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| Sujet: Printemps is Coming, but Exams are over ! Mar 28 Avr 2015 - 14:29 | | | Le printemps était revenue à l’Académie, et ses occupants, élèves comme professeurs, profitaient des premières chaleurs de la saison, en contemplant le miracle de la nature s’opérer progressivement.Notre jeune femme en faisait également partie, et de manière plus assidue étant sa saison préférée. Arro l’avait réveillée aux aurores ce matin là, pour un énième entraînement avec son apprentie. Elle s’était habituée petit à petit à ce rythme très... matinal, à force. Maintenant, comme ils partageaient le même lit, il était plus difficile d’y échapper de toute manière. De plus, malgré sa profession de l’ombre, il fallait avouer que lorsque l’homme n’était pas parfaitement réveillé, la discrétion ne faisait pas vraiment partie de ses attributs. Ou alors il voulait que ce soit le cas, elle ne le saura jamais, cependant sa manière de tituber et renverser les affaires dans la chambre lui faisait penser plutôt que la première théorie était la plus probable. Elle avait pris goût après quelques mois à l’impression de solitude qu’apportaient les premières lueurs de l’aube. Elle prenait son petit déjeuner avec le marchombre dans la minuscule pièce qui jouxtait leur chambre dans leurs appartements, et le regardait s’enfouir dans la forêt avec son élève. Elle restait un moment là, à voir le jour caresser la cime des arbres et pris la direction des serres, son lieu de travail et également son refuge favori. Ce jour là, elle avait du travail pleins les bras et essayait de ne pas s’emmêler les jambes, ce qui résulterait à un désastre ressemblant approximativement à une tempête de feuilles barbouillées d’écritures diverses et variées, appartenant à ses élèves. La première session d’examens était passée. Les élèves se relaxaient au soleil dehors, exposaient leurs jambes et riaient aux éclats, tandis que notre pauvre professeur en herbe (sa spécialité, incroyable pour une professeur de botanique non ?) suffoquait à transporter son immense tas de copies qui coupait ses bras et collait à son menton en sueur. Lors qu’elle posa son fardeau sur le grand établi qui lui faisait office de bureau, elle entendit le bois craquer sous le poids, mais tint bon. Elle s’affala sur la chaise en face et pris le temps nécessaire pour reprendre sa respiration. Pas de repos pour les professeurs, pas encore ! Allez... cinquante copies de quatre pages chacune, cela ne devrait pas prendre trop longtemps à corriger, si... ? Elle soupira et fouilla dans son sac bandoulière pour mettre la main sur une fine paire de lunettes à monture métallique qu’elle mis sur son nez. Elle se faisait vieille dis donc, la chouette, à avoir besoin de mettre des lunettes pour lire. Elle cachait à Arro son impression que sa santé avait de manière significative déclinée ces dernières semaines. Ce n’était rien après tout, il ne fallait pas le faire paniquer pour rien. A chaque fois qu’il s’agissait de Kushumaï ou pire, de sa santé, il entrait dans une crise hystérique et était pire qu’un père poule. Elle rit en repensant à la dernière fois qu’elle s’était évanouie à cause de la chaleur. Non, il ne fallait pas l’inquiéter. Elle prit son courage à deux mains et se lança dans son travail, plissant le front pour déchiffrer les copies de ses élèves. Elle était rassurée maintenant, elle savait qu’elle faisait du bon travail, et avait pris ses marques en tant que professeur de l’Académie. Elle n’avait aucun souvenir de la période où elle y était une simple élève, naïve et innocente. Après la longue conversation qu’ils avaient eu à ce sujet, ils avaient décidé qu’il n’était pas nécessaire de revenir sur le passé. Cela ne pouvait mener qu’à une catastrophe, même si la jeune femme ne se doutait pas une seconde que cette expression n’était même pas exagérée... Si jamais ses souvenirs revenaient, elle serait perdue à jamais et subirait un sort pire que la mort elle même. Elle vivait avec ce voile dans sa tête, qu’elle ne voyait plus comme un ennemi inquiétant, mais comme une alliée, une tendre amie. Arro et elle prenaient le temps de se connaître, et de vivre ensemble. Pour l’instant, cela tenait plus à une amitié forte qu’à une véritable romance, mais ils n’étaient pas pressés. Kushu ignorait ce qu’était l’amour, et l’apprenait jour après jour sous la tutelle d’Arro. Elle posa les mains sur son ventre, geste qui était resté dans ses habitudes sans en comprendre la raison. Elle le caressa, perdue dans ses pensées. Ce geste lui apportait tout un mélange de sensations et sentiments qu’elle avait du mal à distinguer. Sous le fin tissu de sa robe printanière, ses doigts suivirent le contour légèrement boursouflé d’une cicatrice qui avait laissé une trace blanche qui traversait son ventre. Elle avait remarqué que ce n’était pas la seule. En fait, sa peau était recouverte de semblables marques, bien que moins voyantes que celle qui occupait son ventre. Elle avait des traînées blanches sur ses bras, ses jambes, autour de sa gorge. Les plus marquées après son ventre étaient autour de ses poignets et chevilles. Elle les regardaient souvent, et alors son esprit était vide de toute pensées, tout sentiments. Juste le vide. Même pas de l’incompréhension ou de la curiosité. Pas de douleur ni rien, mais du vide. Elle se demandait parfois si elle ne ferait pas mieux de les cacher totalement, mais comme il faisait chaud et qu’elle ne comprenait pas le mal que ces marques représentaient, elle ne s’y était pas résolue. Elle se tourna vers l’établi, plus une plume toute blanche, et commença ses corrections. Jusque là, chacun de ses élèves réussissait son examen, et elle était très fière d’eux. Elle considérait la réussite de ses élèves comme un achèvement personnel et très précieux. Quand elle tomba sur une copie qui échouait, elle s’en trouva très peinée et essaya de trouver toutes les raisons possibles pour justifier cela. Elle mis la copie à part, et se promit de contacter l’élève concerné pour avoir un rendez-vous avec lui. Le soleil dehors s’était levé pour de bon, et les rayons qui frappaient la serre, faisaient que la température à l’intérieure était quasiment insurmontable. Elle respira avec difficulté, et essuya du revers de la main la sueur sur son front, et ses poignets collaient aux copies. Elle posa sa plume, réarrangea les tas de ses copies, et décida de faire une pause. Elle avait encore le temps pour les corriger. Elle se leva, pris son sac, et ferma derrière elle à clé son bureau, avant de décider de supporter quelques minutes de plus l’étouffante atmosphère des serres pour aller faire un tour dans la partie consacrée aux plantes exotiques. Elle déambula parmi les rangées de plantes de toutes couleurs et de toutes formes, et inspira profondément. Elle ne supportait plus ses longs cheveux d’une lourdeur exécrable sur ses épaules. Elle sentait la sueur couler entre ses omoplates. Elle remonta le sac sur ses épaules et continua son petit tour d’observation. Elle avait en tête un objectif bien spécifique. Elle entra dans la partie exotique, et au milieu de la pièce. Un sourire illumina son visage. Son sac tomba lourdement sur le sol et elle se précipita vers le fruit de son bonheur, de son attente si longue, et de son dur labeur. Elle avait crée un hybride. Un parfait mélange de deux plantes qui lui tenait à cœur. Au tout début de son séjour à l’Académie, elle avait admis à Arro qu’une orchidée, couleur noir et vert, lui faisait penser à lui. Cette demie déclaration l’avait beaucoup émue, et avait posé les premières pierres de leur toute nouvelle relation. Inspirée de ses premiers pas, elle avait décidé d’aller plus loin encore. Après avoir fait la découverte d’une espèce de lierre rougeâtre, elle avait eu l’idée folle de les mêler pour en créer une nouvelle espèce, unique, un symbole fort pour eux. Elle avait réussie. Elle avança un doigt, qui caressa doucement les pétales de l’orchidée noire et vert tendre, et descendit sur la tige, autour de laquelle s’était doucement enroulée le lierre roux, avec ses minuscules pétales éparpillées sur la longueur. Elle s’assit en face et observa un long moment ce petit miracle qu’elle avait mis si longtemps à réaliser. Une fois que la chaleur devint trop suffocante, elle se résolut à faire demi tour, et à aller prendre l’air frais au dehors. Une fois les portes de la serre fermée derrière elle, elle inspira profondément et jouit de la douceur de la brise légère qui caressait son dos, sa peau. Elle sourit à nouveau, contente de son travail, aussi bien avec ses élèves que au niveau de ses recherches personnelles. Elle s’apprêtait à se retourner pour aller au bord du lac afin de s’offrir une pause rafraîchissante bien méritée quand une main se posa sur ses épaules. Elle sursauta et poussa un petit cri.
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