Un Démon et un Mentaï... (RP terminé)

Dolohov Zil'urain se trouvait à présent devant le fameux repare promis par Lindörm... Un sourire satisfait étirait ses lèvres fines... Il venait de prouver au démon qu'il était aussi capable que lui... Et inversément, l'antité maléfique lui avait démontré à quel point son esprit était retors et terriblement démoniaque. Tout cela s'annonçait donc merveilleusement.

Le mantaï passa la porte, savourant instantanément l'atmosphère lourde et chaotique du lieu... Lindörm était proche... De même que leur heure. Les murs, sombrement décorés, restaient d'une classe époustoufflante, et mentalement, L'héritier des Zil'Urain se félicita d'avoir dans son camp un dessinateur ausi puissant que le démon.

Il tourna son visage vers un coin particulièrement sombre de la pièce.

-Et bien me voilà, Lindörm.

Lindörm entendit un léger son, non loin de lui.
Il sourit discrètement.
Ce ne pouvait être que lui... Il avait franchi la barrière.
Les bruits de pas s'approchèrent, puis s'arrêtèrent.

-Et bien me voilà, Lindörm.

Le Démon se leva, toujours son sourire accroché aux lèvres.

-Je savais que vous trouveriez l'Antre, Dolohov. Je n'en attendais pas moins de vous...
Cependant il vous reste encore quelque chose à accomplir...

Ses pieds s'élevèrent à quelques centimètres du sol, ainsi que ceux du Mentaï. Son sourire s'accentua, découvrant deux dents pointues.

-La Cérémonie Démoniaque !

A ces mots, quatre lampes s'allumèrent aux coins de la pièce dans un bruit sec, et se mirent à flamber avec Ardeur. La seule sortie de la pièce disparut. Une curieuse aura rouge sang se développait autour du démon...
De ses lèvres s'échappa un son, qui relevait plus du sifflement ou d'une mélopée diabolique que de paroles...
Deux longues entailles s'ouvrirent au niveau des poignets de Lindörm, laissant s'échapper deux filets de sang noir.
Rapidement, les mêmes blessures s'ouvrirent aux veines du Mentaï.

-Aurais-je entendu... un cri ? siffla le démon. La douleur doit être insoutenable... Ksh ksh ksh...

Le sang de Dolohov rejoint bientôt celui du démon, formant un étrange boule sanguine qui grossissait à vue d'oeil. Le sang rouge et le sang noir formait une étrange couleur...

-Ne résistez pas, Dolohov... A mons que vous ne vouliez mourir ?

Le piège s'était refermé. Toute issue était bannie. Les sangs mêlés arretèrent enfin de jaillir, et repartirent en sens inverse vers les veines de leurs anciens propriétaires. Les entailles se refermèrent, la lumière s'éteint doucement et la sortie s'ouvrit à nouveau.
Le démon sourit de plus belle.

-Nos sangs sont mêlés, à présent, Mentaï... Une partie de ma puissance démoniaque est en vous... Vous avez survécu au Rituel. Vous faites à présent partie de l'Ordre du Crépuscule...

Et pour la première fois depuis... Sa rencontre avec Alasa, le mentaï perdit le contrôle de la situation. Ses pieds se décolèrent du sol, de même que ceux du démon. S battre dans l'imagination? Contre un monstre pareil? Dolohov était loin d'être inconscient à ce point. Vivre vieux (et puissant) était un but bien plus louable selon lui que mourir jeune et héroïquement. Son don n'était pas assez puissant face à celui du démon.
LA voix d'outre tombe de l'antité des ténèbre s'éleva, et la pièce s'illumina de façon malsaine et la seule issue se boucha. Fini, c'était fini! I ne fallait même pas songer au pas sur le côté, mieux valait l'accomplir, sa fameuse "cérémonie démonique"...

Et pourtant, tout son être s'y opposait. La voix du démon s'éleva à nouveau, ou plutôt une sourde mélopée envoutante et dérangeante à la fois. Une musique qui s'insinuait en lui, le brisant de l'intérieur, le brûlant comme jamais il ne s'était senti brûlé. C'était horrible...
Ce n'était rien encore.
Un scalpel invisible commença à déouper ses chaires, et le mentaï, incapable de se cntenir davantage hurla sa douleur. Il constata, les yeus exorbité que son sang s'échappait, se mêlant à une mixture noire d'encre... Suintante, puante. Le sang du démon. Quelle horreur! Quel..

Les mots lui manuèrent, de même que la pudeur. Un autre cri lui échapa, arrachant un sarcasme au démon, qui devait s'amuser comme un fou...
Il fallait que ça s'arrête. Qu'il résiste.. Tout son être le lui criait. Mais résister c'était mourir, et déjà le sang lui manquait...
La volonté lui manquait.
Et Lindörm ricanait. Non il ne voualit pas mourir. Non... Et pourtant... Sa vue baissa, la douleur, à force d'être trop puissante le rendait doucement fou, au point que petit à petit, il la sentit moins.
Puis le choc. Le sang battant à nouveau dans les veines. le coeur qui arrêtait de pomper le vide, au bord de l'épuisement. Le contact glacial du sol sous son corps...

Meurtrissures. Nausée. Douleur infinie. Dégout total. Les sensations assaillirent le mentaï, qui parvint à se redresser partièlement, cheveux entre mêlés devant les yeux.

A nouveau, Lindörm parla, et Dolohov n'en retint que quelques mots, trop concentré sur son propre mal être...
Puissance démoniaque. Crépuscule.
Quelque chose se mit à hurler en lui, et fit naître dans sa gorge un rire démoniaque. Il se redressa totalement, faisant face à cet être même pas fait de chaire et de sang.
Le masque était tombé, restait à présent le véritable fond du mentaï...
Une colère nue, qu'il ne cherchait plus à contenir apparut sur son visage. Oui... Maintenant que Lindörm l'avait dit, il la ressentait, cette puissance démoniaque...
Ses yeux rencontrèrent ceux du démon.

-Vous avez de la chance que je sois votre allié, Lindörm, et que j'ai besoin de vous, sans ça, éternel ou non je me serais débrouillé pour vous tuer dès ce soir. Je ne vous considère -et cela ne changera jamais- comme mon maître ou mon supérieur. Je n'ai jamais eu qu'une seule personne au dessus de moi. Ce n'est et ne sera jamais vous.

Il ferma les yeux, ses traits se détendirent, le masque était à nouveau en place.

-Je suis manipulateur, et pas manipulé.

Lindörm observa avec un sourire sardonique le Mentaï couché devant lui. La douleur semblait commencer à s'atténuer.
Un rire machiavélique sortit de la gorge de Dolohov.
Le démon hocha la tête.
Une part de lui était bien dans le Mentaï...
Les cheveux devant son visage finirent par s'éclipser, laissant apparaître le véritable visage de Dolohov...
Des traits déformés, des yeux uniquement remplis de rage folle...
Sympathique.
Mais pas très discret.

-Vous avez de la chance que je sois votre allié, Lindörm, et que j'ai besoin de vous, sans ça, éternel ou non je me serais débrouillé pour vous tuer dès ce soir. Je ne vous considère -et cela ne changera jamais- comme mon maître ou mon supérieur. Je n'ai jamais eu qu'une seule personne au dessus de moi. Ce n'est et ne sera jamais vous.

Le démon fronça ses sourcils.
Il lui résistait ?
Le Mentaï ferma les yeux un instant, retrouvant son véritable visage doux de manipulateur. S'il n'avait choisi la voie du mal, il aurait été un très bon acteur, sans aucun doute...
Ce qui n'atténua en rien son manque de respect.

-Je suis manipulateur, et pas manipulé.

Les pupilles du démon devinrent pareilles à celles d'un serpent, et se rétrécirent.
Il tendit deux doigts crochetés vers le Mentaï, ce qui eut pour effet de le soulever à quelques centimètres du sol, le mettant debout.
Une force invisible lui bloquait la respiration.
Un sourire fait de pur sadisme naquit au coin des lèvres de Lindörm.

-Vous me décevez beaucoup, Dolohov. Ce n'est pas ainsi que l'on réagit quand un démon choisit de vous céder une partie de sa puissance. Que vais-je faire de vous, Dolohov ? dit le démon d'une voix mielleuse.

Le Mentaï aurait été bien en peine de répondre.
Il serra encore plus fort ses deux doigts, accentuant l'étranglement.
Dolohov allait certainement tenter de s'enfuir...
S'il le faisait, il mourrait.
Toutefois Lindörm conserva son sourire.

-Non... Je ne vais pas vous tuer... D'autant que j'ai encore besoin de vous... Cependant apprennez qu'on ne me résiste pas impunément. Je pourrais vous tuer d'un seul geste... Que c'est amusant...

Dolohov semblait suffoquer. Le démon le fit bouger un peu dans l'air, puis le lâcha brusquement, ce qui le fit tomber à terre, soulevant un peu de poussière.
Voilà... Les choses étaient remises en ordre.

-Maintenant que les choses sont claires, continua-t-il une fois que le Mentaï eut repris sa respiration, tenez-vous prêt à accomplir votre prochaine mission...

Les pupilles de la créatures changerèrent, aussi surement que son aura gagna en puissance. Le mentaï s'insulta mentalement... Il venait de signer son arrêt de mort. Le pouvoir démoniaque cédé était... Infime. Presqu'inutile. Il ne pourrait pas rivaliser avec l'être démoniaque, jamais, pas dans cette vie...
Sa respiration se bloqua d'un coup, comme si une main invisble s'acharnait à bloquer le passage de l'air, qui déjà semblait manquer à ses poumons...
Son corps fut à nouveau soulevé à quelques centimètres de la terre. mourir pendu, pouvait-on imaginer une fin moins... intéressante pour lui?
Ainsi, son nom ne marquerait jamais l'histoire, il ne vieillirait pas, il n'embrasserait jamais du regard un Gwendalavir devenu sien?
Il mourrait comme un clerc imbécile qu'il n'avait jamais cessé d'être... Qui le chercherait? Ses "amis"? Non, il en doutait... Ses élèves? Non, jamais ils n'oseraient si Lindörm leur expliquait... Car à n'en pas douter, le démon saurait convaincre les jeunes esprits et en cas de résistance... Les effacer.

Il allait mourir, sans gloire ni fioriture, comme un imbécile qui avait défié toute notion de prudence... Pour une fois dans sa vie. Il allait s'écraser au sol, inerte à jamais, le regard définitivement voilà et sans expression.. Il l'avait cherché... Mais quand même, quelle stupidité...

Mais la voix du démon fit à nouveau résonner le lieu. Et à nouveau, l'esprit de Dolohov chercha la logique... Pourquoi parler à un futur cadavre? Le blesser davantage? Pensée bien futile pour un être éternel... Par pitié? Quel démon pouvait connaître ce mot?!
Non... On ne parlait que lorsqu'on voulait manir, ou punir, mais pas tuer. Il allait vivre... Certitude légèrement démentie par l'abscence d'air qui commençait à lui bleuir le teint.
Et pourtant... Oui... Ils s'étaient contacté. Lindörm aussi avait besoin de lui. Il n'était pas assez discret pour agir directement... Il... serrait trop fort...

L'antité maléfique parla à nouveau, alors que la vue de l'héritier des Zil'Urain se brouillait totalement... Lindörm confirma ce que Dolohv avait compris sans aide... "Que c'est amusant..?" Oh oui, vraiment..
Il lui sembla que pendant un instant encore, il se faisait manipuler dans les airs, comme un simple corps privé de vie... Avant de s'écraser au sol.
L'air entrant à nouveau dans ses poumons le brûla, lui rendit cette vie qui filait entre ses doigts... Il toussa la respiration toujours plus sacadée...
Calculateur usqu'au bout des ongles, il choisit de commencer la partie la plus dangereuse de son existence... Un troisième et dernier masque venait de se créer.

Lindörm voulait un esclave? Soit. Mais Dolohov n'aurait plus jamais de maître. Son apprentissage s'était terminé bien des années auparavent. Il suffisait... Oui, juste une fois de devenir un mensonge humain. Il appuya ses deux mains au sol, et tenta sans succès de se relever. Encore quelques secondes... Le temps de tout savoir gérer, le temps de calmer sa respiration désespérée...

-Soit. Je serai prêt... Lindörm.

Et au son de sa voix, on aurait pu croire qu'il prononçait ce nom avec un mélange de crainte et d'adoration... Il releva les yeux, offrant au démon brumeux un visage soumis. FOnctionnerait? FOnctionnerait pas? Il s'en moquait, Lindörm l'avait épargné par deux fois... jamais deux sans trois?

[Bon anniversaire, mon cher... Cadeau médiocre, mais c'est le seul que je puis te faire...]

La réponse du démon étonna le mentaï bien plus qu'il n'y parassait... Ainsi, non seulement Lindörm l'avait épargné, mais en plus il le respectait?
Voilà qui était intéressant. Très intéressant. Une force inconnue s'infufla en lui et il comprit que c'était l'oeuvre du démon... Il put donc lui faire face, rivant son regard sombre sur celui, sanguinaire, du démon éternel.

-Merci.

Et il sembla à Dolohov que pour la première fois depuis longtemps il avait prononcé une parole totalement sincère. Pas besoin de fioriture. Lindörm était assez fin pour comprendre ce que ce petit mot signifiait.
La question suivante portait sur l'éducation d'une de ses nouvelles élèves, Marlyn Til'Asnil.

Le Mentaï cilla. Marlyn était -et de loin- l'être le plus puissant qu'il avait jamais asservi au chaos... Que Lindörm s'intéresse à elle était légitime, certes, mais relativement étonnant. Après tout, ce n'était qu'une gamine en formation... Pourquoi diable l'être des ténèbres ne se concentrait-il pas sur des sujets plus... étendu? La planification de la prise de contrôle de l'académie? Le démentèlement de l'Ordre de la rose ou pourquoi pas l'assassinat des puissants... Comme Merwynn?

Etait-t'il possible que Marlyn et le démon soient.. davantage lié qu'il le pensait? Son élève avait parlé d'une capture par les mercenaires, quelques années auparavent. Capture secrète, ça allait de soi...
Il faudrait qu'il s'entretienne avec son élève à ce propos.

-Mmmmh. Marlyn est comme je le prévoyais un élément redoutable. Son pouvoir en dessin est... tout bonnement affolant. Bien plus puissant que le mien. Quant à sa force au combat... Valen se charge de la majeure partie de son entraînement pour moi. Cependant, comme vous je crains pour sa couverture. Elle est jeune et possède un tempéramment de feu... Je n'ai pu lui donner un cours correct sur les illusions qu'il y a peu. Votre autre mission et le passage de mercenaire de ma plus vieille élève m'ayant retardé quelque peu... Je pense avoir trop tardé. Si elle n'a pas été découverte, elle est néanmoins très soupçonnée, et le fait qu'elle contrôle mal son envie de voir le sang couler n'aide pas.

Il s'interrompit. Pour être sincère, il craignait Ena la Marchombre... Une des rares personnes à déceler vraiment l'harmonie ou la pagaille dans le coeur des gens. Marlyn avait beau mentir à tous vent, la Dame sentirait toujours que quelque chose n'irait pas.

-Il m'a fallu des années pour être totalement maître de moi-même, on ne peut exiger -même de quelqu'un comme Marlyn- qu'elle sache en quelques semaines tromper marchombre et maître d'arme rompu au mercenaire. Et mon apprentie est loin d'être un modèle de discrétion. Sa couverture ne tiendra pas longtemps dans cette ville, quels que soient ses efforts. Quant à... hum. Votre dernière requête...

A nouveau, il se mit à réfléchir à toutes allures. Frissonna.

-Avec tout le respect que je vous dois... Je ne pense pas que le moment soit venu. Pas pour Marlyn. VOus l'avez dit vous-même, elle a été confrontée à vous par le passé. Même si beaucoup de choses sont en train de changer pour elle, elle reste impulsive. Laissez-moi du temps... Je la préparerai à l'idée. Je la confronterai à votre illusion d'abord... Il ne faut pas risquer une rebellion de sa part. Je vous le répète, je ne saurais la contenir qu'avec les mots et une arme. Ne laissons rien au hasard.. Présentez-vous aux autre mercenaires.
Montrez leur votre toute puissance. Je m'occupe de Marlyn.

Bien sur, le démon pourrait la contrôler... Mais le mentaï doutait que son élève s'en sorte vivante. Auquel cas, il aurait perdu du temps et de l'énergie à lui avoir donné des cours pour rien... Et il perdait aussi sa puissante pleine de fougue...
Dire qu'elle n'obéirait jamais qu'à lui... Un petit sourire apparu sur ses lèvres. Lindörm était à nouveau sur le point de parler.

-Merci.

Le démon sourit. Dolohov semblait sincère, étrangement sincère pour un Mentaï.
Un simple mot... Si puissant quand il était prononcé pour de bon.
Quand Dolohov entendit sa seconde question, il parut étonné.
Le démon fronça les sourcils.
Il avait ses raisons de s'intéresser à Marlyn.
Il hésita quelques secondes avant de répondre.
Le Mentaï se lança dans une longue tirade dont Lindörm ne manqua pas un mot.
L'entraînement allait bien, mais Marlyn allait avoir du mal pour sa couverture ?
Bon.
Il ne restait qu'une chose à faire.

- Je vais vérifier par moi-même...

Il ferma les yeux et tomba en transe.


Lindörm sortit de sa vision, éberlué.
Il lança un regard à Dolohov.

- Mon cher, votre élève a eu des problèmes, dit-il simplement.

D'un geste, il envoya directement dans l'esprit les images de Marlyn, se... se...
Se faisant violer.
Il observa, presque anxieux, la réaction de Dolohov.
Normalement, les images de Valen trahissant la couverture de Marlyn étaient aussi arrivées dans l'esprit du Mentaï, mais quelle importance par rapport à la tragédie qui venait de se produire.
Lindörm lança de nouveau un regard à Dolohov.

-Dolohov, il va falloir faire quelque chose. Je vous laisse carte blanche.

Lindörm sembla entrer en transe et Dolohov attendit... Qu'est-ce que le démon faisait, exactement? A tout hasards, il bloqua son esprit, l'idée que le démon fouille sa mémoire n'avait rien de séduisant, vraiment.

Et lorsqu'Il revint à la réalité, toute trace de sarcasme avait déserté son visage vaporeux. Une légère apréhension saisit le mentaï au ventre. Un problème? Quel problème? Elle était vivante? Ils l'avaient découverte? Ils la retenaient ils...

Non. L'image qui s'imposait dans son esprit était abominablement plus affreuse que tous ces scénarios.
Marlyn, les lèvres écrasées par un gueux ivre...
Les mains de l'affreux errant sur son corps
bavant contre sa peau
meurtrissant chaque parcelle d'elle que les mercenaires avaient épargnés.
Les larmes qui ruisselaient sur ses joues fines,
Ses hanches étroites rivées à celle de ce monstre vulgaire
Il voyait la haine, et la perte totale de contrôle...

Il se mordit la lève de toutes ses forces pour étouffer le hurlement de rage qu'il sentait monter du fond de son corps... Ca n'aurait servi à rien. Ca ne servait plus à rien...
L'homme achevait son forfait à l'intérieur même de son esprit.
C'était tellement immonde... Un goût de sang inonda bientôt sa bouche...
Il respira, tenta de se calmer. Il ne devrait pas réagit comme ça, ça n'aiderait en rien, il s'agissait simplement d'être rationnel. D'agir comme tout esprit froid agirait, comme son maître l'aurait souhaité.

Et pourtant.. Tant d'émotions se mêlaient en lui. La haine. Bien plus forte encore que celle qu'il avait éprouvé pour Narik...
Une douleur qui lui vrillait le crâne. La même que celle qu'elle devait ressentir. Et tant d'autres choses indéfinissables et puissantes à la fois.
Dolohov secoua la tête. Il fallait se concentrer.Ne pas repenser à la torture de Sareyn. Ne pas penser à elle comme à un ange des brumes. La voir comme une élève, une marionnette en plus. Mais par la Dame, ce que c'était douloureux...

Il vit également Valen, qui comme il le pensait avait compris, ou au moins doutait fortement. La marchombre qui elle, avait clairement découvert la supercherie.

-Vous avez raison. Il va falloir faire quelque chose. En priorité, arrêter de la rencontrer ici, Valen ou la marchombre qui l'accompagnait pourrait très bien décider de la suivre, et je ne suis pas prêt à risquer davantage ma vie ou celle des autres mercenaires. De toute façon, j'ai déjà pris les devants pour ça.

Il s'humecta les lèvres, se maudissant de parvenir à dire des choses comme ça en sachant pertinnement à quelle point la situation était... abominable pour elle. Dire qu'il avait posé ses lèvres sur elle... Dire... Ne pas y penser. Calmer sa respiration. Ne pas vomir. Pas maintenant.

-Je la verrai en temps voulu. Pas avant. Elle est persuadée d'avoir de l'importance à mes yeux. Elle est sûre de mon respect. Je suis sûr qu'elle me parlera. Je vous promets de trouver les mots.

Après tout, il était doué pour ça.
Et si les mots ne suffisaient pas, il utiliserait les gestes. Elle n'avait pas besoin de pitié, elle était trop puissante pour être salie par un sentiment comme celui-la.

-Quant à... ce... ce monstre... Son crime sera puni. Je le ferai tailler en pièces. Je m'en occuperai moi-même s'il le fallait, mais je l'assassinerai. Je lui aracherai chaque ongle avant de lui couper tout élément dépassant de son corps... Les doigts, les oreilles, puis les bras, membres par membres...

Et il attendrait la fin pour se venger pleinement. Ensuite, il l'abandonnerait dans les égoût, il le laisserait moisir au côté des rats, il redevindrait une pourriture... Et Ses yeux, il les donnerait à manger aux cafards des cellules de l'Académie.
Sa rage rendai son regard légèrement plus ébété qu'à l'origine... Et le sang du démon qui coulait en lui le brûlait. Ivan Derkan allait payer cher son exploit d'un soir.

-Ce cafard me devancera en enfer, c'est une promesse.

Lindörm observa le visage du Mentaï se décomposer d'une façon qui ne laissait aucun doute au fur et à mesure qu'il voyait dans son esprit les images...
Une des dents pointues du démon se découvrit.
Il l'observa encore quelques instants. S'abreuvant de son malheur.
Le Mentaï secoua la tête, comme pour retrouver ses esprits et chasser les atroces images.
La rage débordait de ses yeux.
Lindörm sourit.

- Criez, Hurlez, Dolohov. Vous ne risquez rien ici, et cela vous fera du bien.

Un cri...
Rempli de haine.
De désespoir.
Un cri...
Délicieux.
Le démon engrangea sans sourciller cette dose de malheur qui lui donnait de la force.

- Vous avez raison. Il va falloir faire quelque chose. En priorité, arrêter de la rencontrer ici, Valen ou la marchombre qui l'accompagnait pourrait très bien décider de la suivre, et je ne suis pas prêt à risquer davantage ma vie ou celle des autres mercenaires. De toute façon, j'ai déjà pris les devants pour ça.
- Bien raisonné, ajouta simplement Lindörm. Cherchez un endroit convenable pour continuer son entraînement... Et débrouillez-vous pour qu'elle se sente mieux. Je suis certain que vous saurez faire cela à merveille, Dolohov...

L'ironie transpirait dans sa voix, et son sourire voilé laissait entendre des choses...
Soit Dolohov n'avait pas fait attention, soit il le cachait bien. Le Mentaï s'humecta les lèvres.

- Quant à... ce... ce monstre... Son crime sera puni. Je le ferai tailler en pièces. Je m'en occuperai moi-même s'il le fallait, mais je l'assassinerai. Je lui aracherai chaque ongle avant de lui couper tout élément dépassant de son corps... Les doigts, les oreilles, puis les bras, membres par membres...

Quelques autres dents pointues se découvrirent.

- C'est bien... J'aime beaucoup votre vraie nature. Vous avez de bonnes idées... Ksh ksh ksh...

Son éternel ricanement.
Le sourire du démon s'évanouit lentement. Le tout n'était pas de s'amuser.
Le Mentaï reprit la parole.

- Je la verrai en temps voulu. Pas avant. Elle est persuadée d'avoir de l'importance à mes yeux. Elle est sûre de mon respect. Je suis sûr qu'elle me parlera. Je vous promets de trouver les mots.
- Les mots, hein... chuchota-t-il ironiquement pour lui-même.

De toute évidence, le Mentaï essayait de se payer sa tête.
Pas à un démon...
Le démon chercha dans une poche, puis fit apparaître une bourse pleine de pierres précieuses, qu'il lança adroitement à Dolohov, un sourire sarcastique aux lèvres. Il se retourna, prêt à partir.

- Voici pour vous... Ah, une dernière chose... ajouta-t-il en faisant semblant de se rappeller subitement.

Le démon lança un regard teinté ironie derrière son épaule.

- Je veux bien que vous rétablissiez Marlyn comme il convient, mais rappellez-vous bien que je ne vous paie pas pour que vous pelotiez vos élèves...

Sur ces mots, l'image du démon disparut.
Seul restait le rire.
A glacer le sang.

Il... savait.

... Perspective dangereuse et qui promettait pas mal d'ennuis...
Qui signifiait que personne avec Lindörm n'avait plus de vie privée.
Qui signifiait qu'il devrait se méfier encore davantage. Pour l'instant, ils avaient besoin l'un de l'autre. Le jour où ce ne serait plus le cas..
Dolohov était mort. Enterré. Fini. Complétement.
Mais pourquoi Lindörm s'intéressait-il autant à son élève?
Peut-être... Peut-être qu'elle savait lui résister? Peut-être qu'elle était assez puissante, elle. Peut-être qu'il la craignait...?
Et elle lui appartenait. A lui. A lui seul.
C'est ce qu'elle avait dit. Elle était à lui.
Il avait donc en son pouvoir une personne qui intéressait Lindörm. Assez en tous cas pour qu'il lui offre une bourse pleine pour assurer son bonheur.
Intéressant...
Plus qu'intéressant. C'était un atout dans la partie qui se jouait. Un atout majeur et à garder à tous prix.. Et si en plus, on lui donnait carte blanche pour en profiter...
Un sourire étira ses lèvres.
Il n'allait pas se priver. Il la relèvrait, encore une fois.
Quant à la dernière réplique de l'être des ténèbres... Elle lui fit hausser les sourcils tout aussi ironiquement. Qu'importait le rire diabolique... Il se savait bon professeur, quel que fut le domaine.

-Au cas où vous me regarderiez encore... Sachez juste que pour une femme, utiliser ses courbes est aussi un art... Et que j'apprends à mes élève toutes les manipulations possibles. Bonne soirée, Lindörm.

Il s'inclina, en songeant qu'il devenait fou... parce que le démon ne serait pas dupe. Mais qu'importait... On ne savait jamais. Et il se recomposa son visage niais de nobliot endetté. Il fairait taire ses créanciers endernières minutes, comme il en avait coutume, les dettes faisaient partie du masque.. du masque officiel, au moins.

RP terminé