Une petite visite nocturne (RP terminé)

Cela faisait quelques temps que Valen observait Leïla Tova, la maîtresse des écuries. De ce jour où elle avait participé à un exercice qu'il donnait à ses élèves, Leïla l'avait grandement intrigué et le demi-Faël montrait un certain intérêt, voire même un intérêt certain pour la jeune femme. De manière inhabituelle, le Chantelame quitta donc son repère à la nuit venue et, avec sa discrétion coutumière, et vint se rendre aux appartements de la maîtresse des écuries.

Ne prenant guère la peine de frapper, il s'y introduisit tel une ombre et vint se camper, martial, devant la porte. Curieusement, Leïla Tova ne parut pas surprise par cette intrusion... avait-elle l'ouïe si fine que cela? Ou le Maître d'armes se rouillait-il? Toujours aussi belle... toujours aussi mystérieuse, toujours elle-même. Ce soir, Valen Til' Lleldoryn se demandait pourquoi Leïla Tova l'intriguait autant, l'attirait autant... à n'y rien comprendre. Dans un vain espoir de conserver une certaine rationalité à ses actes, le demi-Faël se disait qu'il agissait de la sorte pour s'assurer de la personne de Leïla. Lors de ce fameux exercice, elle semblait n'avoir laissé aucune chance à ses adversaires... surprenant pour une personne qui n'était pas versée dans le métier des armes.

- Maîtresse Tova, navré de cette intrusion, mais je souhaitais vous parler.

Kusanagi avait eu une longue journée, des cours à n'en plus finir et des chevaux qui lui posaient multiples problèmes en plus de leur entretien. Elle était fatiguée mais ne se sentait pas contrariée ou mal dans sa peau. A vrai dire elle était de plutôt bonne humeur (elle avait fait un rapt sur les clochettes de tout Al-Vor et avait entreprit d'écrire quelques lignes, un bol de thé à proximité, après s'être lavée dans l'énorme baignoire de sa salle de bain personnelle. Un privilège de maîtresse d'écurie qui était loin de lui déplaire.
Alors qu'elle traçait quelques mots de son écriture délicate et fine sur un parchemin qui était destination d'un contacte, ou plutôt d'une pseudo amie de la bourgeoisie, qui était très au courant des affaires de la cour, (Même s'il s'agissait de potins mondains, il fallait toujours être au courant.) elle perçut des bruit d'une clochette d'une discrétion extrême qui se dirigeait vers les écuries, et rangea dans un tiroir de son bureau l'encrier et la lettre, qu'elle était entrain de rédiger.
La jeune femme s'assit dans un de ses fauteuils le bol de thé dans les mains et sa chevelure blanche toujours humide. Les pas se rapprochaient de plus en plus mais elle ne semblait pas s'inquiéter d'un potentiel visiteur nocturne. Qui se révéla effectif. Et quasiment sans surprise Kusanagi se leva pour aller saluer Valen qui s'était déplacer en personne.

- Bonsoir Maître Til' Lleldoryn, ravie de vous voir. Un thé ?

La jeune femme le fit s'assoir, se moquant totalement du fait qu'elle se baladait, devant ce qu'on pouvait considérer un de ses supérieurs, en tenue de nuit et le cheveux pas encore sec. Kusanagi s'assit à son tour après avoir servi un thé à son visiteur et se rassit dans son fauteuil.

- De quoi vouliez vous me parlez ? Vous voulez récupérez vos clochettes ? Eh bah je les garde na!!!!

A la mention " Ravie de vous voir ", Valen ne put s'empêcher de hausser de manière perplexe l'un de ses sourcils dans une expression marquant fugacement la surprise. S'il y a bien une chose à laquelle il ne s'était pas attendue, c'est d'être reçu cordialement alors qu'il venait tout de même de faire intrusion dans les appartements de Leïla Tova de la manière la plus cavalière qui soit. Parfois, les femmes sont tout bonnement incompréhensibles.

- Ma foi, si vous proposez, je pense faire honneur à votre thé, maîtresse Tova. Peut-être préférez-vous que je vous appelle tout simplement Leïla? Autant se passer d'un formalisme qui n'est guère de mise au vu des circonstances.

Dégrafant son fourreau de sa ceinture afin de se mettre plus à l'aise, le demi-Faël posa sa fidèle arme sur la table avant de s'installer sur une chaise. Son regard pénétrant détaillant l'environnement, Valen constata que Leïla avait les cheveux mouillés et qu'elle était vêtue pour dormir. De manière cocasse, le Chantelame pensa alors qu'il eut été fort gênant de faire irruption quelques instants plus tôt, quand la maîtresse des écuries faisait ses ablutions. S'emparant de la tasse de thé que lui servit la jeune femme, Valen en but une brève gorgée avant de reprendre la parole :

- Je dois vous avouer que vous m'intriguez, Leïla. Voilà quelques temps que je vous observe... jamais je n'ai constaté que vous vous exerciez aux armes ou au combat à mains nues et pourtant, lors de l'exercice de l'autre jour, vous avez battu de fort belle manière quelques uns de mes élèves les plus prometteurs, lesquels s'entraînent intensivement. Ne trouvez-vous pas cela étrange?

Autant être direct et éventuellement chercher à mettre la pression sur la maîtresse des écuries. De manière probable, vu sa discrétion habituelle, Leïla Tova cachait probablement bien des choses et, prudente comme elle semblait l'être, peut-être ne s'attend-t-elle pas à ce que lui, Valen, ait relevé la chose. Peut-être la maîtresse des écuries avait-elle été initiée à la voie des armes dans son enfance, auquel cas Valen se faisait des idées inutilement. Mais, à partir du moment où l'Académie avait abrité des traîtres servant le Chaos et où elle était susceptible d'en abriter d'autres, le demi-Faël préférait se montrer inquisiteur et méfiant.

Cette guerre larvée et secrète contre le Chaos commençait toutefois à épuiser et à lasser de manière inquiétante le Maître d'armes. Il avait été formé pour tuer des adversaires sur le champ de bataille, pas pour manipuler des élèves et des professeurs et jouer à des parties d'échecs de haut vol avec un Maître de la Guilde du Chaos. Parfois, il songeait à laisser à Ena Nel' Atan le soin d'exercer les fonctions de Magister en l'absence de Merwyn...

La jeune femme bu une gorgée de thé avant de reposer sa tasse sur la table basse et de ramener ses jambes contre elle. Il ne faisait déjà plus très chaud et elle avait allumé un feu dans la cheminer mais l'humidité de ses cheveux la fit frissonner bien que la fraîcheur ne la dérangeait pas vraiment. Après tout elle avait connu pire moment.
Le Maître d'arme était donc venu lui rendre visite alors qu'elle avait décider que cette nuit là elle allait piquer un bon somme et rêver d'un pays plein de clochettes afin de rattraper ses heures de sommeils. Manque de chance il fallait croire que son hameçon marchait trop bien ou alors que le Magister par intérim était vraiment nerveux à cause des évènement en cour qu'elle faisait semblant d'ignorer. En même temps à part quelques professeurs et les Primats qui était censé être au courant de ce qui se passait dans l'ombre de l'Académie à part l'Ordre Chantelame ?
Les infiltrations étaient de plus en plus dangereuse certes mais il fallait avouer que le jeu de l'Ecliptiste Mercenaire était dangereux. Mais après tout mourir pour mourir ... Ce qu'il fallait éviter c'était la mort de sa famille nouvellement retrouvée, ou du moins leur capture par le Chaos...
Elle planta son regard de braise dans celui glacial de Valen, elle était encore calme et esquissa un léger sourire.

- Ce qui m'étonne surtout c'est de voir qu'un Magister déjà bien occupé trouve le temps d'observer une Maîtresse d'écurie qui ne cherche qu'à faire son travail du mieux qu'elle le peut.

Kusanagi, ou plutôt Leïla reposa ses pieds sur le sol et saisi de nouveau la tasse chaude entre ses mains.

- Enfin trêve de bavardages inutiles, vous voulez savoir comment cela est possible, je me trompe ? Eh bien soit. De toute façon il aurait fallut que ça arrive un jour ou l'autre...

Elle finit sa tasse et la reposa avant de s'étirer.

- Je ne sais pas très bien par où commencer ... Je fais partie d'une longue lignée de forgeron et mon père était aussi un guerrier aguerri mais ça ne l'a pas empêcher de mourir dans un tragique incendie avec ma mère et mes deux petit frères. J'ai été recueillie par un ami de mon père qui se trouvait être maître d'arme. Il a continuer ce que mon père avait entreprit de faire de moi c'est à dire une grande combattante .... Il m'a donner accès à tout les domaines d'enseignements que je désirais sans malheureusement pouvoir satisfaire mon envie de découvrir la forge. Je me suis alors focaliser sur mes deux passion, l'équitation et le maniement des armes ... Malheureusement, il est mort lui aussi ... Tué par des Mercenaires en me protégeant et assurant ma fuite. Quand à mon entrainement je le fait quand j'ai du temps libre en forêt...

La jeune femme se leva et regarda par la fenêtre avant de fermer les rideaux et de s'appuyer contre le mur, la tête légèrement penchée en avant comme pour dissimuler son visage.

Ainsi, Leïla Tova avait été formée par un autre Maître d'armes, il fallait donc s'attendre à ce qu'elle soit une fine lame, ou du moins qu'elle ait un niveau correct. En ce moment précis, Valen se demandait pourquoi la jeune femme avait sciemment caché ce fait. Après tout, l'Académie a toujours toujours eu besoin de fines lames pour entraîner et protéger ses disciples... et que certains professeurs aient une science des armes assez poussée n'était pas proscrit. Alors, pourquoi s'entraîner secrètement, hors de la vue de tous? Il y avait quelque chose d'étrange, voire même de louche là-dessous, mais la maîtresse des écuries ne répondrait probablement pas à des accusations directes. Le demi-Faël comptait bien poursuivre à l'observer...

En parlant d'observer la jeune femme, il fut soudain mal à l'aise, bien qu'il sut le cacher et conserver son habituel masque. Constater que la chemise de nuit blanche de Leïla n'est guère épaisse était une évidence en soi... à la lumière des flammes de la cheminée, il aurait fallu être aveugle pour ne pas distinguer les formes superbes de la jeune femme. Leïla Tova l'attirait et l'intriguait... maintenant, elle en venait même à le rendre fou. Comment était-ce possible?!? Se surprenant lui-même par des mots qu'il n'aurait jamais prononcé, il lâcha malgré lui :

- Je n'ai guère de doutes à ce sujet, vous devez être une fine lame, Leïla Tova. Encore qu'une femme aussi belle que vous ne manque assurément pas de susciter des vocations auprès de la gente masculine. Pour vous, j'irais affronter le Dragon lui-même, et plus encore!

Devenait-il fou? Depuis quand Valen Til' Lleldoryn exclamait-il de telles niaiseries dignes d'un jouvenceau amoureux? Etait-ce vraiment lui qui venait de prononcer ces mots? Très honnêtement, il n'en revenait pas et son trouble devenait apparent et manifeste... il s'était même levé et s'était approché d'elle sans s'en rendre compte.

Kusanagi se senti littéralement déshabillée du regard par le Maître d'arme et resserra instinctivement ses bras autour d'elle laissant la petite clochette attachée à son cou tinter. Cela avait beau être prévisible, elle n'en était pas moins gênée. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'on la regardait de la sorte mais elle sa pudeur ne pouvait pas se mettre au placard plein de clochettes aussi facilement. Elle sourit timidement en relevant la tête mais Valen pris la parole.

- Je n'ai guère de doutes à ce sujet, vous devez être une fine lame, Leïla Tova. Encore qu'une femme aussi belle que vous ne manque assurément pas de susciter des vocations auprès de la gente masculine. Pour vous, j'irais affronter le Dragon lui-même, et plus encore!

La jeune femme qui avait commencer à se resservir une tasse de thé manqua de lâcher la théière et sa tasse et de s'ébouillanter avec leur contenu. Elle voulait bien avouer qu'elle avait un certain charme mais de là a imaginer une déclaration enflammée du maître d'arme ...
- Je ....

Elle posa sur la table ce qu'elle avait failli renversé plus tôt, se dirigea vers Valen et mis son front contre celui de l'homme. Température normale bien que son cœur semblait battre rapidement.

Dire que ce baiser amoureux se prolongea durant un temps infini n'est probablement pas futile, étant donné qu'il dura effectivement fort longtemps. Un moment inqualifiable aux yeux de Valen... certaines choses ne sont pas faites pour être décrites, les mots sont bien faibles et insignifiants en comparaison. Lorsque Valen et Leïla se détachèrent enfin l'un de l'autre, un petit silence gêné s'installa. Aucun des deux n'avait prévu que cela arriverait et le demi-Faël était bien en peine de trouver un sujet de conversation qui ne paraîtrait pas niais après un instant aussi magique.

Quand on ne sait que dire, autant se taire. Le Chantelame ne brisa pas ce silence, si ce n'est par un timide sourire, qui l'aurait cru? Prenant à nouveau Leïla dans ses bras, il la fit s'installer sur ses jambes, lui-même se vautrant délicatement dans le fauteuil, avant d'entreprendre de remplir à nouveau leurs deux tasses de thé. Ce silence n'était plus si gênant après tout : avoir Leïla dans ses bras, pouvoir la regarder dans les yeux, tout cela était " magique " et valait bien toutes les conversations au monde. Toutefois, le demi-Faêl ne put finalement s'empêcher de reprendre la parole, trop de silence tuant le silence :

- Dis-moi, Leïla, pourquoi être venue officier à l'Académie comme Maître des écuries? Tes talents guerriers et ta connaissance des arts équestres auraient pu te permettre d'officier à la cour impériale après tout. Là-bas, tu y aurais fait la connaissance de gens autrement plus élevés qu'un pauvre maître d'armes comme moi, non?

Une sensation de malaise envahissait de plus en plus Kusanagi qui se retrouva sans rien pouvoir y faire, sur les genoux de Valen, qui la prenait telle une fragile poupée de porcelaine qu'elle n'étais pas. D'ailleurs, s'il avait chercher à la serrer plus étroitement il aurait senti ses muscles, certes finement dessiner mais non sans force. La jeune femme se sentait de plus en plus gênée assise là. Elle avait l'impression d'être intruse. Comme si elle prenait quelque chose qui ne lui était pas destiner.
Par les clochettes de la Dame, pourquoi fallait il qu'il ne lui ait pas laisser le temps de leur annoncer leur lien de parenté. De plus Kusanagi se doutait bien des sentiments de sa mère pour lui ... Comme du fait qu'il était le père de son frère et de sa sœur qui était encore des bébés. Ça aurait été un comble de ne pas s'en rendre compte, surtout en regardant sa sœur qui ne tenait de sa mère que la chevelure d'ébène, en quelque sorte elle était son opposée.
Les choses tournaient d'une manière qui dérangeait la jeune fille. Car l'histoire allait forcément s'ébruiter si le maître d'arme continuait ainsi et cela parviendrait aux oreilles de sa mère ... Sa mère qu'elle avait tant désirer retrouver dans sa vie, sa mère qui risquait de la haïr ...
Elle ferma les yeux mais le Maître d'arme reprit la parole.

- Je ne peux pas ... Et v .... Tu n'est pas n'importe quel maître d'arme ...

Elle se leva car elle avait l'impression soudaine d'étouffer et de s'engourdir. La jeune femme attrapa sa tasse mais la reposa aussitôt avec un soupir résigner. Il fallait bien lui dire un jour ou l'autre ...

- Tu ne m'as pas laisser finir ... Je ... Comment te dire ça ... Après avoir fui devant les Mercenaires qui étaient entrain de tuer mon ... Maître et tuteur, j'ai fait des recherches ... Ne me demande pas comment mais ce que j'ai découvert ... C'est que mes véritables parents ne sont pas morts ....

Kusanagi avait l'impression que dès qu'il allait connaitre son identité, il allait la tuer sur place .... Après tout même si elle était la fille de sa petite cousine, elle était aussi fille de Mentaï ... Elle s'apprêtait à faire un aveux dangereux autant pour sa couverture que pour sa vie.

- J ... Je suis la fille d'Ayame ... Elle n'a jamais parler de moi, parce que j'étais censé être morte très jeune. Mon père ... est un Mentaï qui ... l'a violer pendant sa captivité ... Il a tout manigancer jusqu'à ma formation aux armes et autres choses ... Il a fait tuer la famille à laquelle il m'avait confier pour que celui qui fut mon maître et tuteur me prenne sous son aile ou plutôt me forme et me manipule ... Pour devenir Mercenaire moi aussi ... Mon maître était aussi un Mercenaire, mais apparemment engagé contre son grès en faisant pression sur la vie des êtres qui lui étaient chers ...

Son semi mensonge lui faisait courir un danger énorme et elle jouait dedans le tout pour le tout.

- Il m'a former aux techniques, mais .... il a refuser de manipuler mon esprit et m'a au contraire pousser à avoir mes propres raisonnements ... Et c'est ce qui causa sa perte. Mon père ... N'a pas abandonner l'idée de me retrouver et de me faire rejoindre le Chaos ... Je me cache et donc officier à la cour serait du suicide. *comme ce que je viens de faire* Les jeunes damoiselles de dix huit ans doté d'une chevelure blanche comme la neige et d'yeux semblables à deux brasiers, ça ne cour pas les rues ...

Kusanagi inspira profondément et se prépara à une éventuelle attaque.

Aux révélations de Leïla, Valen Til' Lleldoryn recula d'un pas brusque, chancelant et pour le moins livide. Pourquoi fallait-il qu'il aime celles de son propre sang?!? Il l'avait caché à Alatariel, mais il l'aimait et avait refusé de lui révéler pour ne pas lui donner d'espoirs... il ne pouvait pas avoir de telles relations avec des personnes de son propre sang, c'était totalement inconcevable et probablement contre-nature. Par la Dame, ne venait-il pas d'embrasser sa petite cousine? N'aurait-il pas été plus loin s'il avait ignoré son ascendance?

Des souvenirs qu'il avait enfouis dans les tréfonds de sa mémoire refirent surface, des souvenirs honteux dont il n'avait jamais parlé, les souvenirs d'une nuit, lors du Bal des Quatre Maisons, passée avec Alatariel. Qu'avait-il fait? Etait-il condamné à ne vivre que des relations incestueuses? Il voulut parler... les mots restèrent bloqués dans sa gorge, il étouffait, il avait besoin d'air, de respirer! Il se sentait faible... il tomba à genoux et étouffait vraiment, ce n'était pas un tour de son esprit. Il étouffait réellement, des sons étranglés, sans sens aucun, sortaient de sa bouche, il s'affolait presque en un sens. Mourrait-il comme cela? Invaincu de tous ses adversaires, si ce n'était de lui-même? Les seuls mots audibles et compréhensibles qui sortirent de sa bouche furent :

- Pourquoi.... pourquoi dois-je revivre cela?

Tout devint subitement lumineux, il ne distinguait plus les appartements de Leïla Tova, il ne voyait plus qu'une lumière éclatante... où était-il?

Kusanagi qui s'attendait à une attaque rageuse du maître d'arme, le vit, devenir livide. La jeune femme s'était éloignée à l'autre out de la pièce, juste devant la fenêtre afin de pouvoir s'enfuir le plus rapidement possible. Valen ouvrit la bouche plusieurs fois sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche et il commença à vaciller. Une seule phrase à peine audible parvint aux oreilles de la Mercenaire Ecliptiste. Une phrase qui portait tant de douleur que la jeune femme senti un profond remord monter en elle. "Revivre cela" ? Que s'était il passé ?
Mais avant qu'elle puisse arriver au bout de ses tergiversations, Valen s'effondra sans qu'elle puisse arrêter sa chute. Elle servit donc d'amortisseur et se retrouva coincée entre le maître d'arme et le sol. Elle avait traverser la pièce, mais Valen, largement plus lourd qu'elle l'avait entrainer dans sa chute. Un peu étourdie, Kusanagi se redressa avec prudence, mais ne sentant plus la respiration de l'homme, elle le mit rapidement sur le dos et écouta son coeur. Il était faible. Pourquoi était il dans cet état ?
Kusanagi allait donc appliquer les geste de premier secours qu'on lui avait appris, c'est à dire respiration artificielle et massage cardiaque. Elle se pencha au dessus du visage de Valen ... Pourquoi ? Un souffle. Que c'était il passé ? Trois battement. Cinq souffles. Cela avait il un rapport avec Ayame ? Quatre pressions sur le coeur...

- Ne me laisse pas ! Je t'en prie ... Reste. Reste ... Valen !

Des larmes coulaient mal grès elle de ses yeux et inondées son visage en finissant leur course sur le corps de Valen. Elle continuait son action qui fini par porter ses fruit. Elle le pris dans ses bras, toujours entrain de pleurer sans s'en rendre vraiment compte.

L'expérience était curieuse... revivre toute sa vie dans un instant infini, un moment hors du temps et de l'univers. Chaque moment, la moindre seconde, le moindre détail... des choses qu'il avait oubliées depuis fort longtemps. Valen se souvenait avoir entendu dire que certains Faëls vécurent une expérience similaire dans des circonstances pareilles : ils en avaient déduit que c'était une réaction de l'esprit qui prenait alors plein et entier ascendant sur le corps et le menait à un stade de " méditation " inaccessible autrement. Etait-ce vraiment une méditation cependant? Valen Til' Lleldoryn n'en avait guère l'impression... le souvenir le plus persistant fut celui d'Alatariel. Plus que pour quiconque d'autre, il se rappelait des traits de son visage, même les plus infimes, de ses manières, de sa voix, des moments passés avec elle depuis leur rencontre.

Une envie, un désir qu'il pensait avoir refoulé, enfoui au plus profond de lui-même, refit alors surface. A présent, il comprenait pourquoi Leïla Tova l'attirait autant... c'était parce qu'elle ressemblait à sa mère. Comment n'avait-il pu le voir? Tous ces traits qu'elle avait en commun avec sa mère, les autres étant ceux de l'homme qui avait violé Alatariel. Par le Dragon! Etait-il destiné à être aveugle et à ne rien percevoir de la vérité qui l'entoure? Cela importait peu désormais. Revoir sa vie entière lui avait appris venait de lui enseigner son ultime leçon de Maître d'armes : ceux qui sont capables de donner la mort sans y penser sont parfois ceux qui tiennent le plus à la vie. Il était devenu le plus grand parce qu'il n'était paradoxalement pas prêt à mourir, alors qu'il brava si souvent la mort. Même aux portes de la mort, ce souffle de vie qui l'animait toujours désespérément lui avait permis de faire la différence.

Quand il revint finalement à la réalité, Valen ignorait combien de temps s'était écoulé. Il avait toujours du mal à respirer, se sentait faible, ses perceptions s'éveillèrent lentement. Le demi-Faël entendit tout d'abord les pleurs et les supplications de Leïla avait de sentir qu'elle le serrait contre lui de toutes ses forces, et de voir la lueur qui illumina ses yeux lorsqu'elle le vit ouvrir les yeux. Après un moment infini où tous deux restèrent enlacés, Valen tenta alors de se relever, chancelant quelque peu, mais l'inflexible détermination qui imprimait les traits de son visage en disait long : c'était la détermination dont il faisait preuve lorsqu'il avait une tâche importante à accomplir. Valen Til' Lleldoryn voulut parler, mais n'y parvint toujours pas... les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Buvant cul sec l'une des fioles contenant un elixir dont il avait parfois besoin, il parut progressivement retrouver son énergie et la pleine possession de ses moyens.

Se tournant alors vers Leïla, il lui sourit :

- Connaître les techniques du Chaos ne fait pas de toi une mercenaire apparentée à leur guilde, seule la manière dont tu t'en sers détermineras si tu en es une ou non.

D'un ton nettement plus hésitant et visiblement plus mal à l'aise, le demi-Faël ajouta :

- Il y a une quête que je n'ai jamais menée à bien, il est grand temps que je m'y consacre sans plus attendre. J'ignore où je suis allé aujourd'hui, mais j'ai retenu la leçon de cette expérience. Accepterais-tu de devenir ma fille adoptive, Leïla Tova?

Kusanagi l'avait vu reprendre conscience et se redresser avec un soulagement infini. Pourquoi se sentait elle autant attachée à lui alors qu'ils ne se connaissaient pas vraiment ? Elle était troublée par autant de sentiments alors qu'elle avait des projet de meurtre sur son propre père ou pour le moins géniteur. Deviendrait elle sentimentale ? Se serait le comble pour un maître assassin de sa trempe. Alors que des larmes coulaient encore de ses yeux, Kusanagi perçut les paroles de l'homme. Il avait radicalement changer de discourt. Il voulait qu'elle devienne sa fille adoptive. Kusanagi faillit laisser échapper un soupir de soulagement. Mais en même temps elle fut transportée de joie bien qu'une ombre plana toujours . Elle savait parfaitement que si elle lui disait l'entière vérité il se transformerait en rage pure et qu'elle y risquerait sa peau. Quelque part elle regrettait d'être ce qu'elle était. Mais l'Eclipse était la neutralité, l'équilibre ...
Elle alla se blottir contre celui qui serait désormais son père, comme une fille en quête de réconfort. En fait pouvait on vraiment dire qu'elle avait eu un père avant ça ? Les divines clochettes des la Dames, seules pourrait répondre à cette question. Kusanagi le regarda dans les yeux avec un sourire rayonnant.

- J'accepte de devenir ta fille, Valen. J'accepte et s'il faut je t'aiderais dans ta quête, Papa ...

La jeune femme savait que ça allait contre la moral de mentir autant aux gens de sa famille, mais elle tenait à la vie, et aux leurs mal grès le fait qu'elle ne les connaissent pas comme elle le devrait.
Mais de quel quête parlait il ?

Adopter une jeune femme, devenir père... jamais Valen ne l'avait réellement envisagé. En vérité, fonder une famille n'avait jamais vraiment fait partie de ses aspirations ces dernières années, absorbé qu'il était par l'Académie. Toutefois, une vie faite de devoir, de luttes incessantes, de recherches, et autres dont il avait su s'accommoder jusqu'à présent devenait suffisamment lourde à assumer pour le pousser à se préoccuper davantage de sa propre existence, de son bonheur. Sentir l'étreinte de Leïla, sa fille adoptive, était en soi une félicité et lui procurait un certaine ravissement, une certaine euphorie qu'il n'avait plus ressentis depuis longtemps. Mais, quelque chose manquait et le demi-Faël savait exactement ce dont il s'agissait et que faire : retrouver Alatariel Elanessë. Avec un sourire énigmatique, il répondit à sa fille :

- Je t'en remercie, mais je dois mener cette quête seul. Toutefois, je suppose que je peux satisfaire ton éventuelle curiosité en te révélant que ta mère, Alatariel, en est l'objet. Elle est actuellement à la Citadelle... je vais aller l'y retrouver et la Dame seule sait ce qu'il adviendra. Ce soir, j'ai réalisé à quel point j'ai eu tort de la maintenir à distance comme je l'ai fait... même si elle est ma cousine et est donc de mon sang. J'ose espérer qu'une fille adoptive approuve l'entreprise de son père...

Kusanagi, qui jusqu'alros n'avais jamais vraiment eu de famille se retrouva d'un coup progeté dans un univers qui lui était inconnu. Un univers dans lequel elle semblait perdre un peu pied. Elle était décontenancée, ou du moins le semblait, par sa récente adoption. Quelque part la jeune femme ne put s'empêcher de penser qu'elle avait échapper au pire...

- Je t'en remercie, mais je dois mener cette quête seul. Toutefois, je suppose que je peux satisfaire ton éventuelle curiosité en te révélant que ta mère, Alatariel, en est l'objet. Elle est actuellement à la Citadelle... je vais aller l'y retrouver et la Dame seule sait ce qu'il adviendra. Ce soir, j'ai réalisé à quel point j'ai eu tort de la maintenir à distance comme je l'ai fait... même si elle est ma cousine et est donc de mon sang. J'ose espérer qu'une fille adoptive approuve l'entreprise de son père...

- J'approuve, très cher papa. Je crois qu'elle sera heureuse de vous voir.


La jeune femme prit son désormais père dans ses bras pour lui souhaiter bonne chance et en lui souriant. Etait-elle heureuse ? seule la Dame pourrait répondre à cette question. En tout cas Kusanagi était ravie. Et peut être pas pour les raisons les plus communément admises ...

- Par contre ... Ce n'est pas que je veuille te mettre à la porte, mais ma journée a été plutôt longue et que demain semble se présenté de la même manière.




[Désolée j'étais pas inspirée]

- Je ne pensais pas m'attarder plus longuement de toutes manières. Je pars dès maintenant pour la Citadelle, je n'ai que trop perdu de temps...

Les choses étaient curieuses toutefois. Tout se passait si bien ce soir... pourquoi acceptait-elle que Valen devienne son père adoptif, alors qu'ils se connaissaient à peine et que le seul lien qu'elle avait avec lui était la relation qu'il entretenait avec Alatariel. Toutefois, aussi curieuse que soit cette situation, le demi-Faël n'était que trop heureux du tour qu'elle prenait, malgré tout. Embrassant sa fille sur le front pour lui souhaiter une bonne nuit, le Maître d'armes quitta aussitôt les écuries à pas vifs. Faire ses préparatifs ne lui demanderait pas beaucoup de temps. En revanche, il devait prendre dispositions pour son départ car il fallait quelqu'un à la tête de l'Académie dans l'intervalle.

Vivyan étant trop affaiblie pour assumer de telles responsabilités, Ena devrait s'en occuper. Valen pressentait une entrevue... animée... avec la marchombre...