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 Virée au pays des cauchemars [Terminé]

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Einar Soham
Einar Soham

Apprenti Chantelame
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MessageSujet: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeJeu 22 Mar 2012 - 9:41



Au début, il y eut le néant.
Puis apparut une idée.
Appelons cette idée Dieu, pour la clarté de notre énoncé.

Dieu voulut visiter le labyrinthe, qu’un autre dieu avait créé dans l’enceinte de l’Académie. Dieu voulut non seulement visiter le Labyrinthe,  mais comme c’était Dieu,  il voulut nécessairement le faire la nuit, parce que le jour,  c’était pas assez drôle.
Pour visiter le Labyrinthe, Dieu avait besoin d’un corps. C’est logique, puisque Dieu étant une idée, il ne pouvait pas se rendre sur ses petites pattes dans un endroit tangible de Gwendalavir ; on a beaucoup de contradictions dans notre univers, mais pas à ce point-là quand même. On a des principes. Enfin un peu. Bref Dieu avait besoin d’un corps, et Jésus n’avait pas encore été inventé dans l’autre monde et on ne crucifiait pas encore les gens en Gwendalavir. C’est pourquoi Dieu investit Teylus.
Mais comme Dieu est une idée stupide,  il ne se souvenait plus exactement quel corps et esprit il pourrit en premier. Tout ce que les victimes se rappelaient, c’était d’avoir eu un jour l’envie, et d’avoir développé le projet d’aller visiter le Labyrinthe par eux-mêmes en pleine nuit pour ne pas être pris. On pouvait rationnellement penser que c’était parti de Teylus, mais à savoir qui d’Halina ou d’Einar avait eu Dieu en premier dans la tête…
Et les relations étant ce qu’elles sont,  Halina en avait parlé à son copain Kirfdéin, qui en avait parlé à un de ses potes qui avait refusé mais l’avait proposé à Kylian.

Et avant d’avoir pu dire « Dieu », ils s’étaient retrouvés tous les quatre dans le Parc en pleine nuit, à discuter fébrilement en marchant en direction du Labyrinthe. Il fallait encore trouver le moyen de passer outre Tolkor, si Tolkor il y avait vraiment. Tous les quatre étaient curieux de voir ce que le Labyrinthe pouvait leur offrir, parce que quasi aucun n’avait tenté le mode ‘peur’ pour l’instant. Et puis il était là pour être utilisé le Labyrinthe,  non ?
S’ils savaient, les quatre petits inconscients, que Dieu ne pouvait se contenter de dévoyer les esprits de quatre élèves, mais allait investir les corps de quatre autres gens.. mais ça, seuls les narrateurs sont au courant pour le moment, car aucun des quatre protagonistes surprises n’était encore apparu pour l’instant,  et il ne me revient pas à moi, premier narrateur, de raconter leur arrivée respective.

Einar s’inquiétait un peu pour Halina. Elle s’était encore endormie en cours de légendes l’autre fois, et elle devait faire  des pires pires cauchemars pour avoir des pires pires cernes pareilles, du coup le mode peur risquait d’être complètement rock and roll. L’ombre du labyrinthe se profilait juste devant eux,  et il s’adressa à ses compagnons d’aventure :

- On fait quoi d’abord alors ? Vous avez une idée de comment il marche ce truc vous ?

[Everybody’s freeeeeeee de nous faire agir comme il veut I love you . Que les cauchemars commencent Twisted Evil ]


Elio Tharön
Elio Tharön

Mercenaire du Chaos et Maître de la boutique du Talion
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Avr 2012 - 17:59

Rumeurs.
Bruit informel, persistant et sans source déterminée.
Bruit que la fierté d’Elio se félicitait de ne jamais y prendre garde. Et pourtant. Cette fois-ci la curiosité l’avait emporté. Parce qu’il s’agissait d’un bruit particulièrement intéressant.
Il se disait dans les couloirs que de vaillants étudiants avaient pris la courageuse décision de faire le Labyrinthe de Locktar…de nuit, bravant tous les dangers et épreuves terribles que le Maitre d’armes avait du y instaurer.
Aucun défi ne résistait à Elio. Il se sentait complet, tant dans l’apprentissage de l’Académie, que dans celle de Marlyn. Il savait qu’il lui restait beaucoup de choses à voir avec Marlyn, mais se sentait apte à travailler en dehors de l’Académie. Mais le peu de temps passé avec son Maître ne lui permettait pas de lui demander de la rejoindre. Et il savait qu’elle avait besoin d’un espion dans l’Académie. Aussi restait-il. A contre cœur.
Et il s’ennuyait à mourir, ne trouvant dans les cours plus aucun intérêt, plus aucune difficulté à gravir.
Le Labyrinthe de nuit était pour lui le vain rebondissement qu’il attendait depuis des mois dans cette Académie. Et tant pis si cela voulait dire avouer écouter les rumeurs et en prendre compte.

S’étant servi de son costume d’ombre, il avait réussi à filtrer l’information de rendez-vous, date et heure, et constaterait avec amusement la réaction des autres. Indésirable. Il était l’indésirable n°1 de cette Académie, et se délecterait de la tronche que tirerait ces valeureux guerriers des temps infinis, en constatant sa présence.
Surtout que le « meneur », l’unique benêt à avoir eu pour la première fois de sa vie une idée géniale n’était autre que le poltron d’Einar.
Il allait franchement se marrer !

Il entendit d’ailleurs sa voix s’adresser aux autres, face au Labyrinthe. Ils étaient un bon petit nombre, réunit dans une fière équipe d’idiots en manque d’adrénaline.


-J’propose que tu entres, et si tu t’fais pas bouffer, on te suit.

Il tira un sourire goguenard en constatant le visage outré, vexé et furieux d’Einar.
Eh oui, je suis des votres.


-Non, j’retire. Tu serais capable de te faire bouffer par le plus inoffensif des lierres.

Un silence de mort venait de s’abattre. L’apprenti mercenaire leva les yeux au ciel.

-ça va…j’suis là pour m’amuser aussi. J’vous ferais rien. Ou p’tètre un peu peur, juste pour voir Einar se pisser dessus ! Vous pouvez ne pas vouloir de moi, mais…j’crois pas que vous soyez sensé être ici…en pleine nuit ? Locktar ne serait vraiment vraiment pas content, surtout pour ces petits protégés de Teylus ? Faux ?

Il parlait, nonchalant, examinant ses pointes blondes comme s’il s’agissait d’une conversation banale et pas de chantage caché en cas de rébellion.
C’est alors que ses yeux bleus tombèrent sur une silhouette plus que connue.

-Kylian ?

Son air suffisant bascula d’un coup. Il n’avait pas revu le garde depuis le mariage. Et à ce moment Monsieur était bien trop occupé à courir les jouvencelles sans cervelle pour le voir.
Leur dernière rencontre n’était qu’un baiser après tout.
Un baiser.
La colère d’Elio monta, comme le réveil soudain d’un volcan dans son sang.


-Qu’est-ce que tu fais là, c’pas pour les tafioles ces trucs là.


Tafiole. Pédé. Homosexuel. Gay.
Qu’importe le nom.
Je déteste ce que tu as fait de moi.


Lya Dinal
Lya Dinal

Marchombre
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeVen 6 Avr 2012 - 22:20

Lya ne faisait jamais attention aux rumeurs.
Ou en tous cas, très rarement.
Et cette fois-là ne faisait pas exception.
Ce n'était pas une histoire de rumeurs qui l'avait amenée à ne pas aller s'enfermer dans son dortoir avec les autres, ce soir-là. Non, c'était une simple discussion entre amies qui, de plaisanteries en plaisanteries, en venait soudainement, sans que personne de sache vraiment comment, à avoir un aspect assez sérieux. On ne parlait plus seulement de nos relations avec les autres, d'unetelle qui était insupportable ou de nos progrès depuis la dernière fois. On baissait la voix. On chuchotait. Les têtes se rapprochaient presque imperceptiblement, parce que l'information qui passait ne devait pas être entendue. C'était l'une des nombreuses joies de l'interdit. L'un de ces moments qui incitent à faire quelque chose que l'on est pas censé faire. Non pas parce qu'on ne le peut pas, mais parce qu'on ne le doit pas. Et ce moment là, ce chuchotis qui traverse l'espace le temps d'un instant, cet élément déclencheur, Lya l'adorait. Alors elle avait accepté la proposition d'Halina et promis de se joindre à l’excursion nocturne

C'était aujourd'hui. Ou plutôt, cette nuit.
La plupart des élèves semblaient être au courant. Toute la journée, les professeurs avaient dû faire remarquer les bavardage incessants qui survolaient les salles de classe. Lya se demandait encore comment ils pouvaient ne pas avoir entendu ce qui se tramait entre les maisons.
Et maintenant, alors que la nuit tombait à peine, tous, quelque soit la couleur de leur uniforme, se jetaient des regards apeurés ou excités, se demandait si untel ou unetelle y allait. Mais ils trouvaient des prétextes. Il faisait trop froid. C'était la nuit. Ils risquaient de se faire prendre. Ils ne voulaient pas faire perdre de points à leur maison.
Aucun ne voulait s'avouer la peur qu'une telle perspective provoquait en eux. Et Lya ne pouvait pas leur en vouloir. De toutes manières, moins ils seraient, mieux se serait.
Quant à la jeune marchombre, elle attendait, assise devant le portique est, que le silence se fasse entre les murs de l'école. Elle avait été l'une des premières à quitter la Grande Salle pour pouvoir être seule dans les dortoirs, le temps de se préparer. Son couteau dans son fourreau, son poncho sur les épaules et son bandeau dans les chevaux, elle était venue s'asseoir dehors.
Attendre.
Et lorsque les seules sons perceptibles provinrent des fenêtres éclairées à différents étages du bâtiments, et non plus de la Grande Salle dans son dos, elle se leva et s'enfonça sur le chemin qui menait directement au labyrinthe.

Ils arrivaient. Einar, Halina et le gars qui venait parfois au cours de combat mais se contentait de rester assis à observer les autres. Trois. Ils restèrent un court moment face au labyrinthe et face à Lya, mais surement sans la voir. Un quatrième arriva.
Elio l'insupportable.
Celui qui ne pouvait entrer dans une salle sans y faire éclater des cris ou des pleurs et parraissant sans réjouir.
Un sourire plume se dessina sur les lèvres de Lya. Dans le fond, elle l'aimait bien. Elle ne le connaissait pas vraiment et détestait ce qu'il faisait subir aux autres à chaque instant de sa vie, mais elle avait une sorte d'admiration pour lui. Parce qu'il n'avait jamais craqué, n'avait jamais changé d'avis sur les gens, restait toujours pareil, quoi qu'on dise. Quoi qu'on fasse. Et il fallait bien admettre que c'était assez épatant, et d'une certaine manière, admirable.
Lya ouvrit la porte de la cabane ou se terrait toujours Tolkior, attirant ainsi l'attention du groupe en contrebas. De la-haut, elle entendait les sons de la conversation sans aucun effort et avait décidé d'agir avant que la situation ne dégénère. Enfin, qu'ils entrent au moins dans le labyrinthe, quoi!


-Et, plutôt qu'vous engueulez, montez! C'est la-dedans qu'elles sont, les commandes du labyrinthe.

Pendant que le groupe s'exécutait, Lya retourna à l'intérieur du cabanon et observa attentivement le mécanisme.
Mais elle avait beau faire, elle n'y comprenait rien.
Et au-delà d'une sorte de vitre, le labyrinthe paraissait endormis.


-J'imagine que personne sait comment ça marche.

Alors autant essayer des trucs. Sans attendre une réponse, Lya tira sur un levier et le monta au maximum. Puis elle reporta son regard au-delà de la vitre. Le labyrinthe n'avait pas bougé d'un poil.

Halina Nilsan
Halina Nilsan

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 8 Avr 2012 - 0:51

Halina se demandait ce qu’elle fichait là. Qu’essayait-elle donc de prouver ce soir ? Elle avait une nouvelle fois suivis Einar. Qui aurait cru que le petit guerrier serait aussi intrépide. Il organisait des réunions secrètes intra-maison Teylus, il s’énervait contre les élèves et les profs et il convainquait des élèves d’enfreindre les règles de l’Académie en se rendant dans un lieu un peu mystérieux. En même temps, la jeune femme s’en doutait. Derrière sa timidité des débuts, il était assez facile de voir qu’il était du genre spontané. Il avait une idée et hop, l’instant d’après, il se levait pour la proposer ou pour aller on ne sait où. Il était comme ça. La jeune femme l’avait donc suivi dans le parc jusqu’au Labyrinthe, après avoir contribué à la propagation de la rumeur. Elle avait toujours écouté les rumeurs parce que les informations révélées peuvent souvent servir un jour et aujourd’hui, elle était de ceux qui la lançaient. C’était assez excitant comme sensation. Elle allait enfreindre les règles : elle qui voulait les défendre plus tard. Enfin, le souhaitait-elle vraiment ? Ne commençait-elle pas à envier la liberté de nombre de ses amis ? Voulait-elle toujours s’enrôler dans l’armée ? Serait-elle prête à simplement suivre des ordres ? Ah, les grandes questions existentielles sur l’avenir attendraient un peu.


La jeune guerrière s’efforçait de se concentrer sur ce qu’elle allait faire ce soir. Il ne fallait pas se faire remarquer en sortant du dortoir en pleine nuit. Il ne fallait pas se faire remarquer en sortant de l’Académie par les gardes qui faisaient leur ronde. Etre discret : un truc pour lequel Halina n’excellait pas du tout. Et loin de là. Elle se demanderait toujours comment elle avait pu entrer dans les souterrains sans se faire remarquer. Son unique capacité en discrétion était qu’elle savait - très relativement – marcher silencieusement. Même si une oreille aguerrie l’entendrait de loin. Elle se sentait un peu plus prête que la dernière fois. Elle avait viré dernièrement deux personnes de sa tête et elle était retournée par deux fois au Labyrinthe. Une fois pour tester le monde combat à un niveau un peu plus élevé, niveau 3. Et elle en avait bavé. Vraiment. Elle avait presque abandonné avant d’arriver en clopinant à la sortie. Elle s’était certainement cassé quelque chose et possédait en nombreux nouveaux bleus. Elle s’était dit qu’il faudrait d’abord qu’elle fasse plusieurs fois le 2 avant de pouvoir s’en sortir. Puis elle avait passé quelque temps à l’infirmerie où on l’avait obligé d’aller à Eoliane pour se faire soigner. Elle en avait été très mal à l’aise.


La seconde fois, elle avant retenté le mode peur. Parce qu’elle ne voulait plus se retrouver aussi paralysée. Ça avait été très dur. Elle y était encore une fois restée longtemps. Mais elle était ressortie. Et avait vaincu une nouvelle fois ses démons. Hantée par des amis et des bébés torturés. Par une borgne à l’œil unique. Par des cris et des pleurs. Souvent d’enfant maintenant. Elle ne s’était pas remis de la nouvelle que lui avait apprise la Mentaï. Elle n’en revenait pas. Elle ne comprenait pas. Et du coup, ce gamin et ses cris imaginaires ne la laissaient pas tranquilles dans le Labyrinthe. Ses cauchemars ne s’étaient cependant pas amplifiés comme le croyait. Ils la laissaient même relativement tranquille ces derniers temps. Peut-être était-ce le retour de Kirfdéin qui y était pour quelque chose. Ou simplement qu’elle commençait à s’y faire, à s’en détacher. M’enfin, il ne fallait pas trop rêver non plus.


Halina sortit en douce du dortoir, puis de l’Académie. Elle était dans une tenue qui lui permettait de bouger facilement, avec un poignard à la ceinture et un morceau de pain dans la poche pour grignoter en cas de creux de minuit. Elle se fit la plus petite possible pour éviter de croiser des gardes. Et enfin parvint devant le bâtiment. Einar y était déjà, ainsi que l’indésirable Kaelem, l’indésirable garde et… Ah non, Kirfdéin n’était pas là. Pourtant il lui avait dit qu’il viendrait et était rarement en retard. Et elle ne voyait pas Lya, à qui elle avait proposé de venir. Ça s’annonça plutôt mal pour elle. La jeune femme croyait se lancer dans cette aventure entourée d’amis et en fait, elle allait se retrouver avec des gens qu’elle ne connaissait pas voir n’aimait pas. La soirée allait être longue. Le Rouge se lança dans une critique acerbe d’Einar qui avait en effet une réputation de couard. Mais ça c’était si on ne le connaissait pas. Halina préféra l’ignoré, elle ne savait rien d’Elio alors ça ne servait à rien de s’en prendre à lui maintenant. Il rigolerait moins à l’intérieur lui qui n’était pas là au cours de combat qui leur avait parmi de tester le Labyrinthe. Elle se tourna vers Einar et le soutint du regard. Il ne fallait pas qu’il s’énerve comme il était capable de le faire contre la peste.


Finalement, le Kaelem détourna son attention et se porta sur Lian. Tiens, pourquoi l’appelait-il « Kylian » ? Lui aurait-il menti sur ça aussi ? Halina en apprenait des nouvelles à son sujet tous les jours. Et, petit à petit, ça non plus ne lui faisait plus mal. Elle grandissait. Ce serait toujours un peu difficile mais ça aussi s’améliorerait. Puis il y eut l’intervention de Lya qui calma un peu le jeu. Elle entra dans la cabine de Tolkor et bougea des leviers histoire de voir si le Labyrinthe allait s’allumer. Halina lui répondit en montant vers elle tout en rigolant :


-Eh oh, fait gaffe, c’est cher et fragile ce truc-là ! L’prof il avait expliqué que ça ne fonctionnait pas sans un Dessinateur pour générer les images. Donc pousser les boutons ça sert à rien.


Puis elle reprit, en lançant une évidence toute bête :


-Faut trouver un Dessinateur !



Ichel Calwin
Ichel Calwin

La Brute Marchombre
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 8 Avr 2012 - 23:54

Ichel somnolait dans un arbre la première fois qu'elle entendit la fatidique rumeur. Cette dernière avait fait apparemment le tour de l'Académie et les murmures se faisaient plus que jamais entendre. Des élèves craignaient de se faire prendre et envisageaient de ne pas venir, même d'avouer n'avoir jamais entendu ces paroles, et d'autres un peu plus excités par l'idée de désobéir aux règles se demandaient encore s'ils oseraient. Mais la marchombre savait que peu de gens se rendraient dans le labyrinthe cette nuit-là. Et oui, certains élèves - dont Ichel ignorait pour le moment totalement l'identité - avaient proposés à certaines autres personnes de tenter le diable et de rentrer dans le labyrinthe de nuit, sans autorisation. Peut-être trouvaient-ils l'idée de désobéir au maître d'armes surexcitant, mais pas elle. Elle ne voyait pas l'intérêt de se réjouir de cela, car pour elle les règles existaient simplement pour être enfreintes et elle faisait cela constamment. Toujours dehors la nuit, sur les toits, en ville, elle ne savait pas combien de fois elle avait provoqué son maître et... Ichel ne savait même plus quelles règles elle avait transgressé. Et oui, s'il n'y avait pas de règles, on n'aurait pas à les dépasser et donc il n'y aurait aucune autorité à défier. En conclusion, les règles ne sont qu'une simple formalité. De toute manière, qui mieux que les professeurs eux-mêmes enfreignaient aussi bien les lois ?
La marchombre n'avait pas réellement été attirée par la chose au départ, mais lorsque les gamines au bas de son lit improvisé avaient prononcé quelques informations dont elle n'avait pas eu vent plus tôt, elle avait vite reconsidéré la question.
Les élèves avaient apparemment l'intention de tenter le mode peur. Ce mode étrange et impressionnant dans lequel personne n'avait osé pénétrer. Ce mode auquel on ne pouvait s'attendre à rien et à tout en même temps. Ichel avait été impressionnée par l'idée et elle s'était promis de le tester un jour. Au dernier cours d'art du combat, elle n'avait pas eu le courage d'y rentrer, car elle pensait savoir se qu'elle allait y trouver. Mais qui le savait réellement ?
Ichel avait peur de se confronter au passé, elle avait peur de se qu'elle pouvait y découvrir. Ou redécouvrir. De toute manière, qui ne craignait pas le jour de la confrontation finale ? Le tri était fait dans son esprit, mais elle tremblait à l'idée de se retrouver une nouvelle fois à ce fameux jour. Ce jour où la seule personne sur laquelle elle comptait le plus l'avait trahie. Il l'avait trahie.

Un choc violent la ramena à la réalité. Venant de se prendre un mur en pleine poire, cela avait eu pour effet de la sortir violemment de sa rêverie. Un liquide chaud coulait doucement de son nez. Elle renifla avant de s'essuyer le menton d'un revers de manche et la marchombre ne fut pas étonnée par la couleur du liquide. Elle émit une grimace de douleur avant d'oublier bien vite l'incident et de continuer son chemin. Lorsqu'elle arriva enfin vers le grand hall, elle... Des bruits de pas vinrent soudain dans sa direction. Se tapissant du mieux qu'elle pu dans l'ombre, elle observa les silhouettes passer devant elle. Croyant en reconnaître une d'entre elles, la kaelem fronça les sourcils pour mieux apercevoir son visage obscurci par la nuit.
Un bec vint soudain se coller contre sa joue. Sursautant, Ichel tourna la tête pour se confronter au regard interrogateur de son aigle. Toujours ensemble, ils ne se quittaient plus depuis qu'elle avait croiser Ce regard entre les rangs des mercenaires. Ces deux yeux de la même couleur noisette que les siens. Ces deux yeux qui la hantaient jours et nuits.
Les voix des professeurs s'éloignaient peu à peu et Ichel n'avait malheureusement pas eu le temps d'apercevoir le visage inconnu qui lui était pourtant familier.

Sortant de sa cachette, la kaelem entama les quelques mètres qui la séparait encore du labyrinthe tout en caressant les plumes de l'oiseau. Lorsqu'elle arriva enfin devant, elle fut surprise de ne voir personne. Peut-être étaient-ils déjà à l'intérieur ? Des voix anéantirent bien vite sa théorie. Elles provenaient de la cabane de Tolkor. Que foutaient-ils là-dedans ? Ah ben oui, mais c'est bien sûr ! S'ils voulaient pouvoir pénétrer en douce dans le labyrinthe, il fallait bien faire marcher les commandes.
Ichel commença à s'approcher en douce histoire de savoir avant qui était présent dans l'assistance. Les voix s'intensifièrent et la marchombre en reconnu quelques unes. Enfaite, presque toutes. La première qu'elle identifia fut évidemment celle d'Halina. Reconnaissable entre toutes. Une autre dont Ichel n'avait pas oublié le timbre ; celle d'Einar. Deux teylus. Et après on osait dire que c'était les kaelems qui créaient sans cesse des problèmes. Les teylus y étaient aussi souvent pour quelque chose. Une troisième voix lui disait vaguement quelque chose sans qu'elle puisse dire à qui elle appartenait. Mais la dernière, celle d'une fille, elle ne l'aurait oublié même pas pour un sou. Cette petite imbécile qui avait failli éclater son luth en minuscules brindilles de bois. Ichel ne connaissait toujours pas son nom, mais elle connaissait son visage et accessoirement, son caractère exécrable – même si la marchombre était tout aussi bien dans son genre question caractère exécrable. D'un certain côté, elle n'avait pas envie de revoir l'autre, mais le fait de pouvoir à nouveau l'enquiquiner était très tentant. Et puis il y avait aussi Halina et Einar. Elle pourrait peut-être s'excuser auprès de ce dernier pour son comportement lors de leur rangement de râtelier.
La kaelem s'avança enfin dans la direction de la cabane, Oeil-de-Tigre perché sur son épaule. Elle se stoppa simplement à l'entrée, les observant tenter de manier les pauvres manettes de la machine. La jeune femme avait entendu les paroles de l'autre fille kaelem. D'ailleurs, ce n'était pas la seule de la maison du ciel. Le blondinet était aussi là. Finalement, les kaelems et les teylus étaient tous aussi stupide les uns que les autres. Seuls les aequors étaient calmes telle l'eau qui dort. Sauf que l'eau se rebelle bien un jour... Bref, Ichel avait donc entendu les paroles de l'autre apprentie marchombre et ses propres lèvres n'avaient pu faire autrement que de s'entrouvrir afin de laisser passer une simple phrase pourtant prononcée d'une manière si acerbe.


- Sinon tu peux tenter de lancer quelques cailloux dessus, peut-être qu'il fonctionnera ou alors... le laby s'énervera tel un brûleur en furie.

Ichel vit le regard de l'autre kaelem la transpercer tel une lame de feu, mais la jeune fille ne cherchait pas réellement la baston. Elle calma immédiatement le jeu avant qu'elle ne récupère de nouveaux bleus. Il fallait dire qu'elle en avait eu pour son grade aujourd'hui. Arro n'y était pas allé de main morte.
La marchombre planta ses yeux dans les siens.


- Rooooh ça va la brute, j'plaisante ! Faudrait te décontracter de temps en temps.

Elle tourna son regard vers Halina et lui lança un sourire radieux.

- Je crois que t'as une meilleure idée que moi ma vieille, mais je ne vois pas de dessinateur dans vos rangs !! Alors soit il y en a un qui tombe du ciel, soit il faudrait aller en chercher un. Personnellement j'obterais pour la deuxième option.




[ édition à volonté bien sûr =D ]

Kylian Holin
Kylian Holin
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeJeu 12 Avr 2012 - 16:24

    Kylian rêvassait comme à son habitude lorsque Dan était arrivé pour lui parler.
    Dan était un mec sympas, pas très dégourdi mais sympas. Et ce qu'il y avait de bien a connaitre Dan, c'est qu'il était au courant de tout ce qui se passait à l'Académie, aucun potin ne lui résistait.
    Ainsi il savait que la brune qu'il croisait tout les mardis matins venait de rompre avec son copain, qu'il y avait eu une embrouille entre deux Kaelem au sujet d'un luth ou encore que Léonne avait vomit ses tripes en rentrant au petit matin.
    Il lui avait donc laissé une -petite- place dans sa zone de repos et l'avait écouté déballer ses commérages du jour. Il venait souvent le voir lorsqu'il le voyait. Pour une obscure raison il semblait l’apprécier sans pourtant qu'ils ne se connaissent vraiment; sans doute était-ce parce-qu’il était une source continuelle de ragot, ce qui ne l'ennuyait pas plus que ca à vrai dire.

    Toujours est-il qu'aujourd'hui, ce n'était pas les rumeurs de ruptures ou de coucheries qui l’intéressaient le plus. Dan venait de lui parler d'une probable réunion secrète afin de tester le labyrinthe à son niveau le plus élevé et ce le plus illégalement du monde. Le projet avait l'air sérieux puisqu'il avait terminé ses infos par un " Tu comptes y aller ?" les yeux brillants, ce qui ne signifiait ni plus ni moins qu'un " Tu me raconteras hein ? J'ai des potins à faire circuler moi." Ce à quoi il avait répondu par un mystérieux "Mmmh... Pt'être." en souriant.

    Ca avait l'air d'être plutôt intéressant et l'idée de tester ses capacités au maximum du labyrinthe était plus qu'alléchante. Et puis c'était illégal. Et tout ce qui est interdit... C'est bien connu, ca attise les envies.
    Et puis il s'était relevé, parce-que malgré sa fainéantise actuelle il avait du boulot et Edel ne supportait pas les retardataires.

    Lorsque la nuit était tombée, le labyrinthe lui était complètement sorti de la tête et ce n'est qu'en croisant un groupe d'élèves qui en parlait dans un couloir que l'idée lui revint en mémoire.
    Il se renfrogna un peu. Si tout le monde en parlait, ca allait à coup sur être annulé, soit parcfequ'un idiot aurait été trop peu discret en en parlant et aurait mit au courant un professeur ou un garde, soit parcequ'il y aurait tellement de monde désireux de braver le labyrinthe que ca en deviendrait inintéressant.
    Toujours pas décidé sur sa participation ou non à l'évènement, le garde partit manger.

    Dans sa chambre, quelques heures plus tard, Kylians'ennuyait. Il n'aurait pas de compagnie ce soir et n'avait pas vraiment envie de se coucher si tôt. Songeur, il se dirigea vers sa fenêtre, observant le noir de l'horizon. Irait-il ? N'irait-il pas ? Il était partagé entre l'envie de participer et la déception d'un évènement annulé ou trop peuplé.
    Oh et puis après tout hein, il n'avait pas grand chose à perdre. Au pire des cas il pourrait dégagé la bande de boutonneux -si bande de boutonneux il y avait- et ainsi faire un magnifique rapport à Edel qui lui confierait peut être même des horaires plus allégés -sait-on jamais ! -
    Il descendit dans le hall peu peuplé, attrapant une veste et son épée au passage et se dirigea vers l’extérieure sans aucune crainte d'être arrêté pour couvre-feu. Finalement ca avait du bon d'être garde.

    Le ciel était noir et il ne faisait pas très chaud, pourtant lorsqu'il arriva au lieu de rendez-vous, se trouvait déja quelques personnes. Kylian reconnu Einar et, juste derrière lui une Kaelem qu'il avait déjà du croiser quelque part. Personne d'autre. C'était étonnant, étant donné l'ampleur qu'avait pris l’évènement.
    Kylian lança un regard amusé au Teylus et jaugea rapidement la fille au bandeau. S'il considérait Einar comme "l'idiot courageux" il ne savait comment la qualifier elle.
    Bon, il verrait bien.
    En tout cas, le p'tit gars avait l'air déterminé mais avant même qu'il ne puisse répondre par la négative à sa question, une voix narquoise et moqueuse qu'il aurait reconnue entre mille lui répondit : Elio.

    C'était un peu trouble dans son esprit mais la seule chose dont il était certain la, tout de suite, maintenant, c'était de l'élan de joie qu'il avait ressentit en entendant sa voix.
    Fidèle à lui même, le Kaelem déversa ses répliques acides sur le pauvre Einar qui lui n'avait, absolument rien demandé.
    Le garde ne savait pas vraiment comment réagir face à son arrivée parmi eux. Devait-il le saluer comme si rien n'était arrivé ? Ou au contraire, agir en conséquence ? Plus inquiétant encore, comment réagirait-il lui ?
    Après tout, ce n'était pas comme s'ils s'étaient embrassés la dernière fois qu'ils s'étaient vu...
    C'était de sa faute un peu aussi. Il faut dire qu'il l'avait pas mal évité juste après qu'il soit sorti de l'infirmerie, trop gêné pour assumer de le revoir en face si rapidement mais il sembait que c'était réciproque et le temps avait bien fait son travail, pas une seule fois ils ne s'étaient retrouvés ou avait eu l'occasion de discuter ensemble.

    Kylian allait finalement opté pour un accueil des plus naturel lorsque ses yeux se tournèrent vers lui et qu'il prononça son prénom.
    ... Ok machine arrière ! Tant qu'a faire autant voir comment lui allait réagir.



    BOM. Aversion sourde dans sa poitrine.
    Kylian ne le quitta pas des yeux, ne changea pas d'expression, seul le venin de ses paroles témoignèrent de son ressentiment avant qu'il ne le fixe, un air de défis dans les yeux.


    - J'étais justement en train de me poser la question à ton sujet.

    Il n'avait même pas cherché à comprendre pourquoi ce ton si agressif et ces paroles accusatrices. Il se limita juste à ce qu'il venait de lui dire et qui venait de réveiller en lui une colère monstre.

    La filles au bandeau les interpella, les encourageant à la rejoindre et le dernier contact qu'ils eurent avant de se décider à suivre les autres fut un regard noir, pour l'un comme pour l'autre.

    Ce n'est qu'une fois arrivé à la cabane de Tolkor que Kylian remarqua l'arrivée d'Halina. Ah, tiens, elle était venu participer ?


    - Alors comme ca petite Halina ose défier le terriiible labyrinthe ?

    Il reprit ironiquement.

    - T'es sur que c'est une bonne idée ? T'auras pas peur toute seule ? Cette fois-ci il va falloir te débrouiller, j'viendrais pas à ton secours.

    D'habitude il aurait surement été un peu plus gentil, un peu moins... agressif. Mais le fait est que la réaction d'Elio l'avait terriblement énervé et qu'il n'attendait qu'une chose, pouvoir passer sa mauvaise humeur sur la première personne sur qui il tomberait et ce serait encore mieux si c'était sur Elio.

    Et puis Ichel arriva derrière eux, apostrophant la fille au bandeau qui tripotait un peu tous les boutons.
    Eh bha ça promettait d'être gai.

    Alors si en plus personne ne savait comment ce truc fonctionnait...
    Attendez...


    - C'est une blague ? Fit le garde en se tournant vers l'attroupement.

    - Non sérieusement, personne ne sait faire fonctionner ce truc ?

    Il se tourna ensuite vers Halina.

    - Bha voyons, t'as raison. Allons tous chercher en pleine nuit un dessinateur assez puissant pour actionner cette merde, je suis sur qu'il y en aura tout un tas prêt à nous aider.

    Il se détourna d'eux en soupirant.

    - Debrouillez-vous mais si d'ici 20 minutes on est toujours au même point, c'est conseil disciplinaire pour tout l'monde.

    De TRÈS mauvaise humeur vous dis-je.


    [Edit au besoin !]


Kirfdéin Starkhoz
Kirfdéin Starkhoz

Marchombre
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeLun 16 Avr 2012 - 19:43

Il était de retour à l'académie. L'un des lieux les plus importants de sa vie. C'était là qu'il avait grandit. C'était là qu'il avait changé. C'était là qu'il avait trouvé l'amour. Autant dire qu'il avait été heureux traverser les grandes portes de l'académie.

Cela faisait une petite semaine qu'il était revenu du Rentaï quand Halina lui avait parlé du Labyrinthe. Bien entendu, il en avait entendu parlé avant. Il l'avait même vu en construction et apparemment, les travaux s'étaient terminés peu de temps avant qu'il n'ait prit la route mais c'est tout ce qu'il savait. La Teylus lui avait donc fait part de ses impressions sur le bâtiment qui avait émergé à l'orée de la forêt (plan de marlyn power angel). Apparemment, c'était un endroit qui semblait vivre de lui-même quand on était à l'intérieur et qui mettait au défi quiconque entrait en son sein. Immédiatement, le marchombre avait été intéressé, se promettant d'y aller faire un tour dans les jours qui suivraient.

L'occasion se présenta très rapidement car à peine Halina eut-elle terminé ses explications qu'elle lui parla d'un projet lancé par un autre Teylus qui répondait au nom d'Einar: répondre au défi du Labyrinthe en plein nuit et en puissance maximum. Sans hésiter, Kirfdéin répondit présent. Il en avait même parlé à un de ses amis d'Aequor qui, avec un air horrifié, avait refusé de participer et l'avait traité de "fou qui savait pas ce qu'il faisait".

Le jour J ou dirons-nous plutôt la nuit N, Kirfdéin s'était couché de bonne heure, histoire de ne pas tomber de fatigue à l'intérieur du Labyrinthe. Après tout, d'après Halina et d'après l'Aequor, le défi n'était pas aisé donc c'était préférable d'être bien reposé et donc en possession de toutes ses forces. Mais le gros problème avec le sommeil, c'est que c'est lui qui dicte quand il veut partir surtout que le reveil n'existe pas encore et que cet imbécile de coq pionce quand il fait nuit :na:. Cette nuit-là, le sommeil avait décidé de rester un peu plus longtemps que Kirfdéin l'avait prévu. Résultat, quand il se réveilla, il était déjà en retard. Forcément, le temps de s'habiller et de faire un brin de toilette, le retard avait grandit. Il sortit en trombe des appartements que jehan lui avait assigné. Dans l'attente de mieux, il dormait dans l'un des appartements réservés normalement aux invités de passage à l'académie.

Dans le couloir, il percuta un homme qu'il n'avait pas vu à cause de la pénombre.

- Excusez-moi, je ne vous avais pas vu, dit le marchombre en aidant l'homme à se relever. Je pensais être seul dans les couloirs par cette heure tardive.

L'homme empestait l'alcool. Il n'était pas bien compliqué de deviner l'endroit d'où il venait. Un déplacement de nuages à l'extérieur dévoila la lune qui éclaira les traits de l'homme qui avait chuté. Un inconnu pour le marchombre. Surement un employé embauché pendant qu'il était partit vadrouillé du côté de la capitale.

- Y a pas de mal, assura l'homme.

- Vous voulez que je vous aide à rentrer dans votre chambre?

- Pas la peine, elle est juste là, indiqua l'homme. Tu ferais mieux de retourner dans ton lit toi aussi, pas bon de trainer à ton âge.

De quoi il se mêlait lui? C'était pas son problème si Kirfdéin sortait la nuit. Surtout que depuis son retour du Rentaï, le jeune homme n'était plus considéré comme un élève, donc il avait le droit de faire ce qu'il voulait.

- Vous inquiétez pas pour moi, je sais me défendre.

- Passe me voir au Labyrinthe un de ses jours et je te prouverais que tu te trompes et que tu trouveras toujours plus fort que toi.

Le Labyrinthe? Il avait bien parlé du Labyrinthe? Immédiatement, une phrase d'Halina lui revint en mémoire. Il y avait un homme qui scrutait les élèves depuis une salle et qui semblait piloter l'engin. Ca serait donc lui, ce pilote? Mais alors, s'il était là, le Labyrinthe ne bougerait sûrement pas tout seul.

- Et pourquoi ne pas me montrer ce soir? J'ai toujours voulu rentrer dedans et j'ai pas encore eu l'occasion.

- Et ton rendez-vous, joli coeur? Elle va pas être ravi si tu lui pose un lapin.

- Justement, je devais retrouver MES AMIS devant le Labyrinthe, dit-il en insistant sur "mes amis".

L'homme hésita quelques temps, tout en chancelant sous le poids de l'alcool. Etait-ce bien prudent de mettre le Labyrinthe dans ses mains ce soir-là? Reporter l'escapade serait peut-être préférable.

- Sans autorisation? Non, oublie. Demain.

Non, pas demain, c'était pas possible. Le pote Teylus d'Halina voulait apparemment le faire de nuit pour que ça soit plus marrant.

- Pas besoin d'autorisation. Je suis professeur à l'académie. Vous me connaissez pas encore parce que je viens d'être nommé. Et les personnes que je vais retrouver sont justement mes élèves. Une petite épreuve ne leur fera pas de mal.

L'homme éclata de rire.

- Te fous pas de ma gueule! Tu as dis tes amis, pas tes élèves.

- C'est vrai, enchaîna immédiatement Kirfdéin. Mais c'est parce que j'aime créer un lien d'amitié avec mes élèves, c'est plus facile pour tout le monde.

Il créait des mensonges aussi vite qu'il pensait. Il espérait vraiment que "le pilote" allait déposer les armes parce qu'au bout d'un moment le mensonge serait trop gros. Mais pour le moment, ça allait.

- Ton nom?

- Kirfdéin Starkhoz. L'intendant vous confirmera que j'ai bel et bien des élèves depuis quelques jours.

"Du moment que vous ne vérifiez pas le nom et le nombre des élèves, tout ira bien" se dit le jeune homme dans sa tête.

- Ok, je lui causerais demain. Allez viens, je t'emmène.

Kirfdéin avait gagné.... le droit de porter l'homme. L'alcool n'aidait pas à marcher droit et pour éviter que l'homme ne zigzague trop, Kirfdéin le maintenait. La descente des escaliers fut délicate mais, à force de temps et d'efforts, les deux hommes parvinrent au Labyrinthe. Inutile de préciser qu'avec le retard au réveil, la discussion avec le pilote et la marche lente vers l'édifice, le marchombre était très très en retard. Il trouva un petit groupe en grande discussion devant le Labyrinthe.

- C'est ça tes élèves? demanda l'homme. Sont aussi vieux que toi.

- Je suis précoce comme élève, j'ai appris très vite, mentit le jeune marchombre.

- Finalement, tu vas peut-être t'en sortir sans trop de bobos alors.

Kirfdéin remercia les dieux Hydromel, Vinasse et leurs amis pour l'état du "pilote". Sans ça, ce dernier n'aurait surement pas cru autant de mensonges. D'ailleurs, si les dieux étaient sympas, ils effaceraient rapidement la mémoire de l'homme saoul pour qu'il oublie tout et qu'il n'aille pas discuter avec l'intendant à son réveil.

Le marchombre salua Halina et Lya d'un mouvement de la tête. Inutile d'aller embrasser la Teylus, ça ne le ferait pas du tout pour son pseudo statut de professeur.

- Bon, comment je l'installe, le laby?

Kirfdéin regarda les autres avec un regard rempli de questions. Il était incapable de répondre, il ne connaissait pas le véritable programme de la soirée. Un frêle jeune homme prit alors la parole.

- Le niveau maximum, M'sieur. Mode peur et parcours du combattant.

Nouvel éclat de rire du pochtron.

- Mais bien sûr, allez, trêves de plaisanteries, je mets quel niveau?

- Je vous assure, M'sieur, c'est ce qu'on veut.

Le pilote se tourna vers Kirfdéin.

- Tu leur a retiré la cervelle à tes élèves? Le Labyrinthe va vous tuer à un tel niveau.

- Je prends la responsabilité, lança le jeune homme.


[Edit possible et vous pouvez jouer Tolkor si vous le désirez]


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeLun 16 Avr 2012 - 21:23

Elle n’était que nuage.
Nuage de coton qui flottait dans le ciel. Un petit siffleur blanc, tout doux, plus léger même qu’une plume. Bon, peut être pas, quand même, parce que, niveau taille, c’était pas la même chose. Quoique... Elle avait un léger doute brumeux... C’était quoi, le plus lourd, déjà ? Un kilo de plume ou un kilo de plomb ?

Toute à ses interrogations nuageuses, elle se laisser pousser de plus en plus loin par un frais courant descendant. Tremblotant un peu, parce qu’il faisait froid, quand même, elle planait avec légèreté au dessus des plaines, au dessus des mers. Et, en contrebas, elle voyait danser des gens pleins de joie. Tout, tout, tout petits, ils étaient, et tous, tous, tous, ils bougeaient dans tous les sens.
Tellement dans tous les sens que cela donnait le tournis à la Gwëll-nuage.
Et ils dansaient et sa tête vaporeuse tournait, sans cesse sans cesse.
Une ronde furieuse qui l’attirait, de plus en plus près, de plus en plus bas.
Et elle luttait, de ses petits bras de nuage contre ce vilain vent qui l’attirait plus près trop près de ces clochers pointus, de ces rochers tranchants, et de ces grands feux de joie.
Mais elle n’y arrivait pas, ça ne marchait pas, elle était inexorablement entrainée plus bas et plus bas encore....

Et puis...

Et puis, la collision, rude, sévère, froide.
Non pas un clocher, non pas un rocher, non pas un bûcher... mais le parquet. Bien froid, avec ses lattes dures et ses échardes piquantes.
La réalité, un choc.

Encore toute à sa légèreté de nuage, elle grimaça en ouvrant les yeux.
Dans le dortoir, il faisait tout noir. Toutes les Aequors dormaient. Leurs petits yeux fermés cachés dans leurs coussins. Et elle, la tête par terre, les bras ballants, les yeux vides, elle pensait encore. Elle pensait que tout ça était assez ridicule. Et elle pensait aussi qu’elle avait de la chance, parce que ses camarades dormaient et que donc personne ne saurait.
Mais elle pensait, aussi, que, peut être, il serait bien qu’elle se relève. Parce qu’elle avait vraiment l’air cloche, qu’elle se sentait cloche, même.

Alors, elle posa les coudes au sol, puis les genoux suivirent et ensuite, un châle sur ses épaules frileuses.

***

Dehors, l’air picotait. Mais elle était contente d’avoir son châle. En laine, bien serré contre elle, il lui offrait ce beau spectacle des étoiles miroitantes de la nuit. Là haut, bien plus haut qu’elle n’était allée avec sa délicatesse de nuée, ça faisait comme un dessin, un dessin dont il manquait les lignes.
Un dessin imaginable à volonté.
Un dessin à se casser la binette. Pour la seconde fois, ses coudes heurtèrent le sol. Mais qui avait bien pu avoir cette idée saugrenue de mettre des racines par terre ? C’était vraiment pas malin, puisque ça faisait tomber les rêveurs d’ailleurs.

Elle se releva et ce fut à cet instant qu’elle remarqua les miroirs pâles qui reflétaient la lune. Des visages. Une petite dizaine. Ils regardaient tous dans sa direction.
Une seconde, elle rougit. Puis elle se reprit, il faisait noir, ils ne l’avaient peut être pas vue tomber.
Alors, ses petits pieds, maintenant bien ancrés dans le sol, la conduisirent vers le petit groupuscule. Des élèves, dehors, la nuit. Peut être qu’ils venaient lire dans les étoiles ? Ou pas, on n’avait pas besoin d’un sabre ou d’une épée pour lire dans les étoiles, le ciel ne se coupe pas comme un fromage.
Et puis la lune miroita sur quelques faces. Comme un guide, elle lui montra Lya, la petite marchombre au bandeau, et puis Halina, son amie guerrière et puis encore quelques autres qu’elle avait vus aux cours.

Au moins, elle n’était pas seule parmi une bande de fous sanguinaires. Ou alors peut être, mais elle les connaissait, les fous sanguinaires. Et ça allait quand même déjà nettement mieux.

Elle sourit -elle savait bien que dans le noir, ça ne se voyait pas, mais elle était amie avec la lune- et s’approcha à pas légers de nuage vers eux. Et quand elle s’exprima, sa voix était aussi claire et cristalline que l’air ambiant.


Vous voulez peut être un peu d’aide ?

Pourquoi avait elle dit ça ? Elle n’en savait rien.
Le souffle léger s’éloigna, satisfait, sifflotant, virevoltant, soulevant doucement ses cheveux couleur rayon de lune, balayant les paillettes qui brillaient, tourbillonnaient, dans ses yeux.


[si ça vous va, bien sûr...]

Einar Soham
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 6 Mai 2012 - 4:13

Si Halina n’avait pas été là, Einar serait sorti de ses gonds, et ça n’aurait pas été très glorieux pour lui. Elio Thäron le martyrisait à chaque occasion que la Dame lui procurait, et le petit Teylus était incapable de contrôler ses nerfs dans des situations pareilles où il révait de refaire son nez à cet espèce de sale calomni.. calomnifica.. calomnis.. méchant.
Mais heureusement sa camarade Teylus était là, et elle commençait à bien le connaître, et à savoir comment arriver à le faire rester calme. Mais quand même. Son sabre battait contre sa jambe droite, et il aurait pas hésité à le dégainer pour l’abattre sur l’horrible nez d’Elio Tharön. D’un autre côté, le supporter tout une soirée était une épreuve en soi, et Tifen Layan avait particulièrement insisté sur son cruel manque de capacité à contrôler ses nerfs lors de leurs dernières leçons, et c’est un point sur lequel il devait se concentrer.
Soit.
Et puis de toute manière, il se ferait maraver le cheutron dans le labyrinthe.

Puis vinrent les grandes interrogations transcendantales sur le fonctionnement idiosyncrasique du Labyrinthe. A sa grande honte, il n’y avait pas pensé non plus. Il pensait que ça serait simple, qu’il y aurait genre deux leviers avec chacun dix chiffres, mais d’après les regards perplexes de ses amis, ce n’était pas le cas. Et le cercle de gens s’agrandissait de minute en minute, à croire que tout le monde avait eu la même idée le même jour. Bon ben, au moins ils seraient plein à affronter le Labyrinthe… Mais d’un autre côté, si le mode peur se basait sur le cerveau de tout le monde, ça ferait plein de dangers en plus… Oh et pis flûte, ils étaient là pour ça, quand même !
Ils avaient décidé collectivement de mettre le Labyrinthe à fond pour se tester, parce qu’ils étaient tous des grands guerriers et des grands dessinateurs, et qu’ils devaient se préparer à affronter dans le monde réel des forces dix fois plus puissantes qu’eux.
Comme Régis.
Ou même un régiment entier de Régis.
Ca faisait beaucoup de Régis.

- Le niveau maximum, M’sieur. Mode peur et parcours du combattant. Je vous assure Monsieur, c’est ce qu’on veut.

Enfin, il croyait, jusqu’à ce que tout le monde lui lance des regards un peu en biais, comme s’il avait pris un coup sur la tête. Ben en tout cas Kirfdéin et Halina étaient au courant, non, s’ils étaient venus avec lui… ? Les autres, ils avaient qu’à être là depuis le départ au lieu de les rejoindre comme au dernier concert du coin. Bon ok, les deux au niveau maximum c’était peut-être un peu hard pour commencer.. Mais d’un autre côté, s’ils se faisaient taper dessus et s’essouflaient au premier passage pour en faire un deuxième au maximum après ça serait pas très très glorieux, alors autant le mettre au maximum quand ils avaient encore tous leurs membres et toutes leurs dents.

- Enfin…

- Ah, ils prennent peur les p’tits c’est ça ? J’vous dis, le Labyrinthe à fond, c’est du suicide pour vous, et je vais avoir des problèmes avec l’sire Hil’ Jildwin moi après..

Einar jeta un regard à la ronde, et croisa le regard d’Elio, particulièrement goguenard, quand il ne passait pas son temps à observer Kylian. Cela eut le don de l’énerver intérieurement plus que tout autre chose, mais il parvint à maintenir ça à l’intérieur de lui. Il avait déjà beaucoup trop déconné à piquer des colères, il fallait qu’il se calme un peu. Mais d’un autre côté, ils risquaient pt’être vraiment leur vie là dedans. Et puis y’avait Gwëll..

- J’crois pas Gwëll, y’a Tolkor qui est là pour gérer le bâtiment, mais tu voudras peut-être pas nous accompagner, c’est dangereux là dedans, et tu portes rien pour te protéger.

Gwëll le perturbait. Parfois elle était très mature, mais souvent elle flottait sur un petit nuage. Et puis elle était grande, alors qu’elle avait l’âme d’une petite enfant de lune, et cela perturbait toujours beaucoup l’apprenti Chantelame.

- On change pas d’avis, on veut les deux.

- Comme vous voulez les fillettes, mais c’est pas moi qu’irai vous ramasser à la sortie
, renifla Tolkor, soûl comme une barrique, en clopinant vers la cabine d’où avait émergé Lya quelques instants auparavant. Son rire gras et plein de vinasse flotta quelques secondes dans les airs, assez pour foutre les pétoches à Einar, comme si l’air venait soudain de baisser de dix degrés.
Une phrase leur parvint du poste d’observation, un simple :

- C’est bon, ‘pouvez aller à vot’ mort, la bête est prête.

Pourtant, elle n’avait pas changé d’un iota. Pas un bruit ne résonnait depuis l’entrée du bâtiment, qui ressemblait toujours à une immense gueule noire prête à les engloutir. Une poussée narquoise dans son dos propulsa Einar en avant, en première position, il n’aurait su dire qui avait choisi de le narguer en le faisant passer premier, mais il se doutait bien de son identité..
Avec un geste dramatique, le petit Chantelame dégaina son sabre qui rutilait au clair de lune, et se mit en garde tout en avançant à pas circonspects. Tout le monde suivait plus ou moins derrière d’après le crissement des gravillons, mais la perspective d’entrer le premier le terrifiait un peu.
Surtout avec le mode peur.
Et cette entrée d’où ne perçait absolument aucune lumière ni aucun bruit…

Einar posa un pied à l’intérieur, puis l’autre. Rien pendant un instant.
Puis un petit déclic, presque imperceptible.
Une immense force invisible noyée dans les ténèbres le percuta, et il disparut à l’intérieur.
Happé par les ombres.

[ Twisted Evil ]

Elio Tharön
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 6 Mai 2012 - 11:09

A la réponse de Kylian, il crut bondir pour s’accrocher à sa gorge et lui arracher ses yeux de malheur. Comment osait-il lui retourner l’insulte ? C’était de sa faute. Uniquement de la faute du rouquin cette histoire. Il n’y avait eu aucun amour. Un comme ça, ça n’existe pas.
Alors pourquoi continue-t-il à lui faire autant mal ?
Malheureusement il n’eut pas le temps de lui régler son compte que la jeune fille brune et à l’allure élancée, une Lya parait-il, les calma et les invita à trouver une solution pour activer le labyrinthe. Si Elio pensait l’ignorer, il n’en fut pas de même pour le garde qui quitta le blond des yeux et rejoint les autres.
Faux jeton !

L’apprenti leva les yeux en constatant que deux filles ne pouvaient apparemment pas se voir, et qu’il se fallut à nouveau de peu pour qu’une nouvelle dispute éclate. L’ambiance allait être volcanique dans ce labyrinthe, décidément !
Il se demanda même s’il n’allait pas faire demi-tour, voyant que personne, non personne, n’avait réfléchi une seule seconde à comment faire fonctionner le labyrinthe avant de proposer l’expédition.
Bande d’idiots.
Mais partir serait donner raison à Kylian, et ça, il en était hors de question.

Conseil de quoi ? Mais il était complètement taré ce gars ? Comment Elio avait-il pu un seul instant être ami avec ce truc ? Comment avait-il pu lui confier ses plus noirs secrets ? Comment ?!
Le Kylian qu’il connaissait semblait bien avoir changé. Ou le guerrier avait vraiment été plus qu’aveugle. Peut-être un effet secondaire du traumatisme du meurtre ?
En tous cas, le rouquin qu’il croyait avoir pour ami, n’aurait jamais prononcé cette phrase, trop heureux d’enfreindre le règlement. Edel avait fait un bon boulot de lavage de cerveau.
Mauvais joueur !


-T’auras même pas l’temps de l’organiser ton conseil, que tu seras déjà trop amoché pour émettre la moindre hypothèse sur ce qu’il va se passer ce soir.


Il ignora le regard noir, ignorant la personne même du garde. Pas question que tu nous trahisses. Rappelle-toi ce que j’ai fais.
J’ai tué mon père. Au final peut-être bien par amour, même si je refuse de l’accepter. De l’amour qui s’est mêlé à la haine.
Pourquoi serais-tu différent de mon père ?

Oui. Elio était vraiment mal. Très mal de voir Kylian. Et que ce dernier s’énerve à son tour ne l’aidait vraiment pas à faire le tri dans ses sentiments.
Le mieux serait qu’il meurt accidentellement dans le labyrinthe.
Le mieux ? Ou le pire ?

Il cessa de réfléchir en voyant arriver un homme qui en portait un autre, apparemment complètement saoul.
Génial.
Celui qui arrivait encore à marcher était des leurs, semblait-il, et leur amenait un fait un petit cadeau. Le responsable du labyrinthe, celui qui saurait l’activer !
Elio se demanda si le gars l’avait fait boire exprès. En tous cas il lui adressa un sourire malicieux, content qu’il y en ai un qui ait VRAIMENT penser à organiser l’excursion de A à Z !
Quand l’ivrogne leur demanda le niveau, ce fut le p’tit Einar qui répondit, et qui failli déclencher un immense rire chez le jeune homme. Le bébé avait-il des preuves à faire ?
Il ne passerait pas les dix premières minutes. Mais soit. Il allait rire.
Il ne dit donc rien, conscient qu’il y avait bien assez de tensions comme ça, et que le but initial était de s’amuser. Et puis, après tout, la décision ferme d’Einar l’impressionnait un peu. P’tètre bien qu’il avait quelques trucs dans le ventre, le petit !

Il tiqua en comprenant que l’homme, Kirfdein avait-il entendu murmurer Halina, avait non seulement profiter de l’ivresse du garde du labyrinthe, mais en plus lui avait fait gober qu’ils étaient ses élèves.
Son sourire s’agrandi. Il aimait bien ce type, tiens. Il prenait les choses en main et n’avait pas peur. Il était précieux pour le groupe ce soir. Et sauverait p’tètre la vie d’Einar.

En entendant des petites clochettes de voix, il se dit qu’Einar ne serait pas le seul à sauver ce soir. Elle était toute petite, frêle. Une enfant.
Et l’aventure qu’ils s’apprêtaient à commencer n’était pas pour les enfants.
Qui avait donc eu l’inconscience de l’inviter ?
Apparemment Einar pensa la même chose, mais le dit bien évidemment avec beaucoup plus de gentillesse que lui-même l’aurait fait.
Bon. Elle va renoncer et basta. Pas de sang d’enfants sur leurs mains.

Il y eut un faible déclic et Einar s’avança. Il fut happé d’un chuintement pas très rassurant. Pas très rassurant du tout.
Elio, en retrait, regarda les élèves s’avancer un à un et se laisser engloutir, sous le regard vide de Tolkor.

La petite passa alors devant Elio, et celui-ci la retint d’un bras.

-Tu devrais écouter Einar. Pour une fois il ne dit pas d’conneries. C’pas pour toi, ça.

Contre toute attente, la fillette le moucha et s’engagea, dévorée par le labyrinthe.
Il soupira, et jeta un dernier coup d’œil à l’homme ivre qui venait de….de se laisser tomber ridiculement sur les leviers contrôlant le labyrinthe, dans un hoquet écœurant.

-Non, mais quel con !

Il venait assurément de dérégler complètement les niveaux ou dangers. Ce qui plaçait l’équipe dans un sacré pétrin. Cela pouvait atténuer la difficulté, mais en découvrant l’œil alarmé et soudain lucide de Tolkor, Elio sut qu’il venait de les condamner.
Il lui jeta un regard noir, et avant même d’entendre la moindre dissuasion de sa part, s’engouffra dans le labyrinthe.

Ce n’étaient pas ces amis là-dedans. Il ne leur devait rien et aurait tout aussi pu les laisser crever sans la moindre émotion.
Mais voilà, il n’était pas une tafiole.


Halina Nilsan
Halina Nilsan

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMar 29 Mai 2012 - 0:33

Halina se demandait pourquoi Ichel et Lya ne semblaient pas s’entendre comme ça. C’était un mystère des plus intéressant pour une fille qui les considérait toutes les deux comme des presque-meilleures amies. Puisqu’elle n’avait confié qu’aux deux marchombres et à Kirfdéin ce qui la hantait la nuit. Et encore, personne à part Ciléa ne savait que la Borgne l’avait torturée jusque dans ses rêves. Et le marchombre qui venait tout juste de rentrer ne le savait pas encore non plus. Elle espérait qu’ils ne feraient pas la connexion en voyant les images que le Labyrinthe allait créer en mode peur. A vrai dire, elle ne savait pas trop ce que le groupe allait voir durant leur virée. Allaient-ils tous voir la même chose ou chacun être hanté par ses peurs ? Allaient-ils pouvoir mutuellement s’aider ou étaient-ils condamner à errer dans leurs propres cauchemars ?


La guerrière redoutait le moment où tous ces gens verraient vraiment l’étendue de son traumatisme. Et en même temps, muée d’une certaine curiosité malsaine, elle voulait savoir quelles étaient les peurs des autres. Etait-elle la seule névrosée ? Sûrement que non, puisqu’elle savait déjà que Lya n’allait pas très bien dernièrement mais son voyage l’avait peut-être changée… Et Elio, il semblait en de rare occasion en avoir gros sur le chou. On murmurait dans les couloirs que c’était comme ça depuis qu’Elera l’avait largué. M’enfin, quand il s’agissait du Kaelem, on ne faisait que murmurait, on n’haussait pas le ton. Ce qui était complètement ridicule d’après Halina. Comme si il avait des oreilles bioniques partout dans l’Académie ! Et Lian – quelque soit son foutu nom ! – il devait avoir vécu un truc traumatisant pour être devenu aussi grossier, chiant, coureur de jupons et raconter des blagues aussi pourries... Elle se doutait de ce que le Laby utiliserait contre Kirfdéin et s’interrogeait sur les peurs d’Ichel. Lors de leurs discussions, cette dernière parlait peu, laissant à la guerrière le soin de raconter sa vie.


M’enfin, encore fallait-il qu’ils arrivent à faire fonctionner le mécanisme. Parce que bon, ils étaient mignons tous à chercher une solution mais elle n’allait pas tomber du ciel comme ça. La Dame n’allait pas les aider à commettre une infraction au règlement de l’Académie non plus. A moins, qu’elle ait une forte dose d’humour, ce qui serait fichtrement cool pour une divinité. Gwëll proposa son aide, mais que fichait-elle là ? C’était pas pour elle cette virée ! Elle allait se blesser gravement… Kirfdéin les sauva d’une menace de Conseil Disciplinaire par le roux chieur en ramenant le gars qui s’occupait du Laby et qui répondait au nom de Tolkor. Le garçon avait profité de son statut de nouvellement prof pour le convaincre de venir. Ce qui n’était vraiment pas bête. Halina devait avouer que la promotion de son amoureux la dérangeait un peu. Elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il devienne maître, si peu de temps après leur enferment. Elle devait avouer qu’elle jalousait un peu aussi la facilité qu’il avait eu de se remettre de ses tortures. Il avait servi de défouloir à la Mentaï et ça ne l’avait pas perturbé très longtemps. Elle enviait pas mal de gens en fait. Pauvre petite chose pathétique comme dirait l’indésirable rouquin.


Ils parvinrent à convaincre Tolkor de lancer le Labyrinthe en mode peur et au maximum du mode guerrier en jouant une nouvelle fois sur le fait que Kirfdéin prenait la responsabilité en tant que maître de ce qui se passerait là-dedans. Halina commençait à réalisait dans quoi elle s’était embarquée. Cette aventure était complètement folle et n’importe qui pouvait les dénoncer et là ils seraient grave dans la galère. La jeune femme allait donc croiser les doigts pour que personne n’ait envie de venir faire une tour en pleine nuit ici, que les autres élèves avaient gardé leur langue en présence d’un prof et qu’aucun d’entre eux ici présent n’iraient raconter cette escapade. L’homme leur annonça que le Labyrinthe était prêt. Les deux garçons tentèrent de dissuader la jeune Dessinatrice de les suivre à l’intérieur. La guerrière se joignit à eux :


-Gwëll, Elio et Einar ont raison, c’est pas une super idée que tu rentres là-dedans. Tu nous seras plus utile à surveiller que l’autre type ne s’endorme pas sur les commandes du Laby.


Juste après, elle suivit les autres dans l’antre béante de ce lieu qui lui avait fait si peur la première fois. Elio était derrière elle semblait-il et Einar était entré en premier. Elle espérait qu’il l’attendait à l’intérieur, parce qu’il était sympa et qu’il aurait besoin d’avoir des amis pour l’aider. Ils en auraient tous besoin. Kirfdéin était à ses côtés et ça la rassurait. Il avait cette aura bienveillante qui l’avait toujours apaisée. Il faisait super sombre dans le Labyrinthe lorsqu’ils y entrèrent et la jeune femme se retint de chercher la main de son âme-sœur pour se rassurer. Comme elle le faisait dans leur cachot. Mais il lui fallait être plus forte et surmonter l’obscurité. Celle de la pièce et celle de ses névroses. Il serait vraiment bien qu’elle parvienne à les vaincre à long terme ces peurs qui la paralysaient. M’enfin pour le moment, elle devait se concentrer pour éviter les pièges sur son chemin. Ce n’était pas des formes aussi précises qu’en mode combat classique… C’étaient des espèce de trucs un peu vaporeux qui surgissaient à un rythme assez rapide. Elle ne savait pas en quoi c’était fait mais n’avait vraiment pas envie de tester leur dureté. Le prof leur avait expliqué qu’il n’y avait rien de piquant/coupant dans la Laby mais que ce prendre une masse de pleine face ou dans la tête pouvait leur causer de gros dommages.


Après une course droit devant eux plutôt mouvementés, Halina se demandait quand les cauchemars allaient faire leur interruption. Elle ne fut pas déçue. Alors qu’elle semblait atteindre une salle ronde, le choc du souvenir la frappa de plein fouet. Un enfant qui pleure. Des gros sanglots déchirants. Elle n’était pas seule, elle percevait la présence des gens. Mais étaient-ils vraiment là où son esprit était-il manipulé pour le croire ? Dans le but de les torturer ensuite pour qu’elle subisse leurs cris de douleur ? Comme en réponse à ses craintes, aux pleurs du gamin se mêla le rire tant redouté. Il lui sembla qu’elle était tombée à genoux, qu’on essayait de la relever. Etait-ce les mercenaires ou ses amis ? Entendaient-ils ce qu’elle supportait toutes les nuits ? Pourraient-ils comprendre ? Elle fut tentée de se recroqueviller, les oreilles bouchées, mais ce serait trop lâche et elle n’avait jamais été lâche avant ses cauchemars. Elle se releva, cherchant la silhouette familière de la femme. Soudainement, le rire fut couvert par les cris. Leurs cris, à tous ceux qui s’étaient retrouvés dans ce Laby. Elle tenta de se révolter, comme elle l’avait déjà fait avant :


-Non non non, pas encore, pas maintenant ! Laisse-les tranquilles !


Allait-on la voir s’énerver dans le vide comme une folle ? Ou bien vivaient-ils tous la même chose ? Questions existentielles donc.



[ Désolée pour le temps de réponse Arrow Edition si besoin est ]

Lya Dinal
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMer 30 Mai 2012 - 22:36

Un Dessinateur. L'évidence de la vérité éclata par les mots d'Halina, marquant le visage de Lya d'un sourire. Sourire sans joie, car rapidement brisé par les éclats de verre que lui lança Ichel, lui balançant à la figure les souvenirs de leur dernière rencontre et de leurs affrontements. En un instant, ses yeux se rivèrent dans ceux de celle qui était pour elle la Furie et dans un mouvement plus instinctif que maîtrisé, les muscles de ses épaules se contractèrent. Quelques mots encore, pour calmer le jeu, éviter d'aller encore trop loin. Une insulte glissée innocemment, et Lya décida de l'ignorer. Cette fille ne gâcherait pas sa joie d'enfreindre les règles le temps d'un soir. Elles semblaient d'un commun accord, car Ichel ne chercha pas plus loin, déjà tourné vers Halina pour minauder auprès de la fragile guerrière. Lya s'adossa contre le mur du cabanon, observant la scène distraitement. Pour une fois, elle se contentait de tenir le rôle du spectateur d'examiner les gestes des autres acteurs pour peut-être, essayer de deviner à quoi s'attendre une fois à l'intérieur du labyrinthe. Elle aimait bien prendre le temps de faire ça, désormais, observer les allées et venues, les accès de colère, ceux qui tentaient d'apaiser les choses ou de trouver des solutions. Elle ne voulu intervenir qu'une seule fois, lorsque la menace d'un conseil disciplinaire plana au-dessus d'eux, le temps d'un instant. Avant de comprendre que rien n'était sérieux, que la tension montait simplement avec le temps qui s'égrainait. Et dans la fraîcheur de cette nuit d'hiver, c'est Kirfdéin qui apporta la solution à leur problème. Alors pendant qu'ils étaient tous la, à prendre le temps de ne rien faire, à discuter de vanité, Lya se concentra sur le jeune homme. C'était étrange, à quel point ils étaient éloignés l'un de l'autre, pourtant compagnons d'apprentissage. Ils avaient pourtant passé une partie de leur vie ensemble, peut-être même les instants les plus important, sans jamais vraiment se parler, s'écouter ou se connaître. C'était dommage, mais c'était de cette élan contre lequel on ne peut rien, et Lya ne se sentait pas encore prête à aller contre. Un autre jour, certainement. Dans une autre vie, espérait-elle. Maintenant, il était déjà trop loin. Elle préférait prendre son temps.

Bon, ça y était. Gwëll était là, mais ne viendrait pas. Tolkor surveillerait le labyrinthe de son oeil aviné. Il était clair que c'était Einar et Kirfdéin qui commandait. Les autres suivaient et Lya quant à elle, marchait de son côté. Et les voila face à l'entrée à la fois tant redoutée et désirée, dans un curieux contraste d'émotion. Ils s'y engouffrèrent, un par un, à la queue leu leu.
Nous sommes des enfants affamés de libertés. Nous venons t'affronter du haut de nos quelques années.
C'était différent de la première fois. Il ne suffisait pas de faire un pas et d'entrer. C'était bien plus simple que ça. Lya fut la troisième à attendre, marchant bien malgré elle derrière Einar et Halina. Elle remarqua presque immédiatement qui l'attirance était plus forte. Ils étaient la mer et la lune était à l'intérieur, les attirant un à un à elle. Cette impression pourtant fugace se confirma lorsque la jeune marchombre se plaça devant le trou noir qui servait temporairement de porte. Elle n'eut même pas besoin de faire un pas. Elle fut aspirée sans savoir comment.

Ils étaient dans un salle, si grande que l'on n'en voyait pas les murs, ni le plafond. Il n'y avait pas d'entrée ni de sortie, ce qui inquiéta Lya le temps d'un instant, mais la salle était si grande qu'elle endigua rapidement sa claustrophobie passagère. Les cinq autre surgirent de nul part, un par un. La marchombre lança un regard meurtrier à Gwëll en s'apercevant qu'elle avait suivi, mais ne dit rien. Tant pis, il faudrait que la Dessinatrice se débrouille seule, et Lya la connaissait assez bien pour savoir qu'elle en était parfaitement capable malgré ses airs de gamine perdue au milieu des bois. Alors, ils coururent, toujours ensemble, séparés seulement le temps de quelques instants par les pièges du labyrinthe avant de se regrouper comme une meute de loup. Ensemble, on est plus fort. Comme si le labyrinthe avait lu dans ces pensées, au même moment, ils furent séparés. Des murs surgirent du sol et grimpèrent à une vitesse ahurissante vers le plafond. Lya n'eut même pas le temps de réagir pour franchir l'un des quatre mur qui montaient autour d'elle, pas plus que Kirfdéin ou Ichel qu'elle aperçut encore une fraction de seconde. Ça avait été trop vite. Beaucoup trop vite. La salle désormais était bien plus petite. Vue du dessus, la situation devait sembler comique: huit petits êtres enfermés dans huit petites salles. Lya n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps. Dans une des salles voisines à la sienne résonna des cris qui se répercutèrent longtemps. Elle reconnut la voix d'Halina parmi ces cris-là, fut rassurée de savoir qu'ils pouvait toujours s'entendre, voulu la tranquilliser avec quelques mots rapidement choisit, mais les cris de cette salle se stoppèrent bientôt pour laisser la place au silence. Elle murmura:


-Halina?

Un gémissement lui répondit, vite couvert par des cris qui provenaient d'une autre salle. Lya ne reconnut pas la voix, cette fois, mais écouta avec appréhension, comprenant ce que le labyrinthe était en train de faire. Il leur montrait leur pires peur, un par un, laissant les autres écouter sans pouvoir intervenir. Face à leur impuissance, l'inquiétude du tour qui les attendait ne faisait qu'augmenter. D'autres hurlements plus lointain remplacèrent les seconds, laissant Lya face à son appréhension. La labyrinthe la connaissait déjà. Les cris s'éteignait à nouveau et le décors de sa salle blanche se modifiait. Il neigeait désormais. La mercenaire blonde était face à elle, à une dizaine de mètre environ, sa cape foncée sur le dos et la capuche retombant le long de ses épaules graciles. Elle marchait vers elle, normalement. Puis, des larmes de sang glissèrent le long de ses joues, coulaient de son nez, de ses oreilles et de ses ongles alors qu'une large blessure s'entaillait dans sa gorge, laissant le sang gicler. Sur la neige, sur Lya, sur son propre corps qui s'effondra aux pieds de la marchombre tétaniser. Elle hurla à son tour, libérant la tension et la peur en balançant la vérité:

-ELLE EST DÉJÀ MORTE. C'est moi qui l'ai tué. Je l'ai tué, alors même pas peur de son sang! TU T'ES TROMPE.

Les derniers mots résonnèrent longtemps, comme défiant l'entité qui les malmenait un par un. Lorsque tous les cris s'éteignirent, les murs ne s'abaissèrent pas. Au contraire, Lya fut poussée par les pièges qui surgissaient de toutes parts. Le sang de la mercenaire ruisselant sur son corps, elle fut forcée de quitter la pièce et de s'éloigner des autres en s'engouffrant dans une branche du labyrinthe.

Ichel Calwin
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 3 Juin 2012 - 23:55

Dès que les autres reprirent les conversations, elle s'éclipsa et attendit qu'ils trouvent une solution. Elle n'en avait que faire de leur petite virée dans le labyrinthe, elle était simplement venue parce que ça lui faisait une occasion de s'entraîner entre les bras de ce monstre de mécanismes. Kylian arriva juste après son entrée à elle. Eh bien, combien allait-il encore pousser d'élèves d'ici à se qu'ils arrivent à faire fonctionner la machine ? Pas toute l'Académie, elle l'espérait. Enfin, elle s'en fichait, une fois qu'elle serait à l'intérieur, elle s'éclipserait et irait où bon lui semblera. Elle ne tenait vraiment pas à se que les autres voient ses pires cauchemars. Mais alors vraiment pas du tout.
Eh bien, il était de très mauvaise humeur le petit rouquin. S'il continuaient comme ça, plus personne ne risquait de se supporter dans cette Académie, se serait l'anarchie totale.
Ah ben non, le défilé d'élèves n'était pas fini. C'était Kirfdéin qui plus est se ramenait tranquillement avec... Tolkor ? Eh bien, elle était belle la discrétion. Il venait au rendez-vous secret, dirait-on, parce que à cette vitesse là toute l'Académie devait forcément être au courant, avec LE mec qui s'occupait de la bête. Une odeur immonde d'alcool vint chatouiller leur narines. Eh bien finalement, peut-être que le môssieur n'était pas si idiot que ça. Tolkor allait faire fonctionner le labyrinthe en croyant que c'étaient des élèves et leur professeur, et le lendemain il allait sans doute ne se souvenir de rien. Il poussa donc quelques commandes, leva quelques leviers et appuya sur certains boutons. Le labyrinthe était lancé, ses mâchoires prêtes à dévorer le moindre petit élève qui tenterait de s'introduire entre ses filets.
Une petite voix résonna entre temps dans leur dos. Une frêle petite aequor s'était glissée entre leurs rangs. Après tout, même si elle ne semblait pas dangereuse à première vue, elle pouvait cacher des talents... cachés. Oui eh bien j'ai pas pu éviter la répétition :beuuuuh:
Le labyrinthe donc prêt, Tolkor s'assit sur une chaise peu confortable et laissa les élèves aux dents acérées du monstre. Ichel n'avait pas réellement écouté les propos qu'ils s'étaient échangés, elle s’apprêtait d'ailleurs à sortir avant que le dessinateur ne se décide à mettre en marche le mécanisme. Elle se dirigea vers l'extérieur, se posa sur un mur et attendit que les autres sortent enfin de là-dedans. Il fallait bien accéder à l'entrée qui se trouvait dehors. Ils se mirent tous devant le gouffre noir du labyrinthe et frissonnèrent. La marchombre resta en retrait et observa les premiers se lancer dedans. Einar fut le premier à empoigner son épée et à mettre un orteil dans le nouveau bâtiment. Il disparut à l'intérieur. Tous les autres se faufilèrent à sa suite et il ne resta bientôt plus que l'autre casse-cou d'Elio. Elle était sortie avant tout le monde et il semblait ne pas l'avoir remarqué. Il jeta un dernier coup d'oeil à la salle des commandes avant de se lancer aux trousses des autres. L'imbécile de dessinateur, il s'était endormit sur les commandes !
Eh bien tant pis, se sera d'autant plus amusant vu qu'ils ne s'attendront réellement pas à se qu'il allait leur tomber dessus. Ichel ne comptait pas attendre plus longtemps, elle s'élança donc à leur suite d'une démarche un peu nonchalante. On pourrait en déduire qu'elle s'ennuyait, mais ce n'était pas le cas, ou presque. Elle savait simplement déjà se qui l'attendait. Le niveau peur confrontait les élèves à leurs peurs les plus enfouies, à leurs cauchemars, à leurs horreurs. Ce niveau n'était pas le plus facile, loin de là. Le plus dur. Non seulement la peur était une de ses armes les plus fatale, mais la violence dans laquelle les élèves se retrouvaient plongés était telle qu'ils pouvaient se croire réellement en train de vivre la scène en face d'eux. Un niveau des plus effroyable.
Et Ichel savait se qu'elle allait y trouver. Enfin, elle avait deux scénarios en tête. Deux scènes qu'elle voulait à tout prix oublier. Deux souvenirs qu'elle voulait refouler. Si cela était possible, elle effacerait tout cela d'un simple coup de gomme, mais la vie n'était pas aussi simple.

La petite troupe se dirigea dans le noir, à tâton et semblait se rendre nul part. Ils marchaient avec peu de conviction, Einar en tête. Les autres le précédaient de plus ou moins près et Ichel fermait la marche avec Elio à quelques mètres devant elle. Ils débouchèrent soudain dans une grande salle ronde. Une course effrénée contre le labyrinthe commença alors ; des obstacles surgissaient de nul part, les élèves les évitant in-extremis et quelques gémissements de douleurs résonnaient. Soudain, tout s'arrêta. Plus rien. Le labyrinthe semblait avoir cessé de torturer ses pauvres visiteurs. Semblait. Des murs poussèrent à une vitesse ahurissante et personne n'eut le temps de bouger. La marchombre avait juste eut le temps de voir tous les autres disparaître derrière des parois infranchissables.
Silence.
De puissants cris résonnèrent dans la grande salle. Halina. Ichel aurait voulu escalader ces foutus paroi qui la séparait de son amie, mais elles étaient bien trop hautes. Même pour elle. Elle s'approcha d'un des murs et écouta attentivement afin de savoir d'où provenait la voix de la teylus. Lya murmura soudain le nom de la guerrière. Ah, elle était dans la salle à côté de la sienne. Le silence régnait plus que jamais dans la salle et soudain, un cri au loin. Elle ne reconnut pas la voix, un second fini par le rejoindre. Un frisson parcourut la jeune fille. Quand son tour allait-il venir ? Quand allaient-ils tous savoir qu'elle aussi avait peur, quand allaient-ils tous connaître sa peur la plus enfouie ? Elle commençait à regretter d'être venue. Elle aurait dû rester dans la volière avec Oeil-de-Tigre. Elle aurait dû rester en dehors de toute cette histoire, mais à présent il était trop tard. Elle ne pouvait plus reculer. Elle devait se confronter à ses craintes. Elle tremblait comme une feuille dans le vent d'automne et tout était capable, à ce moment précis, de l'effrayer. Une simple main sur une épaule, une parole, un souffle. Tout.
Elle entendit un nouveau cri, cette fois, c'était Lya. Se trouvant juste dans la salle qui côtoyait la sienne, Ichel pouvait facilement identifier l'autre kaelem. Elle semblait plus sûre d'elle que les autres. La marchombre essayait d'entendre se qu'elle disait, mais seuls quelques mots parvenaient à franchir la pierre.

La kaelem arrêta soudain d'écouter les cris des autres. Une odeur venait chatouiller ses narines, une odeur qu'elle reconnaîtrait entre toute. Une odeur inoubliable. Encore collée contre la paroi, elle ne pouvait voir derrière elle, mais à vrai dire, elle avait peur de se retourner. Peur de se retrouver nez à nez avec ses peurs. Quelle ironie ! Avoir peur de ses peurs.
Mais une force l'attirait, une force qui la convint de se retourner. Lentement, elle se confronta à un voile de brume intense. D'où sortait-il ? Des bruits de pas résonnèrent. Lents. Ces derniers s'intensifiaient de plus en plus, quelqu'un arrivait. Mais était-ce réellement quelqu'un ? Non, ce n'était pas possible. Ce n'était que le dessinateur qui lisait dans ses pensées et qui lui renvoyait ces images. Des images auxquelles elle aurait voulu ne jamais penser. Mais il était trop tard. Bien trop tard, car une ombre venait troubler la brume d'un blanc incertain. Une silhouette s'avançait vers elle. Un homme. Vêtu de noir de la tête aux pieds, elle ne pouvait distinguer son visage, mais elle n'en avait pas besoin pour savoir qui se trouvait devant elle. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle. La kaelem avait beau vouloir s'enfuir à toutes jambes, elle n'y arrivait pas, elle ne pouvait plus bouger. Son corps entier était tétanisé.
L'homme leva soudain sa main, la posa sur sa capuche et dévoila son visage à la jeune femme. Cette dernière eut un hocquet de stupeur même si elle savait qui était devant elle avant même de voir ses yeux noisettes.
Iolan.
Elle aurait voulu se jeter dans ses bras, pleurer, lui dire qu'il lui avait manqué, ne plus jamais le quitter. Mais elle ne le pouvait pas. Elle était tétanisée. Une image l'en empêchait.
Soudain, Iolan sembla changer d'expression, il sembla devenir plus méchant, brutal et insensible.
Mercenaire.
Il n'était plus le même. Elle aurait voulu courir loin, très loin. Une lame sortit soudain de sa manche, un sabre scintillant sous le chaud soleil qui venait à peine d'apparaître au ciel. Un soleil ? Etait-elle encore dans le labyrinthe ? Elle ne savait plus où elle était et ne savait plus si tout cela était réel ou non. Elle était perdue.
Il leva l'arme à une vitesse phénoménale en visant le cou de sa soeur. Non ! Ce n'était pas sa soeur ! Ichel se rua à terre en hurlant à plein poumons et évita in-extremis l'acier brûlant. Son regard capta un fol instant celui de l'homme. De son frère. Un regard vide et cruel. Comme celui qu'elle avait croisé durant la reprise de l'Académie. Il était un des leurs. Il était son ennemi et il avait tuer des amis à elle. Des larmes montèrent et inondèrent ses joues.
Sa plus grande peur était de perdre son frère à jamais. De perdre sa seule famille.
Et elle était en train de le perdre. Si elle ne tentait rien, si elle restait entre les murs de l'Académie encore longtemps, elle ne pourrait plus le revoir et lui rendre sa raison.
Elle pleurait.
Soudain, un souffle. Une lame venant droit sur elle qu'elle évita de nouveau.


- Noooon ! Ce n'est pas toi, tu n'es pas comme ça !! Tu es Iolan, tu es mon frère et tu es tout SAUF ça !!!!

Elle avait peur qu'il lui veuille un jour du mal. Elle avait peur de lui vouloir du mal.
Les larmes coulaient encore et encore, elles ne cessaient plus. Ichel ne voulait plus le regarder dans les yeux, elle voulait fuir. Comme si le sabre lui avait redonné l'usage de ses membres, elle pu s'enfuir par un couloir au loin. Disparaissant dans la brume, son frère lui avait offert un regard d'assassin.
Elle courait plus vite que Brume ne galopait dans les plaines et ses larmes coulaient plus vite que la cascade du lac. Elle évitait les obstacles, les contournait et ne ressentait rien lorsqu'elle se prenait quelque chose dans la figure. Elle ne ressentait plus rien à part la douleur intense dans sa poitrine. Une douleur qu'elle aurait voulu ne jamais ressentir. Cela faisait bien trop mal.
Elle courait encore et encore, et ne vit presque pas la silhouette qui avançait devant elle. Trébuchant en voulant l'éviter, elle perdit l'équilibre et se ramassa la tête face au sol. Elle se fichait qui cela pouvait être, elle voulait simplement oublier l'instant qu'elle venait de vivre. Pourquoi était-elle venue si elle savait se qu'elle risquait d'y trouver ?
Elle pleurait encore lorsqu'elle entendit une voix dans son dos.
Elle pleurait toujours lorsqu'elle sentit des bras la relever.


Gwëll Yil'Sleil
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeLun 4 Juin 2012 - 17:18

Gwëll était un peu fatiguée.
En fait, ce n'était pas son corps qui manquait de sommeil, mais son esprit. Il fallait dire que ce réveil au beau milieu de la nuit n'était pas vraiment prévu et que, du coup, elle ne s'était pas reposée plus tôt, dans la journée. Mais elle ne regrettait pas de s’être levée, parce que toute cette histoire était bien amusante, au fond. Ces élèves qui allaient se faire peur, au lieu de dormir bien tranquillement, dans un énorme labyrinthe très impressionnant et, apparemment, dangereux.

S'en allant vers la cabine du dessinateur, sa place en toute logique, elle traînait la jambe. Elle ne regrettait pas de s’être levée, non, mais quand même, elle aurait bien préféré que toute cette magouille se passe en plein jour, pour pouvoir assister à tout cela sans bailler et sans avoir la paupière papillonnante.
Ce fut à cet instant précis, à la pensée même de la paupière papillon que celle ci papillonna sur une étincelle. Instinctivement, elle rouvrit les yeux bien en grand. D'où pouvait bien provenir cette lumière ? Il ne restait plus personne, puisque le labyrinthe venait tous de les gober un à un, à peine quelques minutes plus tôt... elle s'interrogeait sans trouver de réponse plausible. Vraiment, elle ne comprenait pas. Elle n'avait pas rêvé, pourtant ?

Elle fit un tour sur elle même, pirouette élégante (oupas), et jeta un œil à Tolkor. Parfaitement épuisé, il avait fini par s'endormir sur le tableau de commandes. Alors que pouvait-ce être, si ce n'était pas lui ?
Mais la lumière était repartie. Plus rien ne lui parvenait. Elle haussa les épaules et reprit sa marche silencieuse. Et le scintillement reprit. Désormais fâchée, elle se retourna complètement et se dirigea vers la zone. C'était juste à coté de la porte, tout au bord de la noirceur, dans une zone que la lune n'éclairait pas. Et cette fois ci, la lumière persista, tremblotante, alors qu'elle s'approchait. Fascinée,elle s'accroupit devant le battant et tendit les doigts. Le mouvement d'air, brassé par sa main, souleva la petite luciole qui avait cru passer sa nuit bien tranquillement.
Une luciole ! Gwëll les adorait, depuis qu'elle était petite, et avait habitude de les mettre dans des pots de confiture pour fabriquer des lanternes. Mais celle là, n'avait apparemment pas envie de lanterner, et elle s'envola un peu plus haut. Plus haut où les doigts de Gwëll la suivaient. Puis encore plus haut, et un peu plus loin.

Dans le silence de la nuit noire, les doigts de Gwëll suivirent, puis ses mains, ses bras, ses épaules et puis elle toute entière.
Il y eut un léger tremblement, puis le noir fit place à une vaste salle en pierre. Gwëll n'y était jamais entrée, et le spectacle de cette nouvelle magie lui fit ouvrir des yeux grands comme des soucoupes. De la magie... De la magie !
Ça alors, c'était fantastique ! Étonnant, même et puis différent du dessin qu'elle avait habitude d'utiliser. De la magie. Elle se retourna et chercha la porte par laquelle et avait du entrer. Mais derrière elle, il n'y avait rien. Rien d'autre qu'un vieux mur de pierres humide.
Elle frissonna. C'était magique, mais c'était aussi un peu effrayant, en plus, il n'y avait presque pas de lumière, la luciole s'était envolée bien loin et pas très loin, il y avait des bruits de pas de choses qu'elle ne voyait pas. Cette histoire commençait à ne plus être drôle.

La jeune fille décida d'aller vers les pas car, de toutes manières, si elle n'allait pas à eux, ils viendraient à elle, et que cette idée n'était pas forcément pour la rassurer. Ses pieds glissèrent doucement sur les dalles froides. La panique commençait à monter alors qu'elle entrapercevait des ombres et des mouvements diffus dans l'obscurité des murs. Désormais, elle respirait très doucement pour éviter au maximum d’être repérée.
Le couloir tourna et elle atteint la pièce occupée. Elle ferma une petite seconde les yeux et les rouvrit, un après l'autre en entendant des sonorités connues. Des voix de gens qui étaient se amis ou d'autres qui n'étaient pas, au moins, ses ennemis. Elle s'avança vers le groupe auquel elle se mêla, croisant des regards exaspérés. Apparemment, elle n'était pas attendue. En fait, ça ne l'étonnait qu'à moitié. Elle avait conscience d’être terriblement tête-en-l'air et pensa que les autres avaient du croire qu'elle ne remarquerait pas l'entrée secrète. Ou alors, juste, ils avaient fait un grand tour dans le labyrinthe, déjà, et elle, elle avait trouvé une autre entrée plus rapide. Oui, ce devait être ça, et ils s'étonnaient de la retrouver là, parce qu'ils pensaient qu'elle n'oserait pas rentrer dans le laby et dans ce cas, ils avaient raison.
Elle ne serait jamais entrée dans cet engin de torture, ni de son plein gré, ni forcée, elle n'était pas folle, quand même.

Ils se remirent tous en course, suivirent un tunnel sinueux et obscur. Et puis, comme on n'y voyait vraiment rien du tout, elle courrait bien derrière celui qui était devant elle, le collant même un petit peu.
Et elle sursautait. À chaque petit cri, chaque frisson, chaque bruit suspect. Elle sentait bien qu'elle était en terrain inconnu, en terre hostile. Et elle avait vachement plus peur, maintenant. Carrément la frousse.
Et de temps en temps, elle criait elle même. À chaque fois qu'elle sentait quelque chose la toucher, à chaque coup qu'elle se prenait. Assez souvent, à vrai dire. Et elle sentait les coups s'imprimer en elle. Des bleus, peut être même quelques plaies. Mais certainement rien de cassé. Du moins, l'espérait elle encore.
Et, dans ce noir opaque, elle palissait à vue d’œil. Palissait et paniquait. Ses dents claquaient, ses bras tremblaient, et elle avait du mal à aller de l'avant. Elle aurait voulu que tout ça se termine, que sa luciole vienne la chercher et lui montre la sortie, elle regrettait d’être entrée et aurait voulu fermer les yeux et pouvoir les rouvrir bien au chaud dans son lit.
Un coup supplémentaire la déporta encore vers sa droite alors qu'elle perdait de vue son celui qu'elle suivait. Elle sentit son épaule cogner violemment dans une paroi et sa tête heurta le sol. Par terre, ainsi, elle sanglotait doucement. Mais qu'était elle venue se fourrer dans ce guêpier. Elle se releva doucement, grimaçant en s'appuyant sur son bras douloureux. D'une main, elle essuya les larmes qui avaient coulé le long de ses joues, les trouvant anormalement poisseuses pour des larmes.
Puis elle se remit en course derrière les autres qu'elle entendait encore, au devant. Et, enfin, ils débouchèrent sur une grande salle.

Les premiers s'étaient arrêtés pour attendre les derniers et formaient un front à la sortie du couloir.
Essoufflée, endolorie, Gwëll se plaça sur un bord et observa. La salle ressemblait terriblement à la précédente, toute aussi vide, mais beaucoup plus effrayante, étrangement. En fait, c'était une peur qui se dégageait de l'ensemble et, certainement, cela venait aussi de ce qu'elle avait souffert dans le couloir.
Elle respira quelques petites secondes, fermant les yeux et posant sa main sur sa hanche. Ce qui lui tira une grimace de douleur. Elle avait du se faire mal quelques petites minutes plus tôt en tombant.
Elle sentit les secondes s'écouler en même temps que les pleurs. Elle sentait ses vêtement lui coller à la peau, poissé par la sueur de la course, et les pleurs qui avaient glissé sur elle. Son épaule la tiraillait, sa hanche la brûlait à petit feu, une douleur sourde et persistante. Et son crâne résonnait comme une cloche fêlée. Ses yeux clignotaient, mais elle ne voyait aucune fée, aucune luciole, cette fois ci, juste des tâches foncées qui envahissaient sa vision.

Déjà, les autres repartaient, s'éparpillaient dans la pièce. À la traîne, elle les suivit et, quand les murs s'élevèrent devant ses yeux, entre elle et les autres, elle se sentit impuissante et s'effondra sur le sol. Sans eux, elle n'avait aucune chance de pouvoir sortir. Puis les cris s'élevèrent, perçants, déchirants, terrifiants. Peur, malaise, horreur, tout se mélangeait à ses oreilles sensibles, en une mélasse gluante qui empêtrait ses sens.
Se voix échappa à son contrôle, elle s'éleva, plus haute, plus forte que les autres. Elle ne savait pas pour quoi précisément elle criait, mais ce cri venu du fond d'elle même lui faisait du bien. Il s'étrangla dans un hoquet alors qu'elle sentit qu'on la touchait. Elle sursauta, se remit debout sur ses jambes flageolantes, faisait face à cette ombre qui l'avait touchée avec une bienveillance mauvaise, malsaine et surtout atrocement pernicieuse.
Malgré l'ombre, elle la reconnut, cette expression, cette aura. C'était bien elle, et pour le plus grand malheur de la petite dessinatrice. Gwëll recula, jusqu'au mur, s'y enfonçant si tant était que c'était possible. Elle refusait d'y croire, ce feu, ce n'était pas elle, pas sa faute, elle était repartie sur un bon pied, elle s'était repentie.

Dans l'ombre, une lueur s'alluma. Une flamme, rougeoyante. Effrayante, affolante, terrassante. Gwëll tremblait, pleurait à gros bouillons, fermant les yeux priant, même si elle croyait encore en quelque chose.
Ce n'était pas possible, cette femme était morte, elle devait être morte, c'était impossible, ce ne pouvait recommencer. Ce devait forcément être un cauchemar... Un cauchemar, et pourtant, elle ressentait ces douleurs lancinantes dans ses membres, son épaule, sa hanche.
Et l'autre s'approchait encore, cette étincelle dévastatrice dans les prunelles. Et Gwëll de pousser un hurlement affolé, comme un animal pris au piège. Et elle s'élança, les mains devant les yeux sur la folle et la petite lueur, par derrière de la luciole. Elle ne voyait plus rien. Et ce qu'elle ne voyait plus n'existait plus.
Elle passa à travers ce tourbillon d'angoisse qui s'évapora en une volute à son passage avec pas plus de consistance qu'un nuage de fumée. Mais elle continuait de courir, poursuivie par ses peurs.

Et, enfin, quand elle vit le bout du tunnel, qu'elle aperçut la lumière de la lune, elle tomba. De tout son long. Poussée par un quelque chose invisible non identifié.
Ses paupières tombèrent doucement sur ses yeux. Noir angoisse.
The end.
Lumière chimérique ou fin du calvaire ? Elle priait tout ce en quoi elle croyait.

[si ça vous va ? Je vous laisse choisir où vous la trouvez, et dans quel état Arrow]

Einar Soham
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 3:07

Le noir, le noir, le noir.
Il avait toujours eu profondément peur du noir.
Peur des bruits dans le noir, et des souffles dans le noir, et des rires dans le noir, et des ombres dans le noir, et du noir dans le noir.
Quand il était petit, il avait une lanterne percée de jolis motifs que ses parents l’autorisaient à allumer la nuit, et quand il avait encore peur, son frère Dytar restait près de lui, parce qu’ils avaient tous les deux peur du noir, et ils se racontaient des histoires de chevaliers qui n’avaient pas peur.

La main qui tenait le sabre chantelame était moite, et il sentait tout le monde paniquer derrière lui. Le ventre d’Einar lui faisait encore mal, d’avoir reçu en plein dans les côtes un objet non identifié sitôt entré dans l’antre du Diable, mais il s’en remettrait. Il s’inquiétait plutôt des sanglots de Gwëll qu’ils entendaient derrière lui, mais il ne pouvait pas se retourner, il n’y voyait rien, et il risquait de percuter tout le monde. Il était devant, et il les menait dans le plus sombres des gouffres, Bomon pointé vers l’avant.
L’enfer commença bien avant qu’ils n’aient eu le temps de se concerter. Le sol s’effondra, les murs fondirent, les plafonds tournèrent, et bientôt, le monde ne fut plus qu’un enfer de pièges, de parois qui pivotent, de pièges qui se déclenchent, et lorsqu’il se s’égratigna sa propre joue avec son sabre après qu’un piège lui eut renvoyé dans la figure, Einar rengaine le plus vite possible ; il s’en voudrait toute sa vie s’il embrochait quelqu’un par erreur ou par maladresse…
Il fallait continuer à avancer. C’était le seul moyen, ils ne pouvaient pas revenir en arrière, il était même persuadé qu’il n’y avait plus d’arrière. Il fallait serrer les dents très fort, et faire comme quand Papa était mécontent et se servait de sa ceinture pour les punir : penser très fort à autre chose, de préférence à quelqu’un de méchant, et imaginer que c’ était le méchant qui prenait les coups.
Instinctivement, il n’eut que le visage de Lev Mil’Sha à l’esprit, alors il imagina que tous les coups qui pleuvaient sur eux finissaient sur la belle gueule du meurtrier, lui écrasait son joli nez, ses belles lèvres de dandy qui ne murmuraient que des mensonges. Une goutte de sang coula de l’estafilade sur sa joue, et il imagina des milliers de larmes de sang pleuvoir sur Lev Mil’Sha et le noyer.
Si seulement il pouvait réconforter Gwëll, il l’entendait pleurer, il entendait les autres pleurer aussi, mais Gwëll surtout, elle n’aurait jamais du venu venir, elle était si fragile, elle allait se briser dans le labyrinthe, et eux avec.

Et lui, c’était le noir qui allait le briser. Mais il s’efforça de ne pas le montrer, et d’oublier qu’il était-lui-même, parce que tout le monde comptait sur lui pour mener le groupe à une destination un peu plus sécurisée.
Du coup, il souffla quand ils arrivèrent dans une grande pièce circulaire avec un peu de lumière.
Plus de noir.

Et puis soudain, le noir complet. Et où qu’il tenta de courir, il se prit le mur en pleine tête. Les murs s’étaient dressés entre eux et les avait séparés.
Et puis il eut des cris.
Au début, Einar crut qu’ils venaient de sa tête, mais il avait jamais eu peur des cris. Et puis il reconnut la voix qui était proche de lui.
Et puis il eut plein d’autres cris.

- Halinaaa ! Halinaa ! Ichel ! Lya ! Gwëll ! Kirfdéin ! Elio ! Halina ! Lya ! Kylian !

Mais à chaque fois qu’il se déchirait la voix à les appeler, les échos restaient vains… Ca devait être ça, oui, ils l’ignoraient. Il savait que le Labyrinthe allait chercher à lui faire voir ses pires peurs, et il savait qu’il avait toujours eu la trouille d’être ignoré par ses amis. Le labyrinthe allait l’empêcher d’être entendu par tout le monde. Et il lui en voulait énormément d’essayer de lui briser le cœur, alors qu’il avait de vrais amis.
Inlassablement, Einar martela contre la paroi de sa cage personnelle, en hurlant les noms de ses amis, et même plusieurs fois celui d’Elio et Kylian et Kirfdéin, même s’ils les connaissaient moins ou qu’ils les aimaient pas, parce qu’ils étaient dans la même galère.
Et ce noir, si noir que le noir était plus noir que noir. Il voulait sa lanterne. Et la voix de Dytar pour lui dire qu’il était un pleutre. Et celle de Maman pour lui dire qu’il était un brave. Mais les cris n’arrêtaient pas, et il entendit des sanglots, des pas de course.
Einar martela encore plus fort qu’avant.

S’il s’était retourné, il aurait peut-être perçu dans le noir un minotaure immense prêt à le dévorer, ou bien un énorme chevalier qui tenait des têtes tranchées par les chevelures, ou toutes les créatures des contes qu’il connaissait. Mais voilà, il faisait noir. Et il avait tellement peur du noir que de toute manière, il ne voyait aucune des créatures censées lui faire peur.
Et quand bien même il avait peur du noir, il avait tellement peur pour ses amis à présent qu’il ne faisait même plus attention au noir, et il eut la chance de ne même pas se retourner pour voir toutes ses peurs alignées pour lui faire subir le pire cauchemar de son existence.

- J’ai peur de la lumière, je suis terrifié par la lumière, j’ai peur quand je suis dans la lumière, et qu’il n’y a aucun mur pour me protéger ! J’ai peur que la lumière me brûle, les ténèbres ont les mêmes cheveux que Maman, et les murs la même odeur que Papa !

Il dut hurler ces phrases là pour se rassurer si fort que le Labyrinthe le crut, il ne savait trop comment. Et en voyant les murs autour de lui s’affaisser, il continua à crier :

- J’ai peur quand les gens sont avec moi et me parlent, et que je ne peux pas être seul pour réfléchir, et j’ai peur que la lumière me brûle, et qu’elle me rende aveugle, je voudrais rester dans le noir de mon lit pour l’éternité, et rester seul, toujours, oh oui toujours, et dans le noir ! Toujours dans le noir !

Les autres murs commençaient de s’affaisser, et un brin de lumière sembla regagner la pièce. Einar vit tout d’abord Ichel, prostrée à terre, et se précipita pour aller l’aider, craignant le pire. Il n’avait aucune idée de quoi dire, alors il continua de répéter dans sa tête « La lumière va brûler mes parents et mon frère et mon autre frère et Sylar et Dytar et Moglar et ma petite sœur que je connais pas son nom, et les gens vont les tuer, oh, pitié, je veux être seul, je veux être seul pour toujours, et dans le noir, comme quand maman me prenait dans ses bras et me tenait la tête contre elle »

- Halina, Halina tu m’entends ?

Il laissa Ichel deux secondes juste le temps d’aller prendre Halina dans ses bras et de la ramener dans la petite lumière que le Labyrinthe avait créé autour de lui pour tenter de l’effrayer, mais il était encore trop terrifié lui-même pour trouver quoi que ce soit à dire.

- Elle est où Gwëll ? Je l’ai entendu pleurer, et tomber j’crois, on aurait jamais.. jamais du la laisser entrer…


Laissant là les deux filles, mû par l’énergie du désespoir, il sortit son sabre et se mit à courir dans un grand couloir qui semblait sortir de la pièce, à la recherche de Gwëll, en criant son nom. Quand il la trouva, elle était étendue de tout son long sur le sol, et elle était inconsciente. Einar pâlit brutalement, mais l’adrénaline qui lui courait dans les veines l’empêcha de réfléchir, alors il rengaina et la prit dans ses bras, et revint le plus vite qu’il put, malgré le poids de son amie, auprès des deux autres filles. Aussitôt revenu, la pièce se rétrécit autour d’eux.
Ils se retrouvaient à quatre. Seuls.

- Vous avez vu Kylian ? Et Kirfdéin ? Et il est où Elio ? Je les ai pas entendus tout à l’heure.. Merde, ils sont où…

Mais aucun des trois garçons n’était dans la pièce. Où le labyrinthe les avait-il emmenés ? Etaient-ils loin, ou proches, ou blessés, ou morts ?
Dans l’agitation du moment, Einar ne fit même pas attention aux larmes d’énervement qui lui coulaient le long des joues, tandis qu’il tenait toujours Gwëll dans ses bras. Il aurait voulu aussi prendre Halina et Ichel dans ses bras, et essayer de les réconforter, il osait même pas imaginer ce qu’elles avaient du subir.
Et puis il réalisa ?

- Et elle est où Lya ? Ils sont où, tout le monde ? On est où, nous ?

Il tremblait tellement qu’il se sentait sur le point de défaillir. Mais papa lui avait toujours dit qu’ils avaient la chance, et la malchance, dans la famille Soham, de ne jamais tomber dans les pommes, même s’ils en avaient très fort envie, alors il s’efforça de s’en souvenir.
Il aurait bien craqué aussi.
Mais il pouvait pas. Il était responsable de la sécurité des filles.
Confiant Gwëll, toujours inconsciente, à Ichel et Halina, il dégaina Bomon, et tenta de se rassurer en entendant le bruit de l’acier.

- Kylian ? Kirfdéin ? Elio ? Lya ? Vous m’entendez ? Oh pitié dites-moi que vous m’entendez !

J’ai tellement peur du noir…


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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 3:35

    Les bras croisés et d’exécrable humeur, le garde s'adossa contre l'un des murs de la cabane dans laquelle ils s'étaient tous regroupés, affligeant de regards noirs ceux qui osaient lui jeter des coups d'oeil mécontent. Sa menace avait fait mouche et personne ne semblait vraiment très serein suite à celle ci. Néanmoins sa déclaration n'avait pas jeté un froid sur l'assemblée, au contraire, elle l'avait plutôt bien échauffée et si la plupart des concerné se contentèrent de désapprouver par des regards plus ou moins agressifs, tel ne fut pas le cas de celui qu'il ne nommait plus et qui ne se contenta pas d'un simple regard réprobateur, il aurait du s'en douter... Elio.
    Alors lui... Il l'aurait littéralement dépecé de ses mains pour ce qu'il venait de dire et il l'aurait terminé en lui fracassant sa jolie gueule tient.

    Dans une tirade acide le garde se tourna vers lui.


    - Et par qui hein ? Par toi ? Ne m'fait pas rire.

    Il le considéra d'un air narquois, prêt a en remettre une couche et à lancer véritablement les hostilités qui avaient pourtant été évitées de justesse quelques instant plus tôt.
    Et elles auraient repris si la porte ne s'était pas ouverte juste à temps pour couper le garde dans son élan et clore ainsi la discutions par un regard noir qui se vit totalement ignoré par son destinataire, ce qui eu pour conséquence de faire rager d'autant plus le rouquin qui serra les dents de colère.

    Ne m'ignore pas petit con !!

    S'il était une attitude qui faisait le plus sortir Kylian de ses gongs, c'était bien l'indifférence et Elio s'en accommodait à la perfection. Oh comme il rêvait en cet instant de traverser l'espace qui les séparait. Deux enjambées, à peine, c'était si facile, si rapide. Comme il aurait aimé lui arracher cet espèce de masque d'un calme quasi olympien dont il venait de se doter.
    Mais il n'en eu pas le loisir, car parmi les deux hommes qui venaient de faire leur entrée se trouvait Tolkor et sa venu restait leur unique chance de passer les portes du labyrinthe, le poivrot étant la seule personne connu à ce jour à pouvoir le faire faire fonctionner et puis, malgré ses menaces, il avait vraiment envie d'y entrer dans ce foutu laby'. Alors il serra les dents et se concentra uniquement sur les deux nouveaux personnages qui venaient de faire leur apparition.

    Le vieux - qu'il avait d'abord cru vieux à cause de ses cheveux blancs mais qui était en fait relativement jeune- peinait à maintenir debout ce sac à vin de Tolkor, lui soutenant qu'il était professeur et qu'ils étaient ses élèves. Le garde aurait bien râlé pour la forme - Un élève lui ? Non mais oh- mais ce n'était pas vraiment le moment, alors il se tu, se contentant d'observer la scène d'un air froid, n'ayant aucune envie de faire un quelconque effort pour aider à la mise en place de leur entreprise commune.
    Heureusement pour eux, le gardien du labyrinthe se laissa très vite amadouer malgré ses rires d'ivrogne lorsqu'Einar lui donna ses directives. Il faut dire qu'il le comprenait un peu. Il n'avait semblait-il pas la carrure d'un grand combattant, encore moins d'un guerrier aguerri mais bon, il avait l'air sur de lui et c'était tout ce qu'on lui demandait d'être en cet instant. L'épisode du courageux guerrier viendrait plus tard, sans doute plus tôt qu'il ne se l'imaginait.

    La fragile Gwëll se joignit à eux ce qui tira le garde de sa passivité glaciale tandis qu'il la considérait d'une mine toute étonnée. Elle n'était pas vraiment l'une des personnes dont il aurait parié la présence ce soir, encore moins quelqu'un qu'il aurait cru capable de s'affranchir du règlement tout court. Et puis elle aussi, elle n'avait pas vraiment la carrure appropriée.
    Oh et puis merde.
    Ne serait-ce que par esprit de contradiction avec la pensé commune il voulait bien d'elle lui. Quitte à le regretter par la suite, si ca pouvait permettre d'emmerder un tant soit peu le petit groupe, en particulier Elio, ca lui allait.

    Une fois Tolkor aux commandes, ils sortirent un par un et se positionnèrent devant le bâtiment engloutis par les ombres, attendant un signe, une lumière, n'importe quoi qui témoignerait de l’activation du petit bijoux qui avait tant coûté au trésorier de l'Académie. Einar dégaina son sabre, mal à l'aise puis s'approcha de l'entrée, fit un pas, un autre et disparu tout à coup, happé par les ténèbres.


    Ca avait commencé.

    A sa suite, et sans la moindre hésitation, Elio passa le seuil, suivit par Halina et l'espèce de siffleur au cheveux blanc à ses cotés, puis il y eu Lya.
    Il entra un peu avant Ichel, aspiré par la même brume noire qui avait déjà avalée tous ceux qui avaient franchit le seuil avant eux.
    Il n'y avait pas de vent entre les murs de pierre et pourtant il eut l'impression qu'un souffle glaciale glissa dans sa nuque, lui arrachant un frisson, prémisse et avertissement des horreurs qui les attendaient.
    Était-ce seulement une impression ou bien les murs étaient-ils véritablement plus élevés ? Plus éloignés aussi, si bien qu'il avait l'impression de se retrouver dans une véritable salle de réception. Le regard des autres à ses cotés le conforta dans son opinion. De nuit, ce n'était vraiment pas la même chose.
    Il n'eu cependant pas le temps de se reposer sur ses lauriers, les premiers avaient déjà disparus et les cliquetis des pièges qui s'actionnent les encouragèrent à se presser.
    Ca ne loupa pas.
    Il en pleuvait de partout, tant et si bien qu'il était impossible de distinguer un mètre à l'avance ce qui les attendait, aucune visibilité, seuls leur réflexes leur permettaient d'éviter les pièges bien souvent sournois qui venaient les frapper de toute part.
    Il fut lui même projeté contre un mur une fois, peut être même deux, se prit un poids dans le ventre dont il eu heureusement la chance de pouvoir dériver la trajectoire, le poids lui ayant presque coupé le souffle et les cris à l'arrière, la tension générale et l'obscurité ambiante n'aidait pas vraiment à se concentrer.

    Puis le couloir dans lequel ils s'étaient élancés s'élargit brusquement et les pièges cessèrent tout à coup, les plongeant dans un calme mortuaire.
    Essoufflés, ils se stoppèrent tous dans leur course, se regroupant l'air de rien.
    Rester en groupe, le mot d'ordre qu'ils s’étaient tous donnés sans pour autant se concerter.
    Mais étant donné la difficulté qu'ils avaient eux à arriver ne serait que jusqu'ici, tenter de vaincre le labyrinthe seul à ce niveau relevait de la folie pure et dure.
    Profitant de cette pause improvisée, Kylian jeta un coup d'oeil au petit groupe autour de lui.
    Aucun d'entre eux n'avait été épargnés mais c'est Gwëll qui avait subit le plus violemment la violence des assauts. Elle tremblait de partout et semblait peiner à tenir une position stable sur ses deux jambes et puis, son front était maculé de sang qui colorait ses pointes blondes.
    Il n'eut pas le temps de penser ou faire la moindre chose de plus car, sans prévenir, des murs s'élevèrent entre eux dans un grondement sourds et la dernière chose qu'il vit fut un regard apeuré plein d'inquiétude qui se tourna vers lui avant de disparaître derrière les briques qui les séparèrent tous, entrainées par un dessin digne de ce nom.

    Un silence de mort retomba alors et la tension grimpa encore. Kylian n'était pas à l'aise, vraiment pas à l'aise, vraiment, vraiment pas à l'aise.
    Dos au mur, il scruta la zone alentour, en position de garde, prêt à attaquer si la necessité le demandait.
    Pour avoir déjà été confronté au mode peur, il savait à quoi s'attendre, tout du moins le croyait-il. Il ne s'agissait pour lui que d'illusions, de morts-vivants ou encore de cadavres ragoutants venu pour effrayer les quelques idiots assez fous et stupides pour entrer dans le labyrinthe . Il était loin d'imaginer ce qu'il en était vraiment, vraiment bien loin...
    Le noir et l'espèce de brume pas nette n'aidant pas, le garde ne se décida pas tout de suite à bouger et pour une fois, préféra jouer la carte de la sécurité.
    Alors il attendit.
    Quelque chose, n'importe quoi, qu'un piège se déclenche, que le mur s’effondre ou encore qu'un ours élastique zombie surgisse de nul part, n'importe quoi ! Mais le labyrinthe ne pouvait rester silencieux.
    Et il eu ce qu'il attendait.
    C'était un hurlement et pas n'importe lequel, c'était celui d'Halina. Un hurlement de terreur et d'angoisse, bientôt suivit par un cri d'affolement et autres gémissement, plaintes et vociférations en tout genre.
    Les muscles tendus et la mâchoire serrée, le coeur tambourinant à 100 à l'heure dans sa poitrine, Kylian attendit que la chose qui leur avait fondit dessus un par un s'en prenne à son tour à lui. Mais rien ne vint. Rien, rien et toujours rien. Rien ne se glissa d'entre les fumées noires qui obstruait sa vue, rien que le silence vide et froid. Et il n'y avait rien de pire.

    Les nerfs en pelote et n'y tenant plus, le garde s’élança finalement dans les ténèbres, galopant tout droit sans savoir où il allait et les pièges qui ne s'actionnaient pas, et les morts-vivants qui ne venaient pas... Le Labyrinthe jouait avec ses nerfs. Il savait qu'il les attendait, il savait, alors il le laissait patienter, monter en tension jusqu'à ce qu'il craque ou qu'ils ne lui tombent dessus sans crier gare.
    Et il finit par craquer. Il avait couru, couru et encore couru dans le noir le plus total, dans le silence le plus total sans que rien ne vienne entraver sa course.
    Alors il se stoppa brusquement et se mit à hurler sur un ton de défis, pour lui, pour ce labyrinthe à la con et puis pour ces ténèbres qu'il ne supportait plus.


    - ALORS T'AS QU' CA DANS LE VENTRE ? C'EST TOUT ? Hahaha, MONTRE TOI LOPETTE QUE J'VIENNE TE TAILLER UN SHORT !

    Rageur de ne toujours pas voir débarquer une armée de monstres tous plus horribles et hargneux les uns que les autres, le garde continua sa course. Et se stoppa quelques pas plus tard de surprise.
    Ils étaient la tous, Halina, Gwëll, Lya, le mec au cheveux blanc, Elio et puis Ichel aussi. Ils étaient la, un peu mal en point mais vivants et ils le regardèrent arriver.
    Ils étaient déjà la ? Tous la ? Et tous dans une assez bonne forme physique ? Il aurait du se méfier, se méfier beaucoup plus mais le fait est qu'il était tellement content de les retrouver qu'il préféra ignorer cette petite voix dans sa tête qui hurlait à l'imposture.
    Trop tard.

    Ils n'échangèrent aucun mot seulement des hochements de têtes respectifs et ils reprirent la route. Il reprit la route.
    Les pièges ne s'étaient toujours pas réactivés, il faisait légèrement moins sombre, il aurait du s'en rendre compte. Le Labyrinthe lui avait envoyé des images, des illusions de ses compagnons pour qu'il se calme, pour que sa garde baisse, pour qu'il puisse enfin le pieger.
    Kylian fit quelques mètres puis se stoppa. Un peu plus loin, une forme sombre se détachant de l'ambiance qui s'était éclaircit attira son attention. Elle n'était pas très grande, si bien qu'on aurait pu croire à un enfant. Attiré irrésistiblement par cette forme qui l'appelait et le mettait mal à l'aise en même temps, Kylian se dirigea vers elle.
    C'était un enfant. Un enfant.
    Le garde fronça les sourcils.


    - Mais, qu'est ce que tu fa...

    Il se figea d'horreur, muet d'effroi, il venait de le reconnaître.




Kirfdéin Starkhoz
Kirfdéin Starkhoz

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMar 5 Juin 2012 - 20:02

Kirfdéin était entré aux côtés d'Halina. A deux, ils se rassuraient mutuellement car, il fallait l'avouer, le marchombre avait une certaine appréhension avant d'entrer dans ce Labyrinthe. Au départ, tout allait bien. La petite troupe progressait dans un couloir. Pas vraiment large ce couloir mais pas non plus trop effrayant. En fait, ce qui était effrayant, c'était justement qu'il ne se passait rien. Halina avait bien précisé que le Labyrinthe attaquait les élèves qui rentraient et que le mode peur vous mettait en face de ce que vous craigniez le plus. Kirfdéin était donc dans l'attente. Dans l'attente qu'il se passe un truc. Dans l'attente qu'un monstre hideux les attaque. Dans l'attente que le plafond leur tombe dessus. Enfin, il attendait quoi. Il n'eut pas à attendre trop longtemps, les premiers pièges se déclenchèrent. La machine était vicieuse, elle n'attaquait pas toute la troupe mais uniquement quelques uns. Comme si elle sentait qu'ils étaient nombreux. Einar, qui n'était à l'avant, n'était pas le seul exposé. Tout le monde subissait, du début à la fin du groupe. Mais pour le moment, il n'y avait "que" des pièges. Où était le mode peur? Le pochtron l'avait-il installé? L'alcool lui avait-il fait oublié la demande express des élèves?

Le marchombre se posa la question quand ils entrèrent dans une immense pièce. Elle semblait même plus grande que la forme du Labyrinthe lui-même, ce qui était tout bonnement impossible. La petite troupe s'éparpilla légèrement pour admirer la salle. C'est alors que, simultanément, des murs émergèrent du sol. Kirfdéin ne pu faire un mouvement que la pièce s'était rétrécie, le laissant seul. Il y avait une porte sur sa droite. Il appuya sur la poignée. Aucun mouvement. Le marchombre plaça sa main au niveau de la serrure, lui demandant de s'ouvrir. Il retenta la poignée. Toujours rien. C'était impossible! Depuis son retour du Rentaï, Kirfdéin avait tenté d'ouvrir et de fermer des dizaines de serrures, aucune ne lui avait résistées. Comment se faisait-il que celle-ci s'opposait à sa décision? Soudain, il entendit Halina hurler. Avec force, il retenta de faire bouger la porte, tira sur la poignée, donna des coups d'épaules, des coups de pieds. Toujours rien. Cette fichue porte ne bougeait pas. Et le hurlement d'Halina qui ne se faisait plus entendre. Qu'est ce qui se passait derrière? Le marchombre recula de quelques pas en arrière..... et plongea de quelques mètres en bas. Le sol s'était dérobé sous ses pieds.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!!

Il ne s'était pas attendu à ça. Complètement concentré sur la porte et sur les cris d'Halina, il avait oublié où il se trouvait. Il avait oublié le Labyrinthe et ses maudits pièges. Il avait oublié ce défi idiot qu'il s'était lancé. Rien ne comptait plus que la porte et le moyen de l'ouvrir pour retrouver Halina. Du coup, le sol qui s'enfuit sous ses pieds, ça l'avait surpris. Si bien que l'atterrissage fut de fort mauvaise qualité. Sa cheville en prit un coup. Bien sûr, comme si ça suffisait pas, une volée de flèches sortit du mur dès qu'il toucha le sol. Il plongea sur le côté mais il sentit un léger choc dans ses côtes. Mais pas de douleur, comme l'aurait causé une trait pénétrant dans les chairs. Il se tourna pour ramasser la flèche qui était d'ailleurs tombée. L'explication fut rapide. Ce n'était pas une vraie flèche. La pointe avait était remplacé par un petit tampon mou. Tant mieux, sinon son état serait bien pire. Le marchombre se releva pour étudier son cas. Il était dans un trou qui n'était pas si profond que ça. Et, même si le mur était assez lisse, il offrait quelques prises permettant de remonter. Malgré sa douleur à la cheville, Kirfdéin remonta donc au niveau qu'il avait quitté peu de temps auparavant.

- Foutu engin. Il veut nous tuer et il va finir par y arriver si ça continue.

Il jeta un coup d'oeil à la porte, elle avait disparu. Remplacée par un simple pan de mur. Était-ce pour cela qu'elle ne s'est pas ouvert? C'était une illusion? Pourtant, il avait sentit la poignée dans sa main. Quand il l'avait frappé, c'était bien du bois qu'il avait sentit, pas un mur. Le Labyrinthe allait le rendre fou. Il observa l'environnement autour de lui. Il y avait une sortie, là devant ses yeux. Pas une porte comme tout à l'heure mais un espace entre deux murs. Derrière, il y avait un couloir sombre. Kirfdéin avança en boitant vers l'espace. Derrière lui, un bruit se fit entendre. Il se retourna pour tomber face à trois silhouettes encapuchonnées. Leur manteau était sombre. Ils semblaient dépourvus de visages. Sans demander son reste, Kirfdéin s'engagea dans le couloir aussi rapidement que sa cheville blessée pouvait le porter. Les silhouettes ne semblaient pas courir mais pourtant, il était incapable de les distancer. Elles semblaient accrochées à lui comme son ombre.

- Au secours, aidez-moi!!

Où étaient les autres? Ils ne les avaient plus entendus depuis qu'il avait chuté dans son trou. Leur expérience leur avait-il permis de sortir du Labyrinthe rapidement? Soudain, il fut percuté dans les côtes par un pan du mur. Le souffle coupé, il s'effondra à terre. Il se regarda derrière lui. Les silhouettes étaient là. Le narguant. Le terrifiant. Il rampa au sol pour leur échapper mais c'était trop tard, ils allaient le prendre. Le tuer.



Elio Tharön
Elio Tharön

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeJeu 7 Juin 2012 - 19:16

Contre toute attente, Elio rejoignit le groupe sans problème. Ils étaient ensembles. Il fronça les sourcils, méfiants. Avec l’erreur de Tolkor, il s’attendait à ce que le labyrinthe les ait séparés, afin que la terreur soit de mise. On est bien plus forts ensembles que seuls. Ce n’était qu’une question de temps, il en était sûr. En groupe ils pourraient toujours se protéger les uns les autres. La machine n’était pas faite pour être facile et laisser les élèves s’en sortir indemnes et soudés. Surtout pas avec des réglages dangereux dus à un homme ivre. De cet angle là, il ne trouvait plus du tout l’idée de l’homme aux cheveux blancs des meilleures. Au contraire. Il venait de placer leurs vies à tous entre les mains d’un ivrogne.
Et ils avaient tous accepté.
Fallait-il qu’ils soient tous idiots ?

Les pièges ne se firent pas prier longtemps, les envoyant tour à tour valser contre les murs, ou s’étaler à terre. Elio reçut une décharge si forte qu’il crut passer à travers le mur. Il ne savait pas d’où venait la décharge. Il savait simplement que son corps venait de retomber à terre et que son crâne le lançait à présent. Un bref geste de la main sur la gauche de son front lui apprit qu’il saignait. Rien de bien grave, il avait sûrement dû s’écorcher contre le mur. Ça avec le coup…Il devrait faire attention à ne pas être frappé de nouveau sur cette zone ou le saignement deviendrait véritable hémorragie.

Il devint plus prudent sur le reste du chemin, réussissant à éviter d’autres pièges. Mais l’application de leur prudence était des plus difficiles tant personne ne savait exactement d’où venait les coups et les propulsions.
Elio eut soudainement un doute. Ils venaient tout juste de rentrer, ce qui incluait l’étape la plus facile du labyrinthe. Ce dernier pouvait-il tuer, lors des dernières étapes ?
Faudrait-il encore que tout le monde arrive à la dernière étape !
Il ne doutait pas de lui, il savait avoir la faculté de se relever quoi qu’il arrive et possédait une forte résistance à la douleur grâce aux entrainements de Marlyn.
Non. Il doutait beaucoup plus de la petite. Gwëll parait-il. Elle était déjà complètement sonnée, blessée et en pleur. Elle ne tiendrait jamais le coup !

Ils débouchèrent sur une grande salle ronde et s’observèrent, entre l’inquiétude et le soulagement. L’inquiétude parce qu’il n’était pas normal qu’il ne se passe plus rien, qu’il n’ait rien d’autre qu’une salle vide de tout piège, de tout monstre, de toute peur. Le soulagement parce que quoi qu’il puisse surgir devant eux, ils étaient en groupe.
La petite Gwëll menaçait de s’effondrer, et Elio passa négligemment sa main sur son épaule pour la presser, la rassurer, lui faire sentir qu’ils étaient là, les autres, qu’elle n’était pas seule. Il fallait la sortir de là.

Il la lâcha, reprenant son air sérieux et concentré, et jeta un coup d’œil aux autres. Il évita toutefois soigneusement Kylian. Il était hors de question que le garde puisse savoir ce que ressentait Elio, et surtout qu’il voit que le guerrier puisse s’inquiéter des autres.
Il voulut dire quelque chose, n’importe quelle vanne qui détendrait l’atmosphère, mais à peine eut-il ouvrit la bouche qu’un grondement retentit sous ses pieds.
Instinctivement il fit un pas en arrière, la main sur sa dague, prêt à se défendre. Il n’avait pas emporté son arc et le regrettait à présent. Mais son arme de prédilection était bien trop encombrante et il n’était pas sûr qu’elle soit efficace dans une telle machinerie. Et puis il avait bien trop peur de le casser. Il s’agissait de l’arc faël de sa mère et il y tenait au-delà du possible.

Il cherchait de ses prunelles bleues l’origine du grondement, et fit encore un pas en arrière. La cause du bruit ne se fit pas tarder, et les premiers cris de surprise résonnèrent dans la pièce circulaire.
Des murs. De grands murs surgissaient du sol et s’élevaient entre eux.
Elio gronda. Sa première impression avait donc été juste. Le labyrinthe ne les voulait pas en groupe, ils auraient été bien trop forts. Il voulait les affronter seuls, les mettre face à eux-mêmes.
Il eut à peine le temps de jeter un dernier regard peu rassuré aux autres, et il se trouva seul. Entre les murs.

Et le silence. Le silence soudain et angoissant. Les murs étaient-ils trop épais pour qu’il n’entende pas les autres ? Ou les autres étaient-ils tétanisés au point d’avoir perdu leur langue ?
Et puis il y eut un cri. Féminin. Halina, ou Lya, ou Ichel peut-être bien. C’était un cri plus adulte que celui qui pourrait appartenir à Gwëll.
Le cri fuit vite suivit par d’autres en écho, et Elio frissonna. Leurs voix résonnaient de terreur, de pleur, de souffrance. Que pouvait-il bien leur arriver ?
Il chercha à tâtons, précipitamment, une sortie, un moyen de les rejoindre, sachant bien qu’il ne pourrait pas.
Un hurlement plus aigu surpassa les autres, plus enfantin aussi. La gamine.
L’apprenti mercenaire serra des dents. Il détestait rester dans l’ignorance. Et puis il y avait un chose qui le rongeait et dont il préférait taire le nom. Pourquoi Kylian ne criait pas ? Pourquoi n’entendait-il que la voix semi-masculine d’Einar ? Il lui avait même semblé reconnaitre l’appel au secours de l’homme aux cheveux blancs.
Son nom retentissait également. Einar ? Einar les appelait ?
-Elio.

Il secoua la tête. Ce n’était plus le cri du Teylus.


-Elio, tu m’ignores donc ?

Il n’aimait pas cette voix. Elle ressemblait bien trop à la sienne. Il déglutit et se retourna, sachant bien que venait son tour de crier.
Un jeune homme se dressait face à lui. Plutôt beau garçon, mais le visage sombre. Son corps musclé n’incitait pas à l’affronter. Et si son apparence de blond aux cheveux mi-long, demi-faël pouvait fasciner, Elio voulut lui cracher à la figure, ou vomir. On voyait à travers la peau halée du garçon son cœur, qui luisait. Un cœur brisé, qui saigne. Qui dégouline d’une substance noirâtre.
L’homme qui lui faisait face n’était autre que lui-même.

-Ne suis-je pas magnifique ? Ricana le double.

Elio pâlit. Que voulait dire cette image ? Il savait très bien à quoi pouvait bien ressembler son cœur, il n’avait pas besoin d’une projection, d’un stupide dessin, pour le visualiser. Il le regarda, dégouté de lui-même. Son palet était pâteux, et ses lèvres refusaient de s’ouvrir. Pourtant il devrait partir, avant de voir ce que lui réservait son sosie. Il déglutit donc, réussissant avec force à décrocher une phrase.


-Pas autant que moi.

Le dessin éclata d’un grand rire rauque, semblable à tout point à celui d’Elio. Logique, le dessin était Elio.


La projection esquiva un salut dans une pirouette ridicule.
-Digne d’un Tharön.

Elio serra des poings, grognant.


-Tu n’aimes pas ce nom, n’est-ce pas ? Sourit la doublure. Pourtant tu le portes à merveille.

Elio le fusilla du regard. Il savait très bien à présent pourquoi le labyrinthe venait de lui créer son reflet. Et il n’aimait pas du tout ça. Mais alors pas du tout du tout.


Il contrôla ses frissons, son envie de lui sauter à la gorge et tenta de se persuader intérieurement qu’il était des plus simple de faire face à sa peur. Il pouvait même la tuer, s’il le voulait.
-Tu n’en es pas convaincu ? Ricana l’homme. Vois donc par toi-même ce que tu es. Ce que nous sommes, Elio !

Aussitôt une autre projection apparut, et à peine l’eut-il reconnut qu’Elio détourna la tête, refusant ce qu’il voyait.


Sa mère était là, étendue sur le sol, éventrée, ruisselante de sang. Sa belle chevelure blanche s’éparpillait de part et d’autre, emmêlée dans la mort. Même sa peau noire de faël paraissait blanche à présent, et ses beaux yeux bleus ressortaient gris, mais pas livides comme l’on pourrait s’y attendre. Non. Gris d’acier, dur. Exactement la même teinte que ceux de son fils lorsqu’il était en colère.
Une force invisible empoigna la crinière blonde transparente d’Elio et le força à regarder la scène. En lettres de sang se dessinèrent sur le sol, au creux du corps d’Héliane, les mots suivants : Chose promise, chose due.

L’apprenti mercenaire ne put retenir ses larmes plus longtemps. Il hurla.

-Ce n’est pas moi !

Ce n’est pas moi qui ai tué ma mère. Ce sont eux. C’est lui. Mais ce n’est pas moi.



A peine eut-il pensé ça que sa doublure sembla dessiner une autre projection, juste à côté de la première.

Cette fois-ci il s’agissait de son père. Etendu de la même manière, le cœur planté d’une flèche. La flèche d’Elio. Il ne fallut pas attendre une seconde pour qu’aussitôt la même promesse se grave de sang sur le sol.
-Quelle est la différence entre ces deux personnes, Elio ?

Le jeune homme jeta un regard de haine à son reflet. A présent il ne souhaitait qu’une chose : mettre fin à ce sourire. A son sourire.


-Aucune ! Toutes les deux ont le même fils ! Toi !

Son rire éclata en milles souffrances, comme des poignards se plantant dans le corps du guerrier, qui tomba à genoux. Il devint livide, la bile lui monta.


Il vomit tous ses sentiments à terre.
-On continue ?

Il n’est d’autre chose à tuer dans cette vie que l’ennemi intérieur, le double au noyau dur.


Le dominer est un art.
A quel point sommes-nous artiste ?
[Xavier Dolan]





[Elio n'est pas prêt de sortir de sa salle, donc vous pouvez continuer sans lui, ou l'attendre, mais ne le retrouvez pas tout de suite, si possible I love you

Ichel Calwin
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 19:37

Ichel n'arrivait toujours pas à voir, ses larmes brouillant sa vue. Mais lorsqu'enfin elle les essuya du revers de la main, elle se retrouva en compagnie d'Einar. Il paraissait si fort en cet instant ressemblant pourtant fortement à un massacre en règles. Il paraissait porter la charge de tous les autres élèves sur ses épaules. La marchombre remarqua soudain qu'ils n'étaient pas seuls. Halina était posée à ses côtés et Einar tenait Gwëll dans ses bras.
Ils n'étaient pas seuls.
Ils n'étaient plus seuls.
Ichel savait se qu'Halina avait vu, elle savait que son amie avait souffert de son cauchemar et que c'était loin d'être fini. Pourquoi s'était-elle éloignée de la teylus alors qu'elle avait le plus besoin de soutiens ? Ichel s'en voulait énormément. Elle aurait dû être là, elle aurait dû être à ses côtés. A présent, elle y était et comptait bien y rester. La marchombre prit la main de son amie dans la sienne et tenta de la réconforter en la serrant assez fort pour qu'un certain calme revienne en elle. Ce fut les cris de la teylus qui lui avaient fait prendre conscience dans quel gouffre elle était en train de s'enfoncer indéfiniment. Elle devait en sortir et Ichel allait lui lancer la corde pour la faire remonter. Même si elle devait y passer des mois et des mois. La marchombre tourna son regard vers l'aequor. Qu'avait-elle vu ? Elle avait déjà tellement pleurer durant leur course, que les cris qu'elle avait poussé étaient encore plus terrifiants. Pourquoi étaient-ils venus. Tout se qu'ils allaient récoltés allait être des cauchemars interminables et des nuits blanches dans les couloirs. Décidément, elle aurait dû rester dans les dortoirs ce soir-là.
Un frisson la parcourut. Entendre tous ses amis hurler leurs peurs l'avait effrayé. Penser que tout le monde ici avait un monstre capable de l'horrifier à tel point dans son placard était intenable. Et Einar. Elle l'avait entendu hurler les noms de tout le monde, mais les autres phrases, elle ne les avait pas comprise. Non, elle ne les avait pas écouté. Trop horrifiée par sa propre peur.
Peur que son frère soit réellement cet homme.
Peur que son frère soit un mercenaire sans âme ni coeur.
Peur de son frère.
Einar paraissait occuper par les autres qui... Où étaient passé Kirfdéin ? Et Lya, Elio, Kylian ? Le labyrinthe était fort, très fort. Trop. Que foutait l'autre imbécile de Tolkor ? Non, ce n'était pas lui l'imbécile, c'étaient eux. Ils avaient laissé les commandes à un pauvre ivrogne qui n'avait plus aucune conscience de ses actes. Et à présent ils étaient tous coincés dans la gueule de l'infernale machine. Ils allaient y rester. Mais était-ce seulement possible ? Le labyrinthe pouvait-il tuer ses visiteurs ? Elle espérait que non.
Einar posa soudain une question, puis d'autres encore. Il pleurait, elle ne l'avait jamais vu pleurer. C'était elle qui, la première, avait pleuré dans ses bras. Il posait les questions, mais n'écoutait pas les réponses. Il tremblait tant. Ichel aurait voulu le rassurer lui aussi, car il paraissait tellement désemparé. La kaelem, poussée par un effort sur-humain, réussit à émettre une réponse à son ami teylus, mais celui-ci se leva et n'entendit pas ses paroles. Il leur confia Gwëll et sortit son épée – si c'en était une, peut-être un sabre, elle n'était pas une experte. Il commença à partir. Ichel prit soudain conscience d'une chose ; elle ne pouvait pas rester ici sans rien faire. Il fallait qu'elle réagisse. Lâchant la main d'Halina, elle prit Gwëll qu'elle déposa doucement aux côtés de la teylus. S'approchant de cette dernière, elle murmura quelque chose comme si elle ne voulait pas que le labyrinthe ne l'entende.


- Je préfère accompagner Einar, il semble pas être si sûr de lui qu'il ne le prétend. On fait vite, on va juste voir où sont les autres. Je... je sais que tu peux gagner, ne laisse plus personne... te faire hurler ainsi.

La marchombre s'éclipsa avant d'entendre une quelconque réponse. Elle courut dans le couloir qu'Einar avait empreinté quelques minutes plus tôt et tenta de le rattraper. Le labyrinthe la laisserait-elle le rejoindre ? D'ailleurs les couloirs ne changeraient-ils pas au fur et à mesure qu'ils avançaient ? Elle entendit soudain une voix, celle d'un homme. C'était Einar. Un sourire timide apparut sur le visage de la jeune femme. Enfin. Elle commençait à avoir un peu peur seule dans ces sombres couloirs.
Elle hurla le nom d'Einar, parce qu'il fallait l'avouer, elle ne voulait pas du tout prendre un coup d'épée dans l'estomac. La tension était telle qu'elle pouvait être sûre de s'en prendre une si elle l'abordait par derrière en silence. Il se retourna donc et paru soulagé de la voir. Elle aussi, elle l'avouait. Lorsqu'enfin elle était arrivée à la hauteur de son ami, elle lui sourit. Rien de mieux qu'un sourire pour redonner la pêche.

- J'pensais que se serait mieux que tu ne sois pas seul et... je t'avoue que je n'ai pas envie de rester là bas sans rien faire. Il fallait que je vienne t'aider. Et puis... On est plus fort lorsqu'on est plusieurs !

Elle lui fit un clin d'oeil et commença à marcher à ses côtés.

- J'espère qu'ils vont bien, tous. Mais toi... tu vas bien ? Je... je t'ai entendu hurler tout à l'heure...

Elle voulu écouter sa réponse, mais un cri plus loin les coupa dans leur discussion. Un cri d'homme. Ce n'était donc pas Lya. Mais lequel des trois autres ? Un échange de regards et ils se mirent à courir. Des pièges s'activèrent soudain. Ichel se prit plusieurs projectiles en plein visage et elle pouvait sentir les impactes brûlants sur ses joues. Les pièges étaient de plus en plus fort, ils réagissaient de plus en plus violemment. Le labyrinthe semblait ne pas vouloir qu'ils rejoignent leur ami. Mais les deux étaient aussi buté l'un que l'autre, ils voulaient à tout prix retrouver leurs amis. Plusieurs minutes s'écoulèrent et Ichel avait récupéré plusieurs beaux bleus et une plaie s'était ouverte sur son avant-bras après qu'elle se soit pris un mur de plein fouet et s'être ramassée sur un pic de pierre. Elle avait mal, mais elle n'avait pas d'autre choix que de continuer.
Ils arrivèrent enfin dans une vaste salle. Ils s'arrêtèrent, car les attaques ne pleuvaient plus sur eux. Un couloir unique s'ouvrait de l'autre côté. S'attendant à quelques autres surprises, le teylus et la kaelem firent le plus attention du monde. Mais rien. Rien ne se passa. Ils arrivèrent de l'autre côté et empruntèrent le couloir. ils n'eurent pas le temps de dire quelque chose qu'une silhouette se dessinait sur le sol. Ichel courut vers elle.


- Kirfdéin !!!!

Elle s'accroupie à côté de lui et remarqua les tremblements puissants qui l'habitaient. Le labyrinthe était décidément d'une cruauté sans mesure. Chacun d'eux avaient vécu leur pire peur et avaient hurler, se démolissant les poumons. Se détruisant intérieurement.
La marchombre regarda Einar qui se tenait à côté d'elle, puis elle regarda Kirfdéin. Elle était terrifiée par l'horreur qu'elle voyait se peindre sur chaque visages.


- On aurait jamais dû... C'est... cette horreur est insoutenable.

Son murmure se perdit dans le silence du labyrinthe.




[ Edition à volonté bien sûr =D hehe il est de nouveau sur les rails ce rp, j'aime ça ^^ ]

Halina Nilsan
Halina Nilsan

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 10 Juin 2012 - 21:28

Halina sentait qu’on l’aidait à se relever, à avancer mais elle n’était pas vraiment là. Elle n’arrivait pas à se déconnecter de cette impression nauséeuse d’enfermement et de ses amis qui hurlent de douleur et de peur. La guerrière crispait ses mâchoires et l’ensemble de ses muscles, elle tentait de contrôler cette envie de courir à toute vitesse le plus loin possible d’ici, paniquée. Il fallait qu’elle soit forte, qu’elle chasse ces cris issus de son imagination au plus vite. Elle devait aider ses amis. Elle devait se battre contre ces fantômes qui la hantaient. Elle se savait plus forte que ça. Ailleurs, elle fit durant un instant abstraction de ce qui se passait autour d’elle, elle laissa les autres gérer, le temps de pouvoir se contrôler elle-même. Il lui fallait faire le vide en elle. Elle savait que dans l’état où elle était là, elle ne pourrait pas faire un geste sensé ou dire quoi que ce soit. Elle s’empêchait de trembler en contractant ses muscles. Elle chassait petit à petit les images de la Borgne, de son rejeton paniqué, de ses amis torturées et de son cachot humide. Elle s’imposait de ne plus y penser et de se concentrer sur le moment précis pour ne pas craquer et pour revenir à la réalité.


A travers des voiles de la presque inconscience, elle entendit des voix. Angoissée : Ichel lui sembla-t-il. Amicale : Einar certainement. Lointaine : Lya. Où était Kirfdéin ? Ce fut cette question qui la sortit de son monde. Elle réalisait que le monde ne tournait pas autour d’elle. Qu’elle devait se battre pour aider Kirfdéin. Se battre pour ne pas laisser le garçon tout seul pour s’occuper d’elles. Lorsqu’elle émergea, Einar partait l’épée à la main en appelant Elio, Kylian, Kirfdéin et Kylian. Et Ichel recommanda à Halina d’être forte pendant qu’elle partait suivre le Teylus. Elle se jura de s’en souvenir. Ne plus le laisser la faire hurler. Elle remarqua alors qu’elle n’était pas seule. Gwëll était allongée au sol, inconsciente. Et merde. Qu’était-elle sensée faire ? Ne pas bouger comme on dit aux enfants perdus? Ou alors partir avec l’Aequor à la recherche de leurs amis ? De toutes façons, le but du Labyrinthe semblait d’être de les séparer. Quoiqu’elle fasse, la disposition des couloirs semblait changeante du tout au tout. Pour le moment, le couloir où les autres avaient disparus n’avait pas bougé.


Elle choisit de se déplacer. L’inactivité ce n’était pas pour elle. Elle commença par tenter de réveiller la Dessinatrice en la secouant un peu, en lui tapotant les joues puis en lui parlant.


-Gwëll ! Réveille-toi ! C’est pas le moment de faire la sieste !


Elle lui parlait encore quand elle essaya de la porter. La jeune fille était plutôt fluette mais étonnement la guerrière musclée galéra à la déplacer jusqu’à l’ouverture où les autres avaient disparus. Elle devrait vraiment se muscler, parce que certaines armes nécessitaient une telle force rien que pour les soulever alors les dresser contre un ennemi... Le Maître d’armes ne les avait pas assez mis en garde contre ça. Elle soupira en reposant un instant l’Aequor. Elle se sentait inutile. Depuis que le Teylus était parti, la petite lumière l’avait suivi et elles étaient dans le noir. Ou plutôt dans la pénombre. Comme si le Labyrinthe ne voulait pas qu’elles se cognent contre les murs mais se sentent menacées parce qu’elles ne voyaient pas grand-chose. Juste assez de luminosité. Mais trop peu selon la guerrière. Soudain elle entendit un hurlement, reconnaissable entre tous au fond du couloir. Kirfdéin. Elle craignit un instant que c’était un nouveau tour du Laby, avant d’entendre au loin Ichel crier le nom de son compagnon. La jeune femme faillit paniquer et courir dans la direction des cris. Mais elle n’abandonnerait pas la petite blonde là/ ce n’était pas dans sa nature. Elle s’accroupit devant Gwëll et devint insistante :


-Gwëll. Gwêll ! Faut que tu te réveilles là ! Kirf’ ne va pas bien et j’arriverai pas à te porter jusqu’à lui. Gwëll !


Comme la jeune fille ne réagissait pas, elle la porta de nouveau, et avança cahin-caha vers les autres. Enfin, vers ce qu’elle supposait être les autres. Mais, le Labyrinthe, fourbe comme il l’était, ne l’entendait pas comme ça. Il changea un couloir de place et Halina se perdit. Elle était seule, inquiète pour Kirfdéin et paniquée avec une personne inconsciente dans les bras. Sa situation n’avait rien d’enviable. Rien du tout. La guerrière était désemparée et se disait que continuer dans ce couloir ne lui coûterait pas grand-chose. Sauf si elle tombait sur des pièges. Et ça elle ne le souhaitait pas du tout. Surtout puisqu’elle avait les mains prises et qu’elle était ralentie.


-Kirfdéin !! Ichel ! Lya ! Kylian ! Kirfdéin ! Elio ! Einar ! hurla-t-elle.


Elle hésitait à reposer Gwëll ou de continuer à marcher tant bien que mal au hasard dans les couloirs au risque d’être piégée et de prendre un coup mortel qu’elle n’aurait pu éviter. Elle craignait que la Dessinatrice n’ait pris un coup au mauvais endroit et qu’elle ne puisse plus se réveiller seule. On lui avait dit que si on tapait avec une force suffisante sur la tête ou sur les tempes, on pouvait rendre inconscient quelqu’un pour toujours. La guerrière avait peur que leur escapade n’ait été qu’une grosse connerie. Alors qu’elle fatiguait, elle posa de nouveau la jeune femme au sol et recommença à lui parler, comme si ça pourrait être utile.


-Gwëll ! Allez ! Tu commences à me faire peur là !...


Avant qu’elle ait pu voir une quelconque réponse, Halina fut soudainement attirée par un bruit qui arrivait du couloir devant elle. Un bruit de course. Elle sortit sa dague, un peu angoissée. Tomba nez à nez avec Lya.


Gwëll Yil'Sleil
Gwëll Yil'Sleil

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeLun 18 Juin 2012 - 15:42

Le monde était flou.
Floues les lumières, floues les ombres, floues les formes, flous les bruits.

Gwëll flottait. Quelque part, loin, ailleurs.
C'était mou, c'était doux, mais ça n'avait aucune consistance. Peut être était ce ça, d'ailleurs, qui la rassurait. Ne plus rien sentir, ne plus rien entendre. Juste penser.
Mais penser à quoi, au juste ?
Elle avait conscience d'avoir conscience, et c'était déjà un grand pas. Parce qu'elle entendait encore, en son for intérieur, le sieur Cil'Eternit leur rappeler que c'était ce qui différenciait un Homme d'un siffleur, cette conscience de la conscience. Et elle était fière de ne pas être un siffleur. Elle pensait. Mais elle ne savait toujours pas à quoi. À penser ? C'était bien ridicule, et même un peu pompeux. Pourquoi penser à penser au lieu de juste penser ?
Même ailleurs, elle arrivait à se faire des nœuds au cerveau.
Elle soupira intérieurement et tourna la page.

Où était elle ? Elle ne le savait pas, et n'était pas sûre de vouloir le savoir.

Quand cela se passait il ? Maintenant, avant et après maintenant. Maintenant, puisqu'elle en avait conscience, avant maintenant, parce qu'elle en avait déjà conscience juste avant, et après maintenant, étant donné que chaque fois qu'elle pensait à avant cela signifiait qu'elle était après avant. Donc avant, maintenant et après. Bonne synthèse qui la réjouissait.

Comment ? Sans façons. Cela se passait et c'était tout. Il n'y avait ni impressions, ni ressenti. Même ce qu'elle avait pensé au début n'avait lieu d'être, elle ne pouvait flotter, puisqu'il n'y avait rien. Or, quand il n'y a rien, on ne peut flotter sur rien. Donc elle ne flottait pas. Mais elle était perplexe. Toute cette histoire était étrange.

Pourquoi ? De loin, le plus intéressant. Pourquoi était elle là ? Ou plutôt, car elle était nulle part, pourquoi n'était elle pas quelque part ? Que lui était il arrivé ? Plus elle se le demandait et moins elle savait répondre à sa question. Alors, elle fouillait dans sa mémoire, mais elle ne trouvait pas. Elle se souvenait bien être rentrée dans un labyrinthe étrange, avoir parcouru des tunnels sombres, avoir perdu ses amis de vue, mais elle ne se rappelait pas d'être arrivée dans ce nulle part. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas avoir fait quoi que ce soit qui aurait pu la mener dans un tel endroit.

Et quand elle pensait tout cela, elle trouvait que quelque chose était étrange. Elle s'étonnait de ne point avoir ressenti de frisson en pensant à ses camarades, de ne point s'être sentie angoissée en se rappelant les avoir perdu. Pourtant, c'était une horrible chose que celle qu'elle avait vécue là, et elle aurait bien du refréner un sanglot au souvenir de ce cauchemar éveillé. Ce qui était d'autant plus étrange qu'elle était généralement dans cet état quand elle pensait à de telles histoires.
Elle aurait du être atterrée, ce n'était pas normal.

Avait elle donc été enlevée par des Ts'liches qui lui avaient lavé le cerveau, la vidant de tout sentiment humain, la reléguant à l'état de coque creuse et sans âme ? Même cette idée ne parvenait pas à l'inquiéter.
Et ça, tout ça, aurait du lui tirer quelque angoisse. Mais il n'y avait rien à faire, son cœur était plus dur que la pierre, elle ne pouvait exprimer, ne pouvait ressentir. Et alors même qu'elle voulait pleurer, voulait se débattre, sortir de cet état, elle ne pouvait rien faire, enserrée dans cette bogue, blasée.

Alors, elle ne bougea plus. Cessa d'essayer. Se résigna. Quoi que ce soit, ce devrait bien prendre fin, un jour, au moins. Immobile, elle ne bougeait plus. Ne pensait plus. Attendait.
Et, au bout de ce qui lui semblait un tunnel plus long encore que tout Gwendalavir, elle recommença à sentir. Au début, ce ne fut presque rien. Comme une plume qui se pose, légère. Mais qui rompt l'équilibre. La digue céda, déchirement sentimental, la peur lui revint immédiatement.
Elle hurla son angoisse, déversa son horreur, répandit sa douleur. Mais elle cria aussi, un peu, pour se rassurer, s'assurer que tout cela était bien vrai. Et tout cela était bien vrai, souffrance en témoigne. Et son cri dura encore longtemps, une éternité de douleur, d'aveuglement.

Elle était seule, elle criait pour elle seule, elle s'égosillait, perdait ses forces, sa force d'espoir alors qu'elle aurait très bien pu murmurer. Elle était seule, et s'entendre hurler la terrassait. Couché de tout son long sur le sol, posée, tordue de toute sa douleur, des larmes ruisselant sur ses joues chaudes et détrempées, elle ouvrit les yeux.
Ultime silence après le vacarme, il n'y avait pas un son. Pas un mouvement. Pas une lueur. Juste ces murs pervers, ces ombres blafardes sur le sol, et elle. Et cette flamme, qui tremble dans ces yeux noirs. Noirs comme l'encre qui alimente le romancier, noir.

Si le monde n'est pas flou, c'est que moi qui le deviens. À lier. Douleur oblige.


Lya Dinal
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Marchombre
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeDim 24 Juin 2012 - 21:13

Elle était seule.
Seule, alors qu'ils étaient entrés à huit pour combattre ensemble l'entité. Et elle les avait séparé, exactement comme si une conscience, une sorte d'instinct de survie qui la poussait à réagir pour mieux les combattre.
Cette pensée traversant lentement les méandre de son esprit, Lya prit conscience qu'elle avait peur. Mais pas seulement peur des mirages que le labyrinthe leur faisait subir depuis qu'ils y étaient entrés, non. Pas peur de ces fausses images tirées de son esprit, chimériques, créées dans le seule but de l'effrayer, l'anéantir, pour qu'elle perde face à lui. Non, elle avait peur de ce qu'était le labyrinthe, de la totale absence de contrôle qu'ils avaient de l'intérieur. Ils pouvaient mourir ici, sans que personne ne s'en rende compte avant la prochaine utilisation de l'engin, l'homme au-dehors étant surement bien trop ivre pour pouvoir même se rendre compte du lieu où il se trouvait. Lya devait revenir en arrière. Retrouver les autres. Il fallait qu'ils sortent de là, le plus rapidement et dans le meilleur état possible. Sans plus réfléchir, la Kaelem fit demi-tour, forçant les pièges qui lui barraient le chemin et l'avaient jusque là poussée dans la direction opposée. Tant qu'elle ne leur résistait pas et se contentait de les éviter, tout allait bien. Maintenant qu'elle leur faisait face et leur fonçait dedans, les choses n'étaient plus aussi simples. Les pièges semblaient avoir triplés en nombre, en vitesse et en violence. Lya courait, malgré l'étroitesse du passage et les barrage qui ne cessaient d’apparaître devant elle. Des projectiles de toutes sortent pleuvaient sur elle sans qu'elle parvienne à en éviter la moitié. Chaque mouvement de défense était prévisible, et le labyrinthe lui envoyait en contre-coup une autre attaque. La jeune femme avait beau se mouvoir avec rapidité et aisance dans ce chaos, elle fut rapidement couverte de coups qui viraient déjà, ça et là, en bosses et bleus. Mais elle ne lâchait rien, continuait à courir droit devant elle. Elle se souvenait du chemin. Ses amis étaient au bout. Un coup plus violent que les autres, venu de derrière, inévitable, lui frappa le milieu du mollet. Sous le choc, Lya s'étala en avant sans parvenir un retenir un gémissement de douleur. Le sol s'effondra sous elle et elle n'eut que le temps de reculer précipitamment pour éviter de tomber.

Tout redevint calme, comme si le labyrinthe attendait simplement ce mouvement de recul pour lui montrer que c'était lui le plus fort. Devant Lya s'étendait un trou béant. Infranchissable. Long d'environ cinq mètres, Lya devait le franchir, mais elle savait ne pas pouvoir prendre d'élan, car chaque pas gagné devrait alors être reconquit. La jeune femme se releva, prenant conscience qu'elle était toujours à terre. Elle se massa rapidement le mollet, gémit à nouveau lorsque sa main l'effleura à peine. De blanche, sa peau virait déjà à un bleu-violet porteur de mauvaises nouvelles. Mais ça restait un bleu, rien de plus et il n’empêcherait pas la marchombre de franchir ce fossé qui semblait ne pas avoir de fond. Elle sourit pour elle-même, alors qu'une phrase d'Elera remonta le long de son esprit pour redevenir mots: Face à un obstacle, le Marchombre n’essaie pas de le détruire, mais change sa courbe pour arriver malgré tout là où il souhaitait aller. Et pour cela… il lui faut être Volonté. Elle ne pouvait pas changer le trou béant face à elle. En revanche, elle pouvait changer sa propre courbe.
Lya sauta, s'en avoir reculé d'un pas, de toute la puissance de ses jambes. Elle parvint une première fois au milieu du trou, contre le mur de droite, reprit appui avant qu'un piège n'ai eu le temps de se déclencher, atterri de l'autre côté du trou avec un roulade maîtrisée et continua à courir, sans se retourner.

Plus de pièges, ou moins en tous cas. Ils s'évitaient facilement. Lya restait sur ces gardes. C'était encore une fois trop simple. Entre deux chemins, la Kaelem hésita un instant, hésitant lequel prendre. Les deux semblaient identiques et malgré tous ses efforts, la jeune femme ne parvenait pas à retrouver d'où elle venait. Elle choisit au hasard celui de droite, s'y enfonça plus prudemment. Toujours quelques pièges, mais rien de difficile. Elle aperçu enfin deux formes humaines, assises contre un mur dans une impasse plein de flaque d'eau. Elle ne tarda pas à les reconnaître. Elle courut vers elles:


-Gwëll, Hal', ca va? Vous...

Lya s’arrêta. Pourquoi ses amies ne bougeaient-elles pas? Elle fit encore trois pas, marcha dans une flaque d'eau. Le doux contact de l'eau qui imprégnait sa chaussure faisait du bien, permettant à des souvenirs d'une réalité déjà presque oubliée d'émerger. La jeune femme n'osait pas parler, craignant de troubler le silence, ou de réveiller ses amies qui semblaient si bien dormir.
Dormir? Dans ce labyrinthe?
Lya baissa les yeux et hurla en découvrant la marre de sang dans laquelle elle marchait. Elle courut à nouveau, prit Gwëll par les épaules, hurla à nouveau lorsque sa tête roula à terre dans un bruit écœurant. Elle se tourna vers Halina, mais n'osa pas la toucher. Ses yeux fixaient les siens grands ouverts, avant de sa baisser sur l'entaille béante qui partait de son épaules et s'ouvrait jusqu'à sa hanche, découvrant ses tripes sanguinolentes. Lya aurait voulu vomir. Elle se sentait sale de peur, de sang et de mort. Elle aurait voulu crier à nouveau mais n'y arrivait pas non plus, alors que les pièges s’abattaient à nouveau sur elle. Elle devait partir. Survivre, sortir d'ici, appeler de l'aide, et peut-être après, vivre. Si ce n'était pas pour elle, car elle savait qu'elle n'y arriverait pas, au moins en mémoire de ses amies. Un pierre lui percuta l'arcade sourcilière, et le sang glissa le long de sa joue, se mêlant à ses larmes alors que Lya courait. Elle prit l'autre embranchement cette fois, pour retrouver la grande salle.
Elle aurait du, au moins, ordonner à Gwëll de ne pas venir. Lya trébucha dans un fil invisible le long du sol. Incapable de penser, elle percuta le sol sans parvenir à rouler et son bras, rendu fragile par sa récente blessure, craqua une nouvelle fois. Le souffle coupé, elle se releva. Ne pas rester la. Retrouver les autres. Courir. Sortir de ce cauchemar.

La Salle. Ils étaient deux, ici aussi.
Morts?
Lya n'osait pas s'approcher. Elle les reconnu pourtant, rapidement. Et ses larmes coulèrent à nouveau face à la cruauté du labyrinthe, aux visions qu'il était en train de lui faire subir. Elle hurla, sans regarder ni Halina, ni Gwëll:


-Tu les as tué! Tu les as tué et tu oses me les présenter. Arrête çaPuis, à l'intention du fantôme d'Halina, qui la regardait sans bouger: T'es morte. J't'ai vu. Vous êtes mortes toutes les deux. Disparaissez!

Elle allait devenir folle. Il fallait que ça s’arrête immédiatement, ou son esprit allait se perdre dans un autre monde. Les yeux fermés, les mains bouchant ses oreilles de toutes ses forces, Lya pleurait, pensant au sang dans l'impasse, à cette marre de sang qui maculait encore ses chaussures. D'ailleurs, pourquoi ne sentait-elle plus cette sensation plus que désagréable du sang qui colle? Lya ouvrit les yeux, craintive. Il n'y avait plus de sang. Plus rien du tout. elle leva son regard et croisa celui d'Halina. Ses lèvres bougeaient. Elle essayait de lui dire quelque chose. Lya enleva ses main de ses oreilles et demanda, pleurant d'espoir et de soulagement:

-Hal'?

Kylian Holin
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeSam 7 Juil 2012 - 23:04

    Le choc et l'horreur de cette macabre surprise le laissèrent sans voix.
    La stupéfaction et la peur obstruait sa gorge. Il était bailloné par la stupeur, incapable du moindre, mot, incapable du moindre son, bien trop ébranlé par cette vision. A elle seule, elle brisa toute sa détermination, son attention et sa méfiance et le plongea dans un tourbillon d'incertitude et de douleur.
    Ce gamin...

    Il s'était préparé aux zombis, aux montres et aux hybrides effrayants mais il n'était pas préparé à ca, non vraiment pas.
    Tout était silencieux, rien n'avait bougé depuis qu'il s'était approché de la forme qu'il avait maintenant en face de lui et qu'il regrettait d'être venu voir, et pourtant... Pourtant il hurlait, intérieurement.
    Son esprit hurlait de terreur, le rendant sourd à toute autre pensée qu'elle soit rationnelle ou non, attirant son entière attention et faisant bourdonner ses oreilles, le plongeant dans un état second. Les murs auraient pu tomber autour de lui, une horde de zombis aurait pu débarquer derrière lui qu'il ne l'aurait pas remarqué. Il oublia complètement ses camarades qu'il pensait avoir laissé quelques mètres plus loin, oublia où il se trouvait et même ce qu'il faisait la. Seulement son coeur qui battait à la chamade et cet enfant devant lui.
    Le piège avait fonctionné, le labyrinthe avait gagné.

    Cet enfant, ce gamin...
    Kylian ne pouvait détourner ses yeux de ce visage qu'il connaissait, avait connu serait plus exact.
    Ses yeux sombres, ce regard si peu emprunt d'innocence, si dur...
    Le garde ravala sa salive avec difficulté, incapable de dire ou faire la moindre chose. Ses oreilles bourdonnaient encore et il avait l'impression de ne plus pouvoir bouger, ses muscles engourdis par le même frisson qui lui avait noué l'estomac.
    Et face à lui, l'enfant ne bougeait pas non plus, se contentant de le fixer de ce même regard, sans ciller une seule fois.
    Et son cerveaux était en ébulition, brulant de questions sur les intentions et les pensées de cet enfant, tordu par la confusion.

    Le garçon parla finalement.
    Et ses paroles accusatrices résonnèrent en écho à ses oreilles.


    - Tu m'avais dit qu'on ne risquait rien.

    Le coeur de Kylian se serra dans un long gémissement silencieux, une plainte désesperée.
    Cela remontait à tellement longtemps... Il n'était alors qu'un enfant.
    Ce jour la, lui et les autres enfants effectuaient leur première mission au service du chaos. Mal à l'aise et inquiet, son ami lui avait confié son mauvais pressentiment. Il était surement plus mature et moins crédule que Kylian l'était alors mais le gamin qu'il était avait finit par calmer un peu son anxiété en le rassurant sur la sureté de la mission, encore trop innocent et inconscient de la violence du mode de fonctionnement des mercenaires. Tout devait bien se passer, il en était certain, après tout c'est ce que son oncle lui avait dit non ? Et puis, ils viendraient les aider en cas de problème hein ? Oui c'était sur, ils ne les laisseraient pas mourir, ils étaient des enfants après tout.
    ...
    Mais ils avaient été repérés et leur ennemis leur avait fondit dessus, abattant leur arme sur eux sans la moindre pitié.
    Ils se souvenaient des hurlements de ceux à ses cotés comme si c'était hier, de leur cris de frayeurs et de douleur.
    Il avait tourné la tête et son regard avait croisé celui de l'ami qu'il avait rassuré quelques instant plus tôt, il avait plié genoux et était tombé face contre terre aux cotés des trois autres déja au sol. Mort.
    Et ils seraient certainement tous morts si certains n'avaient pas eu la présence d'esprit de se servir des armes alentours et de mettre leur entrainement à profit. Ils étaient bien plus nombreux que ceux qu'ils devaient dépouiller, mais ce soir la c'était leur sang à eux plus que celui de leur ennemis qui tapissait les murs de l'enceinte dans laquelle ils se trouvaient.

    Ils s'étaient tous regardés avec effrois, leur visage salit par la boue dans laquelle ils avaient du courir et le sang de leur amis sur leur mains, et tous, ils l'avaient compris. Ils avaient pris conscience avec douleur que le temps de l'innocence et des combats amicaux avec des bouts de bois était terminé. Ils avaient compris que s'ils voulaient vivre ils n'avaient pas le droit à l'erreur.
    Personne ne viendrait à leur secour et ils allaient devoir se battre pour vivre, pour survivre.
    Leur vie n'était rien et se confondait a un simple pion sur l' echequier invisible dans lequel ils étaient prit, leur vie ne vallait finalement pas plus que toutes ces âmes que l'on envoyait au combat et dont le retour n'était pas nécessaire, ils étaient destinés à tuer et mourir n'était qu'une question de temps, une question de chance que seul l'entrainement pourrait peut être retarder, qu'ils étaient condamnés, tous.
    Le jour suivant, la lame de fer remplaça les bâtons de bois et le sang s'ajouta aux bleus et aux contusions et l'embryon d'amitité qui avait commencé à les liers tous avait disparut, soufflé par cette certitude qu'ils ne s'en sortiraient pas tous et que le seul moyen de rester en vie était d'être le meileur, le seul.

    Il lui avait dit que tout se passerait bien. Et il était mort.

    Kylian ouvrit la bouche, tenta de dire quelque chose sans savoir quoi mais sa gorge resta silencieuse. Une brume grisâtre entreprit d'envelopper l'enfant et d'obscurcir les ténèbres autour de lui devant un garde impuissant, transpercé par le regard accusateur et sombre d'un enfant qui disparut derrière une ombre noire.
    Une bise glaciale dans son dos le fit se retourner.

    Le cauchemar était loin d'être terminé.

    Au début il n'y eu rien d'autre que ce léger vent qui fit frissonner son échine. Le garde fixa le bout du couloir noyé par l'obscurité avec anxiété le coeur battant. Il attendit, une seconde, deux secondes, trois, peut être même quatre avant de brusquement tourner les talons et de filer dans la direction opposée. Il ne savait pas ce que cachait ces ténèbres mais il les savaient effrayantes et à la terreur qu'avait occasionné sa rencontre se greffa la terreur de se retrouver face à des peurs bien plus redoutables encore.
    Alors il courrait, sans savoir où il allait, s'éloignant sans le savoir de la sortie et s’enfonçant toujours plus profondément dans le dédale du labyrinthe.
    Cette fois ci en revanche les pièges se réactionnèrent, entravant ses mouvements et meurtrissant toujours un peu plus ses bras avec lesquels il tentait vainement de se protéger des projectiles qui semblaient venir de partout à la fois.
    Un poids dans son estomac lui coupa le souffle durant plusieurs secondes et la douleur fut telle qu'il se courba en deux en grimaçant. Il ne put cependant pas s’offrir le luxe de cesser son avancée, les pièges se révélant plus féroces encore lorsqu'il se trouvait à l'arrêt. Il fit quelque pas sans voir où il mettait les pieds, puis se rit un violent coup dans la tempe qui lui fit perdre l'équilibre et tomber au sol dans un bruit sourd.
    Kylian tenta de reprendre son souffle, se releva sur ses avants bras, toussa. Il avait mal partout et sa tête le lançait terriblement, si bien que le seul fait de se redresser lui arracha une grimace de douleur.
    Il était tellement sonné lorsqu'il s'adossa au mur de pierre sur le coté qu'il mit un moment avant de se rendre compte que les pièges avaient brusquement cessés.

    Il toussa de nouveau et essuya d'un revers de main le filet de sang qui lui obstruait la vue.
    Pas un instant il n'avait pensé à ses compagnons eux aussi perdus dans les méandres du labyrinthe, trop occupé à gérer ses propres problèmes et cette peur qui emprisonnait désormais son coeur. Il n'entendit plus non plus leur cris , c'était comme s'ils s'étaient volatilisés. Avaient-ils continués sans lui ? Ou bien s'était-il enfoncé trop loin entre les murs de pierre ? Il eut une rapide pensée pour Elio et pour son crime dont il saurait se défaire si il venait à le troubler il l’espérait.
    Sa réflexion s’arrêta la en même temps que le son d'une goutte d'eau qui s'écrase au sol.
    Kylian tourna la tête dans la direction du son qu'un léger sifflement avait accompagné. Un sifflement humain, joyeux, posé et calme, un sifflement dont il connaissait malheureusement la signification.
    Le garde gémit.

    Pas ca bordel, pas ca...

    Il eut tout à coup envie de tout abandonner, se résigner et se laisser mourir, ne plus lutter contre cette abomination qui lui imposait les plus terribles visions dont il ne se remettrait certainement jamais totalement.
    Le labyrinthe s'offrait un véritable festin de ses doutes, de ses peurs et de ses maux les plus terribles dont il se servait pour alimenter son cauchemard et le plonger toujours plus loin dans les ténèbres.
    Il ferma les yeux un instant.
    Le fuir ne servait à rien, il était bien incapable de reprendre sa course et il ne lui échapperait de toute façon pas.

    Les bruits de pas se stoppèrent devant lui et Kylian rouvrit les yeux.
    Un grand sourire aux dents blanchese pencha vers lui.


    - Bonjour Kylian.

    Personne n'échappait à un mentaï.


    [200 messages tout pile o/ ]


Kirfdéin Starkhoz
Kirfdéin Starkhoz

Marchombre
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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeMer 11 Juil 2012 - 1:16

Les mercenaires avaient disparu. Le noir avait envahit l'espace autour de Kirfdéin. Le marchombre jeta un coup d'oeil autour de lui mais il était incapable de voir. Les ténèbres étaient trop denses. Alors que le jeune marchombre se remettait en position assise, devant ses yeux, apparut une maison. Il la connaissait ou plutôt, il la reconnaissait. C'était la sienne. Sa maison. Celle de son enfance. Tout était identique. Au moindre détail près. Sauf que le bois n'était pas à côté. Kirfdéin se leva doucement. Etait-ce vraiment sa maison? Pourtant, il l'avait vu brûlée. Pourtant, tout semblait si réel. Le jeune marchombre s'approcha. La main tendue. Il était tout près de toucher le bois de la porte quand la maison s’enflamma. De peur, Kirfdéin se recula. Il avait sentit la chaleur du feu. Les flammes lui avaient léchés les doigts. Elle était véritable! C'était un véritable brasier devant ses yeux.

Il était de retour quelques années en arrière. Il regardait devant ses yeux les flammes qui engloutissaient la maison où il avait toujours vécu. Il n'avait jamais dormit ailleurs et voilà qu'elle partait en fumée. A l'intérieur de la maison en flammes, il y avait le corps de son père. Mort des suites d'une longue maladie. Il s'envolait avec sa maison. La maison qu'il avait construite de ses mains. Avec sa mère, ils avaient pris la décision de brûler la maison avec le défunt. La mère du marchombre ne pouvait plus y vivre. Trop de souvenirs. Elle avait donc choisit de retourner chez ses parents sur les bords du Lac Chen. Kirfdéin, lui, partait vers le Nord. Laisser la maison pour qu'elle soit volée et que des personnes se l'adjugent? Jamais le père du marchombre aurait accepté ça. Il avait donc fallut choisir de la brûler.

Y avait-il le corps de son père à l'intérieur de cette maison qui était devant lui? Impossible d'aller voir les flammes étaient désormais trop grandes, trop chaudes. Meurtrières. Soudain, la porte s'ouvrit. Doucement. Comment quelqu'un pouvait survivre dans une telle fournaise? Kirfdéin voulut s'approcher mais la porte avait enfin dévoilé qui se tenait derrière. Et ce qu'il vit retourna le sang du marchombre. Non, ce n'était pas possible. Il ne pouvait être là. Ce n'était tout simplement pas imaginable. Mais pourtant, il se tenait bien là. Devant lui. Debout. Son père.

Il portait les mêmes habits que lorsque Kirfdéin l'avait vu pour la dernière fois. Il avait le même temps. Blanc. Fatigué. Ce qui était différent, c'était que ses habits brûlaient. Ses cheveux brûlaient. Son corps brûlaient. Pourtant, il ne semblait pas souffrir. Il s'avançait. Il avait quitté la maison désormais et il marchait vers Kirfdéin. Vers son fils. Le marchombre lui reculait. C'était impossible. Ce n'était pas son père. Son père était mort de sa maladie. Il y avait plus de 3 ans. Il ne pouvait être ici. Pas à l'académie. Non, ce n'était pas possible. Et pourtant, il le voyait là, qui continuait d'avancer. Kirfdéin ferma les yeux. Les rouvrit. Son père était toujours là. Il se pinça. Son père continuait de progresser vers lui.

-Tu te sauves? Tu as peur de voir ce dont tu es la cause?

Sa voix était plus caverneuse que dans ses souvenirs. Plus morbide. Plus glaçante. Elle faisait froid dans le dos, si bien que Kirfdéin en trembla.

- Je... Je n'ai.... Je n'ai rien fait....

La voix du marchombre tremblait autant que son corps. Il n'arrivait pas à croire à cette apparition.

- Ce n'est pas toi qui a jeté la torche dans la maison? Ce n'est pas toi qui m'a brûlé?

Il criait désormais. Derrière l'être enflammé étaient apparus les mercenaires encapuchonnés de tout à l'heure. Ils avançaient au même rythme que le père de Kirfdéin. Lentement.

- Tu étais déjà mort..... La maladie t'avait emporté....

- Ai-je l'air mort, fils indigne? Tu m'as tué. Tu es le responsable de ma mort, Kirfdéin

Le marchombre tremblait de tout son être. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait. Non, ce n'était pas lui qui l'avait tué. Il était certain que son père était bien mort quand il avait jeté la torche. Certain.

Soudain derrière lui, il entendit des pas précipités. Il se retourna un instant pour voir apparaître Ichel et Einar. Des amis. Kirfdéin pivota son regard vers l'endroit où se tenait son père et les mercenaires quelques instants auparavant. Il n'y avait plus rien. Plus de trace de flammes. Ni de maison. Ni de père. Ni de mercenaires.

-
Où sont les mercenaires? Où est mon....

Il se retint de dire "mon père". Il n'était plus là désormais. Ce n'était plus important.

- Où est Halina? Je l'ai entendu crier et j'étais incapable de la rejoindre. Vous l'avez vu? Elle va bien?

Pourquoi n'était-elle pas avec eux? Elle était blessée? Pourquoi avait-elle crié?

Tant de questions qui se bousculaient dans la tête de Kirfdéin. Pas de réponses pour l'instant. Retrouver Halina. Les réponses arrivaient avec elle-même. Maudit labyrinthe. Pourquoi étaient-ils entrer dedans?


Elio Tharön
Elio Tharön

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MessageSujet: Re: Virée au pays des cauchemars [Terminé]   Virée au pays des cauchemars [Terminé] Icon_minitimeJeu 19 Juil 2012 - 15:51

-Plus jamais…

-Plus jamais quoi, Elio? Hein? Qu'est-ce qu'elle voulait dire?

La projection d’Elera avait suivie tant d’autres, et Elio était à présent recroquevillé à terre, penché contre le corps de sa mère.
Et toujours cette même pression invisible l’obligeait à regarder la réalité en face, dévoilant une Elera en porcelaine, complètement brisée, dont des morceaux tombaient petit à petit à terre. Comme son cœur. Elle était pleine de trous noirs et ne cessait de répéter ce « plus jamais » qui martelait le cœur du garçon.


-Stop…Grogna-t-il.

Il n’en pouvait plus. Plus de vomir tous ces morts et blessés. Plus de serrer contre lui le corps de sa mère, de regarder avec honte celui de son père et tous les autres qui s’éparpillaient dans la sale. Et de voir fendues toutes les personnes miraculeusement encore vivantes.


-Articules, voyons ! Je n'entends rien. Aaaah tu veux continuer? Avec plaisir ! Ricana le double.

Que pouvait-il encore lui montrer ? Comment pouvait-il encore lui plus mal que déjà fait ? Ce n’était pas possible ! Il était déjà à terre, que demander de plus ? Alors il enfouissait son visage dans le sang de sa génitrice, demandant pardon comme un enfant de huit ans, pleurant à chaudes larmes, hurlant pour que ce cauchemar cesse.
Il pourrait tenter de fuir. Mais il était incapable de la lâcher, et se doutait bien que son reflet ne le laisserait pas partir tant qu’il n’en aurait pas fini avec lui.


- Debout lopette ! Assume un peu tes actes !

-Tu crois vraiment pouvoir vivre seul, détaché de tout les autres ?

La surprise de ces déjà-dits lui releva le visage, ruisselant de sang et de chagrin.
Kylian. Lors de leur affrontement au théâtre. Alors qu’il voulait plus que tout au monde mourir.
Et Enelÿe. Lors de leur toute première rencontre. Alors qu’il s’amusait du malheur des autres.
Il les regarda, affolé de leur présence. Enelÿe ne faisait pas partie du voyage au labyrinthe. Ce n’était donc que des projections, n’est-ce pas ? Kylian ne pouvait pas être réel ? L’aurait-il retrouvé ? Non. Non, à la manière dont il le fixait, ce n’était qu’un autre pantin issu du labyrinthe. Mais comment connaissait-il tout cela ? Comment parvenait-il à trouver tout ce qui pouvait lui faire le plus mal, tout ce qui pouvait le détruire d’une image ou d’un simple mot ?
Facile. L’ennemi, c’est moi.
Il secouait la tête, entre incompréhension et appréhension.

-J’leur…j’leur ai rien fait !
Souffla-t-il.

-Pas encore. Ce qui est bien dommage. Kylian a raison, tu es une lopette, tu deviens moue et tu t'attaches trop. A des hommes, qui plus est. Que dirait ta mère de tout cela? Et ton père? Tu parles d'une fierté.

L’apprenti guerrier serra si fort des dents qu’elles grincèrent et sa mâchoire craqua lourdement.

-Qu'allons-nous leur faire, Elio ?

L’air vicieux et le mouvement qu’entreprit son double vers les nouveaux venus pour les toucher furent de trop. Elio bondit, hurlant, rageant, et se jeta sur son double.
Il plaqua ses deux mains contre la gorge de la projection qui riait autant qu’elle pouvait. A peine resserra-t-il son étreinte pour lui couper toute envie de rire qu’il sentit lui-même ses poumons se priver d’air, et dut lâcher sa prise, tombant à terre de manière peu délicate.
Et il continuait de rire aux éclats. Tandis que les voix explosaient dans la salle : celles d’Elera, le suppliant toujours, Kylian le provoquant, Ene lui parlant de princes et princesses, même les morts se mettaient à hurler, implorant sa clémence, la vie.
Il ne contrôlait plus rien, voyant à peine que le cœur à découvert de son double dégoulinait de plus en plus de sa substance noire et brillait à présent d’une lueur sanguine, battant à tout rompre.
Il attrapa la flèche plantée dans le corps de son père et l’arracha d’un coup sec. Puis se jeta de nouveau à corps perdu avec sur le responsable de cette horreur. Il se défendit cette fois-ci, et la lutte était des plus compliquée. Il avait une excellente parade, toutefois il put lui planter la pointe de la flèche dans la cuisse droite. Aussitôt sa propre cuisse s’ouvrit et se mit à saigner abondamment, lui tirant des grognements de douleur.
La colère et la souffrance le rendirent aveugle de toute raison et il sortit son poignard pour continuer d’attaquer ce double. De s’attaquer soi-même. Le dos de l’arme le frappa violemment sur le côté gauche du front, à la limite du crâne. Une ecchymose apparut de suite au même endroit sur le front d’Elio.



**


Les voix s’entrechoquaient, se répercutaient et se mêlaient, plongeant le jeune homme dans un état proche du coma. A terre, sanguinolent, il écoutait, impuissant, son rire exploser dans les moindres recoins de la salle. Outre la cuisse, et le front, il possédait de nouvelles marques de strangulation sur le cou, ainsi qu’une lèvre coupée, de très nombreuses ecchymoses de part et d’autre et un bras gauche sans doute cassé dans l’une de ses chutes.
Et l’autre était toujours en vie, riant aux éclats. Il ne mourrait pas tant que lui serait en vie.
Et l’idée de suicide devenait de plus en plus alléchante.
Son torse se contorsionnait au fur et à mesure de sa respiration haletante et ses pupilles dilatées convulsaient, trouvant une consolation dans le fait de ne voir que le plafond, propre de toute épouvante.

- Je t’aime, Elio.

- Mais je suis la Elio, je suis la...

- Ceux qui t'aiment ne t'abandonneront pas.

Les déclarations d’amour décuplaient la douleur, bien plus dévastatrices que consolantes. Et son rire, son propre rire qui semblait s’éterniser…Il ne savait pas comment sortir de tout cela. Il ne pouvait pas. Il voulait tuer cet homme, ce monstre, ce « moi ».
Il rampa à terre, retrouvant le corps maternel. Sauf que ce corps ne dégageait pas la chaleur attendu, il n’était que froid, morbide. Et cela par sa faute. Par son entière faute. Il se roula jusqu’à son père, effaçant de son corps les trainées de sang formant la promesse silencieuse de l’ombre. Mais s’accrocher à lui n’en fit pas plus. Au contraire. Il pouvait lire dans ses yeux éteints le « tu m’as tué ». La culpabilité redoubla. Il fallait tuer le responsable de tout ceci. De ces mourants, de ces blessés, et de ces futures victimes. Venger Héliane, Evaine Derkan, Cyprian, et tous les inconnus morts par mission ou lors de la bataille de l’Académie.
Il fallait qu’il se tue, lui. Pour en finir enfin avec tout cela.
Il attrapa son poignard avec difficulté, et le leva avec faiblesse au dessus de son cœur. Il entendit celui de son double s’affoler, et le rire de son reflet cessa aussitôt, de même que les voix.


-Tu n'en es pas capable. Cracha son jumeau.

Il leva ses bras plus haut, lui arrachant une nouvelle douleur, du à son bras cassé, et s’apprêta à lâcher pression pour laisser la lame s’enfoncer dans son cœur et mettre fin à toute vision.
Mais une masse se jeta sur lui, lui arrachant son arme, et il roula avec la personne, persuadé que lui-même s’empêchait de mourir, qu’il s’agissait encore de l’autre Elio.

-Laisse-moi !
Grogna-t-il.

A terre, trop faible pour lutter, ses yeux firent le point. Ce n’était pas l’autre Elio. Il n’y avait plus d’autre Elio. Plus de corps, plus de victimes, plus un seul supplice. Il n’y avait que lui, ses innombrables blessures qu’il s’était infligé lui-même. Et l’autre. Autre ?



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Virée au pays des cauchemars [Terminé]
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