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 Odeur de paille et de rencontres [Terminé]

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Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

Maître des écuries
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MessageSujet: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 16:13

C'est le soleil pénétrant par la fenêtre aux rideaux ouverts qui la réveilla. Quand elle quitta son lit, les révélations de l'inconnu de la Tour Marchombre résonnaient encore dans la tête de la petite Maître des Ecuries. Elle ne savait plus quoi penser. Son maître avait-il volontairement ommis de lui dire la vérité ou l'ignorait-il? Cette Voie était-elle aussi obscure et ténébreuse que le disait l'homme? Elle voulait voir Jiwan, qu'il la serre fort dans ses bras et qu'il la rassure. Mais elle n'avait plus eu de nouvelles de lui depuis son retour de voyage. Elle devait lui écrire. Elle récupéra une pile de feuilles dans ses affaires à peine déballées et dénicha une plume et de l'encre dans son sac. Assise au petit bureau, elle commença à écrire, griffona trois mots, déchira la feuille et recommença. Elle ratura, froissa le brouillon, grommela, et se pencha sur un autre feuillet.


Jiwan,
Tout d'abord, j'espère que tu vas bien, que tes voyages te sont fructueux et que je suis encore dans tes pensées. Tu ne sors jamais des miennes. Je sais que tu es occupé mais il faudrait que je te vois et ce, rapidement. J'ai appris une nouvelle qui m'a beaucoup frappé et dont, j'espère, tu as une explication. Je suis actuellement, et pour longtemps je pense, à l'Académie d'Al-Poll où tu peux me rejoindre.
Sur ce, je t'embrasse fort.
Claryse.



Une fois pliée, elle glissa la lettre dans une enveloppe et indiqua la résidence de son maître à All-Jeit. Il faudrait qu'elle se rende un ville rapidement. Elle sortit des appartements. Elle réalisait à peine que c'était SES appartements et non ceux d'une auberge quelconque sur le bord du route poussiéreuse. La brunette descendit les escaliers en se remémorant le plan de l'Académie pour ne pas se perdre. L'écriture de cette lettre l'avait rassuré, elle sentait l'angoisse qui lui enserrait le coeur se dissoudre un peu et elle n'avait qu'une envie, s'occuper des canassons qui attendait dans les écuries.


Il y avait peu de monde dans les couloirs en cette heure matinale et elle savoura cette sollitude éphémère comme si elle était de nouveau sur Poussière d'Etoiles et le vent en proue. Elle se rappela les terres verdoyantes des plaines, la contraction des muscles de son cheval et la sensations du vent frais sur sa peau. L'appel du ventre fut le plus fort et elle se rendit aux cuisines où après avoir soudoyé le cuisinier pour un part de tarte, elle engoutit finalement la moitié de la tarte. Fallait bien que ses beaux yeux servent à quelque chose, se dit-elle en souriant. Elle adressa un sourire au jeune homme et ressortit le ventre plein en se dirigeant vers son domaine. Elle s'attela vite à la tache, le moral revenu au beau fixe.


Claryse avait laissé ses soucis personnels de côté. On ne s'occupe pas de chevaux en ayant la tête ailleurs. L'étalon près d'elle réclamait toute son attention et elle la lui donna. En compagnie d'un palefrenier, elle curait les boxes, et ce, depuis maintenant une heure. Elle savait que l'Académie manquait de main d'oeuvre mais elle pensait en avoir fini avec les interminables nettoyage d'écuries. Cependant, elle aimait ça, l'odeur douceâtre qui emplit les narines de quiconque entrait dans une écurie.
Elle finit sa tâche et bouchonna l'étalon agité avec une poigné de paille fraiche. Une fois calmé, elle lui gratta les naseaux et passa au cheval suivant, son chouchou, Poussière d'Etroile. Il hennit à son passage et se frotta à elle quand elle pénétra dans son box pour le nettoyer. Elle lui sourit et après calins et bisous, l'attacha pour retirer la paille sale.


Alors que le palefrenier prenait une pause et qu'elle calinait l'hongre au pelage souris, elle entendit des pas sur le sol dalé derrière elle et elle se retourna en saluant :


- Bonjour, je suis Maître des Ecuries, que puis-je faire pour vous?

Edel Hil'Guidjek
Edel Hil'Guidjek

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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 29 Juin 2010 - 15:38

Edel fixa son sabre dans son dos et sortie de ses appartements. Le réveil avait été difficile, car la nuit précédente elle s’était couchée bien tard, un petit rouleau de parchemin fermement coincé dans son poing. Elle se demanda longtemps comment cela avait été possible. La jeune femme s’était pourtant réveillée dans son lit, toute habillée de ses vêtements de nuit, sans bottes ni sabre auprès d’elle. Edel haussa les épaules, il faudrait qu’elle veille à ne pas trop s’épuiser, on pouvait avoir besoin d’elle à tout moment et être en pleine forme était primordiale.

D’une inclination de la tête elle salua deux gardes effectuant leur ronde et s’étant arrêté pour la saluer. Elle sourit discrètement, satisfaite. La discipline entrait tant bien que mal finalement. Vive les doubles rations et les pichets de bière à volonté une fois par semaine. Elle ne manquerait pas de féliciter les efforts de chacun, tout allait lentement mais tout allait bien. Elle ne se sentait pas jusqu’à dire, accueillis à présent, dans l’unité qu’elle dirigeait. Mais on la respectait et ses ordres n’étaient jamais remis en cause, ni son autorité. L’une des seules choses qui grinçait encore à ses oreilles étaient bien naturellement les questions concernant son bras gauche toujours couvert.
Mais cela traduisait également un intérêt certain chez quelques uns, à mieux comprendre leur nouvelle supérieure.


Edel leur avait expliqué que c’était une vieille blessure qu’elle avait écopée d’un combat, pour justifier la quasi immobilité continuelle de son membre, avant d’ajouter qu’outre cela, sa main ne pouvait souffrir le contacte de la lumière du jour, et ce depuis son plus jeune âge pour des raisons inconnus.
Des explications pas totalement fausses, mais avec une très grande part de fiction. En quelques mots, tout cela était assez bancal peut-être. Mais peu importait.

Sortant enfin au grand air, Edel prit la direction des écuries d’un pas décidé. Ce matin était le jour de l’inspection des alentours du domaine. Porte principal et auxiliaire, fortifications, état du terrain et peut-être les environs de la propriété. Elle avait eu vent de certaines intrusions dans la propriété, elle essaierait de voir tout ça.
Arrivée aux écuries, elle vit un jeune garçon s’activant soigneusement à l’entretient d’une des belles bêtes que l’académie gardait dans ses boxes. Ce n’est qu’en entendant sa voix et en voyant sa touche quand il se retourna, qu’Edel réalisa que c’était en fait, une jeune femme. Elle resta un instant troublé, aucune femme chez les siens ne portait les cheveux aussi court. Mais c’était très jolie finalement.

A la présentation de la jeune femme, Edel sourit. Elle avait bien de la chance aujourd’hui ! Trouver ainsi le maître des écuries du premier coup, c’était vraiment incroyable.

_Bonjour à vous. Je suis Edel Cil’Melope, nouvellement affectée au post de Premier Gardien. Et si vous, vous êtes Maître des écuries, vous devez sûrement être mademoiselle Vornang ? - La jeune femme lui serra la main de sa main découverte, gardant l’autre près d’elle – J’ai reçus une liste, où figurent les noms des différents responsables du domaine. –expliqua – t- elle en souriant - Serait-il possible de vous emprunter l’une de vos bêtes pour la matinée ? J’ai à patrouiller à divers endroits et ajouté à cela je me demandais également, si vous pouviez me conseiller quelqu’un pour me faire la visite ? Je ne connais pas encore très bien les environs.

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

Maître des légendes et d'animisme et primat d'Aequor
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 29 Juin 2010 - 18:27

Il était rare qu’il se réveillât dans un tel état de nervosité.
Il était encore tôt, le soleil ne pénétrait que par infimes rayons dans ses appartements ; ceci, plus que la sueur qui perlait à ses tempes, son air hagard et bonnet de travers et le fait qu’il était à moitié debout dans son lit à baldaquin, ceci était révélateur qu’un grand trouble agitait le professeur de légendes et lettres Duncan Cil’ Eternit.

Les journées libres, il était normalement rare de le trouver debout avant l’après-midi, voire le soir dans les cas de flémingite vraiment graves. Or, on était en journée libre ; et une bouilloire chauffait un restant de tisane, tandis que l’homme aux cheveux ébouriffés enfilait son pourpoint avec lenteur, l’air plus réveillé que jamais. Non pas qu’il eût fait un cauchemar, il n’était pas sujet à ces tourments qui caractérisaient les âmes en peine et les esprits torturés ! Mais une question lui était venue en soirée en observant de son balcon un groupe d’élèves partant chevaucher à la fraîche dans des grands éclats de rire. Cette question l’avait taraudé une bonne partie de la nuit : depuis combien de temps lui-même n’avait plus approché ces créatures quadrupèdes qui sentaient la paille et le fumier ? Ce dilemme l’avait tenu éveillé une partie de la nuit, et quand la réponse lui vint aux heures les plus sombres, elle lui serra un instant le cœur, grand sentimental qu’il était : il n’avait plus fait de promenade à dos de canasson depuis qu’il était veuf.

Apaisé et l’âme lourde, il avait alors sombré dans un sommeil léger, avant d’être à nouveau réveillé par une question stupide et de grande importance : sa jolie petite femme, de son vivant, avait-elle la monte en cavalière ou la monte en amazone ?

Après avoir bu sa tisane d’herbes et rangé les parchemins innombrables qui jonchaient le sol –pour dire qu’il y avait du boulot et rien d’autre à faire !- Duncan se posa sur son fauteuil, incapable de retrouver une réponse dans ses souvenirs flous. Une gravure vieillie de Cecilya le contemplait tranquillement, un sourire serein aux lèvres : ce sourire qu’il possédait aussi tout le temps qu’il était à ses côtés, les jours heureux et inconscients où tout son romantisme et son originalité s’exprimaient sans remords.
Restait maintenant l’originalité, qui étant sa personnalité profonde restait omniprésente ; il n’était pas Duncan Cil’ Eternit pour rien !

Aussi, il répondit au sourire de papier par un grand sourire nostalgique et se leva. Il avait la ferme intention de ne pas se laisser abattre par des souvenirs et des questions sans réponse, lui qui voulait à tout prix résister à l’abattement qui assaillait toujours les élèves dans ces jours sombres. Pour se réconcilier avec lui-même, il avait décidé de faire une promenade matinale autour de l’Académie… à cheval. Il ne lui restait presque rien de ses capacités, lui qui savait monter à cheval correctement comme tout bourgeois se devait de savoir, mais sans don ni talent exceptionnel.
Mais cela ne l’effrayait pas : il n’avait aucune intention de courir pour un concours, mais seulement de se promener au pas le long des murailles pour s’aérer et passer la matinée tranquillement.

Aussi, tout décidé, il prit sa cape et descendit gaiement les escaliers, traversa le parc et arriva de bonne humeur devant les écuries, où conversaient déjà deux demoiselles dont il n’avait pas fait la connaissance, bien qu’il les connût de vue et par ouï-dire. Par respect pour leur conversation, il ne s’approcha pas, et s’introduisit d’une révérence légère :


- Bien le bonjour, demoiselles. L’une d’entre vous est-elle en charge des écuries ? Je suis Duncan Cil’ Eternit, professeur de Lettres et Légendes, et j’aimerais emprunter un cheval pour une promenade matinale, si cela est possible.

Redressé, il s’approcha, puisque le silence était installé, et reprit de sa voix gaie d’ordinaire, tandis qu’un sourire pourfendait son visage :

- Mais auparavant, je n’ai pas l’honneur d’avoir fait votre connaissance à chacune. Vous êtes… ?


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMer 30 Juin 2010 - 20:24

La femme était bonde et svelte. Cependant, ses bras portaient le trace d’une pratique régulière de sport de combat. Elle acquiesça à l’annonce de son nome et se dit que son titre semblait encore plus ronflant que celui de Claryse. En réfléchissant, elle se demanda ce qu expliquait la surprise qu’elle avait vu sur le visage de la guerrière. Peut-être le fait de la voir travailler de ses mains ? Ou son allure de jeune fille ? Elle éluda la question et se concentra sur l’entretien. Elle songea au cheval lui semblant mieux adapté à la femme. Un animal vif mais discipliné, peut-être entraîné à l’art martial ? Non, le seul était au pré. Une jument ou un étalon ?


L’entrée de l’homme la coupa dans ses réflexions. Il eut cependant l’amabilité d’attendre que la Gardienne finisse de parler. Un professeur noble et cavalier qui semblait intéressant. Habitué des lieux, semblait-il, mais pas des chevaux sinon, il aurait déjà un favori et ne lui demanderait pas son avis. Deux personne l’interrogeant et lui demandant ses conseils, au même moment, cela lui semblait être une bonne journée. Elle répondit aimablement :


- Bienvenue Professeur. Je suis Claryse Vornang, Maître de ces écuries et je pense qu’il est tout à fait possible de vous trouver un cheval à vous deux. Dame, il me semble que vous avez l’habitude de la monte si j’en crois votre travail. C’est pourquoi, je vous conseillerai Ivannoé, étalon discipliné et fier. Quand à vous Monsieur, je devine que vous avez déjà monter mais pas depuis un certain temps. Sornette vous conviendra sûrement, elle est calme et endurante, évitez seulement de la faire sauter aujourd’hui car elle se remet d’une blessure. Je vais vous aider à les harnacher.


Elle se dirigea dans la sellerie, attrapa deux selles et filets et, ralentie par le poids, conduisit ses visiteurs au boxes. Elle s’arrêta à une première porte, posa les deux selles dessus et pendit un des deux filets. Elle passa le second à l’étalon, tendit les rênes à la femme en déclarant :


- Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas, je suis à côté.


Elle récupéra au passage le filet et le passa à la jument deux boxes plus loin. Tandis qu’elle le sellait, elle demanda, suffisamment fort pour que ses visiteurs l’entendent :

- Dame Cil'Melope, je suis nouvelle ici et je ne peux vous aider pour vous trouver un guide.


Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeJeu 1 Juil 2010 - 16:13

L’arrivé d’un homme de taille modeste ne donna pas à la femme le temps de répondre à sa question. La trentaine environ, les cheveux noirs et les yeux verts, le nouveau venu, avait l’allure soignée et impeccable de ceux qui ne côtoyait guère l’extérieur.

Se tournant d’avantage vers lui alors qu’il se présentait, Edel lui sourit en entendant un nom qui lui était presque familier maintenant. Elle le salua d’une inclination respectueuse de la tête.


_Seigneur Cil’Eternit? Je vous croise enfin, c’est un honneur. Je suis Edel Cil’Melope, première gardienne depuis peu. – elle l’observa un instant et ajouta - Il est bien vrai que vous êtes élégant pour un simple enseignant, ce n’est pas banal. Vos élèves ont décidément un excellent sens du discernement. – elle lui sourit encore ajoutant – Les couloirs ne sont pas avares de compliments à votre sujet, j’ai cru comprendre que vous étiez apprécié.

Se tournant à nouveau vers mademoiselle Vornang qui avait prit la parole, Edel acquiesça à sa proposition et la suivit vers le dénommé Ivannoé. Une bête magnifique et… La stupéfaction l’envahi tout à fait quand la dénommé Claryse s’éloigna sans même préparer sa monture. En demandant un cheval elle s’attendait à ce que ce dernier soit prêt à partir, pas qu’elle doive… Edel secoua légèrement la tête. Il est vrai que chez elle cela ne s’était jamais produit, il est vrai que chez elle cela aurait été même interprété comme un affront et que mère aurait été fort dérangée en apprenant cela, qu’Hélène aurait fait un malaise par excès d’exaspération… mais elle n’était pas chez elle.

Souriant légèrement, la jeune femme s’approcha de la bête qui patientait calmement et commença à l’équiper, les rires fictifs d’Aldric et Ephrem se moquant d’elle, emplissant ses pensés. Pourquoi auraient-ils rit ? ça, personne n’aurais su le dire, c’était les deux plus moqueurs dans toute la fratrie, persifler était un passe temps courant pour eux, surtout en quand il s’agissait d’elle.

Alors qu’elle avait presque terminé, un souvenir la submergea soudain. C’était le jour où elle avait entamé son dernière étape vers l’académie, juste après que Locktar et elle-même aient quitté l’auberge du dénommé Mérutis. Il s’était approché de son cheval et avait prit le temps de le flatter un moment, de communiquer avec lui. Bien qu’étrange, ce comportement l’avait d’avantage marqué qu’elle ne l’aurait cru.

Posant une main hésitante sur sa monture, à l’image de ce souvenir elle entreprit de faire plus ample connaissance avec le canasson. Là c’était certain, Aldric et Ephrem aurait éclaté de rire, mais le souvenir de Locktar était plus fort et il lui semblait comprendre l’importance de ces gestes envers l’animal.

La jeune femme sourit doucement en voyant qu’elle le faisait très bien. Pourquoi n’avait-elle jamais fait cela avant ? Ha oui… Hélène.

_J’ai le projet de faire le tour de la propriété – répondit-elle enfin à la jeune femme aux cheveux court – Que vous soyez également nouvelle en ces lieux, n’est donc pas une très bonne nouvelle pour moi. –elle rit doucement en tapotant à nouveau l’encolure d’Ivannoé qui renâcla. Cela lui rappelait les sortis du manoir. – j’espérais vraiment que vous puissiez me conseiller quelqu’un pour me guider. Mais il semblerait que je sois condamné à airer finalement, tout autour. Je verrais bien.

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 6 Juil 2010 - 3:07

S’il avait été susceptible, Duncan aurait relevé le nom de la jument qu’on lui choisissait. Sornette. C’était un joli nom, original et qui sonnait plutôt bien, s’il n’y avait sa signification. Qu’importait : il n’était pas là pour remporter un concours hippique ou faire preuve de subtilité devant ces dames, mais simplement pour renouer avec une activité qu’il affectionnait du temps où il vivait dans les environs d’Al-Jeit et qu’il projetait de se marier. Aussi répondit-il par un sourire affable à la jeune Claryse.

Les compliments que lui faisaient Edel, la première Gardienne dont il eut l’honneur de faire connaissance, lui firent monter un léger rouge aux joues ; en effet, les paroles qui lui étaient adressées, il ne les avait guère entendues sur sa personne. Il se savait apprécier pour son air loufoque et ses habitudes étranges, tout comme sa souplesse d’enseignant, mais jamais on ne lui avait fait compliment de son allure, qu’il ne soignait pas plus qu’il ne la négligeait. Il était, et ça lui convenait. Aussi, lorsque les deux femmes se tournèrent vers les écuries, il profita de les avoir de dos pour tenter d’aplatir un peu ses cheveux indomptables du plat de la main ; sans succès.

Puis se gifla mentalement. Depuis quand Duncan Cil’ Eternit donnait-il dans le sentimentalisme ? Il avait vraiment besoin de se changer les idées, où il finirait par tomber amoureux du moindre brin d’herbe, comme il avait entendu d’un jeune Lupus dont la réputation de joli cœur insatiable allait croissante. Sur cette pensée, il suivit ragaillardi les deux jeunes femmes dans les écuries aux senteurs plus que douteuses.

Heureusement pour lui, Claryse harnacha Sornette ; il évita ainsi l’embarras de lui demander de le faire ; il n’avait jamais été très doué pour manier ce genre de matériel, et avait toujours un ou deux amis pour le faire à sa place. Monter à cheval était une activité qu’il appréciait, s’occuper des chevaux ne l’était pas.
On ne pouvait pas tout avoir, même en étant bon bourgeois. Aussi resta-il poliment en arrière tandis que la jument était préparée. Elle était placide et docile, avait apparemment l’habitude des novices ou des gens qui montaient occasionnellement. Il n’en demandait pas plus, n’avait pas besoin d’un étalon fier, élégant et dont il viderait les étriers tous les dix mètres.

Lorsqu’elle fut prête, le digne professeur approcha de sa monture et posa une main de frais gantée sur sa croupe, avant de se retourner vers Claryse :


- Je vous remercie de l’avoir sellé, j’ai moins confiance dans mes talents cachés de palefrenier que dans les vôtres.

Il resta un temps à observer sa monture, puis, alors qu’il s’apprêtait à l’enfourcher, décida d’attendre l’extérieur et la sécurité de l’herbe haute avant toute tentative.
Aussi, tandis que les deux femmes bavardaient et qu’il laissait trainer une oreille pour savoir si l’on avait besoin de lui, il mena Sornette par la bride vers l’extérieur, dans un soleil matinal à la beauté éthérée.
L’Académie se réveillait lentement, à en juger par les fenêtres ouvertes qui piquetaient la muraille. La matinée promettait d’être agréable, fraîche mais lumineuse. Rassurante, pour ses nerfs mis à mal. D’un bond leste, qu’on eut cru impossible à sa constitution de crevette de bibliothèque, il se hissa sur sa jument, et ajusta son assiette une fois sur selle. Sornette était obéissante et n’avait fait aucun écart à sa monte ; ce qui lui plut.

De là où il était, il voyait les deux jeunes femmes arriver. Lui qui avait en tête une promenade en solitaire changea ses plans, avenant et aimant la compagnie comme toujours, et s’exclama d’un ton enjoué :


- Je connais bien les environs de l’Académie, dame, et me ferai une joie de vous accompagner lors de votre tournée, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Dame Vornang, nous accompagnerez-vous ? Ce serait une joie de pouvoir vous montrer l’Académie à vous aussi.


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 13 Juil 2010 - 18:42

La femme parut troublée et déçut de sa réponse mais sembla prendre sur elle et elle rigola un peu. Qu’elle ai pris soin de se familiariser avec Ivannoé lui fit vraiment plaisir car elle avait peur que la Première Gardienne fasse partie des nobles froids et distants envers les animaux. C’est à cette pensée qu’elle réalisa l’avoir peut-être offensée en la laissant préparer seule son cheval. Les nobles que Claryse avaient rencontrés quand elle était palefrenière la considéraient comme leur chien juste capable de s’occuper de leurs destriers à longueur de temps. Peut-être aurait-elle du harnacher elle-même les deux chevaux… Avait-elle négligé un de ses devoirs de Maître des Ecuries ? Elle soupira et faillit s’excuser mais se retint au dernier moment, si la femme n’avait pas fait de scène, c’était que ce n’était pas si important pour elle.

Clarise répondit au remerciement de l’enseignant par un sourire timide et le regarda partir à l’extérieur tout en écoutant Dame Edel. Il tenait Sornette d’une main habile et l’enfourcha. Elle avait bien choisi son cheval semblait-il car il parut heureux qu’elle n’ait pas bougé. Elle accompagna la Gardienne à la porte, se demandant si elle allait vraiment errer seule ou demander de l’aide à un garde. Mais elle en doutait, les nobles avaient une dignité étrange qui leur empêchait de demander des services, ils préféraient être ceux qui dominent. Bien sûr, elle ne généralisait pas à tout les nobles mais incluait aussi certains bourgeois riches, comme sa mère… Villeta était fière que sa fille soit maître de quelque chose même si elle n’appréciait pas le fait qu’elle continue de travailler et qu’elle n’ait pas de domestiques. Un sourire intérieur se dessina en elle à cette pensée.

- Je connais bien les environs de l’Académie, dame, et me ferai une joie de vous accompagner lors de votre tournée, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Dame Vornang, nous accompagnerez-vous ? Ce serait une joie de pouvoir vous montrer l’Académie à vous aussi.

Claryse réalisa que le silence régnait dans la fraîcheur du matin quand l’homme parla. Elle apprécia la proposition et le sourire sincère sur son visage. Il était rare de rencontrer des gens prêts à changer leurs plans pour aider quelqu’un. Même si deux Dames en détresse avaient plus de chances que d’autres…

Elle le remercia pour sa gentillesse et retourna dans les écuries pour s’occuper de Poussière d’Etoile qui semblait bien content de sortir avec elle. L’hongre fut rapidement sellé et, rênes en mains, elle le guida à l’extérieur où elle l’attacha quelques minutes pour prévenir le palefrenier en pause qu’elle lui confiait la garde des chevaux. Elle s’excusa auprès de Duncan et Edel et enfourcha son destrier avec adresse juste après avoir aidé la Première Gardienne à monter sur le grand Ivannoé.

- Je vous remercie de nouveau pour votre proposition Messire. Alors, qu’allons-nous visiter en premier ?


Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 20 Juil 2010 - 18:18

Edel remercia Claryse d’avoir surveillé sa monte et par la même de son attention. Se hissant sans difficulté, elle redressa la tête à peine installée et se senti heureuse d’être à nouveau en selle. La jeune femme tapota l’encolure de l’animal qui ne bronchait pas le moins du monde.

Claryse avait un don… l’animal qui lui convenait effectivement très bien. Chez elle, les palefreniers avaient toujours du mal dans le choix des animaux à confier temporairement aux cavaliers. Souvent ce n’était pas la parfaite entente entre les deux même. Les triplés aimaient choisir eux même en tout cas et les plus vieux avaient depuis quelques années déjà, leur monture favorite.
Pour les autres, c’était toujours au petit bonheur la chance.

La première gardienne sourit à nouveau à la femme qui allait s’équiper pour se joindre à eux, la remerciant ainsi en silence. Se tournant enfin vers l’enseignant du petit groupe improvisé elle lui dit :

_Voilà qui est fort aimable sieur Cil’Eternit, j’accepte naturellement avec grande joie. J’espère toutefois que cela ne modifie en rien vos projets pour la matinée. Cela me serait fort déplaisant, de savoir vous détourner d’occupations peut-être plus intéressantes que celle de faire le guide à deux étrangères, quelque peu perdu dans ce vaste domaine.

Et de suivre également, lentement une première gardienne en fonction, qui avait le projet de faire de nombreux arrêts afin d’observer plus avant chaque recoin des limites de la propriété. Mais tout cela elle ne le fit pas entendre. Elle ne voulait pas paraître désagréable et partirait de toute façon, si elle sentait que sa présence et ses arrêts pesaient sur le moral des deux autres et leur joie de gambader.

_Si vous permettez… - répondit-elle à la question de Claryse – Je proposerais personnellement de commencer par le commencement, à savoir l’entré de la propriété. C’est assez banale et étrange comme début pour une excursion, mais j’avais le projet de commencer ainsi. Cela étant dit, peut-être sieur Cil’Eternit aurait-il une proposition d’avantage pertinente quand au choix du début de l’itinéraire ?

Elle n’était pas tenue de commencer à l’entré, même si c’était effectivement par là qu’elle avait eu le projet de commencer sa visite. Si le professeur avait une autre idée, elle s’effacerait devant son projet. Sa prise de parole était d’avantage pour faire la conversation, que pour imposer son choix à elle.

Faisant circuler son regard au loin, Edel avait hâte de commencer la visite. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’elle en avait le projet, mais le réaliser lui avait été impossible jusqu’alors.

Resserrant un peu plus sa prise de son poing droit sur le cuir des rênes, Edel installa rapidement son bras « invalide » plus confortablement.
Elle aurait dû emmener un de ses hommes avec elle, qu’il puisse l’aider à retenir les choses qu’il y aurait à revoir tout au long de l’inspection. Mais tant pis, la prochaine foi elle ferait ainsi.

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeDim 1 Aoû 2010 - 21:44

La journée prenait enfin un tournant qui plaisait au Maître des Légendes & Lettres. Non seulement il faisait connaissance de deux jeunes femmes au caractère affable et à la culture – il n’en doutait pas- étendue et ouverte ; mais il n’éprouvait presque plus aucune anxiété indéterminée.

D’une main portée à son chapeau haut-de-forme, il accepta le remerciement de la première Gardienne, Edel Cil'Merope. Plusieurs minutes s’écoulèrent encore où Claryse donnait de dernières instructions, avant d’enfourcher avec la grâce qui seyait au Maître des Ecuries sa propre monture. Ce silence lui avait permis de réfléchir aux endroits de l’Académie qu’il leur ferait volontiers visiter : les rives du lac, le parc et la muraille qui l’enceignait, les contours des bâtiments en eux-mêmes, et peut-être, s’ils avaient le temps, les coins reculés et peu connus comme la cascade, ou divers bosquets qui devaient intéresser une garde pour des raisons de sécurité. Aussi, c’était d’une voix assurée qu’il s’apprêtait à prendre la parole pour proposer une destination qui conviendrait à tout le monde. Mais il s’interrompit et laissa poliment la parole à Edel, qui leur demanda l’entrée de la propriété.

Duncan, un sourire non feint aux lèvres devant tant de précautions orales qu’elle prenait, réfléchit au meilleur moyen d’atteindre les grandes portes qui perçaient la muraille pour signaler l’entrée de l’Académie. Elles n’étaient pas trop loin des écuries, heureusement.

Juché convenablement sur sa vieille Sornette, le professeur de Lettres et civilisation donna son chapeau au palefrenier qui passait par là, de sorte à ne pas le perdre pendant la visite, et remonta les manches de sa tunique blanche, car le soleil qui s’était levé commençait à donner de ses rayons. Il tendit un bras blanc et peu musclé vers le sud-ouest, là où se situait l’entrée vers l’Académie, et reprit la parole, les yeux plissés par le soleil :


- Vous voyez les deux tâches brunes au milieu de la muraille ? Ce sont les Grandes Portes qui donnent sur le domaine. Elles sont ouvertes dans la journée, avec toutes les carrioles et les personnes qui font des allers-retours entre Al-Poll et l’Académie. Si c’est votre souhait de commencer par là, rien ne me ferait plus plaisir, dame.

D’un mouvement léger, il dirigea sa monture en direction des grandes portes, et partir au pas, car il préférait laisser les deux jeunes femmes régler l’allure de leur visite. Si elles souhaitaient aller plus vite, il ferait de même. Tout ce qu’il espérait, c’était de pouvoir éviter le grand galop, car il n’était pas asses confiant en ses souvenirs d’équitation pour maintenir son équilibre très longtemps… Adviendrait que pourra, au pire.

La dizaine de minutes qui leur fallut pour arriver tranquillement au niveau des Grandes Portes se passa en conversations quotidiennes météorologiques. Ils avaient rejoint la grande allée entretenue qui reliaient les Portes à l’Académie en elle-même, et s’arrêtèrent bientôt au niveau des murailles, là où les portes se situaient. Duncan, qui avait étudié l’Académie non seulement pendant ses heures libres, mais également plus tôt dans sa vie, lors des cours qu’il suivait dans sa jeunesse à Al-Jeit, reprit la parole pour donner des explications qui pouvaient s’avérer utiles à tout le monde :


- La grande allée sur laquelle nous sommes part de la porte Nord d’Al-Poll, où elle arrive jusqu’ici en terrain dégagé, passe par les Portes auprès desquelles nous nous trouvons pour aller jusqu’à la porte de l’Académie. Certains sentiers, comme vous le voyez, partent de cette grande allée pour rejoindre les entrepots, les écuries, la forge ou d’autres endroits secondaires de l’Académie.

Après ce bref résumé, Duncan se tut ; il n’était pas certains des attentes d’Edel et préférait attendre ses questions pour y répondre avec précision, plutôt que de se lancer dans un discours long et ennuyeux. Claryse les suivait de près, et Duncan lui adressa un sourire, puis il observa les gens qui allaient et venaient des Portes, certains chargés de sacs, d’armes, ou de documents, d’autres allant flâner dans les rues d’Al-Poll ou des environs boisés et montagneux…


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 3 Aoû 2010 - 13:03

La journée commençait décidemment bien pour Claryse : elle avait oublié ce que l’inconnu en noir lui avait raconté la veille au soir, elle était accompagnée de deux sympathiques compagnons et elle montait son hongre avec beaucoup de plaisir. C’était sur poussière d’étoile qu’elle se sentait le mieux, presque aussi bien qu’après une séance de méditation. Elle sourit au Maître des Légendes et Civilisation qui l’observait enfourché son cheval. Cet homme n’était décidemment pas taillé pour les combats mais plutôt pour les paperasses et les salles de classes.


Il lui faisait penser – avec une dizaine d’années en moins bien sûr – au percepteur qu’elle et sa sœur avaient eu dans leur enfance. Ce petit homme aimait beaucoup son travail et essayait tant bien que mal à les intéresser à l’histoire de Gwendalavir. Claryse apprenait bien ses leçons mais ne trouvait pas d’attrait particulier au passé, ce qui lui avait valu quelques remontrances. Elle comprenait maintenant l’importance de ces cours qui autrefois la barbaient vraiment. Elle pensa à cet homme qui lui avait appris avec patience l’écriture, la lecture, l’arithmétique et l’Histoire et se dit qu’il avait raison. On construit son futur à travers ses choix du passé, ses peines et ses rencontres. C’est notre passé qui détermine notre Voie.


Elle en avait fait l’expérience : si elle n’avait pas rencontré Jiwan, elle ne serait pas devenue ce qu’elle était aujourd’hui. C’est pour cela qu’elle ressentait de la gratitude pour tout les moments passés ensembles, même les plus durs. Elle se demanda si elle aurait été si elle avait refusé son offre ou si elle avait empêché à son père de monter sur ce canasson enragé. Peut-être. Elle serait restée chez elle, aurait épousé un jeune noble du coin, eu des enfants et vivrait dans l’amour de sa famille. Un reflet de sa sœur. Mais était-ce l’amour qu’elle désirait ? Elle n’en était pas sûre. Les hommes qu’elle avait rencontré n’avait jamais fait battre son cœur aussi fort que lorsqu’elle montait à cheval ou s’immergeait dans la gestuelle marchombre. Elle n’avait jamais été attirée par un homme à la manière que l’inconnu ou l’impossible l’envoûtaient aujourd’hui. Bien sûr, elle avait eu quelques relations avec des hommes mais seulement d’un soir au grand dam de sa mère. Ce constat s’imposa : elle n’était tombée amoureuse que des chevaux et de la Voie.


Elle caressa son cheval et réalisa qu’ils étaient arrivés aux portes du domaine de l’Académie. Elle les avait franchies à son arrivée, s’émerveillant de leur taille et de leur épaisseur. Elle se demanda si on les fermait le soir. Comme cela devait être enivrant de passer par-dessus cette barrière. Elle eu un bref sourire en réponse à celui du Professeur et à la pensée qu’elle avait eu. Elle commençait à apprécier cette voix douce et directe qui expliquait clairement ce qui était important. Elle rapprocha son hongre des deux autres et se dit qu’elle n’aimerait pas avoir autant de responsabilités que la Première Gardienne : l’Académie était vraiment très vaste à protéger. Les gardes et personnes capables de se battre ne semblaient pas suffisants pour la défendre d’une attaque en masse. Enfin, cela n’était pas son domaine et elle s’intéressa aux gens autour d’eux. Elle observa pendant quelques instants un jeune homme guider avec aisance un étalon teigneux vers Al-Poll. Il s’en sortait bien, pensa-t-elle avec respect pour le cavalier.



Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeDim 8 Aoû 2010 - 16:21

Edel n’eut que le temps de sourire au professeur et le remercier du regard.
Bien sûr, elle savait déjà la quasi-totalité de ce qu’il avait dit pour l’instant, mais trouver à l’académie une personne aussi disposée à lui parler, était véritablement… grandement agréable. Cela méritait même d’être comparable à un grand bol d’air frais.
En générale les gens ne s’approchaient guère de la première gardienne, alors lui faire la conversation… il fallait aussi avouer qu’elle n’avait pas énormément de temps pour cela. Ces hommes la respectaient, mais elle n’aurait sans doute jamais de conversation autre que la protection du domaine avec eux, et c’était très bien ainsi d’ailleurs. Les seules personnes avec qui elle s’entretenait régulièrement autrement, étaient, l’actuel maître des lieus en l’absence de Merwyn, ce Jehan Hil’Jildwin et puis Locktar. Et ça s’arrêtait là.
Et voilà qu’en ce matin d’inspection, elle se voyait trouver la chance d’être accompagnée de deux personnes qui semblaient bien charmantes et loin d’être pressés de fuir sa présence.

Revenant à ce que son regard bleu observait déjà depuis quelque temps, Edel leva une main légère en réponse au salut des gardes postés au dessus de la porte. La jeune femme prit la tête du petit groupe, invitant ainsi ses compagnons de promenade, à quitter le chemin pour ne pas gêner d’avantage le trafique.

Dès son approche les hommes présents à leur poste, s’étaient redressés saisissant leurs lances. Du regard elle nota que tous étaient présents à leur poste, et Edel en fut ravie. Pour lutter contre le nombre réduit de soldats de la garde, la présence de chacun était fondamental et elle l’avait fait bien sûr communiquer à ses hommes. Les plus mécontent avaient prit la porte le jour même, protestant souvent silencieusement contre les nouvelles mesures. Ils n’avaient pas été nombreux par la Dame, merci, mais ce jour là, elle avait bien fait comprendre que pour rester à leur poste, il n’était pas bienvenu de se montrer incompétent ou lent à la tâche.

Le salut prenant fin, Edel approcha encore sa monture alors qu’un jeune soldat descendait à sa rencontre par un escalier dissimulé.
La voix de la première gardienne s’éleva cependant jusqu’en haut du mur, à l’adresse du chef de section penché à son écoute.


_Quelles nouvelles monsieur Brémine? Des incidents cette semaine ? Comment se portent vos hommes ce matin ?

La jeune femme se pencha pour récupérer de sa main nue, les parchemins que lui tendait le jeune garde qui les avait maintenant rejoins. Le torse bombé, il demeura ainsi alors que Brémine répondait d’en haut, d’une voie forte:

_Aucun incident cette semaine, madame ! Les marchandises arrivent sans encombre jusqu’à nos portes, les vivres nous parviennes régulièrement, aucune altercation à signaler. Et mes hommes se portent à merveille, même si la fatigue commence à peser.

Edel sourit doucement au chef de section totalement détendu, qui s’appuyait nonchalamment contre le mur, pour mieux les voir d’en haut. Avec Amir, c’était peut-être l’un de ses éléments les moins crispés et elle était bien contente d’en avoir. Ce genre d’homme avait la capacité de mettre à l’aise tous les autres et d’instaurer une atmosphère propice à de grands progrès de comportement pour certain.
Baissa le regard sur le jeune soldat qui prit la parole en désignant les parchemins que la jeune femme tenait à présent dans ses mains :


_Les rapports de cette semaine madame. Nous y avons notés tout ce que nous avons jugé nécessaire, comme vous l’avez demandé.

_Fort bien messieurs ! – fit enfin Edel au bout d’un moment en faisant disparaître la paperasse dans un repli de vêtement. Son regard caressa les remparts de part en part avant de revenir au chef de section – Que vos hommes se réjouissent, la relève est pour aujourd’hui, ils sont levés depuis tôt ce matin. Leur arrivé ne devrait plus être qu’une question de temps. – faisant tourner légèrement Ivanoé qui renâcla doucement, ses yeux scruta à nouveau le mur qui se dressait devant elle. Tout semblait en ordre – C’est du très bon travail Brémine. Me voilà fort satisfaite de vos prestations et pour cela vous serez récompensé, vous et vos hommes. Votre repos est mérité. – faisant maintenant tourner l’animal totalement, elle ajouta pour le soldat prêt d’elle qui n’avait pas bougé, même à sa manœuvre – N’oubliez pas de transmettre tout ce que vous jugerez nécessaire à la garde suivante. Je veux qu’elle puisse être aussi performante que la votre, ne me décevez pas.

Se redressant sèchement pour tout acquiescement, le jeune soldat alla rejoindre ses compères au sommet du mur et Edel salua à nouveau le chef de section qui retourna à sa tâche. Des exclamations de joie surgirent alors, court sans doute pour éviter qu’elle ne les entende. La jeune femme sourit à ses compagnons qui étaient jusque là resté silencieux.

_Hélas, ce n’est pas pour le travail bien accompli qu’ils se réjouissent ainsi, – expliqua –t-elle – mais bien pour la table qui les attend ce soir. Mais je suis heureuse pour eux, ils travaillent mieux le ventre rempli de mets délicieux, ai-je remarqué. - Elle rit doucement avant de se tourner vers le sieur Cil’Eternit – Nous pouvons maintenant poursuivre notre « promenade » sieur, nous vous suivons.


Duncan Cil' Eternit
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeDim 15 Aoû 2010 - 2:17

D’un claquement de langue, Duncan fit reculer docilement sa monture, par respect pour la dame Cil’ Merope. Le rapport des gardes et la gestion des garnisons n’était pas ses affaires, aussi se plaça-t-il en retrait, près de Claryse et admirait les allées et venues en sa compagnie, sans qu’une parole fût prononcée.
Les gens de simple provenance semblaient majoritaires dans les convois de marchandises, de vivres ou d’armes. Aucun ne semblait mal-nourri, ou incapable de vivre ; l’Académie avait une image de marque à respecter, pensa Duncan, et n’employait que des gens de confiance, qui ne noieraient pas leur argent dans la boisson. C’ était rassurant. Malgré la dérive du Magister et les problèmes d’alignement que connaissait l’Académie ces derniers temps, l’intendance était parfaitement tenue et pas une seule bavure ne venait entacher le travail quotidien du lieu. Ses songes dérivèrent vers Jehan, qui semblait toujours aussi tendu sous le boulot monstre qui lui pesait sur les épaules, et Duncan n’avait guère pu aller lui rendre visite de quelques jours, en dehors de cet épisode où il s’était agi de réparer des fuites d’eau dans la Salle de bains de l’Aile Ouest.

Mais c’était quelques jours auparavant, et depuis, la fenêtre de l’Intendant restait éclairée à la chandelle jusqu’à très tard dans la nuit, et depuis très tôt le matin. La porte fermée. Tant pis. Vivement que les petits résistants reprenaient le contrôle, et que l’Académie retrouve son calme d’antan.

La tête plongée dans ses souvenirs, ses espérances et la vision d’un jour meilleur, tandis que ses yeux cherchaient la fenêtre haute du bureau de Jehan, Duncan en oublia un instant de prêter attention à ses deux demoiselles. Sornette tira sur son mors d’impatience, et ramena Duncan à la réalité qu’Edel avait terminé sa visite aux gardes et Claryse son observation soigneuse des petites gens.
Un sourire vint répondre aux sages paroles de la Première Gardienne.


- J’admire votre souplesse d’esprit, dame Cil’ Merope. Il est rare de pouvoir faire fonctionner des soldats à la carotte plutôt qu’au bâton, vous vous en tirez très bien, de mon humble avis de pacifiste.

Enfin, pacifiste. Duncan s’appelait toujours ainsi, mais en vérité, il était pacifiste forcé. Ne sachant pas même tenir une arme, la carrure de moustique albinos, il avait de mauvais réflexes et une intuition qui ferait pâlir les lémuriens les plus narcoleptiques. Mais il en était fier.
Accompagné de ses deux dames d’honneur, comme il les nomma mentalement, il reprit d’un pas tranquille leur promenade, prenant un chemin annexe qui, sous les mauvaises herbes, longeait la muraille vers l’ouest en louvoyant entre les buissons touffus et les flaques de boue desséchées. Il se dévissa à moitié le coup pour tourner la tête vers les deux demoiselles et leur dit d’une voix forte, pointant le bras aux divers endroits qu’il indiquait :


- Nous sommes sur un des chemins qui mène aux annexes, comme celui que nous avons quitté aux écuries. Ces chemins partent de l’allée principale, et se rejoignent à l’arrière des bâtiments au niveau du Parc. Nous allons bientôt rejoindre le clos d’exercices, et les serres se trouvent un peu plus loin.

Les murailles qui défilaient tranquillement sur leur flanc gauche étaient quelquefois recouvertes de lierre ou d’une autre plante grimpante, mais les soldats (ou les Mercenaires) voulaient éviter les intrusions trop faciles et avaient taillé toutes les haies, de sorte que la pierre lisse et glissante soit nue sur plus de deux mètres. Ce détail n’échapperait certainement pas aux jeunes femmes.

Au clos d’exercices, composé d’un grand terrain circulaire de terre battue, de divers mannequins et de pistes de tir (ainsi que d’autres agréments que Duncan, en pacifiste, ne comprenait pas) deux élèves étaient en train de se défier, munis d’épées de bois qui avaient beaucoup servi par le passé, tandis qu’une poignée d’autres se jaugeaient au tir à l’arc. Par un temps pareil, c’était idéal pour s’entraîner, forcément…
Un sourire compatissant aux lèvres, Duncan arrêta son cheval, pour laisser le temps à Edel de faire ses observations / conclusions, et continua de sa voix affable :


- Je manque de détails sur cette portion de l’Académie, je vous avouerais bien volontiers… Le combat et l’entraînement à se faire couler des flots de sueur sous les bras n’est pas mon fort ! L’une d’entre vous deux a peut-être entendu des détails d’élèves ou de garde sur ce clos d’exercices ? Tenez, mettons-nous à l’ombre.

Après avoir indiqué un grand merisier qui jetait ses branches au dessus d’eux en une chape d’ombre fraîche et bienvenue, il s’y rendit, et mit pied à terre. Les serres n’étaient pas loin et aucun d’eux n’était pressé, n’est-ce pas ?
Au pire, Edel lui indiquerait de se remettre en selle si elle voulait passer plus rapidement sur les grandes architectures de verre dépoli et de fer qui se dressaient en contrebas. Au cas où, il garda les rênes de Sornette en main, et attendit une quelconque réponse, la main en visière pour pouvoir observer les jeunes combattre sans s’éblouir des rayons solaires.


Clarysse Vornang
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMer 1 Sep 2010 - 19:22

Claryse regardait avec un respect nouveau la Première Gardienne. La voir à l’œuvre avec ses hommes était quelque chose d’impressionnant : elle était à la fois tendre et sévère. Ces gros durs près à taper sur tout ennemis devenaient calmes et sérieux, ils écoutaient avec attention tout ce qui sortait de la bouche de Dame Cil’Melope. Elle ne se montrait ni trop supérieure, ni trop laxiste et leur imposait un puissant respect sans entacher leur honneur – si cher aux yeux des guerriers. La jeune femme se doutait qu’il était dur de commander avec justice cette petite armée et se demandait comment elle supporterait tant de responsabilités. Je m’enfuirai au galop, pensa-t-elle ironiquement.

Elle détourna le regard du dos de la femme en train de parler et observa les badauds. De nombreuses charettes circulaient sur la route principale amenant diverses marchandises. Elle regarda un viel homme et celui qui semblait être son fils mener leur bœuf sur le chemin de graviers, l’animal tirant une cargaison de caisses dont une, à moitié ouverte par un garde contrôlant les allers-retours de produits, montrait son contenu : de belles et grosses pommes de terre. Le cuisinier aurait de quoi nourrir un régiment pendant quelques temps. Son regard s’arrêta sur un couple dans une carriole tirée par deux chevaux rutilants qui ressortait de l’Académie en comptant leurs pièces dans une bourse qu’ils avaient à la main. Qu’avait-il vendu pour être si riches ? Des armes ou des renseignement sûrement. Tout les gens dans cette allée semblaient avoir un niveau de vie correct voir bon ce qui montrait le sérieux et la régularité des paiements que leur versait l’administration de l’Académie.

Claryse approuva d’un hochement de tête les paroles d’Edel et le compliment de Duncan qui avait décidemment tout d’un pacifiste comme il le disait si bien. Mais qui savait parler aux femmes’ ajouta-t-elle. Ils quittèrent la route principale pour un petit chemin mal entretenu bordé d’herbes hautes et de buissons. Le jardinier ne semblait pas passer très souvent par là, mais cela ne gênait aucunement la jeune marchombre qui se sentait aussi bien sur ce chemin défoncé que sur une route. La voix du professeur rompit le silence de leur promenade et Claryse reconnu le nom d’un des lieux d’exercices que lui avaient cités les élèves. L’allusion aux serres lui fit se poser une question qu’elle exposa à leur guide :

- Vous dites que l’Académie possède des serres, mais comment fait-on venir des fleurs rares de loin dans l’Empire sans qu’elles soient détruites ou fanées ?

Première trace de la curiosité de la jeune femme qui, habituellement trop discrète gardait ses interrogations pour elle. Signe d’un début de confiance qu’elle laissait filtrer de sa carapace. Tout en écoutant la réponse, son regard erra sur les chemins tortueux que dessinait le lierre vert sur le mur. Chemins interrompus net par quelques mètres de pierres nues qui ne semblaient pas trop dur à escalader pour quelqu’un d’entraîner. Aucun intérêt pour Claryse qui trouvait que le bâtiment qui relevait du défi le plus intéressant était la tour de garde, si étroitement surveillée et aux prises glissantes ou coupantes, la jeune femme avait réussi cette épreuve qu’elle s’était elle-même imposée. Ils arrivèrent au lieu d’entraînement des apprentis guerriers et elle se dit qu’il faudrait un jour qu’elle se mêle à eux pour ne pas perdre la main et progresser encore. Elle suivit avec gratitude Duncan à l’ombre et descendit elle aussi de cheval.

- Beaucoup d’élèves que j’ai rencontrés dans les écuries m’ont parlé de ce lieu, il semble très apprécié par les apprentis guerriers et même marchombres. On m’a parlé de cibles amovibles pour le tir à l’arc et le combat d’épée et de sac de sable suspendus pour les poings et les pieds. Un bon défouloir pour citer un des jeunes. Ils m’ont dit qu’un garde surveillait de temps en temps les lieux et donnait des conseils avisés aux combattants. Mais c’est tout ce que je sais à ce sujet.

Claryse observa pensive le combat entre les deux jeunes gens dans l’arène : la fille avait un bon jeu de jambe mais laissait trop d’ouverture dans sa garde alors que le garçon frappait fort sans vraiment utiliser les faiblesses de son adversaire. La jeune marchombre connaissait les bases de l’escrime mais manquait de pratique et d’expérience ce qui lui serait fatal contre un bon combattant. Elle se débrouillait bien au tir à l’arc mais ne pourrait gagner un concours. Elle réalisa qu’elle s’en fichait, elle progressait à son rythme et sur sa Voie qui n’était pas celle des guerriers. Elle se détourna des jeunes et sortit une pomme de sa poche en flattant Poussière d’Etoiles. Celui-ci la dévora en quelques secondes et se gratta la tête contre sa maîtresse.


Edel Hil'Guidjek
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeVen 3 Sep 2010 - 15:54

Edel suivit volontiers ses deux compagnons de balades, déjà pied à terre, profitant de l’ombre d’un arbre magnifique.
Elle n’avait encore jamais prit cette direction là. Ce qui était fort dommage d’ailleurs, le petit chemin continuait sa route plus avant dans le domaine et là au coin de la route ce feuillu s’élevait, pour offrir à qui voulait, son ombre rafraîchissante. Ajouter a cela la vue imprenable sur le clos d’exercice, l’ensemble était véritablement doux au regard.
Un clos d’exercice bien fourni qui plus est et qu’elle aurait examiné d’avantage si son esprit n’avait pas été occupé ailleurs.

Descendant enfin souplement de cheval, les yeux de la jeune femme courraient un peu partout sur le mur protecteur, sur la hauteur de l’arbre, ses branches, le chemin cabossé, les traces au sol indiquant qu’il était peu fréquenté, le clos d’exercice et à ce qu’elle pouvait voir des élèves présent, puis vers là d’où ils venaient. Les Hédéracées autrefois courant le mur, semblaient avoir été arraché et taillé récemment. Même très récemment…


_Le jardinier couperait-il les plantes grimpantes, coriaces à déloger, aux dépends de ce petit chemin pourtant fort agréable ?

Sa question avait coupé court à la conversation qui se faisait jusqu’alors. Elle réalisa enfin qu’elle l’avait formulé à haute voix, faisant taire ses deux compagnons de balade. Non pas qu’elle n’avait rien écouté, elle ne s’était seulement pas attendue à ce qu’elle fasse part de son interrogation à voix haute.

_Veuillez m’excuserdit-elle avec sincéritéJ’avais l’esprit ailleurs. Le clos d’exercice donc. Hélas je n’ai guère d’informations sur ce lieu, réservé aux élèves et aux enseignants. Il est vrai que mes hommes surveillent également l’endroit cependant. Du mur là-hautelle désigna le mur d’enceinteet par le biais de leurs rondes régulières. Leur rapport est toujours concentré sur les anomalies qu’il pourrait y avoir, plutôt que sur la simple description du lieu, de sa fréquentation et des pratiques exercés ici. Description qui serait toujours la même, si je l’aurais demandé, donc sans grande importance pour moi.

Relevant sa chevelure d’un geste léger, Edel observa le clos encore une foi, son esprit ne voulant pas lâcher prise sur le cas du mur. Elle devait être capable de justifier chacun de ses actes ici, et cette entreprise n’était pas la sienne. Or la coupe récente pouvait faire croire le contraire. Ses cheveux à demi noués, retombèrent avec légèreté dans son dos. Revenant à ses deux compagnons elle leur sourit. Inutile de faire voir ses préoccupations pour le moins, sans importance certainement.

_Je ne peux donc pas vous aider avec précision sieur Cil’Eternit, mais si les pratiques sont ici comme il en est chez moi, mon avis se range du côté de dame Vornang. Un « défouloir » c’est bien cela. C’est ici que sont donnés les exercices d’endurance dans le domaine de la frappe par exemple, les exercices de précisions également, comme le tir à l’arc que vous voyez là-bas ou encore en combat rapproché, si on considère les répétitions de coups bien précis sur les sacs qu’évoquaient dame Claryse.pause - Cependant si ici c’est uniquement un défouloir pour les élèves, là d’où je viens c’est aussi le lieu où les exercices sont les plus exigeants et les professeurs les plus intraitables. La difficulté ne tien pas des exercices en eux-mêmes, mais bien de la durées de ceux-ci et du nombre de fois demandé par le maître du clos. Lors de ma formation, nous avions l’interdiction formelle de quitter le lieu, si l’on était encore capable de se tenir debout. elle sourit en se souvenant de ses jours qui lui avaient semblé tellement interminableJ’ignore si cette pratique est exercée ici également, mais il en était ainsi pour moi.

Elle leur sourit à nouveau aimablement alors que son bras droit allait se caller dans son dos. Un instant elle avait presque failli faire la même chose avec son bras « invalide » se rappelant de justesse qu’il était précisément sensé être infirme. Vivement le moment où elle pourrait de nouveau l’utiliser sans devoir le faire passer pour estropier, les crampes se faisaient plus douloureuses de jours en jours.

_Enfin pour vous répondre dame Vornang, les plantes rares sont acheminés ici à l’état de graine le plus souvent. Je le sais car tout ce qui passe par la porte de l’enceinte est répertorié et envoyé à mon bureau sous forme de liste et dans certains de mes contrôles, il m’arrive de voir ces mentions inscrites « graines rares à destination des serres ». D’autre fois, si la plante est suffisamment forte, elle arrive en pot. Ou encore, certains passionnés les fond pousser tout au long du voyage pour nous les vendre ici à maturité. Généralement, ces plantes rares sont dorlotés, bien plus même que la plupart des hommes en Gwendalavir. Mais peut-être sieur Cil’Eternit a-t-il d’avantage d’informations à ce sujet ?

C’était étrange comme méthode de travaille… ce n’était surement pas le jardinier qui aurait coupé une plante grimpante comme cela… pas comme ça, il aurait au moins respecté la plante pour la permettre de reprendre à son aise. Ce qui n’était pas le cas ici. A part lui, c’est elle qui aurait put donner l’ordre de supprimer ses plantes. Or elle n’avait même pas encore vue ces portions de murs… mais la coupe était si récente… ou pas tant que cela peut-être.

_Est-ce ma prédécesseur qui a fait tailler ces plantes dites-moi ? – demanda t-elle cependant, le regard de nouveau rivé sur l’endroit du mur concernéVous avez eu des problèmes d’intrusion par ici par le passé ?

C’était la seule explication, ou alors quelqu’un qui n’en avait pas le droit s’en était chargé. Problème de discipline, donc une affaire quand même dans sa juridiction. Ce qui l’embêtait le plus ce n’était pas la coupe de la plante, mais bien de ne pas avoir était mis au courant si cela s’était fait pendant ses fonctions à elle. Cela pouvait dénoncer plusieurs choses plus ou moins graves. Comme par exemple, l’éventualité folle que ses hommes ne lui rapportaient pas tout finalement, pourtant le mur du domaine, était vraiment l’un des endroits les plus importants concernant la sécurité du lieu. Il y avait donc cela ou bien quelqu’un qui agissait à son aise et échappait à la surveillance de l’endroit. Une autre hypothèse tombant toujours sous sa juridiction. Ou dernière théorie et pas la plus agréable bien au contraire ; elle était à cent lieus de savoir de quoi il en retournait.

La jeune femme soupira. Quelqu’un d’autre aurait certainement dit quelque chose semblable à « toutes ses interrogations au sujet d’une plante murale taillée, absurde ! ». Seulement là, le mur en question était tout à fait particulier car il s’agissait du mur d’enceinte, de plus le jardinier ne semblait pas être à l’origine de la coupe et enfin cela ne lui avait pas été rapporté.
Pourtant elle avait été claire, tout ce qui concerne Le mur, devait être surveillé de très près et cela devait s’en ressortir dans les rapports. Mais aucun de ceux qu’elle avait lu depuis la prise de ses fonctions, ne mentionnaient l’obligation d’une telle mesure sur le mur, ou bien même des affirmations stipulant que cela avait été réalisé.

En quelques mots, si Jehan lui demandait d’expliquer à tout hasard le « nettoyage » du mur, ce qu’il pouvait faire à tout moment, elle ne savait ni qui en était à l’origine, ni les raisons de cette mesure. En formule encore plus brève, elle ne savait absolument rien à ce sujet et elle pouvait aisément être ainsi qualifiée d’incompétente. Et cela à juste titre.
Pourquoi donc personne ne lui en avait parlé ? Faite que cela soit bien une mesure qui avait été prise par celle qui l’avait précédé ! La coupe trop récente semblant bien lui hurler le contraire, la jeune femme se mit toutefois à espérer. Elle devrait par la suite, parler au jardinier, à Amir son bras droit et à Jehan au cas échéant.

Si il y avait bien une chose que lui avait appris le milieu où elle était née, c’était que dans le domaine de la sécurité, il ne fallait jamais rien laissé au hasard. Et la sécurité, sa famille en était sans doute à la pointe depuis bien des siècles déjà.




Et son nom d’emprunt c’est Cil’Melope, pas Cil’Merop Rolling Eyes


Duncan Cil' Eternit
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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeDim 12 Sep 2010 - 16:49

[On y arrivera avec ton nom, promis :arrow : ]

- Je vous crois sur parole, dame Cil’ MeLope, dame Vornang.

En effet, les deux jeunes femmes auraient pu lui dire que les rites anthropophages des tribus vaudous du Royaume Raïs avaient lieu au clos d’exercice, il les aurait crues quand même. La science guerrière était une discipline des plus obscures pour le professeur de Lettres et Civilisation. Prenons un exemple : des sacs de sable usés étaient suspendus à de grands cadres vermoulus et des élèves tapaient dessus à en faire grincer les chevilles de bois. Quel était le but de cet exercice ? Théoriquement, Duncan ne comprenait pas l’intérêt. Comment pouvait-on s’entrainer à trancher un homme en rondelles de salami en tapant sur un paquet de sable ? Il supposait que le corps humain n’avait pas tout à fait la même consistance… du moins, il l’espérait.

De même, il ne pouvait comprendre qu’on oblige des gens à pousser les limites de leur corps pour le simple plaisir d’avoir un corps bodybuildé et de puer la sueur pour le reste de la journée. Il suffit de le regarder pour prouver qu’on pouvait survivre dans le vaste monde sans avoir passé des heures et des heures à répéter des mouvements pré-appris d’épée, de lance, de poignards, de bras, de jambes…
C’était vraiment au dessus- de ses capacités. Déjà qu’il n’aimait pas se sentir sale et qu’il passait beaucoup de temps en compagnie de Jehan dans la salle des eaux ouest, se salir l’épiderme volontairement ne lui plairait pas. Par contre, les serres de botanique l’intéressaient, et il regrettait de n’avoir pas encore trouvé le temps de les visiter ; on en disait beaucoup de bien et après celles de l’Académie d’Al-Jeit, elles comportaient la collection la plus complète de la flore alavirienne –d’après les rumeurs.
Dans son notebook mental, Duncan mit un marque-pages à la case « Passer aux serres de l’Académie » ; quand il eut fait ceci, il s’assit tranquillement sur l’herbe verte après avoir attaché sa jument à l’arbre d’un nœud passable. La matinée tirait à sa fin et le soleil atteignait son zénith, comme on pouvait le deviner des ombres qui rétrécissaient jusqu’à n’être qu’une toute petite flaque de ténèbres au pied des gens et des bâtiments.

- Je suis désolé de ne pouvoir apporter d’informations supplémentaires, vous avez parfaitement résumé la fonction des serres, dame Cil’ Melope et les petites anecdotes à son sujet ne me sont pas encore connues.

Le silence les prit qu’ils étaient installés confortablement sur l’herbe. Duncan s’était laissé tomber sur le dos et regardait le ciel impeccable, ses pensées dérivant comme de joyeux moutons gambadant dans la prairie touffue. Il songeait à l’Académie, à ce havre de paix qu’elle serait si les Mercenaires du Chaos n’en avaient pas terni l’éclat, à la tranquillité des heures passées à lire dans un coin d’ombre en jetant de temps à autres un regard à ses élèves, dans le parc.. Vivement que tout cela soit terminé. Vivement qu’ils n’aient pas de questions à se poser sur n’importe quel détail…
Comme le mur d’enceinte qui depuis quelques instants, captivait le regard, l’attention et la réflexion de leur Première Gardienne. Lui-même avait vaguement vu que toutes les plantes grimpantes avaient été arrachées pour découvrir les pierres brutes et bien scellées, mais ce n’était pas forcément un détail important, si … ? Il n’avait jamais pris en compte le fait ce pouvait être un mouvement stratégique des forces sombres qui les occupaient. Et puis, le Chaos le laissait relativement tranquille, trop loufoque qu’il était pour causer du danger.
D’ailleurs, ces deux jeunes femmes, ou l’une d’entre elles, était peut-être une espionne du Chaos, non ? ll n’était certainement pas qualifié pour le savoir, encore moins pour déterminer quoi faire à partir de cette information. Tant pis.
Au pire, il mourrait, comme disait le groupe Facebook sa mère.

- Vous avez très certainement entendu parler de l’attaque que le Chaos a mené sur l’académie il y a quelques mois, mesdames ? Je suppose que les dirigeants de l’Académie ont voulu éviter de nouveaux risques par les murs en coupant les plantes grimpantes.

C’était une réponse neutre. Si elles étaient au courant de l’invasion, elles sauraient le sous-entendu que portait « les dirigeants de l’Académie » sinon elle croiraient que tout était au mieux. Il n’était pas homme à les forcer d’accepter d’avoir atterri dans un lieu de misère, et si elles préféraient croire que l’Académie allait normalement, c’était leur choix…
Il répondrait à leurs questions. Mais il n’expliquerait rien de lui-même ; il était bien assez trouillard pour ça.

- Rien qu’à les voir, ces murs sont difficiles à escalader sans les plantes, ils sont tellement lisses…

Il se redressa sur son séant pour mieux les examiner, ces murs d’enceinte auxquels il n’avait jamais prêté attention auparavant. Très hauts et lisses, ils ne permettaient pas facilement l’escalade. Ce qui empêchait les intrus d’entrer… et les rebelles de s’enfuir. Du moins, il le supposait. Mais comme il se fiait à ses propres non-capacités et que la vue de la muraille de pierre lui fichait déjà le tournis, il ne pouvait être sûr.

- Sauriez-vous escalader ces murs, Dame Cil’ Melope ? Ou dame Vornang, vous avez l’air assez fine pour pratiquer l’escalade, je me trompe ?


Clarysse Vornang
Clarysse Vornang

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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeMar 14 Sep 2010 - 20:54

Claryse s’étonna de la question de la Première Gardienne, quel était le problème de ce mur ? En quoi est-ce que la coupe de ces herbes grimpantes était un problème ? Elle laissa ses questions de côté, s’intéressant plutôt aux paroles de la jeune femme. Le clos était donc réservé aux élèves et aux professeurs, ce qui signifiait qu’elle pouvait l’utiliser sans avoir à se déguiser ou attendre la nuit. C’était une bonne nouvelle. Tant qu’elle contenait son savoir et sa force, personne ne se douterait que la palefrenière était en fait une marchombre. Et puis, si quelqu’un le découvrait, ce ne serait finalement pas si grave, elle devrait assumer ses doutes devant les autres, chose qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps. Peu nombreuses étaient les personnes qui la connaissaient telle qu’elle était : son maître, sa famille, quelques aubergistes et voyageurs et l’inconnu encapuchonné.


Elle revint à la discussion, elle aussi avait subi un entraînement où elle devait recommencer jusqu’à ne plus tenir debout, où elle donnait le meilleur d’elle-même à chaque exercice. Elle se dit que l’Académie, lieux d’apprentissage très réputé, était sûrement aussi stricte sur l’entraînement que n’importe quel maître d’armes, voir encore plus… Le changement de sujet fut rapide et Claryse apprécia l’habitude de Dame Edel à aller droit au but, de manière treès militaire. Comme sa manière de se tenir, rigide, une main dans le dos, on dirait presque un garde à vous si elle ne souriait pas. La Gardienne recevait le nom de toutes les choses qui franchissaient ses murs ? Quelle paperasse ! Son bureau et ses journées devaient être bien occupés pas ces rapports, listes en tout genre, plaintes et autres dossiers à lire et signer ! En graine ? Ah oui, ce n’était pas bête… Mais le jardinier ou le responsable des serres devait être sacrement doué pour faire pousser ces fleurs. Claryse se promit d’aller y faire un tour quand elle en aurait le temps, à moins que leur guide ne les y amène. Ce devait être magnifique ! Et cher, susurra une petite voix dans sa tête.


- Merci pour vos explications Dame Cil’Melope.


Claryse s’assit à côté de l’homme et savoura le contact de l’herbe fraîche sur ses mains et ses bras quand elle se coucha sur le dos à son tour. Les yeux fermés, elle laissa son corps se détendre et ses pensées vagabonder vers ces fleurs. On chouchoutait plus une plante qu’un homme, comment était-ce possible ? Qui pouvait donner son amour à un végétal plutôt qu’à un être humain ? Elle réalisa qu’elle-même aimait plus ses chevaux que la gente masculine. Sa solitude ne lui pesait pas alors qu’elle aurait pu avoir plusieurs fois l’occasion de changer de statut Facebook de progresser dans sa vie sociale.


Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle remarqua l’air soucieux de sa compagne de promenade et faillit lui demander ce qu’il se passait mais elle la devança et les interrogea une nouvelle fois sur cette plante murale. De nouveau, la jeune marchombre s’interrogea sur le pourquoi du comment de tant d’attention. Il était normal ce mur, lisse, fier et droit, bon à défendre l’Académie de ses envahisseurs. Ce pendant, elle se souvint avoir remarqué cette coupure nette dans le lierre et ne pas l’avoir relevé.


Elle l’observa plus attentivement, peu de bourgeons au bout des branches coupées, ce qui signifiait que la coupe, car il y avait eu coupe, était récente, quelques semaines tout au plus. Quelle était la raison de cet acte ? Pour faire joli ? Non, le chemin n’était pas entretenu, alors pourquoi se fatiguer à tailler cette plante-ci ? Ce fut Duncan qui répondit, encore une fois, à ses interrogations… Avant d’en créer d’autre. Pour empêcher les risques d’intrusion. Message reçu cinq sur cinq. Une attaque du Chaos. Oreilles à Compréhension ? Oreilles à Compréhension ? Mayday mayday, on a perdu le signal ! … Rétablissement du contact avec le cerveau en cours… Opération réussie.


C’était la seconde personne à lui parler de ce prétendu Chaos et elle ne pouvait plus repousser cette vérité… Mais, ils avaient attaqué ? Pourquoi personne ne l’avait-elle mise au courant ? Et quelle était cette tête de déterré sinistre qu’avait le Professeur ? Claryse eut peur de comprendre. Son cerveau fonctionnait à plein régime, analysant et recoupant toutes les informations. Si Duncan ne se vantait pas de la supériorité de l’Harmonie sur le Chaos, s’il ne souriait pas, s’il ne faisait pas une petite dans de la joie ridicule, c’est que l’Académie n’avait malheureusement pas su se défendre.


- Non, je l’ignorais et cette nouvelle me désole. Votre air ne me laisse rien augurer de bon… L’Académie a perdu, n’est-ce pas ? Les dirigeants ont-ils prévu de riposter ?


Elle avait failli lui demander si les leaders étaient des mercenaires mais n’était pas sûre de ne pas être espionnée par cette guilde fantôme. Elle regarda distraitement autour d’elle, tout en écoutant attentivement les bruits autour d’eux, le fracas des armes dans le clos, le vent, leur respiration. Au nombre de trois perceptibles. Bonne nouvelle. Elle espérait que son guide comprendrait le sous-entendus scabreux : car si l’Académie avait perdu, elle était forcement tenu pas leurs adversaires et les anciens « dirigeants » organisaient peut-être une révolte. Ce constat alarmant la mettait hors d’elle et elle du refermer les yeux pour essayer de calmer les battements furieux de son cœur. Elle aiderait l’Harmonie à triompher de ces malandrins. Elle se souvint à l’instant de la question que venait de lui poser le Maître des Légendes et répondit avant de savoir ce qu’elle allait dire :


- Tout à fait Sieur Duncan, je pratique l’escalade lorsque mon travail m’en laisse le temps.


Son subconscient avait donc décidé d’être semi franc. Soit. Ses questions métaphysiques sur elle-même, n’auraient peut-être pas trouvé de réponse avant que sa langue ou son corps montre sa Voie aux yeux de certains. Elle avait peur de ces regards en coin, de ces critiques murmurées dans son dos et qu’elle entendait quand même. Les gens semblaient souvent voir les marchombres comme des super-héros à cape dorée et aux pouvoirs infinis, ce qui était faux et rabaissait les bons en moyenne de la Guilde à des nuls. C’était ça qui effrayait la petite brunette. De tout façon, tant qu’elle ne s’assumerait pas elle-même, elle ne verrait pas que certaines personnes la voyaient autrement que médiocre. Elle soupira.


[ Escuse-moi pour ton nom d'emprunt Embarassed ]

Duncan Cil' Eternit
Duncan Cil' Eternit

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MessageSujet: Re: Odeur de paille et de rencontres [Terminé]   Odeur de paille et de rencontres [Terminé] Icon_minitimeSam 9 Oct 2010 - 20:10

[Bon, vu qu’Edel est pas censée apprendre l’occupation de l’Aca par le Chaos, si on s’en refère au Rp de reprise, j’trouve une pirouette pour m’en sortir quand même Arrow Et je fais court pour qu'on puisse avancer plus vite, toussa >< ]

Duncan fronça les sourcils. Claryse avait été bien prompte à déduire la chute de l’Académie de ses paroles. Pouvait-il être vraiment sûre qu’elle ne le poussait pas à dire ce qu’il savait, qu’elle n’était pas elle aussi une membre infiltrée du Chaos qui tentait d’étouffer dans l’œuf les informations ? Que c’était pénible de ne pouvoir faire confiance à personne de relativement nouveau entre ces murs… Du moins, leur faire confiance au point de leur confier des informations aussi sensibles. Ce n’était pas son travail, ni son devoir. Il était allé trop loin, et il fallait qu’il rattrape la situation avant de se mettre lui-même dans le danger. En restant sur des vagues allusions, en démentant joyeusement avec sa mine débonnaire, il pouvait apaiser les soupçons d’un Mercenaire et laisser quelqu’un d’innocent sur suffisamment de curiosité pour chercher lui-même la vérité.
Et puis, il y avait Edel. Qui semblait absorbée dans les informations stratégiques, qui restait silencieuse de longues minutes en observant autour d’elle, comme quelqu’un qui souhaite retenir le maximum d’images. Etait-ce vraiment innocent, son comportement ? Comment pouvait-il le savoir, lui qui avait toujours fait une confiance franche à ses collègues et qui espérait pouvoir enseigner dans la paix et l’harmonie ? Non, il devait quitter le terrain glissant de la conversation et rester dans des sujets plus légers. Heureusement, il avait une mine si naturellement joyeuse et avenante qu’il ne lui fut pas difficile de se mettre à rire de manière légère et presque sincère. Avec un geste de la main comme s’il chassait une mouche, il répondit à la responsable des écuries :

- Bien sûr que non, voyons ! Si l’Académie avait perdu, croyez-vous que nous serions toujours là, vous et moi, à nous extasier sur les beautés de ce parc ? Allons, ne vous en faites pas, la menace du Chaos n’est qu’un fantôme qui nous rend tous paranoïaque, il n’y a pas de réel danger.


Si seulement cela pouvait être vrai… Duncan tourna ses yeux vers les fenêtres qui piquetaient les murs des bâtiments. Dans une de ces salles se tenait peut-être une réunion secrète d’élèves près à risquer leur vie pour sauver l’avenir de l’école. Il espérait de tout cœur, et le temps radieux qu’il faisait l’aida à chasser ces sombres pensées de son esprit pour revenir à ses deux compagnonnes.
Se relevant d’un geste qu’il voulait souple – qui atteignait à peine la moyenne –le professeur épousseta les brins d’herbe qui s’étaient fixés à sa chemise et à ses pantalons et se dirigea vers sa monture. Edel était restée silencieuse depuis un bon moment, les yeux en éveil. A quoi pouvait-elle bien penser ? Ah, si seulement il pouvait être dans un autre livre avec des pouvoirs magiques, avoir des pouvoirs de legilimancie et lire dans l’esprit de ses collègues, l’univers s’en trouverait bien arrangé. D’un autre côté, le monde aurait à faire face à une menace en plus, dont le but ultime était de tuer un binoclard à cicatrice… Pas si chouette que ça, en fait.


- Dame Cil’ Melope, quelque chose vous tracasse-t-il ? Vous êtes bien silencieuse depuis quelques minutes. Souhaitez-vous que nous continuions la visite ?


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