La nuit, tous les Valen sont gris! [Terminé]

Ce soir, Valen avait décidé de mener une opération de reconnaissance dans l'Académie. Laissant à Enoriel et à Tifen le soin de s'occuper de poursuivre l'entraînement du jeune Einar Soham et de Ciléa Ril' Morienval, le demi-Faël s'esquiva hors de la grotte et se risqua à errer un temps autour de l'Académie, observant attentivement les faits et gestes du mieux qu'il pouvait depuis les points d'observations qu'il se choisissait. La démarche était risquée, d'autant qu'il ne pouvait pas surprendre autre chose que les rondes de gardes sur les remparts, lesquelles se faisaient avec régularité... comme de coutume. A ce niveau-là, il n'y avait pas de rupture avec les habitudes... une preuve comme une autre que les mercenaires du Chaos devaient probablement exercer un contrôle subtil sur l'Académie.

Voyant une occasion de se faufiler jusque l'aile ouest en grimpant rapidement la muraille, Valen la saisit et fut aussi rapide qu'il osa l'être... il ne devait pas se faire repérer. Arrivé sur le chemin de ronde, il poursuivit alors son ascension de l'aile ouest plus lentement, prenant soin de se dissimuler dans les ombres de manière à ne pas être vu. Le demi-Faël aurait pu passer par ses appartements, mais il présumait qu'ils devaient d'ores et déjà être alloués à un nouvel occupant, fort probablement un mercenaire du Chaos. Dès lors, il pensa passer par l'un des appartements déserts du troisième étage. Jusqu'à présent, les risques étaient mesurés et les objectifs humbles... il fallait simplement s'infiltrer dans le bâtiment sous le couvert de la nuit de manière à préparer l'arrivée prochaine d'Einar sur scène : ce soir, il fallait trouver des appartements déserts qui permettraient au jeune Lupus de s'infiltrer pour une journée en se mêlant aux serviteurs. Comme tout le monde le sait, le propre d'un serviteur est d'être partout où sa présence est requise tout en restant invisible.

Un objectif simple, mais pas si aisé à réaliser, il faudrait que le Chantelame évolue discrètement sur la façade de l'aile ouest pour sonder les fenêtres des appartements des résidents. Finalement, alors que Valen pensait se replier parce qu'il était resté trop longtemps exposé, il trouva des appartements qui lui parurent inoccupés. Aucun bruit ne se faisait entendre depuis la fenêtre et un regard fugitif à la fenêtre ne laissait pas présager que l'appartement était occupé. Crochetant discrètement la fenêtre, le demi-Faël pénétra dans les appartements... et constata avec effarement sa grossière erreur! Une jeune femme dormait présentement dans son lit... et, visiblement, elle avait le sommeil léger car elle se redressa dans son lit. Dégainant sa longue-dague, Valen bondit silencieusement sur l'infortunée et vint plaquer son arme sur la gorge de cette dernière, pressant suffisamment du plat de lame pour lui couper la respiration et l'empêcher de crier. Il ne voulait vraiment pas la tuer, mais il ne pouvait pas non plus attirer l'attention... à partir de maintenant, la moindre nouvelle erreur pourrait signifier la mort. Altérant quelque peu sa voix pour ne pas être reconnu, il murmura :

- Je ne vous veux aucun mal... mais je ne peux pas vous laisser menacer mes projets. A la moindre tentative de cri, ma lame vous tranchera la gorge. A présent, répondez-moi en murmurant, qui êtes-vous?

Myra se préparait à aller se coucher, elle éteignit les dernières lumières qu'elle avait dessiner un peu plus tôt, puis se dirigea près de la fenêtre. La nuit était magnifique et la lune reflettait des pâles lueures sur la volière, Myra aimait bien la nuit et toutes les couleurs que l'on ne discernait que la nuit tombée. Elle ne ferma pas les rideaux oranges et s'éloigna de la fenêtre pour se diriger vers son grand lit. La première nuit qu'elle allait passer dans cette Académie, sa nouvelle maison. Ces temps-çi, elle n'arrivait pas trop à dormir, alors elle prit un bon moment. Quand elle réussie enfin à s'endormir, elle rêva de son enfance et surtout de ses parents. Dans son rêve, elle courait après sa mère et elle jouait avec son père, c'était un rêve magnifique. Tout en dormant, elle souriait à la lune. Elle était vraiment bien dans cette Académie, elle se sentait vraiment chez elle. Un bruit vers la fenêtre attira son attention, elle tendit l'oreille pour voir si ce n'était pas le vent, mais ce n'est que quand la fenêtre souvrit doucement qu'elle compris, quelqu'un entrait dans sa chambre sans y être invité. Elle se redressa d'un seul coup, mais fait incroyable, mais elle vit juste une forme sauter par-dessus elle et une main plaquer une longue dague contre sa gorge de façon à se qu'elle ne puisse pas émettre un seul petit cri. Elle ne pensait plus à rien, sauf à comment se sortir de cette facheuse situation. L'homme qui l'agressait lui chuchota une phrase à l'oreille :

- Je ne vous veux aucun mal... mais je ne peux pas vous laisser menacer mes projets. A la moindre tentative de cri, ma lame vous tranchera la gorge. A présent, répondez-moi en murmurant, qui êtes-vous?

Elle en avait sa claque, elle ne voulu pas bouger et surtout ne pas trop abimer son agresseur, alors elle lui répondit tout simplement :

- Sans vous offanser, mon chèr monsieur, ce n'est pas une façon de traiter les femmes et surtout nous ne sommes pas dans une très belle position pour parler calmement et en silence, mais si cela peut vous faire le plus grand plaisir, je vais vous répondre. Je me nomme Myra Ril'Otrin et moi aussi je ne vous veux aucun mal, mais si je dois me défendre, je n'hésiterais pas. Je suis aussi le nouveau professeur de dessin. Ah oui deux dernières choses, en premier si vous pouviez retirer votre lame de ma gorge se serait très aimable à vous et en deuxième si je pouvais savoir qui est mon agresseur nocturne se serait encore plus aimable, merci.

Myra avait parler très calmement et elle avait essayer tant bien que mal de voir l'homme qui avait sa vie entre ses mains, mais elle ne réussi pas à le voir, il faisait trop sombre pour y voir ne serait-ce qu'un bout de bois à ses pieds. Maintenant il fallait qu'elle réfléchisse comment elle allait pouvoir ce tirer de là sans trop de difficulté, l'inconnu avait l'air très sûr de lui. Vraiment, sa première nuit dans l'établissement était spéciale, vraiment très spéciale.

Il fallait bien le reconnaître, la réaction de la jeune inconnue avait largement de quoi surprendre. Valen était... perplexe et plutôt désemparé, c'était bien la première fois qu'on ne semblait pas prendre une menace aussi réelle au sérieux. A priori, il s'agissait soit d'un grand courage, soit d'une bravade visant à masquer sa peur, soit d'une insouciance excentrique. Poursuivant ses réflexions, le demi-Faël déduisit que Myra Ril' Oltrin devait véritablement être une dessinatrice : les marchombres étaient rarement nobles et aucun guerrier n'aurait pris une telle menace à la légère. En revanche, un dessinateur trop confiant en ses propres capacités serait bien capable de sortir pareil discours en ayant une lame placée sous la gorge...

Il ne restait donc plus qu'à dissiper cette légère insouciance en quelques murmures :

- Ne vous y trompez pas, Myra Ril' Otrin, vos Dessins ne vous sauveront pas si je décide de vous trancher la gorge. Vous voulez savoir mon nom? Et bien, soit! Je suis Valen Til' Lleldoryn, je suis toujours bel et bien vivant, et je devrai vous tuer. Pourquoi? Parce que je ne souhaite pas que ma visite de ce soir soit connue, tout simplement.

Avec un sourire sans joie, sur un ton ironique, Valen poursuivit :

- Voyez-vous, il aurait été plus simple que vous répondiez simplement à ma question, sans prendre le risque et l'insouciance de me poser ces questions auxquelles j'ai eu l'obligeance de répondre. Désormais, votre vie basculera entre deux choix : jurez-moi allégeance et tenez votre serment, ou bien mourez... d'une mort rapide et indolore ou d'une mort lente et extrêmement douloureuse selon les circonstances. Je ne prendrai pas plaisir à tuer une femme telle que vous, mais votre beauté ne retiendra pas ma main. Que décidez-vous?

L'homme avait l'air désemparé et encore plus surpris par la tirade de Myra, qui certe n'avait pas été très intelligente. Au lieu de tout simplement répondre à la question, la dessinatrice lui avait sortie un magnifique roman sans bégailler et surtout en parlant mal à l'inconnu qui menacait à tout moment d'hoter la vie à la jeune femme. Il réfléchit un moment pour enfin murmurer une autre phrase à l'oreille de Myra. Elle resta crispé une poignée de seconde en aprenant le nom de son agresseur, c'était tout simplement impossible, non pas lui, il devait être mort, pourquoi et comment pouvait-il se trouver ici, vivant, Valen Til'Lleldoryn ne pouvait pas se trouver derrière elle, non elle devait rêver. Mais non, elle ne rêvait pas, il était là tout comme le poignard qui menaçait la gorge de la dessinatrice, elle retrouva ses esprits en réalisant qu'il était encore contre son cou. Si Valen s'introduisait comme ça dans sa propre Académie c'est qu'il y avait un problème, un problème grave pour qu'il ne veuille pas que l'on remarque sa présence en voulant la tuer. Ensuite il poursuivie sur un ton un peu plus ironique, qui énervait quand même un petit peu Myra, car il n'y avait rien de drôle du tout. Ma beauté ? En plus son agresseur la trouvait jolie, enfin, Valen Til'Lleldoryn, le maître d'arme de l'Académie, etc etc... Elle avait enfin réussi à voir son visage, et il n'était pas mal non plus, enfin... Le sujet n'était pas là. Deux choix, il plaisantait, elle n'avait pas tellement le choix, elle était bien sûr obliger de lui prêter allegance, elle n'allait pas risquer de se faire tuer, surtout que l'homme qui se tenait derrière elle était Valen Til'Lleldoryn et qu'il n'était surtout pas le méchant dans tout ça. Elle voyait qu'une seule solution et elle en fit pars au maître d'arme sur le champs :

- Bon, je crois qu'un seul choix s'offre à moi, alors j'accepte de te prêter allegance, se que je crois que je ne vais pas regretter du tout, mais une question me trotte dans la tête; pourquoi t'introduis-tu dans ta propre Académie, je n'en vois aucun intéret, et surtout pourquoi vouloir passer innaperçu ?

Le tutoiement était venu tout seul, sans qu'elle ne s'en rende compte, mais ça n'avait pas l'air de géner Valen et tout de suite elle voulait vraiment qu'il la lache maintenant qu'elle était à son service, surtout que sous sa couverture elle n'était pas très bien habiée (niark ^^) .
*Vraiment interressant ce Valen, vraiment très interressant, mais là faudrait qu'il me lache* pensa-t-elle très mal à l'aise de sa position, heureusement qu'elle avait encore son drap.

Rengainant sa longue-dague, Valen foudroya la dessinatrice du regard, elle parlait trop et posait trop de questions : un trait typique des dessinateurs comme il l'avait souvent entendu dire. Maintenant qu'il n'était plus nécessaire de menacer cette dernière, il se dégagea, le fourreau de son épée accrochant les couvertures au passage et découvrant partiellement la relative nudité de la jeune femme, et vint se coller à la porte des appartements de Myra Ril' Otrin, écoutant si les babillages de l'intéressée n'avait guère attiré l'attention.

Se tournant à nouveau vers elle, l'observant de manière inexpressive, en dépit de ce que les couvertures avaient brièvement découvert, il murmura :

- Evitez les discours et parlez plus bas encore, Myra Ril' Otrin. Le fait que ma mort ait été officiellement annoncée n'est nullement accidentel, l'Académie est tombée aux mains de la Guilde du Chaos et les Enfants du Chaos ne demandent pas mieux que de m'expédier dans l'autre monde. Une chance, vos sermons ne semblent pas avoir attiré l'attention.

Un curieux personnage que cette dessinatrice. Il ne restait à espérer que Myra Ril' Otrin ne se révèle pas une calamité susceptible de créer davantage de problèmes que de les résoudre, mais cela ne serait vérifié qu'avec le passage du temps. Voyons toutefois le bon côté des choses, si Valen devait mourir ce soir, il aurait au moins eu l'ultime plaisir de contempler brièvement les beautés de la nature, en la personne d'une Myra Ril' Otrin guère habillée. Ce n'est peut-être pas le genre de pensées que l'on attendrait venant de la part de Valen Til' Lleldoryn, mais qui le saurait?

Tournant à présent son attention sur l'usage qu'il pourrait faire de la jeune femme, le demi-Faël ne put que constater que la chance lui souriait ce soir : il avait des yeux et des oreilles au sein de l'Académie désormais et Myra pourrait faciliter toute tentative de reprise de l'Académie par les renseignements qu'elle saurait obtenir. Encore que le problème de leur fiabilité se poserait... En de telles circonstances, quelle confiance accorder à la parole d'une inconnue, d'une personne donc susceptible d'être un Enfant du Chaos? Valen devrait prendre des risques :

- Dites-moi, belle dame, pensez-vous être capable de vous livrer à la subtile et occulte pratique qu'est l'espionnage?

Valen la lâcha enfin, mais en se levant il prit les draps de Myra dans son foureau et maleurheusement il eut le temps de la voir.L'homme se détourna pour se diriger vers le couloir, il était à présent coller à sa porte pour écouter. *Comme si je ne savais pas contrôler ma voix et parler discrètement* pensa-t-elle un peu en colère. La dessinatrice n'eut pas le temps de se couvrir convenablement, car il s'était déjà retourner. Son visage était plus que mort, aucune expression n'était visible. Son invité commença un discours et elle en profita pour mettre un pull qui la couvrait beaucoup plus. Elle essaya de détailler plus en détail le caractère de ce Valen. Il avait l'air trop sûr de lui, voulant sans doûte tout commander, faire ça loi, comme tout soldats lui ressemblant. Elle en avait beaucoup entendu parler de ce Valen Til'Lleldoryn, avant qu'elle vienne dans cette Académie. Autoritaire et sûr de lui. C'était les mots qu'elle avait le plus retenu. Elle ne comprenait pas comment, mais elle savais qu'il était beaucoup plus sensible qu'il ne laissait y paraître. Il venait de finir son discours pour lui poser une question :

- Dites-moi, belle dame, pensez-vous être capable de vous livrer à la subtile et occulte pratique qu'est l'espionnage?

L'espionnage, elle n'en avait jamais pratiquer, mais elle serait prête à le faire pour aider Valen. La dessinatrice aimait bien aider les gens, c'était une de ses qualités. Dès qu'elle en avait l'occasion, elle le faisait. Elle ne savait pas trop ce qu'elle devait chercher, il était drôle lui, mais les mercenaires n'allaient pas parler de ça devant elle. Il aurait plutôt dû tomber sur une marchombre, ça aurait été plus pratique qu'elle, une simple dessinatrice.Mais bon, elle allait faire de son mieux. Myra s'approcha de lui pour ne pas parler trop fort, pour lui faire plaisir et en même temps, elle ne voulait pas que les mercenaires se ramènent dans ses appartements, elle aurait dû faire le ménage. Elle murmura le plus doucement possible, mais de manière à ce qu'il puisse entendre :

- Bien sûr, je pense que se serait faisable, mais dîtes moi plutôt se que vous voulez que je commence à faire et comment je pourrais vous contacter, car les spires ne seraient pas très sûrs, les mercenaires pourraient intercepter les messages.

Elle retourna s'assoire au bord de son lit en attendant la réponse du Maître d'armes. C'était certain que les spires n'étaient pas très conseillé pour se contacter.

- Ne me parlez pas des subtilités des Spires, Myra, je n'y entends rien. En toute logique, me sachant vivant, ils escompteront des moyens de communication particulièrement subtils et élaborés, plaisir que je ne leur offrirai pas. La clé réside dans la simplicité, je viendrai à votre rencontre en temps utile.

Toute correspondance écrite serait probablement interceptée et lue par les agents du Chaos en place, quel que soit l'expéditeur ; tout résident quittant l'enceinte de l'Académie serait surveillé ; et des Mentaï scrutaient vraisemblablement les Spires ; telles étaient les mesures que lui-même aurait prises dans une situation semblable et Valen ne pensait guère se tromper à ce sujet. Assurément, se rendre à l'Académie pour rencontrer Myra était une entreprise hautement risquée, mais il disposait d'un avantage certain : les mercenaires du Chaos seraient gênés dans une tentative de l'éliminer à l'intérieur même de l'Académie car ils devaient faire preuve d'une discrétion extrême pour ne pas éveiller les soupçons des résidents. En parlant de cela, le temps lui était plus que compté...

- Autrement, vous devrez faire une liste de tous les nouveaux professeurs ou résidents occupant de hautes fonctions, observer les agissements des personnes occupants des postes clés, de la garde. Laissez traîner vos oreilles, soyez au courant des moindres rumeurs au sein de l'Académie, et tâchez de découvrir un quelconque mouvement de rébellion contre le Chaos. En bref, observez tout ce qui se passe et surtout, ne changez pas vos habitudes ou votre manière d'être. Le moindre changement dans votre attitude pourrait alerter les mercenaires du Chaos dissimulés parmi les résidents. Vous pourrez faire cela?

Ayant fait quelques cours de théâtre, Myra était tout à fait apte à rester aussi normale et discrète qu'une fourmi qui a pour but de voler la graine de son voisin. Valen avait parlé énormément mais toujours avec la même discrétion. Il confirmait tout se qu'elle avait entendu sur lui, homme mythique de l'Empire. Tous les petits garçons à qui elle avait enseigné le dessin voulaient lui ressembler, se qui la stupéfiait un peu maintenant, parce qu'entrer en éffraction dans les appartements d'une femme n'était guère très héroique. Néanmoins, il pouvait maintenant avoir des yeux et des oreilles dans l'enceinte de l'Académie et ce n'était que à son avantage.

- Bien sûr que je le peux. J'avais déjà remarqué des faits suspects, mais je ne voulais pas trop m'avancer sur des conclusions trop attives. Donc j'ai déjà mené ma petite enquète. Le nouveau magister ou devrais-je dire la nouvelle, se nomme Slynn Ar'Kriss, je ne sais pas si vous le saviez déjà. Et il me semble avoir entendu parlé d'un certain Tarus quelque chose. Je n'ai pas exactement retenu le nom.

La dessinatrice éspairait que ces quelques informations pourraient aider le maître d'arme, mais ce n'était pas garantie. Dans tous les cas, maintenant elle était au courant et elle allait tout faire pour obtenir plus de renseignements. Peut-être que les professeurs avaient déjà pris la désision de créer une résistance et ça elle devait le découvrir, mais poser des questions aux élèves était trop risqué, il devait y avoir des mercenaires infiltrés parmi les élèves de l'Académie. Son espionnage risquait d'être pas aussi facile qu'elle l'aurait espéré.

- En tout cas, Valen, vous pouvez compter sur moi. Je serais vos yeux et vos oreilles dans cette Académie. Mais dites moi comment comptez-vous me trouver dans toute l'agitation de cet endroit ? Je ne serais pas toujours dans mes appartements, j'ai des cours à donner !

[Edit Admin : Beitiris se faisant passer pour sa soeur jumelle Slynn, Sentinelle de longue date ratachée à l'Académie, Myra doit croire que la magister est Slynn Ar' Kriss, pas Beitiris ! Merci]

- Comment je compte vous retrouver? Rien de plus aisé, la nuit, vous dormez comme tout le monde, Myra Ril' Otrin et je vous trouverai donc dans vos appartements. Par ailleurs, soyez logique, je ne suis pas encore suffisamment téméraire pour avoir l'inconsciente audace de mener une incursion de jour dans l'Académie. Mon visage est bien trop connu et le Chaos me démasquerait dans la minute. La nuit, en revanche, nous sommes à armes égales et ma discrétion vaut bien la leur.

Voilà qui était fait. L'efficacité de la jeune dessinatrice en matière d'espionnage était une grande inconnue, de même que sa fiabilité, mais le demi-Faël n'avait pas le luxe de rejeter cette opportunité... sa vie et celle de ses compagnons dépendraient de leur capacité à s'informer sur ce qui se passe à l'Académie. Il aurait préféré pouvoir compter sur Slynn en la matière, mais elle était captive et probablement contrainte à assumer les fonctions de Magister. Peut-être même jouait-elle un jeu dangereux avec les mercenaires, ce ne serait pas la première fois qu'elle tenterait une entreprise tenant pratiquement du suicide... Valen savait sa fidélité en acier trempé et savait pouvoir compter sur elle, mais il ignorait à quel point il se trompait, Beitiris s'étant secrètement substituée à sa soeur.

Sur un salut martial, il se tira de ses pensées et se dirigea aussi vers la fenêtre par laquelle il était entré :

- Je ne peux pas demeurer plus longuement en ces lieux, Myra. Nous nous reverrons en temps utile, je viendrai à vous comme annoncé. En cas de vie ou de mort, vous pouvez toujours transmettre personnellement un message à la rêveuse Amarylis Luïnil, elle me l'acheminera. N'en usez pas à la légère, c'est un procédé à risques susceptibles de vous causer des problèmes à toutes les deux. Je vous souhaite toute la chance possible dans votre entreprise

A ces mots, Valen disparut de l'autre côté de la fenêtre, avec un étrange sentiment qu'il ne chercha pas à approfondir, ce n'était vraiment pas le moment! Le cheminement du retour fut plus délicat que celui de l'aller et lui demanda plus de temps, devant éviter à tout prix d'être démasqué : les conséquences à être surpris en train de pénétrer dans l'Académie ne seraient pas les mêmes qu'à être surpris à en ressortir. Le Chaos soupçonnerait logiquement qu'il ait joint une personne à l'intérieur et qui sait alors ce qui se passerait s'ils parvenaient à remonter jusque Myra... et même s'ils n'y parvenaient pas.

Une fois hors de l'enceinte de l'Académie, Valen Til' Lleldoryn disparut dans la nuit.