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 Un cuisto ? Que nenni !

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Kay Kelahan
Kay Kelahan

Arnaqueur-illusioniste
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MessageSujet: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeMar 15 Nov 2016 - 20:44

Cheveux relevés, amas de dreads plus ou moins organisé. Enfiler des vêtements pas trop riches ni trop sales, des bottes de cuir usées, faire croire à un travail acharné. Chapeau laissé sur la table en bois, le lapin blanc endormi sur le lit. Kay est parti tôt ce matin-là, prêt pour engager un tout nouveau défi. Un tour qu'il s'apprête à faire au plus grand. Le héros alavirien, leur héros à tous. Une figure emblématique, un nom dont tous entendent parler.
Merwyn Ril'Avalon. Quoique disparu, un édifice porte son nom. Et pas des moindre. Une Académie. L'Académie de Merwyn. Et qui dit homme de telle valeur, dit moyens à disposition. Son enquête faite, l'illusionniste en est venu à une conclusion.
Ces murs renferment un petit butin qui peut potentiellement l'intéresser. Un bien beau défi que d'intégrer une si grande institution pour lui dérober ses biens, mais que ne ferait-t-il pas ? Lui, grand arnaqueur-illusionniste ? Rien. Kay Kelahan ne recule devant rien. Sauf peut-être une salade de champignons. Qu'est-ce qu'il déteste ça, les champignons... Mais là n'est pas le sujet.

Ainsi donc, l'homme se présente devant les grandes portes de l'Académie, quelques marches aux côtés de la froide Al-Poll. Grandes, les portes. Et étrange que cette inscription entourant son cadre. Que cache-t-elle ? Il ne s'attarde pas à tenter de le deviner. Passe outre, demande son chemin. Il lui faut se rendre dans le bureau de l'Intendant.


- Ah, oui, Jehan. Euh, l'Intendant Hil'Jildwin. C'est dans l'aile principale, au troisième étage. Vous n'pouvez pas rater son bureau...

L'élève se fait distraire par ses camarades, disparait presque aussi vite qu'il n'est apparu. Kay ne se formalise pas, cela fait longtemps qu'il a arrêté d'essayer de comprendre le comportement étrange de ces alaviriens... et des gamins en règle générale.
Alors il grimpe les escaliers, manque de se faire bousculer par plusieurs groupes de gamins insupportables, fort heureusement pour lui, son physique éloigne un tant soit peu les curieux. Pas qu'il soit effrayant ni même menaçant, rien de tout ça. On le qualifie plutôt d'impressionnant. Ce long tatouage ornant son bras, ces longues dreads, et son regard. Etrangement doré. Surmontés à gauche de cette large cicatrice, trait de feu du front au menton. Ses sourcils froncés, donnant ce caractère qu'est le sien. Visage marqué par l'expérience et le temps. Son physique est impressionnant, ce qui en dégage tout autant.
Ces escaliers n'ont pas de fin. Soudain, le troisième étage s'offre à lui. Enfin. Et il regarde, à droite, à gauche. Et grogne dans sa barbe.


- Pas si évident, si vous voulez mon avis.

Pourquoi venir voir l'Intendant ? Pourquoi se présenter au grand jour au coeur de sa prochaine victime ? Inspecter. Se faire une idée. Creuser sa place, s'introduire. Et gagner la confiance, farfouiller chaque recoin. Pour trouver le trésor. Il le sait, il doit se méfier d'un homme en particulier. Le trésorier. Pour autant, il ne s'en fait pas. Il a cru entendre une rumeur comme quoi il va devenir père. Cette histoire tiendra toute son attention. Pas de quoi s'en inquiéter.
Et comment devenir partie intégrante de l'édifice ? Se confondre aux meubles ? Intégrer le personnel. S'immerger dans leur monde et comprendre le moindre détail concernant leur fonctionnement. Tout savoir. Tout assimiler.

Il trouve la porte du bureau. Toque, on lui répond d'une forte voix. D'une main farouche, habituée par les rôles, il entre. Et affiche un sourire quoiqu'un peu timide. Mise en scène, prêt, action.


- L'on m'a dit que je devais me présenter ici.

Il s'avance, feint une hésitation et tend la main à l'homme face à lui.

- Ah, monsieur Kay Owlant, n'est-ce pas ? Je suis heureux de ne plus être le seul vieux ici, pardonnez mes mots.

L'illusionniste sourit progressivement, feint d'être soudainement à l'aise. Depuis le début, il l'est. Dans son rôle, dans son monde.

- Effectivement, trop de jeunes ici. Je suis ravi de remonter un peu la moyenne d'âge de notre côté.

Même s'il le nie, l'Intendant a ce truc qui séduit le monde. Un détail pour lequel on l'aime.

- Bien, passons directement au sujet qui nous intéresse. Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, j'accepte votre demande. Notre cuisinière est en manque de mains, elle a... des exigences très prononcées. Et me presse pour trouver de nouveaux commis. Commençons donc !

Une petite silhouette entre soudain dans le bureau. Le faël se retourne, tombe nez à nez avec une gamine. Sourcil relevé, il ne prend pas même la peine de la considérer plus longtemps. En revanche, l'Intendant semble lui porter une attention toute particulière, un sourire aux lèvres.
Soudain, il passe entre eux, sort de son bureau. A l'entrée, il leur enjoint de faire de même.


- Bien. A présent, je vous laisse avec miss Elizia qui vous montrera toute l'étendue de notre belle Académie, votre lieu de travail et celui où vous pourrez résider. Bonne visite !

Il s'éclipse, laisse les deux personnages seuls dans le couloir. Porte de son bureau refermée derrière lui. L'illusionniste se tourne vers la gamine, il retient son soupir. Narines prêtes à se dilater de frustration, il prend sur lui. Et fait face d'un sourire amical. Rester coincé avec cette demi-portion ? Sérieusement ? Encore faire la visite seul qu'avec elle... Et pourtant, il doit faire bonne figure et jouer son rôle. Alors il le joue. Et fait un geste de la main, sourit toujours.

- Par où commençons-nous ?

Et il joue. Il feint. Pour mieux duper.





[ Bon... c'pas réellement un rp fast... dis-moi si y a le moindre soucis I love you Ca faisait si longtemps qu'on n'avait pas posté ensemble, depuis Jehan-Zia enfaite ** Moiheureuse! ]

Elizia
Elizia

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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeMer 16 Nov 2016 - 22:15

La porte s'était refermée délicatement, laissant seuls dans le couloir Elizia et Kay... Kay Owlant. Si ses souvenirs étaient exacts.

Jehan l'avait contactée en début de matinée, l'avait demandée à son bureau, afin de lui expliquer ce qu'il attendait d'elle dans les heures qui allaient suivre. Depuis qu'elle avait acquis ses nouvelles fonctions, la jeune fille avait pris l'habitude d'accueillir des gens extérieurs à l'Académie, qu'ils soient des fournisseurs ou de simples visiteurs, parfois même de les conduire à travers ses multiples couloirs. Pourtant, elle sentait que, cette fois-ci, ce rendez-vous avait quelque chose de différent – même si elle n'aurait su exactement dire pourquoi. Elle avait pris le temps d'observer l'homme tandis qu'il discutait avec Jehan sans se préoccuper d'elle, avait vu son sourire qui s'élargissait progressivement au fil de leur conversation, ses acquiescements et ses hochements de tête, parfois un peu ironiques. Une allure tout à fait sympathique. Et, cependant, elle avait deviné autre chose, de manière plus intuitive, comme si elle s'était soudain mise à marcher à tâtons, dans le noir, sans regard doré ni sourire lumineux pour l'éclairer – comme si Kay Owlant lui-même avait fermé les yeux. Quelque chose sur lequel elle ne mettait pas encore de mots mais qui était là, latent, quelque part en elle, et en lui, aussi.

Après tout, si personne ne l'avait jamais remarquée, Elizia avait passé toute sa vie à observer les autres.


- Si cela vous convient, je vais commencer par vous montrer le chemin jusqu'à votre future chambre. Vous pourrez ainsi déposer vos bagages, si vous en avez, ajouta-t-elle en jetant un coup d'œil à l'équipement de son interlocuteur.

Et toujours cet aimable sourire, cette expression ouverte, affable. Pourquoi, dans ce cas, cette étrange impression que ressentait la jeune fille, comme si elle avait soudain perçu une infime fausse note, pratiquement inaudible, à l'intérieur d'une mélodie mille fois entendue ? Elle devinait plus qu'elle ne constatait réellement la crispation de l'homme, la raideur de son maintien, de son attitude. Depuis qu'elle remplissait ses nouvelles fonctions, Elizia avait plusieurs fois été confrontée à l'agacement, voire au mépris de certains visiteurs face à l'âge et à la stature du majordome de l'Académie, qu'ils imaginaient tous, sans doute, comme un respectable vieillard ayant connu Merwyn en personne. Elle avait alors appris, peu à peu, à s'affirmer sans en avoir l'air – avoir le regard ferme, parler d'une voix assurée, toutes ces choses qui lui semblaient d'autant plus précieuses qu'elle avait eu tant de mal à les acquérir. Sans doute ce Kay Olwant, avec ses deux têtes et ses vingt ans de plus qu'elle – au bas mot – ne faisait-il pas exception à la règle, malgré tous ses efforts pour le dissimuler.

Ils avaient commencé à marcher – la jeune fille légèrement en tête – et s'apprêtaient à sortir dans la Cour de la Fontaine, qu'ils devraient traverser pour atteindre l'aile opposée, lorsqu'une voix les interrompit.


- Ah, miss Elizia, vous voilà enfin ! Je suis désolée de vous interrompre, je vous ai cherchée dans toute l'Académie...
- Que se passe-t-il, Leven ?

Elle s'était retournée, faisant face à la domestique qui les avait rejoints et qui, de toute évidence, peinait à présent à trouver ses mots.

- Eh bien, c'est Judith qui m'envoie, il y a un problème avec le linge, plusieurs tissus ont été abîmés, déchirés, en fait, sans doute lors de la lessive... Alors on voulait savoir...

Elizia lança un coup d'œil à Kay, qui patientait en silence.

- Je suis désolée, mais je ne suis pas libre pour le moment... Allez voir la blanchisseuse de ma part, elle pourra peut-être vous donner des explications. Je vous rejoins dès que possible.

La jeune femme hocha la tête avant de faire demi-tour, après l'avoir remerciée – non sans avoir coulé un regard curieux en direction de l'homme qui se tenait à ses côtés.

- Pardonnez cette interruption, les lessives sont toujours des moments de branle-bas de combat général...

Il avait l'air plutôt amusé – à moins que ce ne fût une manière polie de cacher son ennui ? Dans tous les cas, la jeune fille n'était finalement pas fâchée de cette intervention : elle n'était pas – elle n'était plus – une simple domestique, et elle espérait que Kay l'avait compris. À présent, elle ne pouvait plus se permettre d'apparaître telle la petite fille tremblante qu'elle était en entrant à l'Académie. Certes, cet homme était impressionnant, sans aucun doute – et en avait conscience. Mais, même si elle ne pouvait s'empêcher de se sentir légèrement intimidée face à sa prestance, au charisme certain qu'il dégageait – doublé de ce je-ne-sais-quoi qu'elle ne parvenait encore à saisir – il était hors de question qu'elle le montre.

Elle aussi avait un rôle à jouer.



[Pas très fast non plus... Je ferai certainement les autres plus courts (x En tout cas, considère cette réponse si rapide comme mon cadeau pour tes 22 ans I love you  Alors bon anniversaiiiiiiire Un cuisto ? Que nenni ! 1442952023 ]

Kay Kelahan
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeVen 18 Nov 2016 - 18:28

Sa future chambre. Cet endroit qu'il n'habitera que très peu. Il faut dire que son petit appartement à Al-Poll lui convient bien, mais faire le chemin tous les matins... Il y dormira sûrement, mais passera son temps dans les couloirs. A inspecter, tout analyser. Trouver les failles, le moindre détail qui pourra s'avérer utile. Et cette chambre fait parti de son rôle. De son alibi. C'est pour cette exacte raison qu'il transporte un petit sac contenant quelques affaires.
Alors il lui sourit toujours, ils commencent à marcher. La gamine légèrement en tête, pour qu'elle pense avoir le total contrôle de la situation. Cette position lui laisse toute la liberté possible pour faire de premières observations.

C'est alors qu'un premier obstacle vient les ralentir. Une voix appelle la fillette, s'approche. Et elles commencent à discuter. D'une oreille seulement, l'illusionniste écoute. Capte les informations primordiales. Alors que son ouïe traine, son regard, lui, scrute la pierre du bâtiment. Au fond, le couloir tourne. Il semble mener à d'autres longs couloirs. Un labyrinthe que cette Académie, il lui faudra plusieurs jours pour s'y retrouver et établir un schéma bien précis de toutes les salles.
Il penche légèrement la tête et aperçoit une cour derrière l'inconnue qui vient de les perturber dans leur visite. Agacé, il mime un intérêt pour leur histoire de linges. Et lorsqu'enfin l'intermède s'éclipse pour regagner ses occupations, la jeune fille se tourne pour s'excuser auprès du visiteur. D'un air enjoué, presque amusé, il ne la fait pas attendre.


- Ah mais ne vous excusez surtout pas, vous faites votre travail et c'est une merveille que de voir une si jeune fille s'en sortir aussi sereinement. C'est d'ailleurs impressionnant, pour votre âge, d'être déjà à ce poste.

Pour Kay, l'Intendant est un clown. Un homme complètement tordu qui donne du travail à n'importe qui. Comment est-ce possible d'avoir ce post à son âge ou même de se présenter si simplement et d'obtenir une place dans les cuisines sans même une simple période d'essai ? Ce Jehan est tordu. Complètement.
Et cette gamine est bien trop jeune... Il se convainc tout de même qu'elle lui sera utile et choisi de s'en faire une amie pour monsieur Owlant.


- Cela fait depuis longtemps ? J'imagine que non, mais je pourrais être étonné. Vous ne vous sentez pas débordée ?

Si quelqu'un connait les faits et gestes de tous les habitants de l'Académie, c'est bien le majordome en personne, si ce n'est l'Intendant lui-même. Oui, s'en faire une amie est une excellente idée. Bien plus qu'une idée, un besoin crucial.
Mine de rien, il se remet à marcher, passe devant elle et débouche sur une grande cour au centre de laquelle trône une fontaine. Apparemment, elle est très subtilement nommée la Cour de la fontaine... L'imagination débordante du concepteur de ce bâtiment est bien loin d'impressionner l'arnaqueur. Bien au contraire. Il lève les yeux, scrute les parois de l'Académie, cherche des fenêtres, compte les étages.


- Magnifique architecture. Est-ce de Merwyn Ril'Avalon lui-même ?

Il sourit toujours, amusé de sa visite, enjoué par ce nouveau travail qui l'attend. Owlant est tout ça. Kay, lui, n'est qu'une concentration hors norme. Pour jouer son rôle à la perfection, par des années de pratique, et prendre toutes ses notes mentales.

- J'ai hâte de voir à quoi ressemblent les cuisines !



[ Un peu plus fast cette fois Naif Merciiii mon chat, c'est le plus beau cadeau du monde Please Un cuisto ? Que nenni ! 1442952023 ]

Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeLun 21 Nov 2016 - 18:24

- Quelques mois. Je vous avoue que les premiers temps ont été un peu déstabilisants, mais les membres du personnel se sont tous montrés très compréhensifs. Et, en ce qui concerne la masse de tâches à accomplir, je suis habituée à travailler beaucoup, c'est certainement l'un des aspects de ce poste qui me posent le moins de problèmes.

Décidément, Elizia ne savait vraiment pas comment juger cet homme. En entendant les premiers mots de sa réponse, elle s'était intérieurement hérissée, presque inconsciemment – mal à l'aise devant cette référence directe à son jeune âge doublée d'un éloge qui lui sembla, sur le moment, déborder d'une condescendance à peine dissimulée. Mais Kay avait ensuite continué à parler, paraissant s'intéresser sincèrement à elle, à son parcours et, peu à peu, elle s'était insensiblement détendue. Peut-être avait-il simplement été un peu maladroit dans sa formulation, dans la manière d'exprimer sa pensée. Après tout, son ton était enthousiaste – à peine trop –, son sourire enjoué, et l'attention qu'il portait à son nouveau lieu de travail bien réelle.

- C'est ce qu'on raconte, oui. Après, il est bien sûr toujours compliqué de discerner la légende de la réalité...

Et de faire part de son impatience de visiter les cuisines. Cette fois-ci, Elizia ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, qui s'élargit lorsqu'elle croisa le regard de son interlocuteur.


- Si vous y tenez, nous nous y rendrons aussitôt après le détour par votre chambre. Les autres parties de l'Académie pourront attendre.

Même si elle n'oubliait pas ses premières impressions, elle sentait sa garde baisser, petit à petit. Ce qui ne l'empêcha pas de reprendre la tête de leur cortège au moment où ils pénétrèrent dans l'aile ouest de l'Académie.

- Si je puis me permettre, questionna-t-elle à son tour tandis qu'elle le conduisait vers les escaliers, qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter ici ?

Sans doute ne se serait-elle pas permise une telle familiarité si Kay ne l'avait auparavant elle-même interrogée. Mais il fallait avouer que cet homme l'intriguait. À vue d'œil, elle lui donnait en effet la quarantaine ; or, la plupart des domestiques qui se présentaient aux portes de l'Académie ne dépassaient ordinairement guère une trentaine d'années, surtout quand ils étaient encore en début de carrière comme c'était manifestement le cas pour cet Owlant. Que ce dernier soit seulement commis de cuisine était ainsi d'autant plus étrange. À moins qu'il n'ait que peu d'expérience de la domesticité, ou considère ce poste comme uniquement transitoire ? Incontestablement, songea Elizia alors qu'ils commençaient à monter les marches, elle était curieuse.

[De mieux en mieux Pelle

hug ]

Kay Kelahan
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeDim 1 Jan 2017 - 19:50

La discussion est lancée. La proie est attrapée, il faut la séduire. Rien de bien difficile, même si rien n'est encore gagné. Kay ne s'avouera jamais vaincu, il avoue cependant qu'il prend parfois plus de temps qu'à l'habituel pour séduire certaines de ses conquêtes. De coeur ou d'esprit. Cette jeune fille, il la séduira d'amitié. Comment peut-on résister à la carte du vieil homme cuisinier, intéressé de tout et légèrement maladroit ?
Elle propose alors de faire d'abord un tour par sa chambre plutôt que de se jeter dans les cuisines ou autres parties de l'Académie. Aucun soucis pour lui, il a toute sa journée. Rien ne le retient ailleurs, que ce soit pour ses propres affaires ou celles de la Comedia. Les sous-fifres imposés par Tarus exécutent les ordres donnés avec plus ou moins de qualité. Ces deux hommes ont eu bien vite peur de l'Illusionniste. Ce dernier leur a bien fait comprendre qu'il aime rire, mais qu'il n'est pas pour autant quelqu'un de bon. Bien loin de là.
En résumé, il a sa journée entière pour visiter l'immense Académie qu'il compte délester de quelques biens.

Alors, ils continuent leur tour, la jeune majordome en première ligne. Et c'est à son tour de poser une question. Qu'est-ce qui a poussé l'homme à se présenter ici ? L'or. L'argent. Les tableaux, objets d'arts et autres trésors. La richesse. Le plaisir de monter un coup à sa hauteur, de se jouer des alaviriens, encore, de les faire tourner en bourrique. Se jouer d'eux, oui, son petit plaisir personnel. L'argent n'est que supplément. Kay vole pour le challenge, le risque, le danger, la compétition. A qui sera le plus rapide à agir, entre le dupé et le malin.


- Eh bien, ma chère, c'est très simple.

Il met son pied sur la première marche du grand escaliers. Et sourit amicalement, de ce masque d'Owlant. Pourtant, il s'amuse réellement. Comme un enfant. Comédien d'une grande pièce, il joue. Son sourire n'est pas feint.

- J'ai traversé le pays de long en large et en travers, dans le désir de voyager, de voir du pays. J'm'engageais dans des caravanes, laissant mes services à leurs besoins en contre partie d'un peu de nourriture et de chaleur, parfois même de protection plus tard. Dans ma jeunesse, j'étais plus qu'intrépide. Je me voyais aventurier !

Kay explose de rire. Comment peut-on vouloir être aventurier en restant dans des caravanes ? Le jeune Owlant n'est pas allé bien loin dans ses conquêtes du monde. Le vieux Owlant le fera-t-il ?

- Et un aventurier peut finir par vouloir se poser, surtout lorsqu'il atteint un certain âge. J'ai vu des tas de choses, je me suis dit que je pouvais m'accorder une pause. Qui sait, peut-être ne supporterai-je pas de rester ici trop longtemps, mais l'aventure m'a tenté. Pas celle de l'extérieur, mais celle des gens. Et pourquoi donc commis si je sais tant de choses ? Pour m'accorder du temps et le moins possible de responsabilités. Oui, je veux simplement reposer mes os de vieil homme.

Les escaliers sont longs à monter, ils les dépassent sans même s'en rendre compte. Trois étages, tout de même. Kay souffle légèrement, malgré le fait qu'il ne soit pas le moins du monde essoufflé. Owlant n'est plus en grande forme, il s'essouffle vite.
Les voilà devant un long couloir, les murs troués de nombreuses portes. Beaucoup trop.


- Par la Dame, y en a des portes ici ! Comment vais-je m'en sortir pour me retrouver ? Vous ne faites pas de plan de l'Académie pour les touristes ?

Il éclate de rire, se reprend et chasse la petite larme au coin de son oeil. La jeune fille le conduit alors vers une des portes, ouverte. Kay entre alors et siffle d'étonnement.

- Et bien, en voilà une belle retraite d'aventurier !



[ Diantre, j'avais pas vu ta réponse ! pale Je l'ai vu aujourd'hui, du coup j'ai répondu /PAN Pardon TT ]

Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeJeu 2 Fév 2017 - 17:53

Un aventurier. Aussitôt, l'imagination d'Elizia s'envola.

Elle voyait les chevaux piaffant et renâclant le long des fils de caravanes, les bœufs placides, quelques chiens, peut-être, qui surveillaient les allées et venues en remuant la queue. Il y avait des enfants qui criaient et couraient sur les chemins, un groupe de Thüls qui discutaient en laissant parfois échapper un gros rire qui roulait entre les rochers comme une gerbe d'eau ou un éblouissement de lumière, une jeune femme qui allumait un feu en bordure de forêt, le soir, alors que le soleil se couchait et que les premières étoiles trouaient le ciel, comme de petites lucioles voletant au-desus d'un épais rideau noir.

Elle en avait lu, des histoires qui traitaient de voyages, de rencontres, de découvertes. Des contes, des légendes, parfois des témoignages qui lui avaient toujours laissé, une fois le livre refermé, un curieux sentiment d'inachevé. Comme si, malgré tous ces mots, toutes ces images, quelque chose manquait. Sa propre expérience, sans doute. Quelque chose de réel, de véritable, de vécu. Ce n'était pas les épices du Sud ou les fleurs des sous-bois que les pages sentaient – seulement l'encre et le vieux papier. C'était peut-être pour cela que, presque sans s'en rendre compte, elle murmura tandis qu'ils finissaient de monter les escaliers :


- Vous devez en avoir, des choses à raconter...

Elle ignorait s'il l'avait entendue. Ils étaient à présent parvenus sur le pallier, à l'extrémité du couloir tout au long duquel s'étendaient les chambres des domestiques et des autres membres du personnel. La jeune fille ne put retenir un sourire en entendant la remarque de Kay à propos du nombre de portes, se souvenant de ses propres impressions lorsqu'elle-même était arrivée ici pour la première fois. Le couloir lui avait paru interminable.


- Voilà votre chambre.

Elle l'avait conduit jusqu'à l'une des portes en question, qui était légèrement entrebâillée. Lui en remit la clef alors qu'il pénétrait à l'intérieur.

- Si vous le souhaitez, je vous laisse un peu de temps pour ranger vos affaires... et mémoriser l'emplacement de cette chambre, acheva-t-elle avec une moue amusée.

Peut-être, à l'occasion, pourrait-elle lui présenter les personnes dont les portes donnaient immédiatement sur la sienne, s'ils venaient à les croiser. Loulia, la jolie blanchisseuse arrivée il y a quelques mois, à sa droite. Piotr, le jeune jardinier qui allait parfois donner un coup de main à la bibliothèque quand il pleuvait, sur sa gauche. Et, en face...

- Tiens, Zia, ça fait plaisir de te voir ici !


La jeune fille se retourna avec un large sourire. Même une fois qu'elle était devenue majordome, les personnes qui la connaissaient assez bien pour la gratifier de ce petit surnom avaient gardé cette habitude. Donovan, avec sa cinquantaine bien passée et ses tempes grisonnantes, en faisait partie.

- Tu tombes bien, je suis justement en train de faire visiter l'Académie à un nouveau membre, qui occupera la chambre juste en face de la tienne ! Et comme la silhouette de Kay, sans doute intrigué par les bruits de conversation, se dessinait sur le seuil de sa chambre : Voici Kay Owlant, qui travaillera aux cuisines.

Puis, se tournant vers le tout nouveau commis :

- Je vous présente Donovan Lynch. Garde de l'Académie.

[Pas de problème hug A mon tour de m'excuser pour le temps de réponse, du coup /PAN]

Kay Kelahan
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeVen 3 Fév 2017 - 0:44

Elle parait amusée des commentaires de l'homme. Premier point en bonne voie d’acquisition. A vrai dire, ce n'est pas un challenge digne de lui que de se faire un ami de quelqu'un. Pas qu'il soit particulièrement un bon ami, très loin de là. C'est une piètre personne lorsqu'il s'agit de réelles relations amicales. Un bien mauvais ami. Vous seriez bien inconscient de compter sur lui ou d'imaginer qu'il pourrait être loyal. Sa loyauté, il ne la doit qu'à lui-même. Son expérience lui a bien appris une chose : les relations ne mènent à rien. L'amitié est un concept trop vague pour être pris en compte. L'amour... une utopie bonne qu'à être contée aux enfants.
Kay n'est pas un bon ami. Kay n'est qu'un bon comédien, rien de plus. Il sait feindre l'amitié et l'intérêt. Simplement. Et il s'en amuse. Pas de la façon dont il trompe, mais de ce jeu constant qu'il s'impose à lui-même. Toujours un défi, toujours un rôle différent. Et il en joue. C'est sa façon de vivre, sa façon de faire, sa façon d'être.
Kay l'illusionniste. Son monde est illusion, tout comme ces masques qu'il porte en permanence. Comme aujourd'hui. Le masque d'un vieil homme aimant la compagnie humaine et les aventures. Rien de mieux pour attirer la sympathie des habitants de cette Académie.

Son sourire ne s'est pas tari, alors qu'il observe la chambre, il se retourne et plante son regard dans celui de la jeune fille. Elle vient de lui parler.


- Non, je pense que ça ira. Je vais poser mes affaires ici et les déballerai quand je viendrais me coucher. Inutile de perdre plus de temps, il me tarde de faire le tour de ce merveilleux bâtiment d'architecture.

Il ne lâche pas son regard, ni même son sourire.

- Surtout lorsque je suis accompagné d'une si jolie et gentille jeune fille.

Et soudain, on entend une grosse voix résonner dans le couloir et des pas se rapprocher. Kay sort alors de la chambre pour apercevoir le nouvel arrivant. Un homme, la cinquantaine, cheveux grisonnants par endroits. Lui, il devra sûrement s'en méfier au vu de sa façon de bouger. Cet homme n'est pas qu'un simple domestique.
La jeune fille fait alors les présentations. Elle le présente lui, Kay Owlant. Commis de cuisine. Puis, le nouvel arrivant. Qui habite juste la chambre en face de la sienne. Information plutôt intéressante. Son nom, Donovan Lynch. Un garde de l'Académie. Seconde information plutôt capitale.
Les gardes. Sa seule source de réel problème. Alors, il s'avance et tend la main, ce sourire stupide toujours affiché sur son visage. Stupide pour lui, amical pour les deux autres.


- Eh bien enchanté, voisin. Je suis heureux de voir un homme de ma génération dans les parages, je craignais de me perdre au milieu de toute cette jeunesse.

Poignée de mains échangées, ils forment un petit cercle au milieu du couloir. Personne ne passe, tout le monde semble bien loin des chambres et bien occupés.

- Alors c'est vous qui faites en sorte que ces jeunes gens soient en sécurité ? Cela ne doit pas être simple tous les jours. Avec l'extérieur et l'intérieur. J'imagine bien que même ces enfants doivent vous donner du fil à retordre, en sortant en douce du bâtiment, n'est-ce pas ?

- Ah, m'en parlez pas... Les pires sont ces gamins qui grimpent aux murs. Ils croient qu'on ne les voit pas, on n'a juste pas la foi de leur courir après, ils sont déjà trop loin lorsqu'on descend des murs. Mais nous vivons une période bien plus tranquille ces derniers temps...

L'homme se râcle la gorge, reprend contenance et ce sourire qu'il affichait en arrivant.

- Oui, je comprend. Au vu des derniers événements.

Pas fichus de rester tranquille, cette Académie... On en parle dans tout l'Empire. Toujours des catastrophes, mêlés à des choses qui les dépassent, impliqués dedans jusqu'au cou.

- Ma foi, c'est ainsi. Et je dois avouer que je suis impressionné du peu que j'ai pu voir depuis mon arrivée. Surtout cette jeune fille déjà majordome, elle finira Intendante de l'Académie, à cette allure !

Il lui jette un regard.

- Ah, ça, c'est sûr ! Hil' Jildwin a de quoi craindre pour sa place !

Le garde éclate de rire.




[ Moi j'suis désolée de répondre si vite /PAN Mais j'étais inspirée I love you ]

Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeSam 4 Fév 2017 - 8:32

Elizia sentit le rouge lui monter aux joues en entendant les derniers propos des deux hommes, et ne put s'empêcher d'ouvrir la bouche pour protester maladroitement :

- Intendante ? Mais bien sûr que non, je... Jamais je ne...

Et voilà qu'elle se remettait à bafouiller. Essayant de reprendre contenance, elle acheva le plus posément possible :

- A présent que l'Intendant Hil'Jildwin a retrouvé son poste, je doute que quiconque ait envie de le voir remplacé avant un bon moment. Et ma nomination au rang de majordome tient en grande partie à sa gentillesse, vous savez.

Elle avait avant tout adressé ces derniers mots à Kay. Les compliments la gênaient, surtout lorsqu'elle avait l'impression qu'ils n'étaient pas entièrement mérités. Et c'était le cas de ceux-ci. De nombreux autres domestiques, tout aussi sérieux qu'elle, auraient pu être promus à cette place. Elle ignorait encore pourquoi Jehan l'avait choisie en particulier – sympathie pour une si jeune fille ? envie de l'aider à se hisser socialement en dépit, ou bien à cause de son âge ? – mais une chose était sûre : elle lui devait beaucoup.

Les deux hommes avaient en tout cas l'air de bien s'entendre, ce qui la réjouit. L'espace d'un instant, elle essaya de se rappeler ce qui l'avait d'abord chiffonnée dans l'attitude de Kay, repensa à ses dernières paroles. Peut-être une certaine tendance à la flatterie – qui la mettait d'ailleurs plus mal  à l'aise qu'autre chose. Mais, après tout, n'était-il pas normal qu'un nouveau venu cherche à s'attirer l'amitié des personnes avec lesquelles il allait devoir vivre et travailler ?


- Eh bien, je crois que nous allons continuer notre tour de l'Académie... Elle jeta un regard à Donovan, dont l'hilarité avait enfin cessé. J'imagine que tu n'as rien à aller faire aux cuisines ?

Le garde hocha la tête.

- En effet, j'allais juste chercher quelques affaires dans ma chambre, et puis ensuite je retourne faire ma ronde. J'ai demandé à Fabian de me remplacer, il ne faut pas que je le fasse attendre trop longtemps. En tout cas, ajouta-t-il en souriant à Kay, nous aurons bientôt l'occasion de nous recroiser, si j'en juge par la proximité de nos chambre ! Bonne visite !

Il s'engouffra dans sa chambre après un dernier clin à l'adresse d'Elizia. Lorsqu'elle se tourna vers Kay, ce dernier avait fermé sa porte, de toute évidence prêt à repartir.


- Direction la cuisine, donc ? interrogea la jeune fille, plus pour la forme qu'autre chose.

L'homme acquiesça avec enthousiasme et elle le guida de nouveau vers les escaliers qu'ils avaient montés un peu plus tôt.


- Je suis vraiment désolée mais il va falloir faire demi-tour, les cuisines se situent dans l'aile principale de l'Académie, au rez-de-chaussée... Mais pour varier un peu le chemin et vous faire voir le maximum de choses, nous allons en profiter pour passer par les jardins. Comme ça vous pourrez aussi apercevoir de loin certains bâtiments annexes, comme la forge, le lavoir, les serres, les lieux d'entraînement des élèves combattants... Ils entreprirent de redescendre les marches. Et l'écurie ! Vous n'avez pas de cheval, d'ailleurs ?

Cela aurait pu être possible, pour quelqu'un qui avait passé une bonne partie de sa vie dans les caravanes qui sillonnaient Gwendalavir.


[Idem Un cuisto ? Que nenni ! 716451110 ]

Kay Kelahan
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeLun 27 Fév 2017 - 10:54

Elle est plutôt facile à déstabiliser, c'est un point à inscrire quelque part. Elle bafouille, rougie. Elle ne sait pas où se mettre. Malgré tout, elle reprend vite contenance et parle rapidement intelligiblement. Etonnante, comme jeune fille. Nommée si vite majordome, Kay pense déceler quelques unes des raisons qui ont poussé l'Intendant à la choisir. Quoiqu'il ne possède pas la réputation d'être quelqu'un de sensé, de terre à terre, cet homme... L'Empire résonne de bien des rumeurs à son sujet, dont un esprit aux milles facettes perturbées ou non.
Vite, elle reprend les rênes de sa visite. Le garde ne les suivra pas aux cuisines, tant mieux. L'illusionniste n'a pas besoin d'un gêneur de plus lors de ses premières observations. Il reviendra à lui à un moment plus opportun. Pour l'instant, les cuisines. Et s'assurer de l'amitié de la gamine. Lentement, mais sûrement.

Lorsque le garde s'engouffre dans sa chambre, la jeune fille se retourne hâtivement vers l'illusionniste. Et lui propose de filer aux cuisines. Merveilleuse idée que celle-ci. Il hoche alors de la tête, un grand sourire aux lèvres. A demi-réel. Parce que son plan initial se passe pour l'instant dans les meilleures conditions.
Ils repartent donc, de nouveau vers ces escaliers montés quelques minutes plus tôt. Et elle reprend la parole, il est davantage attentif qu'à l'aller. Ne voulant bien évidemment pas rater la moindre information, tout est bon à prendre lorsque l'on échafaude une escroquerie.
Et elle lui vend du rêve en lui annonçant la suite de la visite alors qu'ils descendent les premières marches de l'escalier. Passer par les jardins, donc l'extérieur, et pouvoir observer les annexes de cette foutue Académie. Que demander de mieux ? La visite directe des appartements de leur trésorier. Malheureusement, ce n'est qu'une utopie bien trop facile à son goût. Kay aime le danger et se rit de lui, il ne souhaite pas faciliter le jeu, au risque d'en entacher le goût.

Et soudain, la petite pose une question pertinente. Sale gamine. Garde ta langue dans ta poche, tout ira bien. Au lieu de lui donner cette réponse, il garde son masque et son sourire, sa voix douce et chaude.


- Ma fois, j'en ai eu dans ma vie, des chevaux. Quelque chose comme trois ou quatre. Malheureusement c'est énormément d'entretiens. Et ma dernière aventure ne s'est pas réellement déroulée comme je l'espérais, je n'ai pas obtenu le payement que l'on me promettait de prime abord. Et la vie est ainsi, je n'avais plus un sou en poche un mois après. J'ai dû me séparer de mon pauvre Alvin. Donc non, je n'ai plus de cheval à l'instant même. Je l'ai vendu à Al-Poll.

Il jette un regard à la jeune fille. Et il sourit à nouveau.

- Je me dis qu'il sera toujours plus heureux avec ce fermier qu'avec moi, enfermé dans une écurie !

Ils arrivent vers une arche, la dépassent. Et débouchent sur les fameux jardins. Même Kay se laisse avoir par ses plantes et fleurs. Il n'a jamais été homme à aimer les plantes, mais il sait reconnaître la beauté en toutes choses. Pour la voler aux autres.
Ils avancent alors une dizaine de minutes à travers les jardins, deux bâtisses apparaissent face à eux. L'illusionniste s'arrête pour observer.


- Le lavoir ? Ou la forge ? C'est étonnant tous ces bâtiments pour une simple Académie, une vraie petite ville à elle seule.

Et il se met à croire que la garde est réellement médiocre pour qu'à plusieurs reprises, cette célèbre Académie se soit faite avoir. Un bon point pour lui.

Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeLun 24 Avr 2017 - 18:37

Pas de cheval, donc. Bien que la réponse qu'il lui fit l'intriguât un peu, Elizia ne l'interrogea pas davantage, ne tenant pas à le mettre mal à l'aise par l'évocation de souvenirs douloureux.
Kay demeura ensuite silencieux pendant plusieurs minutes, mais elle pouvait percevoir son admiration au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient à travers les allées. Les jardins étaient magnifiques, surtout à cette époque de l'année, et elle-même ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain émerveillement à chaque fois qu'elle les traversait, même si cela faisait à présent presque deux ans que ce paysage s'offrait à elle. Elle ne se lasserait jamais de l'Académie de Merwyn.

Le nouveau commis marqua une pause lorsque deux bâtiments surgirent face à eux au détour d'un bouquet d'arbres, et elle sourit.


- C'est bien la forge, oui. Le forgeron de l'Académie, Silind Frandrich, y réside également, c'est pourquoi il y a deux édifices. Peut-être aurez-vous l'occasion de faire sa connaissance, il est un peu impressionnant au premier abord mais extrêmement sympathique, vous verrez.


Les souvenirs de sa première rencontre avec le forgeron lui revinrent en mémoire, et elle ressentit un mélange d'amusement et de nostalgie tandis que les images de leur bataille de boue épique resurgissaient dans son esprit.

- Il est important que l'Académie puisse conserver une certaine autonomie, Al-Poll n'est pas juste à côté et ses divers résidents sont trop nombreux pour que nous nous permettions de manquer de quoi que ce soit, vous comprenez...

Nous. L'emploi du pronom personnel ne la frappa que quand elle eut terminé sa phrase. Était-il possible qu'elle se considère à présent comme faisant pleinement partie des responsables de l'Académie de Merwyn ? Cette idée, sans lui déplaire, la troubla un peu, et elle garda le silence durant le reste de leur trajet.

Ils finirent par pénétrer de nouveau dans les bâtiments, passant côte à côte l'entrée de l'aile principale. Les cuisines n'étaient plus très loin, et ils ne tardèrent pas à arriver en face de leur porte. Avant de poser sa main sur la poignée, Elizia se tourna vers Kay en esquissant un petit sourire :

- Et voici les cuisines !


Elle appuya alors sur la poignée et la porte s'ouvrit largement, révélant une vaste pièce parfaitement ordonnée. La jeune fille omit de préciser que l'organisation était beaucoup plus artistique lors de la préparation des repas, et s'effaça pour laisser entrer l'homme qui pénétra dans son nouveau lieu de travail sans marquer la moindre hésitation, comme s'il se sentait déjà chez lui. Elle lui emboîta le pas après avoir fermé la porte derrière elle.

- Les lieux sont pratiquement déserts à cette heure-ci, mais je vous assure qu'au moment des repas c'est un peu la pagaille. D'ailleurs...

- Mes cuisines, la pagaille ?

La voix avait jailli d'un angle de la pièce – voix à laquelle les deux visiteurs purent bientôt associer un corps, celui d'une imposante matrone qui les dévisageait en fronçant les sourcils. Cependant, ses traits ne tardèrent pas à s'adoucir lorsqu'elle reconnut la jeune majordome, qui lui offrit un sourire un peu gêné.

- Ce n'est pas ce que je voulais dire, Luciana... Simplement, il faut avouer qu'on a un peu tendance à se marcher sur les pieds, il y a tellement de monde...
- Et il faut bien tout ça pour nourrir cette Académie démesurée !

Luciana, qui avait remplacé à la tête des cuisines l'ancien chef-cuisinier, qu'Elizia avait connu à ses débuts en tant que domestique, à son départ à la retraite, les rejoignit d'un pas pesant, légèrement essoufflée – sans doute revenait-elle des caves, au sous-sol – et la jeune fille se souvint soudain de l'objet de sa visite.

- À ce propos, voici Kay Owlant. C'est le nouveau commis choisi par Jehan, il vient tout juste d'arriver.
- Un nouveau commis, hein...

Luciana, qui était parvenue à leur hauteur, détailla l'homme en plissant les yeux, bras croisés. Même si elle dissimulait un bon fond, la cuisinière était célèbre dans l'Académie entière pour son mauvais caractère, et Elizia devina que Kay allait devoir subir un interrogatoire en règle avant d'être admis à toucher le moindre de ses précieux ustensiles.

- Alors comme ça, vous vous y connaissez en cuisine... Enfin, c'est ce que j'ose espérer...

La jeune femme lança un bref regard d'excuse au commis avant de reculer légèrement, laissant le champ libre à son interlocutrice et à ses questions. Et c'était parti...

[Je suis désolée pour tout ce retard Embarassed Je te laisse en tout cas l'honneur de choisir la teneur de cet interrogatoire !]

Kay Kelahan
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeVen 30 Juin 2017 - 1:16

La forge, Silind Frandrich. Un peu impressionnant, extrêmement sympathique. A noter en mémoire. La jeune fille explique que l'Académie doit rester autonome, Al-Poll n'étant pas tout à fait à côté. C'est bien ce qu'il lui semblait. Et c'est tout à fait ce qu'il lui faut, presque coupée du monde. Pour peu, ils n'ont jamais entendu parler de lui. Normalement, les rumeurs à son sujet se sont stoppées à Al-Jeit et Al-Far. Fort heureusement... Les recherches des gardes des cités ne se sont pas plus étendues...

- Effectivement, il est important de rester totalement autonome. C'est incroyable, tout de même. Et absolument respectable, tout ce travail fourni.

Le reste du trajet se passe dans le silence le plus total, l'homme se contentant d'observer chaque mur, chaque interstice. Gravant ce qu'il peut dans sa mémoire avant de se glisser quelques nuits plus tard dans la nuit pour en dresser une carte. Ou d'aller simplement vérifier dans le bureau d'un ou plusieurs membres du corps enseignant s'ils n'en possèdent pas déjà une.

De nouveau dans le bâtiment, ils ne mettent pas longtemps avant d'atteindre enfin leur but premier. Ils se stoppent devant une porte, la jeune fille pose sa main sur la poignée et se tourne vers le futur commis. Suspense presque drôle, elle lui annonce les cuisines avant d'appuyer sur la poignée pour en dévoiler l'étendue. Vaste pièce d'un ordre presque militaire, aux multiples caractéristiques d'une cuisine professionnelle, il en est presque impressionné. Pas qu'il soit particulièrement bon cuisinier ni qu'il s'y connaisse particulièrement, il sait simplement se débrouiller. Malgré tout, cette vision reste grandiose pour n'importe quel regard.
Il entre alors, en oublie presque la jeune fille. Il ne se rend compte de sa présence à l'instant même où elle reprend parole. Une seconde voix vient alors démentir ses dires.

Kay se retourne, une grande silhouette leur fait face, depuis un angle de la pièce baigné d'ombre. Une imposante matrone sort de son recoin, dévisage ses deux visiteurs. L'illusionniste pressent qu'il aura du mal avec cette bête-là. Malgré ses traits qui se veulent soudainement bien plus agréables.
Luciana. La jeune majordome présente alors l'homme. Il offre un large sourire à la femme, se montre vieil homme à la retraite.


- Enchantée, ma Dame.

Alors qu'il se penche pour la saluer, la femme se rapproche, bras croisés, détaille l'homme qui lui fait face dans les moindres détails.

- Eh bien, j'ose prétendre avec modestie que je connais quelques petits truc et astuces pour rendre la viande de siffleur si tendre que l'on croirait couper du beurre. Et quelques autres petites astuces encore.

Toujours bras croisés, elle ne semble pas plus convaincue, son sourire des quelques minutes précédentes toujours invisible.

- Seulement quelques astuces ? Eh bien en voilà une excellente situation... N'avez-vous rien de mieux à m'offrir ?

Kay n'hésite pas une seconde avant de reprendre parole, il le sait qu'elle ne lâchera pas le morceau s'il ne se montre pas audacieux. Une matrone dans son genre, il ne suffit pas de l'impressionner. Se laisser berner facilement n'a pas l'air d'être dans ses gênes, au plus grand damne de l'illusionniste. Alors, il croise ses mains derrière son dos, commence à se balader dans les cuisines si bien ordonnées. Les compliments ne fonctionneront pas. Il choisit une tactique bien différente.

- A vous offrir ? Sûrement. L'ordre de votre cuisine est fort impressionnant, je dois vous l'avouer. Je ne suis peut-être pas un homme d'un ordre militaire exemplaire, c'est certain. En revanche, je suis persévérant et consciencieux dans mes taches.

Il relève la tête, observe les casseroles suspendues contre le mur. La discussion continue, la femme lui pose quelques questions, le demi-faël répond, feignant parfois une légère réflexion. Chercherait-elle à trouver une faille en lui ? Peut-être. Alors, après cet interrogatoire, il se tourne vers elle.

- Ma foi, si ma défense ne vous a toujours pas convaincue de mon envie de travailler à vos côtés, je ne peux faire quoique ce soit d'autre. La décision vous revient donc.

Il sourit et sait qu'elle n'a pas réellement son mot à dire. L'Intendant est la haute autorité de cet établissement, malgré le fait qu'elle ait sûrement le droit de lui tenir un mot à son sujet. En tous les cas, il la soupçonne d'une curiosité à son égard bien plus grande que ce qu'elle ne souhaite leur faire croire.
Soudain, la matrone éclate de rire. Surpris, d'abord, Kay reprend bien vite contenance.


- Eh bien, il me tarde d'avoir de grandes conversations avec vous dans mes cuisines, mon ami !

Elle se retourne, se dirige vers son coin d'ombre pour se remettre à son activité première.

- Déguerpissez maintenant. Monsieur Owlant, revenez deux heures avant le diner ici même pour commencer votre premier jour de travail. Aller, filez.

Le visage de l'illusionniste rit, il se retourne et offre un clin d'oeil à la jeune fille avant de lui indiqué d'un bras courtois la sortie. Une fois au dehors, l'homme referme la lourde porte. Et il soupire.

- Sont-ils tous aussi énergiques que cette femme-là entre ces murs ? Si c'est le cas, vous allez me tuer bien avant l'heure.

Et il rit. Cette fois de bon coeur, se rendant compte que la tache sera bien moins aisée qu'il ne le pensait.

Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeVen 30 Juin 2017 - 11:50

Elizia assistait avec amusement à l'échange entre Kay et Luciana. Cette dernière était connue pour son caractère particulièrement affirmé – et c'était un euphémisme – et le nouveau commis, sous ses airs affables et badins, semblait lui aussi décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Leurs confrontations promettaient d'être pour le moins... mouvementées.

L'interrogatoire dura plusieurs longues minutes, et la jeune fille put constater que Kay se défendait bien. Il savait manier les mots, pesait chacune de ses phrases, et la cuisinière dut finir par arriver à la même conclusion que la majordome : quelles que fussent les questions qu'on lui poserait, il parviendrait toujours à en éviter les pièges. Ce fut donc avec un des gigantesques éclats de rire dont elle était parfois coutumière que Luciana mit fin  à la conversation, le regard pétillant d'une étincelle malicieuse que la jeune femme interpréta aisément. Si elle s'avouait vaincue pour le moment, elle n'en avait pas fini avec lui... De mémorables discussions en perspective, songea Elizia avec un petit sourire en coin.


- Bonne journée, Luciana, salua la rouquine tandis que la cuisinière les mettait à la porte de sa manière bourrue habituelle.

Une fois à l'extérieur de la cuisine, Kay se tourna vers elle en poussant un profond soupir, et la jeune fille ne put s'empêcher de mêler son rire au sien.


- Oh, ne vous en faites pas, personne n'est encore mort entre ces murs, si ça peut vous rassurer... Les cuisines sont un lieu tout à fait sûr, je vous le garantis !


Quelques secondes de pause, le temps de reprendre son souffle et d'esquisser un léger sourire.

- Et, pour répondre à votre question... Les membres de l'Académie – je parle du personnel aussi bien que des élèves, d'ailleurs – ne sont peut-être pas tous à l'image de Luciana, mais la plupart sont dotés d'un caractère bien trempé, vous savez. Y compris ceux qui paraissent les plus effacés. Vous ne tarderez pas à le constater.

Les apparence étaient ainsi bien souvent trompeuses... Et quelque chose lui soufflait que Kay en avait bien conscience, peut-être même mieux que quiconque. La démonstration de ses habiletés oratoires face à la cuisinière lui avait en effet donné un aperçu de ses talents et, de nouveau, quelque chose soufflait à la jeune femme que cet homme était loin de tout laisser transparaître de lui.

- Et maintenant, où souhaitez-vous aller ? Nous pouvons commencer par passer à la grande salle où sont donnés les repas, qui est juste à côté des cuisines... Puis ça pourrait être utile de vous indiquer la salle des eaux, et éventuellement l'infirmerie, on ne sait jamais... Si vous aimez lire, la bibliothèque pourrait aussi vous intéresser... Ou bien la salle d'armes, si vous avez parfois envie de faire un peu d'exercice ? Elle comporte également un gymnase...


Elizia réfléchissait à haute voix, listant tous les endroits de l'Académie susceptibles de plaire à son interlocuteur. Pour finir, elle redressa la tête et planta son regard dans le sien :

- Alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ?

Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeVen 7 Juil 2017 - 14:14

Ciléa reconnu Elizia au détour du couloir et s’engagea vers elle, impatiente. Sa robe stricte battait sur ses jambes  et ses joues fardées laissaient deviner une légère rougeur.

Ciléa ne connaissait pas l’homme qui faisait face  à la gardienne des clés . Curieux tableau que cette frèle jeune femme guidant un roturier d'âge mûr. Les cheveux en bataille  lui  tirèrent un profond haussement de sourcil .  Elle faillit  indiquer au nouveau venu  le chemin de la maison d’accueil d’Al-Poll qui servait une soupe tous les midi pour les indigents mais retint sa langue.Peut-être à cause de  la tenue propre, l'agréable assurance et la stature d'un guerrier. Mais autre chose : dans ce palais pour roturier,où toujours, elle s'était sentie batarde, la diplomatie était de mise.


« Vous devriez laisser un parchemin dans votre loge quand vous vous absentez, j’ai perdu un temps précieux à vous chercher dans les recoins de l’académie."
finit-elle par adresser à Elizia

 Elle avait autrefois  usé longuement  de tous ses arguments pour dissuader  Jil’Jildwin de confier les clés à Elizia. Ce rôle devait normalement revenir à un géant à la carrure dissuasive ou un matrone à la langue bien affûtée. Avait-on l'idée d'employer une si jeune fille ! Encore une de ces  excentricités  de l’intendant.  Il s’était borné à lui rabâcher le mérite et des grandes qualités de la demoiselle . Parfois c’était à se demander si Jehan sortait le nez de ses parchemins pour apprécier la réalité de leur situation.  Faudrait-il que l’adolescente chétive se fasse agresser par un  voyou d’Al-Poll ou par une bande de Rais pour  que l’intendant  daigne abandonner ses velléités paternaliste de héros au grand coeur ?

Ciléa devait bien avouer cependant, que depuis qu’elle était là, Elizia remplissait sa tache avec soin. Elle avait été finalement impressionnée par la détermination de la jeune femme.
Encore des preuves à faire et mes yeux seront là pour les voir songea-t-elle.


Laissez moi vous interrompre un instant. J'ai absolument  besoin du registre des entrées et sorties de la semaine dernière. Ou puis-je trouver ce document ?  


Elizia
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeMer 19 Juil 2017 - 19:33

Kay s'apprêtait à répondre aux propositions d'Elizia lorsqu'une voix sèche claqua dans le couloir, les interrompant tous deux. Ils se retournèrent d'un même mouvement en direction de la nouvelle arrivante, que la rouquine ne tarda pas à reconnaître. Silhouette altière, démarche impatiente, visage hautain... Ciléa Ril'Morienval, devenue récemment Sentinelle. La jeune fille se força à répondre à sa moue agacée par un sourire cordial.

Pour tout dire, Elizia n'avait jamais réellement apprécié cette femme, qu'elle trouvait froide et méprisante. Lorsqu'elle était encore domestique, elle la craignait même un peu, redoutant plus que tout l'expression sévère et dédaigneuse qui était la sienne quand elle la croisait au détour d'un couloir et sa manière de détourner légèrement la tête ou de la traverser du regard, comme si elle avait été aussi insignifiante que l'une des teintures qui ornaient les murs de l'Académie. Une fois qu'elle avait accédé au rang de majordome et de gardienne des clefs, elle avait enfin eu l'impression d'acquérir une existence tangible aux yeux de Ciléa, mais ce changement n'avait pas été forcément bénéfique puisqu'il lui était rapidement apparu que la jeune femme ne l'aimait pas beaucoup – ce qui lui semblait encore un euphémisme. Si Elizia se montrait polie quand elle la rencontrait, elle essayait ainsi dans la mesure du possible de l'éviter, tout en se faisant la réflexion que cette distance ne devait sans doute pas déplaire non plus à la nouvelle Sentinelle qui n'avait jamais fait preuve de la moindre marque de sympathie à son égard.


- Veuillez m'excuser pour cette négligence, Dame Ril'Morienval.

S'efforçant d'oublier les lèvres pincées de son interlocutrice, la rouquine reprit la parole sur un ton aussi affable que possible :

- Le registre des entrées et des sorties se trouve justement dans ma loge, mais celle-ci est fermée à clef. Je vais vous y accompagner pour vous le procurer.

Ciléa et Elizia, suivies de Kay, prirent donc la direction du hall d'entrée. C'était là que se trouvait cette fameuse loge traditionnellement préposée au gardien des clefs de l'Académie. Si la jeune fille, malgré son statut de majordome, ne possédait pas de bureau – ayant préféré son ancienne chambre aux nouveaux appartements que Jehan lui proposait, qui lui paraissaient bien trop grands et luxueux – elle possédait en revanche ce modeste local qui lui servait également à ranger les documents importants dont elle était responsable.

Ils ne tardèrent pas à parvenir au lieu-dit et Elizia n'eut aucun mal à y retrouver le registre – elle avait toujours détesté le désordre. Elle le tendit à la Sentinelle en esquissant un demi-sourire :


- Si je puis me permettre, quelle information y cherchez-vous ? Peut-être pourrais-je également vous renseigner en personne.

Elle savait qu'elle prenait le risque de se faire reprocher son indiscrétion, mais n'était-ce pas son rôle de gardienne des clefs et de majordome de s'assurer du bon fonctionnement de l'Académie ? Elle n'était plus une petite domestique que l'on pouvait congédier d'un geste de la main ou d'un simple regard et se devait à présent de contrôler les agissements des membres et des résidents de l'établissement. Ciléa avait sans doute une très bonne raison pour consulter ce registre, mais elle préférait en avoir la confirmation.

Ciléa Ril'Morienval
Ciléa Ril'Morienval

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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeLun 31 Juil 2017 - 1:28

La jambe droite de Ciléa la lança soudainement  comme souvent  quand elle faisait des allers-retours dans les grands escaliers du domaine  Elle  serra les dents, s'efforça de maintenir une démarche assurée et chassa la douleur par une autre pensée: enfin, elle allait avoir la confirmation de son hypothèse. Cette affaire de vol chez les Dil' Kalonn ne teinterait  pas d'opprobre l'Académie de Merwyn . La Sentinelle  y veillerait personnellement.

Ciléa  attendit quelques instants avec Kay en dehors du bureau et satisfaite d'atteindre enfin son but, daigna même lui adresser quelques mots :

“Pardonnez-moi j'ai omis de me présenter. Je suis Ciléa Ril'Morienval, la sentinelle en poste de l'Académie.  Je ne vous dérangerai pas long.. »


Elle s'interrompit, surprise par la rapidité  d'Elizia qui était déjà ressortie de la loge et lui tendait le document convoité. A trop cotoyer Jehan, elle  avait oublié qu'il  était loin d'être une référence en matière d'organisation. Elle s’apprêtait à remercier la jeune fille, mais à sa question, elle  se rembrunit.

« Votre prudence vous honore" finit par lâcher  la sentinelle dédaigneuse  en se plongeant dans sa lecture

Enfin, pour qui se prenait-elle  cette petite colombe,  croyait-elle sincerement qu'elle lui devait des comptes, elle Ciléa Ril'Morienval, qui avait servit pendant plus de dix ans les intérêts de l'Académie ?

Oubliant ses interlocuteurs, elle  commença à   feuilleter fiévreusement les parchemins. Les listes étaient facilement lisible et Ciléa  ne put que louer l'écriture appliquée  d'Elizia. Enfin son doigt pointa un nom et elle suivit scrupuleusement des yeux la ligne qui contenait les informations recherchées. Un soupir. Le registre  confirmait  ses doutes, cette affaire ne présageait rien de bon pour la réputation de l'établissement , elle devrait maintenant avertir l'intendant, Edel et les primats de ses découvertes.  Le livre fut refermé dans un claquement sec.

Tout à ses pensées, la Sentinelle  croisa le regard interrogateur de l'adolescente .  La gardienne des clés malgré sa fragilité apparente semblait bien décidée  à obtenir sa réponse.  

La blessure d'égo s'étant  estompée, Ciléa  hésita un instant. Elizia lui semblait fiable- Jehan était un excentrique mais pas imbécile, il avait sans doute sondé longuement  la jeune fille pour s'assurer des sa loyauté avant de lui confier les clés de l'académie.- mais son regard s'attarda sur Kay : parler des affaires de l'école  devant  un inconnu était rarement bienvenue, toujours imprudent. Elle n'avait cependant pas de temps à perdre en scrupules.


“Et bien, vous avez peut être entendu parler de l'affaire des obsidiennes  mademoiselle Lyr. Une de nos élèves  serait mêlée à ce cambriolage . Le registre des entrées et sorties me permet de m'assurer de son absence ce jour-là  et de l’interroger moi-même avant que toute la garde d'Al-Poll ne déboule à l'Académie.”


Elle tendit le volume à la majordome et la jaugea  un instant du regard.


“ Merci Damoiselle … bien sûr, si  vous avez quelque chose à ajouter ..Mon bureau est toujours ouvert à ceux dont les intentions sont louables. »

Quelque chose commençait à lui plaire chez Elizia. Peut être était cette simplicité qu'elle croyait disparu  de l'académie doublé d'une loyauté sans faille qui inspirait la confiance . Petite colombe. Ciléa avait rarement vu une telle pugnacité de la part des élèves qui rêvassait pendant  les cours de dessins.  Ce  jolie minois cachait bien sa détermination.


[Je m’arrête ici je crois. Un peu difficile de mettre Kay en valeur pour cette interaction, j'espère que ça vos va. Je vous souhaite une bonne suite, merci à toutes les deux  ]

Elizia
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Majordome et Gardienne des Clés
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MessageSujet: Re: Un cuisto ? Que nenni !   Un cuisto ? Que nenni ! Icon_minitimeLun 28 Aoû 2017 - 16:32

Ainsi qu'elle s'y attendait, Ciléa Ril'Morienval n'apprécia guère sa curiosité, et le lui fit savoir par une moue contrariée. Sans répondre à la question que lui avait posée la jeune fille, elle se plongea dans le registre et commença sa lecture silencieuse. Elizia examina un instant les lignes de dates et de noms soigneusement calligraphiés qui s'y étendaient – alors, d'un coup, lui revinrent toutes ces heures passées auprès de Duncan, la douce odeur un peu âcre de son bureau mêlée aux parfums de l'encre et du papier, la patience et la bienveillance du professeur tandis qu'il la guidait sur la voie de l'écriture, les farandoles de lettres, de mots et de phrases qui, du bout de sa plume, s'enroulaient autour des rouleaux de parchemins.

Ce fut un claquement sec qui la tira de ses pensées et de ses souvenirs. La Sentinelle venait de refermer le registre et, à ses sourcils froncés, la majordome comprit que ce qu'elle y avait découvert ne lui plaisait pas. Lorsque la femme blonde releva la tête, leurs regards se croisèrent et Elizia perçut distinctement, au fond des yeux verts qui la jaugeaient, une étincelle d'hésitation. Ciléa se tourna ensuite vers Kay, le scruta un moment, avant de se décider à reprendre la parole. Si elle semblait plutôt méfiante envers le nouveau venu, elle paraissait vouloir lui accorder le bénéfice du doute.

L'affaire des obsidiennes... La rumeur de ce cambriolage de l'une des plus riches familles d'Al-Poll était en effet parvenue aux oreilles de la rouquine, mais elle ignorait que l'Académie de Merwyn était directement concernée. Ne pouvant s'empêcher de pâlir légèrement à cette idée – une de leurs élèves, faire partie de ce groupe de voleurs ? –, elle hocha la tête tout en se saisissant du registre que lui rendait la Sentinelle.


- Je vous remercie. Pour le registre, bien sûr, mais également pour votre... rapidité de réaction.


Elle n'avait pas trouvé de meilleur terme pour désigner le zèle de Ciléa, son attachement à l'honneur et la respectabilité de l'Académie, sa volonté que sa réputation ne se fasse pas souiller ou entacher par la malhonnêteté d'une seule étudiante. Et elle lui était reconnaissante pour cela. Peu à peu, elle commençait à comprendre que, malgré la froideur de son attitude et de son aspect, la nouvelle Sentinelle et elle poursuivaient en réalité le même objectif : servir l'Académie de Merwyn du mieux possible. Si les deux femmes étaient très différentes, elles partageaient cependant une identique loyauté.


- Je vous souhaite une bonne journée, ma Dame.

Cette fois-ci, le sourire qui arriva à ses lèvres tandis que Ciléa les saluait en retour était parfaitement sincère. Et, tout en suivant des yeux la femme qui s'éloignait d'un pas vif dans le couloir, Elizia sentit poindre en elle un sentiment qu'elle ne tarda pas à reconnaître : de l'estime.
Puis elle se rappela subitement Kay, toujours debout et immobile à ses côtés, et se tourna brusquement vers lui. La visite de l'Académie, à travers ses pièces, ses cours, ses jardins, ses escaliers et ses corridors... Elle se mordit la lèvre en se rendant compte que, l'espace de quelques secondes, elle l'avait presque oublié.


- Désolée de cette interruption...

Petit sourire d'excuse, les joues légèrement rouges sous ses taches de rousseur.

- Où en étions-nous, déjà ?



[Merci à toi, ce fut un plaisir ! Si un jour tu es de nouveau tentée par un RP ou une participation de ce genre, n'hésite pas hug ]

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