Mauvais départ [Inachevé]

Gwell avait beaucoup marché, c’était le cas de le dire : elle avait monté et descendu chacun des escaliers -et dieu sait si ils étaient nombreux- foulé chacun des couloirs, passé chacune des entrées et regardé par chacune des fenêtres, au moins un fois.
Elle était exténuée, et avait, à maintes reprises, observé le sol de très près. Elle avait le dos en compote, les nerfs en pelote, les jambes engourdies, les genoux bleuis, et, à ce qui lui semblait, les cotes en morceaux.
Et avec tout cela, elle avait été incapable de mettre la main sur la salle commune de sa maison qui était désormais sienne.

Elle se maudissait.

*Espèce d’incapable que je suis ! J’aurais au moins pu mieux regarder, elle ne doit pas être loin ! J’ai même du passer devant ! Mais je suis tellement stupide que je n’ai pas su la voir, et encore moins la trouver ! Moi qui pensais avoir un cerveau, je me fourrais le doigt dans l'œil jusqu’au coude !! *

Si elle avait pu, elle se serait certainement donné des claques, mais elle était tellement éreintée, qu’elle doutait d’en être capable !
Pourtant, elle continuait à marcher, descendant les escaliers marche par marche, de peur de s'effondrer, mais sans se laisser de répit, certainement pour se punir de son incapacité...
Dans ses grands moments de détresse, Gwell se détestait plus qu’il n’était possible, elle se reprochait tous les malheurs du monde, et finissait par se refermer sur elle même.
Si elle était venue ici, dans cette académie, c’était, en partie, pour en apprendre davantage sur elle même, pour apprendre à se maitriser, pour éviter que ces moments où elle était si seule, si vulnérables ne deviennent un habitude, un mode de vie.
Si elle était venue, c’était pour grandir.

Arrivée en bas des escaliers, elle laissa tomber. Ou même, plutôt, elle se laissa tomber.
Elle avait décidé, avec l’accord de ses muscles, non, plutôt, ses muscles avaient décidé, avec son accord, d’abandonner les recherches, et de les remettre au lendemain.
Lovée, là, au coin de l’escalier, adossée au mur, la tête pantelante, les bras libérés du poids mort de ses affaires, les jambes étendues devant elle, elle laissa sa pensée s’évader. Elle repensa à ce jour qui aurait du être grandiose, le plus beau de sa vie, mais qui avait mal tourné, le premier de sa vie à l’académie.
Elle en vint à la conclusion, que ce devait être un de ces jours qui auraient du être fantastiques, mais qui pour une raison ou une autre étaient devenus sombres.

Et, alors qu’elle était là, toute seule, toute petite, dans cette académie qui la dépassait, un larme roula sur sa joue.

Elle était désespérée.

Elle sombra dans un sommeil profond, sans s’apercevoir que des pas de géant faisaient trembler le sol... Quelque chose de gigantesque approchait.

Locktar connaissait l'académie par coeur désormais. Il était garde depuis quelques mois. Il avait tellement marché dans les couloirs qu'il connaissait tous les recoins. Il aurait pu se déplacer les yeux fermés sans heurter aucun objet. Le guerrier se rappelait encore le temps où il se perdait souvent pour aller en cours. Il avait maudit cette académie de nombreuses fois mais depuis qu'il n'était plus élève, c'était fini. Finalement, il ne devait plus être fait pour apprendre. Même s'il trouvait le travail de garde relativement répétitif et assez ennuyeux à la longue, il était bien mieux dans ce nouveau rôle.

Depuis quelques jours désormais, il faisait équipe avec le jeune garde fraichement arrivé dans les rangs de la garde de l'académie. Kylian était doué certes mais pas vraiment à cheval sur les règles. Il ressemblait beaucoup à Locktar, avec moins d'expérience. Locktar avait appris à respecter un peu plus les règles, même s'il lui arrivait encore d'en enfreindre certaines. Kylian suivrait certainement le même chemin.

Locktar avait demandé à Kylian d'inspecter un autre couloir pendant qu'il s'occupait de surveiller l'aile Est. Il ne recontra pas grand monde. La plupart des élèves étaient déjà rentrés dans leur dortoir. Pas forcément pour dormir mais pour discuter sans être gêné par les patrouilles de la garde de l'académie. Alors qu'il arrivait aux escaliers, il remarqua une ombre assise en bas des marches. Par réflexe plus que par prudence, Locktar posa la main sur la poignée de son épée. Il s'approcha en tentant de faire le moins de bruits possible. Il remarqua alors que la silhouette était une jeune fille endormie. Une élève à la vue de l'uniforme qu'elle portait. Il faisait trop sombre pour qu'il distingue à quelle maison elle appartenait. Le guerrier lâcha son arme et il se pencha pour réveiller l'endormie. L'élève se réveilla en regardant autour d'elle comme si elle ne savait plus où elle était. Elle posa son regard sur Locktar et elle se leva d'un bond.

- N'aie pas peur, je suis garde dans l'académie, expliqua Locktar. C'est pas prudent de dormir dans l'escalier, tu ferais mieux de retourner dans ton dortoir. Tu seras en sécurité et tu auras droit à un lit confortable.

Un homme armé jusqu’aux dents, certainement un de ces mercenaires dont Gwendalavir était peuplée, se dirigeait vers Gwell, lentement, comme un fauve, le sourire aux lèvres. Un sourire carnassier il s’entend ! Tout à coup, plus rapide que l’éclair, il dégaina son arme, et fond sur sa proie...

-N'aie pas peur, je suis garde dans l'académie, c'est pas prudent de dormir dans l'escalier, tu ferais mieux de retourner dans ton dortoir. Tu seras en sécurité et tu auras droit à un lit confortable.

Gwell se réveilla subitement, et regarda effrayée autour d’elle. Soudain, elle aperçut un géant balafré, qui la regardait, la surplombant de toute sa hauteur. Elle sursauta, se leva d’un bon, sure de se retrouver face à quelqu’un de dangereux...
Puis le discours de l’homme lui revint en mémoire. Elle se détendit, fausse alerte ! Ce n’était qu’un garde ! Quoique... Qui sait ? Et si il avait menti ? Et si c’était un de ces mercenaires effrayants ? Quoi de mieux pour infiltrer une académie que de se faire passer pour un garde ?

Est-ce que vous allez me tuer puis après moi tous les autres ? Est ce que vous avez déjà mangé quelqu’un ?

Elle se rendit compte qu’elle avait parlé à haute voix lorsqu’elle entendit l’homme rire. Elle se rendit compte, au même moment, que ce qu’elle avait dit à haute voix sortait directement de son imagination...

Je suis vraiment stupide... Désolée... Mais je marche depuis ce matin, et je suis crevée. En plus, impossible de trouver mon dortoir !
Vous devez penser que je suis une imbécile et que je n’ai pas ma place dans cet établissement prestigieux, je me trompe ?

Elle l’observa en silence. Il n’avait pas l’air d’accord avec elle... Étrange ! Elle qui se croyait la plus nulle du monde et qui pensait qu’elle aurait mieux fait de s’engager à éplucher les pommes de Terre ! Il y avait donc encore de l’espoir !

Elle tenta de sourire. Loupé ! À voir la tête du garde, ça devait davantage ressembler à une horrible grimace... Tant pis, au moins, peut être la prendrait t-il en pitié et lui montrerait son dortoir avant qu’elle ne s’évanouisse de fatigue.
Malheureusement pour Gwell, le garde n’avait pas l’air de s'apprêter à faire pareille chose, et s’assit plutôt sur les marches, à coté d’elle, comme pour lui raconter quelque chose...
Gwell ouvrit grand ses oreilles, malgré sa fatigue grandissante, afin d’écouter son récit. Quelle aubaine ! Elle qui avait toujours été friande d’histoires en tous genres !

L’homme ouvrit la bouche...

Au début, Locktar pensa qu'il était tombé sur la seule folle de l'académie. La seule? Non, une des folles de l'académie. Les élèves étaient tous différents et certains approchaient de très près ce que le guerrier considérait comme la folie. Mais celle-là était-elle dénuée d'intelligence ou son rêve était-il peuplé de monstres qui dévoraient les personnes? En tout cas, le garde prit le parti d'en rire, c'était mieux que de lui crier dessus après tout. La suite du discours de la jeune fille lui fit comprendre qu'elle n'était pas vraiment une idiote. C'était surement son rêve, ou plutot son cauchemar, qui l'avait fait pensé que Locktar pouvait en vouloir à sa vie.

Ainsi donc, elle était une élève perdue dans l'immensité de l'académie. Encore une! Ce n'était tellement pas rare de croiser un élève perdu que Locktar trouva cela presque normal. Vraiment, Jehan devrait fournir un plan de l'académie en plus de la bague de la maison, ça éviterait aux nouveaux de s'endormir en plein milieu des marches ou dans un autre endroit inaproprié de l'académie. Le guerrier aussi s'était perdu la première fois qu'il avait voulu aller à son dortoir. Bon, lui, il n'avait pas finit dans l'escalier, il avait finit par tomber sur le dortoir des Corbacs, avec un peu d'aide de la part d'un autre de ses compatriotes de maisons, il faut l'avouer. D'ailleurs, elle, pourquoi elle n'avait pas demandé son chemin? Il devait bien y avoir un autre élève pour la guider quand même! Apparement non, vu que la jeune fille s'était endormie ailleurs que dans son dortoir ou alors, elle n'avait pas osé demander le chemin, ce qui était fort possible d'ailleurs.

La suite du discours de l'élève fit complétement oublier le problème de la localisation du dortoir à Locktar. Une imbécile? Elle n'a pas sa place ici? Mais quelle stupidité! C'était logique de ne pas être doué au début. Si tout le monde naissait fort et puissant, un tel édifice comme l'académie ne servirait strictement à rien. De plus, ça ne serait pas drôle si tout le monde était de la même force. Il fallait lui remonter le moral. Si Locktar ne le faisait pas, elle prendrait ses jambes à son cou dès qu'elle verait le niveau des autres élèves de l'académie. Avant toute chose, déterminer l'enseignement qu'elle a choisit. Guerrier? Non, pas assez musclée pour ça. Si elle avait choisit la voie des armes, elle allait avoir du travail, c'était certain. Marchombre? Possible. Dessin? Probable. Deux possibilités donc. Locktar décida de s'asseoir sur les marches pour s'occuper de lui remonter le moral.

- Pourquoi tu te dénigres ainsi? Tu as été accepté par l'intendant de l'académie, tu as donc ta place içi. Il est vrai que l'académie est prestigieuse mais il ne faut pas en avoir peur comme ça. Tout le monde débute en bas de l'échelle. C'est plus facile de monter ainsi. C'est sûr que, lors de ton premier cours, tu penseras n'être pas douée si tu te compares aux autres élèves mais il faut que tu saches qu'ils ont plus d'ancienneté que toi dans l'académie. La plupart était comme toi quand ils ont posé les pieds dans cet établissement. Certains étaient même moins doués que toi. Alors oublie les "je suis une imbécile" et les "je n'ai pas ma place ici". Si tu as envie de progresser, tu y arriveras, j'en suis convaincu.

Avait-il réussit à convaincre la jeune élève? Pas sûr. Autant appuyer son récit avec sa propre expérience.

- Je vais t'expliquer mon parcours. Je me suis entraîné dur pour arriver au niveau que je suis aujourd'hui. Plus de dix années à travers tout le pays pour progresser. J'ai fait de nombreuses académie. Et même avec mon voyage, quand je suis entré ici, je me suis retrouvé plusieurs fois le nez dans la poussière lors d'un combat car certains étaient plus doués que moi. Mais je n'ai pas renoncer. Il ne faut pas jamais renoncer. Maintenant, je suis devenu garde de l'académie, c'est bien la preuve que le travail paye. Tu ne crois pas?

Ce qu'il était devenu? Un garde de l'académie de Merwyn ou un guerrier? La réponse changeait suivant la question. Si elle parlait du fait d'être devenu un garde de l'académie, la réponse était qu'il n'en avait jamais rêvé car il ne connaissait pas vraiment l'académie de Merwyn après tout. Comment aurait-il pu souhaiter devenir le garde d'un endroit qu'il ne connaissait pas? Mais Locktar préféra parler de la deuxième possibilité. S'il se trompait, la jeune élève pourrait toujours lui reposer des questions.

- Ca fait depuis de nombreuses années que je souhaitais devenir un guerrier. Mon père était un soldat, j'ai donc toujours été faciné par les armes. Je pourrais dire que je rêve depuis tout petit de suivre les traces de mon père.

Oh là, il venait de se rendre compte de son erreur! Depuis tout petit! Donc depuis plusieurs dizaines d'années. Déjà qu'elle était découragé avant d'avoir commencé sa première année de cours, elle allait se sauver en courant s'il ne rattrapait pas le coup rapidement.

- Il faut que tu saches tout de même que j'ai atteint ce but depuis de nombreuses années déjà. D'ailleurs, j'étais déjà un soldat quand je suis entré dans cette académie. Quand j'ai franchit les portes de cet établissement, mon désir était surtout de devenir plus fort que je ne l'étais déjà. Je suis passé d'élève à garde en 3 ans. Je suis sûr que tu atteindras tes souhaits en suivant les cours de cette académie. Ca te prendra peut-être plus que 3 ans mais tu ne dois jamais renoncer. Pour devenir ce que je suis aujourd'hui, j'ai traversé tout Gwendalavir pour suivre des cours dans les meilleures écoles. J'aurais pu faire marche arrière de nombreuses fois mais je ne l'ai pas fait car je souhaitais atteindre mon but. Ton rêve te guidera et je suis sûr que tu deviendras rapidement une grande élève dans cette académie.

Il marqua une pause.

- D'ailleurs, quel enseignement vas-tu suivre?

Encore une fois, le garde lui avait répondu gentiment, sans se facher. Gwell en avait conclu qu'il devait etre sympathique. Il lui avait raconté que ce qu'il était devenu, il en rêvait depuis tout petit, et il s'y entrainait depuis qu'il en était capable.
Un affreux doute s'insinua jusqu'à elle. Il avait fallu à ce colosse, ce géant autant de temps pour devenir ce qu'il était aujourd'hui ? Et elle qui ne s'était pas entrainé une seule seconde ? Comment ferait elle ?
Certainement à la vue de son air inquiet, le garde se rattrapa et lui expliqua qu'il avait atteint son but plusieurs année auparavant, après avoir fait plusieurs grandes académies.
Gwell était désormais rassurée, il n'y avait pas de raisons pour qu'elle s'inquiète, il le lui avait dit, et il devait savoir de quoi il parlait. En plus, elle se voyait mal contredire ce jeune homme qui faisait au moins une ou deux tetes de plus qu'elle et dont les épaules mesuraient au moins le double des siennes. Surtout qu'il était armé.
Il lui posa une question qui, il fallait l'avouer, la desarçonna. Il s'interrogeait sur l'enseignement qu'elle allait suivre.

Je me destine à l'art du dessin...

Comment en douter ? Elle était trop maladroite pour etre marchombre et bien trop frêle pour etre guerrière... Il ne restait que l'option qu'elle avait choisie... Non, la réponse qu'elle lui avait délivrée lui paraissait évidente ! Cela lui mit tout de meme du beaume au coeur si il avait hésité, c'est qu'elle ne devait pas avoir l'air si chétive, si fragile !

Elle se rendit subitement compte que ses paupière se fermaient peu à peu, et en conclut qu'il devait etre vraiment tard. Ce fut pour cette raison qu'elle lui demanda :

Où se trouvent les autres académies dont vous avez parlé ? Je ne savais pas qu'il en existait plusieurs !

Encore une fois, sa bouche avait parlé sans attendre d'ordres de son cerveau... Tant pis, elle assumerait se erreurs, au moins, peut etre que la prochaine fois elle réfléchirait avec son cerveau...

Elle avait donc choisit la voie des dessinateurs. encore une. Un enseignement que Locktar n'appréciait pas trop. Il préférait ceux qui affronte le danger face à face, pas en se cachant derrière un puissant don capable de frapper sans que l'adversaire s'en doute. Le guerrier avait peur des dessinateurs, c'était évident. Voir un danger surgir d'on ne sait où, ça faisait peur. Le Corbac comparait souvent les dessinateurs à des lâches. Un peu de mauvaise foi dans cet avis, il fallait l'avouer. Mais tout de même, c'était loin d'être courageux de cacher son arme. Au moins les archers montraient clairement qu'ils pouvaient te tuer de loin. S'il avait vu, à l'époque, que son adversaire était un Mentaï, il n'aurait pas été obligé de porter cette protection de fer au bras droit. Non, décidément, il ne se ferait jamais aux dessinateurs. Mais bon, même s'il ne les portait pas dans son coeur, ce n'était pas une raison d'être désagréable avec eux. Après tout, c'était mieux de s'en faire des alliés plutot que des ennemis.

Où se trouvent les autres académies dont vous avez parlé ? Je ne savais pas qu'il en existait plusieurs

Nouvelle question. Bon sang, elle était curieuse celle-là...... et très ignorante aussi. Les pauvres professeurs de l'académie! Ils allaient avoir du travail pour tout enseigner à cette nouvelle élève.

- Oh oui, il en existe plusieurs. Tu as traversé les couloirs aujourd'hui, crois-tu vraiment qu'il n'y a que ça en élève dans tout Gwendalavir? Si l'académie de Merwyn était l'unique école, tu serais incapable de marcher tranquillement dans les couloirs tellement ils seraient bondés. Des académies, il y en a à Al-Vor, à Al-Chen ou encore à Al-Far. Il en existe bien d'autres, mais toutes les citer prendraient trop de temps. J'ai bien aimé celle d'Al-Chen, mais c'est peut-être parce que je suis né là-bas. Sinon, je pense que celle de Merwyn, celle d'Al-Poll donc, est celle qui regroupe les meilleurs maitres. C'est la plus préstigieuse, à l'image de son créateur. Tu as fait le bon choix en venant ici. Tu devras travailler plus qu'ailleurs, mais tu seras bien plus douée quand tu auras finie ta formation, j'en suis convaincu.

Le garde lui avait répondu, ce qui était normal, puisqu'elle lui avait posé une question. Mais ce qui l'était moins, c'était qu'elle n'avait pas écouté ce qu'il lui avait expliqué. Elle était tellement épuisée que ça lui était sorti de l'esprit, elle l'avait juste entendu, comme si il avait parlé une autre langue qu'elle ne comprenait pas...

Elle sentait peu à peu ses paupières se fermer, mais elle luttait pour rester éveillée. Un combat perdu d'avance...
Ouvert. Fermé.
Ouvert. Fermé.
Ouvert. Fermé.
Ouvert. Fermé.
Fermé.
Elle s'écroula. Sur le garde.

*Aïe ! C'est dur !*


[desolée, c'est court mais je connais pas sa réaction alors c'est pas facile]