Douloureuses questions (RP terminé)

Elera se sentait malade. Cet endroit nouveau lui plaisait, mais sa soeur lui manquait... Elle avait essaye de communiquer avec elle, mais celle-ci dormait et elles n'avaient pas put discuter. Si son passe lui manquait deja, qu'est-ce que ce serait plus tard... Le lac d'Otolep lui manquait aussi, ainsi que la louve avec qui elle avait si souvent joue. C'est en se souvenant de l'Oeil qu'elle avait decide d'aller au lac de l'Academie. Le soleil se couchait et elle devrait vite rentrer, mais tanpis... Elle devait y aller. C'etait la seule facon de se debarrasser de cette vague de nostalgie... Elle comptait nager pour se rafraichir, elle se sentait toujours mieux apres ca. Elle nagerait jusqu'a ce qu'elle soit fatiguee. Elle observerait le fond marin, quoique sans lumiere cela ne serait pas facile...
Enfin le lac apparut dans son champ de vision. Il etait beaucoup plus petit que celui dont elle avait l'habitude, mais elle l'aimait bien. Il etait paisible aujourd'hui, presque sans vagues. C'etait exactement ce dont elle avait besoin. Elle s'arreta pour regarder le soleil disparaitre. Combien de fois avait elle vu le soleil disparaitre derriere un lac? Elle ne s'en lasserait jamais... Le degrade des couleurs la faisait toujours sourire. Un autre souvenir remonta en elle. Elle tenait la main de sa soeur, regardant le gros soleil se coucher... Elles avaient passe toute la nuit a parler des voyageurs qui etaient venus la veille, regardant les etoiles monter et descendre dans le ciel. Elera secoua la tete. Elle recommenca a descendre vers le lac.
C'est alors qu'elle entendit des pleures... Son coeur se serra. Elle n'aimait pas savoir des gens tristes. Cela la rendait triste aussi, meme si elle ne les connaissait pas... Changement de plan, alors. Son malaise etait deja tout oublie, remplace par celui de la personne qui pleurait. Elle etait decidee. Elle ne partirait pas tant qu'elle n'aurait pas vu un sourire sur le visage de celui ou celle qui etait la.
Celle. C'etait une jeune fille aux longs cheveux noirs, aux yeux de la meme couleur et un poignard dans la main... Visiblement, elle venait d'avoir des idees noires. Elle etait mefiante, et en voyant sa posture, Elera se douta que jusque la sa vie n'avait pas ete facile. Le couche de soleil n'avait pas dut avoir l'air aussi beau pour elle... Elera s'etait arretee a quelques metres de la jeune fille. Elle ne sourit pas. Cela ne servirait a rien. Elle tendit juste ces mains vides pour montrer qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions. Elle ne dit rien non plus. Aucun mot ne pouvait arreter une tristesse inconnue... Elle regarda le ciel encore clair du debut de la nuit. Elle aimait ce moment. C'etait l'heure ou tout devenait calme et paisible... Le moment ou les animaux regnaient. Le moment ou les humains s'endormaient, laissant seuls les bruits de la nature. Le moment ou elle trouvait le calme et la serenitude. Certains detestaient la nuit. Pour eux, c'etaient l'heure de la peur. L'heure des monstres de leur imagination. L'heure de la solitude et des Mercenaires des Chaos. Mais pas pour elle. C'etait l'heure du silence, et le silence etait si beau... Elle parla enfin. Un seul mot. Elle se doutait bien qu'un autre aurait agit d'une maniere completement differente d'elle, mais peu importait. Elle ne savait pas comment aurait reagi quelqu'un d'autre, et elle n'avait rien d'autre a dire.

"Regarde..."

La premiere etoile venait de poindre a l'horizon.
Elera s'agenouilla et aplatit le sable doux de sa main jusqu'a ce qu'il soit plat et brun. Puis elle ecrivit:

Lueur d'espoir
Dans l'infini
Etoile

Elle regarda son poeme puis recula du champ de vision de la jeune fille pour qu'elle puisse lire.

Elera hocha la tete, acceptant la reconnaissance de la jeune fille. C'est seulement maintenant qu'elle lui sourit. Un doux sourire de comprehension. Elle n'avait pas besoin de parler, elle savait. Elle ne connaissait pas la jeune fille, la jeune fille ne la connaissait pas, et pourtant elles se comprenaient. Elera n'etait pas aussi sauvage que la jeune fille. Elle aimait bien les humains, et elle voulait les comprendre un peu mieux. Elle n'avait aucun probleme pour leur parler, meme si elle preferait ne pas le faire. Leur presence ne la genait pas. Peut-etre parce qu'elle avait toujours eu sa soeur a ses cotes. Mais cette jeune fille... Elle etait seule.
Un jour elle avait vu un aigle. Un aigle solitaire, sans personne. Un aigle malheureux. Un aigle qui criait sa liberte et son independance, qui volait ou il voulait et qui n'avait jamais connu le manque de quelqu'un, mais qui etait malheureux quand meme parce qu'il n'avait jamais connu la joie d'avoir quelqu'un a qui on pouvait faire confiance... La jeune fille etait comme l'aigle. Avec les humains, Elera agissait comme eux. Avec les animaux, Elera adaptait son language. Ce n'etait pas a eux de le faire... La jeune fille etait plus proche des animaux. Tout comme eux, elle n'avait pas besoin de mots. Elera non plus. Sa presence suffisait. Elle parlait avec les humains. Ceux-ci ne comprenaient pas souvent sans des mots, sans des paroles, sans des gestes connus de tous... Avec la louve, Elera n'avait pas besoin de mots. La louve comprenait.
Elera s'agenouilla sur la rive et trempa ses doigts dans l'eau, carressant la surface du lac. Elle etait venue ici pour oublier, ou peut-etre pour se souvenir de chez elle. Elle pensait que le lac l'aiderait... Il l'avait aide, meme si ce n'etait pas de la maniere qu'elle expectait. Plus rien ne la retenait ici. Elle se sentait bien une fois de plus et la jeune fille semblait l'etre aussi. Celle-ci n'avait pas sourit, mais elle n'avait pas besoin de le faire. Elera sentait sa presence juste derriere elle, silencieuse. Elera pouvait partir, maintenant. Pourtant elle ne bougea pas. Elle continua a regarder le ciel ainsi que le lac qui dansait lentement entre ses doigts, les toutes petites vagues qui se cassaient pres de ses pieds avec ce doux bruit qu'elle aimait tant. Elle ne savait pas combien de temps elle resta la, sans bouger, a ecouter et attendre. Attendre... attendre quoi? Elle n'en savait rien. Mais cela n'avait pas d'importance.