/!\ +18 | Rencontre amicale.... et plus si affinités [Terminé]

La salle des loisirs était envahie en permanence.

*

Depuis la petite fête organisée par Shaokys, un Kaelem dont Hestia avait beaucoup entendu parler, les élèves semblaient tous attendre de nouveaux jeux. L’Aequor soupira, deux doigts collés sur sa tempe et les sourcils froncés, avant de demander à Rachel de répéter ce qu’elle venait de dire. Jusqu’ici, son petit groupe de commérage, pros dans tout ce qui était de trouver et de répéter les ragots, avait pris place dans cette salle auparavant boudée par les élèves durant l’après-midi. Mais décidément, ça n’allait plus être possible. Elle fusilla du regard le jeune Teylus qui venait de bousculer sa chaise, se releva et sortit de la salle, ses pensées tourbillonnant dans sa tête. Rachel la suivait – comme toujours.

- A ton avis, où est-ce qu’on pourrait se poser ? Bientôt on pourra retourner dehors, mais en attendant …

A vrai dire, elle était excédée de n’avoir aucune idée. Que Rachel ne sache pas non plus l’exaspérait encore davantage. Elle leva un regard vers les trois autres, qui venaient de les rejoindre, mais ils semblaient tout aussi ignorants, et elle décida qu’il fallait trouver une nouvelle salle, tranquille, quelque part dans l’Académie. A voir, peut-être, si la salle commune détruite des Lotras irait. Mais plus tard, elle voulait surtout aller faire un tour dehors d’abord. Trop de monde dans le hall, elle se dirigea donc vers le portique ouest.

*

C’est ainsi qu’elle bouscula le provocateur de son malheur, au détour d’un couloir. Cependant, si elle connaissait son nom, elle n’avait pas encore eu la chance de voir son visage. Elle ne l’avait même jamais remarqué. Pour ne pas tomber, elle se rattrapa au mur, éraflant sa main contre une pierre qui sortait un peu du mur. Néanmoins, lorsqu’il lui demanda si elle s’était fait mal, elle se contenta de hocher la tête négativement. Lorsqu’il se présenta, elle releva la tête, un peu surprise. Alors c’était lui ! Elle hésita un instant, puis sourit.

- Je m’appelle Hestia. C’est donc toi qui as organisé la fête de la dernière fois ? Je n’ai pas pu venir.

En réalité, elle n’avait surtout pas VOULU venir. Boire l’enchantait moyennement, et puis, il y avait toujours de sacrés choses à faire quand les autres étaient tous occupés. Elle avait réussi à trouver des tas de trucs sur les gens de son dortoir. Chose qu’elle ne révélerait évidemment pas, sauf si cela valait le coup. Genre, si elle devait se battre verbalement avec quelqu’un. Lancer des vérités étouffées était toujours très drôle. Enfin, pour elle, évidemment.

Bref, revenons-en à Shaokys. Hestia aimait beaucoup observer les gens. Remarquer leurs moindres défauts, leurs moindres imperfections. Et bien qu’elle en aperçoive quelques-uns, elle le trouvait quand même bien fait. Enfin, ouais, il était pas moche quoi. Il avait au moins ça pour lui. Tant qu’à la virer indirectement de sa salle, autant qu’il puisse éviter de s’en prendre plein la tête. Tsss. Chanceux.

Il fallait dire aussi qu’Hestia avait changé. Beaucoup de choses peuvent pousser une personne à se renouveler. Un caractère faible et influençable. Un choc. Une perte. Pour l’Aequor, il fallait sans doute prendre les deux derniers en compte, et peut-être un peu le premier, elle qui avait tendance à suivre les plus forts. Bref. Zéphyr avait disparu de sa vie du jour au lendemain. Ce qui était à la fois une perte douloureuse et un sacré choc. Il s’était volatilisé, sans un au revoir, sans un adieu. Profondément triste, elle était passé du stade « gentille fille douce » à « salle commère qui juge sur l’apparence », en gros. Cela étant dit, il ne faut donc pas s’étonner qu’elle décide de ne pas se venger de quelqu’un qu’elle trouvait beau. En revanche, cela ne l’empêcherait certainement pas de lui demander de réparer sa faute.

- Dis, tu sais pas où est-ce qu’il y a une salle où il y aurait moyen d’être tranquille ?

Note de l’auteur : Bon, ouais, phrase qui peut être interprétée. Tant pis. Hestia connaissait déjà bien l’Académie – étant donné que cela faisait bientôt deux ans qu’elle parcourait ses couloirs – mais il était surtout vrai qu’elle aimait rester à peu près dans les mêmes coins, ce qui « l’empêchait » de chercher de nouvelles salles. A vrai dire, elle n’aurait jamais pensé qu’une seule personne puisse perturber l’équilibre délicat de la salle des loisirs. Mais voilà qui était fait.

- Ta fête devait être grandiose. On en parle partout.

Et c’était vrai. A écouter les élèves, ça avait été l’évènement du siècle. Hestia savait bien qu’il ne fallait pas toujours se fier à ce que racontait les autres, mais quand beaucoup de personnes disent la même chose, il est parfois difficile de ne pas croire la multitude.

- Mais j’imagine qu’avec Aziel-le-Fiel, ça doit être plus compliqué d’en faire une nouvelle maintenant.

Conclusion tout à fait normale. Le nouvel Intendant, affectueusement surnommé Aziel le Fiel par les élèves, régnait en despote sur l’Académie. Le moindre faux pas était sans doute passible de la peine de mort. Aussi Hestia n’hésitait-elle pas à porter l’uniforme hideux qui leur était imposé, à se faire bien voir par les profs et à faire ses gentils petits coups lorsque personne ne la regardait. Déjà la veille, elle avait réussi à faire en sorte qu’une Aequor de son dortoir, toute gentille et bien naïve, réponde « Présente » à sa place à l’appel du matin, de sorte à ce qu’elle puisse se réveiller plus tard et manger quand même. Cherchez pas, Hestia a la classe, et elle aime beaucoup régner sur son dortoir. C’était une sorte d’Aziel miniature, féminin, plus jeune et plus joli. Et un peu moins à cheval sur la religion, évidemment. Bon, en fait, elle aimait juste bien être tyrannique, et que l’on suive SES lois.

Grandiose ? Magnifique ?
Hestia songea que ce jeune homme se sentait vraisemblablement meilleur que les autres, alors même qu’il avait utilisé les mots qu’elle avait elle-même employé. D’un côté, ça ne lui plaisait pas, et elle aurait adoré lui montrer qui était le meilleur. D’un autre côté, ça le rendait intéressant. Jusqu’où serait-il capable d’aller pour prouver que ses fêtes pouvaient être magistrales ? Tout innocemment, elle enchaîna sur la question de leur cher nouvel Intendant. Et elle écoutait ses mots, cherchait dans son discours quelque chose qu’elle saurait garder en mémoire. Qu’il ait « connu pire » était par exemple quelque chose qu’elle pouvait creuser. Plus tard, peut-être, mais à garder. Qu’il lui fasse une promesse, alors qu’il ne la connaissait pas, avait quelque chose aussi d’étonnant réjouissant. Elle avait l’impression que lui aussi, se soumettrait à ses lois. Et cela l’enchantait.

- J’y viendrai avec plaisir.

Un sourire délicat – feint ou non ? peu importait – apparut sur son visage. Et tandis qu’elle songeait à tout ce qu’elle pourrait bientôt faire, quand elle aurait tous les autres sous sa domination, il se mit à énumérer les salles libres.
Des appartements délabrés, dans le noir et la poussière ? Très peu pour elle. Mademoiselle était une princesse, oh. Ou une personne qui se sentait comme une princesse, mais c’était la même chose. Le théâtre ? Option à creuser. C’était vrai, qu’il était souvent vide. Mais il y avait toujours le risque que quelqu’un entre soudainement, sans qu’ils ne l’entendent. Et ça, c’était très mauvais pour les colporteurs de ragots. Si quelqu’un tombait sur eux, c’en était fini de leur réputation. Ils aimaient ruiner celles des autres, mais tenaient un minimum à la leur. Le scriptorium, ça, par contre, elle était catégorique : hors de question. Elle y était déjà entrée une fois ou deux, et s’était cognée à toutes les chaises, tellement l’espace était étroit. Non, elle avait besoin de place.

- Les salles de classe, hein ?

Ça, par contre, ça avait le mérite de l’intéresser. C’était grand, lumineux, et si quelqu’un entrait, on le repérait tout de suite. Bon, elle n’était pas trop sûre que les élèves aient véritablement le droit de se balader dans ces salles-là en dehors des cours, mais elle n’aurait qu’à inventer un joli mensonge agrémenté d’un joli sourire et tout se passerait pour le mieux. Du moins, elle l’espérait. Elle songeait encore à ces salles lorsqu’il lui demanda où ils allaient.

- Tu sais quelles salles sont inutilisées, à cette heure-là ?

Ça pourrait devenir stratégique, mais tant pis, à la guerre comme à la guerre. Avant même qu’elle ne comprenne quoi que ce soit, elle se retrouva déjà entraînée vers une salle apparemment vide. Par la Dame qu’elle était spacieuse. Les fenêtres laissaient largement passer la lumière, malgré les rideaux qui en couvraient certaines. Si on poussait cette table, là, dans le coin, et qu’on rapprochait ces deux-là, ça pouvait faire un carré de commérages tout à fait valable … Elle hésitait.

- Cette salle est géniale.

Et l’acoustique est bonne.

Hestia tourna la tête vers lui lorsqu’il parla. Il s’approchait doucement et elle lui sourit. C’est qu’il était utile, lui. Néanmoins, sa réaction la surprit un peu. Depuis quand on embrassait les filles qu’on emmenait dans des salles vides ? … oui, bon, d’accord. Mais le viol c’est pas vraiment autorisé par la loi. Et autant dire qu’elle n’était pas tout à fait d’accord pour que ça parte en live. Pas tout de suite, en tout cas. Calmement et presque délicatement, elle attrapa les mains baladeuses de Shaokys et s’éloigna, un sourire malicieux aux lèvres, le haut de son uniforme à moitié ouvert.

- Ahah, pas si vite monsieur l’organisateur de fêtes.

Elle hésitait un peu. Que faire de lui ? Son cerveau tournait à toute allure, prête à s’amuser. Et cette situation avait un potentiel cocasse relativement élevé. Elle était presque sûre de pouvoir lui faire faire ce qu’elle voulait.

- Généralement, on essaye d’impressionner les filles avant de les … « attaquer » comme ça.

Elle alla fermer les rideaux encore ouverts – ce qui n’avait pas tellement d’utilité étant donné qu’ils étaient à l’étage, mais on sait jamais, avec les marchombres, tout ça … – et s’asseoir sur une table, juste après. Elle pencha la tête, observant son visage malgré la semi-obscurité soudainement tombée. Elle ne s’étonnait pas vraiment que les filles tombent sur son passage. Par ailleurs, elle était presque sûre qu’une ou deux filles de son groupe de commérage avaient dû tomber dans ses filets, vu la façon dont elles parlaient de lui. Elle n’aimait pas être le second choix. Et c’était pour cela qu’elle avait décidé de se laisser désirer.

Un nouveau sourire étira ses lèvres. Elle avait trouvé quoi faire, en le voyant approcher de la table où elle s’était assise. Elle repéra rapidement la disposition des tables. Tenterait-il de l’attraper si elle traversait la salle ? Si il était aussi joueur qu’elle le pensait et aussi porté sur le sexe, sûrement. Et cela, il n’y avait qu’une façon de le savoir. Elle le laissa venir à elle, effleura ses lèvres des siennes, laissa glisser sa main sur sa joue et … s’esquiva dès qu’il se montra un peu plus entreprenant. Elle s’était levée sur la table où elle était assise, et elle marchait sur les meubles, invitant Shaokys à la suivre de son regard et d’un sourire.

Est-ce que c’était cela que l’on récoltait lorsqu’on devenait comme elle ? Des garçons qui n’hésitaient pas à la suivre, pour quelques moments de plaisir ? Lorsqu’elle était arrivée à l’Académie, il n’aurait sans doute jamais pu l’approcher d’aussi près, car elle ne l’aurait pas laissé faire cela. Elle aurait pris la mouche, lui aurait crié dessus ou l’aurait frappé avant de partir en claquant la porte – en supposant qu’elle soit ouverte. Perdre ceux qu’elle avait aimés l’avait changé. Si la vie était si courte et qu’on pouvait la perdre si facilement, alors il fallait vivre. Et peu importe ce que cela signifiait.

Elle jeta un nouveau regard au jeune homme. Il commençait à s’impatienter, à ce qu’elle voyait. Elle s’arrêta alors, se tournant vers lui, s’asseyant sur la table. Persévérant, celui-là.

- J’aime pas être le second choix, tu sais ? Il me faudra autre chose que tes envies, si tu attends quoi que ce soit de moi.

Ça, c’était dit. Et elle ne reviendrait pas sur sa décision. L’avenir était dans les mains de Shaokys.

Assise sur la table, elle regardait Shaokys, le visage souriant. Elle ne put s’empêcher de rire doucement lorsqu’il lui demanda si ce qu’elle cherchait, c’était à être impressionnée. Elle ne lui répondit que par un clin d’œil. Tente donc, tu verras bien.
Il sortit un jeu de cartes de sa poche, ce qui intrigua Hestia. Lorsqu’elle était petite et qu’elle se promenait dans les rues avec ses sœurs, quelques personnes faisaient des tours de carte, et elle avait toujours trouvé cela intéressant, presque fascinant. Elle ne savait pas comment ils faisaient, et elle avait souvent essayé de trouver leurs astuces. Alors qu’habituellement elle réussissait à trouver ce qu’elle voulait, les cartes restaient un véritable mystère pour elle.

Il fallait piocher une carte. Elle se pencha vers lui, attrapant une carte au milieu du paquet. Elle la regarda, tenta de la mémoriser. Le six de pique. Le six de pique. Elle l’avait. Elle la rendit à Shaokys, qui la posa sur le dessus du paquet et mélangea le tas de cartes. Non, décidément, Hestia ne savait pas comment il ferait pour retrouver sa carte.

- Tes assistants ?

Elle n’eut pas réellement le temps de recevoir une réponse puisque le Kaelem venait d’étaler le jeu sur la table, désignant deux jokers. Oh, alors c’était eux, ses assistants ! Il tourna alors la carte entourée, révélant le six de pique. Elle le regarda, bien impressionnée, en effet. Un sourire étira ses lèvres et de la main elle repoussa les cartes, qui s’éparpillèrent un peu au hasard sur la table et sur le sol, tandis qu’elle approchait son visage du sien. Elle approcha sa bouche de son oreille.

- T’as gagné.

Elle se rapprocha, passa ses bras derrière le cou de Shaokys et l’embrassa. Doucement, au début, puis plus ardemment. La semi-obscurité cachait sûrement les rougeurs qui venaient de prendre place sur ses joues. L’ancienne Hestia teintait encore un peu son caractère, et cette audace lui était inconnue encore. Peut-être cela viendrait-il, à force. Ou peut-être qu’elle mourrait avant, à voir.

Hestia termina le déboutonnage de son haut, le jeta sur une chaise non loin, et entreprit de venir dévoiler le torse de Shaokys. Elle passa ses mains sous son haut, l’aida à le retirer et le jeta lui aussi sur la chaise. Non mais parce que les habits c’est important, et que les salles elles sont pas forcément nettoyées et bref, tout ça quoi. Elle déposait de petits baisers ici et là, sur sa joue, sur ses lèvres, dans son cou. Elle se recula un peu, laissant ses mains glisser sur son torse.

C’est qu’il était bien bâti, en plus d’avoir un beau visage. Comme toujours lorsqu’elle observait quelque chose, elle pencha un peu la tête. Sa peau était un peu bronzée, et elle mordilla sa lèvre inférieure. Elle aimait bien les gens bronzés. Y avait qu’à voir Zéphyr /PAN. Elle-même regrettait un peu de n’avoir pas une peau qui bronzait, mais qui préférait brûler.

Elle revient se coller à lui, doucement, ses lèvres venant à nouveau effleurer les siennes.

Hestia suivait ce que faisait Shaokys. Elle avait effleuré ses lèvres des siennes, le laissant prendre l’initiative, qui ne tarda pas. Leurs bouches se rassemblèrent à nouveau, et tandis qu’ils s’embrassaient, Shaokys vint dégrafer la dernière pièce recouvrant sa poitrine. Sans lâcher ses lèvres, elle le laissa tomber. Ce fut lui qui rompit le baiser, le temps de venir jouer de sa langue sur sa poitrine libérée. Elle frissonna, un peu, tâchant de calmer son cœur qui s’affolait. Shaokys savait ce qu’il faisait. Elle-même s’y connaissait, mais ne pouvait empêcher son corps de réagir, malgré tout. Il passa une main sous ses derniers vêtements, et elle se reprit.

Tandis qu’il se penchait vers elle, elle mordillait son oreille, et lui soufflait à la sienne qu’elle était magnifique. Oh, ça, elle le savait, sans être particulièrement prétentieuse. Elle avait failli subir un viol, et avait finalement plusieurs fois joué de sa beauté pour être consentante. Il y avait bien Loeva, qu’elle croisait parfois dans les couloirs, dont elle était un peu jalouse. Elle enviait ses boucles, son joli sourire. Ne se sentait pas spécialement à la hauteur. Mais elle s’en moquait, car actuellement, c’était elle que l’on disait magnifique, et cela lui faisait plaisir, la confortait dans son orgueil, aussi.

Shaokys retira le pantalon de l’Aequor avec délicatesse, et non brutalement comme la plupart des autres hommes qui avaient posé la main sur elle. Elle appréciait. Il l’embrassa de nouveau, passant ses mains sous le seul vêtement qu’il lui restait. Elle se fit plus sauvage, moins douce, venant chercher elle-même les baisers, jouant de ses doigts sur le torse et le visage de Shaokys. Elle n’était pas pressée, loin de là, elle avait tout son temps. Elle espérait simplement que cette salle ne serait pas investi l’heure d’après. Elle posa ses lèvres dans son cou, remontait doucement jusqu’à ses lèvres à nouveau.

A son tour, elle décida de retirer le pantalon du Kaelem. Après tout, pourquoi serait-elle la seule à moitié nue ? Même plus qu’à moitié, à la réflexion. Elle l’enlevait doucement, laissant ses mains glisser sur les jambes du jeune homme, comme par mégarde, alors que tout était calculé. Elle ne serait pas la seule à frissonner, ça non. Hors de question. Pour ça comme pour le reste, elle aimait avoir le contrôle. Elle laissa le pantalon de Shaokys rejoindre le reste des vêtements sur la chaise. Elle tapota du bout des doigts sur le torse de son partenaire, et l’embrassa fougueusement, de façon à le faire doucement s’allonger sur la table où ils s’étaient installés.

Se retrouvant au-dessus de lui, elle le regardait, jouant avec son visage. Elle le caressait, comme pour le graver dans sa mémoire – ce n’était pas le cas. Elle s’amusait. Elle vint frotter son nez contre le sien ; un peu de tendresse, pour ne pas se brusquer. Elle se redressa, assise en haut de ses jambes. Elle souriait. Elle faisait basculer ses hanches, doucement, cherchant simplement à ... le rendre fou de désir. Elle revint s’allonger à ses côtés, laissant ses mains glisser du nombril au haut de son torse.

Elle attendait un peu ses réactions, à lui. Elle aimait beaucoup prendre des initiatives, mais aimait autant ne pas jouer toute seule.

Elle revint s'allonger à ses côtés - quel bonheur que ces tables soient si grandes ! - et il ne la laissa pas trop longtemps attendre. Il enfouit sa tête dans sa poitrine, la léchant doucement mais avidement. Cela eut pour effet de lui faire pousser les premiers gémissements, et de lui donner quelques frissons de plaisir. Elle sentait son corps qui doucement, s'apprêtait à ... être prêt ? :suspect : Shaokys se leva alors, et Hestia le regarda un instant sans comprendre tout à fait, les joues en feu. Le visage en feu, d'ailleurs, et peut-être tout le reste aussi. Il ôta doucement sa culotte, avant de la jeter avec le reste de ses affaires. Si elle avait pu devenir plus rouge, sans doute le serait-elle devenue.

Il l'observait avec le regard de celui qui examine ce que ce qu'il a devant lui pour savoir ce que ça vaut. Le regard de celui qui a l'habitude. Ça aurait pu la refroidir, si elle n'avait pas su. Mais voilà, elle savait ; Shaokys était un coureur de jupons, qui obtenait une fois sur deux ce qu'il voulait, d'après ce qu'on disait. Il avait réussi à avoir deux de ses amies qui s'étaient accordées sur le fait qu'il était très doué. Son regard changea, légèrement : il reconnaissait sa valeur. Il la trouvait belle, et elle le devinait à l'étincelle de désir qui animait ses yeux, étincelle qu'elle avait appris à reconnaître au fil du temps, au fil de ses rencontres.

Et en effet, il ne se fit pas plus attendre. Cette fois-ci ses gémissements furent sans doute plus fort, et elle haletait. Hestia eut le temps de penser, cependant, entre deux vagues de frissons de plaisir, qu'il n'allait sans doute pas tarder à remonter sur la table, pour approfondir leur partie de plaisir. Et puis elle s'abandonna complètement, laissant alors le Kaelem prendre le contrôle entier sur elle, sur son monde, pour cet instant. Elle réagissait en fonction du corps de Shaokys contre le sien, lui rendait chaque caresse, chaque baiser, tout. Et elle ne regrettait pas, finalement, de se laisser contrôler, après avoir joué la meneuse un peu de temps.

C'était à la fois brutal et doux, et quand elle fermait les yeux elle voyait les étoiles, et quand elle les ouvrait c'était pour admirer le visage de Shaokys, plus beau encore dans l'acte qu'il ne l'avait été auparavant. Elle devait reconnaître qu'elles avaient eu raison : il était doué, et contrairement à la plupart de ses autres partenaires, il ne s'en servait pas uniquement pour lui, il cherchait aussi à la pousser au plaisir. Et elle cherchait son souffle perdu au fur et à mesure, et elle sentait son coeur qui battait si fort qu'elle avait l'impression de vivre ses dernières heures.

Et enfin.

Elle aurait pu crier, si elle avait encore eu du souffle. Mais elle se contenta de gémir, peut-être un peu plus fort qu'avant, en ouvrant les yeux. Elle n'avait plus besoin de les garder fermés pour atteindre les étoiles.