle caressa du bout des doigts un gros récipient de cuivre, hésita à le déplacer. Identifia soudainement le pourquoi de sa nervosité exacerbée. Le plat lui échappa des mains et heurta le sol avec un bruit de gong; surprise, la fautive fit un bond en arrière, cogna son coude contre une pile de vaisselle et chaudrons en tout genre..inutile de préciser la suite.
Oups.
Tétanisée, elle adressa un regard honteux à Nirvelli. Je suis désolée, je..qu'est-ce qu'on va faire ? On s'en va ? Non, il faut d'abord prendre ce pour quoi nous sommes venues. Mais.. Pourvu que personne, dans le bâtiment si silencieux, n'ait entendu le fracas. Tout ça pour deux renardeaux..
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| | Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007
| Sujet: Re: Pour deux renardeaux (RP terminé) Mer 5 Mar 2008 - 2:30 | | | Elera prit soin de prendre les couloirs les moins utilisés en se dirigeant vers les cuisines. Dès que Tinuviel avait passé les murs de l’Académie, elle avait senti que la sœur des loups ne se sentait pas à l’aise dans cet endroit. Elle ne pouvait pas faire grand-chose pour elle, à part lui faire savoir que tout allait bien par sa présence, et marcher aussi vite que possible vers leur destination. Sans se perdre, si possible. Finalement, Elera retrouva la porte qu’elle avait déjà poussé une fois auparavant. En entrant, elle fut tout simplement stupéfaite. Là où la dernière fois se tenaient deux personnes, il n’y avait pas âme qui vive. Là où une ambiance chaleureuse l’attendait la première fois, il ne restait que le vide et l’absence. Là où ils avaient laissé des tables renversées, des fruits qui avaient roulés par terre et des ustensiles sur les placards, elle ne voyait qu’une cuisine à la propreté impeccable. Pas un indice sur les souvenirs attachés à ce lieu, pas une trace d’un passage quelconque.
Au moins, elles avaient le champ libre.
Sauf qu’aucune nourriture n’était visible, ce que Tinuviel lui fit rapidement remarquer. Elera chercha donc un signe qui lui montrerait dans quel placard la nourriture pouvait bien se cacher. Voyons voir… Arro cuisinait à cet endroit… Il avait… Elera sursauta au bruit du plat qui tournait par terre, résonnant à chaque fois que l’un de ses côtés touchait le sol. Puis elle leva les yeux vers les assiettes qui glissaient sous ses yeux à la suite du premier récipient. Elle s’avança pour les arrêter…
Trop tard. Trop loin.
Heureusement, la vaisselle ne fit que glisser sur le comptoir au lieu de finir sa course sur le sol. Rien ne se cassa malgré le vacarme qui suivit. Elera fit un sourire apaisant à l’adresse de Tinuviel : elle ne devait pas s’inquiéter, tout ça n’avait pas d’importance. Quand les plats se stabilisèrent enfin, Elera se rapprocha pour remettre la pile en place, mais s’arrêta juste devant, indécise. Peut-être qu’elle devrait laisser les plats éparpillés, en fait. Cela lui donnerait l’impression que l’endroit était habité. Les cuisines étaient sensées être pleine de vie à tout moment, non ? Pourquoi était-ce différent ici ? Ou plutôt… pourquoi était-ce différent aujourd’hui ? Ce n’était pas normal… Mais peu importait, en fait. Ça ne l’aidait pas beaucoup à prendre une décision. Elle opta finalement pour tout remettre à sa place ; mieux vaudrait que les cuisiniers ne paniquent pas en croyant qu’un voleur s’était infiltré dans les cuisines. Soupirant, elle commença à ranger en espérant que personne ne vienne chercher la cause du tintamarre. Elle doutait que Tinuviel ne supporte la présence d’un inconnu dans cet endroit, elle semblait tellement nerveuse… Une fois satisfaite, elle se tourna vers la sœur des loups et chuchota aussi bas qu’elle le pouvait ; la salle vide semblait amplifier le moindre bruit.
- Allons vérifier au fond… je crois qu’ils cuisinent ici et gardent la nourriture de l’autre côté…
Restant proche de la sœur des loups pour essayer de lui communiquer un sens de sécurité, elle s’éloigna de l’entrée et disparut quelque part dans les ombres de la cuisine. Elle passa près d’une rangée de fourneaux éteints, s’étonnant une fois de plus que les cuisines soient aussi paisibles. S’inquiétant à son tour, elle lança un regard quelque peu gêné à Tinuviel. Il était peu probable qu’elle sache que quelque chose était bizarre si elle n’avait pas l’habitude des bâtiments, mais Elera souhaitait quand même la prévenir. Mais la prévenir de quoi ? Elle ne sentait aucun danger dans ce lieu ; il n’y avait aucune raison d’être prudent. Ce n’était qu’une impression, un simple sentiment que quelque chose manquait. Une impression tellement vague… Mais quelque chose clochait. Ce n’était peut-être pas dangereux, elle n’avait peut-être aucune preuve, mais elle le sentait de tout son corps, de plus en plus fort alors qu’elle y pensait. Il aurait dû y avoir des plats fumants sur les tables, une chaleur bienvenue après le vent froid qui soufflait dehors, des gens qui s’activent pour avoir fini le repas avant que les premiers élèves descendent dans la Grande Salle, des plats sales de la veille peut-être… Mais elle ne trouvait rien de tout ça. Juste le vide, le propre, l’absence. Peut-être était-ce ‘normal’, mais elle n’aimait pas ça du tout. Elle lança un deuxième regard de côté vers Tinuviel, et elle sentit la même envie dans ses yeux.
Dépêchons-nous.
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| Sujet: Re: Pour deux renardeaux (RP terminé) Dim 9 Mar 2008 - 17:29 | | | Qu'est-ce qui se passe ? Nirvelli semblait gênée, incertaine avant même que les plats n'aient chuté au sol et l'inquiétude d'Alasa allait croissante. Alors ce n'était pas normal, ce silence, ce vide ? Y avait-il autre chose ? Elle avait beau scruter chaque recoin, épier chaque bruit et chaque mouvement, rien d'anormal ne semblait apparent. Ou plutôt si..mais elle savait qu'une personne habituée à vivre ici n'observait pas les mêmes critères de normalité. Pourtant la lotra était inquiète. Alors sa compagne tenta de traverser l'absence de bruits en la suivant dans la cuisine obscure, dans l'espoir de détecter un cri, un souffle qui justifierait ce frisson prémonitoire, un grincement qui donnerait à ses muscles tendus une raison d'entraîner son corps au loin. Elle voyait bien que la fille cherchait à la rassurer par son attitude confiante; seulement voilà, maintenant qu'elle lui avait laissé percevoir qu'elle, même elle, pressentait une anormalité latente, la nervosité d'Alasa approchait de son paroxysme.Parce que depuis qu'elle était retournée dans la tanière, toutes ses actions n'avaient eu pour seul but de contenter Nirvelli, la jeune fille ne s'enfuit pas. Mais le fil de compréhension qui les reliait encore n'avait jamais été si fragile. En vérité, la sauvageonne aurait salué la moindre manifestation irrationelle avec reconnaissance. Tout plutôt que cette angoisse sourde.Peut-être qu'elle exagérait, qu'elle s'en faisait pour rien. Peut-être que c'était sa propre inquiétude qui avait mis sa condisciple un peu mal à l'aise. Peut-être était-ce juste un stupide cercle vicieux.Mais peut-être pas.Elles arrivèrent au fond et découvrirent vite ce qui tenait lieu de remise: une petite pièce à l'odeur de renfermé aux murs couverts de victuailles. Fromages, viandes, fruits, légumes, féculents et céréales en tout genre s'entassaient sans logique apparente en un joyeux capharnaüm. Au moins un endroit qui ne brillait pas par son absence de désordre.Toujours peu rassurée, l'apprentie mercenaire laissa Nirvelli entrer avant de la suivre en traînant les pieds: pas d'issue. N'importe qui pouvait se glisser dans la longue pièce vide et fermer la porte, les emmurant seules dans l'obscurité, sans la moindre chance d'en sortir..non ! Ces visions nées de l'angoisse poussèrent Alasa à jeter de fréquents regards en direction du fin rai de lumière outrepassant les limites du battant à demi fermé. Elle finit néammoins par s'approcher des rayonnages.Voilà, elles y étaient. Et maintenant ? La jeune fille ne savait pas trop comment réagir, perturbée par la présence de tant de nourriture en un seul endroit. Comme la rouquine s'occupait de son côté, elle se décida à tendre la main.Elle choisit un gros jambon, trois tranches de pâté et quelques morceaux de fromage. Plus un bout de pain de taille respectable qu'elle enfourna dans sa propre bouche; pourvu que Nirvelli ne l'ait pas vue..elle avait un peu honte, comme si sa deux fois sauveuse ne représentait pas uniquement la forêt mais aussi l'académie et qu'elle venait de la voler. Tant pis: la faim justifie tous les actes.La jeune fille enveloppa sa récolte dans un long linge, le ferma à l'aide d'un morceau de corde puis balança le tout sur son épaule valide, chancelant un peu sous le poids du jambon. L'autre aussi s'était servie. Tant mieux, cela éviterait pendant un temps trop de larcins repérables à long terme.Bien qu'essayant de ne rien laisser transparaître, elle ne put retenir un soupir de soulagement lorsque Nirvelli repoussa la porte de la remise. Cette horrible cuisine avait au moins le mérite d'être grande. Les deux adolescentes firent donc le chemin en sens inverse, un peu moins vite peut-être qu'à aller, un peu moins inquiètes, en tout cas dans le cas de la corbac. Bientôt la forêt, bientôt l'insupportable air glacé de l'hiver, bientôt les arbres, la neige, les débris de l'avalanche, bientôt la tanière sombre et puante de leurs protégés, bientôt le bruit du vent, celui des flocons, bientôt le..Est-ce que le griffon blessé avait profité de leur absence pour dévorer les rejetons de sa proie ? Est-ce que la rouquine si sensible le tuerait, si c'était le cas ? Est-ce que cela lui ferait vraiment quelque chose de savoir, de voir les petits morts ?Pour deux renardeaux, quand même..Alasa ne comprenait pas. Oui, Nirvelli était bizarre. Cela dépassait quand même l'entendement, d'une certaine façon..Elles atteignirent enfin l'extrémité de la grande salle toujours silencieuse. Nirvelli appuya sur la poignée de la porte.Qui ne s'ouvrit pas.[Ca, c'est pour le coup du piaf ] |
| | Messages : 1576 Inscription le : 12/08/2007
| Sujet: Re: Pour deux renardeaux (RP terminé) Dim 9 Mar 2008 - 23:03 | | | Les morceaux de viande enveloppés dans un linge, prête à partir, le malaise la quittant enfin à l’idée de sortir de cette pièce angoissante, elle avait appuyé sur la poignée de la porte. Et la porte en question n’avait pas bougé. Elera la regarda de travers, frustrée.
Quoi encore ?
Elle tira plus fort, se pendant à la poignée. Ça allait bien finir par s’ouvrir, non ? Elle prit du recul, se jeta de tout son poids sur la porte… qui ne s’ébranla même pas. Mais qu’est-ce qui se passait ? A leur arrivée, elle avait poussé. Donc rien ne pouvait bloquer à l’extérieur. Quelqu’un les avait enfermé à clé, peut-être sans même savoir qu’elles étaient à l’intérieur. Ou alors on les avait enfermées exprès. Mais personne ne savait qu’elles étaient là normalement… La première hypothèse était plus plausible, et moins angoissante aussi. Récapitulons. Personne ne s’activait dans les cuisines. Tout était propre. Quelqu’un avait fermé la porte à clé. Donc…
Donc, ça n’avait aucun sens. Ils étaient en train de fermer les cuisines, ils déménageaient ailleurs ? Pourquoi laisser la nourriture alors ? Oh, et puis là n’était pas le problème. Elles devaient partir d’ici, et la porte en bois de chêne était bien trop épaisse pour la casser. Elera alla chercher un couteau, puis essaya de le passer dans la serrure. Trop gros. Elle en prit un autre ; pas assez pointu. Un autre ; ça ne marchait pas… Un dernier ; celui là lui coupa le doigt, dont elle arrêta le sang avant qu’il ne tombe sur le sol bien lavé. S’énervant de plus en plus, Elera le jeta par terre et donna un coup de pied à la porte. Elle était marchombre, oui ou non ? Comment une marchombre pouvait se laisser enfermer aussi bêtement, puis ne pas trouver de sortie ? Et pourquoi est-ce que cette stupide porte ne voulait pas s’ouvrir ? *Calme-toi.* La colère d’Elera retomba d’un coup alors qu’elle remarquait la futilité de ce qu’elle faisait. Elle soupira bruyamment puis ferma les yeux, écoutant sa respiration se ralentir. Les cuisines disparurent, Tinuviel aussi. Elle pouvait réfléchir plus facilement maintenant. Finalement, elle rouvrit les yeux. Surtout, rester calme. Donnez des coups de pieds à la porte ne servirait pas à grand-chose. Elle devrait le savoir… C’était ce malaise qui s’était emparée d’elle un peu plus tôt, il l’empêchait d’agir comme à son habitude. Voyons voir… Les portes ne sont pas les seules sorties. Elles pouvaient partir par les fenêtres ! Elles n’étaient qu’au rez-de-chaussée, elles n’auraient aucun mal à sauter…
L’espoir revenu, ses yeux se posèrent sur les ouvertures. La lueur qui brillait dans ses prunelles s’éteignit immédiatement. Non seulement les fenêtres étaient à deux mètres du sol, près du plafond- il faudrait grimper sur les meubles pour les atteindre- mais en plus elles étaient toutes petites. Nombreuses oui, mais trop fines. Elles devraient quand même essayer, c’était leur seule solution…
Elera poussa donc une pile d’assiettes avant de grimper sur le meuble. A genoux, elle regarda dehors. Elle avait vu sur la cour intérieure, et tout au bout, elle apercevait l’entrée principale. Elles n’étaient qu’à deux mètres du sol, elles pourraient bien sauter en faisant attention. Parfait… Elle poussa la fenêtre, qui n’avait pas dû être ouverte depuis longtemps à entendre le grincement qui suivit. Souriant à Tinuviel, elle lui fit signe qu’elles pouvaient partir. Enfin… Elle jeta d’abord la nourriture, puis glissa ses jambes par la sortie improvisée. Plus qu’à espérer qu’elle ne resterait pas bloquée. Mais non, elle était assez fine. A force de gigotassions et d’égratignures en passant, elle se faufila enfin à l’extérieur de ces maudites cuisines. Elle était maintenant accrochée au rebord par les mains, pendant dans le vide. Lançant un dernier regard vers le sol sablonneux, elle lâcha son support et se réceptionna une demi-seconde plus tard. Puis elle se poussa sur le côté, regarda en l’air, et attendit que Tinuviel la suive.
[tu peux mettre =>>parc après, sauf si tu veux rester seule dans les cuisines à te battre contre un autre piaf^^]
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| | Messages : 474 Inscription le : 21/04/2007 Age IRL : 94
| Sujet: Re: Pour deux renardeaux (RP terminé) Sam 15 Mar 2008 - 0:38 | | | Les portes ne se fermaient pas toutes seules. Au moins une certitude. Quant au reste, et bien.. Nirvelli parvint à se glisser par l'une des fenêtres, emportant son butin. Sa compagne regarda vaguement la partie inférieure de son corps disparaître; vaguement, parce que les portes ne se fermaient pas toutes seules et que cela la tracassait de plus en plus. Elle balaya une énième fois la pièce immaculée du regard: trop propre, trop nette, trop..en fait, cet examen n'avait pour seul but d'attendre le quelque chose qui lui expliquerait le pourquoi du comment. Un bruit de pas à l'extrémité de la salle, une respiration, n'importe quoi. Rien ne vint. A croire que finalement oui, les portes se verrouillaient seules.
Mais elle ne partirait pas, elle voulait voir, comprendre, trouver quelqu'un sur qui passer sa frustration. Et plus le va-et-vient incessant de ses yeux se perdait dans ce tableau sans taches, cet oasis de calme presque surnaturel sans rien percevoir d'autre que silence et encore silence, plus la colère revenait, dévorante. C'était maintenant un regard fou que la jeune fille en haillons lâchait aux alentours. Tout était rangé, tellement en ordre, un ordre malsain, un ordre obscène. Qui avait le droit de refléter le monde, hein ? Certainement pas ces pavés lisses et insipides. Ils ne renvoyaient même pas la réalité, rien qu'une image crue, vide. Ah, ils se croyaient miroir ? Elle aurait voulu avoir une lourde pierre à portée de main pour la jeter sur ce sol écoeurant; il exploserait sous l'impact, ah..ses morceaux aux teintes erronées iraient polluer la terre où ils étoufferaient pour l'éternité. Et ces tables, ces tables ! Pourquoi carrées ? Pourquoi toujours des lignes, des angles droits, des chiffres pairs ? Il ne tenait qu'à elle de détruire cet univers trompeur, ce..mensonge éhonté digne des pires cauchemars. Oui, elle allait souiller cet endroit comme il souillait depuis trop longtemps le paysage; le purifier par le feu, s'il fallait.. Reprise par ses vieilles obsessions, Alasa ne se rendait même pas compte du fanatisme de ses pensées. Et si elle avait pu apercevoir, cela n'aurait pas changé grand-chose. Oubliée, Nirvelli. Oubliés, les renardeaux. Oublié, le but de cette descente aux cuisines. Ne restait plus qu'une folie amère et un sentiment de déjà-vu.
Qu'est-ce qui la retenait de tout casser ? Elle se rappela enfin la fille et se détourna au prix d'un pénible effort. Presque un acte d'abnégation..brider sa haine avait le don de la faire culpabiliser. Mais non, non, tu es là pour Nirvelli. Nirvelli, tu te rappeles ? Alors pour une fois.. Ses membres meurtris par l'avalanche ne la faisaient presque plus souffrir, remarqua-t'elle en escaladant une armoire, les pulsions de la colère légérement atténuées à ses tempes. Par contre, les serres du grand rapace ne l'avaient pas manquée. Cela ne la gêna néammoins que peu et elle se retrouva bientôt en bordure de la fenêtre. Elle poussa le ballot de nourriture le long de l'étroit conduit afin qu'il tombe au-dehors, se retourna une dernière fois pour graver dans sa mémoire le lieu..
Où personne n'avait fait irruption. Sauraient-elles jamais ce à quoi elles avaient échappé (ou pas) ? Mais pourquoi se poser ces questions maintenant: l'herbe est douce, au printemps. Nirvelli m'attend. Il faut que j'aille la rejoindre. La rejoindre ? C'est un rêve, rien qu'un rêve. Tu dors et tu rêves. Bien sûr. Tout est blanc et cotonneux; comme dans certains songes. Il y a quelque chose de bizarre. Ce coton-ci est trop dense, trop étouffant. Quelque chose m'échappe..je dors vraiment ?
Elle reprit ses esprits en prenant conscience de l'arête de la pierre lui labourant le dos. Qu'est-ce que..? Elle se trouvait toujours adossée à la fenêtre et la cuisine en face d'elle n'avait pas perdu sa pâleur parfaite. Une minute ne s'était pas écoulée. Un liquide gluant lui bouchait la vue dans la région de l'oeil gauche. La jeune fille se secoua et essuya le sang coulant doucement de son front de nouveau ouvert: un malaise, elle avait eu un bête malaise. Voilà déjà l'explication du mal de tête. Elle avait complètement oubliée cette stupide blessure.
Bon.. Le premier sac de nourriture était deux mètres plus bas, la deuxième sur les épaules de la lotra déjà prête à rejoindre les boules de poils qui n'avaient pas (encore) le privilège d'être désignées par autre chose que « renardeaux ». Alasa se laissa glisser à son tour et, sans un mot, les deux filles reprirent la direction de la forêt.
[==>Le parc]
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