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 Sous les masques de nos visages. [Inachevé]

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Méline Hil'Natane
Méline Hil'Natane

Apprentie Marchombre
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MessageSujet: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeMar 4 Sep 2012 - 22:09

Mais ou était passée l'agitation ? Et le bruit ?
Le brouhaha constant qui régnait dans l'Académie avait disparu, totalement, purement et simplement, comme fond la neige au soleil. Il est vrai que dehors, le beau temps s'était enfin décidé à pointer le bout de son nez, le printemps tant attendu montrait aux élèves de nouvelles facettes de l'académie, et ces derniers s'étaient rués dans les jardins et sur les toits, pour faire bronzette et somnoler, tous?  
Non, un village résistait encore et toujours à l'envahisseur Méline profitait de ce calme étrange pour visiter l'Académie de fond en comble. Et elle avait commencé par les cuisines. Hantée par des envies de sucre et de chocolat, malgré les remontrances légères de Kirf', elle s'était laissé guider par son instinct, armée d'un sac en toile et d'un appétit solide. Il ne lui avait pas fallut plus de quelques minutes pour parvenir à l'entrée de la caverne d'Al Hi-Bab'a, qu'elle avait pillé sans vergogne. Le butin, jugea-t-elle, était fort plaisant: trois pains au chocolat, deux éclairs, un pâté de termite, deux larges tranches de pain d'épices, et pour clore le tout de façon royale, une meringue grosse comme un poing.
Notez, qu'elle n'avait pas mangé de sucreries depuis deux longues heures, et que son pauvre estomac en manque commençait à gargouiller sérieusement. Avançant au hasard dans les couloirs, descendant et montant des escaliers jusqu'alors inconnus, elle parvint après une longue excursion dans une salle vide, avec une grande estrade et des gradins, le théâtre. Tout le contenu de son sac une fois exposé, elle saisit un petit pain, encore chaud et croustillant, et le mordit à pleines dents, proche de l'extase, elle le mangea en entier, sentant le chocolat fondre dans sa bouche, libérant des arômes suaves. Avidement, elle en prit un deuxième à qui elle fit subir le même sort, puis le troisième et malheureusement dernier. Ni les calories présentes dans les confiseries, ni les reproches de son maître n'aurait pu la priver de ce plaisir. Elle lécha les miettes collées à ses doigts.

- J'aurais préféré être fille de pâtissier. La noblesse ça pue.

Faisant craquer ses doigts, elle avança sur l'estrade, posa son trésor à terre, et fit un équilibre. Sur les deux mains, puis la droite, puis la gauche. Elle se laissa tomber dans une roulade gracieuse avant de sourire.
Elle était devenue agile. Enfin, plus agile que nombre de ses anciens amis. Pas assez agile selon elle.
Les séances de musculation aussi avaient porté leurs fruit, et la Kaelem se sentait... moins... flasque.
Et il y avait la gestuelle. Quand elle la faisait, quand elle se fondait dans l'état d'esprit marchombre, elle savait que c'était sa voie, que rien ne pouvait l'en séparer.
Méline traversa la salle en enchaînant roues, sauts, ponts et acrobaties de saltimbanques.
Si ses parents la voyaient... que diraient-ils? Ils avaient une vague notion de ce qu'était un marchombre, mais la Voie leur était plus qu'inconnue. Ils se trompaient certainement sur toute la ligne.
Elle attrapa un éclair à la vanille qu'elle dégusta la tête en bas -expérience étrange, je vous l'assure-, manqua de s'étouffer, et se positionna en tailleur pour reprendre son souffle.
Du bout de son ongle, elle suivit les défauts du parquet, les trous dans le bois, les taches diverses.
D'où elle était, elle voyait toute la salle, et c'est sans difficulté qu'elle reconnut le visage familier et entouré de boucles brunes, de la jeune fille qui venait de rentrer. Son cerveau fit facilement le lien entre elle et la demoiselle un peu éméchée à la soirée de Shao.

- Ichel ? Bonjour !

Elle sauta de son perchoir, et monta jusqu'à la jeune fille, lui tendant un éclair au chocolat en parfait état, conservé dans une petite boite de matière étrange, conçue pour garder des aliments. Ses parents l'appelaient le Tupaire-Ouare, et ce n'est que depuis peu que Méline avait compris son utilité.

- Tu en veux un peu?

Elle ne lui avait pas laissé le temps de parler, la pauvre. Ça ne se fait pas de sauter comme ça sur des gens qu'on a à peine aperçu lors d'une soirée. Consciente du gène qu'elle pouvait provoquer, Méline baissa le bras et laissa un sourire amical se peindre sur ses lèvres.

Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeMer 5 Sep 2012 - 19:22

Nuit et silence. Une silhouette se glissait dans les couloirs, sans un bruit. Des boucles brunes disparaissant au tournant d'un angle, deux yeux observant les lieux avant de passer son chemin ou encore le manche d'un luth accroché dans un dos plus rapide qu'un regard.
Ichel n'avait pas le droit de se trouver à une telle heure dans les couloirs, mais surtout, elle avait bien trop peur de se faire griller par son maître. Non parce qu'il était garde et qu'il l'enverrai dans les appartements de la primat des kaelems, mais parce qu'il lui reprocherait sans doute de ne pas être assez discrète. Bien au contraire, il lui demanderait de réessayer en passant devant les appartements de l'Intendant, voir mieux, aller chercher quelque chose à l'intérieur. Un vrai trouble fête, il ne la punirait pas pour cette virée nocturne, il l'encouragerait.
Bien étranges étaient les marchombres. Retirés dans leur monde, ils n'écoutaient la voix de personne, à part celle de leur maître. Chacun à égalité, aucun arpenteur de la voie n'était supérieur à un autre. La liberté était leur maître mot. Marchombre. La kaelem aimait cet idéalisme, elle aimait l'idée de ne dépendre de personne, d'être seule maître de son destin. Et elle le vivait à fond.

Se déplaçant donc de couloir en couloir, elle n'avait pas de réel but précis. Sa seule envie : comprendre la nuit. Un des nombreux mystères marchombres : leurs étranges envies. Un guerrier ne verrait pas la subtilité de la nuit, il n'essayerait même pas de l'écouter. Son seul avantage pour lui, serait pour une attaque furtive. La nuit est toujours un bon allié lorsque l'on sait l'utiliser à son avantage.
Ichel écoutait la nuit comme le lui avait enseigner Arro. Ecouter. Le maître mot de chacun de ses cours. A force, elle avait pris l'habitude d'ouvrir ses sens de musicienne à tout se qui l’entourait. Elle ne manquait pas une seule occasion d'écouter quoi que ce soit, ne serait-ce que le pas de la fourmi qui porte son lourd butin sur son dos.
Elle essayait de se balader le plus possible avec son luth afin de pouvoir mieux comprendre les chants offerts par le monde, mais elle ne pouvait pas toujours l'avoir sur elle. Un cours de combat n'était pas très conseiller pour un luth ou encore une escapade dans les montagnes. Ce n'était pas qu'elle n'était pas capable de le faire, elle n'avait simplement pas envie d'abîmer un si beau travail. L'artisan qui l'avait confectionné avait fait preuve d'un art hors du commun ; elle lui serait éternellement reconnaissante. Une fois l'instrument accordé, chaque corde vibrait d'un son unique. Une merveille pour les oreilles.
Même si elle aurait bien voulu l'emporter partout où elle allait afin de pouvoir en jouer dans des endroits les plus improbables les uns que les autres, elle ne le faisait pas. Cet objet était un cadeau bien trop précieux.

Réajustant son instrument dans son dos, elle avait eu envie de se rendre sur les toits, mais son envie passa bien vite. Même si le vent lui donnait un ré des plus remarquable, elle avait envie de changer de lieux. Un endroit dans lequel elle n'avait jamais encore joué, un endroit qui lui donnerait une acoustique différente. Ou plusieurs ? Car Arro, dans sa bonté divine, lui avait donné sa journée. Mais ne croyez pas que c'était tout ! Il lui avait donné sa journée, mais la nuit risquait d'être difficile. Ou dans tous les cas, haute en couleurs.
Donc, elle pouvait se permettre de passer la journée à se déplacer de lieu en lieu afin de tester les différentes acoustiques. Peut-être trouvera-t-elle un lieu qui sortirait du lot, lui faisant découvrir une nouvelle facette de la musique, des sons et des notes. Un lieu qui résonnerait comme milles luth à l'unisson ? Elle n'en savait trop rien. Mais elle aimait jouer et surtout, gratter les cordes de son instrument dans différents lieux à chaque fois. Jamais au même endroit.

Elle passa donc son chemin et se mit en direction d'une salle quelconque. Tiens, les cuisines, pourquoi pas. Il y avait tant de mouvements dans ce lieu, qu'il était bien possible de créer une symphonie rien qu'avec les sons des casseroles, des cuillères, des assiettes, de l'eau qui coule, du savon et tous les autres sons que le maître cuisinier et ses apprentis faisaient tout au long de la journée. Lorsqu'elle y fut enfin, voyant déjà l'activité folle des lieux à une telle heure, elle se casa dans un petit recoin, souriant au regard scrutateur du cuisinier et commença à jouer. Ils ne refusèrent pas ces sonates et danses qu'elle improvisa, cela les rendaient moins stressés – ou stressant, cela divergeait selon les avis – . L'endroit était empli de sons avec lesquels s'amuser, mais rien de bien extraordinaire en somme. Elle passa plus d'une heure dans les cuisines à leur composer des chansons, mais l'heure du petit déjeuner approchait gentiment et ils devenaient de plus en plus envahissants avec les sons de leurs instruments personnels. Leurs couverts devenaient bien trop bruyants pour elle et son luth.
Elle déménagea donc, après s'être saisie de deux petits pains tout frais sorti du four, pour préférer le calme des serres. Elle dévora les deux pains avant de recommencer à jouer, la bouche encore pleine de miettes.
La matinée se déroula ainsi ; elle migrait de salles en salles, de lieux en lieux et jouait sans cesse. Ses doigts ne souffraient même pas du contact des cordes tant elle aimait la musique qui sortait de la caisse de résonnance.

Une énième porte passée, elle eut une idée improbable. Pourquoi ne pas aller jouer dans les dortoirs détruits des lotras ? L'acoustique devait être génial et puis au moins, elle ne risquait pas d'être dérangée. Elle se dirigea donc dans les anciens dortoirs et y fut bien rapidement. Elle s'installa sur une poutre qui traversait toute la salle après s'être faufilée avec difficulté jusqu'à cet endroit.
Elle eut à peine le temps de jouer deux danses qu'une voix résonna dans la pièce.


- Qu'est-ce que tu fais là ?! T'as pas le droit d'être ici !


Un garde ! Elle ne l'avait pas entendu et il était vrai qu'elle n'avait rien à faire ici. Si il l'attrapait, elle risquait de passer un sale quart d'heure et elle ne voulait pas perdre son temps dans les appartements de la primat, surtout pas. Elle ajusta vite son luth dans son dos et prit la poudre d'escampette. Sauf que le garde ne l'entendait pas de cette oreille. Il la suivit dans un dédale de couloirs sans vouloir la laisser en paix. Heureusement pour elle, il n'avait pas vu son visage. Pour l'instant, elle ne risquait rien. Il ne fallait juste pas qu'elle se fasse attraper.
Elle se retrouva soudain dans un long couloir et une porte semblait à demi ouverte. Elle réussit à se faufiler à l'intérieur et après l'avoir refermé derrière elle, elle écouta les pas de l'homme s'éloigner. Ouf, elle l'avait échappé belle.
Elle se retourna et se rendit compte qu'elle se trouvait dans le théâtre de l'Académie ; jamais elle n'y avait mis les pieds. Une scène, des sièges rouges un peu partout en demi-cercle. Une belle salle. Et l'acoustique ? Sans doute à vous couper le souffle vu la forme de la salle et son utilité.
Elle contemplait les lieux alors qu'une voix résonna en contrebas. Elle abaissa les yeux et vis une silhouette connue s'approcher d'elle, lui présentant un éclair au chocolat. Elle sourit en reconnaissant la fille qui était blottie dans les bras de Lev à la fête avant de prendre l'éclair avec l'eau à la bouche.


- Salut Méline ! Merci, j'veux bien. Ca tombe bien, j'avais un petit creux.


Elles échangèrent un sourire, un regard. Le silence allait s'installer, mais la marchombre ne le voulait pas. Elle préférait le savourer seule. Un tête à tête avec lui.
Ichel descendit donc les marches et se jucha sur la scène d'un seul saut. Atterrissant sur ses deux pieds, elle se tourna et découvrit la salle d'un tout autre angle. Elle déposa son luth doucement en faisant attention de ne pas le tacher de chocolat. Elle mordit à pleine dent dans l'éclair avant de parler à Méline qui se trouvait encore sur les marches du haut.

- Alors, j'ai cru comprendre par ta façon de bouger que t'étais marchombre ? Ca se voit à des kilomètres.

Elle lui envoya un grand sourire avant d'engouffrer la fin de l'éclair dans sa bouche. Elle l'avait englouti en deux minutes seulement, mais qu'est-ce qu'il avait été délicieux !
Elle se sentait d'humeur à questionner la kaelem – comme toujours dirons-nous.


- C'est qui ton maître ? T'as découvert l'Académie, tu t'y sens bien ? On est dans la même maison, mais on a toujours pas fait connaissance.

Un immense sourire lui barrait le visage.




Méline Hil'Natane
Méline Hil'Natane

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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeVen 7 Sep 2012 - 19:42

Souriante, Méline avait suivi la jeune marchombre du regard, elle avait bondi sur l'estrade, et entamé sa part d'éclair -celui au chocolat, le meilleur. Oubliant les bonnes manières, l'apprentie marchombre courut dans l'escalier qui descendait à la scène, prit appui sur ses mains et se hissa au coté d'Ichel, assise en tailleur.
Unissant toutes ses forces, elle se retint d'ouvrir son sac, sachant qu'elle ne pourrait résister à la meringue sucrée qui l'y attendait patiemment.

- Sérieusement? Lança Méline, tout sourire. Eh bien merci, c'est la première fois qu'on me le dit, et ça fait toujours plaisir.

Saisissant cette occasion pour parler, Ichel, qui semblait plutôt bavarde, continua sur sa lancée. Méline écouta ses questions sans broncher, rien ne lui faisait plus plaisir que de passer du temps avec des gens comme ça, ouverts et gourmands, des interrogations plein la tête et du gâteau plein la bouche. A côté de la jeune fille se trouvait un luth, Méline reconnut l'instrument facilement, elle avait souvent vu des musiciens en jouer, lors de fêtes ou de réceptions, mais jamais d'instruments aussi ouvragés et fins que celui qu'elle avait sous les yeux.
Sa main droite passée dans ses cheveux, elle mit un instant avant de répondre à Ichel, fixant le plafond de la salle, où pendait un lustre de cristal qui semblait proche de s'écraser au sol. Quand avait servi cette salle la dernière fois, c'était un mystère, mais elle avait du servir longtemps, car le passage de nombreux hommes ou femmes avaient patiné la parquet aux couleurs chatoyantes.

- Une devinette, se décida Méline quand elle perçut le regard interrogateur qu'Ichel posait sur elle. Élève d'Elera, cheveux blancs, maître marchombre depuis depuis peu.

Sourire, encore.

- d]]D[/b]u côté de l'Académie, je trouve cet endroit magnifique, et je m'y sens tout à fait à l'aise. Et puis j'ai peu de temps libre, c'est un peu compliqué pour faire la connaissance de tout le monde...

Ne laissant pas à Ichel le loisir de lui poser d'autres questions, elle prit la meringue qui sommeillait dans sa sacoche, la rompit en deux, et commença à suçoter la première partie, laissant la seconde bien en évidence, au cas où son interlocutrice en voudrait.

- Où as-tu appris à en jouer?


Souvenirs


- Viens Méline ! Ils vont commencer!

Se tenant la main, frère et soeur, ils fendent la foule. Autour d'eux, hommes et femmes se pressent, vêtus de robes ou d'habits luxueux, pour s'installer sur des fauteuils libres.
Grouillante, la salle est pleine de monde, et les chaussures de la petite fille de huit ans lui mordent les pieds. Écartant les personnes sur leur chemin, Lorio joue des coudes. Si bien qu'ils finissent par apercevoir leurs parents.
Enfin.
Ils saluent leur mère, leur père, se font gronder pour leur retard, puis tout commence, l'orchestre s'installe.

- Messieurs et mesdames. Bienvenu à notre concert trimestriel, sur la scène du grand "Théâtre des Fleurs" !

La foule acclame, les musiciens s'accordent dans un grand bruit, Méline a mal aux pieds. Elle observe la salle, son nom lui va si bien. Le plafond, oeuvre des dessinateurs, représente un ciel bleu légèrement nuagé, perpétuellement en mouvement. Les sièges sont tous des variantes de pastel, et du premier balcon, la famille Hil'Natane peut apercevoir en contrebas un arc-en-ciel de fauteuils, et un arc-en-ciel de personnes. Les murs ne sont pas ornés et dorés, ils sont pâles et l'on peut apercevoir des motifs floraux par centaines.
La petite fille saisit une paire de jumelles et observe un instant les flûtistes. Leurs instruments rutilants aux reflets argentés la passionne, le son qui en sort est clair, aigu, divin, il lui fait chavirer le coeur. Elle survole les contrebassistes, les violonistes, s'arrête sur le luth, dont le son léger ne tiendrait pas si ils étaient moins nombreux, mais ils sont nombreux, à un point qui fait sourire l'enfant.


Réalité


La réponse d'Ichel la ramène à la vraie vie. Méline hésite un instant avant de demander

- Tu voudrais bien me jouer un morceau?

C'est comme tu veux, mais içi, au moins, l'acoustique doit être épatante. Dis, tu me joue un morceau?

-Info sans importance: Si tu enlèves cette dernière ligne, tu auras 666 mots. promis, j'ai pas fait exprès.Sisi !-

Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeDim 16 Sep 2012 - 13:18

L'autre kaelem rejoignit très vite Ichel sur l'estrade et s'assit à ses côtés après s'être réjouie du compliment qu'elle venait de lui faire. Elle avait posé ses yeux sur le luth d'Ichel et cette dernière devinait les pensées de la jeune fille.
Méline se passa la main dans ses cheveux avant de répondre à la question par une devinette. Ichel sourit ; elle aimait bien cet état d'esprit. Joueur.
Elève d'Elera. Il y avait eu Lya et Kirfdéin. Elle n'avait pas eut vent qu'ils aient passé l'Ahn-Ju et fini leur trois années d'apprentissage. Si elle était l'élève de la folle, la marchombre serait bien déçue. Tomber dans d'aussi mauvaises mains, enfin, de son point de vue. Il était vrai que leur rivalité était ridicule, mais c'était comme ça. Ichel n'appréciait pas Lya, et vice versa. Tueuse de musique ! La marchombre ne la supporterait jamais, car elle avait bien failli détruire un travail méticuleux à cause de stupides cailloux. Elle n'avait qu'une seule envie à chaque fois qu'elle la voyait : lui mettre son pied là où elle pensait. Mais ce n'était pas le sujet de cette journée et nous allons l'écourter car elle était bien capable de disserter dessus durant une éternité. Nous vous épargnons donc cela, très cher lecteur.
Autrement, il restait la possibilité de Kirfdéin, mais qui savait si Elera n'avait pas eu d'autres élèves avant eux. Cependant, elle ne pouvait plus douter lorsqu'elle entendit l'indice suivant. Des cheveux blancs, ce n'était pas courant pour un jeune homme, il ne pouvait donc s'agir que de l'ancien aequor. Ah, maître marchombre depuis peu. C'était pour cela qu'elle n'en avait pas encore entendu parler. Il fallait dire que les marchombres restaient discret lorsqu'il s'agissait de leur guilde, de leur voie. Aucune fuite, aucune rumeur. La guilde des marchombres. Libres, sans aucunes attaches, en harmonie avec leur rythme. Avec la musique de leur monde propre à eux-même.

Méline souriait encore lorsqu'elle répondit à la deuxième question de la kaelem. Un endroit magnifique sans aucun doute possible, paisible et silencieux. Même si parfois quelques ombres désastraient le tableau qu'était l'Académie de Merwyn. Un lieu tout à fait tranquille pour quiconque cherche la sérénité et l'harmonie. Ses endroits tous aussi surprenants les uns que les autres, ses lieux incroyables tels que la cascade, le lac, les montagnes, les plaines, mais aussi les nombreuses pièces de l'Académie, toutes aussi spectaculaires en beauté les unes que les autres. Aucune salle ne se ressemblait, aucuns appartements étaient identiques. Une oeuvre de Merwyn Ril'Avalon. Elles possédaient toujours quelque chose de spécial, mais Ichel se doutait que ce n'était pas l'architecture du bâtiment qui faisait l'âme de l'Académie. Non, c'était bien plus que cela. L'âme de cette école, la chose qui la faisait battre était ses élèves et ses professeurs. Sans eux, elle n'existait plus. Elle n'était plus rien, à part un tas de pierres entassées les unes sur les autres. Rien d'autre, rien de bien glorieux.

C'était certes compliqué de connaître toutes les personnes qui vivaient entre ces murs, il y en avait beaucoup trop. Même Ichel ne les connaissait pas tous. Trop de gens, pas assez de temps.
Méline fouilla soudain dans son sac et en sortit une meringue qui avait l'air extrêmement sucrée. Elle la rompit en deux et mis une moitié bien en évidence devant Ichel avant de savourer l'autre qu'elle tenait encore dans ses mains. La kaelem sourit à sa nouvelle rencontre et écouta la question qu'elle lui posa. Cependant, elle fut bien vite prise au dépourvu.
Où avait-elle appris à jouer ?
La réponse était bien trop loin dans le passé, enfouie sous les décombres des souvenirs. Douloureux pour la plupart. Des visages, trois regards. Un père, un frère et... une mère. Trois modèles pour lesquels elle aurait tout fait. Sauf qu'elle ne le pouvait plus. Deux d'entre eux étaient morts, ou disparus. Dans tous les cas, ils n'étaient plus. Et le dernier... Elle en avait plus qu'assez de penser à lui, de penser à leur dernier regard. Le traître. Elle se demandait jours et nuits comment il avait osé commettre une telle félonie envers sa famille, envers l'éducation que ses parents lui avaient donné, envers sa soeur. Envers elle. Elle qui avait toujours cru en lui, elle qui l'avait toujours pris pour quelqu'un d'incroyable, d’honorable et de respectable. Quelqu'un sans aucun défaut. Elle l'avait pris pour son héros avant qu'il ne la trahisse. Avant de rejoindre le camp ennemi. Mercenaires.
Elle éloigna bien vite ces pensées de peur de se montrer désagréable avec Méline.

Où avait-elle appris à jouer ? C'était sa mère qui lui avait appris l'art complexe du luth. Depuis ses plus jeunes années, la mère de la marchombre lui avait chanté des berceuses, elle les avait jouées sur son luth blanc. Ichel avait bien vite voulu faire comme sa maman. Elle avait essayé et s'était trouvé un talent pour l'instrument à cordes. Elle avait hérité de celui de sa mère et l'avait chéri jusqu'au jour fatidique. Depuis ce jour, elle n'avait plus jamais retouché à l'instrument. C'était une chose qu'elle faisait avec elle et elle ne le pouvait plus. Alors elle avait décidé de ne plus touché au luth. Aujourd'hui, il prenait la poussière dans sa fourre noire, sous son lit.
Aujourd'hui, elle en avait un autre. Noir de nuit, cadeau de son maître. Grâce à lui, elle s'était remise à jouer. Elle s'était remise à vivre la musique, à écouter les sons qui l'entouraient, à laisser son ouïe vagabonder à son bon vouloir.
La marchombre sortit de sa rêverie et répondit à Méline.


- C'est ma mère qui m'a appris.

Une simple réponse de quelques mots, elle n'avait pas besoin d'en savoir plus. Elle n'avait pas besoin de savoir, tout simplement. La nouvelle kaelem ne s'arrêta cependant pas là ; elle demanda une prestation à l'ancienne Félixia. Pourquoi pas après tout, elle s'était émerveillée de l'acoustique que pouvait contenir cet endroit et elle regretterait de quitter ces lieux sans avoir ne serait-ce essayé de gratter une seule fois sur les cordes.

- Bien sûr, avec grand plaisir.

Ichel s'installa confortablement et prit son luth qu'elle déposa sur ses jambes. Les mains posées avec délicatesse sur l'instrument, celles-ci commencèrent soudain à danser sur les cordes en métal.
Le son cristallin de l'instrument se répercuta contre les murs avant de revenir vers les deux jeunes filles. La marchombre jouait une sonate enseignée par sa mère, un morceau qu'elle avait tant joué. Elle le connaissait par coeur. Des notes toutes aussi belles les unes que les autres, emplies de souvenirs.
Ichel ferma les yeux ; ses mains dansaient seules, elles savaient où aller. La marchombre écoutait la musique, elle la ressentait. Elle s'imprégnait de ses accords.
Elle était presque en transe.
Plusieurs minutes passèrent, elle ne semblait pas s'arrêter. La musique paraissait durer une éternité. Soudain, le rythme s’accéléra, les notes redoublèrent d'efforts et augmentèrent. Le final débuta. Quelques secondes intenses, irréelles. Puis la fin. Le dernier accord résonnait encore dans le silence de la pièce.
Deux minutes s'écoulèrent dans le silence.
Ichel leva la tête tout en ouvrant les yeux et offrit un grand sourire à Méline.


- Ouaouh ! L’acoustique est géniale ici !



Méline Hil'Natane
Méline Hil'Natane

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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeMar 13 Nov 2012 - 19:25

Et les notes, devenues multitude, s'envolèrent, pareilles à des centaines de papillons de son. Leurs ailes légères et belles, leurs couleurs passant par tous les tons des couleurs, et leur envol sonnant comme un carillon de cloches. Tout était neuf, rien ne se ressemblait, chaque note sortie de cette instrument était une autre expérience, une autre histoire.

Mais que c'était beau, et envoutant. Méline restait assise, les yeux dans le vide dans un état proche de la transe, écoutant autour d'elle les ondes de son se propager dans toute la pièce, éclaboussant les murs et coulant sur son visage. A moins que ce ne fut de larmes. Toute la mélodie suivait un point, elle avançait, irrésistiblement, cherchant toujours la suite, inlassablement. Peu à peu, les doigts d'Ichel passèrent moins de temps sur les cordes, la résonance se fit plus courte et le final commença.

De la partie posée et suave, l'on était passé du côté endiablé, rythmé, pulsé.

Le corps de la jeune Kaelem se mit à bouger, simplement, discrètement, marquant le tempo du talon dans une sorte d'approbation.

Puis arriva le dernière accord, qui sonna comme un point d'orgue, une apothéose aux oreilles de Méline, qui se prolongea au limite du possible, frisa la barrière avec l'éternel et revint, comme déçu de son voyage, avant de s'éteindre, laissant dans le théâtre deux adolescentes vidées, dont une qui s'éveillait à la beauté de la musique.

Merveilleux, fantastique. Ce furent les premiers mots auxquels elle pensa. Puis une foule d'autres lui vinrent à l'esprit. Ichel dit quelque chose que Méline n'entendit pas, une histoire d'acoustique.

- C'était beau.

Il instant, elle regretta cette phrase, si minable, si insignifiante comparée à la magnificence de ce à quoi elle venait d'assister. Elle avait pris le temps d'essuyer les larmes qui avaient tracé de longs sillons luisants sur ses joues, mais ses yeux la piquaient encore. Par chance, sa voix était restée stable.

- Merci.

Silence.

- Et toi, qui est ton maître et depuis combien de temps est-tu sur la voie?

Raconte-moi un peu de toi, qu'on fasse connaissance, que je vois qui tu es vraiment.
Qui se cache sous cette facade souriante.
Qui est cette personne qui, à l'évoquation de sa propre mère fronce les sourcils et prend un regard triste ? On a tous des secrets et des problèmes, et faire le deuil de son passé n'est pas chose facile. Mais parler arrange toujours un peu les choses.
Et ca crée des liens.


-Edition à volonté-

Ichel Calwin
Ichel Calwin

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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeVen 16 Nov 2012 - 19:01

Trois mots sortirent des lèvres de Méline. Trois simple mots qui étaient très loin de refléter l'état d'esprit dans lequel se trouvait Ichel. Cette dernière avait laissé la musique de côté après la disparition de ses parents, mais surtout de sa mère. Et ce fut son maître qui lui redonna le goût des notes et rythmes en tout genre.
La musique était bien plus pour elle que pour Méline. Ce n'était pas génial, c'était tellement plus. Des souvenirs, une liberté, une voie. Elle avançait sur le filin des marchombres grâce à la musique. Grâce au musicien incroyable qu'était son maître. Les alaviriens avaient beau classer les marchombres dans la même catégorie, pas un seul ne se ressemblait. Ils possédaient tous leurs différences, mais surtout leur propre manière d'avancer sur cette route sinueuse qu'ils avaient nommé la voie.
Elle, c'était la musique. L'ouïe. Ce sens si particulier et imprévisible.

La marchombre releva alors la tête et posa son regard sur Méline ; elle ne put s'empêcher d'apercevoir des larmes subsister sur son visage. Elle fut touchée par cette marque et sut immédiatement qu'elle n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'elle venait d'entendre, sur ce qu'Ichel venait de lui offrir.
Méline prononça un autre mot. Un remerciement.
Un sourire s'étira alors sur les lèvres de la marchombre ; elle jouait en général pour elle. Pour son maître parfois, mais jamais pour les autres. S'ils entendaient son jeu, c'était principalement parce qu'ils se trouvaient là au bon moment. Parce qu'elle le voulait bien. Elle n'acceptait pas toujours de jouer devant les autres. Ses doigts devaient vouloir frôler l'instrument, ils devaient vouloir se poser naturellement sur les cordes. Elle devait ressentir les vibrations de son instrument comme un appel et alors, ce n'était qu'à ce moment-là qu'elle était attirée par lui. Que la musique naissait en elle.

La kaelem sortit de ses pensées lorsque son auditrice lui posa une question. Depuis combien de temps était-elle sur la voie ? Elle n'en savait fichtre rien. Sa première rencontre avec son maître paraissait si loin, mais pourtant si proche. Elle avait l'impression d'avoir toujours été à ses côtés, que cela faisait depuis des années qu'il lui montrait la voie. Qu'il la guidait.
Et d'ailleurs, pourquoi compter ? Elle s'amusait comme une petite folle à ses côtés et aimait l'embêter même si les réprimandes – souvent sous forme de punition cachée derrière un exercice – fusaient bien vite. Tout comme les répliques des deux marchombres. Oui, elle se plaisait à ses côtés et ne se voyait pas autre part. Alors pourquoi compter ?
Mais soudain, une vérité s'imposa à elle. Cela faisait depuis presque deux ans qu'elle était devenue l'élève de Arro... Plus de la moitié du temps imparti. Et que ce passera-t-il après ? Après ces trois années ?... La peur s'installa en elle, le doute aussi. Elle appréhendait ce moment, celui où il lui dirait qu'elle pouvait partir, qu'elle était libre. Qu'elle n'était plus son élève. Non ! Elle serait toujours son élève. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, elle serait toujours son élève. A jamais. Liés jusque dans la mort. Mais même cette pensée ne suffisait pas à la rassurer.
Que ferait-elle après l'Académie ? Que deviendrait-elle ?
Elle n'avait nul part où aller, sa seule maison était l'Académie. Ou celle qu'elle avait laissé quatorze ans plus tôt, celle qui contenait toute sa vie passée. Son enfance heureuse. Non, elle ne savait pas où aller et malgré cela, malgré la peur qui la tiraillait, elle ne pouvait s'empêcher d'être attirée par l'inconnu qui s'ouvrait devant elle.

Elle sortit de ses pensées lorsque ses doigts tombèrent sur les cordes en les faisant vibrer d'un ré profond. Elle stoppa les cordes en posant sa main dessus et releva la tête vers Méline.


- Ahahah, tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ? C'est à mon tour de te faire une devinette.

Ichel lui fit un clin d'oeil et les indices s'imposèrent d'eux-mêmes.

- Grand farceur, joueur de flûte et imprévisible.

Peut-être le connaissait-elle, peut-être pas. Dans tous les cas, c'était un portrait fidèle à l'homme qu'il décrivait.

- Sinon, ça doit faire presque deux ans que j'avance sur la voie aux côtés de ce grand dadais qui me sert de maître.

Silence.

- Tu viens à peine d'arriver, c'est ça ? Ca te dit un petit concours de lancé de dague ?

La marchombre se leva et cala son luth dans son dos en attente de la réponse de Méline. Elle avait envie de bouger, aujourd'hui la tranquillité n'était pas pour elle.




[ Edit si besoin est Naif ]

Méline Hil'Natane
Méline Hil'Natane

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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeDim 18 Nov 2012 - 21:56

Elle essaya de se souvenir de quelqu'un correspondant à la description que lui avait donné Ichel. Peu à peu, un visage et un voix se faufilèrent jusqu'a son esprit. Il était venu à la fête organisée par Shao, et il avait tenté de déshabiller la moitié des personnes présentes autour de la table. Mais elle ne savait pas qu'il jouait d'un instrument. Décidément, les ignorants qui pensaient que tout les marchombres se ressemblaient étaient loin du compte. A des milliers de kilomètres même. Kirf était plutôt dans le genre réservé et calme, il prenait le temps de réfléchir. C'est comme ça qu'elle le connaissait en tout cas, qui sait les surprises qu'il lui réservait pour le futur. Et Arro, le jeune homme étonnant qu'elle avait rencontré il y a peu, était quelqu'un d'extraverti, un bon vivant qui aime boire et rire.
Souriant à l'adjectif employé par Ichel pour le décrire, elle nota que la jeune fille finirait sa formation dans un an.

Kirf ne lui avait jamais parlé des rites, ou bien des protocoles à suivre pour devenir un marchombre confirmé. Ils avaient survolé le sujet de la Guilde, mais c'est tout. Et mis à part Kirf, elle ne s'était lié avec aucun marchombre, même apprenti, et regrettait profondément de ne pas en connaître plus.

Ichel, après lui avoir proposé de se mesurer au lancer de dague, se leva dans un mouvement souple et passa son luth à son épaule. Méline saisit son sac en toile épousseta sur ses genoux les derniers restes de sucreries, saisit ce qui lui restait de son butin et entreprit de le manger. Elles quittèrent le théâtre et passèrent devant des gardes somnolents, avant de sortir dans le jardin, où le froid hivernal cueillit Méline comme une main de géant. Elle referma sa cape en cuir et regretta de ne pas avoir mis une paire de chaussettes en plus. Méline portait sur elle deux petites dagues de qualité moyenne qu'elle avait acheté à Al-Jeit avant de se rendre à l'Académie.

Elles marchèrent quelques minutes dans la neige, laissant dans leur sillage des empreintes côtes à côtes. Quelques minutes passèrent durant lesquelles Méline ne rompit pas le silence qui se mariait si bien avec la froideur décharnée du paysage. Méline attira l'attention d'Ichel sur un gros Hêtre, large de plusieurs mètres.

- Il pourrait faire une cible pratique, non ?

En attente de la réponse de la jeune fille, Méline sortit ses deux dagues de leurs emplacements et commença à jouer avec l'une d'entre elles, la lançant en l'air et la rattrapant dans son dos.

- Ca te convient? Tu peux établir les règles si tu veux.

Evidemment, elle pouvait être quelqu'un de très sensible pour la nature, et vouloir balancer des couteaux sur un arbre pouvait lui déplaire au plus haut niveau, on ne sait jamais.


-Editable à souhait-



Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: Sous les masques de nos visages. [Inachevé]   Sous les masques de nos visages. [Inachevé] Icon_minitimeDim 25 Nov 2012 - 20:42

Méline se leva en mangeant les restes de son goûté avant d'acquiescer avec un certain plaisir à la proposition de la marchombre. Quel arpenteur de la voie ne se laisserait pas tenté par un petit concours de lancé ! Aucun d'entre eux. Ils étaient pour la plupart joueurs et aimaient se lancer des défis. Après, il existait toujours des exceptions.
Elles quittèrent donc le théâtre afin de trouver un lieu adéquat. Les gardes dormaient presque lorsqu'elle passèrent devant eux et les jardins se présentèrent bien vite à elles. L'hiver se faisait encore rude malgré la proximité du printemps et Ichel ne put s'empêcher de frissonner. Elle remonta son col et leva la tête vers le ciel. Un sifflement aigu sorti de ses lèvres et elle se remit à marcher aux côtés de l'autre kaelem.
La neige fraiche craquela sous leurs pas, laissant des traces bien marquées. La brune avait toujours aimé la neige d'autant qu'elle se souvienne. Ce manteau blanc infini qui se déroulait dans les plaines, transformant le paysage en une aurore éternelle. Et les traces laissées par le passage d'animaux et d'hommes. Elle aimait cette lumière vive qui illuminait les montagnes et elle se plaisait à courir dans les bois ou sur les arbres en faisant tout pour ne rien altérer. Encore un défi qu'elle se lançait par pur plaisir.

Le silence durait entre les deux marchombres évoluant dans la neige alors que les minutes s'égrenaient. Méline s'arrêta soudain et pointa du doigt un gros hêtre non loin d'elles. Large, il faisait une cible idéale pour qui voulait s'entraîner au lancé de dague. Comme elles.
Méline sortit deux dagues et commença à jouer avec, la rattrapant dans son dos. Crâneuse peut-être ?


- En effet, c'est une cible tout à fait adéquate.

Un bruit d'ailes se fit entendre et un aigle vint se poser sur le sol devant la kaelem. Oeil-de-Tigre. Ichel se baissa afin de caresser son compagnon et l'enjoignit de venir se percher sur son épaule.
La kaelem se dirigea alors vers l'arbre et sortit sa propre dague, cachée dans les coutures de ses vêtements. Elle entreprit de dessiner des cercles sur le tronc afin de créer une cible plus concrète, mais la pointe de la lame se stoppa soudain à quelques centimètres de l'arbre.
Un souvenir remonta alors en sa mémoire. Souvenir heureux qu'elle gardait en elle comme le garant d'une enfance heureuse. Jusqu'à ses dix ans dans tous les cas. Ensuite, ce ne fut qu'enchaînements de désastres incommensurables, même si son grand frère avait toujours été là pour elle.
Sa main tremblait face à l'arbre.

Elle voyait une paume qui se profilait vers la sienne, bien plus petite à cette époque. Une voix dans son dos, chaude et paternelle.

*Que fais-tu mon poussin ?*
Elle se souvenait vouloir dessiner un oiseau sur le tronc de l'hêtre qu'elle avait choisi, elle se souvenait vouloir écrire des mots sur son tronc. Elle avait alors relevé ses grands yeux noisette vers son père.
*J'veux le rendre unique, il ressemble trop aux autres*
Un sourire radieux sur son visage avait fait fondre son père qui ne pouvait que la prendre alors dans ses bras.
*Mais il est déjà unique, mon coeur. Tout est unique en lui. Sa stature, son tronc, ses feuilles. Mais ce qui le rend encore plus singulier, c'est l'importance que tu lui porte...*
*Je lui parle et il est unique alors ?*
Il avait explosé de rire face aux paroles de sa fille.
*Non mon coeur. Le seul fait que tu penses à lui et lui seul le rend unique.*
Il l'avait alors embrassé sur la joue avant de la reposer sur le sol et de partir répondre à l'appel de son fils qui le demandait plus loin. Ichel s'était retrouvée seule devant l'arbre.
Elle s'était alors retournée vivement et s'était mise à sautiller dans la direction de son père.
L'arbre était resté intact. Unique.

Sa main avait cessé de trembler. Elle l'abaissa et se retourna vers Méline avant de la rejoindre. L'arbre n'avait pas besoin de cercles pour faire une cible, il était une cible à lui seul. Aucune marque. Uniquement lui.
La marchombre se tourna vers sa nouvelle amie et lui envoya un sourire de défi.


- Vu qu'apparemment tu es douée pour t'amuser avec une dague comme une vraie jongleuse, à toi l'honneur !

Il manquait quelque chose. Les règles.

- Ah, les règles. Bah je propose que celle qui marque le plus haut à gagné.

C'est à toi de commencer petite kaelem !




[ Editable si soucis o/ ]

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Sous les masques de nos visages. [Inachevé]
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