Découvertes et révélations... (RP privé) (RP inachevé)

Cette nuit-là, le ciel était d’un noir d’encre.
Les étoiles, poussières de rêves oubliés par le temps, étincelaient dans les ténèbres, dominées par l’astre de l’Obscurité.
Cette nuit-là, la lune était pleine.

C’était sûrement pour cette raison que le sommeil ne parvenait pas à infiltrer sa sournoise fatigue dans l’esprit de la jeune fille qui était assise au sommet de la dune surplombant la cascade.
Cachée par sa chevelure d’une couleur corbeau, il était difficile de trouver ses yeux. Des yeux aussi noirs que la nuit exprimant un désir d’être seule autant qu’une profonde détresse qui aurait pût allumer une lueur de larme dans son regard si elle n’avait pas été aussi déterminée.
Déterminée mais triste.

Elisa tendit son visage au vent et ferma les yeux. Elle s’installa confortablement et s’oublia dans les méandres de ses pensées, chemins sans indications à la sécurité incertaine d’où l’on revenait soit heureux, soit mangé par la tristesse ou la déraison.

Pour certaines personnes, ce voyage était une drogue qui pouvait se révéler mortelle ou gâcheuse d’une vie qui aurait jadis put être belle… Pour d’autres c’était un moyen d’évacuer un sentiment à choisir parmi tant d’autres… Mais généralement pas le bonheur.

Le monde des pensées peut parfois se révéler étrange, voir, déstabilisant pour qui n’y est pas habitué. Dehors la vie s’écoule, la terre suit son parcours et le monde, son chemin. A l’intérieur, c’est totalement différent.

L’endroit peut être paradisiaque autant qu’infernal, dépendant de la personne et de son état, de ce qu’elle pense et de ses souvenirs. Parfois, il est bon de les oublier. Parfois pas.
C’est un monde qui balance entre ordre et chaos, entre raison et folie… Entre bien et mal pour qui le veut.

Le monde d’Elisa était chaos, folie et… emprunt pourtant d’une douce euphorie et d’une joie factice. Et puis soudain, tout s’arrête. Il n’y a plus rien. Juste Elisa. Seule.
Volant dans un univers vide… Dans son Enfer personnel.

Quand on s’aventure dans le monde des pensées, qu’il soit bien ou mal, ordre ou chaos, folie ou raison, on en ressort soit profondément heureux, soit l’inverse total.

Quand on s’aventure dans le monde des pensées, qu’il soit bien ou mal, ordre ou chaos, folie ou raison, on en ressort grandi.





Elisa sortit de sa transe, le visage vide de toute expression.
Elle regarda le ciel où les princesses de la nuit brillaient toujours et détourna la tête.

Soudain, un tremblement saisit ses épaules pour parcourir tout son corps et l’agiter de soubresauts.
Les larmes coulèrent, abondamment, irrépressibles, emportant le trop-plein d’émotions avec elles, se fondant dans la terre, nourrissant l’herbe et fuyant ce corps qui souffre beaucoup trop…
Elisa hurla. Hurla toute sa peine, tous ses remords, toute sa haine et sa rancœur. Elle hurla sa détresse et sa solitude, hurla à mort, hurla encore, encore et encore.
Hurla jusqu’à ce que sa voix se casse, jusqu’à ce que ses cordes vocales ne répondent plus, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus.
Le silence accueillit la chute de sa voix.
Tout doucement, elle s’allongea face contre terre, se roula en boule, et ne fit plus rien.
Elle était une coquille vide de pensée.
L’aurait-on trouvée, on aurait cru à un mirage ou cadavre…
Un corps sans âme.

Néant.
Je ne suis plus rien.
D'ailleurs.... Pourquoi je pense ?
Ne suis-je pas morte ?


- Hé... Ca va ?

Une voix douce, calme, chaude, rassurante... On a envie de s'y réfugier.
Elisa ouvrit un oeil, puis deux... A ses côtés, une jeune femme blonde la regardait, parraissant inquiète.
Le regard de la jeune fille se posa sur son sabre, ses sens d'apprenti marchombre se réveillèrent et elle se tint prête à dégainer ses poignards s'il y avait lieu de les utiliser, bien que l'inconnue ne paraissait pas lui vouloir du mal.
Elisa se mit à genoux et s'écarta légèrement, sans détacher ses yeux de la femme.

- Oui... Je pense que oui...

Quelle heure était-il ? Tard, de toute évidence, mais précisément ?
La question demeurerait sans réponse alors inutile de se faire une entorse au cerveau, surtout qu'Elisa s'en fichait royalement.
Elle était là, ridicule, les bras ballants ne sachant que faire. Et cela avait le don de l'énerver au plus haut point.

- Moi je ne pense pas... Qui es-tu ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Non mais de quoi elle se mêlait elle ? Est-ce qu'elle lui demandait... Elisa se sentit stupide. Cette jeune femme essayait juste de l'aider...

- Je m'appelle Elisa, je fais partie des Lotras à l'Académie de Merwyn, j'ai quinze ans... Enfin... Dans pas longtemps, et j'ai été victime d'un horrible cauchemard. A part ça, tout va bien.

Elisa surprit le regard que lui lançait l'inconnue.

** Qu'est-ce qu'elle a me zieuter là ?? J'ai un bouton sur le nez ?? **

La jeune fille recula et porta ses mains vers ses jambes, au cas où les apparences bonhommine de la femme ne seraient qu'un piège...

- Je m'appelle Elisa, je fais partie des Lotras à l'Académie de Merwyn, j'ai quinze ans... Enfin... Dans pas longtemps, et j'ai été victime d'un horrible cauchemard. A part ça, tout va bien.

Elisa ?
Elisa...
Le nom se fraya un passage dans la mémoire de Félia.
Elisa...
Où avait-elle entendu ce nom ??
Où ??
Elisa...
Elisa...





Elisa... Ca faisait combien de temps ? Quatorze ? Quinze ans ??
Le sang de Félia se glaça.
Se pouvait-il que... Durant tout ce temps... Qu'en était-il d'Alyssa et Alix ??

- E... Elisa ?

Sa voix était rauque, son souffle saccadé et les battements de son coeur affolés, ses joues étaient rouges et sa tête en ébullition.
Comment savoir si c'était vraiment elle ? Au diable le risque de paraître stupide, elle se lança.

- Tu as été élevée chez deux marchombres et tu ne connais pas tes parents... C'est ça ?

Petite pause... Son souffle se calme. Pas son coeur.

- Alyssa et Alix.

La femme la fixait toujours tandis qu'une lueur s'était installée dans ses yeux. De la crainte ? De l'étonnement ? Qu'était-ce ??
Son regard s'était comme... voilé.
Une réflexion intense, sans doute.

- E... Elisa ?

** Ben ouais, c'est moi... **

La situation était assez gênante... Pourquoi la regardait-elle comme ça ??
Silence.
Le vent fit voler une feuille jusqu'à Elisa qui n'y prit aucune attention tant elle était concentrée sur la jeune femme, prête à s'enfuir au moindre mouvement suspect.
Le regard de l'inconnue changea, animé d'une curieuse flamme.

- Tu as été élevée chez deux marchombres et tu ne connais pas tes parents... C'est ça ?

Le sang d'Elisa se glaça. Comment savait-elle ça ? Seuls les directeurs de l'académie auraient pu avoir accès à ces informations ! Et encore !

- Alyssa et Alix.

Elle les connaissait. Cette femme connaissait ses tuteurs.





Elisa releva la tête. Des cheveux blonds, des yeux noirs...
Ses épaule tremblèrent, ses yeux à peine secs s'humidifièrent et c'est avec toutes les peines du monde qu'elle parvint à articuler :

- M... Maman ?