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 Dis-donc, ça fait un bail !

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Toupilipp
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MessageSujet: Dis-donc, ça fait un bail !   Dis-donc, ça fait un bail ! Icon_minitimeSam 9 Juil 2016 - 23:37

Il est bien ce livre. Vraiment captivant. Un peu long par contre. Les pages sont grandes, et c'est écrit petit. Il faut du temps pour lire une page. Surtout quand on est pas habitué à l'alavirien. Il y a des Sorts pour se débrouiller à l'oral, mais par contre pour l'écrit… Mais il n'empêche que ce livre est vraiment captivant.

Toupilipp lisait dans un fauteuil confortable de la salle commune d'Aequor. Il tenait son livre ouvert presque à bout de bras, et avait réussi à lire cinq pages en presque une heure. L'image était assez drôle, les proportions trop exagérés ; le Petit semblait se noyer dans un fauteuil trop large avec un grimoire qui faisait presque sa taille. Il était totalement absorbé par sa lecture, si bien qu'on pouvait craindre que le grimoire ne l'absorbe réellement. Il était un sujet de curiosité pour les autres académiciens qui le regardaient, amusés, se moquaient de lui en le voyant hésiter sur des mots simples, ou peiner à tourner les pages. Il n'y prêtait aucune attention, si toute fois il l'avait remarqué. Il lisait.

S'il était le seul Petit que tous les académiciens aient vu de leur vie, ils étaient tout autant le sujet de curiosité de Toupilipp. Il avait déjà vu beaucoup de Grands bien sûr, mais il n'avait jamais réellement vécu parmi eux, en égal. Il avait campé à la belle étoile la plupart du temps, à l'extérieur des villages. On lui avait offert l'asile dans une ferme à l'occasion, pas plus de quelques jours. Mais ici, c'était totalement différent. Cela faisait plusieurs mois qu'il vivait parmi les Grands. Comme les Grands. Il en tirait une certaine fierté, même si les proportions surdimensionnées des bâtiments le renvoyaient constamment à sa petite nature de Petit. Chaque journée était épuisante car il lui fallait apprendre plein de choses, - à croire que plus un peuple était grand, plus il y avait de choses à apprendre, il n'avait pas autant travaillé à la Forêt Maison – sans compter les distances qu'il devait parcourir en une journée d'une salle à l'autre, d'une aile de l'Académie à l'autre, du sous sol aux étages. Surtout qu'il était petit, alors les distances comptaient double. Aujourd'hui, c'était un jour de repos. Il n'avait rien fait à part traîner dans la salle commune, comme l'immense majorité des étudiants.

Il lisait un passage très intéressant sur les légendes des îles Alines – nom d'un trodd que ces pages étaient grandes – lorsqu'une académiciennes entra dans la salle et annonça :

- Il est là le Petit ? Il y a quelqu'un qui le demande au hall d'entrée.

Toupilipp laissa tomber son livre sur le fauteuil dans un bruit sourd et sauta à terre – ce qui fit un bruit moins sourd.

- Ah bon ? Qui ça peut être, tu sais ? Tu l'as vu ?

- Non, je sais juste qu'on te cherche
, répondit-elle en baissant les yeux avant de tourner les talons.

Toupilip soupira. C'était loin le hall d'entrée. Il sortit un papier de sa poche qu'il déplia. Il avait un bon sens de l'orientation, mais il n'avait pas l'habitude de vivre dans une aussi grande maison. Tous les couloirs se ressemblaient, il se perdait presque systématiquement et ça l'énervait. Alors il avait fait un plan. Il avait l'air encore plus ridicule auprès des étudiant, mais au moins il ne se perdait plus.

Alors. Il se trouvait dans la salle commune d'Aequor, au deuxième étage de l'aile Ouest. Le hall était à l'entrée du bâtiment principal. Ça faisait une trotte. Il se mit en route sans quitter son plan des yeux. Il manqua plusieurs fois de trébucher dans les escaliers – ce qui lui valut les moqueries des académiciens – et faillit percuter quelques groupes d'étudiants – ce qui lui valut plus d'insultes que de moqueries. Il arriva tant bien que mal – au bout d'une bonne heure – au hall d'entrée. Il leva le nez de son plan mais ne trouva personne qui eût pu le demander. Étrange. Il aperçut un professeur au loin et lui posa a question.

- Oui effectivement. C'était une jeune femme, je ne l'avait jamais vue ici auparavant. Elle a attendu quelques minutes puis elle est sortie. Elle doit se promener quelque part à l'extérieur.

Une jeune femme. Le cœur de Toupilipp bondit. Si c'était bien celle à qui il pensait, il n'y avait pas une seconde à perdre, nom d'un trodd ! Il se rua hors de l'Académie et scruta l'horizon.

Des étudiants. Des groupes d'étudiants partout. De Kaelem. De Teylus. D'Aequor. Ici et là. Ils avaient tous décider de profiter du beau temps. Comme allait-il faire pour repérer une silouhette en particulier ? Surtout que s'il allait se perdre parmis les étudiants, il verrait encore moins bien, vu qu'il était petit, et qu'eux étaient grands. Il se dirigea vers les jardins. Il y avait moins de monde. Il avait plus de chance de la trouver là. Il demanda à quelques étudiants. Effectivement, ils l'avaient vue. Elle était passée par là. Il déambula à travers les bosquets bien taillés pendant plusieurs minutes. Son cœur accélérait au fur et à mesure qu'il marchait.

Au détour d'une allée de buisson, il vit une jeune femme. Les cheveux bruns. un instrument étrange dans le dos. Il s'arrêta net, comme statufié. Sa gorge émit un croassement.

La jeune femme se retourna.

Ambre.


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MessageSujet: Re: Dis-donc, ça fait un bail !   Dis-donc, ça fait un bail ! Icon_minitimeDim 10 Juil 2016 - 1:35

La jeune femme ne put retenir le sourire qui se dessinait sur ses lèvres à la vue de sa fille qui dormait paisiblement. Elle contempla un instant ses mèches blondes, caressa sa joue d'un geste tendre et déposa un baiser sur le front de sa fille, élargissant au passage le sourire niais qui trônait désormais sur son visage. Enya. Lou. Sa fille. Elle avait toujours un peu de mal à réaliser par moments. Mais elle avait surtout du mal à réaliser à quel point elle se complaisait dans son rôle de mère. Elle aurait ri au nez de quiconque lui aurait annoncé cela, quelques années plutôt. Elle ne pouvait encore détacher son regard de la silhouette de la fillette endormie. Enya. Elle s'y était faite, à ce nom, finalement. Et elle le préférait à son nom de naissance pour être honnête. Celui lui ayant été donné à la naissance sonnait trop familier. Lou, Louann, triste coïncidence que le nom de naissance de celle qui allait être sa fille, soit si proche du nom que portait l'assassin de son ancien amant. Elle n'avait pu s'empêcher d'être soulagée, en réalisant qu'Enya était plus habituée à ce prénom-ci qu'à celui qu'elle était censée porter officiellement. Enfin, officiellement. Aussi officiellement que le nom de barde qu'utilisait la jeune femme n'avait rien de légal, mais ça ne l'empêchait pas d'être connue sous ce nom, et non sous son nom de naissance. Mais elle laissait là ses pensées s'égarer.

Elle borda sa fille de la couverture qu'elle avait légèrement repoussé, puis déposa un dernier baiser sur son front avant de la laisser à son sommeil réparateur et de sortir de la pièce, la sachant là en sécurité. Plus qu'elle ne l'avait jamais été en tout cas. Mais la jeune femme ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter sans cesse, malgré tout. Instinct maternel peut-être ? Elle sourit à cette pensée. Elle ne croyait qu'à moitié à l'existence de ce supposé instinct. Et pensait encore moins pouvoir en être dotée. Ses craintes relevaient plutôt du bon sens et de l'habitude, que d'un soit-disant instinct.

Sans plus y accorder d'importance, elle commença à descendre des escaliers qu'elle avait déjà parcourus cent fois. Sans réellement s'en rendre compte, elle accéléra un peu le pas en entendant des voix, étouffées mais reconnaissables entre toutes, pour elle qui les avait entendues si souvent en tout cas. Elle eu soudain le sentiment d'être revenue des années auparavant, quand elle n'était alors qu'élève suivant son maître. Mais la présence d'Enya à l'étage empêcha cette idée de faire complètement sa route. Tant de choses avaient changé. Ils avaient grandi, tous. Vieillis aussi, sûrement. Mais ils restaient soudés, ils restaient une famille, même si elle-même ne partageait pas le même sang qui coulaient dans les veines des personnes dont elle se rapprochait. Même si elle connaissait l'une d'elle bien mieux que l'autre.

Elle ne put, d'ailleurs, s'empêcher d'aller se réfugier dans les bras de la frontalière. Avant d'aller embrasser de même son frère jumeau qui lui souriait d'un air franc. Elle oubliait toujours à quel point ils lui manquaient, jusqu'à ce qu'elle les retrouve. Elle devrait avoir l'habitude pourtant, bien des années étaient passées désormais et bien des retrouvailles s'étaient déroulées. Mais malgré tout, malgré le temps, malgré l'habitude, elle ne se rendait réellement compte de la force de ce sentiment qu'une fois de nouveau à leurs côtés. Un sentiment bien similaire à celui qu'elle redécouvrait, chaque fois que ses pas l'amenaient à la Citadelle des Frontaliers, comme ils ne cessaient de le faire, inlassablement.

Elle passa négligemment la main dans ses boucles brunes qui avaient bien repoussées, puis se recula d'un pas pour laisser à ses hôtes un espace vital dans lequel respirer. Guildor en profita pour lui adresser un sourire désolé, avant que Nienna ne commence à la harceler de questions. Il connaissait bien sa sœur, le frontalier. Elle remercia d'un sourire l'homme qui venait de leur apporter du thé bien chaud dans des tasses, tandis qu'ils ne pouvaient placer un mot, sa sœur monopolisant toujours la parole par ses questions. Questions auxquelles elle ne laissait même pas à la jeune femme le temps de répondre.

Ils finirent tous trois par s'installer dans de confortable fauteuils et la barde goûta un instant au plaisir simple de se sentir comme si elle était rentrée chez elle, avant de prendre la parole, pour une de ces conversations qui n'en finiraient pas.

***

Ambre chuchota quelques mots à l'oreille de Flocon pour le faire accélérer un peu. Elle n'était pas pressée par un quelconque danger, mais la simple curiosité, que sa conversation écourtée avec les jumeaux avait éveillée en elle, suffisait à lui donner envie d'arriver au plus vite. Et puis c'était agréable aussi de chevaucher, de profiter du vent et des sensations de monter Flocon, sans pour autant être pressée par un quelconque danger qui se profilait à l'horizon.

Ils n'avaient guère eu le temps de discuter. Nienna et Guildor connaissaient tous deux l'existence d'Enya, bien avant que la garde ne lui en fut confiée, malgré cela, ils n'avaient pu s'empêcher d'afficher un air étonné lorsqu'ils l'avaient vue arriver avec la fillette à ses côtés. La barde avait à peine pu répondre à quelques-unes des questions que son ancienne maître lui avait posées. Elle savait très bien qu'elle ne lui en poserait que plus encore, à la minute même où elle rentrerait, mais elle ne s'en préoccupait pas. A peine avait-elle essayé de la retenir. Guildor lui-même ne s'y était pas essayé. Sans doute connaissait-elle trop bien son ancienne élève. Et Guildor sa sœur.

Elle n'était pourtant pas pressée par le temps, elle aurait pu rester, passer la journée à répondre aux inlassables questions de Nienna, échanger des regards faussement épuisés avec Guildor, et satisfaire sa curiosité le lendemain, ou même le jour d'encore après. Mais elle n'avait pu attendre. Alors elle était partie, sous le simple coup d'une rumeur qu'ils avaient partagée avec elle, et d'une intuition qui lui était propre. Tout juste avait-elle eu le temps de s'assurer qu'ils s'occuperaient bien de rassurer sa fille, si jamais elle venait à trop s'inquiéter de son absence. Enya dormirait probablement encore quelques heures de toute façon, pour une fois qu'elle pouvait profiter d'un lit confortable, et après un voyage qui avait été pire qu'éprouvant pour elle.

Ils avaient entendu parler d'un nouvel élève qui avait rejoint l'Académie d'Al-Poll – l'Académie de Merwyn comme ils aimaient à l'appeler par ici – et qui était plutôt étrange. De part sa petite taille déjà, mais même ses manières, si différentes de celles des autres étudiants. On disait de lui qu'il était un Petit, pas parce qu'il était petit de taille mais juste... Et dès lors une idée avait germé dans l'esprit de la barde. Nienna et Guildor ignoraient tous deux le nom de ce Petit, mais Ambre se plaisait à penser qu'il pouvait s'agir de son vieil ami, rencontré sur les routes, quelques années plus tôt. Ne lui avait-il pas dis lui-même, sur les toits d'une auberge d'Al-Far, si elle se souvenait bien, qu'un jour il deviendrait dessinateur ? Elle avait alors acquiescé en souriant, à moitié amusée à l'époque. Mais se pouvait-il qu'il ait ensuite rejoint une Académie pour réaliser ce rêve ? C'était bien son genre. Peut-être que c'était un autre Petit, ou peut-être qu'il ne s'agissait même pas d'un Petit, mais juste d'un autre enfant de noble anormalement petit pour son âge, mais elle se devait d'aller vérifier par elle-même. Et puis, l'Académie ne se dressait pas très loin de chez Guildor, là où ils s'étaient tous installés, surtout avec Flocon lancé au galop.

D'ailleurs, la voilà déjà qui s'annonçait non loin. Elle fit ralentir un peu Flocon, elle voulait frapper aux portes de l'Académie, pas foncer dans ses murs. Elle ralentit encore, jusqu'à sauter de son cheval pour s'approcher des gardes. Ils pouvaient tout aussi bien décider de ne pas la laisser entrer, ni même l'écouter. Elle était totalement étrangère à cette Académie après tout. Mais elle ragerait bien d'avoir fait le trajet pour se voir ainsi recaler. Toutefois, ils ne durent pas la prendre pour un grand danger, puisqu'ils la laissèrent entrer sans trop de questions. Peut-être que l'instrument qu'elle avait accroché rapidement dans son dos jouait en sa faveur. Ou peut-être encore qu'ils devraient changer de gardes. Ils lui avaient tout de même dit de déposer son cheval aux écuries, et d'aller poser ses questions directement à l'intendant, lui indiquant vaguement où trouver l'un et l'autre. Elle les remercia d'un signe de tête, et s'avança à l'intérieur des murs d'enceinte.

***

Elle avait laissé Flocon aux bons soins des écuries et des gens y travaillant, puis s'était aussitôt dirigée vers les bureaux de l'intendant, suivant les explications sommaires, mais néanmoins exactes et efficaces, que lui avaient fourni les gardes. Le dit intendant n'avait pas tiqué au nom qu'elle avait avancé, ce qui l'avait conforté dans ses soupçons. Malgré tout il semblait tellement... ailleurs, étrange et particulier, qu'elle était à peine sûre qu'il l'ait vraiment écoutée. Il avait dû entendre le mot « Petit » puis avait chargé quelqu'un d'aller le chercher à sa place. Ambre avait dû se résoudre à retourner dans le hall d'entrée, non sans l'avoir remercié avant.

Depuis, elle tournait en rond, bien consciente de faire tâche dans ce monde qui n'était pas le sien. Elle aurait bien aimé, aller le chercher elle-même. Et rebrousser sitôt chemin s'il s'avérait que son instinct l'avait trahi. Mais elle ne voulait pas pousser leur hospitalité trop loin. Indiquer le chemin du bureau de l'intendant, d'accord, la laisser se balader à sa guise entre les murs de l'Académie, peut-être pas non plus. Mais il n'empêche qu'elle attendait depuis un moment et qu'elle commençait à se demander si quelqu'un viendrait un jour à sa rencontre.

Elle finit par s'éloigner quelque peu du hall d'entrée, fatiguée de tourner en rond, et s'aventura dans les jardins. Elle s'y promena quelque peu au hasard, faisant toutefois attention de ne pas trop s'éloigner de l'entrée, surtout qu'elle n'était pas seule à s'y balader, et qu'elle pouvait aussi bien manquer l'arrivée du Petit. Elle entendit alors un bruit étrange dans son dos, alors qu'elle se baladait depuis quelques minutes déjà. Elle se retourna, son instinct parlant de nouveau à sa place.

Un sourire immense et sincère se dessina sur son visage en apercevant qui était à l'origine de ce bruit étrange.

- Toupie !, s'exclama-t-elle d'un ton joyeux.

Elle s'avança vers lui, avant de se baisser pour le serrer dans ses bras sans se soucier de la terre qui salissait ses vêtements. Puis elle se releva enfin, épousseta rapidement ses genoux, et lui demanda d'un air tout aussi joyeux :

- Comment vas-tu ? Tu as du temps devant toi ? Tu veux aller te balader à Al-Poll ou tu préfères rester ici ? Tu as le droit de sortir au fait ? Tu préfères peut-être te balader dans les jardins ? Comment es-tu arrivé ici, à l'Académie j'entends ?

Elle s'arrêta alors, consciente de ressembler plus à son ancienne maître qu'à elle-même, mais sans cesser de lui sourire. Elle avait beau lui avoir posé toutes ces questions, il fallait lui laisser le temps d'y répondre. Et puis elle ne doutait pas qu'il devait en avoir beaucoup à lui poser, lui aussi. Malgré tout elle ne pouvait cacher sa joie devant le fait que son instinct ne l'avait pas trompé. Elle avait eu un doute, en l'attendant dans les jardins, et si elle avait laissé Enya toute seule pour rien ? Et si la rumeur était juste exagérée et que c'était juste un petit, et non un Petit, dont les jumeaux avaient entendu parler ? Mais tous ces doutes s'étaient évanouis dès qu'elle l'avait reconnu. Et elle était bien contente d'avoir retrouvé son ami.

Toupilipp
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MessageSujet: Re: Dis-donc, ça fait un bail !   Dis-donc, ça fait un bail ! Icon_minitimeMar 6 Déc 2016 - 15:48

- Comment tu vas ? T’as du temps devant toi ? Tu veux aller te balader à Al-Poll ou tu préfères rester ici ? Ou alors on peut sortir ? Tu préfères peut-être te balader dans les jardins ? Comment t’es arrivée ici, à l'Académie ?

Toupilipp s’écarta pour regarder Ambre. Elle était là, dans les jardins de l’Académie. Une grande marchombre-barde à la silhouette fine, au milieu des jardins bondés d’étudiants. Elle dégageait une aura particulière qui dénotait avec tout ce qui l’entourait. Et puis elle était censée être loin, normalement, à vivre des aventures incroyables. L’Académie devait être le temple de l’ennui à ses yeux. L’image avait quelque chose de vraiment irréel.

Il écarquilla les yeux. Il se les frotta. Les rouvrit. Pas de doute, c’était bien elle.

Il y eut un moment de flottement pendant lequel Toupilipp observait Ambre, et Ambre observait Toupilipp. Il ne l’avait pas vue depuis tellement longtemps ! Il ressentait tellement de choses qu’il avait l’impression de ne rien ressentir du tout. Il avait tellement de choses à lui dire, mais tellement qu’il ne savait pas par où commencer.

- Ça va et toi ? J’ai pas cours aujourd’hui alors je lisais un grand livre immense. Heureusement que t’es arrivée, je commençais à avoir mal aux bras ! Moi j’préfère qu’on aille se balader dans Al-Poll ! Tu restes combien de temps ?

Il n’attendit pas sa réponse. Ce n’était pas la peine, de toute façon il avait très envie de sortir de l’Académie l’espace d’une journée. Et elle aussi, il en était sûr.
Il se dirigea en sautillant vers la sortie des jardins. Il parlait beaucoup, sûrement pour rattraper le temps perdu. Il n’attendait pas les réponses de son amie. Il ne cherchait même pas à savoir si elle le suivait. Il ne remarquait pas non plus les regards interloqués des étudiants devant l’étrange paire qu’ils formaient. Il ne faisait pas plus attention d’ailleurs aux personnes qu’il manquait de bousculer ou aux buissons qu’il n’évitait qu’au dernier moment. Toupilipp était vraiment dans sa bulle. Il sautillait et parlait.

Il était tellement content de sortir de l’Académie l’espace d’une journée. Il était très très content aussi de retrouver son amie qu’il n’avait pas vue depuis très très longtemps ! Il ne savait pas s’il avait le droit de sortir dans Al-Poll à vrai dire. Quand il était devenu officiellement un académicien, il a dû signer des tas de papiers (qu’il n’avait pas lu) et on lui a donné un règlement, un très long règlement. Quand il a déplié le parchemin, le papier s’est dérouler sur des mètres et des mètres. Il était au moins trois fois plus grand que lui. Peut-être quatre. Avec plein plein de lignes écrites en tout petit. Autant dire qu’il ne l’avait pas lu non plus. Il devait sûrement l’avoir conservé, quelque part entre deux livres, sous son lit ou perdu au fond de son armoire. Il ne devait rien y avoir d’important dans ce parchemin de toute façon. Les règles qu’il avait besoin de connaître étaient assez simples : il fallait aller en cours, il fallait respecter les professeurs, les étudiants et tous les autres Grands de l’Académie, et il fallait ranger sa chambre. Il avait plus de mal avec ce troisième point. Il était Petit, sa chambre lui paraissait immense, il était donc très fatigant de la ranger. D’autant plus qu’il avait vécu en nomade jusqu’à présent, il n’avait plus l’habitude de posséder autant d’affaires. Le rangement était un nouveau concept étrange. Il essayait de travailler les soirs à l’élaboration d’un sort pour que toutes les choses se ranges toutes seules là où elles doivent être rangée, mais c’était un sort complexe ; et même si la bibliothèque de l’Académie contenait beaucoup plus de livres que la Forêt Maison ne comptait de feuilles d’arbre, aucun ne parlait des Petits et de leurs sorts, donc aucun ne pouvait l’aider. Donc, sa chambre n’était jamais rangée.

Peut-être le gigantesque parchemin-règlement mentionnait quelque chose à propos des sorties dans Al-Poll, une règle importante qu’il fallait suivre. Mais Toupilipp s’en fichait, et la présence de son amie marchombre le poussait à transgresser le règlement. Aucun marchombre digne de ce nom ne devrait se plier aux petites lettres tracées à l’encre sur un vieux parchemin tout pourri. Ils iraient donc à Al-Poll.

Toupilipp expliquait tout cela à Ambre alors qu’ils traversaient la cour de la Fontaine jusqu’aux écuries, à la sortie de l’enceinte de l’Académie.

-Et toi alors, qu’est-ce que tu es devenue depuis la dernière fois ? C’est quoi, l’instrument bizarre avec plein de cordes dans ton dos ? Tu pourras m’en jouer sur le toit de l’auberge d’Al-Poll ?

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MessageSujet: Re: Dis-donc, ça fait un bail !   Dis-donc, ça fait un bail ! Icon_minitimeMar 11 Juil 2017 - 0:02

La barde éclata de rire à la réponse de son ami. Elle l'imaginait bien, tentant de tourner les pages d'un livre déjà bien trop grand pour un Humain, alors plus encore pour un Petit. Et c'est à ce moment-là qu'elle se rendait compte à quel point son insouciance et sa joie de vivre lui avait manqué, à quel point il lui avait manqué. Il y a des personnes comme cela, où tant qu'elles ne sont pas dans votre vie de tous les jours, vous pouvez supporter leur absence sans problème, et à l'instant même où elles refont surface, vous vous rendez compte du manque qu'il y avait dans votre vie jusqu'à cet instant. Toupie était l'une de ces personnes.

Autant elle avait revu Nienna, et même Guildor, plusieurs fois dans ces dernières années. Autant le hasard ne lui avait jusqu'alors pas donné la chance de croiser la route de son Petit préféré jusqu'à ce jour. Ceci expliquait peut-être pourquoi elle avait été si prompte à quitter les jumeaux et sa fille adoptive, l'espace de quelques heures, pour galoper en direction de la possibilité de le recroiser. Et elle avait bien fait, son instinct avait eu raison, encore une fois, puisque ce n'était pas qu'une fausse rumeur, mais bien son vieil ami qui se tenait désormais en face d'elle.

Elle le suivit alors, vers la sortie de l'Académie, l’entraînant juste avant qu'il n'en sorte, pour tout de même aller récupérer Flocon. Pas qu'elle ne doutait des compétences des maîtres d'écurie de ce lieu, mais juste qu'ils arriveraient plus vite à Al-Poll avec. Une fois Flocon à leurs côtés, plus rien ne les empêcher de sauter sur la croupe de l'étalon, et de s'élancer vers Al-Poll. Elle les imaginait bien, escalader les toits d'une auberge de la ville souterraine, pour discuter comme avant. Ainsi, sitôt sortis de l'enceinte de l'établissement, ils s'en allèrent aussi vite vers la ville.

Ils ne parlèrent guère lors de ce trajet, le vent qui battaient leurs oreilles rendant difficile toute tentative de conversation. Et puis, ils auraient bien le temps après. Elle ignorait si son ami avait un couvre-feu, une heure limite à laquelle il devait rentrer à l'Académie, et à vrai dire, il devait probablement l'ignorer lui-même. Ils aviseraient, elle verrait bien. Peut-être que s'ils n'avaient pas assez de temps ce jour-là, elle pourrait repasser le lendemain, et peut-être avec Enya cette fois-ci. Elle était certaine que Toupilipp s'entendrait à merveille avec Enya.

Et puis, tout cela lui laissait plus de temps pour réfléchir à sa réponse. Ce qu'elle était devenue depuis la dernière fois... La dernière fois, ça lui semblait si lointain ? Que savait-il déjà ? Il connaissait Akio, il avait connu Akio, avait-il connu Flocon ? Reconnaissait-il Flocon ? Ça viendrait sûrement dans la conversation, elle espérait juste qu'il ne s'attarderait pas trop dessus, elle préférait éviter de ressasser ces souvenirs. Elle n'aimait pas y penser, elle n'aimait pas en parler.

Ils arrivèrent enfin à Al-Poll, et déposèrent leurs montures dans une écurie qui avait l'air relativement sérieuse. Elle n'aurait pas laissé Flocon n'importe où. De nouveau dans la capacité de s'entendre, Ambre entreprit de répondre aux questions de son ami.

- Alors je ne sais pas pour combien de temps je suis là. A vrai dire ce n'était pas prévu. J'étais venue passer quelques jours chez des amis qui habitent à proximité, et ils m'ont parlé d'une rumeur comme quoi un « Petit » était venu étudier à l'Académie. Cette rumeur a piqué ma curiosité, et je suis venue enquêter. Et je suis bien contente de l'avoir fait !

Elle n'attendit pas de réaction de son ami, sachant pertinemment que si elle le laissait parler, ne serait-ce qu'un instant, elle aurait quinze questions de plus auxquelles répondre.

- Et autrement... Et bien ça fait un moment, donc ma vie a beaucoup changé depuis la dernière fois, comme la tienne j'ai l'impression ! Déjà, j'ai une fille.

Elle s'était arrêtée et retournée, avant de prononcer ces derniers mots, pour pouvoir profiter de la réaction de Toupie à ces mots. Et ça n'avait pas loupé.

- Elle s'appelle Enya. Elle a huit ans. Et elle est absolument adorable. Je suis sûre que tu l'adorerais ! Peut-être que vous pourriez vous rencontrer un jour, ce serait chouette tu ne crois pas ?

Son regard s'assombrit un instant, et elle entreprit de répondre d'avance à la question que toute personne ayant connu Akio pourrait se poser.

- Je l'ai adopté.

Ou une autre manière de dire : non, ce n'est pas la fille d'Akio.

Elle comprenait difficilement comment quiconque pouvait s'imaginer qu'elle ait pu avoir un enfant avec cet homme. Ils auraient, à terme, fait un horrible couple, et pire, auraient probablement fini par s’entre-tuer. Mais elle ne pouvait s'empêcher de perdre un peu de sa joie de vivre, chaque fois qu'elle se rappelait qu'il n'était plus de ce monde. Oh, jamais elle n'aurait pu imaginer un futur avec lui, élever Enya ensemble par exemple. Non, c'était impossible. Mais jamais elle ne lui aurait souhaité la mort non plus, encore moins une mort si cruelle. Bien qu'à une époque, elle aurait pu, elle-même, être celle qui tenait le couteau ensanglanté. Elle chassa le nuage qui embuait ses yeux en secouant la tête. Puis continua de parler.

- Et cet instrument comme tu dis, commença-t-elle, faisant glisser l'instrument de son dos, pour pouvoir le montrer au Petit, c'est un cistre. Et il n'a pas « plein de cordes » juste huit ! Bon, d'accord, c'est pas mal, fit-elle avec un sourire. Et bien sûr ! A ton avis, pourquoi je l'ai emmené !

Et sitôt dit, elle l'emmena à travers la foule grouillante de cette grande ville de l'Empire, jusqu'à une auberge qu'elle affectionnait tout particulièrement, parce qu'elle était particulièrement haute et promettait ainsi une vue incroyable et inhabituelle sur la ville. Elle grimpa, sans jeter un œil à son ami, convaincu qu'il pouvait la suivre sans problème, et une fois arrivée en haut, s'installa contre une cheminée pour commencer à jouer un peu de son cistre. Malgré ces dires, ce n'était pas un instrument aisé, et elle n'avait réussi à le dénicher que trop récemment pour pouvoir y jouer des morceaux incroyablement compliqués. Elle ne jouait donc que des petites mélodies simplistes, mais mélodiques malgré tout.

- Et toi alors ? Tu es finalement aller étudier le dessin à l'Académie ? C'est dingue ! Comment tu es arrivé ici ? Et pourquoi l'Académie de Merwyn, et pas une autre ? Et qu'est-ce que tu as fait entre temps?

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MessageSujet: Re: Dis-donc, ça fait un bail !   Dis-donc, ça fait un bail ! Icon_minitimeDim 14 Oct 2018 - 12:44

Ambre avait un enfant. Ça alors. Jamais Toupilipp n’avait imaginé qu’Ambre ait pu avoir un enfant. À vrai dire, il ne s’était jamais posé la question non plus. Pour lui, les enfants des Grands sont juste des Grands plus petits, et donc forcément plus sympathiques. La seule vraie différence entre les Petits et les petits des Grands c’est que les uns grandissent et pas les autres. Il y avait peu d’enfants dans la Forêt Maison. De temps en temps un bébé naissait, ça crie de partout, ça pleure toute la nuit, et les voisins changent d’arbre pendant que les parents tentent de le faire taire en le gavant de framboises. Le vieux Oulbill se vantait d’en avoir fait rentrer vingt-quatre et demi dans la bouche de son fils, et depuis il n’a plus jamais pleuré. Il n’a plus jamais mangé plus de framboises non plus.

- Je l'ai adoptée, précisa-t-elle.

Adoptée ? Ce mot n’existait pas chez les Petits. Est-ce que ça voulait dire que ce n’était pas vraiment l’enfant d’Ambre ? Elle n’est pas sortie de son ventre ? Dans le fond, tant mieux, ça doit faire très très mal de s’ouvrir le ventre pour en sortir un bébé. D’après une légende, chez les Petits, certains bébés sortent directement de l’écorce des arbres et choisissent eux-mêmes leurs parents. Mais tout le monde sait que c’est une excuse pour les couples qui ont eu honte d’avoir fait des trodderies alors qu’ils n’avaient pas vraiment le droit. Est-ce que ça veut dire qu’Ambre a fait des trodderies avec quelqu’un et qu’elle ne voulait pas l’avouer à Toupilipp ? Non, certainement pas. Et puis cette question ne l’intéressait pas. Ambre avait bébé, c’est tout.

Alors qu’ils cheminaient parmi la foule d’Al-Poll (ou plus précisément, alors qu’Ambre se glissait entre les passant et que Toupilipp évitaient leurs pieds tant bien que mal), il sentit son cœur se serrer. Son amie lui avait manqué, et il ne s’en était pas vraiment rendu compte jusqu’à ce qu’il la vit dans les jardins de l’Académie.  Tant de temps s’était écoulé depuis la dernière fois, ils avaient vécu tant de choses différentes… Toupilipp avait rejoint l’Académie et s’était assis derrière plein de bureaux trop grands pour écouter plein de professeurs trop arrogants, il n’avait pas tout écouté mais avait beaucoup appris, pendant que son amie avait eu un bébé et avait appris à jouer de l’instrument à plein de cordes. Autant d’évènements qu’ils n’avaient pas vécus ensemble. Mais après tout, tant mieux, comme ça ils ne s’ennuiraient pas ce soir !

Ils arrivèrent à l’auberge et grimpèrent sur le toit. Ambre se mit à jouer de son instrument à plein de cordes. Toupilipp était fasciné par les va-et-vient de sa main sur le manche de l’instrument, par les mouvements arachnéens de ses doigts qui pinçaient les cordes. Il n’y avait pas beaucoup d’instruments de musique dans la Forêt Maison, et aucun n’avait l’air aussi compliqué que celui d’Ambre. La plupart n’étaient que des instruments à vent taillés grossièrement dans des bouts de bois dont on ne pouvait sortir que deux ou trois notes. Sinon on tapait sur des bouts de bois avec d’autres bouts de bois et on dansait par-dessus.

Ambre lui posa plein de questions, mais Toupilipp n’écoutait pas.

- Oui oui oui. Je peux essayer ton cuistre ? S’il te plaît ? J’ai jamais vu un cuistre avant et j’ai jamais entendu quelqu’un en jouer si bien ! Je peux essayer, dis ? On ne souffle pas dedans ? Chez nous on souffle dedans pour faire des sons, et il faut souffler super fort, et ça fait mal aux joues et à la gorge, et en plus ça n’a pas bon goût. Parfois on écrase des framboises sur le bout pour que ce soit meilleur, mais quand ça n’a plus de goût on n’a plus le goût de jouer. Je peux essayer ?


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Dis-donc, ça fait un bail !
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