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| Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] | |
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Messages : 51 Inscription le : 20/06/2014 Age IRL : 30
| Sujet: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Dim 13 Juil 2014 - 19:29 | | | Bruits de rue, le brouhaha presque incessant couvrant les sabots des chevaux et les roues des chariots, une silhouette s’élevait au-dessus du théâtre qu’était la rue en contrebas. Accoudé à la fenêtre, il jetait un regard de vautour sur les passants ignorants. Al-Poll allait devenir son nouveau terrain de jeu. Et pas des moindres ! Il avait plusieurs années à rattraper, il devait se refaire la main. Après son caprice de voyage aux côtés de la troupe Fillibulle, il lui fallait retrouver ses bons vieux réflexes. Rien de mieux pour cela qu’une ville comme Al-Poll. Inconnue, nouvelle et pleine de défis. Pourquoi s’en priver ? - Tout vous convient ? Kay ne se donna pas la peine de tourner le regard vers l’homme. Ce dernier venait de lui vendre l’appartement dans lequel ils se trouvaient. - C’est parfait. Au-revoir. L’homme resta fixe, mouché par l’attitude de son client. Il fallait dire qu’il le traitait ainsi depuis le début de leur rencontre, mais il n’avait pas l’habitude de traiter avec des nobles. C’était ce qu’il en avait conclu malgré ses étranges cheveux tressés. Seul un noble pouvait l’ignorer ainsi, lui, le meilleur vendeur de tout Al-Poll lorsqu’il s’agissait de maisons. Et puis son nom... - Bien, Sir Kil’Vahl. Il s’en alla sans demander son reste, il avait déjà son argent et d’autres siffleurs à arnaquer. Kay resta seul devant la fenêtre, observant l’homme sortir de l’immeuble. Un sourire s’afficha sur son visage alors que sa main sortait une bourse de sa poche. Celle qu’il lui avait donnée quelques minutes plus tôt. Il l’avait délicatement reprise entre deux pièces. L’heure n’était plus à la contemplation, il en aurait mille fois l’occasion maintenant que ces lieux lui appartenaient. Il avait du travail. Il se retourna et inspecta une dernière fois les pièces avec plaisir. C’était la première fois depuis longtemps qu’il possédait réellement quelque chose. Hormis à Al-Jeit, mais c’était une autre histoire et d’autres années. Le séjour, ni grand ni petit, possédait déjà quelques meubles dont une grande table de bois, deux chaises et un grand divan. Dans un coin, un petit poêle pour cuisiner. Rien de bien glorieux comparé à son appartement qu’il avait eu à la capitale. La chambre était presque nue, seul un lit double venait combler ce vide. Une salle d’eau et le tour était terminé. Pas grandiose. Plus tard, il aurait le temps – et puis surtout l’argent – pour rendre sa tanière un poil plus acceptable. Voir même belle. Même s’il ne comptait ramener personne entre ces murs. Aucun alavirien n’y mettrait les pieds. Jamais. Attachant ses dreads en une queue de cheval, il enfila une autre chemise blanche et sortit de son nouveau chez lui. Parfait, une bonne chose de faite. Quelques années dans cette ville, il sera vite reparti. Il était comme cela, volatile. Rester au même endroit plus de cinq ans, très peu pour lui. Et il arrivait à se créer des ennuis bien avant ce délai. De toute manière, il venait d’arriver. Il aurait le temps de connaître la ville et de l’apprécier. Sa population, en revanche, ce n’était pas gagné. Il était bien trop loin du pays faël pour trouver ses cousins. Des alaviriens à la ronde, que des alaviriens. Il ferait avec, il n’avait guère le choix. La rue s’offrit à lui, son théâtre venait d’ouvrir, la pièce pouvait débuter. Acte un, scène un. Les visages passèrent devant lui, fermés, silencieux, souriants, perdus. Les pièces cliquetaient, les bourses l’appelaient. L’illusionniste n’avait qu’une envie, se jeter dans le torrent de la ville et se laisser porter. Sa main vagabondant dans les remous du fleuve humain. Il plongea. La tête vers le ciel, il laissa le soleil d’été réchauffer son visage. Le nord n’était pas aussi chaud que les plages du Sud, mais les rayons étaient toujours agréables. Et quoi de mieux que la chaleur du midi pour alléger les poches ! Une bourse, puis deux, bientôt trois. Les simples roturiers faisaient leurs courses au marché, lui les faisait dans leurs poches. Un homme passa près de lui, il semblait particulièrement enrobé pour un simple pécore. Noble. Un sourire se fraya un passage sur les lèvres de Kay lorsqu’il découvrit les gardes autour de sa prochaine victime. Du challenge, enfin. Quelques passages, des esquives, il parvint aisément à se frayer un chemin dans sa direction. Dans sa direction ? Non. Ses observations lui avaient permis de déduire où il se rendait. Il avait un plan. Quelques caisses entreposées les unes sur les autres et le tour était joué. Enfin, presque. Il manquait l’acteur principal. L’illusionniste sortit une petite boule de poil de sa poche, toute endormie. La caressant doucement, l’animal émergea lentement. Flocon secoua ses oreilles avant de lever son museau pour vérifier où il se trouvait. Sortant des cartes de ses poches, Kay commença quelques tours simples. Disparitions de cartes – plusieurs, sinon c’était moins drôle –, mais également pleins d’autres tours que nous connaissons tous. Leurs trucs restant encore inconnus. Des passants s’arrêtèrent lorsqu’ils virent le magicien à l’œuvre, intrigués. Soudain, le noble jeta un regard sur l’homme aux dreads alors qu’il venait de faire disparaître une simple pièce. Un sourire moqueur illumina son visage bouffi, il s’approcha. Les rire et les applaudissements devaient sans aucun doute l’intriguer . - C’est bien beau de faire disparaître une pièce, mais saurais-tu faire le même tour avec ta boule de poil ? Les yeux or de Kay se posèrent avec délice sur l’homme. Il s’inclina légèrement pour le saluer. - Mais bien évidemment, tout ce que monseigneur désire. Ni une ni deux, il dégaina un chapeau qu’il sortit de nulle part et prit délicatement Flocon dans sa main. Il le déposa au centre de sa table de fortune avant de le recouvrir du chapeau. L’animal avait l’habitude, il n’avait plus peur désormais. - Je ne suis ni dessinateur ni enchanteur, je suis illusionniste. Et aujourd’hui, je ferais disparaître mon jeune ami Flocon, le lapin blanc. Quelques tours de mains, quelques paroles pour divertir, son tour était presque achevé. Il se tourna alors vers le noble toujours attentif, l’œil perçant. - Si monsieur voulait bien se donner la peine. Les gardes s’avancèrent pour protéger leur maître, mais ce dernier commençait à peine à s’amuser. Il enleva le chapeau, curieux. Plus de boule de poils. Le lapin avait disparu. A la place, une fleur. Kay la donna à une jeune demoiselle proche de lui avec un clin d’œil en bonus. Toujours piqué à vif par sa curiosité, il demanda à l’homme de le faire réapparaître, peut-être verrait-t-il comment il s’y prenait. - J’aimerais bien, monseigneur, malheureusement, ce tour nécessite un objet quelconque pour l’envoyer dans les limbes des illusions à la place du pauvre Flocon. En auriez-vous un ? Etrangement, il secoua la tête. L’illusionniste s’approcha, mais les gardes ne firent rien. Le noble venait d’être mis en confiance. Parfait. Kay prit une fleur qui s’était crochée à la ceinture de l’homme et se tourna rapidement. La main gauche dans sa poche arrière. Mouvement rapide, fulgurant, personne n’aurait pu le voir. Personne n’aurait pu voir son larcin. Pourtant, la jeune fille à la fleur paraissait dubitative. L’illusionniste passa outre et continua son tour. La fleur déposée sous le chapeau, il recommença. Les mêmes gestes, les mêmes phrases, personne ne vit l’échange se dérouler. Il était beaucoup trop rapide, il avait exécuté ce tour bien trop de fois pour se faire voir si aisément. Flocon se trouvait sous le chapeau et lorsqu’il ôta celui-ci, la boule de poils se frottait le museau. - Tu as raison, mon ami, il est l’heure de manger. Il se retourna vers son public, Flocon dans une main et son chapeau dans l’autre. Petite révérence, il le rabattit sur sa tête. - Sur ce, mes amis, je vous souhaite une agréable journée. Il s’éclipsa.
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Lun 1 Sep 2014 - 22:15 | | | Clarysse sortit des écuries d’un pas assez guilleret ce matin-là. Elle laissait la gestion de son domaine à son apprenti Baka. Ce dernier était garçon d’écuries depuis de longues années et était arrivé depuis quelques mois à l’Académie. La marchombre avait tout de suite senti son potentiel et l’avait pris sous son aile. Elle le formait sur tout ce qu’il devait savoir au sujet des chevaux. Tout avait une importance, le moindre petit détail révèlerait son utilité durant son parcours futur. Cependant, il connaissait déjà beaucoup de choses à leur sujet par son travail. Mais il était encore jeune et avide de nouveautés. La petite femme tentait donc de lui apprendre ce qu’elle savait. Les leçons étaient souvent très informelles, elles avaient lieu pendant qu’ils nettoyaient un box ensemble ou lorsqu’ils faisaient marcher les chevaux dans le manège ou même lorsqu’il fallait descendre la paille du grenier. Il lui avait fallu des semaines avant de parvenir à lui faire confiance et à le laisser seul avec un de ses protégés équins. Mais il lui avait prouvé ses capacités et qu’il était prêt à apprendre et à écouter.
Alors, elle lui laissait les rênes pour la journée. Elle pourrait ainsi en profiter pour faire un tour en ville et se renseigner pour changer certaines selles utilisées par les élèves. La petit marchombre respira un bon coup, resserra les lacets de ses bottes et enfourcha son cheval. Là, elle régla l’harnachement de sa selle, chuchota un mot doux à l’oreille de Poussière d’Etoile. Le hongre hennit et partit d’un pas tranquille. Clarysse se retourna pour saluer Baka et lui sourire puis elle se concentra sur le chemin. Elle salua les gardes en passant par la porte de l’Académie et se dirigea vers la ville. Durant la descente, elle veillait à ce que le hongre ne glisse pas sur les pavés mouillés de la route. Arrivée aux portes de la ville, la foule était plus dense et elle dut redoubler d’attention pour que personne n’ait le pied écrasé par un sabot. Les gardes patibulaires observaient tout le monde mais les laissaient entrer sans contrôle.
Clarysse entra dans les écuries d’une auberge assez renommée de la cité. Elle en connaissait bien le maitre d’écurie et les palefreniers et leur faisait confiance pour s’occuper de son hongre. Elle paya la moitié et glissa une pièce pour le garçon d’écurie qui lui sourit en réponse. Puis elle ressortit dans la rue, elle se dirigea vers la boutique de l’artisan qui lui fabriquait les selles habituellement. Cet homme était un des plus doués dans son domaine et elle allait devoir être ferme et décidée si elle voulait envisager une négociation avec lui. En chemin, elle fut attirée par un attroupement autour d’un homme. Elle se fraya un chemin au milieu des gens pour observer de plus près. Dans ce type de situation, elle était bien avantagée par sa taille, ce qui lui permit de s’approcher presque au premier rang. L’homme était grand, portait des dreadlocks et semblait être un magicien. Il faisait disparaître des cartes, des pièces et les faisait réapparaître ailleurs. Il jouait avec le public et attirait tous les regards. Clarysse était interpellée, elle voyait à voir que ses mains bougeaient très vite mais elle ne parvenait pas à voir les trucs.
Alors elle resta sur place, elle tentait de voir ce qu’il voulait leur cacher mais il était bon, vraiment bon. Habituellement, elle parvenait à voir les astuces des illusionnistes mais lui il parvenait toujours à détourner leur attention au bon moment et à aller assez vite pour les perturber. Il lui tendit la fleur qu’il venait de faire apparaître à la place de son lapin et la gratifia d’un clin d’œil enjôleur. La petite marchombre n’était pas dupe à son charme, elle vit très bien la bourse changer de poche. Ce tour-là elle savait aussi le faire. Elle préféra ne rien dire, un noble allégé de sa bourse ne la dérangeait pas plus que ça. Elle ne laissa rien paraître et caressa sa fleur en tentant de voir comment il allait faire réapparaître le lapin. Cette fois-ci, elle fut dupée comme les autres et ne parvint pas à voir au-delà des apparences. Et ça la perturbait de se laisser avoir comme les autres. Mais bon, cet homme était décidemment un professionnel, qui avait de l’expérience et qui savait très bien ce qu’il faisait. Mais c’était aussi un homme qui utilisait son talent pour voler les autres et ça s’était un peu dommage. Clarysse savait très bien que c’était un peu naïf de croire qu’il aurait pu être honnête et gagner sa vie quand même. Mais bon, elle commençait à avoir du mal avec l’espèce humaine et ses vicitudes.
Curieuse tout de même, elle se décida à rattraper le jeune homme qui commençait à s’éloigner dans la foule. La petite se faufila entre les épaules des passants avec aisance puis tapota sur l’épaule du magicien. Lorsqu’il se retourna et qu’il baissa les yeux à son niveau, elle lui adressait un court sourire et déclara :
-Bravo pour votre spectacle, c’était très impressionnant ! Vous faites ce métier depuis longtemps ?
Oui, elle était curieuse. Mais bon, s’il ne voulait pas répondre à sa question, il existait bien des parades qu’il connaissait très certainement et qu’il pourrait utiliser. Cependant, la question était assez innocente et il ne risquait pas grand-chose à y répondre. Vu le regard qu’il lui avait adressé durant le spectacle, il la trouvait à son goût et à être sincère, la petite marchombre le trouvait bien à son goût aussi. Il était plus âgé qu’elle et très séduisant. Qui savait, si le courant passait, peut-être qu’ils pourraient ne pas avoir trop besoin de parler…
-Ah et surtout merci pour la fleur ! Dit-elle en remarquant qu’il regardait sa main où était encore le cadeau.
Audacieuse, elle ajouta :
-Vous voulez venir boire un verre avec moi ?
[Clarysse est enfin sortie de son placard ! ]
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Sam 6 Sep 2014 - 14:14 | | | Leurs visages, surpris, curieux. Kay aimait ces expressions, il aimait les provoquer. Pour son simple plaisir d'illusionniste. Parfois, il jouait avec elles, avec ces visages. En bon comédien qu'il était, il ne disait jamais non à une proposition. Et ce balourd de noble lui avait offert sur un plateau d'argent sa belle bourse. Rien de plus facile que de repérer les victimes parfaites dans la foule. C'était comme cela qu'il arrivait à arrondir ses fins de mois. Malgré tout, il cherchait quelque chose d'autre à son âge. Le challenge, quelque chose de différent. C'était pour cela qu'il était venu à Al-Poll entre autre. Il ne connaissait ni la ville ni les habitants et savait pouvoir trouver un filon intéressant parmi ces gens. Cette ville et l'Académie qui y était raccrochée avaient une réputation à tenir et il comptait bien entrer dedans.
Droit, fière, Kay marchait paisiblement dans les rues, le lapin dormant au sommet de son crâne, sous le haut de forme de son maître. Il avait fini sa journée de travail. Même s'il ne refusait aucune occasion d'alléger quelques ceintures. Un tapotement sur son épaule le fit soudainement se retourner pour en trouver son origine. Baissant bien vite les yeux, il tomba sur une petite femme qui ne paraissait pas aussi frêle qu'elle en avait l'air. Elle lui sourit et prit immédiatement la parole. Au moins, elle, elle ne perdait pas le nord, elle allait droit au but. Aucun bonjour, ni de enchanté. Ne croyez pas que cela posait problème à l'illusionniste, bien au contraire. Il n'aurait pas su quelle identité lui dévoiler s'il avait fallu se présenter... Une seule n'aurait pas été appropriée, le noble et excentrique Sir Kil'Vahl. Toutes ses autres identités auraient pu convenir. Elle le félicita pour sa performance.
Oh ma chère, tu es loin d'avoir tout vu. Non, ceci n'était rien, non, rien.
Depuis combien de temps faisait-il ce métier ? La petite femme avait de drôles de façon d'aborder quelqu'un en pleine rue. Soudain, il la reconnut. C'était la jolie brune à qui il avait donné la fleur. Elle le lui confirma alors que ses yeux tombaient sur la fleur qui reposait toujours dans la main de la brunette. Il arrêta de fixer son cadeau lorsqu'elle lui posa une question plutôt étonnante. Intéressante ? Egalement. Tout comédien doit faire sa trace, se faire sa place. Pourquoi ne pas commencer par quelques connaissances. Et puis elle n'était pas vilaine à regarder, après tout. Répondre à quelques unes de ses questions devant un pichet n'était pas pour déplaire à Kay, sa gorge était plutôt sèche. L'homme lui sourit, enfilant un de ses nombreux masques.- Eh bien, cela faisait longtemps qu'on n'avait donné une telle attention à mon travail. Ce serait avec joie, ma fois.D'un signe de tête, il lui montra la rue d'en face.- Que dirais-tu de cette taverne ? On m'en a dit du bien.Réponse positive de la part de la jeune femme, ils engrangèrent leur traversée de la rue bourdonnante de monde. Les gens s'écartaient sur le passage de Kay tant sa silhouette était imposante, inhabituelle. En revanche, il pouvait apercevoir la petite femme du coin de l'oeil qui évitait souplement les passants, presque avec grâce. Un peu comme... Non. Ce n'était pas le moment de penser à elle, ce n'était pas le moment de devenir sentimental. Il ne pouvait devenir sensible, il ne pouvait redevenir comme ce petit garçon d'autrefois. Il n'en avait pas le droit.
Ils passèrent la porte de la taverne, le Dragon Vert était son nom d'après l'enseigne qui couvait l'entrée. Kay ne chercha même pas une table, il se dirigea directement vers le comptoir où s'affairait un bonhomme plutôt stressé par le monde. Il fallait avouer que même en pleine journée, la salle semblait pleine. Le magicien héla cependant le pauvre barman débordé. Ce dernier vint quelques minutes plus tard.- Eh bien mon brave, vous en avez du courage. A qui dois-je l'honneur de se donner tant de mal pour la taverne la plus célèbre d'Al-Poll ?Oui, Kay était un beau parleur. L'illusion, le jeu, toujours dans son rôle. Et il incarnait le bon et joyeux magicien.- Oh, non, ne dites pas de bêtises. Ce n'est que l'humble taverne d'Elric.- Si si, je vous assure, je n'en ai entendu que du bien.Il lui sourit, inclinant légèrement la tête et soulevant son chapeau. Quitte à passer du temps dans une taverne, il valait mieux que le patron l'ait à la bonne.- Ce sera une chope de bière pour moi.Se retournant vers la petite brune, il lui demanda :- Demoiselle ?Une fois commandé, ils prirent place à une table dans un coin. Elric vint leur apporter leurs boissons avec un sourire. L'illusion était parfaite. Une fois repartit, l'illusionniste et la jeune curieuse trinquèrent. Le liquide frais descendit le long de sa gorge, redonnant la pêche à l'homme. Posant la chope, il se tourna vers la jeune femme.- Alors comme ça tu veux savoir depuis combien de temps je fais ce métier ? Ma fois, je vais être honnête, je ne m'en souviens pas. Peut-être... 25 ans ? Oui, peut-être. Cela remonte tant que je n'arriverais pas à te dire pourquoi et comment j'ai voulu exercer cet art.Mensonge. Il savait exactement pourquoi et comment. C'était simplement des souvenirs qu'il gardait sous clé, enfouis dans son coeur. Pour rien au monde il désirait les sortir à nouveau au grand jour.- Mais pourquoi cela t'intéresse-t-il, petit curieuse ?Sourire en coin.[ Je suis heureuse de la faire sortir de son placard ] |
| | Messages : 165 Inscription le : 26/04/2010 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Dim 22 Mar 2015 - 20:51 | | | L’homme accepta son invitation après une très courte hésitation. Clarysse devait avouer qu’elle était soulagée qu’il accepte. Elle n’aurait vraiment pas bien vécu qu’il lui dise non. Sa confiance en elle se serait effritée d’un coup. Et son assurance aurait fondue comme neige au soleil. Parce que bon, proposer à un mec de boire un verre aussi directement ce n’était pas dans ses habitudes. Surtout avec autant d’arrières pensés. Bon, elle n’était plus non plus, la femme coincée et timide qu’elle était avant d’entrer à l’Académie mais elle le restait quand même un peu au fond. Kylian avait beau l’avoir changée en la faisant faire face à ses contradictions mais elle ne pouvait pas changer complètement en si peu de temps. Et même si elle avait couchée avec pas mal d’hommes depuis son pari avec lui, elle n’avait jamais trop eu besoin de draguer. Un bon décolleté, un échange de regard et quelques mots en soirée bourgeoise et ça suffisait à obtenir ce qu’elle voulait d’un homme. Et il fallait dire, qu’elle aimait beaucoup ça. Mais elle n’avait pas encore rencontré quelqu’un qui la faisait autant chavirée qu’Audric l’avait fait. Il lui manquait. Alors, elle se perdait dans les coups de reins d’autres hommes quand elle le pouvait. Et elle se noyait parfois. Elle se reconcentra sur son interlocuteur qui lui proposait d’aller au Dragon Vert. C’était une taverne très connue et réputée de la ville. Clarysse avait déjà eu l’occasion d’y aller donc elle connaissait bien les lieux même si elle ne connaissait pas personnellement le propriétaire. Mais elle savait que leurs vins et leurs repas étaient très bons. Ils entrèrent et s’installèrent au bar pour commander. Il héla le tavernier qui vint les voir au bout de quelques instants. L’homme commanda une bière et Clarysse commanda un verre de vin. Puis les deux s’installèrent à une table aussi calme que possible vu le mode présent dans la salle. Elle avait remarqué son manège avec le propriétaire, cet homme était un beau parleur, il savait se mettre les gens dans sa poche. Il s’avait comment mettre les autres à l’aise. Il devait très bien savoir délier les langues si nécessaire. C’était un trait de caractères très intéressant car Illusionniste et beau parleur allaient très bien ensemble. Lorsque leur commande arriva, ils trinquèrent puis elle but une gorgée d’un vin fruité et riche qu’elle savoura. La taverne ne manquait pas à sa réputation. Le vin avait bien du vieillir dans des fûts pour atteindre de telles saveurs. La jeune femme n’était pas mécontente de son choix de boisson. Il n’était pas trop fort, pour qu’elle garde la tête fraiche mais l’alcool l’aiderait à se détendre un peu. Et puis elle avait soif aussi. L’homme sembla satisfait de sa bière et il commença à parler. Alors cela faisait 25 ans qu’il pratiquait son art, eh ben, c’était presque son âge à elle. Il lui parut soudain plus vieux mais pas forcément plus mature. Du haut de ses trente années, la femme se sentit d’un coup bien plus jeune. Oh, ça ne l’arrêtait pas pour autant mais au moins elle avait une idée un peu plus précise de ce qu’il était. Et il utilisait ses talents de beau parleur avec elle, la charmant de sa voix, il disait qu’il ne savait plus pourquoi il faisait ce métier. D’ailleurs, il utilisait le mot art, ce qui en disait long sur la valeur qu’il accordait à son travail. Mais il était vrai que la magie avait quelque chose d’artistique même si dans ce monde, il était parfois impossible de discerner le Dessin du tour de passe-passe. L’Imagination pouvait rendre tellement de choses possibles que parfois, faire disparaître un lapin de devait pas suffire à distraire les gens. Mais les hommes en avaient besoin de rêver. Ceux qui n’avaient pas le Don pour s’échapper de leur quotidien, aimaient ce genre de spectacle. Et l’homme en face d’elle semblait très doué pour fournir du divertissement aux gens. Et rafler leur bourse en passant… -Pourquoi ça m’intéresse ? Je ne sais pas trop, peut-être parce que j’ai toujours été attirée par les gens qui ont du talent… Elle sirota un peu son verre en le regardant. Elle ne mentait pas, elle aimait, elle était curieuse. Les gens talentueux l’intriguaient. Elle avait appris tellement de choses durant sa formation qu’elle pensait ne plus pouvoir être étonnée de rien après, mais en fait, elle avait découvert un monde encore plus riche où chacun avait ses particularités. Et même si elle-même avait des talents à faire pâlir d’envie la plupart des gens, elle continuait de vouloir apprendre. Elle voulait toujours en connaître plus sur les capacités humaines. Si un homme pouvait faire disparaître des choses sans utiliser l’Imagination, c’est qu’il avait une technique, un savoir qu’elle n’avait pas. Elle savait voler une bourse discrètement, mais elle ne savait pas le faire alors qu’une foule entière la regardait. Elle continua, racontant quelques souvenirs : -Un jour j’ai vu un homme faire un truc incroyable à Al-Jeit, il marchait sur une corde, sans aucune attache, entre deux grandes tours. Et il y avait la fille à Al-Far qui pouvait de tordre dans tous les sens, elle appelait ça se contorsionner. Et oui, Clarysse était habile et souple mais elle était incapable d’avoir autant d’équilibre ou de se plier au point de pouvoir se cacher dans une boite. C’était impossible et pourtant ils pouvaient le faire. Depuis, elle s’entraînait pour atteindre ce niveau d’équilibre mais elle n’y parvenait pas encore. Elle continuait et poussait ses exercices de souplesse mais elle se demandait si elle avait les articulations adaptées à ce genre de mouvement. Et l’homme, son talent était passionnant, dissimuler aux yeux de tous un mouvement. La marchombre était discrète, elle pouvait disparaître mais elle était incapable de faire ce qu’il faisait. -Je suis en effet quelqu’un de curieuse et j’aime aller au fond des choses alors je pensais pouvoir trouver vos trucs lorsque vous avez fait ces tours. Mais je dois m’avouer vaincue, vous restez un mystère… La petite marchombre choisissait ses mots avec soins et les sous-entendus étaient volontaires. Elle ne jouait pas vraiment, elle était vraiment comme ça. Cette curiosité la caractérisait. Elle pouvait passer des heures à essayer de comprendre ce pour quoi elle n’avait pas de réponse. Et souvent elle finissait par en avoir. Alors, elle ne se faisait pas trop de soucis, elle finirait par en avoir de lui. Peut-être pas tout de suite, peut-être pas aujourd'hui mais elle percerai le mystère qu'il était. d'ailleurs, ils ne s'étaient pas dit leurs noms. Mais à vrai dire, elle s'en fichait... [Désolée pour le retaaaaard ! ] |
| | Messages : 51 Inscription le : 20/06/2014 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Ven 3 Avr 2015 - 14:25 | | | Kay l'écoutait parler avec un plaisir étonnant. La jeune femme était sûre d'elle et pourtant, elle paraissait parfois perdue. Comme à cet instant. Alors comme ça elle cherchait à connaître les trucs de l'illusionniste ? Qui n'avait pas essayé de les trouver ? Des tours vieux de mille ans qu'il avait remis au goût du jour, qu'il avait pimenté à sa sauce. Des tours qu'il tenait de son maître. Qu'il préférait oublier. Sa trahison restait coincée dans un coin de son esprit. Habituellement, il l'ignorait pour se consacrer à ses petites occupations. A son projet.
- Parfois les trucs sont fait pour rester secrets, petite.
Il avait mis des années pour les perfectionner, même s'il ne niait pas qu'il était plutôt doué pour les arnaques en tout genre. Plus qu'un hobby, une passion. Et il ne s'arrêtera pas avant d'inventer le tour ultime. Celui qui le hissera au sommet. Certes, on le connaissait déjà, les rumeurs à son sujet circulaient plutôt rapidement, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Mais il était vrai que c'était plutôt encombrant, les rumeurs, lorsqu'on essayait de créer. Je ne dirais pas qu'il savait se faire discret. Loin de là. Mais il savait se faire passer pour quelqu'un d'autre, alors les rumeurs ne l'atteignaient jamais. Il ne comptait plus le nombre incalculable de fois où il s'était retrouvé dans une conversation sur sa propre personne. Il y prenait tellement de plaisir !
Il se pencha en arrière, sa chaise ne tenant plus que sur deux pieds. Ses mains posées derrière sa nuque, il regardait la jeune femme. Les civilités, ils ne les avaient pas encore passées. Pour quoi faire d'ailleurs ? Qui se souciait des prénoms, qui se souciait d'une identité ? Kay en possédait tellement. Il se demandait d'ailleurs laquelle il pouvait offrir à la brune. Pas celle de Kelsier, évidemment. Il l'avait tant développée celle-ci, pas la peine de la détruire en une seconde. Kelsier était noble, pas magicien. Esitkay, en revanche, était cet artiste des rues qui ne demandait pas plus que l'attention des passants. Mais ils se fichaient apparemment tous deux de l'identité de l'autre. Ce qui entrainait ce fait étonnant : Kay n'avait pas encore menti ne serait-ce qu'une seule fois.
- Que ferais-je si tout le monde connaissait mes tours ? Un artiste à la rue ! Ce serait grandement dommage. Surtout pour les jolies roses qui s'émerveillent de mes spectacles. A qui pourrais-je offrir des fleurs, sinon ?
Il lui fit un clin d'oeil. Pour reprendre son sourire.
- Le plus grand mystère n'est pas le secret de mes tours, mais plutôt pourquoi m'avoir suivi. N'est-ce pas ? Je ne pense pas que c'était uniquement pour mes tours de passe-passe, grandioses soient-ils.
Il la vit tiquer, un sourcil relevé. Cartes sur table. Elle l'avait suivi, il ne l'avait pas senti. Oh, il ne se targuait pas d'être dessinateur, alors encore moins d'être marchombre. Il laissait les sensations à ces derniers. Même si il avait quelques dons lui-même. Parfois, il les trouvait vraiment... bizarres, ces marchombres. Oui oui, vous avez bien entendu. Bizarres. Pour quelqu'un comme lui, c'était un comble de trouver une autre personne étrange. Mais c'était pourtant vrai. Il leur enviait un peu leur discrétion, cette chose qu'il n'avait jamais possédé. Ihily avait toujours eu raison sur ce point. Non, son talent à lui, c'était tout le contraire. Se montrer, être au centre de l'attention et pourtant réussir à tromper l'oeil. Voilà ce pourquoi il était doué. Tromper les regards. Leur montrer autre chose pour qu'ils n'aperçoivent pas son véritable but. Jouer. Et tromper. Faire croire à des choses lorsque d'autres existent. Plus vous vous approcherez et moins vous en verrez ! La jeune femme s'était approché, mais elle ne voyait rien. Alors qu'elle voulait voir.
- Alors pose-moi ta véritable question !
Toujours ce sourire.
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| | Messages : 165 Inscription le : 26/04/2010 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Dim 17 Mai 2015 - 18:27 | | | Il déviait la conversation en ne répondant pas à la demande de Clarysse. Mais elle s’en doutait évidemment. Elle faisait de même quand on l’interrogeait sur ses capacités. Les secrets marchombres étaient les mieux gardés de l’Empire. Alors ses mystères pour faire disparaître un objet aux yeux de tous par exemple, l’intriguaient et méritaient une réponse, mais elle relativisait. Il ne se doutait pas qu’elle cachait bien plus de secrets que lui. Enfin, à sa connaissance. Parce qu’en effet, l’homme en face d’elle était bien mystérieux. Les deux jouaient décidément au chat et à la souris. C’était à qui le premier attraperait l’autre. Et la petite marchombre savait qu’elle avait peu de chance d’être celle qui ferait craquer l’homme. Il avait bien plus d’expérience qu’elle dans ce domaine. Il avait pour lui une dizaine d’années de plus qu’elle et ça c’était à la fois impressionnant mais aussi très motivant de se mesurer à lui.
Il l’interrogea ensuite sur la raison qui l’avait poussée à le suivre. Il avait bien compris qu’elle n’était pas seulement intéressée par ses tours d’illusionniste. Elle avait suivi cet homme sans réelle raison. Ou du moins, c’était ce qui lui semblait. Certes, ses techniques étaient impressionnantes et elle avait vraiment envie de les percer à jour mais elles ne faisaient pas tout. Il y avait chez cet homme une aura de mystère qui l’entourait. Et pourtant elle avait l’impression de le connaître. Comme s’il lui était familier. Et pourtant elle était sûre de ne l’avoir jamais vu auparavant. Elle avait une très bonne mémoire des visages. Alors elle ne s’expliquait pas cette impression qu’il dégageait. Elle était donc attirée par lui et surtout par le mystère qu’il représentait. Mais elle n’était pas vraiment sûre d’avoir envie de le percer à jour.
L’homme souriait par-dessus la table en sirotant sa bière. Il savait qu’il avait fait mouche. Mais ce qu’il ne savait pas c’était qu’en vérité, elle n’avait même pas de question à lui poser. Elle n’avait rien envie de lui demander. Elle avait l’impression diffuse que ça détruirait le mystère et l’aura qu’il avait eue dans cette rue animée d’Al-Poll. Elle l’avait suivie, attirée par lui comme un papillon l’était par une lueur un peu trop vive. Clarysse ne voulait pas se brûler les ailes en s’approchant trop près. Et l’interroger c’était s’approcher trop près. Il ne lui dévoilerait pas ses secrets, c’était certain et elle ne voulait pas le pousser à lui mentir. Elle ne voulait pas avoir à lui mentir non plus. Elle but une gorgée de son vin pour se donner contenance et le temps de répondre.
Elle aimait bien cette idée de n’avoir de compte à ne rendre à personne. La petite marchombre avait ça dans la peau. Sa Voie était bien plus lumineuse que lui. Mais il semblait qu’ils étaient faits pour se croiser. Dans quel but ? Elle ne savait pas et ne voulait pas vraiment savoir. Elle ne croyait pas vraiment que le Destin puisse avoir un rôle à jouer dans tous leur choix. Elle ne voulait rien savoir sur lui et elle voulait qu’il ne sache rien sur elle. Cette entrevue n’allait donc pas être longue si l’un ou l’autre ne saisissait pas la perche. Et elle espérait qu’il avait compris ses sous-entendus. Elle n’avait pas envie de discussion sans fin. Elle avait envie qu’il s’approche lui aussi.
-Ma question...
Clarysse eut un sourire mystérieux alors qu’elle le regardait enfin dans les yeux. Elle continua, passant du vouvoiement respect au tutoiement égalité :
-Mais si je te la posais, tu n’y répondrais pas ou tu serais obligé de me mentir alors je pense que je préfère le mystère…
Elle reprit une gorgée de vin et déclara :
-Il y a des choses que je préfère faire plutôt que tenter d’ôter les masques des gens.
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Mar 2 Juin 2015 - 17:59 | | | La jeune femme prit enfin le risque de le regarder dans les yeux. Ce lien qu'il recherchait et ne comptait pas laisser s'échapper. Elle était bien plus intéressante qu'il n'y paraissait aux premiers abords. Quelles chances aurait-il eu de la remarquer si elle ne s'était pas donné la peine de le suivre à travers foule ? Le connaissant, aucune. Kay n'était pas du genre à s'attacher. Il trouvait sans cesse des utilités aux gens qu'il rencontrait. S'il s'intéressait à quelqu'un, c'était toujours par pur besoin et intérêt. L'unique personne qui avait éveillé ses sentiments n'était plus depuis bien des années. Son désespoir avait été si grand, son coeur détruit. Celle qui l'avait aimé et regardé comme un homme et non cette abomination qu'il lisait dans le regard des membres de sa “famille“. Les alaviriens étaient cruels. Kay ne les portait pas dans son coeur. Peut-être était-ce pour cette raison qu'il ne s'y attachait pas ? Faël. Il avait toujours fait parti de ce peuple, malgré ses courte oreilles. Il était demi-faël. C'était tout ce qui importait pour lui, la seule preuve qu'il était l'un des leurs. Et à l'époque, ils l'avaient tous acceptés à Illuin. Des gens bien. Même à son âge, il ressassait parfois encore quelques rancoeurs envers les alaviriens. Sa haine s'était peu à peu évaporée, mais pas ses aprioris. Il se méfiait d'eux. Et pourtant, parfois, il se surprenait à les trouver intéressants. Comme cette jeune femme. Il ne pouvait cependant s'empêcher de les trouver faibles, tristes, et ne perdait jamais une occasion de les ridiculiser. Ou de leur dérober leurs biens.
Cette jeune femme, cependant, il ne la volerait pas. Elle était un petit mystère à elle seule. Il voyait bien qu'elle ne cherchait pas la richesse ni la célébrité. Elle n'était pourtant pas paysanne, ses mains étaient calleuses, mais elle ne travaillait pas la terre. Ces mains, il les connaissait pour les avoir vues au pays faël. Des mains de guerrier. Et pourtant, elle ne semblait pas être une guerrière simple. Et cet esprit qu'elle élevait contre le sien. L'illusionniste tentait de lui faire avouer ce qu'elle venait faire ici, pourquoi l'avait-elle suivi, mais rien. Elle se taisait ou se contentait d'enrober ses pensées dans un voile brumeux. Et elle était passée au tutoiement. Quelle audace !
- Le mystère ? Ou préfères-tu le percer toi-même ?
Une longue gorgée glissa dans sa gorge. Lui-même aimait tout particulièrement percer les mystères, ôter les masques, creuser l'âme des personnes. Pour mieux utiliser ce qu'il y découvrait. Tout un art que de décortiquer les esprits sans que ceux-ci ne s'en rendent compte. Etait-il discret ? Cela faisait depuis quelques temps qu'il ne s'était pas fait attraper. Depuis une quinzaine d'années. Il ne l'était pas à ses débuts, mais l'est aujourd'hui.
- Ce n'est pas tant ôter un masque que d'apprendre à connaître une personne, ne crois-tu pas ? Si l'on veut apprendre des autres, une question est tout appropriée.
Il remarqua un léger sourire poindre sur le visage de la femme.
- Je ne suis cependant pas adepte de ce genre de pratiques. Les questionnaires, très peu pour mon esprit. Etonnant, n'est-ce pas ? Je ne suis pas homme à poser des énigmes philosophiques malgré mon allure collant à ce concept. Ce que j'aime ? Créer ces énigmes. En petit illusionniste des rues que je suis, j'aime à créer l'illusion et les regards étonnés chez mes spectateurs.
Flocon remua sur sa tête, étendit ses pattes, s'étira, se roula en boule. Kay nota dans un coin de sa tête de prendre quelques feuilles de laitues ou autres légumes pour son petit ami à fourrure.
- Et toi, aimes-tu les énigmes ?
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Dim 21 Juin 2015 - 23:37 | | | Percer les mystères ? Oui c’était un défi assez intéressant. Elle avait vraiment envie de le relever maintenant, face à cet homme si différent et charmeur. Découvrir tous les secrets avait un attrait très fort. Mais ce n’était pas ça le sens de sa Voie, elle ne voulait pas percer tous les mystères, elle voulait qu’ils l’entourent comme une cape. Elle voulait pouvoir l’enfiler quand elle le souhaite pour disparaître ou au contraire marquer le monde entier. Le mystère est une arme lui aussi et il était possible de l’utiliser comme bon lui semblait. Et l’homme semblait en maîtriser certaines facettes que la petite marchombre ne comprenait pas encore. Il savait se couvrir de mystère pour que sa véritable personnalité soit soustraite au regard des autres. Il pouvait ainsi agir comme bon lui semblait. Et elle devait avouer que c’était impressionnant. En effet, Clarysse n’avait jamais été très douée en mensonges, en rôles et en déguisements. Elle n’avait pas tenue plus d’une minute face à Kylian la première fois. Et ça avait été très frustrant pour elle. Mais elle avait beaucoup travaillé cette facette d’elle-même.
Sa naïveté naturelle prenait encore parfois le dessus dans certaines situations mais elle n’était plus paralysante. Elle avait vécu beaucoup plus de choses. Elle avait rencontré le Mal et le Chaos. Elle distinguait plus facilement la noirceur chez les autres et continuait de se remettre en question. Parfois, elle se disait que le refus du Rentaï était la meilleure chose qui avait pu lui arriver. Elle avait suivi le premier virage qu’avait pris sa Voie. Et du coup, lorsque sa Voie prenait des nouveaux virages, elle les prenait plus en douceur. Mais elle n’avait pas perdu cette mauvaise habitude qui était de jauger les autres. Même si maintenant, sa différence avec les autres lui importait beaucoup moins. Elle ne se comparait plus. Elle n’avançait plus pour dépasser les autres mais pour se dépasser elle-même. Elle souriait doucement en sirotant son verre de vin lorsqu’il continua sa remarque.
En effet, une question suffisait souvent à connaître les secrets des autres, à ôter certains masques. On ne pouvait pas toujours décoller le voile ambiguë sans poser les bonnes questions. Oh, il se disait ne pas être un adepte des questions mystérieuses ? C’était la confrérie qui se moquait de la charité, puisqu’il n’arrêtait pas de parler par énigmes. Oh, ça ne déplaisait pas du tout à Clarysse qu’il parle de cette façon, c’était stimulant et passionnant comme échange. Mais il se foutait un peu de sa gueule quand même. Ça elle avait bien compris qu’il aimait créer les énigmes, il n’avait pas besoin de le redire. C’était un peu sa marque de fabrique en temps qu’Illusionniste. Quel aurait été l’intérêt de dire la réponse de ses tours à la première venue ? Elle ne s’était pas attendue en l’accostant qu’il lui réponde. Elle analysait les signes qu’il voulait bien lui donner et ceux qu’il ne savait même pas qu’il montrait. C’était ça aussi être marchombre. Et c’était un mystère qu’elle ne dévoilait pas non plus.
Elle l’observa boire une nouvelle gorgée de bière en réfléchissant à sa réponse. Celle-ci ne tarda pas. Il n’y avait pas beaucoup d’hésitation à avoir suite à cette question. Elle lui répondit donc sincèrement :
-Si j’aime les énigmes ? Bien évidemment ! Qui n’aime pas ça ?
Elle souriait à nouveau. Son regard s’accrocha, derrière l’épaule de l’homme, sur un groupe de jeunes gens visiblement déjà bien imbibés qui entraient et réclamait à la serveuse d’être servis immédiatement. Elle repoussa leurs avances en prenant leur commande puis la transmis au tavernier débordé avec un soupir presque audible pour elle. Ah les hommes et leur manie de mal gérer les effets de l’alcool. Mais comment cette pauvre femme pouvait résister à leurs charmes d'alcooliques en mal d'amour ? Très bonne question. La jeune femme classa cette information dans une partie de sa mémoire et se reconcentra sur sa discussion avec son mystérieux acolyte :
-C’est bien parce que nous sommes fascinés par les énigmes que nous sommes aussi passionnés par les mystères d’un Dessin irréaliste, par une nature incontrôlable, par un acrobate habile, par un talentueux Illusionniste ou par une jeune femme discrète…
Clarysse continua sur sa lancée, dans son élément :
-Le monde est rempli d’énigmes et c’est ce qui en fait son intérêt. Il est plus rare d’avoir des certitudes que des variables inconnues. En as-tu toi des certitudes ?
Elle prit une nouvelle gorgée de vin en le regardant bien en face. Il était définitivement très intéressant, tout comme cette conversation.
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Mar 23 Juin 2015 - 16:50 | | | Kay était plutôt surpris. Une alavirienne capable d'attirer son attention ? Cela relevait de l'illusion. Même après tant d'années, il gardait ses distances avec ces gens. Enfin, il essayait. Il fallait dire qu'habiter en plein milieu des contrées alaviriennes n'aidait en rien à s'éloigner de leurs habitants. Bien au contraire. Mais qu'avait-il comme choix ? Retourner au pays faël ? C'était une option. Mais pourquoi alors n'y retournait-il donc pas ? Peut-être cette petite voix dans sa tête qui ne cessait jamais, lui dictant qu'il existait de belles opportunités dans le nord. Peut-être y trouverait-il un autre monde plus palpitant que celui qu'il avait connu dans le sud ?
Il existait des personnes qui n'aimaient pas les énigmes. Clampin les détestait. A vrai dire, il n'y avait pas grand chose que Clampin aimait, même son neveu était pour lui source d'ennuis. Et il n'avait pas tord sur ce point. Le jeune garçon était une véritable tête brulée et volait dans le dos de son oncle. L'illusionniste l'avait surpris un jour, celui où il avait retrouvé l'arbre faël dans cette boutique au coin de la rue.
La jeune femme avait un certain talent pour retenir l'attention du demi-faël. La fascination. Cette étincelle qu'il aimait penser créer chez le spectateur, cette flamme qui les poussait à essayer de déterminer la clé du mystère. Un instinct naturel chez les êtres vivants. Un instinct qu'il possédait, comme tout le monde, malgré ce qu'il pouvait en dire. Il aimait les mystères, ceux qu'il creusait tout comme ceux qu'il provoquait. Sans oublier ceux qui lui échappaient. Surtout ceux-ci. Etrange, non ? Mais c'était bien la vérité. Kay Kelahan affectionnait les mystères qui lui échappaient. Il fut un temps, plusieurs années plus tôt, ça n'en aurait pas été ainsi. C'était sans doute pour cela qu'il avait essuyé un nombre incalculable de défaites à Al-Jeit... Tête brulée qui refuse qu'on lui cache quoique ce soit, un idiot qui haïssait les secrets lorsqu'ils ne venaient pas de lui. Un imbécile encore sous le charme de la vengeance. Ne l'était-il plus ? Ah, ça...
- Je suis entièrement d'accord, ma chère ! Le monde n'a d'intérêt qu'avec de belles énigmes à résoudre. Ou à observer du coin de l'oeil, tout dépend de ce que l'on compte en faire.
La question de la jeune femme laissa cependant un blanc dans la conversation. Des certitudes ? Les instants d'incertitudes avaient été bien plus présents dans le passé de l'illusionniste que ceux de certitude. La seule et première était qu'il était faël. C'était une certitude et non une variable inconnue. Seconde certitude. Il n'avait plus personne en qui il pouvait avoir confiance. N'avait-il jamais eu confiance en un être ? Ihily. Son maître, il avait dû en avoir. Elle s'était cependant effritée avant de se briser définitivement. Ses certitudes... Peut-être s'arrêtaient-elles là ?
- Des certitudes ? Quelle question si philosophique !
L'homme attrapa délicatement son verre presque vide, le leva à la lumière du jour qui osait s'aventurer dans l'établissement. Le liquide brilla quelques instants, bougeant au rythme du mouvement de cette main levée au ciel. Les certitudes... Il en avait eu, il les avait perdues. Seules deux étaient restées. Il était faël, il n'avait plus personne. Pour ce qui était du reste... Pouvait-on être certain de toutes ces choses que l'on voyait, que l'on touchait ? Etait-il réellement certain d'être cet homme qu'il croyait être ? Quelques années plus tôt, il n'aurait jamais douté. Arrogant, impitoyable, déterminé. Un mélange si explosif des trois que l'explosion avait emporté l'enfant qu'il était. Aujourd'hui, il l'était toujours. Arrogant, impitoyable, déterminé. Mais il avait acquis une certaine sagesse de par ses erreurs. Les certitudes... Un terme bien vague pour de si grandes choses. Son regard d'or plongé dans la couleur vive de la boisson, il sourit avant de regarder la jeune femme à nouveau.
- Ma première certitude étant certainement que je manquerais bientôt de cette merveilleuse boisson afin de continuer notre délicieuse discussion.
Vidant cul sec le fond de son verre, il leva le bras pour demander une nouvelle tournée pour la jeune femme et lui-même. Lorsqu'il se tourna à nouveau vers elle, son visage s'était quelque peu refermé.
- Je ne suis pas même certain de mes certitudes, alors comment pourrais-je en avoir ? C'est un concept bien trop complexe pour faire aussi rapidement le tour de la question. Qu'est-ce qu'une certitude ? Le fait de penser obtenir une vérité indestructible ? Aucune vérité n'est jamais acquise. Ne crois-tu pas ? Si certaines choses étaient certaines, la vie n'en serait-elle pas moins drôle ?
J'étais certain de l'amour de mon maître... et il m'a trahi. Les certitudes, très peu pour moi.
- Je laisse l'illusion des certitudes aux autres.
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Mar 14 Juil 2015 - 0:18 | | | Sa question laissa planer un silence dans la conversation. Le jeune homme semblait ne pas trop savoir quoi répondre ce qui était complètement dans le thème des incertitudes évoquées par la jeune femme. Leur monde en était rempli et la tête de Clarysse en avait contenues une grande quantité plusieurs année. En effet, sa crise de questionnement avait été longue et laborieuse. Elle continuait d’en avoir des séquelles et à se poser des questions sur sa Voie qui parfois la paralysait. Par moment elle se demandait si elle en subirait toute sa vie les conséquences. Le Rentaï l’avait acceptée en son sein mais ne lui avait pas offert de présent à cause de ce problème qui la rongeait. A l’époque, elle n’avait pas compris la décision et elle avait ressenti de la colère contre cette montagne au jugement altéré par les années. Mais elle voyait maintenant les bénéfices, elle avançait aussi bien sans Greffe, elle n’en avait jamais eu besoin et sa Voie n’avait pas besoin d’être tracée par une entité supérieure. Elle était seule actrice sur celle-ci.
Oh, bien sûr, elle n’était pas totalement sûre d’avoir accepté le refus du Rentaï mais au moins maintenant elle le comprenait et le rationalisait. Elle n’avait pas plus de certitudes mais on pouvait dire qu’elle avait une incertitude en moins. Ce qui n’était pas si mal. Comme disait l’homme, la question pouvait être considérée comme très philosophique. C’était une question assez vague et il était compliqué d’y répondre de manière sincère à une parfaite inconnue. La petite marchombre n’était même pas sûre de savoir ce qu’elle pourrait lui dire à sa place alors elle comprenait qu’il trouve l’exercice difficile mais stimulant. Mais bon, lui-même semblait adepte de ce genre de discussion vu qu’il posait lui aussi ce genre de questions. Et, puisqu’il ne voulait pas saisir ses allusions de « et plus si affinités », elle allait se contenter d’un débat sur le sens de la vie et du monde. Ce n’était pas aussi drôle mais c’était intéressant.
En guise de réponse à sa question, l’homme plaisanta en contemplant son verre vide. La jeune femme sourit en levant son verre à son tour :
-En effet, c’est une certitude pour moi aussi ! Une certitude bien triste d’ailleurs !
Ils vidèrent leurs verres et le brun en commanda des nouveaux à la serveuse qui passait dans le coin. Clarysse se fit la réflexion qu’elle ne devrait pas le suivre lorsqu’il buvait d’une traite puisqu’elle savait qu’elle ne tenait pas très bien l’alcool. Il la désinhibait beaucoup plus qu’elle ne le souhaitait avec cet homme. Il fallait qu’elle garde le contrôle d’elle-même. Elle sourit pensivement au souvenir de sa première véritable cuite en compagnie de ceux qu’elle avait appelés « Poneys » toute la soirée sans se souvenir pourquoi. Elle s’imagina croiser Elio dans la rue et l’appeler Poney, au moins, ça ferait une histoire à raconter. Par contre, elle n’avait aucun problème à taquiner Kylian avec ce surnom. Alors, qu’elle réfléchissait, l’homme continua la discussion. Il montra qu’il était impossible d’avoir des certitudes puisque l’on ne pouvait pas être sûr de leur vérité. C’était une théorie intéressante mais elle ne partageait pas son point de vue. Pour la jeune femme, on ne pouvait, en effet, pas connaitre la véracité de nos certitudes mais celles-ci était indispensables à la progression dans la vie.
-Je pense que personne ne peut avoir de vérité universelle mais que chacun peut avoir ses propres vérités et certitudes. Ces certitudes sont les jalons de notre vie sur lesquels nous pouvons nous reposer.
Emportée par l’explication et par ses idées, elle continua, se penchant un peu plus vers lui, son verre à la main.
-Sans certitudes, comment continuer à vivre ? On serait paralysé devant n’importe quel obstacle et on ne pourrait pas prendre de décision. Qui souhaite ça ? Il faut bien savoir où l’on va avant de poser un pied devant l’autre…
Elle réfléchissait en même temps qu’elle parlait, tout en tripotant son verre de vin, les mots lui venaient simplement sans qu’elle ait besoin de réfléchir :
-Mais trop de certitudes n’est pas bénéfique non plus, on en oublie de se poser des questions…
Elle conclue en ajoutant, à son attention :
-Peut-être as-tu raison et qu’il ne s’agit que d’illusions mais bon, il faut bien des gens crédules pour que les illusions perdurent !
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Lun 17 Aoû 2015 - 17:08 | | | Les yeux d'or de l'illusionniste ne quittaient pas une seconde la jeune femme. Ses vieilles habitudes étaient dures, il était toujours surpris lorsqu'il rencontrait un alavirien dont la pensée était plus intéressante que la moyenne. Il n'aurait pas été jusqu'à dire passionnante bien que cette alavirienne ne soit pas dénuée d'intérêt. Les faëls étaient tellement plus... captivants. Fascinants. Jamais il n'avait vu cet éclat dans le regard des habitants de ces grandes terres. Cette sagesse qu'il avait trouvé au sein des royaumes faëls. Sa haine était si grande à son arrivée, ses pulsions empestaient la vengeance à plein nez. Sazed seul avait su le ramener à la raison. Ou à un semblant de raison. Faël d'un certain âge, un homme d'une sagesse sans pareille. D'une oreille infinie, d'une connaissance sans fond. Peut-être son seul ami en ce monde.
Et cette femme le troublait. Son regard, son expression, ses palpitations, les battements de son coeur. Son don les lui faisait ressentir jusqu'ici. Etrangement, elle possédait un semblant de cet éclat dans ses prunelles. Il refusait simplement de l'avouer alors qu'il le voyait. Il était curieux et elle l'intriguait. Peut-être s'intéresserait-il à elle, finalement.
Elle maintenait l'importance des certitudes. Qu'elles étaient essentielles pour avancer. Kay n'avait jamais eu de certitudes hormis celle d'avoir été un jour heureux. Un jour passé. Malgré ce manque, l'homme continuait à vivre. Un illusionniste n'était jamais certain de ses tours, il ne pouvait savoir si un oeil attentif se tapissait dans l'assemblée. Il n'était jamais certain que ses accessoires ne défaillissent pas. Kay n'était jamais certain. De rien. Il niait les certitudes. Il sourit.
- Je n'ai aucune certitudes, mais je sais où je vais. Droit devant.
Elle sembla sourire, presque rire. Et continua le déroulement de ses pensées. Quelques phrases encore, tripotant son verre d'une main distraite, elle conclue le fil de son raisonnement. L'illusionniste émit un léger rire.
- Et crois-moi, il en existe des gens crédules !
Quand je capte leurs regards, ils oublient. Plus ils s'approchent, moins ils voient. Les êtres humains croient ce qu'ils voient et oublient de se fier à leurs autres sens. Souvent. Mais toi, tu as vu. Peut-être es-tu moins crédule que les autres. Ou peut-être plus maligne. Dis-moi ce que tu as que les autres n'ont pas ?
La deuxième tournée se posa sur la table, les verres vides vites retirés. Kay empoigna sa chope, la vida de moitié. Il lut un léger éclat d'étonnement dans le regard de la femme. Lorsqu'il reposa son verre, son sourire malin revint décorer son visage.
- Pas l'habitude de... ?
Un grand bruit de verre brisé résonna dans son dos, une femme hurla. L'illusionniste se tournant sur sa chaise à la volée comme tous les occupants de la salle, curieux, il n'eut aucune peine à repérer l'origine du drame. A un pas du comptoir, un homme tenait fermement le poignet de la serveuse qui venait de lâcher son plateau sur le sol. Le verre et l'alcool tapissaient le sol autour de ses acolytes et lui. Apparemment imbibés d'alcool, le jeune homme et sa bande devaient être en train de tourner autour de la fille depuis un moment, cette dernière refusant toutes avances de leur part. Mais la patience d'un homme de ce genre avait ses limites et venaient d'être atteintes. Kay observait l'homme d'un oeil indifférent. Même lorsque le jeune ivre remarqua son regard tourné vers lui, tous ces regards sur lui, l'illusionniste ne broncha pas. Le jeune homme poussa violemment la serveuse contre le comptoir, se retourna vers les tables pour la plupart occupées, hurla à qui osait le regarder dans les yeux.
- Qu'est-ce qu'vous avez ? Z'avez pas aut' chose à faire ? R'gardez ailleurs ou j'vous... ou j'vous jure... qu'j'm'énerve !!
Les phrases de l'ivre peinaient à sortir de ses lèvres tant l'alcool bouillonnait en lui et on ne pouvait pas dire qu'il avait une réelle répartie. Kay sourit face à cet idiot. L'exemple parfait de l'alavirien stupide. Malheureusement, l'alavirien stupide repéra ce sourire et s'approcha difficilement.
- T'as un problème, t... toi ?
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Jeu 20 Aoû 2015 - 1:14 | | | L’homme confirma sa remarque, il existait en effet beaucoup de gens crédules au sein de l’Empire. Et il en connaissait un rayon puisqu’il gagnait sa vie grâce à ce genre de personne. Mais pouvait-elle se considérer comme crédule ? Etait-elle trop prompte à croire ce qu’on lui montrait ou disait ? Comment pouvait-elle être sûre qu’elle se questionnait assez ? Mais comment ne pas trop se questionner non plus et continuer à avancer ? Les questionnements entraînaient des doutes et les doutes pouvaient soit la faire avancer, soit la freiner. Elle en avait déjà fait l’expérience d’être paralysée par ses doutes. Mais elle combattait ses démons afin de ne pas retomber. Elle voulait continuer à suivre sa Voie même si elle était cabossée et sinueuse. Son interlocuteur sembla se moquer de la réaction de surprise que Clarysse eut en le voyant vider la moitié de son verre d’une traite. En effet, la serveuse leur avait donné leur seconde tournée et il avait bu sa bière à une vitesse assez impressionnante. Elle n’était pas habituée à ça. La petite marchombre n’avait pas vraiment l’alcool facile. Depuis la soirée avec Elio et Kylian, dont elle ne conservait que des bribes de souvenirs, elle faisait attention à ne pas trop boire. Elle avait compris que l’alcool la mettait vraiment dans un état second et elle n’aimait pas ne pas être maîtresse de son propre corps. Elle ne tenait pas bien l’alcool. Alors, elle buvait un peu puisque ça l’aidait à se détendre mais n’en abusait plus.
Ils furent interrompus par une altercation entre la serveuse que Clarysse avait repérée un peu plus tôt et les deux piliers de bar. Elle continuait de refuser leurs avances et eux s’impatientaient, de plus en plus avinés. Mais que faisait le patron ? C’était à lui normalement d’intervenir pour défendre son employée et virer de son bar les malotrus. Elle lui jeta un coup d’œil, il semblait très nerveux et terrifié. Bon, il ne fallait pas attendre d’aide de ce côté-là. Clarysse, d’un regard autour de la salle, cerna la situation. Les clients observaient tous mais ne semblaient pas prêts à défendre la jeune femme. Il n’y avait aucun soldat et principalement des marchands qui ne voulaient jamais faire d’histoires. Son voisin souriait comme à son habitude en regardant l’énergumène au bout de la salle. Pendant quelques secondes, elle eut l’impression d’avoir déjà vu cette expression chez quelqu’un d’autre mais l’idée partit aussi vite qu’elle était venue. L’homme ne semblait pas décider à répondre à la brute ni aider la jeune femme. La petite marchombre n’était pas une grande fan de se faire remarquer en public. Mais elle ne supportait pas l’injustice. Alors elle ne pouvait pas laisser cet homme s’en sortir sans n’avoir rien fait. Elle ne pouvait pas le laisser blesser la serveuse. L’autre s’impatientait :
-Eh… Toi… J'te parle !... R… répond-moi !
Clarysse ne résista plus, elle saisit la chope de bière de l’homme et s’avança vers le poivrot sans un regard en arrière vers celui qui l’accompagnait. Si il voulait l’aider, pourquoi pas mais elle ne l’y forcerait pas. De toutes façons, elle ne risquait pas grand-chose, les seuls risques dans la pièce étaient ces deux hommes très avinés. Elle sourit aimablement et lui demanda :
-Excusez-moi Monsieur, auriez-vous l’obligeance de quitter les lieux et de cesser de nous importuner ?
-Q…quoi ? J’fais c’que j’veux et t…toi d…dégage de mon ch’min gamine !
Et oui, tout le monde la prenait toujours pour plus jeune qu’elle ne l’était vraiment. Son acolyte aviné se rapprocha de lui afin de le soutenir. Il serait le poignet de la serveuse comme si elle lui appartenait. La petit marchombre lui fit un clin d’œil afin de la rassurer.
-Je ne me répéterais pas, allez-vous en.
L’homme s’avança, de plus en plus énervé. Qui était cette mioche qui le défiait devant tout le monde ?
-Q… Qu’est-c’que tu vas faire ? Casse-toi !
Clarysse lui lança le contenu du verre au visage afin de le déconcentrer et enchaîna en lui balançant son genou dans l’entre-jambe de l’homme. Il se plia en deux et la petite marchombre lui écrasa le verre sur la tête. Il s’écroula, inconscient.Elle posa la poignée de la choppe brisée sur le bar et regarda l'autre homme.
-Je l’avait prévenu. Souhaitez-vous partir de votre plein gré ?
Il ne répondit pas, lâcha la fille en la poussant violemment vers le bar et sortit un couteau avec lequel il la menaça. Clarysse soupira intérieurement. Pourquoi se doutait-elle qu’il refuserait de partir tout simplement. Pourquoi est-ce que les hommes sous-estimaient toujours les femmes ? Pourquoi pensaient-ils qu’ils pouvaient les vaincre simplement ou alors qu’elles avaient toujours besoin d’être sauvées? Mais bon, elle n’avait pas vraiment besoin d’aide contre cet homme. Il fallait juste qu’elle se débrouille pour se débarrasser de lui sans trop se faire remarquer. Elle ne voulait pas que toute la taverne sache qu’elle était une marchombre. Concentrée sur son adversaire, elle ne faisait pas très attention à ce que faisait l’homme qui l’accompagnait mais elle se doutait qu’il l’observait.
-Eh bien j’ai la certitude que nous allons nous amuser…
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Jeu 10 Sep 2015 - 18:50 | | | Kay n'avait jamais été un bon gentleman. Il n'était pas un héros, il savait où étaient ses limites. Et pourquoi se lèverait-il pour aider cette fille alors qu'il savait pertinemment qu'il se ferait démolir en deux minutes ? Aucun intérêt. La petite femme en revanche, semblait aimer aider les autres. Un peu comme Ihily... Dans le même temps, la brune se leva et s'empara de la chope de bière de l'illusionniste. Ce dernier haussa un sourcils, voyant disparaître sa boisson au loin, mais ne protesta pas. S'approchant des deux hommes, la femme prit la parole, une pointe d'amabilité dans la voix. Sauf que l'ivrogne n'entendait pas la discussion de la même oreille. Gentille, elle désirait régler cette histoire calmement alors que l'homme ivre l'envoyait balader sur les roses. Surtout sur les épines. Les deux hommes étaient à quelques mètres de la femme, serrant à nouveau le poignet de la serveuse. Cette dernière était si terrorisée qu'elle ne voyait presque pas l'aide que la jeune femme venait lui offrir. La petite femme restait aimable. Etonnant, lorsqu'on voyait la situation dans laquelle elle se fourrait. L'ivrogne s'approcha encore, il n'était plus qu'à quelques centimètres du visage de la brunette. Le corps aviné de l'homme tremblait de colère. Tout s'accéléra soudainement. Bière en plein visage, genou dans l'entre-jambe, l'homme qui se plie en deux, le verre brisé sur le crâne, l'homme qui s'écroule, inconscient. L'illusionniste ne put s'empêcher de sourire. Elle était bien plus généreuse et aimable que lui, c'était certain. Et dotée d'un certain talent pour écraser toutes sortes de choses. Crâne et bijoux, dans ce cas-ci. Elle lui plaisait bien, aussi étonnant soit-il.
Elle se tourna alors vers le second homme, lui proposant aimablement de partir. Kay faillit éclater de rire devant la stupidité de l'ivrogne. Repoussant violemment la jeune serveuse contre le bar, il sortit un couteau avec lequel il menaça la petite brune. Cette dernière prit la parole, l'illusionniste se leva dans le même temps, coupa net à sa tirade.- Allons, allons, pourquoi ne pas régler ça sans effusion de sang ?L'ivrogne tourna un regard aviné vers celui qui osait interrompre la raclée qu'il allait donner à cette femme qui se dressait sur sa route. Pourquoi se levait-il ? La jeune femme semblait apprécier les défenseurs des faibles.- On t'a pas sonné, l'vieux !Kay prit un air choqué.- Eh bien, en voilà un langage. Mais passons.L'illusionniste recula sa chaise, contourna la table, s'avança vers l'ivrogne et la jeune femme, toujours l'un en face de l'autre, mais leurs regards tournés vers l'homme aux dreads. Ce dernier joignit ses mains devant lui, un sourire amical aux lèvres.- Si j'étais à ta place, mon ami, je reconsidérerai la proposition de cette jolie dame. Pars la tête haute, car à n'en pas douter, si tu décides de rester, plus d'un os de ton corps en pâtira. Alors...Kay ne vit pas le coup venir. Direct du droit implanté en pleine mâchoire, l'illusionniste s'écroula à terre. La douleur se fit fulgurante, intense. Sa tête tourna durant quelques instants. Comment cet ivrogne pouvait-il avoir d'aussi bons réflexes ? Peut-être n'était-il pas aussi aviné qu'il le faisait croire... L'homme se releva, sa main massant sa mâchoire. Aucun os ne semblait brisé, heureusement pour lui. Mais la douleur était intolérable, un beau bleu ne manquerait pas de décorer son menton le lendemain. L'illusionniste se remit face à celui qui venait de le frapper, l'inconscient se tenait à un mètre seulement de Kay, une lueur mauvaise dans son regard.- Dégage ou j't'en envoie une autre !Les yeux d'or de l'illusionniste croisèrent ceux de la jeune femme pendant quelques secondes, elle était prête à en découdre pour défendre la serveuse et sa nouvelle connaissance. Kay possédait cependant une petite chose qui faisait de lui ce qu'il était. Un égo surdimensionné. Il planta son regard dans celui de l'homme en face de lui, ce dernier tenant fermement son arme dans sa main. Plus aucun sourire n'illuminait le visage de l'homme aux dreads. L'illusionniste fit ce qu'il faisait de mieux. Tromper le regard. Sortant un mouchoir de sa poche, il le lança au visage de l'ivrogne alors que son autre main se saisissait du poignet de sa prochaine victime. Et il rêva. Se lancer à nouveau dans ce monde si étrange le fit frémir de plaisir. Le corps humain était si complexe... Quelques muscles furent sectionnés, la main se relâcha d'un seul coup, le couteau s'échappa de son emprise. L'ivrogne hurla de douleur. Avant qu'un nouveau coup ne pleuve, Kay s'écarta, les mains en l'air.- Oups.Les spectateurs croiraient sûrement qu'il venait de lui briser le poignet ou à un autre tour de force. Ce n'était malheureusement pas terminé... L'ivrogne engrangea un mouvement, comptant bien se jeter au cou de l'homme aux dreads. Oups...[ ] |
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Dim 20 Sep 2015 - 15:58 | | | L’homme qui l’accompagnait finit par se lever et intervint. Il voulait que ça se règle sans que les deux aient besoin de se battre. C’était très attentionné de sa part mais bon, elle était capable de se débrouiller seule face à un mec comme lui. Ce n’était pas un couteau qui lui faisait peur. Un bon coup de pied et elle le faisait voler jusqu’à l’autre bout de la pièce. Ah les hommes et leur manie de se mêler de ce qui ne leur regardait pas. Il n’avait pas levé le petit doigt quand la serveuse était coincée avec eux mais maintenant que Clarysse était impliquée, il débarquait tel un héros. C’était vraiment marrant. Mais bon, elle devait lui reconnaître que c’était une très bonne intention qu’il avait eu. Elle l’aimait bien cet homme-là qui philosophait avec elle, se moquait de tout et se campait face à un poivrot armé d’un couteau. Elle avait beau défendre bec et ongle la liberté de la femme, elle trouvait ça très sexy un homme qui défend une femme. Alors bon, elle savourait un peu la situation. Elle avait tellement pris l’habitude de voyager seule qu’elle n’avait jamais eu d’homme fixe dans sa vie. Bon, il y avait eu la parenthèse Audric qui avait vraiment géniale mais leurs mondes étaient bien trop différents pour que ça dure. Depuis, elle ne s’attachait plus.
-Atten.. !
Elle vit le coup venir sans pouvoir intervenir. Il s’était placé entre elle et le pilier de bar. Elle vit le poing de l’ivrogne s’abattre sans hésitation sur la mâchoire de l’illusionniste et celui-ci s’écrouler au sol. La petite marchombre faillit l’aider à se relever mais il fut plus rapide et elle n’eut pas besoin d’intervenir. Elle n’eut pas non plus le temps de s’attaquer à l’homme puisque son nouvel ami préféra défendre son honneur. Elle le vit dans ses yeux lorsque leurs regards se croisèrent. Il n’allait pas laisser cet affront impuni. Comme s’il s’en voulait de s’être fait avoir comme ça. Avoir été mis au tapis par un pochtron, il y avait de quoi se sentir blessé dans sa fierté. Clarysse eut un demi-sourire. Elle n’interviendrait pas pour le moment.
L’homme détourna l’attention de son adversaire avec un mouchoir et attrapa le poignet qui tenait l’arme. Il y eut quelques secondes où les deux hommes s’affrontèrent du regard puis le couteau tomba au sol alors que l’homme lâcha un cri de douleur. L’autre homme s’écarta, faussement contrit. L’ivrogne ne voulut pas s’arrêter là et il se jeta sur l’homme aux dreads. Ce dernier recula d’un pas. Cela suffit à la petit marchombre pour intervenir. Elle savait très bien se faire oublier et disparaître alors l’homme aviné ne la vit pas arriver jusqu’au moment où elle s’avança pour faire un croche-pied à son adversaire. Il ne put réagir et s’étala par terre.
-Oups…
Elle fit un clin d’œil amical à son nouvel ami qui avait la mâchoire qui tournait au rouge. Puis elle s’approcha de l’homme au sol, posa fermement son pied entre ses omoplates afin de l’empêcher de se relever. Elle se pencha vers lui et déclara alors, d’une voie basse que lui seule pu entendre :
-Ne vous avisez plus jamais de bousculer une demoiselle, je vous retrouverai et vous risqueriez de perdre une partie de votre anatomie…
Elle voulait qu’il se sente observé à chaque fois qu’il se promènerait dans la cité. Elle voulait qu’il ait la trouille. Clarysse irait certainement le surveiller dans les jours suivants afin de lui faire une bonne frayeur. Si ça pouvait éviter qu’une autre fille soit traumatisée par ce genre de lourdaud sans cervelle alors elle voulait bien sacrifier un peu de son temps personnel à lui faire peur. Elle allait devenir son ombre les soirs où il sortait. Il ne la verrait jamais mais saurait qu’elle était là. Et si un jour il fautait, elle serait sans merci. Elle ajouta d’une voix claire pour que toute la salle l’entende :
-Faites-moi plaisir et barrez-vous très vite où je vous assomme avant d’appeler la garde qui se fera une joie de vous enfermer et de perdre la clef.
Elle compléta, un sourire narquois aux lèvres :
-Si en chemin vous vouliez bien prendre votre copain, ça m’éviterait de devoir m’en occuper…
Elle détacha sa botte du dos de l’homme, ramassa le couteau et le fit tourner entre ses doigts tout en observant l’individu au visage plein de colère. Il se releva, s’épousseta un peu pour tenter de retrouver une contenance puis il jaugea sa situation, hésitant entre obéir et se battre. Il écouta la voix de la raison en se dirigeant vers son compagnon d’un pas rageur. Il le réveilla d’un coup dans le ventre et l’aida à se lever puis à sortir, un bras passé sur son épaule. L’autre était bien trop sonné par l’alcool et par la bagarre pour réagir. L’homme adressa un dernier regard noir à la salle avant de s’en aller. Clarysse reposa alors le couteau sur le bar et ramassa les bouts de verre de la chope brisée. Puis elle s’adressa à l’aubergiste qui semblait complètement perdu :
-Désolée pour les dégâts, je vais vous rembourser.
Comme s’il s’agissait d’une formule magique, les discussions reprirent dans la taverne même si tout le monde continuait de leur jeter des regards suspicieux à la dérobée. Elle se tourna alors vers son compagnon et déclara, en souriant très légèrement :
-Bon, je crois que nous ne sommes plus vraiment les bienvenues ici…
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Lun 26 Oct 2015 - 23:22 | | | Kay recula d'un pas à la vue de l'ivrogne se jetant à son cou. Rien ne se passa. Une petite tornade se faufila à travers l'échange des deux hommes, tendant une jambe dans le passage. L'imbécile déséquilibré alla heurter le sol de tout son long. Nez dans la poussière. Kay ne put s'empêcher de sourire face au duo improbable qu'ils faisaient en cet instant même. Elle, l'héroïne du plus démuni, lui, pensant uniquement à finir sa discussion dans le calme et la sérénité. Tous deux agissant pour des raisons totalement contradictoires. Et pourtant, il appréciait sa discussion et, aussi étonnant que cela pouvait l'être, sa compagnie. Elle lui fit un clin d'oeil, il commença à se masser la mâchoire. Par la Dame ce qu'il avait de la force, le bougre ! La femme s'approcha alors de l'ivrogne, posa son pied dans son dos. Il ne put se relever. Sourcil levé, l'illusionniste remarqua que l'idiot à terre n'était pas le seul à posséder une force brute cachée. Elle se pencha alors, parla. L'arnaqueur ne perçut qu'un vague souffle, les mots bien trop bas pour ses oreilles, presque longues soient-elles. Malgré tout, il devinait à peu près ce qu'elle avait dû lui dire. Cette femme avait un coeur. Contrairement à lui. Elle avait un coeur, comme Ih... Comme il avait eu un jour, enfant. Ce coeur, il l'avait perdu très tôt, trop tôt. Et ne le retrouverait sûrement pas, bien des années s'étaient écoulées depuis. Il ne savait plus ce que c'était, que de posséder une chaleur au creux de la poitrine.
Puis, toujours penchée au-dessus de lui, elle rajouta quelques mots à voix haute. C'était certain, ces hommes ne recommenceraient pas. Ou pas dans les quelques années à venir, jusqu'au jour où ils oublieraient la promesse de mort que la femme leur avait faite d'un seul regard. Elle avait de l'humour, la petite. Un côté que Kay appréciait généralement et qui faisait souvent la différence chez un alavirien lorsqu'il faisait plus ample connaissance avec l'un des leurs. La femme retira sa botte du dos de sa victime, il en resta une belle trace poussiéreuse. Après avoir ramassé le couteau, elle le fit élégamment tourner entre ses doigts. L'homme se releva difficilement, le visage déformé par la colère. L'illusionniste faillit éclater de rire tant la situation aurait pu faire une belle scène de théâtre. Il rajouterait cette expression à son panel d'acteur. L'idiot alcoolisé se décida enfin, se dirigeant vers son “ami“ avant de lui lancer un coup dans le ventre. Et ça se disait amis ? Même Kay était plus délicat avec ceux qu'il appelait ainsi... Il l'aida donc à se relever, ils partirent de la taverne, clopinant. Dernier regard noir, ils passèrent le pas de la porte. Les discussions reprirent lentement, mais les occupants des lieux jetaient encore quelques coups d'oeil inquiets en direction de l'étrange duo d'intervenants. Et même si la jeune femme venait de poser l'arme sur le comptoir avant d'y joindre les morceaux de chope brisée, ces coups d'oeil ne diminuaient guère. Ils n'étaient plus les bienvenus. La femme mit des mots sur ce que l'arnaqueur savait déjà. Il secoua la tête.
- En effet, ces regards à la dérobée me gênent quelques peu. Ma fois, la rue est tout aussi divertissante et prompt à la discussion.
Ils payèrent leurs consommations, la jeune femme remboursa le tavernier pour les quelques dégâts occasionnés, avant de passer à leur tour le pas de l'entrée. Dehors, le soleil frappait haut dans le ciel. Midi, déjà ? Kay avait un rendez-vous dans l'après-midi, dans la boutique du Grand Débarras, avec Lestibournes. Ce gamin lui faisait davantage penser à un spectre avec ses cernes qu'à un humain, d'ailleurs.
Ils déambulèrent quelques minutes avant que leur folie des mots ne les reprenne. Kay le premier, se massant toujours la mâchoire. Il avait réellement frappé fort, le bougre.
- Dis-moi, tu danses plutôt bien !
La femme parut surprise par la tournure de phrase qu'avait choisi l'illusionniste. Danser ? Peut-être n'associait-elle pas le combat à cette autre discipline ? Comment voyait-elle le combat ? Comme Kay associait son art à du théâtre, à quoi donc associait-elle le sien ?
- Pardon, peut-être me suis-je mal exprimé. Tu es douée pour botter des fesses, ma chère.
Un sourire se fraya un chemin sur le visage de sa compagne d'un jour.
- Pour ma part, je ne suis doué que pour les grands discours et les illusions. C'est évident, de par cette mâchoire bleutée, que je ne suis pas taillé pour le combat. Nous avons ma fois tous nos compétences propres ! Mais je suis impressionné, par le Grand Océan du Sud ! Qui êtes-vous, belle inconnue !
Il accompagna sa dernière phrase d'un geste théâtrale, pour rentrer dans ce rôle de drôle d'illusionniste.
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Sam 7 Nov 2015 - 23:45 | | | L’homme confirma l’impression de la petite marchombre. Il avait raison, les deux connaissances seraient plus à l’aise dans la rue que dans cette taverne où ils venaient de causer une bagarre. Au moins, dans la rue personne ne les reconnaîtrait et ils ne risquaient pas d’avoir de problèmes avec la Garde de la ville. Clarysse ne voulait pas trop que ce genre d’évènement arrive aux oreilles de l’Intendant, elle tenait à son poste et à sa réputation. Et puis bon, être une marchombre et se faire reconnaître parce qu’elle n’avait pas su faire profil bas, c’était un comble. En tous cas, elle était d’accord avec l’homme, il fallait qu’ils quittent les lieux, l’ambiance devenait un peu trop pesante et la jeune femme n’allait pas le supporter longtemps. Déjà qu’elle n’était pas fan des lieux confinés alors avec des messes basses en plus et une atmosphère aussi lourde de sous-entendus, elle avait très envie de partir en courant.
-Oui, allons prendre l’air, on étouffe ici !
Kay paya les consommations pendant qu’elle remboursait la casse du verre et quelques dégats. Elle jeta un coup d’œil vers la porte où avait disparu la jeune serveuse bousculée en se disant qu’il aurait peut-être fallu qu’elle aille la voir. Mais elle n’était pas sûre d’en avoir envie que la jeune victime en ait besoin. Elle était peut-être totalement capable de se défendre seule. L’intervention des deux personnes ne l’avait peut-être pas aidée puisqu’elle s’était retrouvée coincée par les deux hommes qu’elle évitait depuis le début. En tous cas, le traumatisme existerait. Clarysse espérait qu’elle s’en remettrait, elle se dit qu’elle repasserait dans cette taverne pour voir comment elle s’en sortait.
Concentrée sur cette idée, la petite marchombre réalisa d’un coup que l’homme avait payé l’addition. L’attention lui fit plaisir, il semblait bien l’aimer finalement. Elle sourit légèrement en sortant. Elle avait l’impression qu’elle ne faisait que survoler la personnalité de l’homme et qu’il lui en restait encore beaucoup à découvrir sur lui. Et ça lui plaisait de se laisser porter par une conversation jusqu’à atteindre son but. Elle avait hâte de voir où ça les mènerait tous les deux. Lorsqu’elle vit où était le soleil dans le ciel, elle se dit vraiment que le temps passait vite en bonne compagnie. Ils se promenèrent un moment seulement entourés par les bruits de la ville en effervescence. Il fut le premier à reprendre la parole et ce qu’il dit l’étonna. Elle pensait que seuls les marchombres utilisaient ce terme pour qualifier leur style de combat. Elle ne s’attendait pas du tout à ce que l’homme utilise le même vocabulaire qu’elle.
-Je suis assez étonnée par le terme que tu utilises mais je trouve que ça correspond bien en effet…
Elle n’aurait pas imaginé que lui aussi voit une bagarre comme une chorégraphie, elle l’imaginait un peu plus bourrin. Comment pouvait-il avoir cet esprit si mélodieux ? Qui lui avait appris cette vision de la vie ? Avait-il eu un marchombre dans sa vie ?
-Merci pour le compliment et je te le retourne, tu te débrouilles pas mal aussi dans ton genre !
En effet, il avait désarmé de manière impressionnante l’homme au couteau. Bon, il savait bien encaisser les coups aussi mais elle sentait qu’il était bien capable de se défendre seul dans les situations à problèmes. Il avait le charisme nécessaire pour se sortir de tous les conflits. Et oui, il était un très bon comédien.
-Tu joues très bien ton rôle en effet ! La vie semble être une grande scène de théâtre pour toi, ça demande une grande aisance que je n’ai pas.
En effet, la réalité lui paraissait bien trop tangible pour être utilisée à sa guise comme il le faisait mais bon, un jour elle saurait peut-être utiliser l’illusion comme lui. Elle n’était cependant pas sûre de vouloir découvrir tous les secrets de l’homme à côté d’elle.
-Mais si je vous en révélais plus sur moi, cette conversation deviendrait moins passionnante, bel inconnu !
Elle souriait alors qu’ils étaient tous les deux arrêtés en plein milieu de la rue, décidemment cet homme était un bien fascinant mystère.
-Mais, je peux t’apprendre à danser si tu le souhaites, je suis pour le partage des talents ! On se complète en fait tous les deux.
Elle suivit son exemple et effectua une pirouette de danse pour clôturer sa phrase. Puis, elle tendit la main, comme une invitation pour un duo en pleine ville. Il était le Roi de l’Illusion, allait-il rejoindre la Reine de la Danse ?
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Mar 26 Jan 2016 - 22:26 | | | L'homme mima une révérence lorsqu'elle le complimenta à son tour. Que de belles paroles ! Comme ces phrases ne ressemblaient pas au caractère de l'illusionniste... Mais après tout, ne possédait-il pas plusieurs masques ? Sans parler de centaines de masques ? Un illusionniste voyant le monde comme une scène de théâtre, des planches sur lesquelles il évoluait et éblouissait les spectateurs de ses centaines de rôles. Effectivement, il était doué dans son domaine. Tant illusionniste, qu'arnaqueur ou encore comédien. Mais ça, elle ne pouvait pas réellement le savoir. Pour ce côté arnaqueur et comédien. Ah bah si. Elle avait remarqué le côté théâtral. Il fallait avouer qu'il cachait rarement son art de la parole et ses gestes pour le moins grands et articulés. C'était difficile de cacher ses habitudes lorsque l'on n'y réfléchissait pas plus que cela. Après tout, qu'avait-il à craindre d'elle, qu'avait-il à craindre qu'elle ne découvre quelques pans de sa personnalité ? Elle ne pouvait être un danger pour lui. Il avait survécu à bien pire qu'une jeune femme à qui il avait offert un verre.
La réponse qu'elle lui donna le fit sourire. Elle avait su lire le peu qu'il avait laissé s'échapper de lui et elle ne voulait laisser trainer quoi que ce soit à son sujet, elle ne révélerait rien. Comment pouvait-elle être si intéressante, mystérieuse alors qu'elle était alavirienne ? Jusqu'à aujourd'hui, il n'en avait trouvé aucune qui possédait cette qualité qui faisait que l'homme s'intéressait quelques fois à ces gens qu'il avait mis des années à haïr.
Sans doute était-ce pour cela qu'il ne s'était pas déjà éclipsé...
Ils s'arrêtèrent soudainement au beau milieu de la rue, alors qu'elle venait de le gratifier de “bel inconnu“. Yeux dans les yeux, ils esquissaient chacun un sourire différent, mais qui annonçait la même couleur. Chacun gardait ses secrets, laissant l'autre dans une soif de connaissance précise. Et elle lui proposa de lui apprendre à danser. Un sourire illumina le visage de l'homme, yeux plissés et joueurs. Pirouette de la femme, l'homme la salua d'une révérence sans chapeau. La boule de poil bougea légèrement avant que l'homme ne remette son chapeau à sa place, recouvrant la petite bête et laissant sa nuit continuer. Pas le moins du monde perturbé par les mouvements de son ami humain.
Reine de la danse tu seras donc alors que j'incarnerai le Roi de l'Illusion. Ces rôles nous vont parfaitement, comme des vêtements faits sur mesure.- Nous compléter ? Il semblerait bien.Il prit délicatement la main de la jeune femme entre la sienne, l'attira à lui. Si près, qu'elle pouvait presque apercevoir les innombrables cicatrices que l'homme avait acquises au fil du temps. Avec, en vedette, celle de son oeil gauche.- M'accorderiez-vous cette danse, belle reine ?Et il l'entraîna à travers la foule, tournoyant entre les passants qui finirent irrémédiablement par s'écarter. Un duo virevoltant ne s'occupant pas des alentours, de quoi faire fuir n'importe quelle personne saine d'esprit qui ne souhaitait pas se faire bousculer. Kay essayait de suivre la danseuse, mais restait parfois maladroits malgré tout. Son jeu de jambes était loin d'égaler celui de ses mains ou de ses bras. Le haut du corps habile, les jambes plutôt inutiles. Il ne distançait personne à la course et était incapable de tenir une longue distance en galopant sur ses deux pattes. Elle, la grâce la possédait. L'enivrait. Jusqu'à présent, il pensait que seuls les faëls pouvaient montrer une telle prestance. Apparemment, il se trompait. De ses quarante-deux ans, il rencontrait enfin un alavirien capable d'un tel exploit qui passait pour simple habitude chez le peuple d'Illuin.
Ils dansaient. L'homme prit la danseuse par la taille, la fit s'envoler. Les passants rasaient les murs, laissant échapper des soupirs et jurons.
Sur cette musique invisible, ils ignoraient le reste, laissaient la rue aux autres alors qu'ils venaient de rejoindre une dimension parallèle. Ils ne se connaissaient pas, inconnus depuis le début, aucun nom partagé, rien qu'un verre et quelques philosophies. Et ce monde leur appartenait déjà. Comment deux inconnus pouvaient danser ainsi, sans aucun lien, comment pouvaient-ils... Kay ne comprenait pas. Tant d'années à haïr ces gens et le voilà qui était perturbé par l'arrivée d'une parfaite inconnue de ce sang qu'il dédaigne en lui ?
Peut-être lui rappelait-elle... Non.
Un marchand leur lança une pomme dans leur direction afin de les stopper, leur hurlant qu'ils dérangeaient tout le monde. Le seul résultat fut une pirouette maitrisée de la part de ce couple d'inconnus, un fruit écrasé contre un mur. Ils filèrent comme deux flèches vers une rue adjacente, continuèrent leur bal improvisé, une musique s'introduisant dans leur tête.
Il lui glissa quelques mots à l'oreille.- Peut-être t'apprendrai-je quelques illusions, douce danseuse.Toujours cette danse, toujours cette grâce, toujours ces pas maladroits. Et deux inconnus curieux l'un de l'autre.[ Retard impardonnable, mais je t'aime ] |
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| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Mer 6 Juil 2016 - 23:11 | | | Il lui prit la main et le cœur de Clarysse chavira un peu. Elle avait beau n'avoir aucune envie de s’attacher à cet homme beaucoup trop mystérieux pour être honnête, il était bien le premier depuis Audric à s’intéresser vraiment à elle. Pas seulement à son apparence et à ses capacités mais bien aussi à la personne en dessous de cette carapace. Ainsi, il voulait la découvrir elle, connaître ses secrets et ses mystères. Il ne voulait pas seulement l’entrainer dans une chambre d’auberge. Il cherchait à la percer à jour. Et ça lui faisait du bien. Ça la réchauffait à l’intérieur. Elle était heureuse de cette attention qu’il lui portait. Il l’intriguait tout autant. Qui était cet homme aux cheveux de feu qui parlait d’or ? Pourquoi avec un tel talent que le sien était-il contraint de détrousser ses spectateurs ? N’avait-il pas de protecteur qui finançait ses représentations et ses voyages comme bon nombre d’artistes de rue ? Que cachait-il derrière ce sourire et ses mystères ? Elle se dit qu’elle comptait en profiter le plus possible le temps que ça durerait. Ne pas s’engager pour ne pas souffrir mais savourer chaque petit instant proposé par la Dame.
Ainsi, elle souriait lorsqu’il accepta sa proposition, elle souriaitt lorsqu’il lui prit la main, elle souriait lorsqu’il la complimenta et elle souriait encore lorsqu’il entama la danse en plein milieu de la rue commerçante d’Al-Poll. Il commença par diriger puis elle reprit le pas, il manquait un peu d’assurance. Le couple virevoltait entre les passants qui s’écartaient, mi-offusqués mi-amusés par le spectacle. Il y avait à la fois une répulsion contre ce duo inadapté face aux conventions sociales mais aussi une fascination jalouse de leur unité et de leur grâce. Ils évitaient tous les obstacles, par des pirouettes ou des mouvements de buste de Clarysse. Ils suivaient un tempo connu d’eux seuls, une musicalité frivole qui les rythmait jusqu’au fond de leur être. Il y avait quelque chose de magique qui se dessinait là. Elle n’avait que faire des hésitations et des faux pas de son partenaire, il n’y avait que ce moment actuel qui comptait.
Il murmura quelques mots, et elle eut l’impression de ressentir une caresse au creux de son oreille. Une sorte de promesse qui menaçait de la faire fondre de l’intérieur. La petite marchombre aimait autant cette sensation qu’elle détestait être à la merci de quelqu’un. Il l’attisait sans qu’elle ne parvienne à savoir s’il s’en rendait réellement compte. Sa main posée sur sa hanche l’électrisait et le voir si près d’elle était une torture. Elle distinguait chaque courbe de son visage et chaque relief de sa peau ainsi que les marques de sa cicatrice à l’œil gauche. Elle enregistrait chaque information et souhaitait ne rien oublier de cet instant. Cette danse, presque les yeux dans les yeux, était vraiment impressionnante d'improvisation. Elle ne voulait pas que cet instant s’arrête. Ou bien voulait-elle justement que tout s’arrête maintenant pour reprendre le cours de sa vie. Était-il vraiment un mystère qu’elle voulait découvrir aujourd’hui ? Ne le savourait-elle pas plus si elle avait du patienter pour découvrir une de ses nouvelles illusion ? Allait-elle seulement pouvoir attendre de le revoir ?
Elle y réfléchit alors pendant qu’ils dansaient encore quelques secondes puis elle sut que sa décision était prise, elle était prise depuis le début de leur danse. Elle clôtura donc la danse après une nouvelle virevolte, et elle s’approcha au plus près de lui, presque langoureusement, pour lui chuchoter au creux de l’oreille :-Alors peut-être, mon habile illusion, te dévoilerai-je d’autres secrets de ma danse…Clarysse s’écarta ensuite avec regrets, lâcha sa main en souriant doucement, s’inclina comme le faisaient les demoiselles nobles en écartant une robe invisible et déclara :-Ce fut un réel plaisir mon cher ami mais je suis dans l’obligation de vous laisser, nous nous reverrons certainement bientôt pour continuer ce ravissant spectacle…Elle souriait toujours lorsqu’elle lui tourna le dos et lorsqu’elle s’avança avec détermination dans la rue grouillante de monde. Elle avait très envie de se retourner pour voir sa réaction ou qu’il la retienne d’une main ferme sur l’épaule. Mais elle savait qu’ils tenaient tous les deux bien trop à leurs mystères respectifs pour s’engager comme ça. Il ne la possédait pas et elle n’avait aucun droit sur lui. Cet interlude avait été vraiment magique mais il ne pouvait pas durer sans que l’un ou l’autre ne se lasse. Il fallait donc rompre cette monotonie. La cité n’était pas si grande et ils allaient certainement se croiser de nouveau. Dans la rue, dans une taverne ou dans une soirée mondaine. Seule la Dame savait ce qui se passerait à ce moment-là. Le hasard était l’un des plus grands mystères possibles alors Clarysse savoura les petits papillons qui s’envolaient au creux de sa poitrine. Elle avait déjà hâte de le revoir.
Et elle disparut de tous les regards au cœur de la foule animée.[J’aime trop ce rp N’hésite pas si tu veux que j’édite mais ça me paraissait être le meilleure solution sur le coup ! On peut enchaîner de suite avec un nouveau rp avec nos deux loustics qui se revoient si tu es motivée ou alors on attend un peu, c’est comme tu veux Je te laisse clôturer ] |
| | Messages : 51 Inscription le : 20/06/2014 Age IRL : 30
| Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] Jeu 7 Juil 2016 - 18:08 | | | Pas une seconde. Ni même le temps d'un pas. La langue de la jeune femme répliqua dans la foulée, comme happée par l'envie de se jeter dans la gueule du loup. Etait-il seulement une bête ? A débattre. Jamais l'illusionniste n'avait croisé d'alavirienne possédant une telle aura d'énigmes à explorer. Peut-être ne s'était-il tout simplement pas donné la peine de les regarder, quelques années de cela. Il haïssait ces gens, plus que quiconque. Et pourtant, il vivait parmi eux. S'y faire avait été une obligation. S'accoutumer à eux, s'obliger à communiquer. Et pourtant, il ne s'y était jamais intéressé. De simples marionnettes ou portes-monnaies sur pattes. Voilà le seul lien qui donnait une raison pour lui de les aborder. Les choses voulaient que le temps passe. Que les hommes évoluent. Qu'ils changent. De gamin détestable et instable, il était devenu sénior habile et rusé. Sa haine s'était évaporée en mépris, puis bien vite en simple voile. Kay ressentait toujours de la difficulté à s'en faire des amis. Aujourd'hui, il était plus âgé. Il savait où arrêter cette colère enfantine.
Elle... Regard d'or planté dans celui de la femme, il tentait de refréner cette sensation étrange... d'amusement. Elle était... différente. Il n'aurait su dire en quoi.
Soudain, elle se détacha. Mit fin à la danse. Mains qui se délient, se séparent. Elle s'inclina, il en fit de même. Il sourit face à la comédie qu'ils jouaient. Un acte en un temps, étrange et fascinant. Dans cette ville où personne ne le connaissait, il n'avait pas pris le temps de rencontrer des gens. Il n'en ressentait pas le besoin. Elle... Elle était pourtant là. Et il sentait ce plaisir refoulé d'un instant présent irréel.
Et elle lui tourna le dos. Il ne la retint pas par l'épaule. Pas son genre. Pourquoi l'aurait-il fait ? Elle disparaissait, laissant la voie à une prochaine fois... L'illusionniste n'eut pas même le temps de répliquer qu'elle se trouvait déjà immergée dans la foule. Son visage à lui ? Il arborait un sourire mi-figue mi-raisin. Etrange rencontre à glisser dans un voile de brume, à contempler lorsque l'envie s'en faisait ressentir. Ne pas le dénaturer, ne rien détruire par une seconde rencontre. Pour garder le souvenir intact, la magie en boite. Mais... Le mystère était clos derrière une porte. Rien ne s'en était échappé. Pas même un nom. Seul un verre et une danse. Rien de plus ni de moins. L'envie de percer cette carapace, le défi de la lui retirer. De mettre à nu la femme. Fascinante.
La revoir... Peut-être. Pourquoi pas. A voir.
Toujours ce sourire. Son corps se mit en mouvement, dans le sens inverse. S'éloignant plus encore de la danseuse inconnue. Il enfonça son chapeau sur sa tête, la boule de poil bougea imperceptiblement pour se remettre en place.
Kay se jeta dans son nouveau terrain de jeu. Mains palpitantes d'illusions. L'esprit légèrement ailleurs.[ Ce rp *.* C'est un peu court, mais je me remet à peine dans la peau du vieux Kay et... je trouve que ça clôt bien Je serais bien pour suivre avec un nouveau rp Mais il faut que je trouve ce que va devenir mon Kay.... Je te tiens au jus mon chat, mais c'est pour les prochains jours <3 ] |
| | | Sujet: Re: Suis-moi, petite, la magie est sur mes pas. [Terminé] | | | |
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