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 Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )

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MessageSujet: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:26

Prologue







C’est la nuit. Un homme est seul, assis devant un feu presque mort. Juste quelques braises, à vrai dire, qui illuminent faiblement la clairière dans laquelle il se trouve. Tout autour, la forêt. Une vaste et sombre forêt. La Forêt des Ombreux, où se terrent les pires bestioles du royaume de Nakéridor.

Tout d’un coup, le vent souffle. Le brasier s’éteint.

Puis, dans l’obscurité nocturne, un sifflement. Chuintement d’une lame sortant d’un fourreau.

L’homme tombe à terre, mort.

L’Assassin essuie sa lame et la rengaine.
Le vent souffle.
Il n’y a plus personne.


Le cadavre gît sur le sol dans une mare de sang. S’il y avait de la lumière, on pourrait lire sur son visage qu’il savait qu’il allait mourir.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:27

Toujours dans la Forêt des Ombreux, mais plus au Nord, à des lieues de l’assassinat, un homme et une femme se faisaient face. Ils étaient tous deux en garde.

L’homme avait dégainé une monstrueuse hache. Elle lui arrivait au torse, lui qui déjà devait avoisiner les deux mètres trente. Le tranchant de l’arme semblait plus fin encore qu‘un fil. Le guerrier était bien bâti. Très grand, comme précédemment mentionné, il devait peser entre deux cent cinquante et trois cents livres. Il devait avoir entre trente et quarante ans. Ses cheveux étaient longs et emmêlés; il était brun. Son corps était de chair et de muscles. Il avait un teint cireux, et arborait une mine assez fatiguée, mais il n’en semblait pas moins capable de manier son engin de mort, cette terrible hache.

Quant à la jeune femme, elle possédait de longs cheveux blonds qui atteignaient le milieu de son dos. Ils étaient noués en une longue tresse. Ses traits étaient fins, ses yeux couleur noisette. Assez jolie. Elle devait être âgée d’une vingtaine d’années. Elle était plus petite que son adversaire, et mesurait environ un mètre soixante-quinze. Taille dérisoire par rapport au colosse qui lui faisait face, mais tout de même respectable. Elle était par conséquent moins lourde et se pesait dans les cent vingt livres. Elle était fine et musclée. Ses gestes étaient souples, en harmonie avec son Sabre.

Les deux combattants émérites tournèrent tout d’abord en rond autour d’un brasier, jusqu’à ce que l’homme prenne la parole d’une voix grave et caverneuse :

— Alors ? Tu es prête ? Ça fait des années que j’attends ce combat ! J’espère que tu ne me décevras pas, Shaijal.

— Tss… Toujours aussi arrogant, Mergin. Prépare-toi bien, tu vas mordre la poussière. Je ne te laisserai pas t’échapper, cette fois.

— Ne me déçois pas, Shaijal.

Le colosse cracha par terre. Il plaça de justesse sa hache entre le sabre de la jeune fille et sa tête. Celle-ci avait frappé avec rapidité, force et précision.

Cette attaque marqua le début du combat. Un bien rude combat…

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:28

L’assassin, après avoir accompli sa tâche de mercenaire, commença à marcher vers le Nord. Il devait rejoindre son employeur près de la Grande Cascade.

Tout en marchant, il se rappela comment il en était arrivé jusqu’ici. Il avait subi un rude entraînement durant des années, et le continuait toujours, mais seul. Il avait été apprenti mercenaire dans la plus prestigieuse académie, et était l’une des deux seules personnes à avoir reçu un Diplôme d’assassin, l’année de son épreuve. La deuxième personne était sa rivale.

Soudain, alors qu’il était perdu dans ses pensées, Eïmen perçut un hurlement lointain. Il devina immédiatement qu’il s’agissait d’un Loup des Ombres et se mit à courir. Le hurlement retentit de nouveau, plus net et plus proche. Et le hurlement se fit encore entendre. Tout proche. À une dizaine de mètres derrière lui. C’était un hurlement agressif, qui ne laissait aucun doute quant aux intentions de l’animal. Malgré lui, le mercenaire dégaina sa lame, et fit face à la créature. Il préférait un combat en face à face plutôt que de se faire déchiqueter et dévorer par la bête alors qu’il sautait de branches en branches.

Un combat contre une créature de ce genre était presque perdu d’avance. Tout d’abord, elle était deux fois plus grosse et lourde que lui. Ensuite, elle était plus rapide. Et dernièrement… Le tueur stipendié avait eu des échos sur la terrible capacité des Loups des Ombres: leur regard, puits de noirceur et de ténèbres, gèlerait ceux qu’il rencontrerait.

Ses réflexions ne purent s’approfondir. Il fut interrompu par une patte de l’animal qui fonçait sur lui, toutes griffes sorties. Il esquiva de justesse l’habile coup et frappa à son tour. La créature plia ses jambes. L’épée du vénal ne put cueillir qu’une touffe de poils. La position du monstre lui procura un élan qui lui permit de sauter sur son adversaire. L’habile escrimeur fut pris au dépourvu. Il tenta de sauter au sol, mais trois griffes lui entaillèrent la chair. S’il avait mal, ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur son sort; il devait se battre. Il se releva, et, son bras gauche étant blessé, il passa son épée à sa main droite.

Soudain, le Loup des Ombres plongea ses yeux dans les siens. Un regard sombre, comme on le lui avait décrit. La terreur s’empara alors de l’assassin Bientôt, ses membres s’engourdirent, il se mit à trembloter. Il abandonna tout espoir. Il allait mourir ici, dévoré par une créature démoniaque. Il avait beau être doué en escrime, ses talents ne lui servaient à rien devant cette satanée magie. Il tituba et laissa sa lame tomber au sol.

Soudain, un sifflement dans l’air attira son attention. Une flèche se planta dans le flanc de la bête. Celle-ci hurla et s’écroula à terre. Libéré de l’emprise de la créature, Eïmen bondit et l’acheva, transperçant le cœur de la bête de son sabre. Il se pencha et arracha une griffe au loup. C’était une habitude pour lui de prélever une dent ou une griffe à chaque créature qu’il rencontrait.

Un homme vint à sa rencontre. Il tenait un arc en bandoulière; ce devait être lui qui avait blessé le bar. Il était grand et mince, un corps assez musculeux, et ses traits étaient chaleureux. Il avait de longs cheveux châtains. Il alla récupérer sa flèche; elle était magnifique: taillée dans du bois d’if verni, empennée de plumes rouges, sa pointe métallique pénétrait bien la chair et permettait de les retirer facilement. C’étaient des flèches de qualité supérieure. L’arc quant à lui, était sublime: manipulable avec aisance, vu la facilité avec laquelle l’archer avait tiré, sa corde était bien tendue, mais pas trop. Il était tout en bois d’if verni sur lequel étaient gravés quelques caractères que le vénal ne distinguait pas. Enfin, l’archer émérite prit la parole d’un ton sympathique:

— Eh bien, l’ami, que faites-vous dans la Forêt des Ombreux, et de nuit, en plus ?

— Je peux vous retourner la question.

— Vous voulez savoir ce que j’y fais ? Eh bien c’est très simple. Je suis un chasseur, et je suis en mission. Mais, quel est votre nom ?

— Je suis Eïmen le mercenaire. Vous ne vous êtes pas encore présenté.

— Mon nom est Siraya, Siraya le chasseur.

— Je n’ai pas l’habitude de le faire, mais je vous dis merci. Sans vous, je serai peut-être mort à l’heure qu’il est. Mais je dois vous abandonner. Je fais route en solitaire. Je n’aime déjà pas bien l’idée que vous m’ayez sauvé la vie, alors…

— Faites comme vous voulez, mais je vous conseille d’attendre la fin de la nuit.

— Je vais y aller. Mon embaucheur m’attend. J’ai accompli ma mission, je dois maintenant retourner le voir au plus vite.

— Comme vous voudrez, tant pis. Mais vous avez vu que les monstres de cette forêt sont bien féroces et redoutables.

— Ne croyez pas que je ne sais pas me battre parce que cette stupide bestiole a usé de magie.

— Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que quand on sait se battre, on ne redoute pas même la magie.

— Adieu, lui répondit froidement Eïmen.

Il s’en alla.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:29

Dans une clairière, Siraya était assis en tailleur devant un feu qu’il avait fait. Enveloppé dans une couverture, il écoutait les brindilles sèches craquer et admirait les longues flammes orangées. Il songeait à maintes choses. Notamment à sa famille.

Très jeune, dans son petit village natal d’Elnius, situé entre la Forêt des Ombreux, la Crête Céleste et la Source de la Rivière du Passeur, il avait appris à se débrouiller seul. Ses parents n’avaient guère de temps pour s’occuper de lui. Ses grands frères, eux non plus, ne lui consacraient pas de temps. Il était le dernier de la famille. Chez lui, il accomplissait toujours les tâches de basse besogne:

— Siraya, va éplucher les pommes de terres !

— Siraya, va préparer le feu pour le potage !

— Siraya, fais ceci, fais cela !

Il aurait tant préféré accomplir des tâches d‘homme, comme labourer les champs, ramasser du bois mort dans la forêt, ou mieux, couper des arbres pour se préparer aux rudes hivers qui s’abattaient tous les ans sur Elnius et ses habitants… Et participer aux loisirs de ses cinq grands frères, comme le lancer de couteaux, des combats à l’épée, ou plutôt au bâton, et du tir à l’arc avec des armes de fortune qu’ils confectionnaient eux-mêmes avec la première branche trouvée et un bout de ficelle grossier et épais, et peu tendu, ainsi qu‘en guise de flèches, des fines branches taillées en pointe. Mais, non, il ne pouvait pas jouer avec eux. Ses frères ne l’acceptaient pas.

Bien malgré cela, il tirait quand même à l’arc et lançait le couteau, seul, s’entraînant sur un arbre. Et il s’avérait doué. Du moins, pour son jeune âge, et en prenant en considération que ses séances de tir ne demeuraient qu’occasionnelles. Il était arrivé à lancer le couteau sept fois sur dix en plein dans le mil. En tir à l’arc, ses essais s’avérèrent moins fructueux, certainement en raison de la qualité de son attirail.

Même s’il était bien heureux de trouver un peu de temps pour se distraire de la sorte, Siraya n’en avait que très peu à consacrer à ces activités. Ses tâches quotidiennes de nettoyage, d’épluchage, et bien d’autres choses lui prenaient la majeure partie de son temps. Et cela le rendait triste de ne pouvoir jouer quand il le voulait comme les riches enfants, qui s’amusaient toujours, avaient des vêtements assez coûteux… Ce n’était pas tellement cela qui lui manquait, en fait. Ce qu’il aurait aimé, c’est pouvoir faire des choses plus dures et moins ennuyeuses que l’épluchage de pommes de terre, et chasser. La chasse, le tir à l’arc, le lancer de couteau, éventuellement… C’était cela qu’il aimait, Siraya. Il aimait la chasse. Et il s’attristait de ne pouvoir en faire.

Mais tout fût encore pire lorsqu’une troupe de pillards armée et équipée de chevaux arriva dans son village. Elle mit tout à feu et à sang, pilla les récoltes, brûla les champs et les maisons, saccagea tout et massacra les habitants d’Elnius. Tous moururent. Tous. Sauf le jeune Siraya qui n’avait à l’époque que dix ans. Sa famille mourut sous ses yeux. Il pleura mais ne dit rien et resta caché derrière un tronc d’arbre, à la lisière de la forêt. L’un de ses frères fut égorgé, un autre reçut une flèche dans la poitrine, un troisième eut le crâne broyé par une massue. Les membres de sa famille moururent de façons tant variées qu’atroces. Son père, sa hache de bûcheron à la main, avait abattu deux pillards avant qu’une lame ne pénètre son foie. Sa mère, elle, fut éventrée par des couteaux de lancer. Son coutelas était par terre à ses pieds. Elle avait tenté de se battre aux côtés de son mari.

Ces évènements tragiques avaient troublé Siraya. Car même si ses parents n’avaient pas toujours été les meilleurs des parents, il les aimait, tout comme il aimait ses frères.

Quelques heures après le départ des pillards, il quitta enfin sa cachette. Deux jours durant, il resta aux abords de la forêt, se nourrissant de baies et dormant dans les arbres. Pour l’eau, il se servait dans la Rivière du Passeur. Pendant la journée, il allait voir ses défunts parents, le cœur serré, leur murmurant de douces paroles, disant qu’il les aimait, qu’il ne les oublierait jamais, qu’il se battrait pour eux et traquerait tous les pillards jusqu’au dernier. La haine s’insinuait dans son cœur et son désir de vengeance était grandissant.

Puis il s’aventura peu à peu dans les alentours de son village natal. De temps en temps, il prenait son arc et son coutelas et s’éloignait un peu des ruines d’Elnius. Il n’allait jamais bien loin, pas plus d’une demie lieue autour du village en cendres. Il montait tantôt dans la montagne, tantôt dans les premières lieues de la forêt, commençant à apprendre les rudiments de la chasse. Il traquait des daims, apprenait à les poursuivre sans se faire repérer, à identifier les empreintes animales dans le sol, à connaître les dangers de la montagne et de la forêt. Ceci lui donna aussi l’occasion d’ajuster ses tirs à l’arc. Au bout d’une semaine de traque acharnée, il eut son premier daim, et put enfin savourer son premier vrai repas consistant depuis l’attaque des pillards.

Il sépara le cuir de la chair avec son coutelas, en accrocha un morceau à sa ceinture et en mangea une partie. Il conserva la peau et entreprit de la tanner. Tâche longue et compliquée. Certains en faisaient un métier. Siraya ne fut donc pas étonné de ne rien produire, mises à part quelques touffes de poils tombées par terre. Déçu, il se dit qu’il la vendrait en ville.

Sa joie retomba bien vite lorsqu’il arriva à cours de viande, au bout de douze jours. Il ratait assez souvent sa cible à cause de la piètre qualité de son arc. Répugné à l’idée de reprendre un régime de baies, il se résigna donc à chercher la ville la plus proche. Mais il n’avait aucune connaissance du monde qui l’entourait. Il avait toujours vécu à Elnius et n’en était sorti qu’après le massacre de son village. Tant pis. Il marcherait.

Il retourna dans son village. Ses parents étaient toujours devant les cendres de leur maison. Il eut la gorge nouée en constatant que des vers avaient déjà partiellement dévoré les cadavres, qui étaient à peine reconnaissables. Il pleura à la vue de ce macabre spectacle. Puis il se dirigea vers les corps de ses frères qui avaient subi un sort atroce. Il les salua. Puis il passa faire un adieu à tous les membres du village ravagé d’Elnius. Enfin, il partit en sanglotant.

Il fit demi-tour. Non, il ne pouvait pas laisser tout le monde pourrir sur place. Il se dirigea vers l’atelier de Filjih le Forgeron et y prit une pelle. Il retourna devant sa maison. Il creusa, creusa, creusa encore et encore. Toute la nuit il creusa, puis toute une matinée. Déjà un impressionnant monticule de terre s’élevait derrière lui. Enfin, il s’arrêta. Il était épuisé. Un à un, il traîna tous les morts jusqu’à la fosse. Un à un, ils tombèrent mollement. Un à un, ils s’entassèrent dans la fosse, qui peu à peu se remplit. Il mit l’après-midi à enterrer tout le monde. Enfin, sa rude tâche terminée, Siraya reboucha la fosse. Il planta son coutelas dans la terre pour marquer le territoire des morts de la cité. Il venait de creuser une fosse d’au moins six coudées, et il avait traîné à travers Elnius vingt-huit corps.

Enfin, épuisé, Siraya repartit, laissant derrière lui sa famille et sa tristesse.

Il ne garda que sa haine.

Soudain, interrompant ses pensées et le faisant revenir dans la réalité, Siraya vit une ombre se découper nettement sur le sol, au clair de Lune.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:30

Mergin hurla sauvagement et abattit sa hache de toutes ses forces sur Shaijal. Celle-ci sauta en arrière pour esquiver, prit appui contre un arbre et se jeta sur lui. Le colosse fut surpris et ne put éviter le Sabre qui se glissa sournoisement à travers sa garde et mordit sa chair tel un serpent. Le géant grimaça, mais se ressaisit aussitôt. Il feinta un coup de hache et en profita pour donner un coup de pied dans le poignet de son adversaire. Il avait visé juste. La lame sauta de la main de Shaijal et tomba à terre. Celle-ci esquissa un geste vers sa lame, mais le Barbare s’interposa. Tant pis : la jeune femme savait se battre à mains nues. Elle se baissa à temps pour éviter le tranchant de la bipenne. Un autre coup partit, à la verticale cette fois. L’agile guerrière roula à terre, se faufila entre les jambes de Mergin, récupéra son sabre et se redressa. Elle donna un coup du fil de son arme. Le colosse n’eut guère le temps de réagir.

La lame siffla aux oreilles du géant. Bruit amplifié par sa terreur.

Elle avança à la vitesse de l’éclair. Elle avança très lentement aux yeux du combattant qui eut à peine le temps de se retourner. Plus près, toujours plus près.

Enfin, elle entra en contact avec sa chair. Et elle continua à avancer. Encore plus loin.

Il ne ressentit rien au début. Ensuite, il sentit du froid. Ensuite, de la douleur. Ensuite… Rien.

La lame ressortit du côté de l’abdomen, puis fut retirée du corps.

Shaijal l’essuya puis la rengaina.
Le vent souffla.
Il n’y avait plus personne.


***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:31

— Alors, tu es revenu, Eïmen ? demanda ironiquement Siraya.

Comme il n’obtenait aucune réponse, il ajouta:

— Dormons, la journée sera rude, demain.

Il n’eut pas plus de résultats cette fois-ci.

— Bonne nuit !

— … Bonne nuit, lâcha le Mercenaire de mauvaise grâce.

Il s’endormit vite. Le chasseur, lui, repensa à son enfance.

Après avoir quitté Elnius, vingt jours après le massacre, il se dirigea vers une ville. Ne connaissant pas très bien les alentours, il se basa sur ce qu’il avait entendu par les habitants du village. On y disait qu’il y avait une ville assez grande au Sud-Est, certes loin d’égaler une grande ville telle que Xamésarius, mais bien plus riche que le patelin d’Elnius; elle s’appelait Varnius. Il marcha deux jours durant, se nourrissant de baies et s’abreuvant dans le Lac du Passeur.

Après ces deux rudes journées de marche forcée, il put enfin apercevoir une palissade en bois. Enjoué, il se mit à courir pour atteindre bientôt un panneau en bois grossièrement taillé formant une flèche. Il indiquait la porte de bois bien gardée de la grande cité. Il ne savait pas lire mais devina que c’était le nom de la commune qui était gravé sur la pancarte. Elle ressemblait à ceci:

Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) 1154977442


Siraya se mit à courir de plus belle et franchit la porte ouverte sans encombres: les gardes étaient à moitié endormis et ne prirent pas la peine d’effectuer leur habituel contrôle sur un enfant de bas âge. Sans doute étaient-ils trop flemmards pour s’arracher à la posture peu confortable mais plus agréable que l’alignement règlementaire qu’ils avaient adoptée auparavant. Compréhensible.

Siraya était stupéfait devant la taille de la ville. Gigantesque, elle était au moins quinze fois plus grande qu’Elnius. Ses richesses étaient merveilleuses. Il y avait un Temple pour chacune des Divinités, tous minutieusement et magnifiquement décorés. La pierre utilisée pour la fabrication du Temple était la plupart du temps le marbre. Le marché, quant à lui, était somptueux; on y vendait de tout, des fruits aux armes et des vêtements aux meubles. On y trouvait vite son bonheur.

C’est là que le jeune Chasseur se rendit. Derrière chacun des étalages, les marchands hurlaient, vantant la qualité de leur marchandise. Très vite, le jeune garçon s’intéressa à un tanneur. Il admira un instant toutes les peux d’animaux proprement découpées et cousues, jusqu’à ce que le vendeur ne l’interpelle. Celui-ci était assez grand, des cheveux bruns coupés court occupaient le sommet de son crâne, et ses yeux étaient verts. Sa chaude voix lui rappelait celle de son père. Une vague de tristesse l’envahit, puis il se ressaisit.

— Eh ben, mon p’tit ! Tu veux acheter quelque chose, peut-être ?

— Euh… J’ai une peau à vendre.

— Ah bon ? Montre-moi donc ça.

Siraya décrocha la peau qui pendait à sa ceinture et la tendit au marchand.

— Hmmm… (Il fit mine de réfléchir.) Eh bien… Je t’en donne… Disons dix écus d’argent, dit-il en examinant le beau morceau de cuir.

Il lui donna une bourse contenant les quelques piécettes d’argent.

— Garde la bourse, petit ! J’te l’offre !

— Qu’est-ce qu’on peut s’acheter avec dix écus, monsieur ? On peut s’acheter un arc et de la nourriture ?

— Oh, plus que ça, mon petit ça représente pas mal, dix écus. Tu pourras même remplacer ton vieux couteau rouillé par un vrai couteau de chasse. Mais, tu es tout seul, petit ?

— Oui, répondit-il, la mine attristée.

— Oh… Pauvre petit. Ça arrive… Mais n’hésite pas à revenir me voir si tu as une peau à vendre, ou si tu as un petit souci. Mon nom est Niuk le tanneur, appelle-moi Niuk.

— Moi c’est Siraya. Je n’ai pas de besace, Niuk. As-tu une sacoche en cuir qui pourrait me servir ?

— Bien sûr mon garçon, j’en ai une assez grande. Attends un peu, que j’te la sorte !

Le marchand alla au fond de son stand, se pencha, trifouilla dans ses différentes productions, et revint enfin vers le jeune avec l’objet convoité.

— Voilà pour toi. J’te la fais à prix d’or, ou plutôt de bronze.

Le vieil homme rit de sa blague, accompagné par le garçonnet puis reprit son sérieux.

— Cinquante écus de bronze.

— Merci beaucoup, Niuk.

Il lui tendit une pièce d’argent, et reçut en échange cinquante bronze.

— J’aurais aussi besoin d’une ceinture.

— Ça, par contre, ce sera un peu plus cher, car il y a des pièces métalliques. Le prix sera un écu d’argent.

Ayant reçu la monnaie, il lui tendit une ceinture d’assez bonne qualité, mais qui laissait néanmoins à désirer face aux autres tours de hanche qu’il vendait, eux décorés, magnifiquement ornés de gravure dans le métal et de lettres d’or.

L’enfant la substitua immédiatement à celle qu’il portait, puis regardant Niuk, il lui adressa la parole.

— Merci pour tout ce que tu as fait, Niuk le tanneur. Je n’oublierai pas. Pour te remercier, même si ce n’est pas grand-chose, je te fais don de mon ancienne ceinture. Au revoir, Niuk.

— Au revoir. Bonne route à toi, Siraya le chasseur. Que les Dieux te gardent. Et reviens me voir si tu as un souci, ou si tu as des peaux aussi belles que celle-ci à me vendre.

Siraya retourna dans le marché, à la recherche d’un couteau de chasse, de nourriture, et d’un arc convenable.

Brave garçon…, pensa Niuk en le regardant s’éloigner. Il deviendra quelqu’un, j’en mettrais ma main au feu.

Il eut tôt fait de trouver un maraîcher qui vendait quelque fruit juteux qui lui donna envie. Très vite, il fit l’achat de six tomates, quatre tranches de viande séchée et salée et quelques morceaux de pain. Il rangea le tout dans sa besace, dont il était d’ailleurs fier, non sans avoir auparavant prélevé une miche de pain sec.

Il ne lui restait plus que sept pièces d’argent. Il devait faire attention à ses dépenses. Il lui fallait encore des vêtements, un couteau de chasse, et un arc, mais il doutait fort de posséder assez de monnaie pour tous ces produits.

La place était bondée. Tout le monde se bousculait, et Siraya reculait plus qu’il n’avançait. Il faillit même tomber, à un moment donné. Au bout de quelques temps, il comprit enfin comment progresser: se tournant de quatre-vingt-dix degrés vers la gauche, il se mit à avancer en travers et put ainsi se fondre dans la masse.

Au loin, enfin, après avoir erré dans le grand marché, il aperçut l’enseigne d’une armurerie — une enclume surmontée d’un marteau. Il s’y dirigea avec ferveur. Il faut noter que cette armurerie était le seul bâtiment du marché. Tout le reste se passait à l’extérieur. Atteignant la porte, Siraya y toqua donc trois fois.

— Entrez !

Le jeune garçon s’exécuta, puis referma la porte derrière lui. L’air de la salle était lourd et la chaleur étouffante. Un feu y brûlait en permanence, et tout un attirail de forgeron était accroché au mur. Un homme, qui était certainement l’artisan car un marteau était accroché à sa ceinture, était assis sur une chaise, dans un coin de la salle. Un autre homme, appuyé contre un mur, sourit lorsque l’enfant entra et se mit à l’observer fixement.
Siraya en fut quelque peu troublé mais feint de n’y point prêter attention et s’intéressa aux arcs. Néanmoins, le personnage était intriguant : grand et mince, il était vêtu de cuir sombre, un signe de richesse. Un fouet pendait d’un côté de sa ceinture, et une dague dans son fourreau se trouvait de l’autre.

— Tu cherches quelque chose, mon garçon ? lui demanda l’armurier.

— Je cherche un arc et une dague, mais je n’ai que sept pièces d’argent.

— Ah, ce n’est pas assez, mon garçon, répondit-il alors que l’homme vêtu de cuir riait à gorge déployée.

Siraya eut l’air déçu et se mit à contempler un magnifique arc en bois d’if et à côté de cet arc un carquois rempli de flèches empennées de plumes vertes et à la pointe en ivoire.

— Celui-là, tu n’es pas près de l’avoir, avec tes sept pièces d’argent, mon garçon, dit l’artisan. Cet arc est un véritable chef d’œuvre, et sa qualité est hors du commun. Dans le royaume, tu ne trouveras pas deux arcs pareils. Il est à cinq cents pièces d’argent.

Siraya se renfrogna davantage jusqu’à ce que l’homme accoudé au mur, qui avait repris son sérieux, intervienne.

— Je lui achète, dit-il en tendant une grosse bourse bien garnie en pièces d’or. Mais petit, tu devras me suivre. Et tu deviendras un Chasseur. Cela fait plusieurs jours que je te suis. Tu as su te débrouiller seul. Je suis fier de toi. Maintenant, tu as l’opportunité de devenir l’Apprenti d’un Traqueur aguerri.

» Alors, mon p’tit, acceptes-tu de me suivre et de devenir un Apprenti Chasseur ?

Le sang de Siraya ne fit qu’un tour. S’il était interloqué, il était aussi seul, et mourrait vite de faim, à ce train-là.

— Oui, j’accepte, fit-il, sûr de lui.

— Je suis Vadish le Chasseur, appelle-moi Maître Vadish. Et toi, quel est ton nom ?

— Siraya, Maître Vadish.

— Bien. Maintenant, répète après moi. Je jure, par Nàndra, de recevoir dignement votre enseignement et de vous suivre jusqu’à ce que je devienne un Chasseur.

— Je jure, par Nàndra, de recevoir dignement votre enseignement et de vous suivre jusqu’à ce que je devienne un Chasseur.

— À moi de prononcer mon serment. Je jure, par Nàndra, de t’enseigner dans la mesure de mon possible notre Art, et de te conduire au statut de Chasseur.

C’est ainsi qu’avait commencé le périple de Siraya le Chasseur.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:31

Siraya dormait encore lorsque Eïmen était parti.

Celui-ci était maintenant très loin, au nord de la Forêt des Ombreux, près de la Grande Cascade. Il entendait déjà le son de l’eau. Bientôt, il put apercevoir la cascade, et il s’arrêta juste devant une maisonnette. L’assassin ouvrit brusquement la porte et entra. Un homme était assis sur une chaise.

— Je t’attendais, dit-il.

— J’ai éliminé l’homme que tu m’avais demandé de tuer; j’ai rempli ma mission. Je réclame la somme due pour ce service accompli.

— Pff… Combien veux-tu, Mercenaire ?

— Les deux pièces d’or prévues.

— C’est bien parce que tu as correctement accompli ta tâche. Tiens.

L’homme se leva et tendit à Eïmen une bourse de cuir. Il se retourna et marcha en direction de la porte. Mais avant de l’ouvrir, il s’arrêta et fit mine de réfléchir. Puis il se retourna et dit :

— En fait, je voulais te tester. J’avais envoyé cet homme dans la Forêt des Ombreux pour que tu l’élimines. Je vois que tu n’as pas usurpé ta réputation; j’ai donc du travail pour toi.

— Hmm ?

— Athornatus. Deux cents pièces d’or. Je compte sur toi, Eïmen.

Celui-ci acquiesça. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire.

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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:39

Chapitre I







Un jeune serviteur qui était chargé de donner son petit déjeuner au Roi courait dans tous le palais en hurlant.

— Le Roi est mort ! Le Roi est mort !

Alertés par les hurlements, les gardes Royaux pénétrèrent dans la chambre pour y découvrir des draps imprégnés de sang, la tête du Roi au sol et son corps dans le lit.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:40

— Bien. Cela fait deux ans que vous êtes mes Apprentis. Il est temps
pour vous d’apprendre l’Art du Déplacement.

Un murmure d’excitation parcourut les rangs formés par les Aspirants Guerriers rassemblés devant leur Maître.

Un soleil torride les frappait sans relâche et le sable était brûlant sous leurs pieds. Tout autour, il y avait des huttes dans lesquelles vivaient les habitants du village de Thraclya, dans le Désert de Tsaar.

— L’Art du Déplacement, reprit leur Maître, c’est l’aptitude à disparaître d’un endroit pour réapparaître à un autre, grâce à l’élément naturel dans lequel nous vivons. Pour vous et moi, c’est le Sable. Je vous montre un exemple.

Et il s’exécuta. Prenant une poignée de sable par terre, il la fit couler sur lui. Il disparut dans un tourbillon jaunâtre. Quand le sable retomba à terre, il n’y avait plus personne.

— Je suis là, dit une voix derrière les Apprentis plus concentrés que jamais.

Ils se retournèrent tous en un même mouvement pour trouver leur Maître derrière eux, ébahis.

— Ne vous en faites pas, c’est moins compliqué qu’il n’y paraît, les rassura-t-il lorsqu’il vit l’appréhension remplacer peu à peu leur excitation. Il suffit de penser à l’endroit où on veut se rendre. La distance que l’on veut parcourir est très limitée, et prenez garde sur ce point : l’Art du Déplacement ne peut en aucun cas passer à travers un Sort. Drako, approche. Tu es le premier, essaie. Positionne-toi devant moi puis déplace-toi jusque derrière moi.

Le dénommé Drako s’avança. Ce dernier devait avoir environ seize ans à en juger par sa taille. Il possédait de longs cheveux bruns sales et emmêlés coupés au carré au niveau de sa nuque. Il avait le nez droit, la mâchoire carrée. Ses yeux étaient gris. Il était grand et robuste.

Imitant les gestes que son précepteur avait effectués plus tôt, il ramassa une poignée de sable par terre. Il la fit couler sur lui en s’imaginant derrière son Maître. Rien ne se passa. Une partie du sable resta dans les cheveux du jeune homme tandis que le reste retomba au sol.

— Ce n’est pas grave Drako. Concentre-toi et essaie encore.

L’Apprenti s’exécuta. Toujours le même résultat.

— Laissez-moi essayer encore une fois, s’il vous plaît, Maître Yathor.

— Bien, qu’il en soit ainsi. Concentre-toi bien, et ferme les yeux. Voilà.

Drako ferma les yeux, et fit le vide dans sa tête. Il se concentra uniquement sur le sable. Il en prit dans sa main, puis le versa doucement. Lentement puis de plus en plus vite, les grains de sable se mirent à tourbillonner autour de lui.

Yathor sourit : Drako avait réussi en trois essais, alors que la plupart des élèves ne réussissaient qu’au bout d’une semaine de travail acharné. Il était incontestablement le meilleur de ses quinze Apprentis.

— Très bien. À vous de vous entraîner. Drako, tu peux rentrer chez toi. Continue de t’entraîner. Et prépare-toi, car dès demain, tu seras un homme.

En effet, Drako allait avoir dix-sept ans le lendemain, l’âge où l’on devenait adulte.

— Bien, Maître.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:43

Sur une dune, à côté de Thraclya, les habitants formaient un cercle autour d’un brasier devant lequel Yathor faisait un discours à Drako.

— Drako, comme tu le sais, à partir d’aujourd’hui, tu seras considéré comme un homme. C’est un jour des plus importants dans ton existence. Tu devras peser chacun de tes actes, chacune de tes paroles. Tu devras faire le maximum pour aider ton prochain, protéger les bons, les pauvres et les faibles. Tu ne devras jamais commettre de crime, que ce soit un vol ou autre. Tu devras faire la justice du mieux que tu le pourras, et servir ton Seigneur de la même manière. Et aujourd’hui, non seulement tu vas devenir un homme, mais aussi un Guerrier. Drako, cet instant est solennel : tu vas répéter ce serment après moi. Je jure, par Saâriel, de faire le bien autour de moi, de respecter tout homme et de défendre la justice.

— Je jure, par Saâriel, de faire le bien autour de moi, de respecter tout homme et de défendre la justice.

— Maintenant, j’ai le devoir de te transmettre un présent venant de ton grand-père Gueric qui fut autrefois un héros.

Yathor retira une épée de son fourreau. Sa lame était affûtée à la perfection, et présentait quelques symboles gravés dans l'acier. Drako ne put déchiffrer ces signes, mais devina qu'il s'agissait du nom de la l'épée. Elle devait mesurer un pied dans le sens de la longueur, deux pouces dans celui de la largeur. Le Maître la tendit à Drako. Celui-ci en agrippa le pommeau, testa sa légèreté d’un mouvement du poignet, puis afficha une moue satisfaite.

— Voici Hardor. Cette lame te revient de droit. Son nom signifie justice dans une langue ancienne. Ton grand-père a, de son temps, fait la justice autour de lui. J’espère que tu feras de même. Tu es désormais un homme, Drako de Thraclya, héritier de Gueric de Thraclya. Sois fort et brave, tu en auras besoin.

Selon les règles du Rituel, Yathor s’éclipsa, rejoignant le cercle des habitants, pour laisser place à Inoreï, le père de Drako.

— Depuis ta naissance, fils, je t’ai élevé. Je t’ai vu grandir petit à petit, puis ai confié ton éducation à Maître Yathor. Tu as appris à combattre à la hache, à l’épée, au sabre, avec un poignard… Tu as appris à tirer à l’arc, à l’arbalète… Yathor m’a aussi raconté ton exploit d’hier, et ta rapide maîtrise de l’Art du Déplacement. Mais bien plus important que tout cela, fils, tu as appris les valeurs morales, telles que le respect, la sagesse… Et aujourd’hui tu es un homme. Sache que je suis et serai toujours fier de toi. Continue sur cette voie, je suis avec toi de tout mon cœur.

Inoreï se retira dans la foule. Drako resta un moment seul au centre, réfléchissant à sa vie, et surtout à cette Cérémonie.

Puis la fête commença. Cris et lumières jaillirent de toute part, les gens se mirent à danser, tandis que dans la tête de Drako, ces mots se répétaient sans cesse : Je suis un homme, je dois prendre mes responsabilités.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:46

L’aube pointait timidement dans le ciel du Désert de Tsaar. Certains habitants dormaient encore paisiblement, tandis que d’autres commençaient à se réveiller pour vivre une nouvelle journée.

Il en était tout autrement aux portes du village. Les gardes avaient veillé toute la nuit, et de longs cernes s’étaient creusés sous leurs yeux avec le temps. Mais au loin, l’un des gardes, nommé Rhania, aperçut au loin un homme en pleine course à l’air essoufflé. Alors que l’homme se rapprochait, Rhania put voir qu’il suait comme un bœuf. Les Guerriers, présents dégainèrent leurs épées, plus par habitude que par crainte, mais ils n’agirent pas.

— Ne m’attaquez pas ! Je suis un messager de Xamésarius. Le Roi Athornatus est mort ! s’exclama l’étranger.

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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:47

Chapitre II







Les Prêtres d’Alindar versèrent de l’huile sur les brindilles et les branches sèches amassées autour de la dépouille du Roi Athornatus tandis que des chants funèbres s’élevaient dans l’assemblée des gens venus rendre un dernier hommage à leur Roi. Le Grand Prêtre, à l’aide d’un briquet en amadou, alluma le bûcher.

Certains pleurèrent. D’autres, sans aller jusque là, affichèrent simplement une mine dépitée. Athornatus avait été un des meilleurs Rois que Nakéridor ait pu connaître.

Alors que le corps inerte s’embrasait peu à peu, un homme enveloppé dans une longue cape rouge parsemée de couronnes dorées s’avança. Ses traits étaient finement dessinés sur son visage bien ovale, il avait le port de tête altier. Il avait une démarche princière.

— Va, jeune Prince, et tâche de faire ton deuil, lui dit le Grand Prêtre. Ton père fut bon, mais il est mort, et son règne est achevé. C’est à toi qu’il incombe de lui succéder. Sois fort, et aie confiance en toi, Caedus, tu en auras besoin.

Le dénommé Caedus s’agenouilla devant le bûcher. Durant de longues et interminables minutes, il pleura son défunt père.

Je ne pourrai jamais diriger ce grand Royaume, pensa-t-il. La fonction de Roi est bien trop importante pour moi. Je ne m’en sortirai pas.

Quand le Prince se releva et retourna s’asseoir sur son Trône, plusieurs personnes, certainement celles qui lui étaient proche, allèrent saluer le Roi et souhaiter à son Âme de trouver repos au côté
d’Alindar.

Maître Yathor fut l’une d’entre elles. Il se fraya un chemin à travers la foule. Il avait des cheveux bruns coupés très court, des traits grossiers, et son front était barré d’une cicatrice dans toute sa largeur. Avoisinant le mètre quatre-vingt-cinq, sa carrure était assez imposante. Ses yeux paraissaient froids, calculateurs, mais il n’en était rien, bien que sa volonté soit de fer. Lorsqu’il approcha enfin des flammes ardentes, il s’agenouilla et dit en chuchotant :

— Repose en paix, mon vieil ami. Que les Dieux aient ton Âme et la récompensent.

Personne ne le vit, mais une larme perla au coin des yeux du Guerrier.

C’est ainsi que finit un grand homme. C’est ainsi que commencèrent les malheurs du Royaume.

***


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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:49

Drako, dès qu’il avait appris la nouvelle de la mort du Roi, un mois plus tôt, avait accompagné Maître Yathor à Xamésarius, pour les funérailles du Roi. Le voyage avait été long et pénible, bien que sans encombres. Accompagnés d’un cortège d’autres Guerriers, ils avaient traversé le Désert de Tsaar jusqu’à la Forêt des Ombreux. Comme l’avait pensé Yathor, une petite troupe armée de Xamésarius les y attendait : on n’envoyait pas seul un messager porteur d’une si importante nouvelle à travers la moitié du Royaume de Nakéridor.

Après cela, ils avaient traversé l’important bois, leur cortège éloignant toute créature, puis avaient franchi un étroit passage surnommé à tort le Col d’Elnius, à la mémoire du village qui portait ce nom et qui avait été décimé par une razzia, huit années plus tôt. Celui-ci se situait entre la Crête Céleste et le bassin qu’on appelait la Source de la Rivière du Passeur.

C’est ensuite la Rivière du Passeur qu’ils avaient contournée, pour longer les plaines du Nord jusqu’à Xamésarius.

Enfin, ils étaient arrivés et avaient été accueillis par le triste Prince et sa Garde Royale. Caedus était le fils unique du Roi Athornatus, et n’avait pas de proche famille. Sa mère était morte noyée, et son père venait d’être assassiné.

L’accueil avait été on ne peut plus chaleureux et les chambres fort agréables et confortables. Le Prince s’était efforcé de contenir son affliction jusque là, mais n’avait pu se retenir lors de la Cérémonie.

Mais si le Prince allait être intronisé une semaine plus tard, la vie ne s’arrêtait pas pour autant du côté de Drako et de Maître Yathor.

C’est une semaine entière d’entraînement au combat qu’ils passèrent, tantôt obéissant aux caprices du vent, tantôt croulant sous la fatigue accentuée par la chaleur. Épée contre épée, homme contre homme, les deux Guerriers se battirent sans relâche, ne cédant un millimètre de terrain, sans pour autant prendre l’avantage sur leur adversaire.

Drako profita de cette semaine pour se familiariser avec la fameuse Hardor, qui était en quelque sorte le symbole du Désert de Tsaar, en s’entraînant avec Yathor.

C’est ainsi que le temps passa, et que l’intronisation vint.

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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:51

Chapitre III







Tout le monde était réuni dans la Salle du Trône.

Caedus surplombait la foule du haut d’un petit escalier, non loin d’une poigné de Gardes Royaux. Derrière lui se dressait le Trône sur lequel les Rois de Nakéridor s’asseyaient depuis plus d’un millénaire.

Non loin de là, le Conseiller d’Athornatus, nommé Archa portait la Couronne de Nakéridor sur un coussin de soie rouge. Il portait une longue cape blanche brodée de liserés rouge et or : il était vêtu aux couleurs du Royaume. Ses cheveux grisés par le temps étaient maintenus par un serre-tête en argent incrusté d’une améthyste brute. Sous ses yeux rieurs comportant un éclat de malice créaient un étrange contraste avec les rides qui commençaient à apparaître sur le reste de son visage. Il devait avoir une cinquantaine d’années. Comme le voulait la tradition, c’est lui qui couronnerait Caedus, puis renoncerait à ses fonctions. Caedus choisirait alors son propre Conseiller. C’est donc Archa qui prit la parole :

— Très cher peuple, très chers Seigneurs ! Dès aujourd’hui, Nakéridor va connaître un nouveau Roi, Caedus ! Ayant été le Conseiller d’Athornatus, je suis bien placé pour vous dire que Caedus fera tout son possible pour établir et faire respecter des principes justes !

Une clameur monta dans la foule. Lorsqu’elle se calma, le Prince s’avança et prit à son tour la parole :

— Aujourd’hui, en effet, je vais devenir Roi. Sachez, chers Nakéridoriens, que je vous protègerai de mon mieux de tout danger, que vous soyez noble, artisan, paysan, prêtre ou autre. Sachez que notre Royaume est à ce jour en grand danger : le Roi a été assassiné. Plus que jamais, nous avons besoin, et nous devons être unis ! Soyons forts ; ensemble, en y mettant chacun du nôtre, nous pouvons combattre et vaincre la menace qui plane ! Il y a maintenant un peu plus d’un mois, un grand Roi nous a quittés : Athornatus, mon père. Alindar ait son Âme. Il fut un bon Roi, et je me fais un devoir de l’être de même, tant pour l’honorer que pour honorer ma patrie entière. Je jure maintenant devant tous les Dieux, et devant vous, Nakéridoriens, que je me consacrerai corps et âme à assurer le bien du Royaume.

Son serment prononcé, Archa se positionna devant le Prince, puis l’une de ses mains fripées tint le coussin en équilibre tandis que l’autre passait la sublime Couronne sur la tête de Caedus.

— Vive le Roi ! commença l’ancien Conseiller.

— Vive le Roi ! reprit en chœur la foule.

Caedus était rayonnant. Au sommet de son crâne, la Couronne, symbole de Pouvoir, brillait de mille feux. Elle était faite d’or, et était sertie de joyaux. Un diamant au centre, encerclé par deux rubis. Blanc, rouge, et or, le Diadème était aux couleurs du Royaume. Ses yeux bleu ciel en ressortaient plus que jamais. De la poudre mettait en valeur ses traits fins, et au milieu de son visage, un nez aquilin trônait royalement.

— Sur ce, dit Archa, je tire ma révérence en tant que Conseiller. Le Royaume désormais est entre de bonnes mains. Ma tâche est accomplie, et je me retire satisfait d’être un Nakéridorien, et satisfait par mon nouveau Roi. Aujourd’hui, c’est une nouvelle ère qui démarre, et une longue ère, et une sanglante ère. Mais nous serons forts, et ensemble, nous trouverons les traîtres, et nous les abattrons un par un ! Pour Nakéridor !

Une clameur s’éleva à nouveau dans la foule.

— Moi, Caedus de Xamésarius, fils d’Athornatus de Xamésarius, et Roi de Nakéridor, ai aujourd’hui l’honneur de nommer Yathor, humble et puissant Guerrier de Thraclya, Conseiller Royal !

La chose était inattendue, et Yathor fut surpris en entendant ceci. Certes, il avait été l’ami d’Athornatus, mais le défunt Roi avait eu d’autres amis. C’est donc très étonné mais aussi flatté qu’il se leva et marcha le long du chemin que la foule venait de créer en s’écartant. Il grimpa les marches une à une, puis arriva enfin à la hauteur du Roi. Le contraste était flagrant : Caedus était un noble, il n’était donc pas bien musclé ni grand. Yathor le dépassait d’une bonne vingtaine de centimètres et son imposante musculature écrasait le Roi.

— Merci, ô mon Roi, pour cet infini honneur. Je dois m’avouer surpris par ce choix, mais puisqu’il est fait, je me ferai un devoir de m’en montrer digne. Oh, et il me semble que me revient donc un autre honneur, Sire… Celui d’annoncer les Jeux Cérémoniels qui auront lieu dans une semaine.

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MessageSujet: Re: Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé )   Chroniques de Nakéridor ( à peu près corrigé ) Icon_minitimeMar 28 Aoû 2007 - 18:53

Chapitre IV







Depuis qu’il avait été nommé Conseiller, Maître Yathor, en raison de ses nouvelles charges, n’avait plus beaucoup de temps à consacrer à Drako. Ce dernier en profita donc, puisqu’il devait participer aux Jeux Cérémoniels, pour faire connaissance avec de jeunes Guerriers sur le terrain d’entraînement.

Yathor l’avait prévenu que dans de tels duels, sachant que ses adversaires seraient tous redoutables, seuls sa science des armes, sa rapidité, son équilibre et sa force lui permettraient de triompher.

Drako avait fait connaissance avec deux hommes légèrement plus âgés que lui, pendant son entraînement. L’un se nommait Mergin, l’autre Siraya. Tous deux avaient un sombre et étrange passé. Le premier, Mergin était un barbare combattant avec une terrifiante hache à double tranchant, tandis que l’autre, Siraya, était un chasseur, combattant de préférence à l’arc, mais possédant un long coutelas au cas où le corps à corps deviendrait inévitable.

Siraya avait vécu dans un petit village nommé Elnius étant petit. Il était le seul à avoir réchappé d’une razzia, huit années plus tôt. Il avait voyagé seul, puis avait rencontré dans la ville de Varnius un chasseur nommé Vadish qui était devenu son Maître. Il se servait d’un magnifique arc en bois d’if, sur lequel étaient gravés d’étranges symboles que Drako ne connaissait pas.

Mergin, quant à lui, avait vécu ses jeunes années sur la Crête Céleste, dans la zone rocheuse. Dès son plus jeune âge, il avait été prédestiné à devenir un barbare. C’est son père qui s’était chargé de son enseignement. Devenu adulte, il avait parcouru Nakéridor, sans but précis, provoquant certaines personnes en duel. Récemment, il avait failli mourir en combattant contre une certaine Shaijal. Elle avait raté de peu ses points vitaux. Grâce à un médecin qui passait par la Forêt des Ombreux pour y trouver une plante aux propriétés curatives, sa vie avait été sauvée.

Siraya avait une silhouette plutôt fine et semblait agile. Mergin, lui était un colosse de deux mètres trente au corps musculeux, bien qu’il dût être moins souple et rapide que Siraya.

L’un comme l’autre étaient fort agréables, et les trois jeunes hommes ne tardèrent pas à nouer de forts liens d’amitié. Ils s’entraînaient ensemble lorsque cela était possible, et déjeunaient dans une taverne appelée La mousse du voyageur en compagnie de Yathor quand celui-ci n’était pas trop occupé par ses fonctions.

Enfin, après une semaine d’entraînement acharné, pendant laquelle ils avaient sué sang et eau, vint le commencement des Jeux Cérémoniels.

***


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