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 Un cousin dans la foule (RP terminé)

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Shaïlan Dal'Kenta
Shaïlan Dal'Kenta

Voleur
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MessageSujet: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 1:09

Al-Vor...
Ville de débauchés, de riches nobles et de gras paysans. Ville de bourgeaois pédants et d'artisans fortunés. La ville de rêve, quoi. Surtout qu''en ce moment avait lieu la grand foire, lieu de vive animation. Et surtout...tout le monde qui possédait un temps soit peu d'argent s'y rendait, attiré par la fête bruyante, les tentures chatoyantes et les multitudes de produits à venir acheter. Shaïlan passait tous les ans ici, au moment de la foire, car, chaque année, il revenait plus que riche, plein aux as, débordant de pièces et d'écus, une femme sous chaque bras et une bouteille de vin aux lèvres.
Mais cette année, il pressentait que quelque chose n’allait pas marcher. Le vol des oiseaux, des teints plus sombres sur les minois des filles qu’il courtisait…ou tout simplement des bourses moins pleines, aux ceinture des gens. Pestant contre ces Mercenaires, qui faisaient régner la terreur et les bourses vides, le jeune voleur approcha d’Al-Vor, marchant toujours avec cette allure qui le caractérisait. Hautaine. Celle du noble qu’il était et serait toujours.
Pas comme son idiot de cousin, là, Dolohov, qui, à ce qu’il paraît dans la famille, était parti suivre un Maître obscur et ténébreux. Pour faire quoi d’ailleurs…D’après les sources haut placées ou enfouies sous terre du jeune héritier des Dal’Kenta, son cousin blondinet avait été converti au Chaos, mais sans certitude. A vrai dire, qu’il ai été converti à ça ou à la vénération des siffleurs gazouillants, l’une des sectes les plus puissantes et redoutées de la région, le « grand cambrioleur » n’en avait cure.
Toujours est-il que Shaïlan n’avait toujours pas atteint les limites des premiers baraquements et échoppes, et que le jour allait bientôt se coucher. Il fallait se dépêcher. Car les meilleurs victimes finissaient toujours leurs achats avant la nuit, de peur justement de se faire tirer leur argent. Cependant, et ça le voleur le savait, pour se l’être répété des dizaines de fois :

-Entrain de bon matin, argent plein les mains.


Ressassant plusieurs fois cette phrase, il ralentit néanmoins le pas. Après tout, pourquoi se presser tout en sachant qu’il ne récolterait pas grand-chose le soir. Alors qu’en attendant la nuit tombée, il pourrait cambrioler une ou deux échoppes, puis se payer le luxe des péripatéticiennes d’Al-Vor, qui ne devaient pas manquer en ces temps de fête.
Se frayant un chemin parmi la foule de paysans et de carrioles qui allaient camper hors de la ville, il repéré des hommes bedonnants qui riaient, discutaient bruyamment, parlaient de revenir le lendemain… Intéressant tout cela dites-moi…
Mais avant de songer à la nouvelle journée du lendemain, le kleptomane sourit, apercevant non loin les portes de la cité qui se profilaient, et avec elles toutes ces boutiques et toutes ces femmes. Shaïlan passa sans problème, saluant un des gardes d’un signe de tête, trébuchant soudainement. Il tomba contre l’autre garde, se ratrappa à sa manche, se redressa et s’excusa vivement. Mais sans baisser la tête. Fier. Comme un noble qu’il était. Comme un être dont le sang pur était supérieur à celui de ces roturiers.
Les gardes le laissèrent passer sans se douter une seconde de qui il était. Fort de son masque et de son habileté, il poursuivit sa route, et de sa manche brilla un bref instant l’éclat d’une bourse que l’on cache…

La nuit tomba, et avec elle disparurent les acheteurs, les touristes, ou les curieux. Les marchands recouvraient leurs étals de draps, enfermaient les animaux dans des cages, soupiraient de cette longue journée passée à convaincre les quidams d’acheter leurs produits, et non ceux du voisin. Les rues se vidaient peu à peu, laissant place à un silence, seulement troublé par la lointain tumulte des auberges et autres tavernes qui parsemaient la rue marchandre. Shaïlan parcourait lentement le pavé, posant une main sur un drap d’étal, la ramenant vers lui, tandis qu’un éclat doré luisait le temps d’un soupir avant de disparaître dans les replis de son manteau de cuir. Tout comme le voleur qu’il était, il avait une réputation à tenir. Tout y passait. La bague dorée, sertie d’une pierre en toc, le tigre des plaines en bois, reproduction des îles alines sous-traités, ou encore les branchages qu’un sculpteur avait fait, sans oublier les tissus et étoffes en provenance des pays Faël…
Bref, tout ce qui se revendait deux fois plus cher en contrebande…

Après quelques minutes passées à s’en mettre plein les poches, le jeune homme repéra quelques prostituées plutôt bien balancées, et pas trop chères….

**

Le lendemain matin (vous y avez cru, hein Razz), Shaïlan partit de l’auberge où il avait passé une si agréable nuit, et attendit patiemment les premiers badauds perché sur le toit d’un commerce, tranquillement assis contre une cheminée, les jambes au dessus du vide.
Repérant les bourses rebondies et les femmes aux plus jolies formes, le jeune frivole souriait. La journée s’annonçait bien, et il faisait beau. Que demander de plus…

C’est alors qu’il le vit. LUI. Mais avec dix ans de plus. Mais avec tout l’entraînement qu’il avait reçu. Mais avec cette face à foutre des claques. Mais avec cet air de nobliard si caractéristique des Zil’Urain que lui, membre des Dal’Kenta, avait envie de se rouler par terre de rire. Et pourtant, et pourtant…
Se mettant en chasse, le voleur suivit son cousin de loin, à distance, repérant la bourse pleine à craquer, les bagues d’une valeur inestimable, les chaînes et autre colliers, qui scintillaient tous de cet éclat de l’inconnu. Irrésistible joyaux…Dommage que leur porteur ne les mérite pas…
Décidément trop enthousiaste à l’idée de voler son propre cousin, Shaïlan sourit sardoniquement, et se rapprocha de lui. Ses pas devinrent vent, silence, ses gestes eau fluide…et ses doigts crochetèrent le nœud de la bourse, qui glissa tout doucement dans sa manche, sans le moindre remous, sans le moindre bruit…S’éloignant lentement de quelques mètres, le temps de mettre son larcin à l’abri, le jeune kleptomane revint à la chasse, avec cette fois-ci en ligne de mire le sublimissime torque que portait le blondinet autour de la nuque, et qui était légèrement détaché. D’une main experte, cachée par les mouvements de la foule, le voleur défit lentement l’attache, et le collier suivit sans que son porteur ne s’en rende compte le même chemin que sa bourse. Fier de son exploit, le jeune Shaïlan se faufila près de l’oreille de son aîné, et lui murmura, narquois :


-Je suis là, petit blond…Te souviens-tu de moi… ?


Avant de se fondre dans la foule comme goutte d’eau dans un océan, espérant que son cousin arriverait à le suivre…

Dolohov Zil' Urain
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Blond-en-Chef
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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 14:16

Le soleil brillait ce matin là, quand Dolohov ouvrit les yeux.
La douceur de l'air amplissait la chambre du jeune noble, qui soupira d'aise dans ses draps de soie. Il ne verrait aucune apprentie aujourd'hui, et Lindörm, depuis la rencontre avec Marlyn, semblait vaquer à ses occupations en laissant son mentaï préféré tranquille...

Cette saleté de démon... Dire qu'à cause de lui il avait failli tuer Marlyn... A cause de son nom. A cause de son masque. A cause de ses choix de vie.
A côté de lui, un léger mouvement... Une douce chaleur pressée contre son flanc. Sans même regarder le visage de son amante d'une nuit, il passa une main dans ses cheveux. Il devrait revoir Marlyn, très prochainement... Il faudrait qu'il lui fasse comprendre, et au plus vite, le recul par rapport aux autres.
Lui, par exemple, passait pour le noble classique...
Amateur de peau soyeuse, de satin et de parrures, fin chasseur et combattant de talent -mais pas trop, il ne fallait pas oublier qu'attirer l'attention dans un domaine comme celui-la pouvait attirer les soupçons- d'un goût exquis et cultivé au possible...
Même si pour ses semblables, il pouvait passer pour un imbécile, ou même quelqu'un de sympatique, ceux qu'il acceptait comme camarades, dont ses anciens compagnons d'étude, savait que comme tous les sang vraiment bleu, la manipulation et les talents d'orateur étaient quelque chose de naturel chez lui..

Un baiser sur son épaule lui fit tourner la tête vers une jolie rousse au regard de velour, les cheveux en soleil autour de son visage aux traits réguliers... Un sourire mutin étirait ses lèvres pleines et purpurine.

-Bonjour.

Un sourire apparu sur celles du mentaï, qui répondit à la salutation d'une voix calme et détachée. La jeune femme approchait ses lèvres de son visage, il l'arrêta d'une main, qu'il glissa dans son cou.

-Tu devrais déjà être partie, bel ange... Il ne serait pas bon pour la réputation d'une fille de ton rang d'être trouvée dans les bras d'un homme.

Il l'embrassa quand même, juste en remerciement de la soirée passée. Son sourire se teintait d'ironie au fur et à mesure que le regard de la jeune fille se faisait brûlant.

-Si on me trouve avec toi... Peut-être voudra-t'on que je t'épouse?

-Ca... Ce sera seulement dans tes rêves...

Le regard changea, devint plus perdu, alors que l'héritier des Zil' Urain l'éloignait définitivement de son corps. Sans une oeillade pour sa compagne, il ramassa les affaires qui ne lui appartenaient pas, revint vers le lit, et les posa dans les bras de la jeune femme. Un adieu qu'il aurait oublié dans l'après-midi, en allant renouveler quelques informations à la foire d'Al-Vor, et tant qu'à faire, s'acheter une ou deux autres ceintures de soie...

*

L'air était parfumé, et la foule pressée dans les rues d' Al-Vor... Comme d'ordinaire, les marchand hurlaient aux clients des promesses de qualité et de rareté, attirant à leurs marchandises des regards de pure convoitise ou d'un dédain sans nom...
Les femmes se pressaient devant les étales d'étoffes, les ménagères devant les étales de fruits, et les voleurs auprès des hommes comme lui...
Car aujourd'hui, Dolohov était ce qu'on attendait de lui. La démarche haute, l'air hautain, les parures les plus somptueuses accrochées à son cou, les vêtements de la soie la plus fine...
Il était le centre d'attention des marchand, qui lui hurlaient des prix inconcurençables, des jeunes femmes, dont il sentait le regard glisser sur lui, des femmes plus mures, envieuses, de certains badauds, dont le regard signifiait des injures à la démesure de leur jalousie.
Par la Dame, que c'était bon d'être con... Par la Dame, ce qu'il aimait l'envie, et le pouvoir que lui assuraient son nom... Par le sang, comme il se sentait au dessus de tous ces mortels, avec son identité véritable, si bien dissimulée...
Soudain, il sentit comme une présence en lui, et se rappela Alasa. Serait-il possible qu'elle l'ait suivi une seconde fois? ...Non. Ca aurait impliqué qu'elle l'ait démasquée, et personne ne pouvait être capable de ça. Alors quoi? Un mercenaire? Un voleur...? Oui, un voleur, qui s'approchait de plus en plus...
Il fallait s'y attendre, avec tous ces bijous, et la bourse gonflée qu'il portait sur la hanche... Et il faudrait le laisser faire, oui, pour que les autres nobles n'aient pas de soupçons... Laisser se produire un larcin, une fois tous les trois mois au moins... Pour s'abaisser à leur niveau, pour qu'ils ne comprennent pas son génie.
Qu'il avait été bien inspiré de remplir à moitié sa bourse de bout de feraille... Il allait être heureux, son voleur!

le poid à son côté disparu, et Dolohov ne put que saluer l'habileté du voleur. Personne, qui n'avait eu une formation semblable à la sienne, n'aurait pu le sentir. Débarassé, maintenant, il devrait jouer la scène du pauvre noble dépouillé...
Son sourire se fit plus épanoui, encore. La vie était belle, d'autres complots se préparaient, les réseaux s'affinnaient... Il avait maintenant un contact par grande ville, qui occupait une place enviable, où passaient énormément d'informations... Il parviendrait, un jour, à devenir le mentaï le plus puissant. Puis... Il prendrait le pouvoir. Lindörm devrait disparaître, mais il trouverait un moyen. Il était sûr, depuis la réunion à l'Antre que les plus fins n'avaient pascru en son discours. Il faudrait qu'il les retrouve, oui... Et q'il fasse passer ses retrouvailles pour des choses anodines, que Lindörm n'irait pas voir...
A nouveau, une légère sensation de légerté... Et quelques mots sussurés à l'oreille. Cette voix qui ne lui disait rien.. Juste cette façon de le nommer... "Petit blond"... Peu auraient osé se le permettre...

Il se retourna, jouant à la perfection la volte face, et amusé, entendit un homme grogner un "Faites attention" sur sa gauche. Il se glisssa dans cette direction, évitant une grosse femme au panier tombé au sol, ansi qu'un vieux noble qui replaçait son mouchoir de poche à sa place. Et là, devant lui, à moins d'une dizaine de mètre, une longue silhouette aux cheveux noirs filait, avec grâce et rapidité, vers l'ombre et les autres ruelles.
Le chasseur avait sa proie... Il suffisait de la piéger, maintenant. A gauche, il braqua, passant derrière un des baraquements d'itinérant de passage, à l'étal somptueux. Plus tard, il reviendrait... Quand il aurait retrouvé son torque. Accélérant le pas, il tenta de garder dans son champ de vision son voleur, qui avait une agilité que lui auraient envié un grand nombre de mercenaires. Et un maintien digne des grandes familles.

*Mauvais choix, Proie, cette rue là n'aboutit qu'à un croisement avec l'avenue la plus petite...*

Il vira à gauche, et parvint ainsi, en arrivant à contre sens, à tomber nez à nez avec son voleur. Les yeux noir comme un ciel sans lune, éclairé par des étoiles d'adrénaline, un sourire défiant, qui loin de se fâner s'intensifiait en dévisageant l'héritier blond.

-Tiens. Le destin me fait perdre une bourse, pour mieux me rendre mon cousin... Tu dois être tombé bien bas, le Mioche, pour dérober à ta propre famille... Si ça peut t'aider, en temps que véritable noble, je veux bien te laisser ma bourse. Rends-moi donc mon torque, et ôte toute suite ta main de ce bracelet.

Un regard entre surprise et courroux... Et un sourire ironique de la part du mentaï... La famille n'était pas quelque chose en quoi Dolohov avait foi. Son cousin non plus, visiblement... Que cette journée serait belle... On lui offrait la paix, et en plus, il retrouvait son souffre douleur préféré.. Son cher cousin. Que de souvenirs...

-Ca fait tellement d'années... Je m'étonne que tu m'aies reconnu. Je suis donc si innoubliable que ça?

Shaïlan Dal'Kenta
Shaïlan Dal'Kenta

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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 17:28

Court.
Court, le jeune voleur qui sait que sa victime l’a vu. Court, le brigand fier de son larcin, fier d’avoir retrouvé son cousin. Court, le pickpocket habile, qui tient entre ses doigts un bracelet d’or pur, sur lequel était gravé le sceau de Zil’Urain, bijou de famille d’une valeur inestimable pour ces marchands stupides qu’un grain d’or fait miroiter. Court, le kleptomane sournois que la vie a changé, rendu silencieux et aussi léger que l’air.
Se faufilant entre la vieille ménagère qui lui jetait un regard courroucé, sans se rendre compte que sa ceinture venait de s’alléger, et la jeune et jolie fiancée que rien ne saurait séparer des bras de son mari amoureux, sautant par-dessus des tonneaux d’huile, des sacs d’arachides, des entassements des bibelots en tout genre, baissant la tête pour ne pas heurter la cage du cacatoès aux plumes chatoyantes, ou encore un poêle dernier cri, effaçant ses épaules minces pour disparaître entre le mur aux pierres nues et l’homme bedonnant ivre mort, affalé contre ma fontaine, Shaïlan riait, de son rire si juvénile encore, car la vie lui souriait, il venait de voler son cousin si haï et si violemment évité, et en plus il s’amusait comme un fou, à courir dans la foule, comme deux gamins qui jouaient à cache-cache.
Il atteignit finalement une ruelle, à peine essoufflé, mais le rouge aux joues, montée d’adrénaline. Se retournant brièvement, le jeune noble eut le temps d’apercevoir le blond arriver en courant, ses écharpes de soies et ses tuniques stupidement décorées volant au rythme de son allure rapide. Poussant un cri sarcastique, le jeune homme laissa l’autre arriver un peu plus près, avant de repartir dans sa fuite gamine. Ce qu’il ne put prévoir, ce fut l’embranchement de deux venelles, qui allaient sûrement permettre à son aîné de le rattraper. Pestant contre l’empereur, qui avait fait aménager Al-Vor de manière dangereuse pour les fuyards –ce qui, le noble ne voulut l’admettre, était une décision pourtant sage et avisée-. Alors qu’il suivait sa victime du coin de l’œil, celle-ci disparut dans une avenue tangente, prenant un chemin qui laissait présager un possible piège.
Sur ses gardes, Shaïlan continua de courir, esquivant des tas d’ordures putrides et des clochards nauséabonds, dont il doutait que certains fussent encore vivants. Mais les secondes passaient, et Dolohov ne réapparaissait pas, toujours pas, dans un passage non loin, car il entendait le bruit de sa course, et le cliquètement de ses nombreux bijoux coûteux.

Et pourtant…
Le grand dadais blondinet réapparut juste devant lui, obligeant le cambrioleur à freiner des quatre fers pour ne pas le heurter. Circonspect sur la voie qu’avait emprunté son poursuivant, son sourire s’intensifia néanmoins, tant la circonstance était amusante. Revoir son crétin de cousin, comme ça, après plus de dix ans de néant…ça le faisait marrer. Se retenant d’éclater de rire, devant l’accoutrement plus que princier et burlesque du Zil’Urain, le jeune voleur se rasséréna, et prit son attitude fière et droite, le menton relevé, et sourit narquoisement, tout en écoutant ce que le mec du même sang que lui –malheureusement- avait à lui dire :


-Tiens. Le destin me fait perdre une bourse, pour mieux me rendre mon cousin... Tu dois être tombé bien bas, le Mioche, pour dérober à ta propre famille... Si ça peut t'aider, en temps que véritable noble, je veux bien te laisser ma bourse. Rends-moi donc mon torque, et ôte toute suite ta main de ce bracelet.

Posant un regard désolé, faussement piteux, vers son aîné, puis vers le bracelet de famille qui étincelait autour de son propre poignet, Shaïlan sourit encore plus. Son autre main tait occupée à dénouer le lacet de cuir de la bourse, et ses doigts experts repérèrent aussitôt que le métal n’était pas d’or. Un appât. Un bête appât. Et dire que lui, le « gentleman cambrioleur », s’était laissé berner par un crétin. Tsss…
Le quolibet que lui asséna Dolohov le fit légèrement tiquer. Et dire qu’il pensait que ce surnom, « Le mioche » avait disparu de sa vie…Voilà que la mère Destinée le lui rejetait en pleine figure, comme pour lui rappeler qu’on ne se débarrasse pas si facilement des cousins pot-de-colle.
L’espace d’un instant, Shaïlan leva le poignet, faisant miroiter dans les yeux gris de Dolohov le somptueux bracelet d’or, et son interlocuteur leva à son tour la main, pour le lui reprendre. Ironique, et enfantin malgré son âge plus qu’adulte, le kleptomane abaissa le poignet, et le bracelet, rapidement crocheté, disparut dans les sombres replis de son manteau de cuir, peut-être dans une des multiples poches qui le composaient, et où reposaient mille trésors.
Au tour du torque, maintenant. Le faisant rouler entre ses doigts, le cadet l’observa à la lumière du jour, d’un œil professionnel et ironique, tandis que son cousin des Zil’Urain reprenait :


-Ca fait tellement d'années... Je m'étonne que tu m'aies reconnu. Je suis donc si inoubliable que ça?

Dix ans, mon grand, dix ans…Et il n’avait toujours pas changé. Toujours aussi imbu de lui-même, persuadé que son ancien souffre-douleur était faible et casse-pieds, toujours persuadé d’être le plus fort. Oh, tu dois bien être le plus fort…mais je suis le plus agile, petit blond…
Faisant disparaître l’éclat du torque sous ses doigts de cambrioleur, Shaïlan fixa de son regard perçant et moqueur son cousin, avant de prendre la parole, s’adossant à des cagettes, près du mur :


-Il faut croire, cousin, il faut croire…Tellement idiot que tu étais… Je ne risquais pas de t’oublier, non ?

Evitant une claque machinale d’un aîné froissé en se penchant, le voleur éclata de rire, un rire franc et sournois, un rire fourbe et provocateur.

-Tu veux ton bracelet, et ton torque chéri...Oh, que c’est dommage, j’avais justement des projets pour eux…Ce bracelet des Zizil’Urain avec son nouli petit sceau, tu y tenais, n’est-ce pas ? Ahaha, Dolohov…Que la vie est amusante. Te revoir, après dix longues années d’absence, mais où étais-tu donc parti ? Après tes minettes, ou après un grand amûûûr qui t’aurait fait perdre le peu de neurones qui te restait ?

Noble, voilà ce qu’était le voleur en cet instant. Prenant une pose plus qu’altière, Shaïlan était aux anges, peut-être plus encore qu’après cette délicieuse nuit passée en compagnie de femmes exquises et peu exigeantes…et surtout fortunée. Sortant des replis de son manteau de cuir noir la bourse qu’il avait dérobée à son cousin, le kleptomane lui envoya d’un geste léger et trivial. Dolohov rattrapa habilement ce qui, au fond, n’était qu’un sachet de clous. A voir son regard, l’aîné s’attendait également à ce que son jeune cousin lui rende le torque, ou encore le bracelet. Ce qui n’arriva pas.


-Oh…tu veux ton torque ? Bah va le chercher, tiens !

Le glissant dans sa manche, à l'abri, le jeune homme soutint le regard de son aîné, qui semblait ne pas apprécier que le bijou disparraisse de sa vue. S’apprêtant à faire de même avec le bracelet, Shaïlan vit avec satisfaction un mouvement de Dolohov Zil’Urain, le blond…

Dolohov Zil' Urain
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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 16 Déc 2007 - 22:04

Le mioche, qui ne méritait plus vraiment son surnom aujourd'hui, faisant preuve d'une morgue qui réjouit l'âme du mentaï...
Le petit air vexé qui transparaissait derrière les nobles manières qu'ils avaient en commun.
Et à le dévisager, Dolohov se entit relativement fier d'être lié par le sang à ce petit voleur... Au moins, il avait du répondant, et une agilité hors des normes.

Sourire ironique, faussement faché d'un Dolohov qui savourait cet instant de pure supériorité, où il était parvenu à berner celui qui devait le connaître au mieux, pour l'avoir regardé pendant tant d'année avec envie dans les yeux...
Le bracelet au poignet du Shaïlan scintilla un instant, puisdisparu, et le torque apparu comme par magie...
Le cousin semblait toujours attiré par ce qui brillait à la manière d'une pie... Un pauvre oiseau, mais diable, quelle rapidité de mouvement...

-C'est tout à ton déshonneur de me traiter d'idiot... Ca fait de toi un jaloux d'idiot... un vrai crétin, acheva t'il agacé par la gaminerie dont faisait preuve Shaïlan, qui le nargait à présent, en refusant de lui rendre son larcin.

Tentative de claque, facilement esquivée par son cadet, que la situation semblait autant amuser que le noble blond. Puis à nouveau, début d'une joute verbale...
Dolohov ricana mentalement, en constatant que son cadet était resté nfantin dans les mots, comme pour mettre son retard linguistique en avant, inconsciemment probablement, mais assez pour faire rire le noble qu'il jouait.
Tout en élégance, Shaïlan aurait rendu fier sa tante par son maintient racé... Et probablement aussi par ses mimiques dénigrantes.
Et sans attendre de réponse de sa part, l'héritier des Dal'Kenta poursuivait, provoquant comme pouvait l'être un jeune enfant inconscient.. Un chien fou.. Diablement amusant, d'ailleurs.
Et derrières ses grands airs, il parlait comme un gosse du peuple, en usant de mots insignifiants et prononçé comme le faisaient ces abrutis qui n'avaient pas été instruits...
Le regard du blond mentaï se tinta d'une moquerie pure et simple, alors qu'il répondait à la provocation..
Les occasions de se divertir étaient tellement rares, depuis sa rencontre avec le démon.. Tant de plans avaient été contrariés...

-Non, non, Shaïlan, aucun rapport ni avec les minettes ni avecl les sentiments.. Je ne pense pas que tu pourrais comprendre... Après les études à l'académie, quelques amis et moi avions envie de découvrir une partie du monde, à la manière de nos très puissants ancêtres.
Ce fut une belle année, que je ne regrette pas... Le luxe, les femmes les plus exotiques, les plus racées... Les paysages les plus époustoufflants...
Le grand amour? Je te le laisse, cousin... La rumeur parle beaucoup de toi,à ce sujet... Il parait même que tu en es à caresser les femmes-à-payer... Je m'étonne. J'aurais éspéré qu'avec ton éducation et les traits que nous avons en commun, tu serais parvenu à séduire moins villes que ces créatures...
Souiller ton sang sous leur jupes, apprendre leur argo.. pas que je me sois attendu à une bonne maîtrise de la langue, de ta part, mais... J'osais au moins espérer que ton vocabulaire serait un jour à la hauteur de notre rang. Les illusions ont la vie dure, je vois...

La colère dans les yeux de l'autre, qui à coup sur ne tarderait pas à rétorquer par des sarcasmes plus virulents, plus bassement terre à terre... Au moins, c'en serait, et son petit noble pourrait jouer pour une fois, avec son joujou d'enfance préféré.
Cette fois, il reprit la bague que le mioche avait tenté de lui piquer, d'un simple tour du poignet. Le noble esquissa enfin un geste, vers son cadet aux yeux de nuit.
S'avança jusqu'à le mettre dos au mur.

Ne t'emballes pas, Mentaï, ton personnage n'est qu'un noble. Et lui, il ne mérite pas que ton masque se fendille... Même si tu aimes le rabaisser.. N'utilise rien que tu pourrais regretter, se rembarra t'il mentalement.

Aussi Dolohov toisa son cousin de toute la hauteur de son corps, parvenant à sauver un autre de ses bijou des mains bien baladeuses du brun ténébreux dont le rire sarcastique était en soi une source de souvenirs...

-Garde donc un peu tes mains chez toi, Gamin... Je ne mange pas de ce pain là. Rends-moi mes effets, maintenant... Je comprends que tu jalouses mon nom au point de vouloir le porter en parrure, mais... contrôle donc tes pulsions et allons boire un verre, histoire d'évoquer un peu ce que nous sommes devenus, ou le bon vieux temps? Ce n'est pas courrant, quand même, de retrouver quelqu'un comme ça après 10ans.

Un petit sourire, avant de s'éloigner de lui. Autant jouer le jeu, et faire durer ce moment... Allait-il fuir? Ce serait passer pour un lâche, et si Dolohov se rappelait bien, Shaïlan était aussi orgueuilleux que pouvait l'être un noble.
Qu'était-ce, dans son regard? Des nouveaux sarcasmes? Un nouveau larcin, effectué au nez et à la barbe de ses réflexes?

[c'est un peu plus court... m'enfin... :/ ]

Beitiris Ar' Kriss
Beitiris Ar' Kriss

Mentaï
Messages : 61
Inscription le : 16/12/2007

MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeLun 17 Déc 2007 - 12:46

La foire d'Al-Vor, le lieu où elle devait rencontrer l'un des plus grands Mentaï...

Dolohov Zil' Urain. Un nom porteur d'une grande noblesse et d'une longue tradition aristocratique. La " Dame rouge " arpentait la foire de son pas altier et majestueux, fendant les rangs des roturiers qui avaient, malgré tout, le normal réflexe de s'écarter sur son passage. L'héritière déchue des Ar' Kriss en imposait par son seul regard...
Pour l'occasion, elle avait passer le baudrier de son sabre à la taille, et non sur le dos comme elle avait l'habitude de le faire. Cela la gênerait si elle devait escalader des bâtiments à toute vitesse, mais c'était le prix à payer pour ne pas attirer l'attention. Une aristocrate au port altier ne passe jamais inaperçue avec un sabre porté dans le dos... son ample cape noire dissimulait le tout. En ce moment, elle ressemblait tellement à sa soeur, Slynn.

Ne pas surtout pas penser! Ne pas laisser les émotions la submerger! Se concentrer sur son objectif : Dolohov Zil' Urain! Elle devait à tout prix rester lucide, ne pas sombrer dans la folie... sans quoi, sa mission échouerait. Tous ces roturiers... tous ces manants qui la dévisagent... comme elle a envie de les égorger comme les gorets qu'ils sont! Mais elle ne peut pas, elle ne doit pas! Discrètement, sous son ample cape, elle dégaine sa dague de sa main gauche- car elle est gauchère, comme Slynn - et se l'enfonce dans la paume droite. La douleur la ramène hors de ses pensées, le sang coule, mais elle n'en a cure. Il ne fera qu'alimenter la couleur rouge sang de sa robe. Sa vision redevient claire, son esprit concentré : elle doit trouver Dolohov Zil' Urain.

Elle l'a vu! Oui, il correspond à la description que lui a faite le tenancier de l'Auberge du Siffleur, un noble aux cheveux blonds et à la stature quelconque... si ordinaire pour un noble, tellement parfait pour un Mentaï. Sans hésiter, Beitiris le suit. Elle doit se focaliser sur lui, ne pense à rien d'autre, ne pas se laisser emporter. Un autre homme s'approche de Dolohov, ils se ressemblent... oui, un vague air de ressemblance. Parents, peut-être... mais pas des parents proches. La scène devient confuse... Beitiris court pour les suivre. Dans une ruelle sombre, un garde la fait chuter... cet imbécile avait laissé traîner sa lance. Non!!! Sa folie s'empare d'elle... une colère indiscible et démente... une envie de tuer plus forte que tout. Dans un geste emporté et furieux, elle lève sa dague en agrippant l'homme par le cou. Il se débat, mais la démence de Beitiris lui donne une force terrible... elle lève son arme, frappe, elle la lève de nouveau, frappe, et encore une fois, une nouvelle, une ultime fois...

L'homme s'écroule, mort. Sa cotte de mailles est percée en de nombreux endroits par la lame effilée de la dague. Son sang macule le sol. Beitiris reprend progressivement ses esprits, cela était si bon... Redevenue lucide, une vague de panique la prend, elle balaye du regard toute la ruelle... une chance, il n'y a personne. Rengainant rapidement sa dague, elle s'enfuit dans l'ombre de la ruelle et la traverse rapidement, son capuchon rabattu sur son visage. Arrivée de l'autre côté de la ruelle, Beitiris constate la plus évidente des évidences, Dolohov Zil' Urain et l'autre homme ont disparu... Restée concentrée sur la recherche, ne pas penser à autre chose, ne pas ressentir, c'est la clé! Fouiller Al-Vor, elle n'y songeait même pas. Ce serait trop long et ne serait qu'inutile. Aller à la rencontre de Dolohov Zil' Urain semblait hasardeux, alors pourquoi ne pas le faire venir jusqu'à elle... l'Auberge du Siffleur, il y viendra.


Shaïlan Dal'Kenta
Shaïlan Dal'Kenta

Voleur
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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeMar 18 Déc 2007 - 21:56

Il s’avance...
Shaïlan recule, amusé, mais sentant dans son ventre une pointe d’inquiétude naître. Dolohov, l’aîné...Plus grand, plus fort...Toujours le dominant. Même après tant d’années, il prenait le contrôle de la situation. Même après un si grand changement dans son attitude à lui, il ne pouvait s’empêcher de se défiler face à son cousin...
Il s’avance encore...
Shaïlan recule encore, son pied rencontre une cagette démontée, qu’il expédie au loin d’un coup de pied. Ses mains passent fébrilement autour du torque, font et défont l’attache, nerveusement, tandis qu’il continue de céder du terrain à son aîné. Allez, montre un peu plus d’orgueil, Shaïlan, c’est pas un blondinet qui va te faire peur, à la fin !

Relevant le menton, et toisant le regard moqueur de son familial, le jeune homme sentit cependant le mur glacé contre son dos. A droite, une benne à ordure. A gauche, des cagettes. Et devant...Dolohov...Piégé. Piégé comme un néophyte, lui qui volait, lui qui menait à bien des cambriolages avec expertise et habileté. Pour tenter de distraire l’attention de Zil’Urain, le kleptomane laissa courir ses doigts ostensiblement le long de la main du noble blond, s’emparant de la chevalière qu’il portait. Malheureusement, cela ne prit pas. Son interlocuteur avait compris, et l’en empêcha, tout en se rapprochant davantage. A présent, ils se trouvaient à quelques centimètres l’un de l’autre. Seulement, l’éphèbe faisait une tête de moins que de aîné. Frustré et atrocement vexé, il ne put qu’écouter le sermon de son cousin.
Que c’était agaçant !
Et cette chevalière, qui miroitait, à deux centimètres...Non, calme-toi un peu, Shaïlan, ce n’est pas le moment de perdre le peu, très peu de confiance qu’il a envers toi...
Et, alors que ses habiles mains de voleur coururent encore vers la chevalière, Dolohov reprit.


Son discours étira un autre sourire chez son cadet. Boire un coup ? Pourquoi pas...Après tout, les tavernes regorgeaient d’ivrognes peu attentionnés, donc de bourses faciles à tirer.
Mais avant cela, il devait faire remarquer quelque chose au blond.
Prenant la parole d’un ton sarcastique, Shaïlan rétorqua :


-Avant que nous n’allions boire un verre Dolohov, regarde donc ton poignet...

Alors que celui-ci s’écartait un peu, laissant le jeune éphèbe respirer, le cadet indiqua le poignet gauche du Mentaï.
Le bracelet subtilisé précédemment y étincelait, à la lueur du peu de soleil qui filtrait dans la venelle insalubre. Juste avant que le Zil’Urain parle, et qu’il croyait se faire voler sa bague, Shaïlan lui avait repassé implicitement le bracelet, sans que son propriétaire ne s’en rende compte...
Intriguant, l’art des pickpockets, n’est-ce pas ?
Amusé par l’air étonné de son cousin aux cheveux blonds, le jeune noble reprit :

-Allez, fais pas cette tête ! Il me reste toujours le torque...Si on allait boire ce fameux verre, mainetant...maintanet...euh...maitennant...Roh et puis flûte !

Furieux contre lui-même, et contre cette forme de dyslexie qui le tenait toujours, quand il était sous stress, le jeune homme balbutia encore un peu, mais soutint le regard moqueur de Dolohov, comme pour l’empêcher de lui rire au nez.
Puis, comme pour couper court à toute pensée mal avisée, il sauta par-dessus les cagettes, et sortit dans la grande rue marchande, son cousin sur les talons.
Lui jetant un regard pour lui signifier une auberge plutôt riche, non loin, Shaïlan disparut un bref instant du regard de son aîné.


**
Je passe au travers de ces gens du peuple, comme de l’eau entre les doigts...Ils ne me voient pas, ils sentent juste comme une brise passer on loin d’eux. Tellement perdus dans leurs pensées à eux...Les femmes ont le teint cireux, les mauvaises nouvelles et les disparitions de proches sont si nombreuses, ces temps-ci, que même les plus enjouées ont perdu le sourire...et moi je glisse entre la ménagère et le paysan, entre le guerrier le philosophe. J’ai une soudaine envie d’éclater de rire. Rien ni personne ne peut plus me gêner, je suis brise de vent dans la tempête, je suis jeune, beau, et invisible. Invincible...D’un mot, je fais tomber les femmes, d’un autre, j’emmène leur cœur. D’un dernier, je le leur brise. Elles sont toutes à mes pieds, parce que je parle bien, parce que je suis charmeur et charmant, parce que toutes les jeunes filles recherchent l’homme idéal. Et moi je suis là, j’en embrasse une au passage, je mets la main sur la hanche d’une autre, je passe la nuit avec celle-ci, je couche avec celle-là...Et pas une, pas une seule, ne se doute de qui je suis.
Je suis brise de vent dans la tempête. Pas une boutique n’ignore mon sobriquet, pas un garde n’a jamais reçu l’ordre de me traquer. Sans succés. Je suis. J’étais et je serais, et personne ne pourra m’en empêcher ! J’ai soif de vivre, j’ai soif de voler, j’ai faim de ces femmes si jolies. Mes doigts de pianiste m’appellent, m’implorent sans cesse, je ne peux résister à leur chant, et sous la mélodie de mon geste, je vole. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je vole parce que j’aime voir le visage désespéré des gens qui cherchent leur bourse, je vole parce que mon corps me supplie de le faire. Je vole pour vivre. Je vole pour m’épanouir. Car je n’ai pas réussi là où mon cousin a vaincu. Je ne suis et je ne serai jamais le noble idéal. A cause de mon langage. A cause de ma dyslexie. A cause de mon envie de voler, sans cesse.
Je suis kleptomane.
Je suis voleur.
Je suis Shaïlan Dal’Kenta.
Je suis.
Emporté dans mon tourbillon incessant, je cours, je m’éloigne de Dolohov, fendant la foule. Je ne vole pourtant aucun de ces pauvres bougres, qui triment. J’en ai envie pourtant. Mais je’ai déjà repéré un homme riche et opulent, mièvre et bedonnant, qui de l’argent qui lui sort de tous les côtés. Bijoux, vêtements, serviteurs, bourses multiples et rebondies, et j’en passe, et j’en passe...
Je cours, je vole, je glisse...
Je suis derrière lui. Silence. Une bourse passe dans ma main. Seconde. Une autre atterit dans ma manche. Souffle. La troisième suit ses sœurs. Battement de cil. Il est dépouillé de deux colliers.
Je m’arrête là.
Personne ne m’a vu. Les vieilles femmes ont le dos courbé par les labeurs, et je ne peux m’empêcher de sourire, moi, plein aux as.
Une ombre.
Un des colliers passe au cou de cette vieille, là, qui trime.
Un bruissement de feuilles.
La première des bourses atterit dans l’écuelle d’un aveugle, qui n’a rien.
Je garde les deux autres. Je suis clément, mais faut pas abuser.
Je suis brise de vent dans la tempête...

**

Shaïlan réapparut soudainement, bousculant au passage l'étal d'un marchand, faisant tomber au sol mille soieries, et autres étoffes de grande valeur. Pas le temps d'en subtiliser, il était bien trop frébile et suffisament riche pour se soucier de cet appel de son corps. Pourtant, un moment encore, il garda les yeux fixés sur l'itinérant, qui lui jetait un regard courroucé, tout en se penchant pour ramasser sa marchandise salie.
Le kleptomane déglutit. Il savait les yeux de son cousin fixés dans son dos. Ne pas voler. Ne pas voler. Ne pas voler.
Les couleurs flamboyantes du tissu ravivaient la flamme dans ses yeux noirs, et son esprit lui criait de tendre la main. Oui, de juste tendre la main, comme il le faisait si souvent...et de sentir le voile glisser le long de son bras comme le courant de la fontaine...
Non !
Il fallait calmer ses pulsions. Il le fallait. Juste le temps que les étoffes disparaissent de son regard. Briser ce lien des yeux vers la richesse...

Ce fut une main salvatrice qui vint le déconnecter de cette transe kleptomane. La main de son cousin, Dolohov, sur son épaule.
Combien de temps avait-il passé ainsi ?
Combient de temps aurait-il passé, si le blond n'avait pas été là...?
Reprenant toute sa lucidité, Shaïlan fit jouer un instant ses doigts, et du néant apparurent les deux bourses, pleines de pièces à craquer. Fier de son larcin, il dit d'une voix claire et teintée d'une jeunesse et d'une soif innasouvie :

-
Dolohov, tu n'auras pas besoin de sortir ta bourse, ce soir! Comme cadeau de retrouvailles, je nous paie l'auberge!

*et je me paie le luxe de te voler cette nuit...*pensa-t'il tout de suite.

Et il se dirigea d’un pas aérien vers la taverne la plus proche, dénommée « Taverne de l’ours endormi ».
Suivi du Zil’Urain, le kleptomane entra dans la salle noire de monde. Les effluves de mets délicats et parfumés parvinrent à ses narines, et le jeune noble qu’il était redressa le menton, et avança d’un pas fier et vindicatif à travers la populace. Arrivé au bar, après avoir enjambé un chien, évité un serveur, et effacé les épaules devant un gras marchand, il s’exclama, d’une voix calme, posée, noble et sarcastique :


-Vous avez une salle attenante et calme, patron ?
-Oui, mais il vous faudra payer.
-Passons. Je veux qu’on nous fasse servir deux bières d’orge là-bas.
-A votre service.

Se détournant définitivement du tenancier, Shaïlan lança un regard moqueur à son cousin, qui le laissait entièrement faire. Malgré son apparente frivolité, le cadet était bien décidé à prouver à son aîné qu’il était autonome et digne de confiance. Nonobstant leur permanente rivalité...
Entrant dans une salle plus sobre, où étaient installés deux divans autour d’une table, le voleur examina les possibles objets à dérober, et prit place sur la première des méridiennes, avec l’élégance innée de son sang. A présent qu’ils étaient seuls, le cambrioleur fixa le zil’Urain de son regard nuit.
Puis il prit la parole :

-Dolohov...Et dire que j’espérais ne jamais te revoir... Comme le hasard fait si mal les choses... Te souviens-tu de ce que tu m’a fait subir, pendant notre adoscelence... ascoledence... a-do-le-scence. ?

Tic. Agaçant...c’était agaçant de ne pouvoir parler sans balbutier ! Pourvu que le blond ne le relève pas, comme il avait l’habitude de le faire jadis...

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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 23 Déc 2007 - 20:11

Shaïlan le dos au mur...
Ce qu'il aimait ça. Toujours cette sensation de pure puissance, de suppériorité... C'était grisant, tellement grisant...
Il avait eu tellement de souvenirs avec le sal gamin qu'était Shaïlan... Des prises de becs, des rivalités de jeunes loups fous, cherchant à avoir la suppériorité et l'héritage du chef de meute... Des enfants déjà corrompus par le pouvoir et l'ambition... Dire qu'à l'époque déjà, il était le plus doué. Le plus aimé. Le plus choyé...
Mais que le morveux parvenait toujours à se venger... Avec sa saleté d'agilité. Ses mains qui courraient plus vite que celles de Dolohov ne le pourraient jamais, son sens de l'observation instantanée et innée, ses grands yeux qui riaient toujours du mauvais coup qu'il préparait...

Il reprenait la parole, et en fronçant les sourcils, Dolohov regarda son poignet. Le bracelet le plus luxueux qu'il possédait avait retrouvé sa place, et scintillait grâce à un rayon de soleil qu'il avait capté
Le mentaï releva la tête vers son cadet, un sourire étonné sur les lèvres. Le regard brillant.
Ce retour était une victoire...
Mais surtout un pied de nez de la part du brun, qui jubillait et nargait, toujours avec cette naïveté enfantine...
Au score, l'égalité était marquée, mais aucun des deux hommes n'oubliait qu'un autre bijou était en jeu.

Shaïlan accepta le verre, avant de s'embrouiller dans les mots, comme lorsqu'ils étaient enfants...
L'héritier des Zil' Urain eut un sourire carnassier, cette fois. Son cadet n'avait pas changé à ce point... Au contraire, il était resté exactement le même, malgré les apparences:
Un petit garçon frustré, incapable de maîtriser correctement ses mots lorsqu'il était en proie à des émotions trop vives, une âme enfantine, changeante comme le vent... Une bouffée d'air frais...
Et cet orgueil... Cette orgueil qui faisait étinceler le ciel de ses yeux d'une rage sans limites... Dolohov adorait que faire éprouver des choses aussi puissantes que la haine à son cousin. Encore une preuve du fait qu'il était non-négligeable, inoubliable, et enviable sous tous les rapports, même sans sa cagoule de mentaï...
Elles étaient si rares, les occasions de se glorifier, en ces temps troublés...

Shaïlan bondit, avant de s'élancer dans les rues sales, laissant ses cheveux voler après lui, et Dolohov se mit à courir à sa suite, les yeux brillants.
Sa vitesse, la précision de ses gestes, de nombreux mercenaires les aurait enviés..
Mais c'était lui, le doux, le calme, le réfléchi qui avait été choisi... C'était l'autre le voleur, le "sans voie réelle"... Il pouvait être le roi de la rue ou des picpocket s'il le souhaitait, Lui, Dolohov Zil' Urain, il serait le roi du monde. Le prince du chaos.. Le Catilina des temps modernes...
En plus puissant, en plus machiavélique, et surtout, en plus chanceux.

Le brun se retourna, désignant du menton une direction que son aîné suivit du regard... Juste une seconde... Le temps pour le Dal'Kenta de disparaître.
Le mentaï se mordit l'intérieur de la joue, vexé dans sa fierté, avant de bondir dans la direction oposée à l'auberge désignée par son cousin... Puis s'arrêter, en carrant les épaules.
Ici, il n'était plus une ombre dans les ruelles... Il était un noble prétencieu et égocentrique en pleine courses. Tant pis pour le torque... Il retrouverait son voleur, même s'il devait mettre tout son réseau d'informateur sur le coup. Et il commencerait par les belles dames, c'était elles qui aurait le plus de chance de recroiser le bellâtre qu'était devenu le mioche incapable d'aligner deux phrases.

Et le mentaï ferma les yeux, souriant à une jeune fille qui passait par là, et dont le regad glissait entre pudeur et envie sur son corps bien fait...
Derrière la jeune fille, une vitre sale qui lui renvoie son image légèrement plus floue...

Un homme blond, aux traits réguliers mais dénué de beauté réelle... Un corps tout en longueur et souplesse, dissimulé par des vêtements du lin le plus cher, du cuir le plus tenace, de la soie la plus douce...
Décoré des bijous les plus saillants, des plus clinquants aussi, car son public ne devait pas se poser de question en le voyant.
A leurs yeux, il ne pouvait être qu'un noble, un noble qui marchait avec l'assurance de son rang, ses cheveux attaché par un ruban de soie, ses yeux entre niais et hautains, sa bouche pincée par un orgueil qu'il ne devait pas réellement feindre...
Un noble blond qui dégageait.. ce que les unes appelait un charisme animal, quand il les regardait, d'autres une douceur rare chez un homme, les dernières une inaccessibilité qu'il en devenait...
Le centre d'attention.
Et la Dame savait à quel point il aimait ça...
Il devenait le masque, et avançait en ville, rendant à la jeune femme la caresse brûlante de son regard...
Jolie hanches... mais roturière. Celle-la ne pourrait jamais qu'espérer rencontrer son personnage de scène. Il lui envoya un clin d'oeil, avant de s'éloigner.
Elle penserait à lui, ce soir, il le sentait, comme il avait vu ses joues s'empourprer...
Et les dieux seuls pouvaient se douter d'à quel point ça le mettait de bonne humeur.
Un coup d'épaule à sa droite, d'un malfrat à la mine patibulaire, qu'il fit semblant d'excuser, grand prince ridiculement insignifiant en vis à vis du monstre de muscle qu'était l'homme...
Une étincelle de fierté alluma un moment le regard niais de l'homme qui bouscula quelqu'un d'autre en s'éloignant...
Et le mentaï se sentait grand de l'avoir trompé...
La foule était son alliée...
Il s'y sentait tellement bien... A sa place.
Plus fin, plus malin, plus puissant, plus fort que tous les autres. Et tellement unique...
Il s'aprocha de l'étal d'un itinérant et sa femme, aux yeux mauves, dont les bijous semblaient hurler leur qualité aux acheteurs...
La femme était belle, malgré sa robe usée, et ses cheveux, relevés en chignon, la faisaient ressembler à une aristocrate déchue..
Et il s'éloigna. Qu'importait les autres, leur passé et leur avenir? Lui, il était mentaï. Il serait acteur aussi longtemps qu'il vivrait... Et il vivrait très vieux, c'était une promesse qu'il s'était fait. Il se retourna, respirant le parfum des rues, et longea une autre échope, une autre encore...
Reconnu un informateur, sourit en voyant que l'homme, lui, ne le voyait pas...
Et personne, personne même le Dragon n'aurait pu comprendre, en cette seconde, l'euphorie et la plénitude qui s'emparraient de Dolohov.
Être la foule. Se fondre dans la masse... Et les tromper tous.
Vivre comme un mentaï.
Vivre comme un Zil' Urain.
Et se sentir grand.

Un enfant cria, à sa gauche, et il se tourna vers la boutique suivante... Le vit.
Les jeunes indicatrices ne seraient donc pas à appeler.. Le cousin était sorti de la foule, et jetait des oeillades à des carrés de soie.
Puis à lui.
Puis au carrés de soie.
Comme une autre preuve de sa faiblesse... Tellement jouïssive à contempler... La cerise sur le gateau qu'était cette magnifique journée.
Grand prince, il s'aprocha de son cousin, et lui éfleura l'épaule.

L'autre, légèrement étonné, sursauta avant de reprendre ses esprit, et de faire apparaître sous le nez du blond deux bourses pleines à craquer.
Un autre sourire, moins indulgent étira les lèvres du blond quand Shaïlan l'entraina vers une auberge où il allait lui offrir la nuit...
L'endroit était digne de leur rang, et les deux hommes y entrèrent avec la même démarche, entre conquérante et gracieuse: noble.
Tous deux se débrouillèrent pour éviter les obstacle, Shaïlan gracieux, Dolohov efficace, et probablement un peu jaloux.. Ne lui demander pas de l'admettre, se serait gâcher sa journée.

Le cadet l'entraina dans une sale attenante, plus calme, plus luxueuse plus.. parfaite, en réalité. Il prit place à ses côtés, avant de lui lancer son sourire le plus angélique.

-Détends-toi.. On est en famille... quand à notre jeunesse... Ca me parait bien loin. Il faut parfois passer à autre chose... Raconte-moi ta vie actuelle. On se souvient tous les deux de ce que tu étais avant. Prouve-moi que j'ai pas à rougir de ce que tu es devenu.

Shaïlan Dal'Kenta
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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeLun 24 Déc 2007 - 0:14

Enfance...
Adolescence...
Et Maintenant.
Trois époques. Trois vies. Trois personnes différentes et similaires. Trois esprits divergents et identiques.
Enfance. Pureté, innocence, insouciance. Mais aussi les jours où la graine du mal pousse, s’installe, envoie ses ramifications multiples dans tout ce corps juvénile, pour l’infester irrémédiablement. Mais aussi les heures où les fleurs fanées de l’orgueil naissent, déploient leurs pétales vicieux et ambitieux au monde. L’enfance, si candide et si blanche, cache et dissimule les premiers larcins, les débuts du dédain. Le commencement de la noblesse...
Ces visages radieux, ces joues roses et rebondies, gâchées par l’éclat si arrogant dans leurs yeux, par leur attitude si hautaine envers les autres. Déjà le menton haut, déjà la prunelle noble, déjà la voix posée et juge. Ils ne sont que des enfants...Ils sont en réalité des adultes dont le corps n’est pas encore formé. Leurs parents, loin d’être des modèles, des guides et des médiateurs, ne font que les conforter dans leur stupidité arrogante, ne font que les enfoncer, aveugles, dans un système dont ils ne peuvent...ou veulent sortir.
Les enfants, bien heureusement, ne sont pas des copies parfaites. Tandis que certains se parent de mille soieries, apprennent le langage des pourris et se pavanent tel des paons dans leurs propriétés cossues, d’autres travaillent, d’autres ont leurs pensées tournées vers leurs parents, d’autres se contentent d’un sou pour survivre, d’autres donnent tout ce qu’ils ont d’énergie et de volonté pour soutenir leurs géniteurs parfois trop affaiblis pour veiller au destin de la famille.
D’autres sont des diamants d’innocence...
Adolescence. Révolte. Combat. Fugue. Les enfants embrigadés dans leur éducation se débattent, brisent leurs chaînes. Sont contenus par des principes trop grands pour qu’ils se battent. Se renferment, dans un choix désespéré. Ou alors acceptent leur système en courbant l’échine. Les plus malveillants ayant déjà en tête des idées de vengeance, de corruption et de perfidie...
Cet âge où le corps change, où les convictions deviennent contraires aux contraintes, les nobles restent nobles. Mais les diamants se ternissent, se fissurent. Les enfants qui grandissent deviennent sournois, ils ne pensent plus qu’à eux-mêmes...
L’âge adulte. Peut-être la plus désastreuse de toutes les époques...La famille est oubliée, au profit de soi, les amis ne sont plus liés que par hypocrisie et relations arrangées. Noble, paysan ou commerçant, ils sont de tous de la même graine. Tous à chercher la moindre arnaque ou le moindre profit personnel. Tous à vouloir des ennuis aux autres, tous à vouloir l’apogée de leur propre destin, sans prêter attention à ceux des autres qu’ils écrasent de leur magnifique idiotie.
Trois âges. Une lueur. Une tempête. Un désert...

Les arabesques et les formes les plus voluptueuses se mouvaient gracieusement à la surface du liquide, tandis que le jeune homme observait leur grâce, noyé dans des pensées abstraites. Occupé à refaire le monde, sûrement...
L’éclat ambre de leurs ondes plongeait l’humain dans une transe sans fin, dans une réflexion à la hauteur des plus grands philosophes. Leur reflet ondoyait lentement dans le tourbillon sans lumière de ses prunelles, leur ombre projetait un éclat chatoyant dans le maëlstrom illuminé de son iris. La bière, si nocive et si troublante, était pour l’heure un spectacle des plus passionnants pour le jeune frivole, l’âme d’enfant, qu’était Shaïlan.
Pourtant, alors qu’il était accoudé, ses yeux plongés incessamment dans sa tasse, le voleur sentait à son côté la présence d’un homme de son sang. Sans vraiment se souvenir de qui c’était. Sans vraiment avoir envie de s’en rappeler. Pour l’instant, seul la lecture et l’imagination avaient leur place dans son monde à lui.
Peut-être, vingt-sept ans. Mais encore enfant. De par son problème d’élocution. De par son esprit rapidement attiré par le vol d’un papillon, ou la toilette d’un chat. De par son rire cristallin et juvénile. De par son attitude entière, quand il était Shaïlan, et non le noble arrogant qu’il jouait.
Les minutes, coulantes, prenaient leur envol, sans qu’il ne les remarque. Les secondes, lui les happait de ses doigts de pianiste, en goûtaient l’apparente rapidité, en suivant une courbe. Les autres, autour de lui ? Connaît pas. Seule importait la tasse dans laquelle évoluait lentement la bière. Les paroles, qu’on pouvait lui envoyer ? Entend pas. Seul importait le clapotis des gouttes, sur le rebord en porcelaine. Les bourrades, qu’on lui administrait, peut-être les gifles ? Sent pas. Seul importait la fraîcheur du liquide, quand il laissait traîner un doigt à la surface.
Qui était-il ?
Comment s’appelait-il ?
Avec qui était-il attablé, dans ce café ?
Pourquoi était-il là ?
Mystère.
Le néant total, si tant est qu’il eut essayé de s’en souvenir. Les neurones entièrement rivées à des pensées profondément profondes, le cerveau en profonde réflexion sur tout, rien, la vie la mort le destin et les autres, comment trouver une place pour se rappeler du monde ?
On ne pouvait pas.
Et il n’essayait pas.
A mesure qu’il était envoûté, sans avoir entendu la réponse de Dolohov, sa tête s’affaissait, ses épaules s’effaçaient, il croisa les bras sur la table, posa son crâne dessus, et se mit à observer la tasse en elle-même. Non, pas observer. Fixer le néant total de la porcelaine sans le voir. Confondre le noir de son œil dans le blanc du récipient. Sans plus penser. Sans plus voir, entendre, sentir, ressentir et vouloir. Sans plus bouger...

Le temps, qu’était-ce, comparé à ce sommeil éveillé... ?

Shaïlan était parti. Ailleurs, au dessus des nuages, plus profond que centre, plus loin qu’horizon. Et pourtant, il était dans une taverne à Al-Vor, en compagnie de la personne qui le connaissait peut-être le mieux au monde. Là sans être là. Nulle part et partout. Ici.
Le voleur se confondait avec l’enfant, le kleptomane entrait en communion avec le rêveur.
Pour une des rares fois de sa vie d’errance, il ne pensait pas à la bou...

Une baffe plus retentissante que les autres le fit valser de sa chaise, et son esprit réintégra la réalité, tandis qu’il chutait à terre, le menton cuisant, se réceptionnant vivement sur les coudes.
Une marque rouge apparut sur sa peau, et le jeune homme passa ses doigts dessus, comme pour tenter de reconnaître la réalité. Quelques instants encore, ses yeux se firent vides et lointains. Il repartait, les yeux rivés sur un papillon qui s’envolait. Quelle bea...

Une seconde baffe l’accueillit, et cette fois-ci il valsa plus loin encore, roulant au sol. Qui pouvait donc bien le corriger de la sorte ?! La visions floue, qui parvenait avec peine à reprendre de sa netteté, le Dal’Kenta se releva, massant son menton meurtri, faisant le point sur ce qui était vivant dans la salle.
Pas les assiettes ni les soieries accrochées au mur.
Pas les canapés de velours installés avec élégance autour d’une table d’acajou relevé, travaillée avec soin et digne du palais de l’empereur.
Pas les deux tasses richement ornées, contenant le précieux liquide.
Peut-être cette silhouette encore floue, sur une des méridiennes. C’était quoi ? Un animal ? Non, ça parlait. Shaïlan, encore à moitié dans les nuages, ne comprenait pas un traître mot de ce que la forme disait. Un humain ? Sûrement, vu que ça s’exprimait. Mais lequel, alors ?
Les détails étaient flous, le visage invisible, il était impossible pour le voleur à moitié dans les vappes de faire le point sur l’identité de l’inconnu.
Se souvenir...Avec qui était-il donc entré dans ce café, dans cette salle luxueuse, et, surtout, un inconnu qui l’avait baffé à deux reprises, au point de leur faire voir flou à ce point... ?
Voyons voir...
Se tenant la tête, les yeux plissés vers la forme floue devant, le noble avait tout des enfants qui s’étaient perdus. Son air indécis et méfiant ne faisait qu’accentuer cette impression. Lissant ses cheveux d’un geste réflexe de la main gauche, l’éphèbe tentait de reprendre le dessus sur le gamin des rues. Ses traits changeaient constamment...
Assuré.
Perdu.
Noble.
Enfantin.
Arrogant.
Indécis.
Sûr de lui.
Interrogateur.
Noble.
Noble.
Noble.
Arrogant.

Les formes se précisaient, l’éclat d’étoffes travaillées soigneusement parvenait jusqu’à son œil louche, il pouvait distinguer les lignes des lèvres de son interlocuteur.
Une chevelure blonde, un menton comme le sien. Et deux yeux gris, relevés d’une fine pointe de noir, dans lequel se mélangeait harmonieusement le blanc de l’iris. Un mot revenait à l’esprit de son cerveau brumeux. Cousin...
Enfance passée en sa compagnie... Moments douloureux et blessants qu’il avait dû vivre par sa faute... Larmes qu’il avait versées à cause de ce blond qui se tenait en face de lui... Et vengeance, quand il tenait une bague, une ceinture, un objet si menu soit-il qui lui appartînt...
Dolo...
...Hov.
Dolohov.
L’homme en face de lui s’appelait Dolohov. Premier pas vers la mémoire. On pouvait dire que c’était laborieux, dis donc...
Lui, le Dal’Kenta, était cousin avec ce blond plus âgé que lui...

Agacé par ce trou de mémoire temporaire, le voleur s’administra une baffe à lui-même pour se remettre les idées en place. On disait que boire la bière était nocif. Et bien la contempler sans la boire était encore plus dangereux...
Tous les noms revinrent, les apparences et les souvenirs. Profondément vexé par son état de torpeur, qui lui avait valu une paire de baffes de la part de Zil’Urain, qui ne s’était pas gêné plus que ça, Shaïlan se rengorgea discrètement, et adopté cette attitude noble et élégante de ceux qui sont dénués de sentiments. Puis retourna s’asseoir avec grâce sur la méridienne, en face de son cousin, en faisant attention de ne pas se laisser attirer par les mouvements futiles et triviaux d’une feuille qui tombait au dehors. Hésita entre la tasse de bière et la bouteille en elle-même...Choisit la bouteille, et se mit à boire de grandes gorgées de ce liquide ambré à même le goulot. La fraîcheur de cette boisson acheva de lui remettre les idées en place, et il put faire face à son cousin avec toute la grandeur qui les avait pourris tous les deux.
A présent, ils se dévisageaient en chiens de faïence. Le cadet pour lui faire passer l’envie de lui foutre des baffes à tort et à travers, l’aîné d’un air narquois et moqueur.
Finalement, le kleptomane, de sa voix la plus assurée, celle qu’il n’utilisait que dans les réceptions les plus huppées, prit la parole :


-Pour en revenir à ta question, Dolohov, avant que nous ne fûmes interrompus, je vais donc te parler de ce que je suis maintenant.


S’arrêtant le temps de prendre une autre gorgée de bière, commençant à sentir les effets de l’alcool, le brun continua :

-Tu me voyais avorton, je suis noble. Tu me voyais faible et passif, je prends ma vie en main, et j’agis comme bon me semble, faisant fi du reste. Tu me voyais lâche, je le suis encore...
Mais dans le bon sens. Tu me vois juste pour le voleur que je ne suis qu’à moitié. Sais-tu seulement à quel point mes relations se sont agrandies ces derniers temps ? J’ai la faveur des Til’Illan, ce qui ne fut pas très difficile. J’ai juste eu à me faire plaisir avec la fille de l’un deux, dont le cœur m’était acquis. Tu veux une information sur l’empereur, je te la donne. Tu veux pénétrer l’académie, je peux t’aider. Mon réseau d’informateurs est aussi grand que ma soif de richesses, car vendre des informations est aussi rentable que de tirer des bouses, cousin. Ne crois pas que je passe ma vie à voler. Loin de là...Les femmes aussi me sont offertes. Tu te moquais tout à l’heure en disant que je fréquentais les pépitaréciti…pétiraté...
Prostituées. C’est faux, Dolohov.


Shaïlan respira à nouveau, et finit la bouteille de bière. Avant de continuer, il fit un geste, et une bouteille de wiski faël apparut sur la table. Autrement plus fort que la bière...et autrement plus raffiné et plus recherché...

-Voilà, j’ai parlé un peu de ma vie, mon vieux. A toi, peut-être...Qu’es-tu devenu exactement, sous ton masque, hein, blondinet ?

Rire sarcastique, et autre gorgée d’alcool. L’après-midi promettait d’être intéressante...

Dolohov Zil' Urain
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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeLun 4 Fév 2008 - 14:18

Shaïlan reçut sa bierre, la fixa, y noya son regard d'acier, alors que Dolohov en goutant la sienne, critiquait déjà son peu de saveur.
Son cousin se taisait, comme hypnotisé, ou perdu dans ses souvenirs...
Peut-être cherchait-il simplement un moyen d'enjoliver la vérité.. Eux, les nobles, avaient un talent fou pour cela. Dolohov particulièrement...
Jeter de la poudre aux yeux, c'était un besoin, et un devoir. Il fallait montrer au peuple qu'on était heureux, furieusement vivant, qu'on avait tout...
Il fallait creuser le fossé des inégalités pour qu'ils espèrent, toujours, parvenir à leur ressembler. Pour qu'eux, les biens-nés, ils éprouvent de la fierté à être des monstres, des riches, des facilités... Ils se sentaient mieux, sous les regards, qu'entre eux, dans les soirées, dans les galas, dans les soupés.

"Les Zil' Urain n'ont presque plus de fortune.
La Fille Ar Kriss est une pauvre fille, qui vend ses charmes au plus offrant...
Le fils d'Er Nilleniab est un original. Qu'elle honte pour sa pavre mère, cette perversité qui l'habite... Non, vraiment, ce type était monstrueux.
Et la vieille madame Der Billus! Une maquerelle, qui enrichit la dotte de sa fille en vendant ses petites cousines dans les rues sombres..."

Ah, elle était belle, leur noblesse... Simplement du maquillage, du camouflage de faille, pour qu'ils oublient, pour qu'ils ne voient pas à quel point l'être humain était pourri...
Dolohov sourit, en songeant qu'il avait la bière triste, aujourd'hui.
Shaïlan ne parlait toujours pas, et son cousin se demanda comment il avait survécu.
Si vraiment, il n'avait fait que volé? Avec le corps qu'il avait...
Le mentaï cilla, et acheva sa chope, avant de s'essuyer la bouche, à la manière pincée des aristocrates.
Finalement, être mentaï, ça, c'était le vrai bonheur.
L'argent tombait, il suffisait pour ça de donner la mort.
Les femmes accourraient, parce qu'un homme mystérieux, ça attirait.
La famille se taisait, parce que moins elle demandait, moins elle en savait, et ça lui évitait d'avoir des remords, en achetant d'autres bijoux. D'autres soieries.
La famille n'existait que comme ça. Des envois d'argents, des sourires aux galas.

Maman, Papa, c'était des étrangers. A cause de la voie. Ils ne lui manquaient pas. Papa frappait fort, surtout Shaïlan. Il lui avait appris l'épée, mais c'était réellement son maître mentaï qui avait fait de lui un dueliste.
Maman avait toujours eu une belle voix, et le sens des mots. Surtout quand elle gueulait sur Shaïlan. Mais c'était son maître, qui avait paufiné son sens de la répartie, lui apprenant l'ironie, l'hypocrise, et le second degré avec plus de finesse et de doigté que quiconque.
Le maître était mort, maintenant. Et c'était Dolohov qui avait pris la place de son empire. L'autre aprenti mentaï qu'il avait eu était d'un autre genre. Marginal. Hors norme...
Dangereux, comme un électron libre. Il faudrait qu'il le revoie, un de ces quatres...

Il ne fallait pas penser au reste. Il fallait arrêter de pensées, Shaïlan ne répondait toujours pas. Sa vie devait vraiment être triste.
Les temps étaient durs pour les rêveurs...
Il se fit plus attentif, réalisant que son ex interlocuteur était.. littéralement parti. Déjà plus jeune, ça lui arrivait souvent. Mais là, c'était terriblement vexant.
Le mentaï ôta son gant, et frappa la joue du voleur, sechement.
Pas de réaction.
Amusé, Dolohov chercha ses yeux, fous, sans les trouver. Parfait. C'était l'occasion ou jamais de récupérer son dû. Il reprit le torque à son cousin, puis refrappa sa joue de toutes ses forces.
Le jeune homme en tomba par terre, et sembla reprendre doucement contact avec la réalité. Ah bon.
Un sourire étira les lèvres dumentaï, qui, juste pour le plaisir, lui en colla une autre, aui acheva de ramener le brun parmi les vivants concret.


-Bienvenue dans l'Empire de Gwendalavir, le Mioche. Je pensais que tu tenai s mieux l'alcool que ça.. Enfin. J'espère que tu as fait bon voyage.

L'éphèbe se frappa violement la joue, comme pour se réveiller définitivement, et le sourire du cousin s'accentua. Toujours aussi divertissant, Shaïlan. Et rageur. Il venait de siffler le contenu de leur boisson, et fixait, menaçant, le mentaï, qui s'amusait de la trace rouge qui apparaissait sur la joue pâle.


-Oh. Voilà enfin une liqueur à notre démesure, mon petit prince des voleurs... Ainsi, te voilà informateur... Qu'elle étrange idée de te confier sur ce point... Moi... Mon masque, je ne le porte que lors de ces soirées mondaines, chez les plus riches et puissants... Il est en or, mon masque, pourvu de plumes de paon et de joyaux, mais je doute que ça t'intéresse... Il est sous clé, bien gardé.
Que suis-je devenu? Ce qu'on attendait de moi. Je suis en tous points ce qu'aurait souhaité nos parents, un intrigant que le roi n'a jamais pu incriminer. Un puissant seigneur, avide de voyage et de femmes. C'est dans nos gènes, de séduire les belles.. Nous avons les mêmes yeux, toi et moi... Te disent-elles qu'elles s'y noient, quand tu honores l'une d'elle? Je n'en doute pas. Je n'ai pas vraiment besoin de travailler ou agir, lorsqu'il me faut de l'argent, je sais où en trouver. Chanter et faire chanter, une passion...
, sussura t'il en roulant les yeux.

- Je suis un homme heureux, libertin comblé par la nature et la vie. Voilà ce que je suis. La maison ne t'as jamais manqué? Parce que ta .. 'transformation' a beau être réussie, je suppose qu'il y a eu des galères.

[vraiment désolée pour l'attente... C'est pas aussi long que je le voudrais... Mais bon. J'espère que ça te plaira Smile ]


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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeDim 10 Fév 2008 - 20:13

Il observa Dolohov.
Un masque en or ? On en voyait encore les contours effilés derrière ses grands airs de dandi nanti, on voyait presque quelques paillettes esseulées sur ses épaules toutes en finesse. Toutes ces métaphores que seul un sémaphore réglé à la perfection pourrait détecter. Ou que seul un esprit tordu comme celui du voleur rêveur pourrait être assez dans les étoiles pour imaginer.
Des plumes de paon ? Des joyaux ? Que voilà un masque bien trop visible... bien qu’il soit ajusté au millimètre, pour ce noble opulent que reflétait son cousin.
Shaïlan laissa ses yeux glisser le long des soieries les plus pécuniaires qui drapaient les bras du Zil’Urain, et regretta presque de n’avoir les mêmes. Elles relevaient les yeux gris, et en atténuait l’éclat pernicieux. Il en vint même à se demander comment les obtenir.
Lui, qui était vêtu de cet ample manteau de cuir noir, qui était pourtant d’une élégance folle, il en venait à rêver soieries et dentelles, broderies et flanelles, cols fraisés et capes travaillées.
Comme son cousin, bien que cette pensée lui tirait un rictus dédaigneux. Il voulait montrer sa richesse, et surclasser son aîné. Le kleptomane avait le charme, il avait la grâce et la stature, la noblesse et la désinvolture, mais qu’est-ce donc qu’un joyau sans son écrin en or ? Son éclat est terne, s’il n’est relevé de cette étoffe douce, et sa richesse est amoindrie, sans sa boîte en ivoire faël.
Shaïlan, il était le joyau sans l’écrin.
Dolohov, il était l’écrin sans le joyau.
Il faudrait associer les deux, ils faudrait que leur rivalité d’antan s’efface, pour que les deux collaborent, et élaborent les plans les plus machiavéliques. Car, n’était-ce donc pas ce que l’un et l’autre voulaient, dominer Gwendalavir, et imposer son pouvoir ? Si, bien sûr...
Seulement, il n’y a qu’une place au sommet, c’est bien connu.
Mais, à la rigueur, ne vaut-il pas mieux être le maître derrière les ficelles plutôt que le polichinelle sur la scène ? C’est ce que Shaïlan voyait parfaitement. Contrôler Dolohov, et être dissimulé, sous le couvert d’un pantin qui servirait de cible... Quel doux rêve.

Mais pour le moment, il n’en était pas encore là. Il était encore le dominé. La preuve, son aîné avait pris le plaisir de lui mettre une dernière claque sans que le voleur n’ait quelque chose à dire. Que de haine passa dans ses yeux l’espace d’un battement de cils... face à ce cousin dont la supériorité était si facile. Le brun secoua un instant la tête, pour éviter de replonger dans cette torpeur amer du rêveur. Assez d’humiliation comme ça.
Qu’avait donc dit le blond, déjà ?
Ah, oui. La maison...

A quoi ressemblait-elle, déjà ? Où se situait sa chambre ? En avait-il une, au moins ? Comment était ses tuteurs, les parents de Dolohov ? Comment vibrait la voix si revêche et stricte de la matrone ?
Il n’en avait que de très vagues réminiscences, et celles-ci semblaient fuir entre ses doigts, comme de l’eau. Un son, une image.
UNE, image.
Le lendemain de son départ si désiré du toit si détesté.

**

Il pleuvait, et le jeune homme ne ralentissait pas l’allure. Les flancs de sa monture écumaient, mais rien ne semblait être dans la mesure de le faire baisser de vitesse. Le profil lointain et flou de leur proprieté n’était plus qu’un point sombre à l’horizon. Et disparut même au détour d’une colline sans nom.
Il était parti.
Enfin.
Depuis si longtemps que son esprit le lui conjurait, que son âme le lui demandait...
Shaïlan était parti.
Parti de la maison, parti de rien, parti pris de ne jamais revenir, parti sans le moindre remords et sans ses affaires. La belle vie pouvait commencer...
Il sillonnait à présent les ruelles bondées du village alentours, sans détours dans les faubourgs. Il avait un seul et unique objectif. Al-Jeit, ses femmes et ses marchands, ses affres et ses joies, ses bourses et ses boutiques. Que deviendrait la maison sans lui ? Il n’en avait cure. Que faisait son cousin ? Ce n’était pas sûr.
Le jeune homme était enfin libre.

**

Il cilla. Il avait encore laissé son esprit papillonner dans des souvenirs amers. Alcool, quand tu nous tiens...

D’une voix pourtant plus assurée qu’il ne pensait, il répondit tranquillement, en sirotant sa liqueur, qui lui ravinait les boyaux :

-Pourquoi la maison m’aurait-elle manqué, blondinet ? Ta mère voulait tellement que je partes qu’elle a réussi, et ce sans pour autant avoir rempli son contrat avec MES parents. Si je suis allé dans ta... « famille » , c’est pour qu’elle m’éduque, ta maternelle. Pas pour apprendre à être un punching-ball professionnel.
Certes, j’ai eu des difficultés, mais pas tout de suite.
Non, pas tout de suite...


Des images pénibles lui sautèrent aux yeux.
Une nuit passée à combler les plus répugnantes des nobles pour acheter à manger le lendemain.
Une journée passée à éviter les gardes, à travers tout Al-Jeit, pour un rapt manqué.
Une nuit dans les cachots, pour n’avoir pu distancer ces mêmes gardes.
Une journée faite de conquêtes immondes, et riches assez pour lui permettre de survivre.
Une nuit sous la pluie passée à ruminer son passé et ses pensées.
Une journée, où enfin, il avait dans la main une bourse pleine.
Une nuit.
Une journée.
Et il remontait.
Dans sa vie et dans son œuvre.
Mais il avait fallu deux ans de durs vols pour en arriver à son niveau actuel de richesses et de confort.

-Pas tout de suite...

Et il se rengorgea. Rien que d’avoir les pensées tournées vers ces temps durs donnaient au wiski un goût de pauvreté et d’échec. Il reposa sa tasse en porcelaine sur la table d’ébène, passablement dégoûté par tant de froufrous.
Lui qui quelques minutes plus tôt en était à envier les habits si décorés de son cousin qu’il était plus paon que les plumes de son masque social. Quel gâchis.
Remarque, à quoi bon ruminer le passé, maintenant qu’il était tiré d’affaire...
Son esprit versatile vit soudain luire les diamants au poignet de Dolohov, et flamboyer l’or de son torque.

-J’ai eu des temps durs, très durs. Mais ne parlons pas de ça, veux-tu. Le passé est passé, comme on dit. Je suis plus riche que riche, plus comblé de femmes que les femmes elles-mêmes, alors pourquoi se démoraliser sur les pauvres ? Il n’y a aucun intérêt à regarder en bas, ne crois-tu pas, blondinet ?

Il but une gorgée de liqueur, presque avec passion, et s’essuya élégamment les lèvres, avant de reprendre :


-D’ailleurs, à propos de pauvresses, j’ai entendu pas mal de rumeurs parmi mes sources les plus occultes. Comme quoi tu aurais recueilli une mioche paumée, et que tu en profiterais pour assouvir ta virilité. Aurais-tu donc une touche plus ferrée que les autres sur ta canne à pêchés ? J’aimerais bien avoir quelques précisions sur cette petite larve, veux-tu.

A voir comment l’aîné tiquait et pinçait les lèvres, ce sujet devait être assez secret, ou alors tellement sensible qu’il avait crevé un abcès dans la gencive.
Un mouvement fugace du blond lui rappela les dangers. A trop parler, on risquait sa tête.
Mais sans parler, on perdait tous les plaisirs de la moquerie. Là, c’était à celui qui humilierait l’autre le plus. La marque rouge sur les joues du plus jeune détonaient avec la pâleur croissante des pommettes de l’aîné, qui semblait avoir perdu toute envie de plaisanter.

Alors il avait réussi. Il avait trouvé la faille, ou tout du moins la cassure dans le masque à fioritures de Dolohov. Car, si ce sujet était futile, sa réaction aurait été plus rapide, il aurait tenté de lui poudrer la face avec de la colère. Or, là, juste une sorte d’agacement pincé qu’on ne trouvait que chez les nobles. Donc, il fallait fouiller.


-Et bien, cousin, tu as perdu ta voix ? J’aurais pas du en dicuster... discuter ? Tu me disais pourtant tout à l’heure être comblé. Avec une gamine pareille, tu devrais sourire, au lieu de me fusiller du regard. Ou alors... elle est pas si coopérative que ça pour les parties de domination viriles, peut-être ? Ou alors tu ne la satisfais pas, ce qui ne m’étonnerait pas d’un dandi dindon pareil à toi...

Son sourire s’étira plus encore, au fur et à mesure des sarcasmes. Il était pas loin de se prendre une autre baffe de la part du Zil’Urain, il le savait. Et quand elle arriverait, il aurait gagné.
Une gifle n’était pas chère payée quant à la satisfaction de dominer quelques minutes son supérieur sanguin et familial...


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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeJeu 21 Fév 2008 - 15:10

A nouveau, les yeux d'onyx se troublèrent, figurant le brouillard qui s'accrochait dans les bois les plus sombres. Des yeux qui étaient des fenêtres ouvertes sur l'âme. Le mentaï se fit plus pensif, lui qui savait déceler la quasi-totalité des mensonges contemplait la plus épurée des sincérités, la plus enfantine des vérités, livrée sans qu'on le remarque, par un mouvement des prunelles vers le bas, par un ombre qui rendait l'argent de ses iris presque noir, d'un mouvement nerveux de sa main contre la table, d'un battement de cil agacé, qui chassait les idées noires et les doutes pour quelques secondes encore...
Comment cette espèce de petit poussin perdu avait pu vivre seul, lâché dans le monde?
Sa voix récupéra l'attention fuyante du "blondinet" comme si semblait avoir été rebaptisé, de son ton assuré-amer, qui prenait des accents rêveurs sur les fins de phrases...

Etrange qu'il se sente encore lésé. Quoiqu'il puisse dire ou penser, Dolohov savaient que les Zil' Urain avaient été la chance de Shaïlan. Sans eux, au vu de ses parents abrutis, il aurait échoué garçon de ferme. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'ils avaient abandonné leur dernier né. Pour qu'ils soient plus... Et il était, à sa manière, devenu plus.
Il avait le sens des mots, lorsqu'il contrôlait ses nerfs, Dolohov avait déjà eu l'occasion de le constater... Une chance insolente, une agilité hors-norme, qu'il devait en partie à sa jalousie maladive... Une résistance aux coups, même les plus durs. Il leur devait tout, c'était une certitude.

Shaïlan buvait doucement, devenu amer, et Dolohov reprit lui aussi un peu de ce poison de l'esprit qu'il était si doux de consommer. Ca brûlait la gorge, ça anesthésiait doucement la langue, engourdissait les lèvres... ça vous embrummait l'esprit traitreusement, c'était comme un mensonge ou l'argent, une petite douceur qui faisait autant de mal que de bien...

Il redressa la tête, en entendant Shaïlan changer de sujet. Il ne fallait pas se laisser trop distraire. Pour l'instant, il avait clairement le dessus à propos de leur duel indu, mais rien n'était à laisser au hasard, ni la position de ses mains, ni la direction qu'empruntait son regard. Ils n'étaient pas amis. Ils n'étaient même pas frères... Simplement cousins.

La nouvelle tirade surprit tellement le mentaï qu'il ne put s'empêcher de pincer les lèvres. Ca, c'était dangereux. Et problématique. Au delà de la gêne, c'était surtout une terrible épine dans son pied de mentaï... Ainsi, le tenancier l'avait trahi... Il avait dû parler à Ghend, Ghend qui se méfiait depuis trop longtemps, et qui était encore trop puissant pour qu'un mercenaire censé ne se permette de le négliger.
Le tenancier avait trahi, et Ghend avait certainement cherché le moyen d'exploiter l'information... logique. Mais comment était-elle arrivée à ce distrait chronique dislexique? Qu'il ait un réseau important, peut-être, cela le mentaï aurait accepté de le concéder. Mais qu'il possède un réseau d'informateur infiltré dans la guilde la plus dangereuse de Gwendalavir, c'était... une insulte et une utopie magistrale. Aucun sens, non. Personne ne pouvait infiltrer le chaos... Sinon, tous ses disciples en seraient morts.
A moins que le mioche ne soit lui-même un mercenaire...
Dolohov pâlit.
Non... Cela ne pouvait pas être... envisageable... Non... Non, Shaïlan était un raté, un raté qui parvenait à peine à surpasser les autres ratés, il ne pouvait pas s'être infiltré sur Son terrain d'action... pas sans qu'il ne s'en rende compte... Même Ghend n'aurait pu faire ça... Pourtant, Shaïan avit presque tout, pour faire un bon mercenaire. Même la haine...
Non, il ne pouvait pas! C'était impossible! Et derrière ses mots, ses mots qui évoquaient Marlyn avec ce qui ressemblait à une innocence pervertie, n'était-ce en fait pas de ses armes, qu'il se plaisait à employer lui même? Une pique à son honneur de mentaï: elle s'était fait prendre.
Une pique à son orgueil de mâle: quelqu'un avait blasphémé sa propriété.
Une pique à son don de manipulateur: Ghend t'as eu comme un bleu.
Une pique à sa fierté d'enfant: son rival savait tout ça.


-Shaïlan, si tu as encore des réminescences de ce qu'est le comportement de la vraie noblesse, tu comprendras parfaitement pourquoi je tairai toute information ayant trait à ladite demoiselle. Il est des sujets où il n'est pas bon de plaisanter, surtout lorsqu'on ne sait rien, ou presque, sinon des rumeurs.

Ton glacial, qui avait perdu beaucoup de la voix d'apparence. C'était une menace, claire et nette.
Choisis tes ennemis, Shaïlan. Mais choisis les bien.
Changement de sujet, maintenant, en reprenant un ton plus léger, plus blessant pour Shaïlan. Le détourner de là et... garder un oeil sur lui.


-Et je suis sûre qu'il te reste bie plus que des mânes, et ce grâce aux soins que tu as eu, étant jeune. Lorsque tes parents ont confié ton augute personne à ma mère, ils savaient ce à quoi ils t'exposaient. Tu n'étais rien avant nous. Tu es celui que tu es grâce à nous. Tu es noble, et dandy si tu le souhaite, le mioche. Sais-tu comment nous sommes devenus nobles, parmi les hommes, mon beau cousin? Nos plus vieux ancêtres étaient les plus puissants, ceux qui pouvaient affirmer en touchant une terre "Elle est à moi" et dominer quiconque était en désacord avec leur façon de faire. C'est dans cet esprit que les Zil' Urain sont encore élevé. Tu as eu autant, sinon plus de roustes que moi. Elles te vont magnifiquement au teint, d'ailleurs.

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MessageSujet: Re: Un cousin dans la foule (RP terminé)   Un cousin dans la foule (RP terminé) Icon_minitimeJeu 21 Fév 2008 - 16:56

Le whisky commençait sérieusement à lui monter à la tête. Ses tympans étaient cotonneux, il lui semblait qu’un mur d’eau brisait les sons avant qu’ils n’atteignent son cerveau. C’était étrange. Il voyait Dolohov, mais il n’aurait pas pu dire la couleur du torque qu’il portait au cou, l’ayant pourtant eu en main quelques minutes auparavant. Il voyait ses lèvres pincées, il voyait son regard se troubler d’agacement, mais... de quelle couleur étaient ses yeux ?
Il aurait été bien en mal de le dire... Les couleurs semblaient danser, autour des objets, des formes. Tout fusionnait, explosait en une myriade d’artifices.
Seulement, au terme de cette folie visuelle, tout devint gris. La peau de son cousin, ses cheveux, la tasse, la table.. ses propres mains. Ca faisait vraiment étrange. Ca palpitait, gris, rose, gris, vert, gris, noir, gris, bleu... Ca faisait peur.
Ses sens ouatés par la liqueur ne lui indiquèrent pas que le teint de son interlocuteur devint pâle. Ce détail lui échappa, alors qu’il était d’une importance capitale, qu’il aurait pu servir le narguer, à en apprendre plus sur les affaires qui se tramaient en Gwendalavir.
Le kleptomane cligna à nouveau des yeux, tentant de chasser le dragon qu’était l’ivresse. Il crachait du feu dans ses entrailles, labourait son crâne des griffes de l’étourdissement
Dolohov parlait, ses lèvres étaient douées de mouvement.
Et tout ce que Shaïlan entendait, c’était un vague bourdonnement modulé, pas des mots, pas des phrases. Juste... un son étouffé par des tympans plongés dans l’éther.
Deux mots lui parvinrent, seulement, quand il tendit toute l’attention qui n’était pas ouatée.
Il lui crut distinguer « tairai » .. Ca devait être ça.

Intérieurement, le voleur se maudit d’avoir sorti cette bouteille d’eau de vie. Il ne pensait pas le tenir aussi mal.
Et surtout, il ne fallait rien montrer. Il venait de trouver la faille dans le jeu parfait de son cousin, il venait de lui prouver qu’il pouvait être dangereux. Lui, le cadet, lui, pouvait faire tomber Gwendalavir d’un simple mouvement du poignet, lui aussi. Ce serait à celui qui jouerait ses cartes au meilleur moment. Autrement dit, pas tout de suite. Seulement, dans leur partie de poker, un adversaire n’était pas encore tombé. L’Académie de Merwyn résistait à toute infiltration, elle était la dernière cible. Car, après tout, l’élite de l’Empire s’y trouvait réunie.
C’était à celui des deux qui ferait se coucher ce joueur masqué le premier. C’était à celui qui sortirait un carré d’as avant l’autre. Et le prix à gagner était de mise. Gwendalavir se jouait entre ces trois entités. Lui, son cousin, et l’Académie. Tous les autres joueurs avaient abandonné en cours de partie, d’autres avaient perdu sur un coup de tapis, certains s’étaient couchés, par peur, ou par raison.
Quelle partie de poker, il fallait dire... les cartes étaient teintées de sang, de perversion et de crimes. Les jetons, quant à eux, c’était chacune des petites têtes qui parsemaient Gwendalavir.

Et l’alcool, c’est pas bon pour l’imagination. Voilà qu’il voyait des tronches de Marcel sur des jetons de bois. Oulàlà.

Shaïlan secoua à nouveau la tête, pour tenter de chasser de son esprit brumeux les vapeurs éthyliques de l’alcool. Dolohov devait sûrement voir que le jeune homme n’était pas en pleine possession de ses moyens. Rien que le simple fait d’y penser faisait monter la rage au ventre. Dans un dernier geste, le cadet posa sa tasse sur la table, et l’écarta le plus loin qu’il put, pour échapper à ce lot d’odeurs, de goût, d’alcool. Il fallait à tout prix reprendre toutes es facultés, avant de commettre une bourde, qui le descendrait aux yeux de Dolohov.
Il avait trouvé une excuse : le blond recommençait à parler.

Et ce qu’il dit, ce qu’il dit... l’alcool bouillonna dans son ventre, mais pas plus que son envie de tout lui recracher à la gueule. Certes, il avait l’impression que ses tripes étaient compressées, mais ce n’était rien, par rapport à la honte que lui infligeaient les paroles... véridiques, de l’aîné. Cependant, malgré la vérité qui crevait les yeux, il avait sa fierté. Toutes les cartes n’avaient pas encore été jouées.


-Tu te méprends, cousin. Tes vieux ne m’ont rien appris ce que ce que je sais faire ! Ce n’est pas eux, à force de m’humilier, qui m’ont appris à me débrouiller dans la vie, ce n’est pas eux, qui m’ont initié à l’art du vol de haut vol ! Ce n’est pas grâce à eux, que l’on me connaît dans tout Gwendalavir, comme le plus sûr des voleurs ! Ce n’est pas ce qu’ils ont cherché à m’inculquer qui m’a aidé à me forger cette réputation et à trouver des relations.
Non, ce n’est pas à tes vieux, cousin, que je dois tout ça...


Sa voix avait monté pendant sa tirade, et le jeune homme s’était à moitié levé de son fauteuil. Sans ce maudit alcool, il n’aurait jamais commis l’erreur de s’énerver. Comme il s’en voulait, à présent, d’offrir sa haine sur un plateau. Dolohov devait exulter. Et il ne le voyait pas, sa vision troublée par l’engourdissement de la liqueur.
Shaïlan détourna les yeux, énervé, et les fixa sur la fenêtre. Il ne referait pas d’erreur. Non, il ne referait pas, referait pas ! D’erreurs...
Sa voix était moins tremblante de colère, quand il reprit :


- Je leur dois quoi, à tes parents ? Rien de plus que les miens m’auraient donné. Je me serais enfui pareil de chez moi.
Ils m’ont juste appris à me méfier de toi, et de tes grands airs, Dolohov. Le reste, je l’ai appris tout seul. TOUT SEUL, tu comprends ?!


Il lui montrerait... Il lui montrerait qu’il n’était pas un gamin.

Il montrerait qu’il était passé Maître au poker...


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Un cousin dans la foule (RP terminé)
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