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| Objection, votre honneur ! [Inachevé] | |
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Messages : 231 Inscription le : 30/07/2008
| Sujet: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Lun 10 Mar 2014 - 17:06 | | | Elle mordait sa lèvre depuis près d'un quart d'heure, et sa jambe droite était secouée de spasmes d'angoisse. Une main chaleureuse vint se poser sur son épaule avec douceur, tandis qu'une autre enserra sa taille. Elle reconnu son souffle dans sa nuque.-Ton avocat t'attend. C'est l'heure.Elle déglutit. Son cœur semblait sur le point d'exploser et une boule au ventre la tiraillait. Elle se retourna contre son amant, les larmes aux yeux.-Ils n'ont même pas voulu que je la vois avant. Conflit d'intérêts qu'ils disent.Jùn embrassa tendrement la rêveuse.-Ils ne te l'enlèveront pas. Tu es faite pour être mère. Pour être sa mère.La directrice d'Eoliane acquiesça, sans toutefois être rassurée. Elle rajusta sa coupe devant la glace, regrettant les cheveux longs qui lui permettaient de les ranger en chignon. Un chignon ça fait toujours plus sérieux. Pour l'occasion elle s'était maquillé. Pas trop. Juste de quoi paraître femme. Mère ? Et elle portait une robe sans décolleté, sans excentricité. Du bleu marine. Elle souffla un grand coup et se dirigea vers la sortie de la petite salle mise à sa disposition le temps que la salle du tribunal se remplisse et que le juge soit prêt. Une fois dans le couloir, elle lâcha la main de son rêveur. Il ne pourrait lui être d'aucune aide, une fois dans le gouffre des attaquants. Leur relation était trop...expérimentale ? Son avocat l'attendait, l'air paisible. Comment pouvait-il être paisible dans un tel moment ? Il l'interrogea du regard.-Je suis prête.Ils firent quelques pas ensembles, arrivèrent devant la porte aux milles tensions. Amarylis aggripa le bras de l'homme en qui elle allait placer tous ses espoirs pour les prochaines heures.-Ne me lâchez pas. Même si je tombe, ne me lâchez surtout pas. Pas devant ma fille.Quand elle mit les pieds dans le tribunal la vision lui coupa le souffle. Tant de monde pour un procès ! Quel pourcentage de cette foule était vraiment de son côté ?[C'est partiiiiiii ] [Ichel, je t'ai considéré comme un homme, mais si tu veux être une femelle, j'édite, hein ] |
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| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Dim 16 Mar 2014 - 17:22 | | | Just DIl’ Joquorint entra dans la salle alors que la foule commençait à s’assembler sur les balcons. Le Sentenceur d’Al-Poll n’était pas encore sur son estrade lorsque l’avocat de la famille Yil’ Sleil s’installait du côté de la salle qui était le leur. Les différents témoins qu’il avait convoqués pour l’occasion tenaient un conciliabule de leur côté, et l’avocat approuva silencieusement. Maître Ril’ Krysant se trouvait parmi eux malgré son emploi du temps chargé ; la seule chose que Juste regrettait était que ce procès devait se tenir à Al-Poll. De Terrevermeille, à Al-Jeit, aurait été bien plus simple à corrompre, le procès aurait été expédié, et il se serait débarassé de cette affaire rapidement. Les deux parents Yil’ Sleil le saluèrent avec grâce lorsqu’ils entrèrent dans la salle. La noblesse de leur sang se démarquait dans cette salle provinciale remplie pour la plupart de gueux. L’avocat leur adressa un sourire confiant. Le procès ne prendrait sans doute pas longtemps. Quoi de plus ridicule qu’une rêveuse qui souhaite adopter la fille d’une famille réputée dans tout l’Empire ?
La rêveuse en question, Amarilys Luinil, apparut dans la salle, et tous les personnages de la pièce qui allait se jouer se préparaient. Ridicule, tout ceci était bien ridicule. Sa réputation pourrait être en jeu, si cela venait à s’apprendre, mais les Yil’ Sleil avaient grassement payé. Ils tenaient sans doute autant à leur propre réputation que lui.
- Une simple formalité, répéta-t-il à Dame Yil’ Sleil en lui baisant la main. Le Nord est connu pour ses coutumes pour le moins.. étranges, mais jamais la cour d’Al-Poll ne se déshonorera en laissant un Rêveur, une femme qui plus est, souiller le sang des familles dont les ancêtres ont combattu auprès de Merwyn.
Comme la tradition et la bienséance le voulaient, il traversa la salle pour porter ses honneurs à l’avocat du parti d’en face, et s’inclina profondément devant dame Luinil, un sourire sur les lèvres, en ignorant volontairement les salutations de l’avocat en retour.
- Sire Yil’ Sleil vous transmet son respect et souhaite que cette affaire se règle promptement, pour le confort de tous les membres de l’Assemblée.. et particulièrement pour le bien de sa fille et héritière légitime, Demoiselle Gwëll Yil’ Sleil.
La jeune fille dont il était question n’était en vue nulle part. On n’avait permis à aucun des deux partis de voir l’intéressée avant le début du procès, et Juste n’était même pas sûr qu’il lui serait permis d’y assister. Il revenait sans doute au Sentenceur de décider où se trouverait la jeune fille pendant le procès, et il n’aurait pas son mot à dire. Le tableau de la famille unie sur le même banc aurait joué en leur faveur, pourtant.
Le juge n’était toujours pas là. Le procès ne pouvait commencer qu’avec son arrivée. Quelle remarquable perte de temps… A son banc, Juste parcourut rapidement les dossiers préparés avec soin. Leur défense était imparable. Et il n’avait jamais été vaincu. Mais c’était à Al-Chen, pas dans les contrées reculées et arrièrées d’Al-Poll.
[ Assez narratif pour l’instant, mais ça sera beaucoup plus vif et axé sur le dialogue quand tous les acteurs commenceront à se haranguer et s’insulter Si quiconque veut utiliser Personne, le mot de passe est "salade de champignons" avec les espaces] |
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| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Mer 26 Mar 2014 - 20:01 | | | Ça faisait peut être une heure qu'elle attendait dans la pièce en velours. Une heure à tourner en rond dans sa tête. Pas sur ses jambes, parce qu'elle avait le ventre tellement noué qu'elle arrivait même plus à les déplier. Elle était pliée sur un fauteuil, les deux pieds sur le beau tissu, mais que diantre, là, il y avait des choses plus importantes que les traces de chaussures. Elle ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Ça faisait peut être cent fois qu'elle faisait ça, aujourd'hui, mais elle était trop désorientée pour penser que ça puisse sembler ridicule. À chaque fois, c'étaient les même images, dans sa tête, comme un cours que t'arrives pas à apprendre et que tu répètes sans conviction livre dans une langue qu'elle comprenait pas. Qu'elle comprenait plus.
Elle arrivait pas à faire le point. Elle savait pas où elle en était, vers quoi elle allait et surtout, plus que tout ce qu'elle voulait. Elle avait pas eu le droit de voir personne du procès avant l'audience, on l'avait amenée à la hâte ici parce qu'Amarylis devait passer dans le couloir. Pas un regard, pas un mot. En vrai, elle se sentait comme prisonnière de quelqu'un qui décidait son destin à sa place.
Elle soupira, se rongea les ongles. D'un coté, elle en voulait à sa famille. Juste un peu, certes, mais c'était tout ce dont elle était capable. Elle avait jamais eu la rancune tenace ni l'esprit rebelle, elle était du coté des nuages passifs. Mais d'un autre coté, après réflexion, elle avait du mal à se souvenir de la raison de ses sentiments. La réaction de sa famille de sang n'était elle pas normal, naturelle ? Mais dans la balance, il y avait Amarylis. La rêveuse avait été là quand elle en avait eu besoin, juste au bon moment, disponible, ouverte, douce. Elle avait eu besoin d'elle et maintenant, il lui semblait que c'était encore le cas. Il lui semblait seulement, parce qu'elle n'arrivait pas trop à mettre des mots sur ses ressentis. D'un coté, il y avait l'histoire, le sang, le nom, ce qui faisait qu'elle était elle, ceux qui avaient été ses tuteurs, qui avaient guidé son chemin. Elle leur devait sa chair et son esprit. Et de l'autre, il y avait les mots tendres, l'ouverture, l'amour. Parce qu'elle était pas sûre d'avoir été réellement aimée dans son enfance. Aimée d'un amour particulier et pas de cette attention maternelle toute faite. Là, elle avait sa place, elle se sentait unique, privilégiée.
Elle voulait parler à Ama. Mettre sa main dans la sienne et l'écouter parler. Amarylis était pas rêveuse que des mains, mais rêveuse toute entière. Elle savait guérir avec les mots autant qu'avec les plantes. Surtout quand elle chantait et pour le plus grand plaisir des résidents d'Eoliane, elle chantait souvent.
On appuya sur la poignée et la porte grinça sinistrement. Un homme en costume noble franchit le pas.
On vous attend, Mademoiselle. Si vous voulez bien me suivre...
Je pourrai voir Ama ?
Non, on vous l'a déjà dit, vous n'avez droit à aucun contact avant le début de l'audience. Suivez moi, voulez vous, maintenant.
Son ton s'était durci, il ne plaisantait pas. Elle déploya ses jambes avec difficulté et se leva. Au début, sa tête tourna un peu, mais comme le monsieur commençait à taper du pied, elle avança à sa suite. Ils tournèrent une ou deux fois mais elle aurait bien été incapable de faire le chemin à l'envers, sa tête était ailleurs. Ils prirent un couloir tout tapissé de broderies tape-à-l'œil et ils débouchèrent sur un escalier. Il se retourna une dernière fois avant d'ouvrir la porte.
Pas un mot sans avis du juge. Soyez digne de votre rang, faites honneur à votre titre, Mademoiselle, ne faites pas honte à votre famille.
Et puis il s'effaça et la laissa entrer. Une lumière franche lui dégoulinait dans les yeux et pendant quelques pas, elle eut peine à distinguer ce qui se trouvait autour d'elle. Quelqu'un lui prit le bras et la guida jusqu'à un siège où on la fit s'asseoir. Face à elle, il y avait un petit rebord en bois avec des barreaux gravés. Et puis un grand vide et des bancs avec des gens assis. Tous étaient très sérieux, dans leurs beaux costumes d'apparat. Elle distinguait quelques visages connus, mais pas Amarylis, au beau milieu du premier rang, telle une meute, ses parent légaux entourés de sa fratrie. Ils avaient tous le torse bombée, attitude noble, le front haut et les coudes au corps. Elle n'osa pas les saluer, se sentant honteuse d'être elle parmi eux. Ne pas faire honte, avait il dit.
Un coup de marteau résonna et une voix forte, amplifiée par le dessin annonça que ça commençait. [Battez vous ] |
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| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Mar 1 Avr 2014 - 3:45 | | | Dredd Phil'Nix suçotait, comme à son habitude, le bout de sa plume. C'était un tic qu'il avait pris durant ses études de droits. Cela lui permettait de contrôler son anxiété et de l'aider à réfléchir. C'était stupide, mais c'était son petit truc à lui et cela avait l'avantage de fonctionner. Aujourd'hui, il avait une affaire plutôt intéressante, une rêveuse souhaitait adopté une fille. Cela ne l'aurait pas fait lever son petit doigt si la jeune demoiselle n'avait pas déjà une famille. C'était là que ça devenait vraiment captivant. Il n'avait pas encore les tenants et les aboutissants de toute l'histoire, mais il avait franchement hâte d'en savoir plus.
Enlevant son outil de sa bouche, il la rangea dans son bureau et se dirigea vers une de ses innombrables armoires. Celle-ci avait la particularité de contenir tous ses atouts de juge, toutes ses robes noires et toutes ses perruques blanches et bouclées. Il huma l'air avant d'ouvrir, finissant sa thérapie pour enlever tout ce trac avant séance. Dredd passa élégamment son manteau noir et l'ajusta devant le miroir accroché sur la face interne de la porte. Il se contempla dans son habit de fonction. Cela faisait combien de temps qui le portait ? Vingt ans ? Peut être trente ? Il s'était arrêté de compter depuis un moment. Mais il se trouvait toujours aussi impressionnant avec. Fièrement, il poudra sa perruque la rendant plus blanche que blanche et la posa sur ses cheveux courts grisonnants.
Il s'admira un peu dans la finalité, il avait cinquante-cinq ans et était toujours aussi imposant. Il avait une carrure plutôt étonnante pour un juge, il avait une barbiche taillée, dont la couleur était assortie à sa chevelure. Elle lui donnait une allure un peu plus hautaine qui faisait toujours son petit effet quand il rentrait dans la salle d'audience.
Finalement, il se dirigea vers un autre meuble, ressemblant presque à l'armoire d'où il tirait ses vêtements, à ceci près que les portes avait des vitres, révélant ce qu'il y avait à l'intérieur. Le contenu quant à lui, aurait rendu perplexe plus d'un. Les étagères étaient remplies de marteaux. Pas de marteaux de forgeron ou de combat, non, des marteaux de juge. Des petits outils dont la tête écrasante était de forme cylindrique. Certain était en bois, d'autre en fer, mais les pièces les plus rares étaient faites en or, voir en cristal.
C'était une passion pour lui, un peu folle sûrement, mais il appréciait collectionner cet outil. Cette folie l'avait pris bien plus jeune. Dredd s'en rappelait à chaque fois qu'il observait la vitrine. La première fois que cette envie lui était venue avait pris place dans un tribunal. Il était jeune, son père était juste témoin et il y avait été emmené parce qu'il était trop petit pour être laissé seul. Et c'est alors qu'il vit l'actuel juge. Imposant, de toute sa hauteur, il surplombait l'assemblée. Sa voix forte ordonnait le silence. Mais ce qui avait marqué le jeune garçon était le marteau, si petit, mais si puissant. D'un coup de cet engin, les ordres prenaient une importance incommensurable. Cela avait créé comme une image héroïque dans l'esprit du jeune homme. C'était comme si l'objet était maintenant un mythe. Lorsqu'il grandit, cela le poussa à faire des études pour enfin posséder ce qui l'avait tant impressionné. Puis au fur et à mesure du temps, cette sorte d'obsession ce transforma en passion, une envie de tous les collecter. Attrapez-les tous ! D'en avoir un de chaque sorte, de chaque type.
Souriant en caressant la vitre d'un air nostalgique, il choisit son marteau favoris, c'était un dont la tête était en acajou clair, finement lustré, avec un manche en ivoire fin. Il trouvait que celui-ci avait une des meilleures résonances lorsqu'il le frappait sur le socle. Le plaçant dans sa ceinture, il partit vers le tribunal. Il y salua rapidement ses collègues et s'empressa de trouver la salle où il siégerait dans plusieurs minutes. Comme d'habitude, tout le monde était entré dans la pièce, attendant que l'audience ne commence. Finissant de se préparer, il entendit la phrase habituelle de tous les tribunaux.-Mesdames, Messieurs, la cour.Le juge rentra, fièrement, bombant légèrement le torse. Dredd s'installa sur sa chaise, sortit des bésicles qu'il posa sur son nez, puis pris son marteau d'une main et frappa trois coups forts et puissants pour que tout le monde l'écoute.-Aujourd'hui nous étudions l'affaire opposant Dame Luinïl face à Sieur et Dame Yil'Sleil pour la garde de leur fille prénommé Gwëll Yil'Sleil.Sa voix, bien sûr amplifié par le dessin, résonnait dans toute la pièce, donnant le ton.-Bien, la parole est à la défense. Maître, je vous en prit, débutez.La personne s'avança et débuta son discours.[HRP : J’espère que ça vous ira, battez-vous et faites gaffe au marteau vengeur Éditable à volonté !]
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| | Messages : 571 Inscription le : 03/07/2009 Age IRL : 31
| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Sam 12 Avr 2014 - 19:20 | | | Le rêveur se lever de bonne heure, comme à son habitude, il aimait se lever avant même le soleil. Pouvoir admirer la première clarté des rayons de l’astre l’apaisait à chaque fois. Il avait l’impression que le Dragon lui-même venait réchauffer la terre avant que ses habitants ne se soient réveillés. C’était pour cela qu’il se levait aux aurores. Mahti Nahl fit un brin de toilette à l’eau froide et enfila une bure propre. Ensuite il sortit de sa chambre et emprunta le long couloir vers les jardins où il s’installa et se recueillit un moment en priant la Dame. Il demandait que la récolte soit bonne que ses rêves la servent bien. C’était son rituel quotidien. Aujourd’hui il rajouta une excuse pour son appréhension et lui demanda sa bénédiction pour ce qu’il allait faire. Il était persuadé que c’était la bonne chose à faire mais en même temps il craignait d’outrepasser les volontés de la Dame.
Quand l’avocat de la famille de la jeune fille était venu parler avec certains rêveurs de la Confrérie il avait d’abord hésité avant de voir cette occasion comme une opportunité de révéler aux gens ce que Maître Rêveur faisait au lieu respecter son rôle. Il avait toujours de doutes cependant. C’était bien la Dame et le Dragon qui avaient placé Dame Luinïl là où elle était. Cependant, il lui paraissait inconcevable que les divinités approuvaient ses actes. Elle ne respectait plus les règles des rêveurs, était trop proche d’un rêveur et elle leur cachait des choses. Et la Dame seule savait ce qu’elle faisait avec les patients qu’elle traitait seule dans son bureau. Des rumeurs circulaient au sein de la Confrérie. Parfois crédibles, parfois farfelues. C’était difficile pour les Rêveurs plus jeunes de se faire un avis.
Mais Mahti Nahl avait de l’expérience et n’avait aucun doute, cette femme ne méritait pas le droit, l’honneur d’être appelée rêveuse et encore moins de les diriger. Elle représentait ce qu’il n’aimait pas dans la jeune génération, ce désir de liberté incontrôlable et déplacé. Et cette insouciance comme si tout leur était dû grâce à leur don. Mais ils oubliaient tous que c’était la dame qui leur avait offert cette capacité et qu’il avait des responsabilités. Et les règles qui existaient depuis des tempos anciens étaient là pour éviter qu’ils ne sortent du droit chemin.
Il grimaça de dégoût non contenu, se leva en faisait gémir ses articulations raidies par la vieillesse et se dirigea vers la salle à manger et déjeuna frugalement. Il vaqua ensuite à ses occupations habituelles. Quand vint l’heure de se rendre au tribunal, il prit la route de la demeure seigneuriale avec son bâton de marche. Sur place, on lui indiqua où s’asseoir. En s’asseyant, son regard croisa celui, étonné et déçu, de Dame Luinïl et il l’ignora en attendant qu’on l’appelle à témoigner.[Edition à volonté ] |
| | Messages : 169 Inscription le : 05/02/2008 Age IRL : 58
| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Dim 15 Juin 2014 - 22:09 | | | Encore un procès. Cette fois-ci, il était cependant bien différent des autres. Etrange, même. C'était une occasion incroyable pour sa carrière s'il gagnait ce procès ! Sa victoire l'élancerait bien haut, tout le monde reconnaîtrait son talent en tant qu'avocat. Que ce serait beau... Être enfin reconnu ! Ne pas se faire montrer du doigt par tous ses confrères qui ne voyaient pas son talent... C'était normal, si personne ne lui donnait jamais de grands procès, aussi ! Que croyaient-ils... Que seuls ces quelques hommes et femmes qui... faisaient du bruit et de l'odeur plus haut que leurs fessiers hautains – pour rester poli, il était avocat tout de même – pouvaient gagner des procès ? Ils se mettaient le doigt dans l'oeil, la main avec ! Mais ce n'était que le ressenti d'un pauvre avocat tourmenté par ses soucis de reconnaissance.
Tout changerait cette journée-ci ! Tout changerait grâce à ce procès qu'il avait réussi à obtenir après quelques manipulations dont il avait le secret mais que personne ne reconnaissait encore. Nous parlions d'un procès étrange. Eh bien ce mot n'était pas assez fort pour définir la situation et le différent qui opposait les deux parties. Une femme voulait adopter une jeune fille, mais cette dernière avait déjà une famille. La-dite famille ne voulait pas laisser leur fille partir. Pourquoi ? C'était le problème des attaquants. Lui, il était l'avocat de la défense. Ce serait un travail ardu. Surtout lorsqu'il prit connaissance du nom de son adversaire. Just Dil'Joquorint. Pourquoi lui ? N'importe qui, sauf lui ! Cet homme n'avait perdu aucun de ses procès. Il était réputé pour sa volonté sans failles et hargne indiscutable. Pourquoi, par la Dame, était-ce lui son adversaire ? Les cinq premières minutes, il pensait sérieusement renoncer et rentrer à Al-Jeit pour continuer ses petites affaires de vols. Mais plus il observait le visage décomposé de la rêveuse, plus une voix dans sa tête insistait pour qu'il ne l'abandonne pas à son sort. Et plus il se disait que battre cet homme allait le propulser en avant... Il avait un coeur, lui ! Pas comme Dil'Joquorint qui avait détruit des hommes et des femmes sans le moindre remords... Malgré tout, il gagnait ses procès, le Dil'Joquorint. Alors que lui, il en avait perdu quelques-uns. Et il n'était pas aussi renommé.
Non ! Il était meilleur que cela. Il ne pouvait se plaindre sur son sort, il ne pouvait baisser les bras ! Il n'avait jamais baissé les bras et ce n'était pas maintenant que ça allait commencer. Il allait gagner ce procès, devenir aussi célèbre que son ennemi et continuer à grimper les échelons. Il y arriverait. Il dépasserait tous les autres... Pas à pas.
Dans le couloir, il attendait Dame Luinïl qui n'allait pas tarder à le rejoindre. Dans quelques minutes, tout allait se jouer. Il devrait sortir ses plus beaux arguments, ses plus belles tournures de phrases, ses témoins les plus imparables. Il était calme, il n'avait jamais été aussi calme. Presque le sourire aux lèvres, il vit la rêveuse arriver au fond du couloir. Elle en revanche, elle était loin d'être sereine. Elle lui agrippa le bras.- Jamais, je vous le promet. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider.Quelques minutes plus tard, ils étaient dans la salle d'audience. Dil'Joquorint l'ignora volontairement, mais notre avocat était bien trop intelligent pour se formaliser de cette attitude ridicule. Le juge fit alors son entrée. Le procès pouvait commencer. Et c'était à lui de le faire débuter. Benja Mil'Hunter déglutit et s'avança, sûr de lui. Il laissa le silence créer une atmosphère de suspense, il éleva la voix enfin.- Avant de débuter ce procès afin de rendre justice, je désirerai remettre le contexte qui nous a amené dans cette salle aujourd'hui.Un peu de suspense pour vous, pour tous ceux qui sont venus assister à ce déchirant procès.- Il y a de cela plusieurs années, mademoiselle Yil'Sleil, la principale concernée dans ce procès, était mise à la porte de chez elle par sa propre famille. Par vous, Sir et Dame Yil'Sleil.Il leur fit un geste du menton en signe de salutations. Il se retourna vers le juge afin de continuer son discours.- Qui donc s'en est occupé comme une mère ? Qui donc l'a recueillie alors que sa propre famille venait de l'exclure ? Je laisserai la jeune Gwëll Yil'Sleil nous le dire par elle-même.Un geste du bras, il invitait la jeune fille à s'avancer vers lui. Il lui prit la main comme le gentleman qu'il était et la conduisit à la barre. Le premier témoin était appelé, et pas des moindres. Benja comptait commencer fort en mettant les parents devant leurs actes passés et la haine de leur fille.- Vous êtes ici pour dire la vérité, rien que la vérité. N'ayez pas peur, parlez-nous de cet événement, parlez-nous de ce jour où votre famille vous a fermé la porte au nez. Dites-nous surtout quelle âme généreuse vous a recueillie.[ Que la fête commence ] |
| | Messages : 510 Inscription le : 20/07/2010 Age IRL : 29
| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Ven 1 Aoû 2014 - 15:29 | | | En bas de l'estrade, il y avait beaucoup de monde, tous les gens étaient bien vêtus et beaucoup avaient un noble port de tête. Mais le pire, en terme de manières, c'était les gens qui l'entouraient, tous ces hommes en costume avec leurs barbes bien taillées et leurs amples robes. Des avocats, des juges, des magistrats. À vrai dire, elle trouvait cela tellement surfait, pour ce qu'elle demandait. Elle, voulait simplement pouvoir rester avec Amarylis et peut être même l'appeler Maman de temps à autre. Mais librement, tout cela, sans procédure, juste l'arrangement des choses selon le temps. Elle voulait une relation simple, claire, naturelle. Là, ça faisait beaucoup plus que la nature des choses.
Un des grands hommes se mit à parler. Il posait chacun de ses mots et ça faisait comme dans une chanson, quand tous sont choisis et arrangés selon leur longueurs et leurs sons. Sauf qu'il y avait pas de musique. Tout en parlant, il avançait et faisait de grands gestes en direction d'elle ou de sa famille. Puis il tendit la main vers elle et lui sourit. Elle comprit qu'elle devait avancer un peu, parce que tout le monde la regardait. Elle fit un ou deux pas fragiles hors de son alcôve retirée et s'agrippa aux doigts tendus, un peu fébrilement, peut être. La foule qui avait semblé retenir son souffle, soupira. Le monsieur avait une poigne ferme et rassurante, il la soutint jusqu'à un balconnet en avant de l'estrade, où tout le monde avait les yeux fixés et lui demanda de parler.
Je...
Elle ignorait tout bonnement ce qu'elle devait dire. En vérité, elle ne savait même pas ce qu'elle voulait vraiment et pensait que ce qu'il avait commencé à dire à son auditoire était un peu exagéré. Elle cligna des yeux et quand elle les rouvrit, tous les regards étaient sur elle. Elle eut une bouffée de chaleur et dut se raccrocher un peu plus fort au bras de l'homme de loi.
...Je voudrais pouvoir aller à la confrérie plus souvent.
Quelques sourcils interrogateurs se levèrent. Les gens semblaient ne pas comprendre son problème, la noblesse était outrée.
Quand... quand je suis partie de la maison, ça allait bien, mais après... ça allait moins bien et puis un jour...
Les larmes affluèrent dans ses yeux et en cet instant, elle n'avait qu'une seule envie pourtant irréalisable, se jeter dans les bras d'Amarylis et attendre de sentir le rêve calmer sa douleur. Le monsieur à coté serra un peu ses doigts sur son bras et elle releva les yeux de la pointe de ses pieds. Son regard se fixa sur un parchemin légal au fond de la pièce et elle sentit un peu d'assurance revenir en elle.
...Un jour, j'étais très fatiguée et j'ai voulu parler à quelqu'un. Mais... Mais, il n'y avait plus personne. Sau.. Sauf. A... Ma...
Puis ça en fut trop, l'assurance s'envola brusquement et elle se laissa dégringoler dans les bras de l'avocat. Je vous en supplie cessez la torture sur-le-champ. |
| | Messages : 169 Inscription le : 05/02/2008 Age IRL : 58
| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Ven 10 Oct 2014 - 3:17 | | | [Mon retard est impardonnable @____@] Just Dil’ Joquorint sourit. Benja Mil’ Hunter mentait dès la mise en contexte du procès.
Quelle erreur de débutant. Mentir était bien sûr inhérant à chaque procès, chaque témoignage et chaque avocat, c’était la quintessence de ce qu’ils étaient. Mais mentir de front, devant une audience qui n’avait pas encore déterminé leur préférence, devant un juge qui n’attendait que leur prestation ? Néanmoins, Just n’intervint pas, préférant garder ses cardes près de lui, attendre, laisser Benja s’embourber dans ses propres mensonges. Il n’aurait alors plus qu’à secouer la toile pour faire tomber la proie, et la déguster à même le sol.
Ah, il voulait jouer les sentiments. Une véritable farce. Il s’était attendu à un peu de professionnalisme de la part de son confrère, une exposition claire et concise des faits, un témoignage adulte. Les sentiments mous et bienpensants, on les jouait en dernière carte, quand on avait besoin de noyer ses preuves bancales sous les larmes des cruches de l’audiene pour en masquer les défauts. Guindé dans son côté de la salle, Just fronça seulement un sourcil désapprobateur en voyant Gwëll monter à la barre, refleté par les lèvres pincées de Dame Yil’ Sileil et de la main de son époux qui se posait sur son bras pour la rassurer.
Ils durent écouter ce simulacre de témoignage qui n’avait aucun rapport avec le contexte. Rien qui prouvât des mauvais traitements.
Pire encore, Gwëll elle-même dans ses propres mots contredisait son avocat.
Just se dressa de toute la hauteur de son corps pour dominer l’audience.
- Si je puis me permettre, votre honneur, demanda-t-il au juge, avec un sourire fantômatique. Si je puis donner un conseil à Sire Mil’ Hunter, ce serait d’appliquer ce qu’il demande à notre jeune Miss Yil’ Sleil ici présente. La vérité, et rien que la vérité. Vous cherchez à nous dire, Sire, que les parents de la concernée l’ont, je cite « mise à la porte de chez elle.
Il brandit une main théâtrale vers Gwëll.
- Votre propre témoin vous contredit ! Miss Yil’ Sleil dit être « partie de la maison » selon ses propres mots. J’appelle les nobles Dame et Sire Yil’ Sleil à la barre pour que nous puissons enfin entendre la vérité dans cette affaire, comme nous aurions dû l’entendre depuis le début.
Et en effet, une fois appelés à la barre, ils confirmèrent les propos de Just. Gwëll n’avait pas été chassée du domaine familial, mais en était partie de son plein gré, et contre les attentes, les demandes, puis les ordres de ses parents. Elle s’était rendue seule à l’Académie de Merwyn lorsqu’elle avait découvert le dessin.
- Nous nous faisions un sang d’encre, confia faussement Dame Yil’ Sleil dans une voix pleine de retenue. Tout aurait pu lui arriver, nous avions cru à un enlèvement.
Il se tourna vers Benja Mil’ Hunter avec un air faussement outragé.
- Essayez-vous donc de tourner l’inquiétude légitime de deux parents que leur fille a désertée en une grossière farce, Sire ? N’avez-vous donc pas les intérêts de votre cliente à cœur ? Que dis-je, vous représentez tout le contré du Poll, est-ce vraiment ainsi que vous voulez paraître devant nos si dignes invités du Chen ? Un menteur, et un escroc ? j’ose espérer que ce n’était qu’une erreur de jeune exalté et que nous pourrons mettre cela derrière nous pour nous concentrer sur ce que nous chérissons tous.
Il se tourna vers l’audience.
- La vérité !
Puis, au juge.
- De nombreux faits viendront corroborer notre témoignage, votre Honneur, s’adressa Just directement à Dredd Phil' Nix, en dernière insulte à son collègue. Certains serviteurs qui travaillaient au domaine Yil’ Sleil à l’époque peuvent être contactés, nous avons également l’original de la lettre envoyée par Gwëll à ses parents lorsqu’elle a daigné les avertir qu’elle se trouvait à l’Académie de Merwyn. |
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| Sujet: Re: Objection, votre honneur ! [Inachevé] Ven 19 Déc 2014 - 6:25 | | | Le juge écoutait attentivement Maître Mil' Hunter, pour apprécier la joute entre les deux avocats. C'était toujours amusant tous les stratagèmes et coups en douces qu'il pouvait y avoir dans un tribunal. Il tritura son marteau et de son regard perçant contempla la scène. La défense essayait de mettre les jurés dans la poche en les attendrissant sur le fait que la pauvre petite Gwëll avait été mise à la porte. Malheureusement pour lui, sa cliente et témoin parla. La manière dont elle discourait comme un enfant fit un peu frissonner Dredd... C'était vraiment normal qu'une fille d'un tel âge parle ainsi ? Mais, il ne s'attarda pas longtemps sur ce détail, en effet, les phrases de Damoiselle Yil'Sleil ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd. Just rebondi, comme un marteau frappant le socle, il appela ses propres témoins, les parents de la petite. En effet, la jeune demoiselle avait fugué et n'avait pas été mise à la porte. Une différence qui était trop importante pour ne pas être noté. Le juge Phil' Nix écouta la dernière tirade de Maître Dil' Joquorint avec attention, étudia la question et pris la parole d'une voix forte :
-Bien, le témoignage des parents a été entendu. La lettre m'intéresserait. Si vous voulez bien me la remettre que je l'étudie plus en détails.
Il prit le bout de papier et posa des bésicles sur son nez. Il la lut, une première fois pour capter les principales informations, puis une deuxièmes, histoire de la comprendre plus en profondeur.
-Si Mademoiselle Yil'Sleil veut bien confirmer que c'est bien sa lettre, c'est une preuve recevable. Sinon, pour d'autres témoins, vous venez de placer à la barre Dame et Sieur Yil'Sleil. Donc, vous comprendrez qu'il vous faudra attendre avant d'en mettre un autre à leur place.
Un petit sourire en coin, l'homme rangea ses bésicles, tendit la lettre vers l'avocat qui la remit dans les mains de la petite Gwëll puis attendit. le juge se tourna vers Benja.
-Bien, Maître Mil' Hunter, vous avez des questions à poser aux parents ?
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