Clarysse avait passé sa matinée dans les montagnes. Elle s’était levée tôt, bien avant l’aube et s’était assurée que les chevaux de l’Académie allaient bien. Certains dormaient mais d’autres c’étaient éveillés en la sentant arriver. Car oui, même si elle pouvait être la plus silencieuse possible, elle n’avait pas encore réussi à tromper leurs sensibles naseaux. Ils n’avaient pas l’air étonnés de la voir partir si tôt, ils en avaient l’habitude. Clarysse n’avait pas besoin de dormir beaucoup et aimait bien profiter de la quiétude matinale des montagnes pour s’entraîner. Elle caressa quelques-uns des chevaux pour les saluer puis parti en courant vers les montagnes. Il lui fallut une bonne heure de montée pour atteindre sa première destination, une paroi verticale qu’elle escaladait pour atteindre un plateau isolé et calme. Elle changeait souvent d’endroit pour s’entrainer mais celui-ci était son préféré. Elle se trouvait sur un plateau avec un petit lac d’eau claire de plusieurs mètres de diamètre. Il n’était pas grand et surplombait la vallée. La vue était incroyable, tout paraissait si petit, si futile. L’air y était un peu raréfié mais pas autant que si on se décidait à monter plus dans les montagnes. Le vent était omniprésent et semblait couvrir tous les autres sons.
La marchombre une fois en haut retira sa tenue en frissonnant et plongea dans le lac en une courbe parfaite. Elle se laissa couler au fond, se laissa bercer par le doux rythme de l’eau en dansant avec elle. Puis lorsque ses poumons furent prêts à exploser, elle se propulsa d’un coup de pied vers la surface. Lorsqu’elle la creva, elle souriait. Elle nagea pendant plusieurs minutes puis lorsqu’elle sortit de l’eau et commença la gestuelle marchombre. Elle en maîtrisait maintenant tous les gestes parfaitement et ne cessait améliorer sa souplesse et sa maitrise. Elle se vidait l’esprit. Lorsqu’elle eut fini, elle continua ce pour quoi elle s’entrainait depuis des semaines. Elle avait réussi pour la première fois quelques jours avant. Alors, elle recommença ce qu’elle considérait être une des premières étapes de devenir une chevaucheuse de brume. Elle avait encore beaucoup de chemin à faire. Elle avait saisi une partie du temps de l’eau du lac et avait réussi à s’harmoniser avec lui. Elle pouvait donc marcher sur le lac, enfin marcher non pas encore mais courir oui. Elle survolait littéralement l’eau claire et glacée en posant bien ses pieds à plat.
Après plusieurs heures d’entrainement en tentant d’adapter son temps à celui de l’eau en ralentissant le rythme de course et quelques bains glacés, elle finit par s’arrêter, essoufflée. Elle se rhabilla et redescendit la montagne en sens inverse. Elle partit en vitesse, courant presque à la verticale en défiant la gravité. Elle adorait ça, cette sensation d’adrénaline qu’elle ne ressentait qu’à ces moments-là. Elle rentra à l’Académie toujours en courant, heureuse et détendue. Elle était certaine que Baka son assistant allait très bien gérer les écuries en son absence. Il avait maintenant l’habitude. Elle se salua en rentrant :
-Salut Baka ! Tout va bien ? Il lui sourit et acquiesça en finissant de nettoyer le box. Elle monta dans ses appartements, se doucha et se changea et commença sa routine de la journée, elle nettoya des box, fit sortir des cheveux, en prépara pour des élèves et des professeurs et continua de former Baka. Alors qu’elle se trouvait à étaler de la paille dans un box, elle entendit des pas hésitants derrière elle, puis, une voix jeune qui l’appelait, elle ne leva pas tout de suite la tête, préférant finir ce qu’elle était en train de faire. Lorsqu’elle eut étalée tout le foin et que la personne réitéra son appel, elle se retourna, elle n’aimait pas trop être dérangée lorsqu’elle travaillait mais bon, ça faisait partie de son travail de répondre aux questions des curieux. Elle sourit, posa sa fourche contre la porte ouverte du box et attendit la question. Elle vint assez rapidement, enfin, le jeune garçon qui se tenait devant elle en avait deux.
-Bonjour, apprenti Chevalier. Oui, je suis Clarysse, et je m’occupe des Écuries. Si tu veux tu peux m’aider avec tout ce foin, il y a une seconde fourche dans la pièce juste sur ta gauche, celle qui est pleine de selles. Il revint avec la fourche bien trop grande pour lui, mais plein de bonne volonté, il l’aida à préparer l’autre box. Il lui suffisait de prendre la paille avec la fourche et de l’étaler sur le sol en couche épaisse. La petite femme lui expliqua l’intérêt de leur travail.
-Tu vois, ça c’est pour que ton cheval se sente bien et s’il se sent bien, il sera de meilleure humeur et acceptera mieux ce que tu lui demandes. Où que soit le Chevalier, il doit toujours prendre soin de son cheval et de son confort. On change la paille tous les jours ici. Ensuite, la jeune femme montra au garçon comment leur donner à manger. Elle lui expliqua les rations de grain et on les mettre. Il l’aida ensuite à remettre de l’eau dans chaque seau en bois présent dans les box. Il était très volontaire et posait des questions. Enfin, ils se rendirent, avec un licol et une longe, dans le petit pré à côté des écuries, où se trouvaient chevaux et poneys et elle lui demanda :
-Lequel souhaites-tu pour ta première leçon ?[Désolé pour le temps de réponse
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