Quand l'expression "Frapper avant d'entrer !!" prend son sens. :arrow: [Terminé]

~~ Halina se réveilla en sursaut. Elle avait encore une fois fait un de ces cauchemars qui la tiraient du sommeil pantelante, essoufflée et suante. Comme si elle avait couru un marathon. Elle se redressa sur son lit, sa chemise de nuit lui collait à la peau et son cœur battait une chamade endiablée. Elle regarda autour d’elle, ça grommelait dans le dortoir : elle avait encore dérangé tout le monde. Cela faisait une semaine que ça durait, que ces cauchemars envahissant la hantaient. Elle ne parvenait même pas à se souvenir de ce qui la terrifiait tant. Elle savait que ça se rapportait à son enfermement. Des fois, il lui restait des fragments de rêve en tête : elle voyait les yeux froids et durs, le noir absolu et la peur. Elle ne comprenait pas d’où venait cette panique soudaine qui la faisait hurler dans son lit. Qui la rendait si exaspérante aux yeux des autres Felixias.


-Ca commence à bien faire ! Faut t’faire soigner !

-Du calme, c’est pas sa faute ! Mais elle a raison, faut que tu trouves une solution Hal’. Tant de cauchemars, c’est vraiment pas bon…

-Et puis, ça fait chier tout le monde…

-On sait ce que t’as enduré mais bon…


~~La guerrière marchait d’un pas décidé dans les couloirs, en direction de celui qui pourrait la sauver du courroux de ses camarades. La solution lui avait été soufflée par une rumeur qui circulait parmi les élèves : les appartements des invités vides seraient le lieu de beuveries pour certaines personnes qui n’étaient pas nommés. Ce qui signifiait qu’il y avait des chambres individuelles disponibles si elle en faisait la demande. Elle passa sa main dans ses cheveux et s’interrogea sur la profondeur de ses cernes. Allait-elle faire peur à l’Intendant ? Elle pria pour que tout se passe bien, qu’il ne s’évanouisse pas en voyant sa tête, qu’elle n’éclate pas de rire en l’imaginant avec le Prof’ de Civilisation comme courrait le bruit et qu’il ne soit pas de mauvaise humeur ou trop occupé… Elle arriva à la porte. La dernière fois qu’elle l’avait franchie, elle n’avait pas rencontré le vrai Intendant mais son « collègue » Sieur Cil’Eternit qui l’avait répartie. Elle prit son courage à deux mains et frappa.


~~La jeune brune fit un tour sur elle-même, cette chambre était simple mais décorée avec goût. Il y avait un lit du même type que dans les dortoirs, une grande armoire et des sanitaires proches. Elle se remémora avec un soupçon d’amusement sa négociation avec celui qui terrorisait nombre de nouveaux. Il l’avait d’abord prit pour une arrivante avant de voir sa bague et de prendre un air étonné. Elle lui avait calmement exposé son problème et tout s’était réglé. Il était plus compréhensif que ce que disaient les ragots, peut-être grâce à la bataille… Il avait accepté à la condition qu’elle lui rende la clef dans moins d’un mois et qu’elle consulte un psychaisplusquoi pour ses troubles du sommeil. Elle avait acquiescé sans savoir ce que c’était et où en trouver, elle supposait que c’était des rêveurs pour le cerveau et chassa ses informations dans un coin. Elle attrapa son et quitta la chambre en claquant la porte, elle allait être en retard à l’entraînement. Elle commença à courir avant de réaliser qu’elle n’avait pas verrouillé, revint sur ses pas et tourna la clef dans la serrure. Au dortoir, elle n’avait pas ce problème, il suffisait qu’elle ferme le coffre au pied du lit qui contenait ses affaires. Elle dévala les escaliers, le prof’ d’armes n’acceptait pas les retardataires.


~~Comme tous les deux jours, Halina s’entraînait avec Kirfdéin pour se remettre à jour. Ils s’en sortaient mieux : elle courrait de plus en plus longtemps et ils atteignaient  de plus en plus souvent le centre de la cible, lui avec son arc et elle avec ses couteaux. Cela faisait deux semaines maintenant qu’ils étaient libres. 14 jours. 336 heures. Elle sourit en le regardant s’acharner sur un sac de sable, sur son torse et ses bras, ses muscles se dessinaient, efforts après effort et jour après jour. Il travaillait dur et rentrait exténué de ses exercices avec Elera qui semblait prendre un malin plaisir à le torturer lentement, pour le faire avancer. Elle reprit son propre entraînement, enchaînant une série de coups contre un mannequin en bois qui la narguait. Quand elle fut essoufflée et à bout, elle s’arrêta et essuya son front avec sa manche. Le Felixia la regarda et elle lui déclara :


-Je vais prendre une douche. On se retrouve comme d’hab’ ?


Il acquiesça. Ils ne s’embrassaient que rarement à la fin d’un entraînement, tout dégoulinant de sueur qu’ils étaient. C’était arrivé d’un commun accord et après un fou rire en se voyant un des premiers soirs. Quatre jours par semaine, ils utilisaient leur temps libre après les cours pour s’épuiser encore plus et rattraper le retard accumulé. Une fois qu’ils étaient satisfaits, ils prenaient une douche ou un bain chacun de leur côté et se retrouvaient la première semaine dans la salle commune des Félixias et, depuis qu’elle avait sa chambre, dans celle-ci. Ils parlaient de tout et de rien, des rumeurs, de leur vie et espoirs. Ils s’occupaient quoi.


~~Après une bonne douche, Halina fut dans sa chambre, une serviette nouée autour du corps et les cheveux trempés. Elle essayait désespérément cette masse capillaire. Devrait-on plutôt dire, de la dompter. Mais les fourbes refusaient de rester calmes quand ils étaient mouillés. Elle prit une autre serviette et les sécha, ainsi, elle pourrait leur faire prendre une forme… disons acceptable. La brune avait étalée, comme à son habitude les vêtements qu’elle voulait mettre sur le lit. Habituellement, elle descendait au dîner avec Kirfdéin et ils retrouvaient leurs amis là bas. Certains les chambraient que seuls dans une chambre c’était louche et ils rigolaient bien. Elle réalisa qu’elle était à la bourre, elle avait discuté avec son amie Zelya à la salle d’eau et passé trop de temps sous la douche. Mais, normalement, elle aurait le temps de finir de se préparer, elle parvint à sécher ses cheveux (Vivement l’invention du sèche-cheveux ! )  et de les coiffer presque à sa guise. Face à son miroir, elle remit ses bijoux qui ne la quittaient pas. Elle eut une hésitation en prenant celui de l’arcade, il lui rappelait trop de souvenirs, c’était un qu’elle avait choisi avec Lian un soir dans la capitale. Elle s’en voulait de garder tant de témoignage de sa vie passé avec le jeune homme. Elle secoua la tête et revint à la réalité en glissant le fermoir sur la boucle d’oreille suivante.

Dans son dos, elle entendit la porte s’ouvrir. Ah ! ça devait être Kirfdéin ! C’est alors qu’elle réalisa qu’elle ne portait que sa serviette, heureusement suffisamment longue… Elle se réfugia derrière la porte ouverte de son armoire en se demandant comment récupérer ses vêtements. C’était pour ça qu’on demandait de frapper avant d’entrer !


[ Evidemment, édition possible ^^ ]

C'était devenu une habitude depuis qu'ils étaient sortit de leur prison. Un rendez-vous régulier entre une guerrière et un marchombre. Tous les deux jours. Une réunion pour s'entraîner en commun afin de retrouver le niveau qu'ils avaient avant d'être enfermés. Se retrouver entre amoureux? Non pas vraiment. C'est sûr qu'ils passaient des moments ensemble mais ils se s'adonnaient pas à des moments de tendresse. Deux amis ou deux compagnons de maison pourraient très bien se retrouver de la même manière. C'était seulement après les entrainements que le côté amoureux reprenait le dessus. Ils partaient chacun dans leur direction pour enlever les stigmates de l'effort grâce à une bonne douche. Ils se réunissaient ensuite. Au départ, c'était dans la salle commune des Felixias. Dans un coin. Non exposé. Sans être totalement invisible. Ils étaient discrets. Mais par la suite, le lieu du rendez-vous changea. Il devenait plus secret, plus discret. Bien moins exposé. C'était une chambre personnelle. L'intendant avait autorisé Halina d'en avoir une. Kirfdéin s'était d'abord demandé pourquoi elle avait eu droit à de tels honneurs. La guerrière lui avait rapidement expliqué les angoisses qu'elle avait pratiquement chaque nuit. Le marchombre s'était alors rappelé de la crise de la Felixia quand la bougie s'était éteinte dans la cellule. La sortie à l'air libre ne les avait donc pas calmées. L'emprisonnement les avait transformé, c'était évident. Halina avait ses peurs qui hantaient ses cauchemars. Kirfdéin, lui, était devenu paranoïaque. Il se retournait fréquemment, de peur d'être suivi par un ennemi. Seraient-ils soignés avec le temps? Le marchombre l'espérait vivement.

Ce jour-là, ce fut une nouvelle fois un entrainement rondemment mené. Kirfdéin était satisfait. Ses flèches atteignaient la cible beaucoup plus régulièrement que le lendemain de sa sortie de cellule et il atteignait la cible à des distances plus grandes. S'il continuait à s'entraîner ainsi, il retrouverait le niveau qu'il avait en entrant dans l'académie en quelques semaines. Ses cours marchombres étaient au point mort. Il n'avait toujours pas retrouvé Elera. Quand il ne s'entrainait pas avec Halina, il recherchait sa maître marchombre. Il avait croisé plusieurs fois Lya qui était au même point que lui. Ca allait prendre du temps à la retrouver. Kirfdéin n'était pas complètement content. C'était bien d'avoir du temps libre mais il voulait de l'action. Il voulait avancer sur la voie de l'Harmonie. Mais pour l'instant, ça restait au même point.

Après l'entrainement, les deux amoureux quittèrent le clos d'exercices pour se diriger vers le batîment principal de l'académie. Ils se séparèrent devant la salle commune des Felixias. Kirfdéin était arrivé à destination pour prendre ses affaires de toilettes, pour Halina, il restait encore un étage à grimper. Le marchombre alla dans son dortoir, récupéra des affaires propres (son habituelle tenue noire et son manteau rouge) ainsi qu'une serviette et il alla dans la salle dex eaux située au même étage que la salle commune des Felixias. Il resta un bon moment dans l'eau. Quand il se sentit propre et apaisé, il déposa dans la salle commune son uniforme sale. Il irait le déposer plus tard à la blanchisserie. Il se coiffa rapidement. Quelques coups de peigne suffisaient à mettre ses cheveux en ordre. Il grimpa ensuite d'un étage pour aller dans la chambre d'Halina. Il y était venu plusieurs fois depuis que la guerrière y logeait. Pour discuter. Pour passer du temps ensemble. C'était agréable et au moins, ils n'avaient pas droit aux regards des autres élèves. Bon, encore les regards, ça allait, c'était les sourires qui les acconpagnaient qui était particulièrement énervant.

Kirfdéin arriva devant l'appartement d'Halina et il entra sans frapper. Il était attendu, il pouvait entrer sans problème. Erreur, énorme erreur. Il aurait du frapper. Il entendit un bruit. Il leva la tête et il eut juste le temps de voir Halina se précipiter derrière la porte de son armoire, qui était ouverte. Le regard du marchombre alla du lit où il y avait les habits d'Halina, de pieds nus qui apparaissaient sous la porte de l'armoire, du visage rouge de la guerrière. Il comprit sans problème ce qui se passait. Halina n'avait pas eu le temps de se changer. Le marchombre se mit à rougir, gêner de l'avoir dérangée.

- Euh..... Excuse-moi, j'aurais mieux fait de frapper...... Je peux attendre dehors si tu préfères..... le temps que tu t'habilles......

Il baffouillait. Il était honteux. Pourquoi n'avait-il pas frapper bon sang?

Elle s’était cachée derrière une porte d’armoire, couverte par une serviette de bain, mais pourquoi arrivait-il si tôt ? Elle sortit la tête et regarda l’horloge qui se trouvait dans la chambre, s’était donc elle qui était en retard. Elle n’aurait pas du papoter si longtemps ou passé tant de temps à se coiffer inutilement. Elle avait voulu se faire belle, et cela ne lui avait apporté que des problèmes. Ses joues s’empourprèrent et elle réfléchit à comment débloquer la situation. Elle se demande surtout comment Kirfdéin allait réagir en la découvrant ainsi. C’était une situation bien étrange… Il rougit jusqu’aux oreilles puis s’excusa et proposa d’aller attendre dehors. Comment ça dehors ?! Il était son copain, nan ? Ce fut à ce moment précis qu’elle compris qu’elle n’avait pas à avoir honte, qu’elle n’avait pas à avoir peur à cet instant. Ils étaient ensembles, ils ne faisaient rien de mal et il la verrait un jour nue. Du moins l’espérait-elle. Elle pouvait au moins lui donner un avant-goût de ce jour. ‘ La situation s’y prête plutôt bien’ pensa-t-elle. Elle réajusta sa serviette et s’assura que se cheveux n’avaient pas trop été dérangés. La jeune guerrière sortit de sa cachette avec un petit sourire et s’avança vers son lit où elle observa puis défroissa ses vêtements. Pendant ce temps-là, elle déclarait :


-Oh, ne t’excuse pas, je suis très en retard. C’est pas la peine de sortir, tu peux juste te retourner si t’y tiens.


Ce qu’il fit évidemment et un peu précipitamment. Elle eut un grand sourire. Il était si innocent que s’en était adorable, il ne se doutait vraiment de rien. Elle s’habilla rapidement et le plus en silence possible. Il allait s’inquiéter en se demandant ce qu’elle faisait et pourquoi elle ne parlait pas. Elle essayait de duper un apprenti marchombre, c’était étonnement excitant comme défis. Elle vint ensuite dans son dos, tentant, dans la mesure de ses moyens, de rester discrète ce qui n’était pas chose aisée comme chacun le sait. Halina fit courir ses doigts le long de la colonne vertébrale du jeune homme en remontant jusqu’à sa nuque. Puis, sans lui laisser le temps de réagir, elle l’embrassa plusieurs fois dans le cou. Elle faisait en sorte qu’il ne voit pas si elle était habillée ou non, tentant de détourner son attention. Elle lui souffla langoureusement au creux de l’oreille :


-Ne bouge pas…


Et continua de jouer avec lui : toujours dans son dos, elle retira son manteau rouge et le mit sur elle-même. Elle caressa ses biceps désormais nus puis déposa une série de baiser sur ses bras. Elle sentit un frisson le parcourir – qu'elle espérait de plaisir – et sourit, elle arrivait à son but. Elle conclut son petit spectacle lorsqu’ils s’embrassèrent longuement. Elle s’était bien amusée et se dit que pour l’instant, ils n’avaient pas beaucoup été plus loin tout les deux. Elle serait heureuse que cela contribue à leur rapprochement. Si tant est que cela avait fait plaisir au jeune homme autant qu’à elle. Il était bien trop chaud ce manteau, comment pouvait-il porter ça par cette température ? Elle le retira et l’accrocha à un des portes manteaux de sa chambre. Elle sentait son regard dans son dos. Ou était-ce une illusion ? Avait-il osé se retourner pour vérifier qu’elle était habillée ? Elle portait une jupe en toile marron et un haut vert clair. Pieds nus, elle avait laissé ses bottes près de son lit pour les enfiler avant de partir manger. Elle s’avança vers lui mais d’un air calme et presque sérieux, elle lui déclara droit dans les yeux :


-Je t’aime.


Affirmation claire et nette. Elle ne reviendrait pas dessus à moins d’un grave changement. Elle ne pouvait passer outre ce sentiment si fort qui lui donnait envie de sourire niaisement tout le temps ou de chanter avec le vent. Elle avait envie de danser, de virevolter avec les herbes folles. L’envie de raconter à tout le monde ce truc de dingue qui lui arrivait. L’envie de rester toujours avec lui, de le serrer très fort, de le connaître entièrement. L’envie de se mettre à la cuisine pour lui mitonner de bons petits plats, de contribuer à son bonheur. L’envie de n’oublier aucun des moments passés ensemble, même si certains lui sont très douloureux. L’envie de le regarder des heures en soupirant tant il est beau. L’envie de le garder pour elle, de ne prêter à personne. L’envie de vivre toujours avec lui. L’envie de l’embrasser à perdre haleine. L’envie de repriser ses vêtements. L’envie de le jeter sur le lit. L’envie que tous connaissent un jour ce sentiment. L’envie d’aller courir avec lui. L’envie de ne jamais perdre ces envies.


Ne tombez pas amoureux, ça rend niais.

Kirfdéin avait esquissé un retour en arrières. Il avait d'ailleurs commencé à tourner les talons quand Halina avait prit la parole. Il s'attendait à avoir une confirmation de sa sortie de l'appartement. Mais c'était tout le contraire qu'il entendit. Elle acceptait qu'il reste. Elle était même pas contre qu'il reste à la regarder. Mais il détourna tout de même les yeux. Sa timidité était très grande. La voir en train de se changer l'aurait faire rougir au plus haut point. Il aurait finit encore plus rouge que son manteau. Il se retourna donc vers la porte, attendant que sa chéri lui annonce qu'elle avait finit de se changer. Tout était silencieux de plus. Pas un bruit. Il ne pouvait même pas se repérer à l'oreille. Il la sentit s'approcher de lui. Elle lui caressa doucement le dos, ce qui le fit légèrement frissonner. Elle l'embrassa dans le cou. Kirfdéin s'apprêtait à se retourner pour répondre à ses baisers mais elle lui demanda de ne pas bouger. Il lui obéit donc. Il était toujours face à la porte de l'appartement mais il tentait de regarder derrière lui pour savoir ce qu'Halina faisait. Mais, à chaque fois que sa tête pivotait, la guerrière le rappelait à l'ordre. Il devait se laisser faire et ne pas bouger. Elle continua son petit jeu. Halina lui retira son manteau rouge et il l'entendit qu'elle l'enfilait. Après le cou, elle s'occupa des ses bras. Les caressant. Les embrassant. Un nouveau frisson le parcourut. Un doux plaisir le parcourait. Il était bien content qu'ils soient au calme dans un appartement discret. Il n'aurait pas été aussi détendu s'ils avaient été dans des dortoirs. Le jeu d'Halina se termina par un long baiser. Elle s'éloigna ensuite de lui. Ce fut à ce moment qu'il tourna la tête. Il la vit retirer le manteau qu'elle avait enfilé. Elle le déposa sur un porte-manteau, proche de l'armoire. Elle était habillée désormais. Elle avait réussit à se vêtir dans un grand silence. Un silence presque marchombre. Elle était courte vêtue d'ailleurs. Une petite jupe et un haut. Tenue très courte mais elle ne gêna pas le jeune marchombre. Après tout, il venait de la voir en serviette quelques minutes auparavant. Ce n'était donc pas le pire qu'il avait vu d'elle.

Halina revint vers lui. Elle remarqua bien évidemment qu'il avait la tête tournée vers lui mais elle ne réprimenda pas. Pour Kirfdéin, c'était le signe qu'il pouvait enfin se tourner et arrêter de fixer la porte. Il se tourna donc vers Halina. Deux mots sortirent de la bouche. Deux mots qu'il avait déjà entendu. Deux mots qui faisaient toujours plaisir à chaque fois qu'il les entendait. Deux mots qu'il entendait pour la première fois depuis leur sortie de prison. "Je t'aime". Il s'approcha d'elle et il l'embrassa de nouveau. Ce fut à son tour de lui caressa la peau. Le visage. Les bras. Il l'embrassa encore une fois. Quand on aime, on ne compte pas. Il était heureux d'être avec elle. Jamais il ne pourrait vivre sans elle désormais. Non plus maintenant. Leurs destins étaient liés. Il ne surpporterait pas une séparation. Non, ils ne se sépareraient pas.

Il fit asseoir Halina sur le lit. Il voulait rester avec elle. Le repas attendrait.

- Moi aussi, je t'aime. Je n'aime que toi et je t'aimerais toujours.

Il l'embrassa de nouveau et il s'installa à ses côtés. Il fit glisser l'une des bretelles du haut de la tenue de la guerrière. Il lui caressa doucement l'épaule. Tendrement. Un petit massage pour rendre le plaisir qu'elle lui avait offert quand il lui tournait le dos. Il continua ses caresses par les bras. Puis les mains. Ils étaient deux dans cette pièce. Le temps s'était arrêté désormais. Ce qui se passait en dehors de l'appartement ne comptait plus pour eux. La seule chose qui comptait, la seule chose qui avait un sens, la seule chose qui importait, c'était l'autre. L'autre et rien d'autre. Kirfdéin caressa les cheveux de sa bien-aimée, jouant avec les longues mèches brunes de la jeune guerrière. Il recommença à caresser le visage d'Halina. Joues. Lèvres. Front. Il toucha également les bijoux de la guerrière. Il l'aimait. Il l'aimait de tout son coeur. De toute son âme. Il était prêt à reproduire les tatouages et les bijoux de la jeune fille sur son propre corps pour lui prouver son amour. Oui, c'est ce qu'il ferait quand il aurait du temps. Il irait à Al-Poll et il trouverait une personne capable de reproduire les motifs qui embellissaient la peau de la guerrière.

Il l'embrassa une nouvelle fois.

Cette fois-ci, ce fut son tour de se laisser faire, il était plus maladroit qu’elle mais prit petit à petit de l’assurance. Comme si le fait de la toucher déverrouillait une porte autrefois fermée en lui. Il la caressait doucement et elle sentit le feu sur sa peau. A chaque fois que ses mains la touchaient, elle s’embrasait : de plaisir et d’amour. Il l’assit sur son lit et lui répondit ? Son cœur s’emballa et elle sourit. C’était sa plus belle déclaration pour l’instant et dite avec tant de sincérité. Elle était heureuse. Il la massa tendrement, la caressant doucement comme s’il avait peur de la casser, peur qu’elle ne parte. C’était adorable. Elle se sentait tellement bien près de lui, si à l’aise. Elle n’était pas habituée à tant de tendresse, de maîtrise dans les contacts. Lorsqu’elle avait été amoureuse la première fois, elle n’avait connu que l’aspect charnel et excitant de leur relation. Aujourd’hui, elle était avec quelqu’un du plus calme et inexpérimenté. Elle l’aimait de tout son être et commençait à vouloir plus que des bisous. Elle avait envie de lui, devrait-on plutôt dire, elle le désirait.


Il caressait pensivement ses bijoux et tatouages, qu’avait-il en tête ? Elle lui sourit et il l’embrassa de nouveau. Il s’y prenait bien et l’espace de ces quelques instants, elle ne sentait plus rien d’autre que le contact de leurs lèvres, leurs souffles qui se mêlent, leur langue. Puis, il faut respirer et rompre la trop courte étreinte. Elle ouvrit les yeux qu’elle avait clos durant cet instant d’éternité et le regarda pensivement. En avait-il envie ? Voulait-il sauter le pas ou attendre un peu ? De son côté, il n’y avait aucune hésitation mais il ne fallait pas brusquer l’autre. Kirfdéin lui avait dit avoir eu une petite amie mais ça n’avait pas duré et elle se doutait qu’il ne l’avait donc pas fait. Elle voulait être la première mais en même temps ne savait pas trop comment amener le sujet : un franchouillard ‘tu couches ?’ la dégoûtait, le poétique ‘veux-tu au plaisir véritable plaisir de la vie’ la mettait mal à l’aise et puis lui sauter dessus sans son accord semblait plus qu’indécent.


Il la regardait intensément lui aussi, avait-il une petite idée de ce qu’elle avait en tête ? Ses yeux l’attiraient tant qu’elle y plongea quelques instants avant de frotter comme une gamine son nez contre le sien avec un sourire taquin. Elle le poussa doucement jusqu’à ce qu’il se couche sur le dos, de telle sorte que s’il ne le voulait pas, il puisse s’esquiver. Ce qu’il ne fit pas, au plus grand plaisir d’Halina. Elle lut de la curiosité et de l’amusement dans ses yeux lorsqu’elle s’assit à califourchon sur lui et l’embrassa dans le cou en descendant vers sa poitrine couverte par une chemise. Elle commençait à la déboutonner quand il la fit rouler sur le dos sur le lit et l’embrassa passionnément. Prenait-il ça pour un des petits jeux de la guerrière ou comprenait-il ce que son geste avec comme significations pou elle ? Ca ressemblait à une invitation. Elle ne savait plus comment retenir ce désir qui enflait en elle et savoura son baiser pour se calmer. Les joues un peu rouges, elle posa alors une seule question qui la faisait presque trembler d’excitation et qui allait peut-être chambouler leur relation. Dans les deux cas de figure du moins. Elle lui sourit et demanda, droit dans ses yeux :


-Tu en as envie ?


[ Evidemment, édition possible =D ]

Halina l'avait poussé à plusieurs reprises pour qu'il s'allonge sur le lit, sur lequel ils étaient assis. Elle l'avait tendrement embrassé, enlacé. Puis, elle avait commencé à déboutonné la chemise noire du marchombre. Kirfdéin en fut légèrement gêné mais il ne l'arrêta pas. Des caresses sur un torse nu ou sur une chemise, c'était quasiement la même chose. La différence, c'était que les caresses étaient encore plus intimes, plus plaisantes, plus douces. Le marchombre frissonait de plaisir sous les mains d'Halina. Kirfdéin n'avait jamais connu un aussi haut degré d'intimité avec une femme. Avec Jyliane, il n'avait pas été aussi loin avant leur séparation. Le marchombre découvrait ces nouvelles sensations et il les aimait. Comment aurait-il pu détester et repousser ce plaisir qui s'insinuait en lui? Non, il ne pouvait pas. Il aimait Halina et il ne pouvait rien lui refuser. Il serait capable de lui offrir son âme entière si une telle chose était possible. Il ferma les yeux. Il voulait profiter encore plus de ce plaisir. Au bout de quelques caresses, il empoigna Halina et il la fit basculer sur le lit, échangeant ainsi leur place. Il l'embrassa avec passion. Avec fougue même. Alors que leurs lèvres se séparèrent, une question sortit de la bouche d'Halina. Une question à laquelle il ne s'attendait pas. Enfin si, il s'y attendait. Non plutôt, une partie de lui l'espérait sans oser la poser. Sans même oser imaginer sa réaction s'il l'entendait. Et là, il y était confronté à cette question. Une seule réponse lui apparaissait dans l'esprit. Il n'avait pas besoin d'y réfléchir et il avait même pas envie de le faire.

- Oui, j'en ai envie.

Mais il avait peur. Peur de ne pas être à la hauteur. C'était une nouveauté pour lui. Comment fallait-il s'y prendre? Que devait-il faire? Il ne savait rien. Il décida d'attendre un peu. Il continua ses embrassades. Il retira sa chemise noire et il recommença ses embrassades. Ses massages. Ses caresses. Il sentait Halina frissoner. Tout comme lui, peu de temps auparavant. Il dénuda les deux épaules de la guerrière mais sans oser retirer les vêtements de la jeune fille. Il était encore timide, réservé, inquiet. Il n'était pas comme ses dragueurs si entrepenants. Il continua de couvrir le corps de la Felixia de baiser. Il glissa une main sous le haut de la jeune fille, la retirant quasiement aussitôt. Il était gêné par leur proximité. Ils n'avaient jamais connu de tels rapports, même dans la prison. Il avait peur de ce qui allait se passer. Il regrettait presque d'avoir avouer ses sentiments. Il aurait presque préféré qu'ils en restent aux embrassades et aux caresses. Allait-il être à la hauteur?

Honteux, il stoppa ses caresses et s'éloigna un peu de la guerrière. Il vit dans son regard qu'elle ne comprenait pas pourquoi il arrêtait ainsi leurs enlacements. Il la sentit se rapprocher de lui. Elle l'embrassa dans le cou. Caressa son torse nu.

- Je..... Je ne sais pas..... Je n'ai jamais fait une telle chose......Je ne sais pas si....... Si j'y arriverais....... J'ai honte......

Son hésitation pointait dans sa voix. Il avait véritablement honte. Il avait envie d'offrir tant de choses à Halina mais il s'en sentait incapable. Qu'est ce qu'elle allait penser de lui?

[Edition à volonté. Envoie moi un MP si tu trouves ça trop court]

Halina était aux anges. Elle dans ses bras à lui la comblait déjà elle tout contre lui c’était au-delà de ses espérances. Ils s’enlaçaient tendrement, se découvrant pas à pas. A leur rythme et cela lui suffisait. Elle réalisa que lui demander aussi tôt était peut-être une erreur, il ne fallait pas que ça le stresse. Pourtant, il s’en sortait très bien pour le moment, elle se sentait revivre à ses côtés et espérait que pour l’instant ne s’arrête jamais. Que le sable dans le sablier reste en l’air. Que la terre ne tourne plus. Que l’aiguille de l’horloge suspende sa course. Que le moment présent soit éternité. Leur éternité à eux. Que ce soit un instant qui reste gravé dans leur mémoire, dont ils se souviendront plus tard avec bonheur et qu’ils n’oseront pas raconter à leurs enfants. Qu’ils rougissent à l’unisson quand un ami leur fera une blague débile au sujet de son appartement. Qu’elle puisse passer une journée excitée comme une puce. Ses amies la liront comme dans un livre ouvert alors qu’elle essaierait de le leur cacher. Qu’ils soient fiers de ce bonheur.


Elle avait fait une erreur. Ca arrive à tous de faire des erreurs, sauf qu’elle ne voulait pas le perturber. Pas lui. Les autres elle s’en moquait royalement mais pas Kirfdéin, il comptait trop pour elle. Elle ne comprenait pas ce qui avait cloché, tout était si bien. Jusqu’à ce qu’il s’approche plus, qu’il passe la main sous son haut. Il paniqua et ça se vit sur ses traits. Il ne pourrait pas aller plus loin seul. Elle s’apprêtait à se dévêtir quand il s’excusa. Quoi ? C’est ça un homme qui ne l’a jamais fait ? C’est aussi timoré un puceau ? Ca a peur de voir un peu trop de chair féminine ? Ca prive de tous ses moyens d’imaginer celle qu’on aime nue ? Ce fut un choc pour elle aussi. Elle savait qu’il aurait du mal, mais pas à ce point, pas si brusquement. Et puis Lian n’était pas comme ça alors qu’il…


Attend, attend… Arrêt sur image. Recherche de la séquence en court. Play. Lian était sûr de lui, il contrôlait la situation et c’était elle qui ne savait pas quoi faire. Rembobinage. Play. ‘Notre première.’ ‘ C’est le première fois pour toi aussi ?’ 'Evidemment.’ Pause. Comment pouvait-il ne pas l’avoir fait et avoir fait preuve d’autant de sang-froid ? Ils auraient du tâtonner, se chercher, comprendre comment ça marchait. Au lieu de quoi… Retour au présent. Halina se redressa. Elle s’assit sur le bord du lit, négligea son haut toujours remonté et se prit la tête dans les mains. Pause. Jusqu’où avait-il menti ? Comment… comment avait-il pu lui faire ça ? Ca avait été un moment très important pour elle. Elle ne savait… Play. Elle prit une grande inspiration et chassa cette maudite télécommande et se calma. Seul comptait le présent et Kirfdéin. Il allait prendre ça réaction pour de la déception. Il fallait lui expliquer.


-C’est ma faute, j’aurais pas du te demander aussi vite. J’aurai du attendre que ça se fasse petit à petit. Excuse moi.


Elle se tourna vers lui et vit qu’il s’était lui aussi assit de l’autre côté du lit. Se rapprochant de lui, elle lui caressa la joue en souriant.


-Ne te stresse pas mon amour. Ma réaction… Si j’ai réagi ainsi, c’est parce que j’ai réalisé quelque chose d’assez dur pour moi. Ne le prend pas pour toi.


Ne t’inquiètes pas, je t’expliquerai tout un jour. Elle reposa sa main sur sa propre cuisse se demandant comment débloquer la situation, comment faire pour qu’il se détende. Elle comprit en le voyant loucher plusieurs fois sur son ventre qu’elle ‘était pas complètement rhabillée. Elle regarda son haut, regarda son torse nu, regarda ses cheveux tout ébouriffés et éclata de rire. Ils faisaient un drôle de tableau tout les deux, débraillés et à moitié nus à se demander quoi faire. Son rire était franc et il comprit en captant son regard. Elle n’entendit même pas s’il riait ou non, espérait qu’il ne verrait pas de moquerie. Lorsque son rire s’éteignit, elle sentit que l’ambiance s’était considérablement détendue. Ses bras se nouèrent d’eux - même contre son torse et elle l’embrassa. Comment décrit un baiser pareil ? Passionné et tendre à la fois. Amoureux quoi.


Elle avait vu son regard. Il en avait envie, vraiment. Mais sans savoir franchir le pas. Elle fit alors ce qu’il n’avait pas osé faire. Elle se déshabilla.


Ils ne dînèrent pas et s’endormirent enlacés. Pleinement heureux.


[ Edition à volonté ^^]