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 Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]

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Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeSam 27 Sep 2008 - 17:44

elle se rappelle...
"Jeune fille, comment tu t'appelle ?
d'immenses yeux enflammés se dévoilent sous un capuchon troué, et d'un mouvement aussi vif qu'imprévisible l'homme se recule en arrière, une grimace hideuse de répulsion sur le visage.
- mais que... tu.. démone !! démone! crie t-il soudain, puis il se retourne et s'enfuit en courant, en hurlant... démone... démone... démone...

La petite fille le regarde courir, sans bouger. Pourquoi il a réagit comme ça ? sa première rencontre avec les humains la laisse perplexe... Elle s'accroupit, faisant craquer une fois de plus le tissus sur ces genoux (il faut vraiment qu'elle s'en achète de plus commodes) puis contemple son reflet dans la flaque boueuse nichée dans un nid de poule. Et alors ? Ses yeux elle les trouve joli… il n’y en a pas beaucoup qui ont cette teinte la… de grandes prunelles aux couleurs de feu, quelques circonvolutions rouge parmi les méandres ors et orangées, avec par ci par la une trace de fumée bleuté, en mouvement aléatoire…
Soudain, alors qu’elle s’immergeait dans son regard, un tressaillement de tout son corps la fit trembler comme une feuille. Elle essaya bien de rester à se regarder dans son reflet, mais son corps, sous le coup d’une monstrueuse répulsion, la projette en arrière, comme l’homme une minute plus tôt.
Elle suffoque, la poitrine enserrée dans une coquille solide d’angoisse, puis elle regarde le ciel.
Les nuages, son regard balaye avidement l’infinité céruléenne tandis que les battements désordonnés de son cœur se calment peu à peu.
* qu’est-ce qui se passe* se chuchote t’elle à elle-même, apeurée d’une terreur qu’elle ne comprend pas. Elle s’assoit à coté de la flaque, les genoux sous le menton et en se balançant légèrement elle essaye de faire le tris, de comprendre…mais elle est jeune. La curiosité la reprends, mais la peur lui noue le ventre. La curiosité est un vilain défaut…
Elle se penche et se regarde. A l’instant où ses yeux rencontrent ceux de son reflet, son cœur s’affole soudain et sa vue se brouille, elle tombe enfin en arrière, haletante.
Bon. Elle ne peut pas se regarder.
Reprenant sa respiration, elle se remet debout, titube un peut le temps que le sang lui monte à la tête, puis s’en va d’une démarche anonyme vers la forêt.
Son refuge.
S’allongeant sur une branche pour se mettre hors de portée des bêtes sauvages, elle ferme les yeux, songeuse du voyage qu’elle viens de parcourir pour arriver aux environs d’Al vor et être ainsi rejetée par un homme qui ne la connait pas. Y a-t-il tellement de différences entre les Faêls et les humains ?
Les animaux sont plus gentils. Ils savent si vous êtes dangereuse et si ils sentent que non ils vous approchent sans tenir compte de votre différence.
Les humains ne sont pas des animaux.
Ils sont bien pire que ça.

Elle repense à ses yeux, et se trouve dégoutée d’elle-même, et soudain se souvient de ce faêl, ce vieux faêl qui l’avait trouvé presque morte de froid lors d’un hivers particulièrement vigoureux tandis qu’elle avait trouvée refuge dans une grotte à flan de montagne pour se protéger de la tempête qui faisait rage.

Allongée à même le sol rocailleux d’une grotte plus chaude que la précédente, elle ouvrit doucement les yeux, puis les referma vivement sous la lumière vive du soleil qui noyait l’espace clos. À travers le brouillard de sa fin elle sentit cependant la douceur de mains étrangères qui se baladèrent sur son cou et son visage, s’arrêtant sur les balafres, les hématomes et les gerçures. La tête posée sur les genoux d’une personne qu’elle ne connaissait pas, trop épuisée pour bouger ne serait-ce que le petit doigts, elle laissa les doigts fripés par l’âge apaiser les douleurs qu’ils rencontraient aux détours de leurs douces caresses.
La jeune fille s’endormit de nouveau, plus sereine qu’elle ne l’avait été de tout l’hiver.
Il aurait pu se passer quelques heures ou quelques jours, La jeune fille n’aurait en aucun cas su le dire. Elle repris de nouveau conscience, et respira profondément en sentant les mains âgées posées sur son front, promesses de douceurs et de caresses. Elle pris sa respiration, puis ouvrit les yeux, tout doucement. Ses cils collés par la fièvres refusèrent tout d’abord, puis les doigts entrèrent dans la danse, caressant les yeux de la jeune fille comme on caresse une fleur, démêlant avec une grande habilité les cils entrelacés de fièvres.
Quelques secondes plus tard, l’enfant ouvrit les yeux.
Plusieurs choses se passèrent simultanément.
Elle releva la tête et se remit sur ses pieds si vite que le tournis menaça de l’emporter.
Elle vit un vieillard aux oreilles pointues assis à genoux à l’endroit où elle était couchée.
Elle vit le feu.
D’une violente détente, elle se jeta contre le mur, une douleur atroce lui rongeant l’interieur du crane, elle se roula en boule, puis poussa un hurlement déchirant en se prenant la tête entre les mains.
La douleur était atroce… quelque chose… qu’il fasse quelque chose… Qu’il…

Avec un extrême sang-froid, le vieillard se leva vivement et éteignit le feu à l’aide d’un sceau rempli d’eau. La fumée envahit la grotte et la douleur se retira peu à peu, comme à regret, de la tête de la gamine. Elle resta cependant la, prostrée, à se tenir la tête, n’osant la relever de peur de revoir à nouveau cette chose mouvante qui ondulait de ses circonvolution oranges et or.
À nouveau, elle sentit les mains se refermer sur elle. Pas cette fois. Elle se retourna brusquement et griffa les bras du vieillard, hargneusement, jusqu’à se qu’il desserre son étreinte, se qu’il fit aussitôt, la fillette en profita pour bondir sur une cornique de la grotte.
Hors d’atteinte.
- ne t’inquiète pas… je ne te veux pas de mal…
La jeune fille fronça les sourcils. Elle avait déjà aperçu des humains, en groupe ou seul et les avait déjà entendu communiquer. Pour une raison qu’elle ne comprenait absolument pas, toutes les paroles qu’elle avait entendues, qu’elles aient une intonations ou un rythmes différents, elle les avait comprise sans difficultés. Elle n’avait cependant jamais prononcé un mot.
Elle resta donc à fixer l’homme qui lui retourna son regard. Un long moment passa, troublé encore par le crépitement des buches mouillées.
Puis il s’assit en tailleur avec une remarquable agilité pour quelqu’un de sa taille tout en replaçant ses cheveux long et gris derrière ses oreilles. Des oreilles très longues et très pointues, pensa la jeune fille.
Et il parla. De tout. De rien. Des animaux présents dans la foret, de sa vie dans les montagnes, des enfants qu’ils aimait, des fraises sauvages, des ours qui lui mangeait les fraises sous le nez, des enfants, encore, des différences entre les oreilles des humains et celle de son peuple, les Faêls, de la lune et des étoiles, des gâteaux aux herbes que faisait la grand-mère, du souffle de la liberté parmi les fleurs pailletées, de Gwendalawir, le royaume, des Faêls, encore et encore….
Le flot de paroles se tarit. Il regardait la fillette de ses yeux gris, plongeant dans l’univers d’or et de feu de son regard. Il ne se détourna pas.
Ne se détourna jamais.

Une année de connaissance réciproque s’ensuivit, la petite fille l’écouta et lui, il raconta le monde. Il lui fournit également motifs à réflexions sur elle-même, lui contant une histoire qu’il tenait d’un de ses nombreux aïeul :
- Et l’enfant viendra, destructeur ou vivant, il viendra et de ses yeux de feu embrasera le monde de son innocence. L’enfant indigo arrivera, enfant aux caprices de la nature, ennemis des Hommes, et par son regard trahison, leur rappellera les vices commis par eux. L’enfant indigo viendra, d’une espèce nouvelle, se fondra dans la masse humaine. Vivra.

Elle partit la semaine d’après. Et rencontra son premier humain.
Démone, démone, démone…


Anaïel ouvrit les yeux. Son rêve s’effilait dans la brise d’un matin tranquillement glacial. Encore ce rêve. Tous les mois lorsque la lune était pleine, se rêve apparaissait, éternel fantôme chargé de lui rappeler le prix a payer pour écouter la musique du vent et celle de la pierre, celle de toute matière, il revenais insidieusement pour le lui rappeler, qu’elle n’était pas humaine, et qu’elle portait au plus profond de ses gènes la trahison contre la nature.
Elle se leva gracieusement, jambes légèrement écartées sur la branche d'arbre qui avait été son refuge pour la nuit. La marchombre était en route pour le pays faêl et ne pouvait pas passer la nuit a découvert, après l'exténuant passage des dentelles vives. Elle avait longuement dormi pour se reposer, la forêt ayant sur ses jambes meurtries la douceur d'un endroit qu'elle considérait comme connu.
Elle descendit donc de son arbre, un majestueux peuplier à l'évidence très âgé, et son ventre gargouilla sous l'effort. Elle s'arrêta de bougé et écouta attentivement la forêt, se qui lui appris la présence d'animaux. Son corps réclamait de la viande, les dentelles ne lui en avait fourni qu'un minimum, mais elle s'attarda tout d'abord pour cueillir des framboises sauvages qui poussaient à proximité, et pu repérer son terrain de chasse.
La forêt, très dense et très touffue pouvait sembler impénétrable en premier lieu, une fois en son sein, elle laissait l'impression d'étouffement pénétrer celui ou celle qui s'y était égaré, mais la marchombre la connaissait suffisamment pour s'y sentir à son aise, même si les forêts ne l'attiraient pas vraiment.
Les montagnes étant son lieu de prédilection et d'enfance, elle n'avait tout d'abords pas apprécié de se retrouver à plat, surplombée de toute part par des arbres immenses et touffus.
L'escalade sur arbre l'avait guéri de son malaise.
Elle retourna donc sur sa branche, le ventre juste plein pour tenir jusqu'à son prochain repas qu'elle espérait de viande fraiche.
La fronde à la main, assise sur ses talon pour être prête à bondir, et surtout, cachée par le feuillage de l'arbre, elle se tenait en embuscade.
Une sorte de lapin passa. Trop vite.
Un autre gargouillement stomacal. Qui l'empecha d'entendre un pas approchant. Une autre bète recouverte de poils passa lorsqu'elle sentit plus qu'elle ne vit la présence qui approchait, la faim est une bien mauvaise conseillère et, au lieu de laisser passer son repas et de rester caché, elle décocha habillement une pierre qui siffla avant de fendre le crane d'une espèce de lapin pourvu de grandes oreilles rouges. Les pas s'arretèrent. Anaïel ne bougea pas, laissant l'inconnu passer son chemin, ou le cas échéant, la découvir, perchée sur son arbre.

Ami ? Ennemi ?


[ bonne chance pour la lecture ^^, j'avais envie de rappeler un peu les origines de mon personnage, puisque c'était très succin pendant la répartition, encore une fois bon courage !!! ]

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

La Borgne
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeDim 28 Sep 2008 - 12:46

Peut-être aurait-il fallu ne pas retourner là-bas..
*
Les Dentelles Vives étaient un bon refuge, lorsqu’il s’agissait de quitter un peu les murs du manoir. Ils offraient une vue plus qu’acceptable sur le monde, ouaté d’ombre avec l’altitude, et permettait de trouver la solitude et la sécurité dans les endroits que la jeune fille finissait par connaître par cœur à force de les explorer. Depuis quelques mois qu’elle séjournait dans les environs, les hauts pics n’avaient plus de secret pour elle. Parfois, lorsque le temps lui était offert et qu’elle n’avait rien à effectuer, il lui arrivait de préférer la voie traditionnelle à la voie des Spires pour grimper le long des roches, s’aidant parfois du dessin lors de passages trop ardus pour elle. Oui car elle devait le reconnaître, elle n’était pas et ne serait jamais un excellente grimpeuse. Pour la simple et bonne raison que lorsqu’on la collait sur une paroi avec des prises plein les mains, elle était prise de vertige. Certes, cela ne l’empêchait pas d’être en permanence sur des plates-formes à des hauteurs décadentes, mais cette sensation de monde tournoyant et de gouffre à ses pieds ne prenait son estomac que lorsqu’elle était en train de grimper. Peut-être était-ce tout bonnement à cause des souvenirs que la grimpette occasionnait. Le temps où elle était encore à l’Académie, par exemple. Les rires, les éclats de voix amies, ou tout simplement les moments où il ne fallait pas se soucier du moindre bruit comme s’il [i]avait été le pire des ennemis. Et cette angoisse intérieure qui saisissait Marlyn dès qu’elle grimpait, c’était bien ce qu’elle s’échinait à combattre depuis quelques semaines. Car c’était indéniablement une faiblesse des plus importantes. Tous les Mercenaires pouvaient grimper sans avoir peur de tomber. Et puis, il fallait apprendre à se déplacer sans avoir recours au Don ; en vue d’un jour où, piégée, elle aurait à s’enfuir..
Ce qui était déjà arrivé une fois, d’ailleurs. Cette rencontre au sommet des Dentelles Vives, avec une inconnue qui tenait à la rencontrer depuis plusieurs semaines, et qui avait réussi à la coincer à quelques centaines des mètres d’altitude dans son endroit de prédilection.
Mais il fallait tenter de ne pas penser à cela. Revenir sur ses erreurs n’était pas bon pour avancer.

C’était ce que tentait de se dire la jeune Mercenaire depuis le coucher du soleil, tournant en rond dans la vaste demeure fastueuse qui était à sa disposition depuis quelques temps déjà. Certes, il aurait été préférable de ne pas sortir pour quelques temps histoire de laisser les choses se tasser un peu ; mais se contraindre à rester enfermée dans un bâtiment qui n’était – et ne serait jamais- son monde était presque au-delà de ses forces. Dans toute cette luxure, ces manuscrits ouvragés qu’elle était incapable de lire ou de comprendre, elle se sentait un peu décalée, un peu de trop. Mais après tout, s’Il avait choisi de la faire résider là, il n’allait pas questionner. C’était pour sa sécurité, il avait raison.. Mais en même temps, tout son corps réclamait d’aller dehors, au devant du danger, maintenant qu’il était réparé. Et rester en cage comme un fauve enfermé n’était pour lui plaire, à ce corps qui avait besoin de se dépenser, surtout lorsque le noble aux cheveux d’or n’était pas là.

Mais ce soir-là, c’était une nuit spéciale. La Lune ne brillait pas plus fort que d’ordinaire, il n’y avait pas de vent spécial sur lequel tirer des lignes et des lignes d’onirisme. C’était juste un soir commun pour tout le monde, mais suffisamment spécifique pour la jeune fille. Certes, entre temps, son âme avait basculé du côté du Chaos, certes, la torture quelques mois plus tôt lui avait fait perdre le fil du temps, certes, elle devait tirer un trait sur le passé et garder seulement en ligne de mire son avenir de Mercenaire du Chaos. Certes, tout cela n’avait plus d’importance puisque la date vraie était sans doute erronée. Mais qu’importait.
Ce soir, il faudrait aller autrepart que dans les Dentelles Vives. Ce soir, il faudrait aller dans l’endroit le plus surveillé par ses traqueurs. Ce soir, il faudrait aller dans la forêt de Baraïl. Depuis des années qu’elle n’avait pu y aller sous diverses raisons, et que chaque année, elle se mordait la lèvre jusqu’au sang.. Mais remarque, accepterait-elle que la jeune fille revienne ? Car après tout, elle avait failli à son serment de vivre heureuse. Et puis, revenir avec le Chaos en porte-étendard serait trahir la conscience de la morte, souiller la terre de sa tombe. Et avec du sang sur les mains, également.. Pour la première fois, quelque chose fit douter Marlyn de sa vie ; de tout ce qu’elle avait échoué ou entrepris, de ses choix et obéissances. Alors qu’elle faisait les cent pas dans un des salons vêtus de stupre et de lucre, le remords l’arrêta en plein élan. Ce passé qu’elle devait et voulait oublier était en train de revenir dans son esprit comme une vague destructrice, comme pour ébranler l’esprit qu’elle s’était rebâtie après la nuit d’enfer. Heureusement que le Maître était encore une fois pas là ; ou il aurait vu le grand trouble que ce souvenir lui causait. Peut-être plus qu’un souvenir, d’ailleurs.. Un véritable sentiment de culpabilité qui la prenait en étau à la gorge, là où il aurait dû n’y avoir qu’impassibilité.
Y retourner serait salir sa mémoire.. Mais y revenir serait revenir chercher son pardon, depuis des années qu’elle avait foutu sa vie en l’air et les quelques mois qu’elle rebâtissait quelque chose de concret dans le Chaos. Chercher le pardon d’une macchabée pouvait sembler totalement déraisonnable, mais dans l’esprit de la jeune Mercenaire, elle pourrait l’y entendre. Peut-être la suivait-elle en permanence, s’effondrant de la voir aussi pourrie de la moelle, maintenant. Moïra.. Empaquetant à la hâte quelques affaires pour la nuit qui venait de tomber, la jeune fille espéra de toutes ses forces pouvoir se souvenir de l’endroit suffisamment clairement dans son esprit pour faire un pas sur le côté ;

*

Au final, oui, peut-être aurait-il mieux valu ne pas retourner là-bas.. L’endroit n’était pas aussi sûr que les Dentelles Vives. Non pas que Marlyn avait peur du noir ou de se perdre, mais les milliers de bruits permanents qui fourmillaient la rendaient extrêmement nerveuse et la faisaient se retourner sur ses gardes à la moindre secondes. A chaque instant, l’apprentie s’attendait à voir apparaître la haute silhouette de Slynn Ar’ Kriss à travers les arbres, qui aurait repéré son pas sur le côté, ou le sabre étincelant de Valen, alors que l’arme aurait traversé son ventre sans plus attendre. Le genre d’angoisses qui suivait la jeune fille depuis quelques mois à la moindre lueur ou au moindre éclat de voix, en somme.
Est-ce que la Sentinelle pouvait sentir sa présence dans les Spires si loin de l’Académie ? N’y-avait-il réellement aucun danger à parcourir les lieux de son enfance, sachant qu’elle avait été prise rapidement à sa première fuite.. C’était encore à voir. Mais au pire, si elle croisait la présence honnie, un pas sur le côté la ramènerait en sûreté dans la demeure. Mais il ne fallait pas être suivi, ce qui allait être ardu.. Et Slynn pouvait avoir un Gommeur. Là, elle était trèèès mal barrée. Son arrêt de mort était signé, en gros.
Un frisson parcourut l’échine en alerte de l’apprentie à ces pensées lugubres qui ne firent qu’accentuer sa crainte des bruits, alors qu’elle avançait prudemment dans les sentiers fourrés de Baraïl, à quelques centaines de mètres de l’endroit qu’elle cherchait. La nuit avançait tranquillement à la faîte des arbres, laissant tantôt passer une rayure de Lune dans les feuilles, éclairant son chemin d’un halo blanchâtre dont Marlyn se serait passé, devant plisser le front pour ne pas être aveuglée par ce peu de lumière. Ce léger handicap des yeux commençait à l’agacer fortement et Dieu sait que les lunettes de soleil, ça existe pas en Gwendalavir. Le printemps laissait encore une écharpe hyaline traverser son parterre verdoyant, lorsque quelque coton lumineux opacifiait le champ de vision des choses. Malgré sa légère tunique de toile qui masquait la combinaison de cuir qu’elle avait mis en protection pour aller dans ce lieu si surveillé, Marlyn ne sentait pas l’alizé frais qui venait caresser sa peau et hérisser l’échine. Il y avait autre chose de trop important et qui faisait froid au cœur pour se soucier du froid apparent. Plus que quelques mètres..
Mais un bruit. Un sifflement, un choc, peut-être une pierre ; mais c’était trop cadré pour être une simple chute rocailleuse. Elle se figea sur place, les sens sur les dents, l’esprit au bord des Spires, les mains crispées sur la sangle de la besace qui lui barrait l’abdomen. C’était trop dangereux.. Il fallait fuir. Oui mais. La clairière était à peine à dix mètres, reculer maintenant pour un simple bruit serait de la trouille pure et dure. Mais si quelque personne à sa recherche surgissait, là maintenant, et lui tranchait la gorge alors qu’elle songeait à sa fierté ? Le choix était décidément ardu. Cette clairière l’attirait, tout comme l’attirait le fait d’aller se confesser sur la tombe de Moïra, comme elle en sentait le besoin profond depuis quelques années.. Mais s’il fallait mourir d’un interdit ? Si le Maître apprenait qu’elle avait été tuée par imprudence, ce serait bien sa veine ; et ça ne servait à rien de courir des risques inutiles.
Remarque, le temps qu’elle se décide à investir les spires, la personne en question aurait très bien pu l’attaquer et la tuer depuis bien longtemps. D’une main lente et attentive, la jeune fille dépêcha un capuchon qui prolongeait sa tunique, et le rabattit sur ses traits, pour ne pas être reconnue si la personne aux environs était quelqu’un de ses souvenirs. Autant le jouer avec prudence..


- Qui est là ?

[ Si la moindre chose ne va pas, n'hésite pas Wink ]


Anaïel
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeLun 29 Sep 2008 - 14:55

Qui est là?

Anaïel voyait une ombre, à quelques mètres de sa cachette. Son repas était en train de se refroidir mais elle se maudissait intérieurement de son imprudence, elle qui jouait souvent la carte de la solitude, voilà qu'elle laissait quelqu'un l'entendre pour un simple repas. Secouant la tête, elle réfléchis quelques secondes à la meilleur réponse possible a la précédente
question. Elle ne connaissait pas la voix, légèrement fêlée, une personne sans doute fatiguée ou qui avait du l'être, le bruit qu'avait fait la silhouette en se déplaçant laissait penser à une corpulence fine, et pour finir, les intonations féminines de la question ne
laissait place a aucun doute sur l'inconnue.

La jeune marchombre s'était beaucoup améliorée dans les techniques de combats, et bien que ne se battant rarement elle se sentait capable de se
débarrasser de la plupart de ceux qui attenteraient à sa vie, pour peu qu'ils ne soit pas mercenaires mentaï ou dessinateurs de hauts niveau.

Et puis... il n'y aurait vraiment que peut de chance que sa route croise au détour d'une forêt immense une personne qui voudrait la tuer, d'autant plus qu'elle ne se connaissait pas d'ennemis. Sa bourse est vide et elle ne possède aucun objet de valeur à par le phœnix aux yeux d'argent battant sur sa poitrine.

Que quelqu'un s'avise de lui voler.

Quelques secondes s'écoulèrent lentement, silence rompu par les milles et uns bruis de la forêt, lorsqu'Anaïel se détendit comme un ressort. Son capuchon resserré sur sa tête noyant ses yeux dans l'ombre, elle atterrit souplement dans l'herbe grasse puis se releva, face à l'inconnue.


L'autre ne réagit pas. En silence, elles se firent face, se jaugeant malgré leur traits cachés, la femme devait être jeune, intuitivement elle
remarqua ses épaules voutés, ses pieds légèrement plus écartés que d'ordinaire, signifiant un équilibre ayant été rompu, ou l'étant toujours, l'attitude tendue et la main crispée sur la sangle d'une besace qui lui
barrait la poitrine, comme pour se protéger d'un mal qui viendrait l'assaillir.

La marchombre se tendit. La présence humaine si loin de tout se qu'elle avait cherché à fuir durant ses longs mois, revenait maintenant sous la forme d'une silhouette dont elle ne connaissait rien de ses intentions. Sans
bouger, elle réfléchit a se qu'elle pouvait bien dire à cette inconnue. Il serait dangereux de continuer son chemin sans avoir une idée des intentions d'une personne si proche. Qui plus est, intuitivement, une espèce d'aura noirâtre entourait la personne, lui conférant un air menaçant,
accentué par ses traits cachés. Elle siffla donc dans sa direction :

Bonjours...


L'inconnue sembla sursauter, ou peut-être n'était-ce qu'une illusion, le sifflement d'Anaïel avait beau être caractéristique, à l'autre bout de l'empire il était peu probable qu'une inconnue la reconnaisse. Quoique...
Elle continua donc, si la femme la connaissait, elle la connaissait sûrement :

Comment tu t'appelles ?


La question proférée d'une voix anodine en trahissait cependant l'importance. La réponse ne vint pas tout de suite. Afin de laisser le temps à son interlocutrice de répondre, mais la surveillant tout de même du coin de l'oeil, la jeune marchombre se déplaça vers un buisson et en sorti son cadavre de souris qui lentement s'était vidé de son sang. Elle mordit sauvagement dedans afin de séparer la tête du corps, et laissa celle ci rouler dans l'herbe. Enfin de la viande fraiche...

La tête penchée de nouveau sur le coté, du sang dégoulinant de ses lèvres,
elle regardait fixement la femme qui avait fait intrusion dans son voyage, attendant une réponse.
[dis moi toi aussi si quelque chose te dérange, j'ai pris un peu de liberté vis à vis de ton perso, vu qu'on fais toute les deux de longs posts c'était pour que sa avance quand même, mais n'hésite pas, si tu n'aime pas j'édite bounce ]

Marlyn Til' Asnil
Marlyn Til' Asnil

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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeSam 4 Oct 2008 - 0:45

Il y avait toujours ce chemin de terre et de buis, derrière elle, qu’elle sentait battre de l’importance qu’elle lui avait auparavant conférée. Cette aura mystique qu’elle était probablement la seule à voir dans ce trou dans la verdure, ces branches ployant sous les bourgeons nouveaux qui esquissaient une voûte à la clairière d’après, et puis quelque chose qu’elle ne pouvait s’empêcher de dénoter encore ; cette minuscule trouée qui menait profond dans la forêt, là où elles se trouvaient autrefois. Apparemment, elle connaissait encore relativement bien le chemin pour avoir retrouvé le chemin à peine tracé, déjà recouvert de végétation et invisible à celui qui ne sait pas qu’il a un jour existé. Elle aurait très bien pu passer outre, il est vrai. Et pour l’instant, Marlyn tournait le dos à ce fameux chemin, puisqu’étant face à la source de bruit qui l’attirait dans une autre direction. Mais la seule vision dans sa tête de la scène fugace qu’elle avait retenue avant de tourner la tête lui permettait de spéculer encore un peu ; peut-être plus de fougères à cet endroit, la marque sur l’écorce du saule, ce serait plus sauvage, il ne restait probablement déjà plus rien.. Car après tout, cela faisait onze années maintenant. C’était tellement loin, tellement aux antipodes de la vie qu’elle avait menée ces dernières années, que les actions anciennes avaient pris un peu de recul et perdu en netteté.. Mais tout de même. Elle verrait bien, lorsqu’elle aura identifié la source du bruit et/ou s’en sera débarrassée. Cela dépendrait sûrement de sa capacité à se tenir sur ses jambes antérieures et à parler.
Apparemment, c’était bien muni de jambes, bras et cordes vocales, puisque ça venait de sauter souplement de son perchoir pour atterrir dans une roulade maîtrisée à la marchombre, juste devant elle. Et comme il fallait s’en douter, les traits qui auraient pu servir à Marlyn pour identifier le potentiel caractère agressif, dangereux, à-éviter ou connu de par le passé, étaient dissimulés par de la toile noire – un peu comme les siens d’ailleurs, même si les raisons devaient différer de quelques points.

Alors je te toise, tu me toises, et puis nous nous jaugeons l’une l’autre, n’est-ce pas ? On aura reconnu chez l’autre des éléments qui rappellent que nous appartenons à cette race faible qu’est la gente féminine, n’est-ce pas. Mais tu sais que tu possèdes une harmonie des plus redoutables ? Tu n’as jamais subi d’échec, tu te tiens droite et tu respires ta voie comme tu l’expires, tu l’exhales par tous les pores et cette ombre blanche qui te suit malgré toi l’incarne d’une aura tellement forte qu’il n’y a plus une incertitude à ta silhouette. Oui, on te voit dès le premier coup d’œil, tu as vu la lumière au loin sur un chemin droit et sans détours, et tu y fonces, tu y voles, tu sais où tu vas, invariablement.. Et lorsqu’un bruit résonne de son infime vibration, tu te tends, on pourrait presque, avec un peu d’imagination, voir tes sens se diriger vers la source du dérangement, mais tu vois, je n’ai qu’un mot à mettre à tout cela, et malheureusement, je ne le comprends pas ; ne le comprendrai sans doute jamais.
Je pourrais dire le mot ‘ libre’, c’est vrai. C’est la même définition, seulement..
Je dirai juste ;
Marchombre.

Quel mot étrange venait d’être prononcé.. Comme une vague sonorité lointaine, une réminiscence d’un temps ancien où les conversations ne commençaient pas toutes par « Je vais te tuer ! » ou « Traîtresse ». Et il fallait avouer que cela changeait tellement d’un ordinaire devenu fantaisiste, que Marlyn en fut un peu étonnée. Souhaiter le bonjour était devenu soit inutile, soit hors de propos, soit une insulte bassement ironique. Mais surtout, c’est que l’apprentie ne savait absolument pas quoi y répondre.
Et puis.. Un autre souvenir qui remontait, une vague impression de déjà-vu, comme si le capuchon qui était en face d’elle n’avait pas toute cette anonymie qu’il se prétendait de son noir néant. Mais peut-être n’était-ce qu’une illusion, il fallait faire attention à ne pas encore sombrer dans une faille de son esprit où elle se perdait encore. Comme toujours. C’était foutu de toute manière.
Il n’y avait plus d’équilibre à son esprit, juste des raccommodages ; mais une chose était sûre, elle n’aurait plus jamais une âme saine et un mental parfait. Oh et puis après tout, foutu pour foutu..
Ca n’importait plus, maintenant. Elle mourrait avant de voir le soleil lui rider le visage, elle était faite pour avoir eu une vie faite de déraillements, point barre, il fallait s’en accommoder. Et c’était plus facile que cela n’en avait l’air, surtout lorsqu’on a juré de vouer le restant de ses jours à servir un Maître du Chaos.

- Je crois que c’était Marlyn, avant.


Et aussitôt, elle se blâma d’avoir répondu trop tôt, sans avoir pris le temps d’écouter la question, d’écouter la réponse qu’elle aurait entendu dans son cerveau malade, sans prendre le temps même de réfléchir au vrai but de cette question qui pourrait sembler anodine. Mais rien n’était anodin. Jamais. Il fallait juste trouver le revers de la manche et s’en servir pour y dissimuler sa carte..
Et le sang qui coulait des lèvres, appel à ce souvenir enfoui sous une couche d’air, accessible à la première allusion. C’était peut-être déjà un an qui s’était écoulé dans sa mémoire, mais c’était toujours aussi détaillé, pas comme ce chemin dissimulé et ourlé d’ombre qui restait une mince ligne cachée dans les méandres de sa réserve mémorielle.
Et puis cette réponse était tellement futile et dangereuse, qu’elle n’avait même pas songé à donner un faux nom par politesse. Car maintenant, l’ambiance semblait un peu plus tendu. En tout cas, les jointures de Marlyn ne déblanchissaient pas de la lanière de son havresac. Trop tard pour reculer, maintenant. Après tout, on aurait déjà pu la tuer, ce n’était peut-être pas pour ce soir..

- Et toi, je dois t’appeler comment ? T'es qui ?

Dis-moi petite Marchombre, dis-moi ton nom.. Je t’ai déjà croisée quelque part, je ne suis pas encore complètement folle, même si on n’en est pas loin..
Et le sang qui dégoulinait des lèvres, n’était-ce pas d’une horreur absolument fascinante ? Le rouge amer qui teintait le blanc cassé et gercé, puis coulait sur un menton rose blanc, et au sol se mêlait à l’ocre de la terre sous la bruyère..
Marlyn attendit alors une réponse qui lui permettrait de mettre un visage sur le nom en face d’elle, et s’occupa les mains à fouiller dans sa besace à la recherche d’un morceau de siffleur séché, plus pour occuper le temps et les nerfs que par réelle faim.


Anaïel
Anaïel

Marchombre
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeSam 4 Oct 2008 - 21:31

Avant. Avant d'avoir ce corps décharné, avant cette allure empreinte d'une souffrance terrifiante mais pourtant refoulée à la limite du supportable, avant cette voix éraillée qui crissait sur l'âme de la marchombre comme la craie blanche de la douleur sur le tableau du cœur innocent. C'était cela avant ?
Anaïel se rappelait maintenant, le départ de cette jeune fille avec qui elle s'était battue dans la salle d'arme. Marlyn donc. Elle se rappelait ses airs de félin, sa démarche également, comme elle l'avait piégée dans un cercle où elle était le prédateur et Anaïel la proie. Qu'avait en commun cette personne décharnée avec la vivace jeune fille qu'elle avait connue ? Que s'était-il donc passé dans sa vie pour la transformer à ce point ?
Tout en spéculant rapidement ainsi, la jeune marchombre nota la tension agitant l'air de ses ondes malsaines. les jointures blanches de la jeune fille se déblanchirent pas lorsqu'elle parla en retour pour savoir le nom d'Anaïel. Celle si ne répondit pas tout de suite, se demandant si elle l'avait reconnue. Après tout, qu'était une rencontre due au hasard sur un empire, aussi grand fut-il, face à la création d'un univers ? N'ayant rien à perdre si ce n'est sa vie qu'elle se savait en mesure de défendre, elle sifflota, tout en se repaissant de la viande sanguinolente qui lui avait value cette rencontre :
- Marlyn, ton nom me dit quelque chose. Quelque chose de lointain. Mais je ne peux me tromper, l'Académie étant le seul lieu ou j'ai rencontré des adolescents de mon age pendant quelques temps.
Elle s'arrêta, vérifiant si elle avait compris, puis enchaina ;
- je suis Anaïel.
Les doigts de la fille cherchèrent de la viande dans son sac, et trouvèrent un morceau de viande de siffleur. La tension n'avait pas baisser dans l'air, et Marlyn masquait bien tout sentiment et Anaïel ne pouvait confirmer si elle se souvenait d'elle ou pas.

Avant.

L'académie avait subit de grand trouble pendant son absence, mais Marlyn semblait avoir eu beaucoup plus de changement qu'un vieu bâtiment. Elle brulait d'apprendre se qui l'avait changer, se qu'elle avait fait de sa vie, et ne savait même pas pourquoi. peut-être parsequ'elle préssentait que Marlyn était dangereuse et que le danger l'attirais aussi surement qu'une flamme attire un papillon. Elle savoura cependant sa chaire crue avant de poser la question qui lui taraudait l'esprit. Le sang et la viande glissaient dans son œsophage, apaisant lentement son estomac, et ses gargouillement s'espacèrent. Ah quel plaisir de manger quelque chose de plus consistant que des fruits et des légumes ! jamais elle ne pourrais se passer de viande, un besoin en elle lui hurlait de s'en repaître, d'arracher les chairs de ses dents et de s'en servir pour vivre. L'être humain à l'état primaire pensait-elle tout en s'en fichant. Elle ne détruisait rien et l'équilibre se conservait.
S'essuyant d'un revers de bras la bouche sur son bras nu, elle planta de nouveau ses yeux qu'elle ne voyait pas dans ceux invisibles eux aussi de Marlyn, pour enfin siffler dans sa direction :
- que s'est-il passer ?
Une question simple. Elle savait que la réponse serait dure à venir mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. L'attrait du danger, toujours. Marlyn était tendue, encore et la jeune marchombre se détourna en attendant la réponse, elle se glissa furtivement près de l'arbre duquel elle avait sauter et qui était le plus proche pour s'assoir le dos à son tronc. Avant que Marlyn ne répondit, elle ajouta :
- je me rappelle de nous deux, maintenant, dans la salle d'arme, une rencontre pour le moins... vive, avant que Valen ne vienne nous interrompre.
La phrase n'aidait en rien la conversation, mais Anaïel avait eu besoin de solidifier ses souvenirs. Lorsqu'elle regarda de nouveau Marlyn après avoir prononcé sa phrase, quelque chose avait changé. Marlyn avait changé.

Marlyn Til' Asnil
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeMer 5 Nov 2008 - 3:54

De la longue tirade de la jeune fille, seuls un mot retint l’attention de Marlyn, alors occupée à observer tout ce qui se tramait autour d’elle, pour cerner les ombres et démasquer les ténèbres, s’en envelopper silencieusement et reporter son attention sur leur discussion, qui pour l’instant se contentait de quelques mots crachotés et sifflés entre les dents et les lèvres, comme si les deux filles craignaient que quelqu’un vint les entendre.. ou peut-être était-ce par image sombre et masque de mystère ; peu importait. Le silence venait d’être crevé, et de quel mots mesdames, de quel mot.. Il sonnait futile entre les lèvres de son interlocutrice, et pourtant, tant de souvenirs qui perçaient au grand jour à son écoute. Pas forcément des bons moments, souvent des mauvais souvenirs, et une amertume mêlée de vengeance à laquelle elle ne pouvait que répondre par le Chaos. L’Académie. L’Académie de Merwyn, assurément.. Alors cette fille à qui elle tenait conversation avait foulé de ses pas les murs de cette école maudite ; ça paraissait bien étonnant, elle semblait bien trop indépendante pour s’être vassalisé de la sorte à une entité administrative et perfide.. Mais qu’importait. Le nom prononcé venait de remuer des souvenirs dans l’esprit de la Mercenaire du Chaos.. Et c’était un comble, compte tenu du fait qu’elle était revenue ce soir en ce lieu pour les enterrer, les souvenirs, les rappeler une dernière fois à sa conscience puis les enterrer, passer à une nouvelle vie, passer à la vie adulte et ne plus tenir compte du passé.. Et voilà qu’un témoin venait lui rappeler les erreurs et l’année –car au fond, son temps à l’Académie n’avait duré qu’une seule année- de galère. Pourtant, au début, ce n’était pas si mal.. Au début seulement.

Anaïel. Ce nom sonnait comme faux dans l’esprit maladif de Marlyn, qui avait effacé les noms de ses réminiscences et ne parvenait plus à mettre un visage sur les quelques syllabes que l’on venait de lui apporter. Cela aurait été bien plus simple si l’autre inconnue avait abaissé son capuchon.. Mais plus tard, cela viendrait lorsque les masques tomberaient. Anaïel.. Oui, quelques images remontaient lentement, une silhouette fugace aperçue en cours, ou même croisée dans les couloirs. Mais rien de plus, non, rien de plus..Que se rappelait-elle des élèves de l’Académie, de toute manière ? De la vermine à abattre, de futurs et potentiels ennemis, des gens à tuer sans état d’âmes, car les sentiments étaient faiblesse et blessures.. A quoi pourrait-elle servir s’il fallait considérer chaque silhouette floue, noire et dangereuse comme un ancien contact, comme quelqu’un à qui l’on a un jour souri, ou même parlé ? Bien que ce fut improbable.. Le temps des remords viendrait après.

Le regard de l’apprentie Mentaï allait de la chair saignante et tourmentée à la gencive écarlate de son interlocutrice ; en somme, tout ce qu’elle voyait de sa physionomie, le reste de son visage étant masqué d’un grand pan de capuchon noir, classique part de mystère renouvelé. C’était étrange de sentir ce chaos dans les nerfs morts et les boursouflures du muscle, comme un clin d’œil à sa quête acharnée.. ou bien n’était-ce qu’une coïncidence qui rappelait les ténèbres dans son esprit tourmenté. Les feuilles craquaient et ce n’était pas forcément signe d’Apocalypse, après tout. Et le doux murmure latent des troncs, car on l’attendait, là-bas.. Mais qu’importait, l’excuse était bonne pour repousser la confrontation avec son passé le plus lointain et le plus dangereux pour ses convictions. Pour l’heure, il fallait s’occuper du passé récent et douloureux, du passé qui mordait dans la chair et n’avait pas de visage, qui lui demandait des explications et l’observait d’orbites masqués. Combien de fois avait-il fallu endurer cette question « Que s’est-il passé ? », empreinte de curiosité et d’empathie, propre à l’être humain que l’appât de récits glauques faisait accourir.. C’était d’ailleurs étrange de l’entendre de la part de quelqu’un qui avait fréquenté un temps soit peu l’Académie de Merwyn. Elle devait bien être au courant, elle avait forcément entendu les rumeurs.. Tant pis.

Marlyn détourna un instant le regard, plus troublée qu’elle n’aurait dû l’être par cette question pourtant banale et sans importance. Elle pouvait l’écarter d’un revers de main, comme un moucheron inopportun.. Ce qu’elle ferait sûrement, d’ailleurs. D’un œil vague, elle suivit les mouvements de la Marchombre, observant avec une certaine jalousie et indifférence sa démarche silencieuse et.. significative des marchombres. Puis chassa de son esprit les maigres songes qui lui taraudaient l’orgueil, et reporta à nouveau sur celle qui devait, la seconde d’après, dire quelques paroles de trop..
Ce fut comme un courant d’air glacial, qui serpenta le long de l’échine de l’être chaotique comme du verglas, ou de la rosée gênante sur la peau. Ce fut comme un silence de mort, comme un tourbillon de raideur et d’amertume. Ce fut.. fatal. Ce n’était même pas de la haine pure comme d’autres noms auraient réussi à le susciter, plutôt un mélange douteux d’antipathie et de colère sourde, qui circulait dans tout son corps. Le dos droit, les bras croisés pour ne point montrer son changement d’attitude, les lèvres pincées sous le pan de toile, Marlyn fixait l’être en face d’elle qui sans le vouloir, avait mis le doigt sur ce qu’il n’aurait pas fallu évoquer. D’un, le nom honni de Til’ Lleldoryn, ce cauchemar qui la hantait –car elle se savait perdue si elle recroisait un jour sa route-.. et de l’autre, des souvenirs qu’elle était parvenue à passer au Néant. Des souvenirs.. heureux ? Non, ce n’était pas le mot. Plutôt amers, à l’heure de ce jour-là. Mais ils restaient positifs, il y avait eu un combat, oui, mais pas de sang, des éclats d’armes mais pas d’ouvertures, des regards glacials mais embrasés, de l’enthousiasme.. Peut-être une certaine rivalité amicale ? Tacite, alors. Et cette salle d’armes, aux murs sobres. Non, stop. Stop à l’évocation, au souvenir.. Au remords ? A la gêne.

Sareyn changea de position, démontrant un certain trouble, et se laissa doucement tomber sur le sol, les jambes repliées et les bras posés sur les genoux, tranquilles mais prêts à partir le long de sa cuisse, de son bras, de son torse, bref, de tous les endroits où étaient dissimulées des armes. Il fallait tout prévoir, le temps se couvrait, mais ça n’allait pas durer. Et puis, si elle avait croisé une ancienne « camarade » de l’Académie de Merwyn, qui sait, elle pouvait faire la rencontre d’autres personnalités moins agréables..


- Il s’est passé bien des choses, Anaïel, et certaines dépassent même ma propre compréhension. Mais ce n’est pas celles-là qui sont importantes ce soir, pas tout de suite du moins..


Elle se tut un instant, explorant les basses Spires pour surveiller, autant pour tromper la légère tension qu’elle conservait que pour ne prendre aucun risque quant à cette rencontre inattendue. La voix basse pour ne pas trahir une certaine animosité vis-à-vis du sujet dont elles étaient en train de converser, Marlyn reprit :

- On combattait pour l’honneur, à l’époque, je me souviens.. C’était pathétique, non ? On ne devrait combattre que pour des causes tangibles ou pour survivre.. Je me rappelle comment Til’ Lleldoryn était entré dans la partie, comme quelque chose de sérieux pour ne rappeler la réalité des choses.. Cependant, comment cela a-t-il terminé, je ne sais m’en rappeler, les souvenirs vont et viennent, s’effacent.. Je les efface. Ils n’ont plus rien à faire dans ma tête. Mais c’est bien que tu t’en souviennes, ça te fera de bons souvenirs à raconter à tes enfants.

Pause à nouveau, juste le temps de sortir un poignard, s’y voir le trou béant de son orbite, de faire tourner la lame entre ses doigts longs et légèrement crispés. Tout pour retarder le moment de la révélation, tout pour repousser l’instant où il faudrait retourner sur les traces de son passé, marcher dans les empreintes de son enfance, et y faire couler un peu de sang, un peu de larmes, un peu de Chaos, puis repartir, après avoir tout brûlé.. L’enfant du Chaos reprit, à brûle-pourpoint :

- Anaïel, crois-tu aux cauchemars ?

Et Marlyn abaissa son capuchon, laissant ses traits apparaître à l’opale lunaire. La cicatrice démarrait au front, tranchait l’orbite, s’arrêtait à fleur des lèvres, comme pour préserver leur pâleur translucide et pincée. Elle se divisait en plusieurs entailles qui s’émaillaient sur la joue, mais c’était bien le trait le plus fort qui reflétait la lumière laiteuse de l’astre.. La bouche de l’apprentie Mentaï s’étira en un rictus, qui laissait échapper quelques hoquets qu’on pouvait prendre pour un ricanement.

Anaïel
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeSam 15 Nov 2008 - 14:58

Marlyn... Valen... était-ce le nom du nouveau directeurs qu'elle avait croisée juste avant de partir avec Elhya qui avait rendu ses traits si durs, ou la simple réminiscence de souvenirs, ceux de leur combat dans la salle d'arme ? Valen... Malgré le respect qu'elle lui vouait, quelque chose en lui lui déplaisait, son arrogance ? Ses idées trop fixes ? Les deux ? Elle avait quitté l'Académie avec son maître, puis n'y était pas revenu depuis à peu près un an, et apparemment beaucoup de choses avaient changées, De sombres nuages, mélange amer de trahisons, de sang et de complots couvaient, tel un orage furtif qui bientôt éclaterait.
Mais pour l'instant, la marchombre s'intéressait principalement à cette rencontre fortuite, à l'autre bout de l'empire d'une ancienne académicienne. A la réflexion, peut-être était-elle encore à l'Académie, une intuition cependant lui soufflait le contraire. La jeune femme devant elle portait une marque, une sorte de sombre empreinte, dessinée par sa démarche, le mystère de son capuchon baissé, à l'instar d'Anaïel, et sa voix, vibrante, une voix appartenant à une personne ayant subit de terribles épreuves, et qui s'était toujours relevée. Inlassablement. Tout en spéculant, Anaïel se rappelait leur confrontation, déjà, lorsque leur regard s'étaient croisés, elle y avait lu une ambition peu commune, un pouvoir très fort, celui de la volonté. Marlyn avait connue la cruauté des Hommes, s'en était presque une certitude, tant elle cherchait à savoir, à décrypter ses gestes et ses paroles, en les juxtaposant avec ses propres souvenirs et l'impression qu'elle lui avait faite...
Lorsqu'après un silence la dessinatrice bougea, Anaïel ne broncha pas. Son mouvement trahissait-il le trouble qu'elle ressentait ou se plaçait-elle en garde ? La marchombre n'aurait su le dire, la tension était stable, la méfiance toujours ancrée autour d'elles, une attaque était envisageable, même si la jeune femme sentait que pour l'instant elle n'avait rien à craindre. Toujours est-il qu'elle remarqua une fois de plus la souplesse entachée de ses mouvements, la fluidité qui les accompagnaient, et l'aura qui serpentait autour d'elle. Pas marchombre. Autre chose.
Lorsqu'elle se laissa glisser à terre, la fluidité de son mouvement la confirma dans son jugement. Marlyn était talentueuse, elle avait suivit un entrainement profond, comme en témoignait également la garde de combat qu'elle avait adopté quelques secondes auparavant, intentionnellement ou non. La voila donc qui se tenait assise par terre, prostré dans une attitude que la marchombre ne cernait pas, était-ce un signe évident de faiblesse, si c'était le cas, pourquoi cette impression que ces mains posées sur ses cuisses pouvait partirent très vite à l'attaque ? C'est la phrase suivante de Marlyn qui la sortit brutalement de ses spéculation, elle sursauta à leur teneur, piquée par la curiosité.


- Il s’est passé bien des choses, Anaïel, et certaines dépassent même ma propre compréhension. Mais ce n’est pas celles-là qui sont importantes ce soir, pas tout de suite du moins..

Ainsi, la jeune femme insinuait que plus tard les réponses viendraient peut-être, et plus explicitement qu'elle tenait à rester encore, à rester en compagnie d'une jeune femme qu'elle avait rencontrée à l'autre bout de l'empire et qui, semblait-il remuait en elle de sombres souvenirs. Pourquoi ? Était-ce par masochisme ? par curiosité ? Anaïel secoua la tête, Marlyn était quelqu'un de difficile à cerner, même si cela ne faisait que quelques dizaines de minutes qu'elles s'étaient rencontrées. Lui ferait-elle confiance plus tard, Anaïel saurait-elle enfin se que devenait une des seules personne de l'Académie qu'elle avait essayé de comprendre avec tant d'attention ? Marlyn se tut, ses yeux se voilèrent, puis elle continua, la fellure de l'ironie cette fois bien présente dans sa voix :

- On combattait pour l’honneur, à l’époque, je me souviens.. C’était pathétique, non ? On ne devrait combattre que pour des causes tangibles ou pour survivre.. Je me rappelle comment Til’ Lleldoryn était entré dans la partie, comme quelque chose de sérieux pour ne rappeler la réalité des choses.. Cependant, comment cela a-t-il terminé, je ne sais m’en rappeler, les souvenirs vont et viennent, s’effacent.. Je les efface. Ils n’ont plus rien à faire dans ma tête. Mais c’est bien que tu t’en souviennes, ça te fera de bons souvenirs à raconter à tes enfants.

Anaïel grimaça, pathétique était un mot qu'elle n'emploierait jamais pour l'Académie. Elle voulait se défendre, dire que leur combat par exemple n'était pas un gage d'honneur, pour elle en tout cas, que seule la curiosité qu'elle vouait à Marlyn lui avait dicté ses actes. Des causes tangibles ? Pour survivre ? Mais c'était à ça justement que servait l'Académie, l'école formait les jeunes gens souvent sans attache pour que plus tard ceux si ai une arme contre le monde exterieurs, pour certains le but était la vengeance, pour d'autres celui de la reconnaissance, Anaïel voulait seulement accomplir son rêve, il y avait également les orphelins qui ne savaient plus où aller, des jeunes qui y étaient obligés... C'est vrai, l'Académie était une sorte de cuve ou se rencontraient les plus perdus, et à la fin de leur scolarité, la plupart avait accomplis le but qu'ils s'étaient fixés en entrant, ou avaient les moyens pour y parvenir. Marlyn étaient rongée par un mal qui venait de l'Académie, la marchombre en était sure, un mal qui l'avait transformé et qui, apparement incluait Valen. Anaïel voulait s'expliquer, les mots lui restèrent dans la gorge lorsque Marlyn sortit un poignard, commença à jouer avec, le faisant tourner avec adresse dans ses long doigts fins, puis, après un instant d'hésitation, lança d'une voix amère et froide comme la mort :

- Anaïel, crois-tu aux cauchemars ?

Anaïel ferma très fort les yeux, une sourde angoisse l'étraignant, elle sentait la souffrance dans la voix de la jeune femme, et d'une certaine manière elle s'attendait à un geste de Marlyn qui la marquerait profondément. Sa réplique lancée à brûle-pourpoint l'avait déstabilisée. Mais elle l'avait cherché. Elle l'avait fait revenir sur les traces d'un passé qu'elle cherhait à oublier, ne pouvait être dévoilée maintenant que les horeurs qui avait jalonnées sa vie, qui l'avait rendue telle qu'elle apparaissait aux yeux d'Anaïel : une jeune femme brûlée, d'une grande force néanmoins, une force acquise par un entrainement spartiate, gouvernée par une volonté intense d'atteindre ses buts.
Anaïel ouvrit les yeux et vit.

Horreur. L'oeil unique de Marlyn la fixait telle un fantôme, l'autre, détruit, ravagé par une lame qui lui avait volé son existence en était le reflet. Une violente cicatrice courrait le long de son visage, commençant sa course non loin du front, la finissant juste au dessus de sa bouche. Une blessure entachée de souffrance pure, la cicatrice en était le témoin. Et Marlyn la regardait, capuchon baissé, visage découvert, comme elle découvrait une partie de son âme avec cet œil volé, elle la fixait, regard unique transpercé par la lumière laiteuse qui filtrait et qui rendait la scène plus irréelle qu'elle ne l'était déjà. Anaïel, statue de sel offerte au regard de la jeune femme, se battait. Elle se battait intérieurement, contre se que cette cicatrice représentait, des blessures elle en avait vu des tonnes, aucune pourtant n'avait cette aura de noirceur si terrible, cette aura de "cauchemar". Cauchemar. Celui du passé de Marlyn.
Un grand frisson secoua son échine, alors que tout tournait dans sa tête, Académie, Marlyn, souffrance, Marlyn, cicatrice... Valen... Tout tournait et elle cherchait une raison de ne pas associer ses noms, une raison pour ne pas sombrer dans l'horreur que cet œil inspirait de l'Académie. Anaïel respira profondément. Elle se doutait bien que la jeune femme avait sentit le trouble qui l'avait assailli. Bon. Marlyn était la, en face d'elle, agenouillée dans l'herbe humide de rosée. Anaïel avait cherché à en savoir plus sur se qu'elle était devennue, attirée par son aura de danger. Elle avait découvert un pan de l'ême de la jeune femme. Un pan glacé d'obscurité, causé par cette cicatrice boursouflée. Et l'Académie, Valen, semblait impliqué dans cet acte barbare. Elle respira, la question qu'elle lui avait posé refaisant doucement surface dans sa mémoire. Croyait-elle aux cauchemars ?
Anaïel fixa Marlyn qui lui rendit son regard en retour, chacune cherchant à savoir se que pensait l'autre. Cauchemars. La marchombre se leva doucement, sans gestes brusques, puis s'avança vers Marlyn, les yeux baissés sur l'herbe. Elle ne vit donc pas si la jeune femme faisait quelques mouvements, mais lorsqu'elle s'agenouilla aussi, face à elle, elle était toujours la, dans la même position. D'étranges sentiments secouaient le cœur de la marchombre, mais la pitié n'y avait pas sa place. Intuitivement elle sentait que cela n'aurait de toute façon pas plus à Marlyn. Alors, pour remettre de l'ordre dans ses pensées, pour essayer de savoir, de savoir pourquoi et comment l'Académie était impliquée, pour lui faire part de ses impressions, elle parla, hésitante d'abord, plus librement ensuite, avec toujours cette retenue qui la caractérisait. Son sifflement retentit dans le silence que la forêt avait adoptée.

- Les cauchemars... la peur sourde, la violence contenue qui m'assaille lorsque j'en croise un au détour d'un rêve... et jamais personne pour te consoler lorsque tu te réveille en hurlant ta terreur, je crois que c'est ça le plus angoissant, cette peur de se rendormir après, de replonger dans la souffrance et la folie, sans échapatoire autre que celui de rester eveiller, se qui constitue également une torture violente.

Anaïel s'arreta, leva les yeux vers ceux de Marlyn, ainsi plus proche d'elle, celle-ci pouvait voir son visage plus précisément même si ses yeux était toujours plongés dans l'ombre. Elle la regarda donc, et celle-ci ne broncha pas.

- les cauchemars je les connais, j'y crois oui, aussi, des ombres qui assaillent les pensées, des lueurs néfastes à la périphérie de la conscience. Mais de quels cauchemars parles-tu Marlyn ? De ses rêves détournés ou de cette folie appartenant à ton passé ?

Ne laissant pas le temps à Marlyn de répondre, elle enchaina rapidement, juste le temps de rassembler ses idées, de constater qu'elle était toujorus écouter et que la jeune femme ne bougeait pas elle non plus, deux ombres immobiles au milieu de nul part.

- Jamais, je.. je n'ai toleré les.. humains, je ne sais pas comment dire, leur actions, leurs traitrise et leur barbarie... je suis née avec, une ombre au milieu de mes cellules qui sans cesse me rappelle qu'ils vivent pour se tuer, de préférence par leurs amis, je flotte au milieu d'eux, parlant des fois, me dévoilant un peu, j'oublie parfois que je les hais, et ces fois la je peux devenir comme les autres. Et le soir ça recommence. Se à quoi j'ai assisté, la violence gratuite des soldats, celle incongrue des ivrognes et celle intéressée des voleurs. Et s'ajoute maintenant ta cicatrice. Je ne sais pas se que tu es devenue, Marlyn, je ne sais même pas si je peux te faire confiance, si le fait que nous nous soyons rencontré avant constitue un bouclier efficace contre toi, je sais seulement, je présume surtout, que l'Académie est impliquée dans tout ça. Que tu as souffert. Et que tu souffres toujours.
Je crois au cauchemars, oui. A cause d'eux.


Le capuchon glissa en arrière, et dévoila à son tour les trais certes un peu émaciés en ce moment par le manque de nourriture et de sommeil, mais toujours reconnaissables. Ses yeux n'avait jamais changé eux non plus. Ses yeux. La part visuelle d'elle même qui lui avait conféré tant de rejet de la part de ceux qu'elle croyait être ses pairs... avant. Masque baissés, les yeux dans les yeux, Anaïel pensait comprendre au moins un peu la jeune femme. Même si ses souffrances semblaient avoir été tout autres, des souffrances physiques et mentales assainnées impitoyablement et intentionnellement. et qui avaient fait d'elle la personne qui se tenait ce soir devant la marchombre.
Lui revint en mémoire alors ses mouvements, cette puissance contenue dans ses gestes, alliées à une fluidité mortelle... Elle ne pouvait être marchombre. Trop décalée pour cela, trop... haineuse peut-être. Alors quoi ? Mercenaire du chaos ? Cette idée tournoya un instant dans l'esprit d'Anaïel. C'était fort possible, elle avait le don du dessin et se rappelait qu'il était très développé pour son age, et cela expliquerait les quelques absences qu'elle avait laissé paraître ce soir. Et cette ombre noire qui tournoyait autour d'elle sans discontinuée...

- Enfant du chaos.

Les mots avaient claqués, Anaïel sursauta, l'évidence qui s'était imposée à elle quelques secondes auparavant avait apparemment pris possession de ses lèvres. Elle n'avait pas réfléchit avant de lancé ses mots qui lui avait brûlés la langue et ne regrettait en fait pas. Si elle avait réfléchit elle n'aurait peut-être rien dit. Doucement, elle pris un dernier morceau de chair sanguinolent de l'animal qu'elle avait tuée, en arracha n bout avec ses dents, et toujours sans réfléchir à se qu'elle faisait, elle tendis le reste à Marlyn. Marlyn qui la regardait fixement. Trop fixement peut-être.

Marlyn Til' Asnil
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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeSam 20 Déc 2008 - 3:11

Un seul geste suffit à Marlyn pour comprendre qu’elle avait fait mouche. Anaïel avait déplié les jambes, s’était rapprochée, et son regard dénonçait la grande foule de sentiments contradictoires qui s’opposaient pour prendre place dans ses futures paroles. C’était grisant de savoir que l’on possédait, marqué dans ses traits, une arme redoutable devant les êtres trop candides.. Ou bien les êtres comme Anaïel, qui ajoutaient cette brûlure à la liste de celles qu’ils abhorraient de leur échine. La jeune Marchombre avait toujours cette étrange manière de siffler ses propos. Dans une autre vie peut-être, avait été son corps reptilien, ou doté d’ailes emplumées, qui savait ? Ce n’était pas très important, mais plutôt amusant à imaginer, une futur cadavre ailé, serpenté, avec les traits de visage de la fille qui se tenait devant elle. Mais là, il fallait vraiment avoir l’imagination retorse et pervertie par des mois d’absence noircie.
Etrangement, cette poésie mêlée dans tous les propos, cette abstraction voulue et factice rappelait bien trop à Marlyn la voix des Marchombres qu’elle avait fréquentés dans les murs blancs pour que cela la laissât indifférente. Peut-être son regard s’était-il fait un peu plus dur qu’avant, mais elle savait que les phalanges de sa main gauche avaient pâli sous la tension qui s’installait dans ses tendons. Tant qu’ils restaient statiques, cela irait bien. D’une voix sourde et camouflée, aux premières paroles d’Anaïel, Marlyn murmura pour elle-même, ses dents pour auditoire :


- D’où l’avantage de peu dormir, ou de ne jamais dormir, jeune fille..

Des mots qu’elle oublia bien vite, d’ailleurs. Depuis qu’elle avait su remarcher, à la confrérie, Artaïel lui avait imposé un régime strict, un cycle méticuleux et sévère, qui l’avait obligée à réapprendre à dormir de manière à régénérer son corps. Au départ, elle était des nuits entières, les yeux ouverts, se demandant à quoi tout cela rimait de devoir dormir plus de trois heures de suite, mais après quelques semaines, elle avait doucement repris un rythme plus humain, que des années d’insomnie avaient pourtant fini par vaincre.. Et dès lors, elle s’était imposée à elle-même, malgré ses fréquentes échappées nocturnes et autres nuits de Chine, des tranches de sommeil plus conséquentes. D’ailleurs, elle sentait à présent la différence, les petites fatigues se gommaient, sa concentration et sa capacité de réflexion s’étaient accrues.

Les traits d’Anaïel avaient changé. Elle avait gagné un an, ce qui était normal.. Mais elle devait vivre dehors plus souvent qu’on n’aurait cru l’imaginer. Elle avait les joues creuses de ceux qui étouffent de liberté et sont rendues nerveux par elle. Marlyn s’étonna de la teinte mauve de ses yeux, ne se rappelant pas ce détail dans les maigres souvenirs qu’elle avait gardés de leurs courte entrevue dans une salle d’armes. Le plus jouissif cependant, était cette manière qu’elle avait de lui raconter un à un toutes ses petites peurs, sa manière de fonctionnement et sa turbine d’humanité, dans laquelle Sareyn saurait, un jour, puiser de la crainte si cela s’avérait nécessaire. A chaque seconde, il lui semblait que le but premier de sa nuit s’estompait, laissant place, plus rapidement alors qu’avançait le temps, cet esprit froid et calculateur qu’on lui apprenait à avoir à tous les instants.. Au fond, peut-être avait-elle enfin su se servir de ses capacités d’observation, développées à force de craindre les gens et de leur inventer une psychopathie relative.. ou relativement accrue. Mais Anaïel n’était pas dangereuse, cela se sentait. Elle savait se défendre, cela se voyait dans ses muscles noueux, mais elle ne le ferait qu’en ultime recours.
Et Marlyn n’avait pas envie de faire couler du sang ce soir. Ce n’était pas utile.

Tiens. L’œil légèrement soupçonneux et inquiet de la marchombre indiquait qu’elle commençait à comprendre.. Les coins de lèvres de l’élève chaotique esquissèrent un léger sourire narquois, presque effacé, qu’elle laissa flotter un instant alors que ses dents un peu jaunies apparaissaient, comme une promesse de futur assassinat.
Sans répondre à l’accusation qui tomba, enfin, comme une vérité que l’on énonce, sûr d’en avoir découvert la cause profonde, l’apprentie Mentaï fut agréablement surprise de la rapidité de réflexion de son interlocutrice. Etrangement, cet épithète, prononcé avec surprise en ce soir, sur le lieu de son enfance ternie, lui semblait doux. Convenable. Agréable comme une musique grinçante dans un violoncelle, comme une liqueur au fond de la gorge, comme une lame qui courait sur la peau.
Quelle belle métaphore que le lambeau de chair, assurément. D’un geste distrait, Marlyn le saisit, et imita sa congénère en mordant dedans, redécouvrant le goût amer et putréfié de la chair morte et crue, qui différait de son régime actuel, sain et encore assez affiné. Les obsolescences de son enfance et adolescence exhalaient des fibres putrides, qu’elle avala vaguement. Son œil glacial n’avait pas quitté ceux d’Anaïel. Maintenant que la vérité avait été établie, qu’importait ? Elle voulait savoir quelle teinte avait pris la peur dans les entrailles d’en face.. Avait-elle la même lueur horrifiée que plus tôt ? Non. Cette radicalisation de son statut ténébreux avait fait tomber les barrières.

- Ca t’étonne ? Non, je ne crois pas, ajouta-t-elle d’un ton plus bas, posant le regard sur le corps immobile de sa camarade.

Cette position lui tiraillait les muscles, et lui permettaient de rester alerte, alors que le calme lénifiant de la forêt commençait à la rendre sereine.. trop, sereine.

- Les cauchemars, ils sont tout autour, tu as bien du les sentir, là, autour de nous, dans les ombres, dans les feuilles, dans les lames qui grincent d’impatience sans que tu saches où je les dissimule. Mais au fond, quelle différence ? En quoi ça change le point de vue que tu as sur moi, d’imaginer que je sois une « Enfant du Chaos » ?

Ca allait juste changer le tons des cauchemars qui se profileraient dans son cortex dans les jours à venir.. C’est ce qu’elle aimait à croire, en tout cas. Et puis, elle n’avait rien à craindre, puisque Gwendalavir était au courant, et menait encore la traque pour la retrouver.. et sûrement l’exécuter comme un chien enragé, d’ailleurs. Mais ça, ça ne viendrait jamais.. Le carcan de forêt vierge était un bon écran contre les recherches de l’Imagination. C’était bien trop utopiste de se croire protégée ainsi, certes, mais elle avait confiance..
Tout comme elle sentait la confiance la gagner, modifier légèrement ses traits, vers l’arête du nez et le coin des lèvres. Ca devait assez se remarquer, en y repensant, mais tant pis.. Marlyn sentait sur sa peau la caresse de sa cicatrice encore un peu vitrifiée, qui gênait ses expressions physionomiques trop nuancées. Tant pis.

- Evidemment que l’Académie est impliquée dans tout ça. J’y serais encore, sinon. Mais c’est tant mieux. Ma vie a basculé complètement depuis la cicatrice qui te fait tant réagir, devant le cauchemar. Tu te rappelles, les grandes démonstrations de feu, les grands dessins qui font du bruit, l’agitation permanente des murs, et les tentatives de chacun pour se prouver qu’il est quelqu’un ?

Un lambeau de l’animal dans la main gauche, dont la manche relevée laissait apparaître quelques balafres, Marlyn investit doucement les Spires. Elle n’avait pas besoin de chercher haut, ni grand.. Les fibres de la viande se cabossèrent un peu. Une pression immense s’exerçait invisiblement sur les lanières de cellules. Marlyn avait plissé les paupières, les lèvres légèrement pincées. Mais au fond, elle exultait. La viande entièrement compressée implosa finalement, et une poussière d’animal s’envola dans une brise de passage.

- Un jour, ma vie a fait comme ça.. On en voit encore les marques. Mais observe : il leur a fallu des efforts pour y arriver là, à cette poussière.. Mais, pierre par pierre, morceau par morceau, je suis revenue. Et tu vois comme tout change en fonction de la perspective. De grandes flammes à l’Académie, de la poussière maintenant. Au fond, qu’est-ce que ça change ? Juste l’esbroufe en moins et l’efficacité en plus.. Ils verront. Paieront.

Un besoin subit d’aller dans la clairière, plus loin, de taper dans le pied dans la poussière qu’était son enfance, et de repartir, de répartir des cendres sur les vestiges, et de voir la nature repousser par-dessus – ce qu’elle avait déjà fait, d’ailleurs.
Une œillade, un sourcil qui se lève, puis :


- Oh. Le lapin est revenu, regarde.

Le bras tendu, elle montra un petit mammifère en lisière de forêt, qui les regardait. Et Marlyn se disait que parfois, la Dame avait l’humour.. vraiment étrange.

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MessageSujet: Re: Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]   Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv] Icon_minitimeMer 31 Déc 2008 - 11:25

Amertume, infortune, deux mots qui s'alliaient si bien ce soir sans l'éclat de la lune pour les versifiés entre eux... Elle en avait vécu des chose, l'enfant du chaos, et en pensant ce mot, elle fit une grimace. Préjugé tenace, encore, un enfant du chaos signifiait pour Anaïel une aberration de la vie, une âme détruite et purifiée par le mal, une âme aux contours hachés et maladifs, à la réflexion comme les traits de Marlyn, la regardant à quelques dizaines de centimètres. Car, oui, elle avait les traits hachés et maladifs, étrangement ceux-ci ressortaient par leur ancienneté, le temps, au contraires d'avoir gommé les arrêtes trop droite les avaient amplifiées, au lieu de râper cette cicatrice, l'avait tordu et rendue encore plus monstrueuse. L'oeil la fixant, elle émit quelques phrases, tachées d'amertume et d'ironie, mais cette fois encore étrangement, ces deux deux tons devenaient de plus en plus difficiles à cerner. Son humeur changeait-elle pendant leur discussion ? Confiance ou tension ? bleuf ou vérité ? Elle répondit à la première question de la jeune femme, très bas, rassemblant ses idées, et persuadée que malgré le bruit qui recouvrait lentement leur bulle de discussion, malgré les bruits de la foret qui reprenait vie, elle l'entendrait.

- Ça m'étonne... Un peu. Mais sans doute pas dans le sens ou cela le devrait. Enfant du chaos - et elle s'étonna de l'utiliser aussi facilement, alors qu'elle entendit parfaitement les guillemets qu'utilisait Marlyn avec ce mot - j'en avait entendu parlé, une fois. Mais comme tu t'en doutes le simple mot chaos avait suffi à m'ôter l'envie d'en rencontrer un un jour. En rencontrer un au détour d'un chemin, qui plus est allié à une ancienne connaissance... m'étonne. Mais c'est plus le destin qui est en cause, pas se que tu es. Ça ne change donc pas dans l'absolu la vision que j'ai de toi même si elle en indique quelques raisons... qui me poussent à m'interroger encore. La curiosité est un vilain défaut.

Elle sourit distraitement, se rappelant tout se que ce "défaut lui avait valu, comme bonheur ou comme malheur, à chaque seconde de sa vie. Toujours. Elle était ... fascinante, oui, elle semblait avoir subit tant d'épreuve, et au contraire de les surmonter elle s'était attachée à survivre, "pierre par pierre" comme elle disait, et sa reconstruction aux allures de victoires était bien plus impressionnante qu'une action héroïquement niaise. Mais cela laissait des marques, des marques profondes sur ses traits, après tout, c'était en partie grâce à sa physionomie qu'Anaïel avait deviné se qu'elle était. Enfant du chaos. Malgré leur horreur, les mots sonnaient bien entre eux, mariage subtil de "en" et de "o" avec se qu'il fallait de mystère en "f"... Mais la elle divaguait. Elle rencontra l'œil de Marlyn, puis laissa glisser son regard jusqu'à ses mains, ses mains aux tendons blanchis par la tension qui les habitaient, ses mains qui se détendaient à présent pour prendre le morceau de chair crue que lui tendait Anaïel. Une drôle d'expression. Marlyn était... contente ? Etrange, comme si le fait que la marchombre avait deviné se qu'elle était lui faisait plaisir, mais peut-être était-elle contente simplement par l'étrange peur qui grondait dans son estomac, ou par l'horrification qu'elle présumait à la simple énonciation de se qu'elle était...
Enfin bref, tout cela n'avait pas vraiment d'importance en ce moment précis. La forêt avait régurgité sa part de destinnée sous la forme de deux connaissances qui s'étaient retrouvée à l'autre bout de l'empire, cela suffisait à laisser la curiosité prendre le pas sur tout autre sentiment. Et puis de toute façon, Marlyn était Marlyn, une femme détruite et reconstruite, forte et capable de beaucoup, son don du dessin était-il très développé ? oui, sans doute, il l'était déja lors de ce fameux combat dans la salle d'arme... Ah tien oui, son don était puissant, la poussière s'égailla dans le vent tenu qui soufflait entre les arbres, sa vie avait ainsi explosé, éparpillée elle avait survécu... Anaïel voulait la questionner, Elhya lui avait expliqué que les mercenaires entretenait un même fonctionnement que les marchombres dans leur apprentissage, qui était donc son maître ? un "grand" ou un simple mercenaire de seconde classe, et surtout, quel était ce passé obscure à l'Académie, quelles atrocités y ont été commises, et par qui ? Mais cela, la jeune marchombre ne se sentait pas en droit de demander, Marlyn avait souffert de ça, et bien qu'elle était maintenant de "l'autre bord" la faire souffrir d'avantage ou la provoquer ne servirait à rien. Elle n'avait pas l'air belliqueuse, plutôt de plus en plus en confiance ici, bien que se soit tenu, pas question de laisser s'échapper pareille occasion.

- Vengeance hein... c'est étrange comme dans ce monde la vengeance se fait de plus en plus présente, surtout parmis les jeunes, ceux qui, comme tu dis cherchent à être "quelqu'un". Les trois quarts de l'Académie, obsedé par la vengeance du tueur de leur frère, de leur soeur, de leur parents ou de leur amis ne cherchent qu'a savoir se battre pour assouvir ce dessein. Tu agit un peu comme un retardement, en fait, toi tu pars de l'Académie pour mieux apprendre à te battre contre elle et te venger...

Songeuse, la tête penchée sur le coté comme à son habitude, Anaïel cherchait à démêler l'écheveau complexe qui constituait Marlyn, bien que de débattre oralement comme cela, presque pour elle même ne devait pas lui servir à grand chose sauf si elle posait des question. Elle attendait un assentiment de l'apprentie mercenaire, mais doutait de l'obtenir. Elle parlait pour comprendre, et c'était difficile. Elle s'était confiée, plus tôt, sur elle-même, sur les pulsions qui l'habitaient, et maintenant Marlyn le faisait également. Cela rendait Anaïel.. heureuse. Heureuse que la jeune femme accepte un tant soit peu de parler.

- Mais j'ai peut-être tort, en fait je ne sais pas, j'ai envie de te poser tellement de question...

Oh, c'était vrai, le lapin était revenu. Pourtant, en cet instant, en cette infime seconde, Anaïel avait eu peur. Le "regarde" de Marlyn montrait un point situé dans son dos. Regarder revenait à la quitter des yeux pour vérifier se qu'elle disait, et en cette infime seconde elle avait eu peur des réactions imprévisibles de l'enfant du chaos. De son don et de ses pouvoirs. Elle regarda, la flamme ayant habité ses yeux le temps d'un souffle, déjà éteinte. Avec un peu de chance elle n'avait rien remarqué. Et puis, elles en étaient la à discuter, pourquoi l'attaquerait-elle comme ça sans prévenir ? Elle n'était pas folle à ce point la, mais elle y avait surement pensé, analysant l'avantage qu'elle aurait eu si la marchombre avait le dos tourné, oui elle y avait sans doute pensé, et cela lui avait fait peur.

La bète s'approcha, recula, par petits bonds comiques, et les deux femmes le regardèrent avec une sorte de fascination, comme s'il faisait parti de leur imagination à toutes les deux, d'ailleur c'était peut-être le cas sinon pourquoi aurait-il une montre et s'écrirait qu'il était en retard ??...
Anaïel siffla tout bas, pour que le lapin ne prenne pas peur, la curiosité dans sa voix maintenant nettement perceptible :

- tu allais ou avant que je ne t'arrête dans ton chemin ? à oui, au fait, tu as encore faim ?

Sans attendre de réponse, elle se leva gracieusement, en essayant de faire le moins de mouvements brusques, pour ne pas effrayer le lapin. Elle avait encore faim, elle. Mais celui-ci pressentit de ses intention et d'un bond disparu dans les fourrés... Anaïel à sa suite, qui avait bondit comme un chat sur une souris. Ils disparurent les deux, pendant quelques secondes puis la jeune marchombre revint, tenant le lapin par ses oreilles, celui-ci présentait une morsure au niveau de la jugulaire, et les vertèbres étrangement pliés. La jeune marchombre chercha des yeux la jeune enfant du chaos.


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Eternel cristallisoir, un sommeil chargé de rappeler.. [pv]
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